1
Lors de sa présentation du
rapport
annuel relatif à l'exercice 2001, le 5 novembre dernier, le
président de la Cour des comptes européenne a ainsi
souligné :
« Pour la deuxième année consécutive, un
excédent budgétaire élevé a été
enregistré.
Celui-ci a été supérieur à 15
milliards d'euros, soit 16 % du budget définitif
. Cet
excédent tient à l'annulation de crédits, qui
résulte principalement de retards dans l'exécution des actions
structurelles. (...) La gestion budgétaire se caractérise
également par une faible utilisation des crédits de paiement dans
certains domaines.(...) La Commission doit faire preuve d'une plus grande
rigueur, et se montrer plus réaliste dans ses prévisions
budgétaires. »
En outre, l'introduction générale du rapport annuel
précise :
«
Il n'existe pas de raison valable
de solliciter des ressources propres qui dépassent largement les besoins
pour l'année
.(...) La Commission repousse l'argument de la Cour selon
lequel il aurait fallu faire usage du mécanisme du budget rectificatif
et supplémentaire pour éviter des excédents
budgétaires trop élevés. Toutefois, les raisons
invoquées par la Commission ne sont pas suffisantes pour qu'elle puisse
échapper à la critique selon laquelle sa gestion
budgétaire manque de rigueur. »
2
Le président de la Cour des comptes européenne, dans
son intervention précédemment mentionnée, relève
ainsi :
«
S'agissant de la politique agricole commune, les
déclarations présentées par les
bénéficiaires des aides ne font apparaître aucune
amélioration par rapport aux années
précédentes
. La mise en oeuvre du système
intégré de gestion et de contrôle n'est toujours pas
achevée et, dans près de la moitié des Etats membres, le
système d'identification des bovins, obligatoire depuis 2000, n'a pas
été instauré. »
« En ce qui concerne les actions structurelles, l'audit a de nouveau
permis de détecter des paiements indus résultant de
déficiences des systèmes de contrôle et d'erreurs dans les
déclarations de dépenses présentées par les Etats
membres. La Cour s'inquiète des retards dans la mise en oeuvre, par les
administrations nationales, du dispositif de gestion et de contrôle pour
la prochaine période de programmation. »
3
La réforme de 1999 contraint les Etats membres à
visiter annuellement au moins 10% des organismes de producteurs et à
faire en sorte que leurs contrôles couvrent 30% de l'aide communautaire.
Or en France, certains programmes opérationnels ont été
approuvés sans visite préalable.
4
Comme en 2001, la Commission a proposé un
dépassement des perspectives financières, en arguant cette
année de la préparation de l'élargissement, qui l'a
conduite à demander 500 postes supplémentaires et les
investissements immobiliers nécessaires à l'accueil de dix
nouveaux commissaires au 1
er
janvier 2004.
5
La proposition de « compensations
budgétaires » pour les nouveaux adhérents émise
par la Commission n'a en particulier pas été retenue. Son
coût annuel avait été évalué à au
moins 600 millions d'euros, mais vraisemblablement sous-estimé.
6
A cet égard, l'introduction du rapport annuel de la Cour
pour l'exercice 2001 précise que « quiconque lira les rapports
de la Cour depuis qu'elle a commencé ses travaux sera frappé par
le nombre de fois où elle a dû répéter de
observations similaires concernant la nécessité
d'améliorer la gestion des fonds communautaires, à tous les
niveaux et dans tous les domaines du budget. »
7
La Cour mentionne dans son rapport 2001 :
« Dans le chapitre 2 (politique agricole commune), le processus de
certification des organismes payeurs ne permet pas d'apporter l'assurance que
les faits déclarés par les bénéficiaires dans leurs
demandes de paiement reflètent la réalité. »
8
« Le chapitre 4 (politiques internes) signale une
persistance d'erreur significatives résultant d'une
surdéclaration des dépenses par les contractants dans le domaine
des actions indirectes de recherche, en dépit d'une augmentation
considérable du nombre d'audits financiers réalisés par la
Commission en 2001. »
9
La réforme de l'administration de la Commission a
débuté en 2001
. Le plan d'action du Libre blanc a connu des
retards, et plusieurs dates butoir ont été reportées de
fin 2001 à fin 2002, en raison d'un calendrier initial trop ambitieux.
