II. LES FORCES EN PRÉSENCE AU MALI ET LE PROCESSUS DE PAIX
L'armée française intervient en étroite coopération avec l'armée malienne, la MINUSMA et l'EUTM.
A. UNE ARMÉE MALIENNE EN COURS DE RECONSTRUCTION
Les forces armées (FAMa) et les forces de sécurité maliennes comprennent approximativement 30 000 hommes dont environ 6 000 combattants. Le soutien international et la volonté politique de Bamako de reconstruire son outil de défense ont permis de renforcer le caractère opérationnel des FAMa. Celles-ci sont désormais en mesure d'assurer la sécurité du sud du pays . Leur redéploiement dans le Nord doit se faire progressivement, avec le retour de l'Etat malien.
Selon les informations recueillies par votre rapporteur lors de ses auditions, les officiers de l'armée malienne sont actuellement de bonne qualité. En revanche, il existe toujours un problème de gestion des ressources humaines après l'effondrement des forces armées maliennes en 2012-2013.
Les efforts de la direction de la coopération de sécurité et de défense (DCSD) du ministère des affaires étrangères et du développement international et de l'EUTM ont permis, sans le cadre fixé par une loi de type « loi de programmation militaire », de structurer l'équivalent de six bataillons maliens, et bientôt huit bataillons.
L'armée malienne affronte régulièrement des forces du front de libération du Macina et de la Katibat Halid Ibn Walid dans la partie centrale du Mali et se comporte bien lors de ces accrochages, si bien que les groupes armés hésiteraient désormais davantage à la prendre pour cible de leurs attaques.
En revanche, l'armée souffre un manque d'équipement, notamment en hélicoptères et en ULM . Toutefois, depuis 2013, la France a cédé gratuitement au Mali des véhicules, de l'armement, des matériels de transmissions et des équipements tactiques individuels pour un montant total d'environ 6,7 millions d'euros. Dans sa loi d'orientation et de programmation militaire 2015-2019, le Mali prévoit en outre l'acquisition de deux Super Puma auprès d'Airbus Helicopter, pour un montant de 16 millions d'euros. Cet achat devrait s'accompagner d'une demande d'appui à la France dans les domaines de la maintenance et de la formation. Cette initiative a été complétée par l'acquisition d'un avion de transport moyen Casa 235.
Par ailleurs, le processus d'intégration des combattants des groupes dit « signataires » (des accords d'Alger) au sein de l'armée et des autres forces de sécurités maliennes vient tout juste d'être enclenché avec la mise en place de 24 sites de cantonnement, la MINUSMA ayant évalué 11 de ces sites et engagé des travaux sur trois d'entre eux.