III. UN ACCORD QUI CONDITIONNE L'IMPLANTATION DE L'ACADEMIE DE L'OMS À LYON
Dans la continuité de la réforme de l'OMS amorcée en 2011 pour remédier à des difficultés de financement et à un déficit de crédibilité, le 13 e Programme général de travail de l'Organisation pour la période 2019-2023, adopté en mai 2018, s'accompagne, pour sa mise en oeuvre, d'un programme de transformation de l'OMS dont le projet phare est une refonte totale de la formation continue de son personnel par le biais de la création d'une Académie OMS.
Le projet d'Académie de l'OMS, lancé conjointement par le Président de la République et le Directeur général de l'OMS, vise à établir à Lyon une structure de formation continue de référence au niveau mondial pour les personnels de santé, les cadres et les dirigeants de l'OMS mais aussi hors OMS. Une déclaration d'intention a été signée par le Président de la République et le Directeur général de l'OMS, à cet effet, le 11 juin 2019 à Genève.
La France s'est engagée à soutenir le projet via des contributions de l'Etat, des collectivités territoriales et du secteur privé, pour un montant total de 90 millions d'euros.
Selon les informations transmises par les services du ministère de l'Europe et des affaires étrangères 7 ( * ) , l'Académie de l'OMS prévoit de former 60 000 personnes par an en présentiel et jusqu'à 10 millions d'apprenants par voie numérique à partir de 2023. L'Académie sera située dans un nouveau bâtiment du Biodistrict Lyon-Gerland, qui abritera également le bureau de l'OMS. Les travaux de construction devraient débuter au printemps 2021.
L'objectif du Directeur général de l'OMS est d'établir des structures administratives pérennes pour l'Académie avant l'Assemblée mondiale de la santé en mai 2021. Au plan administratif, l'Académie sera une division de l'OMS.
Le recrutement du personnel de direction est en cours, et les cursus des 14 cours dits de « première génération » ont été sélectionnés, avec l'objectif de proposer une centaine de cours d'ici 2023. À terme, une centaine d'agents permanents internationaux et de haut niveau, en dehors des apprenants, travailleront sur le site de l'Académie, générant des retombées économiques significatives.
Le projet d'Académie s'inscrit dans le cadre des efforts français pour réformer l'architecture mondiale de santé, autour du rôle central de l'OMS. La crise de la Covid-19 a confirmé en particulier l'importance d'une formation renforcée de l'ensemble des acteurs de la santé.
La création de l'Académie à Lyon est par ailleurs un élément important de la politique d'attractivité des organisations internationales en France. Cela devrait permettre en effet de consolider la place de Lyon en en faisant le deuxième pôle international en santé mondiale, après Genève, en raison de la présence du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) depuis 1965 et du bureau OMS de Lyon depuis 2001.
Enfin, L'Académie constituera un outil de l'influence de la France, celle-ci se positionnant systématiquement, via les acteurs nationaux du monde scientifique, lors des appels d'offre de l'OMS pour la constitution des cursus de cours.
* 7 Réponses du Gouvernement aux questions écrites de la commission.