Projet de loi de finances pour 2003 - TOME II - Fascicule 2 - AFFAIRES EUROPÉENNES ET ARTICLE 33 : ÉVALUATION DE LA PARTICIPATION FRANÇAISE AU BUDGET DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES
MARINI (Philippe), Rapporteur général ; BADRE (Denis), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 68 Tome II (2002-2003) Fascicule 2 - COMMISSION DES FINANCES
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-
PRINCIPALES OBSERVATIONS
- 1. L'évolution de la contribution française, témoin d'une évaluation perfectible du budget communautaire
- 2. Le budget communautaire entre opportunisme conjoncturel et volontarisme politique
- 3. Une procédure budgétaire insuffisamment démocratique
- 4. Une programmation peu efficace et des dysfonctionnements de gestion majeurs
- 5. La mise en place de la modernisation des procédures de gestion
- PREMIERE PARTIE : LES RELATIONS ENTRE LA FRANCE ET LE BUDGET EUROPÉEN
-
SECONDE PARTIE : LE PROJET DE BUDGET DES
COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES POUR 2003
- I. LE CONTEXTE ECONOMIQUE ET FINANCIER : L'UNION EUROPEENNE ENTRE DANS UNE PHASE DECISIVE
- II. LES RECETTES DU PROJET DE BUDGET POUR 2003
-
III. LES DEPENSES DU PROJET DE BUDGET POUR 2003
- A. LES PROJETS DES TROIS INSTITUTIONS IMPLIQUEES
- B. HAUSSE MODÉRÉE DES DÉPENSES AGRICOLES
- C. LES DÉPENSES D'ACTIONS STRUCTURELLES SONT CONFORMES AU CADRE PLURIANNUEL, EN DÉPIT D'UNE EXÉCUTION TRÈS INSUFFISANTE
- D. LES DÉPENSES LIÉES AUX POLITIQUES INTERNES
- E. LES DÉPENSES LIÉES AUX ACTIONS EXTÉRIEURES
- F. LES AIDES DE PRÉ-ADHÉSION
- G. LES DÉPENSES ADMINISTRATIVES
- EXAMEN EN COMMISSION
N° 68
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2002-2003
Annexe au procès-verbal de la séance du 21 novembre 2002
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2003 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME II
Fascicule 2
AFFAIRES EUROPÉENNES ET ARTICLE 33 : ÉVALUATION DE LA
PARTICIPATION FRANÇAISE AU BUDGET DES COMMUNAUTÉS
EUROPÉENNES
Rapporteur spécial
: M. Denis BADRÉ
(1) Cette commission est composée de : M. Jean Arthuis, président ; MM. Jacques Oudin, Gérard Miquel, Claude Belot, Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Aymeri de Montesquiou, vice-présidents ; MM. Yann Gaillard, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; M. Philippe Marini, rapporteur général ; MM. Philippe Adnot, Bernard Angels, Bertrand Auban, Denis Badré, Jacques Baudot, Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Eric Doligé, Thierry Foucaud, Yves Fréville, Paul Girod, Adrien Gouteyron, Hubert Haenel, Claude Haut, Roger Karoutchi, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, François Marc, Michel Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
12
ème
législ.) :
230
,
256
à
261
et T.A.
37
Sénat
:
67
(2002-2003)
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Le moindre dynamisme du budget des Communautés - dû à des facteurs plus conjoncturels que structurels - permet de solliciter de la France un prélèvement moins important qu'en loi de finances initiale pour 2002. Bien que de louables réformes aient été récemment engagées sur ce terrain, il n'en constitue pas pour autant la manifestation d'une amélioration substantielle de la gestion des crédits européens.
1. L'évolution de la contribution française, témoin d'une évaluation perfectible du budget communautaire
L'évolution du prélèvement sur recettes au
profit du budget 2003 des Communautés européennes peut être
considérée de deux manières :
il s'inscrit en
baisse de 6,3 % par rapport au montant retenu dans la loi de finances
initiale (LFI) pour 2002, mais en hausse de 8 % par rapport à la
prévision d'exécution pour 2002
(et de 5,5 % par rapport
au montant inscrit en loi de finances rectificative). Quelle que soit la base
considérée, l'évolution demeure toutefois beaucoup plus
modérée qu'en LFI 2002, puisque le prélèvement
connaissait alors une forte augmentation de 11,2 % par rapport à la
LFI 2001, et de 16,3 % par rapport à l'exécution en 2001.
