B. DES INCONVÉNIENTS MAJEURS
1. Beaucoup d'appelés et peu d'élus, d'où un taux d'échec très élevé
On l'a dit, tous les bacheliers peuvent s'inscrire en 1 ère année, même si les titulaires d'un bac scientifique ont beaucoup plus de chances de réussite que les autres.
D'après les statistiques communiquées à votre rapporteur par le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche 2 ( * ) , on comptait, pour l'année 2007-2008, 45 759 étudiants inscrits au concours de fin de 1 ère année d'études médicales (PCEM1) pour un numerus clausus global de 9 362 places ouvertes à ce concours commun aux trois filières concernées (médecine, odontologie, maïeutique), soit près de 5 fois plus. Ceci signifie que le taux de réussite au concours n'est que de 20,46 % et donc a contrario , que le taux d'échec des étudiants passant ce concours est proche de 80 %.
Ce taux global recouvre deux situations :
- celle des étudiants inscrits pour la 1 ère fois, dits « primants » dont le taux de réussite n'est que 12,64 % ;
- celle des « doublants » et « triplants », qui représentent plus du tiers des inscrits, et dont le taux de réussite est de 36,70 %.
Pour ce qui concerne les étudiants en 1 ère année d'études de pharmacie , on comptait la même année 11 202 inscrits pour un numerus clausus de 3 090 places, ce qui conduit à un taux de réussite de 27,6 %, soit un taux d'échec de 72,4 %.
Le schéma ci-après, issu du rapport précité, illustre le « parcours du combattant » des étudiants concernés sur un échantillon de 1 000 inscrits en PCEM 1 en 2005.
Devenir des étudiants inscrits en PCEM 1
2. Un « gâchis humain » inacceptable
Le récent rapport 3 ( * ) de M. Jean-François Bach, Secrétaire perpétuel de l'Académie nationale des sciences dénonce le « gâchis de temps et de motivation » qui résulte de cette sévère sélection pour les étudiants.
Notre commission, par la voix de son rapporteur pour l'enseignement supérieur, M. Jean-Léonce Dupont, a déjà dénoncé, de façon plus générale, le gâchis qui résulte du niveau très élevé du taux d'échec des étudiants en premier cycle universitaire. Cette situation , particulièrement aigüe au cas présent, est préjudiciable sur un plan tant individuel que collectif :
- individuel, car la perte de temps - et d'argent - pour les jeunes concernés, la frustration, voire l'amertume ou la perte de confiance en soi sont réels ;
- collectif, en raison notamment du coût de la formation pour la collectivité. Rappelons que la dépense annuelle moyenne de l'État par étudiant s'élève à 8 530 euros.
Votre rapporteur regrette l'absence de statistiques sur le devenir des étudiants qui sont sortis de ce cursus. Il semble que nombre d'entre eux s'orientent ensuite vers d'autres filières scientifiques, paramédicales notamment. Si de telles possibilités existent, ainsi qu'il a été dit précédemment, elles méritent cependant d'être améliorées.
* 2 Voir le tableau figurant en annexe au présent rapport.
* 3 Source : Rapport remis par M. Jean-François Bach, secrétaire perpétuel de l'Académie nationale des sciences, à Mme Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, le 21 février 2008.