Du fait d'incohérences et de faiblesses persistantes, la Cour des
comptes européenne relève dans son rapport annuel pour 2001 que
« la Commission a pris des mesures importantes permettant de
clarifier les responsabilités et les modalités relatives à
l'obligation de rendre compte de la gestion des fonds communautaires. Par
ailleurs, la Commission a manifesté son engagement de mettre à
profit les résultats de cette première année en
présentant un plan d'action en 18 points pour porter remède aux
faiblesses détectées. »
10
Ces 29 champs d'activité sont : Affaires
financières et économiques, Entreprise, Concurrence, Emploi et
affaires sociales, Agriculture et développement rural, Energie et
transport, Environnement, Recherche directe, Recherche indirecte,
Société de l'information, Pêche, Marché
intérieur, Politique régionale, Fiscalité et Union
douanière,Education et culture, Media et communication, Santé et
protection du consommateur, Justice et affaires intérieures, Relations
extérieures, Commerce, Développement et relations avec les pays
ACP, Elargissement, Aide humanitaire, Lutte contre la fraude, Coordination et
conseil juridique, Administration, Budget, Audit, Statistiques, Pensions.
11
Excédent essentiellement imputable à d'importants
retards dans la mise en oeuvre des fonds structurels et des aides de
pré-adhésion.
12
La nouvelle décision, qui renforce la pondération
de la ressource PNB, n'est pas neutre pour la France puisque son taux de
contribution à cette ressource (17,3 %) est supérieur
à son taux de contribution aux ressources propres traditionnelles
(10,3 %).
13
Le régime de ressources propres a été mis en
place par la décision du Conseil du 21 avril 1970, puis modifié
successivement en 1985, 1988, 1994 et 2000.
14
Le nombre des objectifs de la politique régionale a
été réduit de sept à trois. Ces objectifs sont
servis par cinq fonds : FEDER, FSE, FEOGA section orientation, IFOP et
fonds de cohésion (maintenu en dépit de contestations). La
réforme s'est également portée sur une simplification de
la mise en oeuvre des fonds et sur le renforcement des procédures de
contrôle et d'évaluation.
15
Dont 27,5% pour l'objectif 2 relatif aux régions en
reconversion économique.
16
Seules certaines zones de la région
transfrontalière avec la Belgique, la Corse et les départements
et territoires d'outre-mer peuvent bénéficier de ces aides
structurelles. D'ci à 2006, les fonds structurels au titre de l'objectif
n° 1 ne concerneront plus que l'outre-mer.
17
Le solde net ne donne q'un aperçu comptable des
écarts de flux financiers et n'intègre pas les gains
économiques et indirects, tels que la croissance des échanges
nées de l'appartenance à un marché unique, les
externalités positives nationales des politiques internes et fonds
structurels, ou les meilleurs flux d'affaires générés in
fine dans les pays plus avancés par le rattrapage des Etats
bénéficiant en premier lieu des fonds structurels.
En outre le calcul des soldes nets soulève des difficultés
relatives au traitement des ressources propres traditionnelles et à la
répartition des dépenses réalisées dans les Etats
membres (celles afférentes aux actions extérieures, aux
réserves et aux aides de pré-adhésion ne sont par exemple
par comptabilisées dans les retours, compte tenu de
l'impossibilité de les imputer précisément à tel ou
tel Etat membre).
18
Le mode de calcul employé par la Commission tend à
neutraliser les éléments susceptibles de fausser
l'appréciation des soldes, et se révèle donc plus complexe
mais aussi plus réaliste que la méthode utilisée par la
Cour des comptes européenne.
19
L'article 272 du Traité prévoit un taux maximal
d'augmentation des dépenses non obligatoires. Le nouveau cadre permet
d'y déroger.
20
L'écart sur contributions nettes est toutefois
limité à 487,7 millions d'euros, compte tenu de la hausse des
frais de perception, restitués aux Etats membres. En ajoutant
l'écart sur la participation au financement de la correction du
Royaume-Uni, de 383,4 millions d'euros, on obtient un
surcoût net
global de 871,1 millions d'euros
.
