2. Une moindre croissance due à un décrochage des exportations
En 2005, la moindre croissance du PIB est presque exclusivement provenue d'une contribution négative du commerce extérieur à la croissance , comme l'indique le tableau ci-après.
Contributions à la croissance du PIB : prévision et exécution
(en %)
Prévision |
Exécution |
Ecart |
|
Dépenses de consommation des ménages |
1,3 |
1,2 |
-0,1 |
Dépenses de consommation des APU |
0,5 |
0,3 |
-0,2 |
Formation brute de capital fixe totale |
0,6 |
0,7 |
0,1 |
Variations de stocks et objets de valeur |
0,1 |
-0,1 |
-0,2 |
Commerce extérieur |
0,0 |
-0,8 |
-0,8 |
dont : Exportations |
1,6 |
0,8 |
-0,8 |
Importations |
-1,7 |
-1,5 |
0,2 |
PIB |
2,5 |
1,2 |
-1,3 |
Sources : projet de loi de finances pour 2005, Insee
Ainsi, alors que le projet de loi de finances pour 2005 prévoyait que la contribution à la croissance du commerce extérieur serait nulle, celle-ci a été de - 0,8 %. Cet écart vient du fait que si le projet de loi de finances prévoyait une contribution des exportations à la croissance du PIB de + 1,6 %, celle-ci a en réalité été de seulement + 0,8 %.
Ce décrochage des exportations peut s'observer à partir de l'année 2000, comme l'indique le graphique ci-après.
Les exportations de biens manufacturés de la France
(en milliards d'euros aux prix de 2000)
Source : direction générale des douanes et des droits indirects
Plus précisément, les économistes considèrent que si les importations ont globalement obéi à leurs déterminants habituels ces dernières années 3 ( * ) , les exportations ont été nettement inférieures en 2005 à ce qu'elles auraient dû être .
Les causes de ce décrochage des exportations sont de divers ordres mais tiennent aux difficultés rencontrées par les entreprises françaises par rapport à leurs concurrentes. L'appréciation de l'euro et la politique de désinflation compétitive de l'Allemagne ont bien entendu joué un rôle essentiel. Certains économistes 4 ( * ) considèrent, en outre, que cette dégradation du solde extérieur traduit une baisse de la compétitivité hors prix (positionnement, différenciation, qualité des produits...).
En conséquence du décrochage des exportations, le solde extérieur de la France a été en 2005 de - 1 point de PIB.
Le solde extérieur (1990-2005)
(en points de PIB)
Source : Insee
* 3 Avec peut-être une dépendance légèrement accrue en 2005 à la consommation des ménages en produits manufacturés.
* 4 Telle est en particulier la thèse défendue par MM. Patrick Artus et Lionel Fontagné.