3. Un vieillissement moins marqué que dans le reste de l'Europe
Sans nier les effets néfastes, sur l'économie et la société françaises, des dysfonctionnements du marché du travail et de l'inégale répartition des emplois entre les générations, la France dispose d'un atout relatif par rapport à ses voisins européens : son dynamisme démographique . Avec un indice de fécondité de 2,01 enfants par femme en 2012, soit un niveau proche de celui qui assure le remplacement des générations (2,1), la situation est bien plus favorable sur ce point que celle de l'Allemagne (1,36), de l'Espagne (1,36) ou de l'Italie (1,41).
Cela explique en partie le succès de certains de nos voisins dans l'augmentation du taux d'emploi de la population depuis dix ans. Ainsi, l'Allemagne qui voit sa population active baisser de 100 000 personnes par an, a connu en quinze ans une augmentation de 58 % du taux d'emploi des 55-64 ans, qui est passé de 37,9 % en 1996 à 59,9 % en 2011 . La rétention de main d'oeuvre est donc une obligation pour les entreprises, contraintes de préserver l'employabilité de leurs salariés et de les inciter à rester plus longtemps dans l'emploi. Il n'est pas dans leur intérêt de leur imposer, même lorsque la conjoncture économique n'est pas favorable, des mesures de sortie prématurée du marché du travail comme les préretraites.
La France n'est pas pour autant à l'abri du phénomène de vieillissement généralisé de la population active lié à l'arrivée à l'âge de la retraite des générations du baby boom , bien que sa population active ait connu une croissance soutenue durant la décennie précédente, avec 210 000 actifs supplémentaires par an entre 2000 et 2010. Les défis qui accompagnent le vieillissement de la population sont nombreux. Sur un plan économique, il s'agit notamment d'assurer l'équilibre futur des régimes de retraite. L'augmentation du taux d'emploi des nouveaux entrants sur le marché du travail et de ceux qui sont proches de la fin de leur vie professionnelle constitue l'une des réponses à y apporter.