21
La Commission indiquait ainsi dans son d'octobre 1998 sur le
financement de l'Union que « les Etats membres
préfèrent apparemment financer le budget de l'Union
européenne par le biais du PNB plutôt que d'instaurer un
système plus efficace de perception des ressources propres
traditionnelles ».
22
L'assiette a été plafonnée à 55% du
PIB des Etats membres en 1988, puis ramenée à 50% à partir
de 1994, immédiatement pour les Etats de la cohésion (Espagne,
Portugal, Grèce, Irlande) et progressivement pour les autres.
23
Le taux a été abaissé successivement de 1%
à 0,75% à compter de 2002, puis à 0,5% à partir de
2004.
24
Concernant les dépenses administratives, le financement de
la préparation de l'élargissement imposait selon la Commission la
mobilisation de l'instrument de flexibilité afin de pouvoir
dépasser temporairement le plafond.
25
Le projet du Parlement prévoit une hausse de 0,9 %
des dépenses de marché et une stabilité des mesures
d'accompagnement par rapport à la proposition du Conseil.
26
L'abondement de 726 millions d'euros du budget initial 2001 s'est
donc révélé inutile.
27
La spécificité de l'agriculture tient notamment
à ses nombreuses externalités en matière de
sécurité alimentaire, de culture et d'environnement, qui plaident
en faveur d'un aménagement des lois du marché la concernant.
28
- objectif 1 : promotion du développement et de
l'ajustement structurel des régions en retard de
développement ;
- objectif 2 : soutien à la reconversion économique et
sociale des zones en difficulté structurelle ;
- objectif 3 : soutien à l'adaptation et à la modernisation
des politiques et systèmes d'éducation, de formation et d'emploi.
29
Coopération transfrontalière, lutte contre les
discriminations dans le marché du travail, programmes
intégrés de développement rural, développement
urbain durable.
30
Le reste à liquider des fonds structurels était
passé de 15,4 à 41,6 milliards d'euros entre 1993 et 1999, et
s'établissait encore à 17,2 milliards d'euros fin 2001,
après une exécution médiocre en 2001.
31
Serait considérée comme majeure « toute
catastrophe qui occasionne des dégâts dont l'estimation, dans l'un
au moins des Etats concernés, est supérieure à un milliard
d'euros, à prix 2002, ou représente plus de 0,5 % de son
PIB. Dans des circonstances très exceptionnelles, une catastrophe qui
affecte une part substantielle de la population de la région ou de
l'Etat concerné peut également être
considérée comme éligible. »
32
Dont 444 millions d'euros en faveur de l'Allemagne,
134 millions pour l'Autriche, 129 millions pour la République
tchèque et 21 millions pour la France.
33
Cet accord devrait incessamment recueillir le nombre de
ratifications requis pour son entrée en vigueur. La France a
ratifié l'Accord cette année, la Belgique et les Pays-Bas
devraient le faire d'ici deux mois, l'Italie n'a pas donné de date
précise de ratification.
34
En particulier le financement de la force de police en Bosnie,
dont l'Union européenne assure la relève pour un budget annuel de
20 millions d'euros.
35
Le recours croissant à l'aide budgétaire permet
ainsi d'accélérer les déboursements, et la Commission
entend donc l'amplifier, sous réserve que les contrôles de
l'utilisation des crédits soient parallèlement renforcés,
afin d'éviter que l'accélération des paiements ne
s'accompagne d'une diminution de la qualité des projets.
36
Dans le cadre de la réforme du fonctionnement de la
Commission mise en place en 2001, un volet « ressources
humaines » est actuellement en discussion et porte sur la gestion de
la carrière (davantage axée sur le mérite), la politique
de recrutement et la formation. Le Conseil souhaite assortir la réforme
du statut des fonctionnaires européens d'une modernisation du
système de rémunérations et du régime de pensions,
qui n'aboutiront pas avant fin 2003.
37
La Commission ne bénéficie d'aucune création
nette, en raison du niveau élevé des vacances d'emplois (entre
700 et 900) et des gains liés aux réorganisations
internes.
Projet de loi de finances pour 2003 : Affaires européennes et article 33: évaluation de la participation française au budget des Communautés européennes
Rapports législatifs
Rapport général n° 68 (2002-2003), tome II, fascicule 2, déposé le