B. LA RÉDUCTION DU RÉSEAU

Le réseau des lignes desservies par la Compagnie Générale Maritime couvrait, jusqu'en 1992, l'ensemble de la planète. Né de la fusion du réseau de la Compagnie Générale Transatlantique et de celui de la Compagnie des Messageries Maritimes, il permettait de relier les ports français de métropole à l'ensemble des autres ports du monde.

Devant les difficultés successives apparues dans certains secteurs, la Compagnie a progressivement cessé de desservir ses lignes les plus déficitaires et sur lesquelles, face à une concurrence exacerbée, elle souffrait d'un handicapé lié à sa taille relativement petite. C'est ainsi que la Compagnie a été amenée à abandonner la desserte de l'Amérique du Nord en 1992, puis celle de l'Extrême-Orient en 1994.

Désormais, le faisceau de lignes desservies par la CGM regroupe essentiellement des lignes Nord-Sud dont le point fort demeure la desserte des départements et territoires d'outre-mer. Il est organisé en trois filiales :


CGM ORIENT

Réalisant un chiffre d'affaires de 1.148 millions de francs en 1994, cette filiale a dégagé un résultat net négatif de près de 200 millions de francs, confirmant ainsi la poursuite de la dégradation de sa situation.

La baisse des taux de fret à l'import d'Europe, accentuée par la faiblesse des exportations japonaises et la faiblesse du dollar face au franc, s'est poursuivie. La recette moyenne en Francs a accusé une baisse de 25 % au cours de l'année 1994.

Devant cette chute des frets et le risque d'une amplification de la détérioration des résultats liée à l'accroissement du nombre des services, le retrait de la participation de CGM Orient au service commun TSA dans lequel elle était associée à l'armement hollandais Nedlloyd et à l'armement de Malaisie MISC, est intervenu en nombre 1994. Cette décision achève le retrait de la CGM des lignes EST-OUEST initiée en 1992 avec la sortie des trafics Transatlantiques.


• CGM TOUR DU MONDE

Réalisant un chiffre d'affaire de 643 millions de francs, cette filiale dégage un résultat net négatif de 45 millions de francs

Le service CGM Tour du Monde offre, au départ d'Europe du Nord (Anvers, Hambourg, Dunkerque, Le Havre) et de la Méditerranée (Marseille, Gènes et Algésiras) un départ mensuel à destination des États-Unis (Savannah), des îles du Pacifique (Tahiti, Nouméa), de l'Australie (Melbourne, Sydney, Brisbane), de la Papouasie-Nouvelle Guinée (Laè), de l'Indonésie (Djakarta) et du sous-continent indien (Colombo)

La part de marché de la Compagnie représente sur le secteur Sud Pacifique 35 %, mais sa situation reste toutefois fragile. Une part importante des volumes transportés est en effet étroitement dépendante de la situation économique des territoires de la zone du Pacifique Sud. Or, tant en Nouvelle Calédonie qu'en Polynésie, les importations et les exportations se situent actuellement à un niveau relativement faible.

Le programme des escales est en outre régulièrement perturbé par la situation politique dans la région. Les grèves à répétition dont est, depuis la fin du mois de juillet, victimes les navires de la CGM dans les ports australiens, constituent en outre un facteur conjoncturel de dégradation de la situation de la CGM Tour du Monde.


CGM SUD

Réalisant un chiffre d'affaires de 2.299 millions de francs, CGM Sud dégage en 1994 un résultat net négatif de 98 millions de francs. Cette situation traduit la fragilité des positions que la compagnie occupe dans les dessertes des départements d'Outre Mer, de l'Afrique de l'Est et de l'Amérique Latine.

En 1994, la forte augmentation de capacités offertes sur les Antilles françaises par Marfret, Geest et Caribtainer a entraîné une chute des volumes. Pour contrecarrer cette tendance, des concessions tarifaires nécessaires au maintien des parts de marché de la Compagnie sur les Antilles françaises ont gravement détérioré la rentabilité de ces lignes.

Toutefois, un effort d'accroissement de la qualité des services, associé aux investissements réalisés dans les deux sites antillais de pré réfrigération de conteneurs isothermes et, au Havre, dans une chaîne de palettisation, a permis le renouvellement du contrat de transport des bananes antillaises vers l'Europe pour une durée de 4 ans. A l'aller, vers les Antilles, ces efforts, associés à la baisse des tarifs, ont permis à la Compagnie de récupérer progressivement des volumes puis des parts de marché.

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