B. ... RISQUE DE NE PAS SE CONFIRMER EN 1998
1. Objectif 1998 : l'accélération de la croissance
Equilibre des biens et services pour 1998
BUD.ECO 1 |
BIPE |
CDC |
COE |
GAMA |
REXECODE |
OFCE |
AFEDE |
EXPANSION |
|
VOLUMES
|
|||||||||
PIB |
3,0 |
3,3 |
2,7 |
2,9 |
3,0 |
2,5 |
3,0 |
2,7 |
3,0 |
Importations |
3,8 |
6,5 |
6,9 |
8,2 |
5,5 |
6,2 |
5,2 |
7,0 |
8,2 |
Consommation des ménages |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
FBCF totale
|
3,1 |
4,6 |
4,0 |
3,9 |
3,3 |
2,0 |
3,5 |
2,0 |
2,6 |
SQS-EI |
4,1 |
5,7 |
4,7 |
6,0 |
4,3 |
3,6 |
4,7 |
3,0 |
4,0 |
Ménages hors EI |
2,5 |
3,7 |
1,8 |
1,8 |
1,3 |
2,8 |
1,2 |
1,0 |
|
Exportations |
5,7 |
6,7 |
7,2 |
7,5 |
4,0 |
7,3 |
7,8 |
8,5 |
9,0 |
Variations des stocks (contribution à la croissance du PIB) |
0,3 |
0,3 |
0,1 |
0,3 |
0,9 |
0,2 |
0,1 |
0,2 |
0,3 |
1. Budgets économiques
Source : Commission des comptes et des budgets économiques de la Nation. Octobre 1997.
Le projet de loi de finances est construit sur la base
d'une croissance du PIB de 3 % en volume et de 4,2 % en valeur. Le
PIB passerait de 8.104 à 8.448 milliards de francs.
La croissance en volume s'accélérerait donc, passant d'un rythme
de 2,2 % en 1997 à un rythme de 3 % en 1998. Un même
phénomène concernerait les prix du PIB qui, en progression de
0,9 % en 1997, connaîtraient une augmentation de 1,2 % en 1998.
La croissance française excéderait celle de ses partenaires
qui, pour la moyenne des pays de l'OCDE, ne serait que de 2,7 %.
Elle serait par ailleurs supérieure à la croissance potentielle,
estimée par l'OCDE à 1,9 %, par le FMI à 2,2 %
et par le ministère de l'économie et des finances à
2,5 %.
L'écart à la croissance potentielle :
"l'écart de croissance"
Le taux de croissance potentielle est celui qui serait
atteint si les facteurs de production -le travail et le capital pour
l'essentiel- étaient normalement utilisés. L'écart entre
le taux de croissance potentielle et le taux effectif de croissance
-"l'écart de croissance"- permet de rendre compte, lorsque le second
est
plus élevé que le premier, des phénomènes de
rareté et d'inflation.
Lorsque la situation inverse se présente, il permet de rendre compte de
phénomènes de sous-utilisation des facteurs de production
(chômage, sous-investissement).
Cependant, l'observation d'un "écart de croissance" n'a guère de
portée explicative en tant que telle, parce que la mesure de la
croissance potentielle suppose que soient résolues des questions aussi
importantes que celle du niveau normal d'utilisation des facteurs ou encore
celle du niveau de leur productivité.
Partant, l'observation d'un "écart de croissance" n'a une valeur
opératoire efficace que pour autant que ces questions soient
correctement résolues.
Pour illustrer la signification de ces deux observations, on peut raisonner
sur l'exemple de l'emploi.
La croissance potentielle dépend d'une utilisation normale du facteur
travail disponible. La population active détermine
quantitativement
les disponibilités. Mais la question des acteurs
déterminant
qualitativement
l'utilisation "normale" de la
population active se pose en de tout autres termes. La réponse
donnée à cette question suppose un jugement normatif et passe
généralement par l'idée qu'une utilisation normale de la
population active est celle qui n'engendre pas de tensions inflationnistes ou
de tensions salariales.
On remarquera d'abord que l'une et l'autre de ces deux conditions ne sont pas
entièrement assimilables -tensions salariales et inflationnistes ne vont
de pair qu'à partage inchangé des gains de productivité
entre profits et salaires.
On remarquera surtout que l'évaluation du taux de chômage
nécessaire pour que lesdites tensions soient contenues est conjecturale
et très certainement variable en fonction de multiples
paramètres : le coût du travail bien sûr mais aussi la
qualité de la main d'oeuvre ou encore l'organisation des relations de
travail.
Ainsi, le rapprochement de la croissance effective et de la croissance
potentielle suppose de résoudre des problèmes
méthodologiques considérables et, en même temps, de prendre
parti sur les raisons -du même ordre- qui expliquent l'écart entre
les deux grandeurs.