B. DES VOIES MAL ENTRETENUES

Qu'elles relèvent du réseau « magistral » ou « secondaire », nos voies d'eau sont insuffisamment entretenues. Le fait est bien connu, mais ses conséquences mal mesurées, quoique l'établissement public gestionnaire de la voie d'eau, VNF, ait fait d'importants progrès en recensant les travaux nécessaires à la rénovation voire à la simple sécurisation du domaine public fluvial qui lui est confié.

Dans son rapport au Parlement sur la « régénération du réseau navigable et la rénovation des barrages manuels » 4 ( * ) le Gouvernement estime qu'il faudra 1,5 milliard d'euros pour « remettre à niveau » le réseau « principal » (grand gabarit et voies connexes).

Pour le réseau « secondaire », les besoins de rénovation voire de simple mise en sécurité ne sont pas connus précisément.

C. UNE FORTE CONCENTRATION GEOGRAPHIQUE ET SECTORIELLE DU TRAFIC FLUVIAL

Le trafic fluvial s'est élevé à 60 millions de tonnes en 2010, et à 8 milliards de tonnes-kilomètres. Après avoir reculé entre 1970 et 1994, il est en progression constante depuis cette date et la hausse est très encourageante dans la dernière décennie : + 9,7 % annuels. Cependant, le trafic fluvial représente moins de 4 % de l'ensemble du trafic de marchandises.

La structure même de notre « réseau » de voies navigables fait que ce trafic y est concentré sur une petite partie des voies et enclavé par bassin : 60 % de nos voies navigables étant de petit gabarit, le trafic se concentre sur les 1 868 kilomètres de voies à grand gabarit. La concentration est exceptionnellement élevée : 90 % des tonnes-kilomètres passent par un cinquième de voies à grand gabarit. Cette situation est très différente en Allemagne et aux Pays-Bas, où le réseau est à 70 % à grand gabarit.

Notre réseau à grand gabarit est enclavé dans cinq grands bassins :

Le bassin de la Seine : il comprend 560 kilomètres de voies principales et représente environ 50  % du trafic total ;

Le bassin du Rhône et de la Saône : il comprend 402 kilomètres de voies principales et représente environ 17  % du trafic total ;

Le bassin de la Moselle et du Rhin : il comprend 338 kilomètres de voies principales et représente environ 15  % du trafic total ;

Le bassin du Nord, qui comprend 214 kilomètres de voies principales et représente environ 10  % du trafic total ;

Enfin, le bassin de Champagne et de l'Est (hors Rhin), qui comprend 354 kilomètres de voies et représente environ 7  % du trafic total.

Mal entretenue et mal équipée, la voie fluviale parvient difficilement à concurrencer la route et le rail - sauf pour le transport de pondéreux. Le trafic marchand est ainsi concentré sur quelques filières spécifiques : les matériaux (32 %), la filière agricole (30 %), la filière énergétique (15 %), les conteneurs et colis lourds (10 %), la filière engrais-chimie (7 %) et la filière métallurgique (6 %).

Le trafic de conteneurs est en plein essor et présente les meilleures marges de progression du trafic fluvial. Cependant, pour être compétitives, les voies d'eau de notre pays doivent s'équiper, aussi bien les quais de déchargement que les flottes de bateaux.


* 4 Rapport établi en application de l'article 11 de la loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement, avril 2011.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page