Cette hausse était en bonne partie imputable à la réforme
des ressources propres adoptée par le Conseil le 29 septembre 2000, mais
devait également financer une hausse de 2,5 % du budget
européen.
Inversement, l'évolution anticipée pour 2003
reflète le moindre impact de la décision relative aux ressources
propres et la progression plus modeste du budget européen
, du moins
en l'état actuel de la procédure budgétaire. Sur le long
terme, la progression continue du prélèvement au profit de
l'Union européenne demeure néanmoins incontestable, puisqu'il
était de 4,1 milliards d'euros (soit 3,7 % des recettes
fiscales nettes) en 1982.
L'écart entre prévision et exécution tend
néanmoins à fausser l'appréciation et illustre le manque
de réalisme des prévisions budgétaires de la
Commission
. La surestimation des besoins des Communautés, et
in
fine
du montant de la contribution française, est chronique depuis
1989 et tend à s'aggraver depuis quatre ans, comme l'illustre le tableau
suivant :
On constate clairement deux périodes : avant la mise en place de la
ressource PNB, l'exécution dépasse systématiquement la
prévision, reflétant le dynamisme des dépenses agricoles
et l'insuffisance des recettes dont disposait alors la Communauté.
Depuis 1989, la surestimation est en revanche davantage liée à la
montée en puissance de la politique régionale et au surcalibrage
de crédits de paiement dont elle fait l'objet, notamment en début
de période de programmation (1989/1990, 1994/1995, 2000/2001).
Ce
décalage tient certes à des aléas qui rendent la
prévision nécessairement imparfaite
(plus ou moins grand
dynamisme des ressources propres, régularisation a posteriori de la
correction britannique et des assiettes TVA et PNB, impact en 2002 de
l'application rétroactive de la hausse des frais de perception...),
mais également à de réelles lacunes en matière
d'exécution de certains programmes communautaires
-
les fonds
structurels et actions extérieures en particulier
-
qui se
traduisent par l'accumulation d'excédents budgétaires
1(
*
)
.
Le manque de fiabilité des prévisions communautaires conduit
ainsi à ce que les Etats membres soient davantage sollicités que
nécessaire, alors même que la conjoncture économique
dégradée et le pacte de stabilité exercent des contraintes
majeures sur leurs finances publiques
. Certes la loi de finances
rectificative conduit
in fine
à ramener le
prélèvement à un niveau plus conforme aux besoins
effectifs, mais l'affichage en loi de finances initiale n'en est pas moins
douloureux et conduit les Etats membres à financer l'inertie et les
déficiences des services communautaires. Plus précisément,
la confrontation de restes à liquider massifs à la situation
budgétaire tendue de certains Etats ne peut que donner une amère
impression de gaspillages, si ce n'est de « caisse
d'épargne » accumulant les excédents financiers,
succédant ainsi à ceux des produits agricoles dans les
années 80.
Il importe toutefois de rappeler que la majeure partie des
sous-consommations de crédits et des erreurs de paiement est imputable
à la « gestion partagée »,
c'est-à-dire au système de gestion des fonds communautaires
(structurels notamment) appliqué par les Etats membres
eux-mêmes
2(
*
)
. A ce titre, la Cour des
comptes européenne avait dans son rapport relatif à l'exercice
2000 émis des critiques justifiées sur les graves
défaillances des systèmes de contrôle des paiements
agricoles
3(
*
)
en France et en Italie. Les
évolutions en la matière dépendent tant de la
capacité de coercition et de persuasion de la Commission que du niveau
d'inertie des Etats membres.
Cette inertie budgétaire de certains Etats membres peut être
reliée à l'inertie juridique en matière de transpositions
des directives
.
Votre rapporteur tient à rappeler que la France
est à cet égard le pays le moins bien positionné
, avec
le plus grand nombre de procédures engagées par la Cour
européenne de justice (205 infractions constatées) et le taux le
plus élevé de directives non transposées (3 %, contre
moins de 2 % en moyenne dans les autres pays de l'Union).
Le gouvernement a ainsi récemment pris une initiative, dont se
félicite votre rapporteur, pour tenter de remédier à cette
fâcheuse situation
: dans les six prochains mois, chaque
ministère devra réduire des deux tiers le nombre de directives
non transposées de son ressort, et intégrer prioritairement
celles qui ne l'ont pas été depuis plus de deux ans. En outre,
une communication sur la transposition sera effectuée en conseil des
ministres tous les six mois.
