CONCLUSION
La nécessité de concilier la transition économique et la lutte contre les déséquilibres sociaux constitue pour le Maroc l'enjeu majeur de la prochaine décennie.
L'Union européenne doit, dans cette perspective, apporter un appui résolu au royaume chérifien afin de lui permettre de relever le défi que représente la mise en oeuvre du libre échange.
La signature par le Maroc de l'accord d'association, au-delà des inquiétudes légitimes soulevées par les incertitudes du court terme, apparaît comme un acte de confiance dans les capacités d'adaptation du royaume et la volonté de favoriser un développement économique fondé sur une intégration régionale renforcée.
L'accord d'association revêt également une dimension politique décisive : il pose les bases d'un dialogue permanent où les partenaires peuvent encore apprendre beaucoup l'un de l'autre et mener une oeuvre commune au profit d'une région dont la stabilité est essentielle pour la sécurité du Vieux continent comme du Maroc.
Le Royaume chérifien incarne en effet un modèle d'équilibre parmi les pays du sud de la Méditerranée : équilibre entre le respect des traditions historiques et la modernisation politique, équilibre, aussi, entre la fidélité à l'identité musulmane et l'ouverture sur l'Europe. Le Maroc a su trouver de la sorte une réponse au dilemme dans lequel se débat nombre de ses voisins entre lutte contre intégrisme et tentation autoritaire.
Le Royaume apparaît ainsi comme un partenaire privilégié pour l'Union européenne. La France et le Maroc sont unis par des liens d'amitié d'une rare densité ; cette relation risque-t-elle de se diluer dans le cadre plus large dessiné par l'accord d'association ? Votre rapporteur ne le croit pas car la France, premier partenaire du Maroc au sein de l'Union européenne restera le meilleur avocat du Royaume au sein des instances communautaires. Notre pays s'honorera en ratifiant, l'un des premiers, l'accord d'association. C'est pourquoi votre rapporteur vous invite à donner un avis favorable au présent projet de loi.