C. LE PROJET INDUSTRIEL

A la différence des deux autres volets du plan de redressement de la SNCF, qui engagent l'État comme l'entreprise, le projet industriel est du ressort de la seule SNCF, dans le but d'un retour durable à l'équilibre. Ce projet industriel comporte 15 plans d'action, actuellement soumis à concertation au sein de l'entreprise, qui tendent à relever la gageure d'un renouveau des chemins de fer.

Les 15 plans d'action du projet industriel

Les quinze plans d'actions proposés par la direction de l'entreprise pour le projet industriel sont les suivants :

Le client

I - Jouer l'effet de réseau et élargir les services apportés aux voyageurs.

II - Conquérir des clientèles nouvelles et réussir la régionalisation.

III. - En Île-de-France ; construire la confiance des voyageurs.

IV - Revenir dans le marché du fret à des conditions économiques acceptables.

V - Une politique du Matériel et de la Traction centrée sur la conquête des clients.

VI - Le développement de notre politique à l'international.

VII - Une politique de groupe qui joue le jeu de la complémentarité et du partenariat.

L'entreprise

VIII - Conforter la SNCF comme un gestionnaire efficace de l'infrastructure.

IX - Les achats ; un poste d'économies prioritaires.

X - Alléger les structures.

XI - Un pilotage par activité nécessitant de vrais indicateurs.

Les hommes et les femmes

XII - Un encadrement conforté et responsabilisé.

XIII - Construire ensemble un dialogue social productif.

XIV - La sécurité des personnels.

XV - La recherche d'un équilibre dynamique pour les personnels de l'entreprise.

Aux yeux de votre rapporteur, ce projet industriel comporte deux impératifs : poursuivre la reconquête commerciale, achever l'assainissement financier.


• Après les efforts réalisés avec un succès certain sur les six premiers mois de l'année 1995, la SNCF a mis un nouveau coup d'accélérateur à sa reconquête commerciale.

Elle a ainsi réalisé, en mars 1996, une enquête à laquelle ont répondu 189,110 voyageurs et 744 clients des services de fret, et dont les résultats ont été rendus publics en avril.

Il est apparu que l'insatisfaction des clients porte surtout sur les éléments fondamentaux du service ferroviaire : les liaisons (fréquences, rapidité, pertinence des dessertes, correspondances), la tarification ou les horaires. Les éléments accessoires sont plutôt bien perçus : les gares, le confort, la sécurité.

A partir de ces réponses, la SNCF a publié, dès le 18 juin, des engagements en matière de qualité de service.

"Dès aujourd'hui, la SNCF s'engage"

18 juin 1996

Les engagements voyageurs

1. La possibilité de se faire livrer son billet chez soi

2. Les trains les moins fréquentés (TGV et autres) verront leurs tarifs réduits, l'obligation de réserver pour les TGV supprimée

3. Compensation des retards en bons d'achat

4. Amélioration de l'information (automatique après 5 mn d'arrêt)

5. Amélioration du confort des gares

6. Amélioration des liaisons (délai non défini)

Les engagements fret

1. Information gratuite et systématique du client sur le transport de ses marchandises

2. Plus grande rapidité du devis (24 heures au plus vite)

3. Des services adaptés à chaque région seront mis en place.

D'ores et déjà, la SNCF ressent les premiers effets de ces efforts nouveaux, puisque le trafic voyageurs aurait retrouvé en septembre son niveau de 1989.


• L'assainissement financier nécessite pour elle d'améliorer la gestion de son patrimoine afin de valoriser et de céder les éléments qui ne sont pas au coeur de son métier. Cette méthode est la seule qui puisse contribuer à résorber rapidement la dette qui reste à sa charge (en 1995, la SNCF a cédé pour 436 millions de francs d'actifs immobiliers, ce qui reste modeste eu égard aux enjeux de son assainissement financier et à l'étendue de son patrimoine).

La SNCF compte 357 filiales (299 au sein de SCETA) dont les domaines d'activité, tout en ayant un lien historique avec l'entreprise, sont souvent éloignés du transport ferroviaire. Ces filiales ont réalisé en 1995 23,8 milliards de francs de chiffre d'affaires pour un résultat positif, mais assez maigre, de 223 millions de francs.

Afin d'engager un mouvement de cession significatif, la SNCF a décidé en juillet de céder (via sa filiale SCETA) le contrôle de son entreprise de transport routier GEODIS, qui réalise 14,7 milliards de francs de chiffre d'affaires et compte 18.500 salariés.

A terme, il serait nécessaire que la SNCF puisse céder sa participation dans Air France Europe (12 %), ou dans la société nationale Corse-Méditerranée (20 %) et d'autres.

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