2. Le budget communautaire entre opportunisme conjoncturel et volontarisme politique
La
hausse modérée du budget communautaire pour 2003 n'est pas le
résultat d'une démarche réellement volontariste de la
Commission, mais les prévisions sur le long terme sont en revanche
davantage le fruit d'une volonté politique de maîtrise des
dépenses manifestée par le Conseil.
L'avant-projet de budget 2003 présenté par la Commission
respectait, en crédits d'engagement, le cadre des perspectives
financières, et se montrait modéré en crédits de
paiement.
Votre rapporteur considère cependant que cette
modération résultait moins d'un véritable effort
d'économie que d'effets d'aubaine involontaires et non
reconductibles
:
- la suppression de la réserve monétaire agricole
(250 millions d'euros) se traduit par une diminution de 35,8 % de la
rubrique 6, qui regroupe les crédits de réserve. Cette
suppression avait cependant été décidée lors du
sommet de Berlin, et ne devait prendre effet qu'à compter de l'exercice
2003 ;
- la faible progression des dépenses agricoles de marché
s'explique par le retour à un niveau plus normal des crédits
consacrés à la lutte contre l'ESB et la fièvre
aphteuse ;
- la Commission n'a pas voulu se livrer à une surenchère face au
« Farm Bill » américain ;
- le lancement du sixième PCRD conduit à ce que les
crédits de paiement de la recherche soient fixés à un
niveau sensiblement inférieur à celui qu'ils atteindront ensuite
en régime de croisière (entre 2005 et 2008), comme c'est
traditionnellement le cas pour la première année de programmation.
Le Conseil a revu à la baisse le projet de la Commission en tenant
compte - sans toutefois en prendre la pleine mesure - de la sous-consommation
des crédits des fonds structurels
(diminution homogène de
525 millions d'euros sur l'ensemble des lignes) et des politiques
internes, et en refusant le recours à l'instrument de flexibilité
pour financer la restructuration de la pêche portugaise et espagnole
(27 millions d'euros) et la forte hausse des dépenses
administratives
4(
*
)
. Le Conseil a ainsi accru ou
rétabli les marges sous plafond des crédits d'engagement pour un
montant global de 480 millions d'euros, en vue de faire face à
d'éventuelles dépenses de crise en 2003.
Sur le long terme, le Conseil européen de Bruxelles a
contribué à contenir les dépenses
sur les deux axes
majeurs que sont les dépenses agricoles, plafonnées à
partir de 2007, et l'élargissement de l'Union, dont le cadre financier a
été précisé
5(
*
)
.
De notables zones d'incertitude perdurent cependant
:
l'éventuelle renégociation de la correction britannique, la
réforme des aides agricoles et leur conformité au cycle de Doha,
l'ampleur réelle du budget de l'Union élargie après 2007,
et la capacité d'absorption des fonds communautaires de la part des
nouveaux Etats membres (et le risque consécutif d'une aggravation de la
sous-consommation des crédits). Sur un plan institutionnel, on peut
regretter que le cadre financier de l'élargissement soit fixé
avant même que ne soient connus les résultats de la Convention et
les extensions possibles du vote à la majorité
qualifiée.
3. Une procédure budgétaire insuffisamment démocratique
Si les
ressources du budget des Communautés européennes sont
déterminées par les Etats membres et votées par les
Parlements nationaux, ces derniers n'ont aucun pouvoir d'influence sur la
fixation des dépenses dont le montant résulte d'un compromis
entre le Conseil et le Parlement européen, à partir de
l'avant-projet de budget proposé par la Commission européenne.
Cette asymétrie procédurale entre recettes et dépenses
n'est pas réellement conforme aux exigences de
« démocratie budgétaire »
, et ne tire pas
toutes les conséquences du principe fondamental de consentement à
l'impôt. En outre le rôle de l'institution intergouvernementale
qu'est le Conseil européen attise les revendications et les compromis
parfois douloureux sur la problématique du « taux de
retour », dont le caractère souvent primordial tend à
nuire à l'établissement d'une « communauté de
destins » européenne.
Ainsi un cadre plus démocratique devrait théoriquement aligner
les processus décisionnels relatifs aux dépenses et aux recettes
sur un même niveau institutionnel, national ou communautaire.
