B. UN PAYS « FRANCOPHONE DE CoeUR »

Lors de son entretien du 17 juin 2014 avec les membres de votre commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, M. Iurie Leanca, Premier ministre de la République de Moldavie, a d'emblée évoqué les relations culturelles étroites existant entre son pays et la France : « Mon pays est lié à la France par des traditions culturelles et linguistiques, il appartient à la « francophonie de coeur », il a fait le choix de cette langue, qui ne lui a pas été imposée. Nous sommes très fiers de cet héritage ».

De fait, pour la Moldavie, affirmer son appartenance au groupe des pays de langue latine a pu constituer pour certains un instrument de résistance pacifique. À l'époque soviétique, la transcription forcée du roumain en cyrillique a incité une partie de la population à se tourner vers l'apprentissage du français. La latinité est une composante importante de l'identité moldave, ce qui peut expliquer la place importante qu'y occupe, historiquement, le français, qui est parlé par une grande partie des élites politiques et intellectuelles moldaves.

Malgré les progrès de l'anglais, le français demeure la première langue étrangère enseignée en Moldavie, où plus de 50 % des élèves choisissent de l'apprendre, contre 70 % aux lendemains de l'indépendance. Quoiqu'étant en déclin, ce taux en fait le pays le plus francophone d'Europe orientale, devant la Roumanie.

La France est le quatrième pays de destination des étudiants moldaves , derrière la Roumanie, la Russie et l'Ukraine. En 2013, les étudiants moldaves sont au nombre d'environ 1 100 dans le système universitaire français (leur premier pays de destination est la Roumanie, qui accueille environ 8 000 étudiants moldaves). Le nombre de ressortissants moldaves possédant, en France, des titres ou des autorisations de séjour, s'élève à 3 721 (2013).

L'Alliance Française de Chisinau est le premier établissement culturel d'importance dans la capitale. Elle a fêté en 2012 ses vingt ans d'existence. Chaque année, elle dispense des cours de français à 4 000 personnes. Notre coopération culturelle a pour objectif le renforcement de la francophonie. Des cofinancements sont mis en place avec des organismes francophones (Agence universitaire de la francophonie, association des parlementaires francophones), multilatéraux (PNUD, OMS, UNICEF) et européens.

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