COMPTE
DE CONCOURS FINANCIERS
« PRÊTS ET AVANCES À DES
PARTICULIERS OU À DES ORGANISMES PRIVÉS »
I. EXÉCUTION DES CRÉDITS DU COMPTE DE CONCOURS FINANCIERS EN 2020
L'article 24 de la loi organique n° 2001-692 du 1 er août 2001 relative aux lois de finances (LOLF) dispose que « les comptes de concours financiers retracent les prêts et avances consentis par l'État. Un compte distinct doit être ouvert pour chaque débiteur ou catégorie de débiteurs. (...) Le montant de l'amortissement en capital des prêts et avances est pris en recettes au compte intéressé ».
Au titre de l'année 2020, le compte de concours financiers « Prêts et avances à des particuliers ou à des organismes privés » est composé des six programmes suivants :
- le programme 861 « Prêts et avances pour le logement des agents de l'État », qui permet de faciliter la prise de poste à l'étranger pour certains agents de l'État ;
- le programme 862 « Prêts pour le développement économique et social » qui vise à octroyer des prêts aux entreprises afin de faciliter leur restructuration financière et commerciale ;
- le programme 868 « Prêts et avances pour le développement du commerce avec l'Iran » créé pour amorcer la mise en place d'un outil garantissant le financement des échanges avec l'Iran ;
- le programme 869 « Prêts à la société concessionnaire de la liaison express entre Paris et l'aéroport Paris-Charles de Gaulle » pour faciliter le financement de la construction de la ligne ;
- le programme 876 « Prêts octroyés dans le cadre des programmes d'investissements d'avenir », créé en loi de finances initiale pour 2020 ;
- le programme 877 « Avances remboursables et prêts bonifiés aux entreprises touchées par la crise de la covid-19 », créée par la loi de finances rectificative n° 2020-1719 du 25 avril 2020.
Le compte de concours financiers affiche en 2020 un solde légèrement positif de 33 millions d'euros, le solde positif du fonds de développement économique et social (FDES, + 333 millions d'euros) compensant les soldes négatifs des avances remboursables et prêts bonifiés (-40 millions d'euros) et du prêt à la société concessionnaire de la liaison express entre Paris et l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle (- 326 millions d'euros) .
La forte variabilité du solde d'une année sur l'autre s'explique par l'horizon pluriannuel du compte, qui a, par construction, vocation à retracer des prêts dont le remboursement est étalé sur plusieurs années.
Outre les conséquences de la crise sanitaire sur le compte, l'année 2020 est marquée par le remboursement d'une part du crédit accordé à Oséo en 2010, permettant de dégager 500 millions d'euros sur le FDES et ainsi de surcompenser les prêts accordés dans le contexte de la crise sanitaire, le solde du FDES s'établissant à 333 millions d'euros.
Pas plus qu'en 2018 et en 2019, le programme 868 relatif aux prêts à Bpifrance pour le développement du crédit-export vers l'Iran n'a été mis en oeuvre en 2020 . En effet, l'annonce de nouvelles sanctions par les États-Unis à l'encontre l'Iran a interrompu l'amorçage de ce nouvel outil de financement souverain des échanges commerciaux avec l'Iran.
Pour tenir compte des sanctions américaines, la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni ont mis en place le mécanisme INSTEX ( Instrument in Support of Trade Exchanges ), une structure dédiée pour faciliter certaines transactions commerciales avec l'Iran.
Le mécanisme doit permettre des transactions portant sur des produits médicaux et agro-alimentaires. Il est désormais opérationnel et a permis, le 31 mars 2020, une première transaction sur du matériel médical 14 ( * ) , dans le cadre de la crise de covid-19.
* 14 D'après les informations du journal Le Monde , « l'échange porte sur des tests sanguins exportés par une entreprise allemande de droit privé pour un montant d'environ 500 000 euros ».