4. Une programmation peu efficace et des dysfonctionnements de gestion majeurs
Depuis longtemps, le budget communautaire manifeste
à bien
des égards une amplitude excessive et une insuffisante profondeur,
c'est-à-dire une multiplication déraisonnable d'actions ne
présentant pas nécessairement la taille critique et les effets
d'entraînement adéquats, et un niveau d'exécution
notoirement faible dans certains domaines, que la Cour des comptes
européenne n'a pourtant de cesse de déplorer
6(
*
)
.
Le saupoudrage des crédits est particulièrement patent dans les
politiques internes
, où 28,6 % des crédits assurent le
financement d'une vingtaine de domaines d'activité dont l'importance
stratégique des intitulés (éducation et formation, emploi,
environnement...), comparable à celle de départements
ministériels nationaux, excède largement celle des montants
engagés. Cet éparpillement n'est pas conforme au principe de
subsidiarité, pas plus qu'aux exigences fondamentales
d'efficacité socio-économique.
La politique de recherche
, qui regroupe la plus grande partie des
crédits de politique interne, prête également le flanc
à la critique en ce qu'elle tend à doublonner celle menée
par les Etats, et ne se concentre pas suffisamment sur les synergies
potentielles et sur la coopération des équipes nationales de
recherche, bien que des efforts aient récemment été
engagés.
Votre rapporteur considère que la mise en oeuvre des
crédits européens devrait être notamment
conditionnée par la collaboration d'équipes de plusieurs
Etats.
Il estime également que les
réseaux transeuropéens
de transports, dont les externalités positives ne sont plus à
démontrer
, devraient se concentrer sur des projets
emblématiques
sur les plans politique, géographique et
économique. Il a remis cette année une proposition à la
Commission et aux ministres français de l'Agriculture et des Transports,
tendant à renverser la perspective du cofinancement des axes
transalpins, en particulier l'axe Lyon-Turin
. Il ne s'agirait plus de
concevoir le financement européen comme subsidiaire, mais comme
désormais majoritaire, sur des projets comportant de nombreuses
implications sur la protection de l'environnement, le rapprochement de l'Europe
du nord et de l'Europe méditerranéenne, et l'optimisation des
flux économiques.
Comme il a été exposé dans la deuxième partie de la
présente note, les crédits d'actions structurelles et d'actions
extérieures font l'objet d'une sous-consommation chronique, se
traduisant par des
restes à liquider massifs
en 2001
(50,16 milliard d'euros pour les fonds structurels et 13,22 milliards
pour les actions extérieures). De même la mise en oeuvre des
nouveaux instruments de préadhésion est lente, la Cour des
comptes européenne relève ainsi que les
bénéficiaires finaux du programme SAPARD n'ont perçu qu'un
million d'euros en 2001... Dans ses deux derniers rapports annuels, la Cour a
également relevé, entre autres, les carences suivantes :
-
un recouvrement de créances insatisfaisant sur le FEOGA-Garantie
(deux milliards d'euros de créances fin 2000), 450 millions
d'euros de dépenses annuelles inutiles au sein du régime d'aide
au blé dur, et une aggravation du manque de rigueur de la Commission
dans la gestion des virements de crédits ;
-
l'inachèvement du système de gestion
intégré
, de telle sorte que la fiabilité des
déclarations des pays bénéficiaires des aides agricoles et
structurelles demeure partielle
7(
*
)
;
-
des retards dans l'application des contrôles sur les fonds
structurels
, l'imprécision des objectifs du FEDER et le saupoudrage
des financements de l'initiative communautaire URBAN (objectifs trop ambitieux
et peu concrets) ;
- une amélioration de la gestion des politiques internes (fondée
sur le principe de la déclaration de dépenses et l'absence de
sanctions contractuelles), mais qui
ne permet pas de dissuader les risques
de surdéclaration de coûts réels
8(
*
)
. La Cour n'a délivré qu'une
déclaration d'assurance limitée pour le 5
e
PCRD, du
fait de l'absence de manuel officiel de procédures et des
dysfonctionnements du service d'audit ;
- une forte concentration en fin d'année des engagements sur les
actions extérieures, en particulier pour les programmes relatifs
à l'Asie, l'Amérique latine et MEDA.
