C. DES RISQUES SÉRIEUX QUI PÈSENT SUR LE BESOIN DE FINANCEMENT DE L'ÉTAT
Le besoin de financement total de l'État devrait diminuer et passer de 197,4 milliards d'euros en 2016 à 192 milliards d'euros en 2017 , soit une réduction de 5,4 milliards d'euros.
Cependant, si le déficit est dégradé par rapport aux prévisions du Gouvernement, ce qui est quasiment certain, le besoin de financement de l'État s'en trouvera rehaussé .
Certes, la faiblesse maintenue des taux d'intérêt dégage quelques marges de manoeuvre sur la charge de la dette qui, depuis le début du quinquennat, a systématiquement été inférieure aux prévisions .
Cependant, l'incertitude qui entoure l'évolution des taux d'intérêt souverains ne permet pas d'affirmer que la remontée des taux sera ou non plus rapide que celle prévue par le Gouvernement, qui est au demeurant plus lente que la remontée prévue l'année dernière : le rythme prévisionnel retenu en projet de loi de finances pour 2017 est de 75 points de base par an pour fin 2016 et 2017, contre un scénario de redressement de 100 points de base retenu fin 2015 et 2016 l'année dernière pour la construction du projet de loi de finances pour 2016.
D. UNE DETTE QUI POURSUIT SA HAUSSE
Bien que les taux d'intérêt soient assez faibles pour induire une décorrélation exceptionnelle entre la charge d'intérêts et le niveau d'endettement, l'encours de dette de l'Etat continue de croître et atteint des niveaux particulièrement préoccupants .
En 2017, il devrait s'élever à 1 689,2 milliards d'euros , soit une hausse de plus de 65 milliards d'euros (+ 4,1 %) par rapport à la prévision révisée pour 2016 (1 624 millions d'euros). Après deux années de décélération - toute relative - de l'augmentation de l'encours de dette, la hausse devrait selon toute vraisemblance reprendre à partir de 2017.
Graphique n° 70 : Évolution comparée de l'encours de la dette de l'État et de la charge de la dette de 2008 à 2017
(en milliards d'euros)
Note de lecture : la charge de la dette se lit par rapport à l'ordonnée de gauche, l'encours par rapport à celle de droite. Les données pour 2016 et 2017 sont prévisionnelles.
Source : commission des finances du Sénat, rapport spécial relatif à la mission « Engagements financiers de l'État »
Ainsi, le plafond de variation de la dette négociable de moyen et long terme serait fixé à 65,7 milliards d'euros en 2017, soit une hausse de 3,2 milliards d'euros (+ 5 %) par rapport à la loi de finances initiale pour 2016.
Graphique n° 71 : Évolution du plafond de variation de l'endettement de moyen et long terme de l'État fixé en loi de finances initiale
(en milliards d'euros)
Source : commission des finances du Sénat d'après les lois de finances des exercices 2006 à 2016 et le projet de loi de finances pour 2017