C. LA POURSUITE DE L'ACCUMULATION D'UNE DETTE SOCIALE
1. Une dette doublée en cinq ans
En 2011, la Cades aura financé un transfert de dettes de près de 65 milliards d'euros.
Au 31 décembre 2011, la dette qu'elle aura amortie par la Cades depuis sa création atteindra 59,3 milliards. La dette restant à amortir à cette date s'élèvera alors à 140,6 milliards, étant entendu que ce chiffre ne tient pas compte les dettes à reprendre au titre de la branche vieillesse au cours des années 2012 à 2018.
Amortissement de la dette reprise par la Cades |
||||
(en millions d'euros) |
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Année de reprise de la dette |
Dette reprise cumulée |
Estimation amortissement de l'année |
Estimation amortissement cumulé |
Situation nette (dette restant à
rembourser
|
1996 |
23 249 |
2 184 |
2 184 |
21 065 |
1997 |
25 154 |
2 907 |
5 091 |
20 063 |
1998 |
40 323 |
2 444 |
7 535 |
32 788 |
1999 |
42 228 |
2 980 |
10 515 |
31 713 |
2000 |
44 134 |
3 226 |
13 741 |
30 393 |
2001 |
45 986 |
3 021 |
16 762 |
29 224 |
2002 |
48 986 |
3 227 |
19 989 |
28 997 |
2003 |
53 269 |
3 296 |
23 285 |
29 984 |
2004 |
92 366 |
3 345 |
26 630 |
65 736 |
2005 |
101 976 |
2 633 |
29 263 |
72 713 |
2006 |
107 676 |
2 815 |
32 078 |
75 598 |
2007 |
107 611 |
2 578 |
34 656 |
72 955 |
2008 |
117 611 |
2 885 |
37 541 |
80 070 |
2009 |
134 611 |
5 260 |
42 801 |
91 810 |
2010 |
134 611 |
5 135 |
47 936 |
86 675 |
2011 (p) |
199 911 |
11 372 |
59 308 |
140 603 |
2012 (p) |
212 378 |
11 091 |
70 399 |
141 979 |
Le graphique suivant retrace l'évolution de la dette sociale depuis la création de la Cades en 1996.
La dette votée, reprise et amortie après la reprise de dette
*
L'opération de reprise de dette était sans doute indispensable car il n'était naturellement plus possible de la maintenir dans les comptes de l'Acoss dont ce n'est pas la mission. Toutefois, il n'était pas obligatoire de régler cette question par un allongement de la durée de vie de la Cades. Celui-ci a en effet eu pour effet de remettre en cause une règle que le législateur organique avait fixée pour éviter de reporter sur les générations futures le poids des dettes actuelles.
La commission des affaires sociales du Sénat avait alors plaidé, lors de l'examen du projet de loi de financement pour 2011, en faveur d'une hausse de la CRDS pour financer la reprise de dette. Cet impôt présente en effet l'avantage d'être lisible et de reposer sur une assiette large couvrant l'ensemble des revenus.
Ce débat n'est cependant pas clos. En effet, d'autres reprises de dettes seront nécessaires pour prendre en charge les déficits qui interviendront à partir de 2012, seuls les déficits de la branche vieillesse jusqu'en 2018 étant en effet couverts par la reprise votée en 2010.
Le Parlement sera donc amené à débattre à nouveau des ressources à affecter à la Cades pour faire face à ces reprises. Il devra faire preuve de responsabilité pour s'interdire de reporter encore et toujours la dette sur les générations futures.