B. UNE MOBILISATION DES VICTIMES LONGTEMPS RESTÉE SANS RÉPONSE SATISFAISANTE
Les pouvoirs publics ont réagi rapidement afin qu'une telle catastrophe ne se reproduise pas . Des dispositions législatives ont ainsi été immédiatement adoptées afin de renforcer le contrôle des installations sportives. La loi n° 92-652 du 13 juillet 1992 a ainsi complété la loi n° 84-610 du 16 juillet 1984 relative à l'organisation et à la promotion des activités physiques et sportives, en créant un chapitre spécifique à la sécurité des équipements et des manifestations sportives.
La procédure d'homologation des enceintes destinées à recevoir des manifestations sportives ouvertes au public (article L.312-5 du code du sport et suivants), ainsi que la procédure relative aux installations provisoires destinées à l'accueil du public comptent parmi les dispositifs et obligations créés à cette occasion.
Par ailleurs, afin de veiller au respect des jauges, la Fédération française de football (FFF) (à partir des quarts de finales de la Coupe de France) et la Ligue de football professionnel (LFP) ont mis en place des procédures permettant de contrôler l'émission des billets par les clubs . Les progrès de l'informatique permettent aujourd'hui de prévenir les risques de surcapacités dans les tribunes.
Depuis 1992, aucun drame similaire à celui de Furiani n'est intervenu en France du fait des dispositions adoptées . Le drame qu'a connu la Corse, par son caractère unique, a ainsi pu conforter l'idée selon laquelle il aurait pu être évité. Les motivations financières qui ont conduit à maximiser la taille de la tribune pour accroître le plus possible les recettes ont par ailleurs ôté toute place à l'argument de la fatalité dans le déroulement de ces événements.
Près de trente ans après les faits, l'absence de reconnaissance du caractère véritablement national de ce drame n'a pas permis d'apaiser la douleur des victimes et de leurs proches.