E. LA CROISSANCE PROGRESSIVE DU TRANSPORT COMBINE
Le trafic du combiné n'a crû que lentement au cours des dix dernières années (taux de croissance annuel de 3,5 %), compte tenu d'une perte de compétitivité liée à la baisse des prix routiers. La croissance a concerné, pour l'essentiel, le trafic international dont la part atteint aujourd'hui 60 %.
En novembre 1994, le Gouvernement français avait décidé d'initier une politique de développement du transport combiné, visant à doubler le trafic à l'horizon 2000 (taux de croissance annuel de 10 %).
Une aide exceptionnelle de 300 millions de francs a ainsi été mise en place en 1995 en sus des aides habituelles accordées pour les terminaux de transbordement et les matériels spécialisés. Elle visait à accroître l'attractivité du transport combiné, d'une part en réduisant le coût de la traction ferroviaire (effet prix) d'autre part, en améliorant la fiabilité et la qualité de la prestation ferroviaire (effet fidélisation de la clientèle).
Cette aide a été reconduite en 1996 avec les mêmes objectifs mais en renforçant les actions relatives à la qualité et à la fiabilité pour essayer d'effacer les effets négatifs pour la clientèle de la grève de décembre 1995.
Le trafic qui avait connu une croissance exceptionnellement forte de 21,5 % en 1994 n'a progressé que de 6 % en 1995 en atteignant 10,8 milliards de tonnes-kilomètres (sans la grève, le taux de croissance aurait été de 15 %). Pour 1996, le taux de croissance observé devrait se situer dans la fourchette 7 à 10%.
Le transport combiné rail-route, avec 14 millions de tonnes nettes, représente aujourd'hui 13,5% des trafics à plus de 500 km avec une part supérieure à 20 % pour les trafics de transit à travers la France.
Sur la base du rapport « Boiteux », il représente un avantage annuel pour la collectivité de près de 800 millions de francs.
Le transport combiné fleuve-route se développe sur le Rhin, le Rhône, la Seine et les canaux à grand gabarit du nord à partir des trafics maritimes. Le tonnage transporté est encore faible (0,6 millions de tonnes nettes) mais il connaît une forte progression (60.000 conteneurs contre 50.000 il y a dix ans).
Les aides aux terminaux de transbordement concernent aussi bien le fleuve-route que le rail-route. Leur montant est de 65 millions de francs en 1996 contre 58 millions de francs en 1995.
Les moyens mis en place pour assurer le développement du transport combiné, devraient permettre d'atteindre les objectifs fixés en 1994, si la conjoncture économique générale n'est pas trop défavorable et si la qualité de la prestation ferroviaire est améliorée.
Avec un montant d'aide de 300 millions de francs, la France se situe à un niveau comparable à celui des pays les plus actifs en Europe (Allemagne, Italie).