II. DANS CERTAINS TERRITOIRES, D'IMPORTANTES DIFFICULTÉS D'ACCÈS AUX SOINS DE PREMIER RECOURS

A. UNE PROFESSION À LA DÉMOGRAPHIE SINISTRÉE

Le nombre de médecins généralistes diminue depuis plus de dix ans , alors que les besoins de santé augmentent. Entre 2010 et 2021, la France a ainsi perdu environ 5 000 médecins généralistes, passant de 62 000 à 57 000 praticiens dans la spécialité. Rapportée à la population, cette dégradation est encore plus importante : la densité médicale des généralistes a diminué de 18 % sur 20 ans , quand elle ne diminuait que de 9 % pour les autres spécialités sur la même période.

Source : Données CNAM, 2022

Si la suppression du numerus clausus par la loi relative à l'organisation et à la transformation du système de santé (OTSS) et l'augmentation du recrutement d'étudiants laissent espérer une amélioration de la situation à terme, la démographie médicale ne devrait pas se redresser avant plusieurs années. La France ne retrouverait en 2030 que le nombre de généralistes qu'elle comptait en 2020 .

B. DES TERRITOIRES CONCENTRANT LES DIFFICULTÉS D'ACCÈS AUX SOINS

Si la démographie déclinante des médecins touche l'ensemble des territoires, certains concentrent les difficultés d'accès aux soins . La densité de médecins généralistes est, ainsi, 1,7 fois plus importante dans les 10 % des départements les mieux dotés que dans les 10 % des départements les moins bien dotés. En 2018, 6 % environ de la population française , n'ayant pas accès à plus de 2,5 consultations par an et par habitant en moyenne, vivait dans une zone sous-dotée en médecins généralistes . Les territoires ruraux, comme certaines banlieues urbaines, notamment en Île-de-France, cumulent les difficultés d'accès aux soins de premier recours.

Densité de médecins généralistes libéraux
pour 100 000 habitants en 2021

Source : CNAM, 2022

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