2. L'enjeu de l'avenir et de l'égalité sociale des jeunes Français
a) La lutte contre l'échec en premier cycle universitaire
(1) Une orientation insatisfaisante et insuffisante
Votre rapporteur insiste depuis quelques années sur l'urgence d'une réforme de l'information et de l'orientation des étudiants. En effet, on constate, d'une part, un afflux d'étudiants dans certaines filières surchargées et aux débouchés parfois incertains et, d'autre part, une désaffection croissante à l'égard des filières scientifiques, qui s'avère extrêmement préoccupante.
Ce défaut d'orientation se traduit également par un taux d'échec en premier cycle universitaire très élevé , principalement en première année, ce que tout le monde déplore.
L'échec à l'université concerne en premier lieu les bacheliers professionnels, mal préparés par leurs études antérieures à s'engager dans une formation universitaire générale de premier cycle, et, dans une moindre mesure, les bacheliers technologiques, notamment lorsqu'ils sont issus des séries tertiaires.
L'absence de sélection et le droit de l'étudiant à s'inscrire dans la filière de son choix, dont il ne connaît pas forcément les difficultés et les pré-requis nécessaires, peuvent expliquer ces difficultés. Environ 15 % des jeunes se réorientent au cours ou à la fin de leur première année d'études supérieures et près d'un quart des entrants quittent l'université après un an.
Il est nécessaire que les lycéens soient mieux informés des formations proposées par les universités, du contenu pédagogique des parcours et de la réalité des débouchés professionnels des différentes filières, afin d'être en mesure de choisir en toute connaissance de cause les études supérieures qu'ils estiment pouvoir suivre avec succès.
L'enjeu est double : la réussite des jeunes dans l'enseignement supérieur et, à la clé, leur bonne insertion professionnelle.
(2) Un gâchis individuel et collectif
Le taux d'échec en première année du premier cycle universitaire est de 50 %. En outre, 90 000 jeunes Français quittent chaque année l'enseignement supérieur sans y obtenir de diplôme .
Ces chiffres sont aujourd'hui connus et notre pays ne peut s'en satisfaire, car ils se traduisent par un immense gâchis : individuel pour les jeunes concernés, et collectif, pour notre pays. En outre, les moyens budgétaires ainsi engagés en pure perte devraient être employés de façon plus efficiente.