2. Le maintien des deux réseaux n'exclut pas les synergies
La complémentarité et l'identité forte des deux réseaux - les caisses d'épargne se plaçant en deuxième position sur la clientèle des particuliers avec un taux de pénétration 15 ( * ) de 21 %, et les banques populaires au premier rang sur le segment des commerçants, artisans et PME de moins de cent salariés - rend possible un projet industriel commun et cohérent , reposant sur une forte proximité géographique et une « production de masse » de produits financiers.
Le projet repose ainsi sur une importante « force de frappe » commerciale et l'optimisation du modèle « producteur-distributeur » , c'est-à-dire la commercialisation d'une gamme importante et diversifiée de produits auprès du plus grand nombre possible de clients, qui constitue un des facteurs-clefs de succès dans la banque de détail. Le rapprochement permettra la conception de produits communs, en particulier par Natixis (assurances, fonds de placement, crédit à la consommation...), distribués séparément par les deux réseaux.
La communication sur l'opération n'a cependant guère mis en avant d'objectifs chiffrés de synergies de coûts et de revenus. De telles synergies seront bien mises en oeuvre, non par une fusion des caisses et banques régionales, mais par la mise en commun de moyens « industriels » et le partage des bonnes pratiques . Outre la conception de certains produits financiers et ainsi que l'a précisé M. François Pérol, président du directoire de la CNCE et directeur général de la BFBP, lors de son audition par votre commission des finances le 29 avril 2009, une mise en commun pourra être réalisée sur les systèmes d'information, l'achat d'espaces publicitaires ou la gestion des transports de fonds.
La mutualisation de ces moyens devrait ainsi contribuer aux objectifs stratégiques d'amélioration de la performance opérationnelle des deux réseaux et d'augmentation des taux de bancarisation et de pénétration. M. François Pérol a également indiqué que la création d'un organe central unique permettra de réduire d'un quart la base de coûts actuelle de la BFBP et de la CNCE.
La présence internationale du groupe , aujourd'hui relativement limitée malgré quelques positions fortes en Afrique et en Europe de l'est, pourrait aussi être élargie à moyen et long termes sur des métiers ciblés, par des prises de participation dans des établissements disposant d'une taille critique sur leur marché et des partenariats stratégiques.
* 15 Le taux de pénétration, pour un produit ou une clientèle, est obtenu en rapportant la consommation effective à la demande potentielle.