5. La mise en place de la modernisation des procédures de gestion
Les
dysfonctionnements chroniques constatés de longue date par la Cour des
comptes européenne, et qui avaient notamment conduit à la
démission du précédent collège de la Commission,
ont incité la Commission à présenter une refonte du
règlement financier du budget communautaire, après avoir
initié la réforme de ses procédures et de son
fonctionnement internes
9(
*
)
. Cette
réforme tend à introduire un budget de résultat et
à renforcer la responsabilisation des ordonnateurs, et comprend les
dispositions suivantes :
-
budgétisation par activité
: le budget devrait
être présenté en 29 titres
10(
*
)
correspondant aux domaines politiques de la
Communauté, et 200 activités, elles-mêmes
déclinées en chapitres. Cette nouvelle approche, nommée
ABB (« Activity Based Budgeting », qui constitue la
première composante de l'ABM, « Activity Based
Management »), permet de visualiser l'utilisation complète des
ressources pour chacune des politiques de la Commission, en regroupant de
manière transversale les crédits opérationnels,
dépenses administratives et moyens humains. Depuis trois ans, l'APB est
présenté en parallèle selon la nomenclature traditionnelle
(qui fait référence aux sept rubriques des perspectives
financières) et la nouvelle présentation, et le basculement
devrait être définitif pour l'exercice 2004 ;
-
responsabilisation accrue des ordonnateurs
: le contrôle
financier central indépendant est supprimé et un auditeur
interne, chargé de livrer une appréciation sur la qualité
des procédures de gestion et la performance du service, est
créé au sein de chaque service. En outre la possibilité
pour chaque institution de procéder librement à des virements de
crédits est introduite, avec certaines limites concernant les
dépenses administratives de la Commission. Depuis l'année
dernière, les directeurs généraux sont également
invités à remettre un rapport annuel sur leur
activité ;
-
rationalisation de la gestion
: une clause de dégagement
automatique des engagements dormants est introduite, et les principes encadrant
la délégation à des tiers de la gestion des programmes
sont mieux définis.
Le Conseil a enrichi cette proposition de réforme sur différents
points :
-
le vote avant le 31 mars n+1 d'un budget rectificatif spécifique
à l'affectation du solde de l'exercice précédent
, en
vue d'accroître les remboursements d'éventuels excédents de
recettes aux Etats-membres plutôt que d'encourager le financement de
nouvelles dépenses, comme c'est aujourd'hui le cas ;
-
des mesures « liant les mains » pour accroître
l'emploi effectif des crédits
: introduction d'un
mécanisme de dégagement automatique des engagements juridiques
(et non pas seulement budgétaires) n'ayant donné lieu à
aucun paiement dans un délai de deux années, et durcissement de
la clause de dégagement des engagements relatifs à l'aide
extérieure de la Communauté ;
- le renforcement de l'indépendance des auditeurs internes ;
- le renforcement de l'information sur l'exécution des programmes,
transmise au Conseil par la Commission.
Le projet de règlement ainsi amendé a été
approuvé par le Conseil et le Parlement en juin, pour une mise en oeuvre
en 2003.
Votre rapporteur se félicite de ces nouvelles dispositions, qui
devraient contribuer à une meilleure exécution des
dépenses, et considère que l'esprit de cette réforme est
à rapprocher de celui de la loi organique du 1
er
août
2001
, en particulier en termes d'organisation par grandes missions, de
fongibilité accrue des crédits au sein des programmes et
d'amélioration de la responsabilité sur l'exécution.
PREMIERE PARTIE : LES RELATIONS ENTRE LA FRANCE ET LE BUDGET EUROPÉEN
I. EVOLUTION ET COMPOSITION DE LA CONTRIBUTION FRANÇAISE
A. UNE ÉVOLUTION À NUANCER DU FAIT DU DÉCALAGE ENTRE PRÉVISION ET EXÉCUTION
Le
prélèvement sur les recettes de l'Etat au profit du budget des
Communautés européennes est évalué par
l'article 33 du projet de loi de finances pour 2003 à
15,8 milliards d'euros
, soit 6,3 % des recettes fiscales
nettes.
Il s'accroît de 8 % et de 1,18 milliard d'euros par rapport
à la prévision d'exécution pour 2002, mais
s'inscrit en baisse de 1,07 milliard d'euros, soit 6,3 %, par
rapport au montant prévisionnel inscrit en loi de finances initiale pour
2002. Il convient toutefois de préciser que depuis 1989, le montant
prévisionnel du prélèvement sur recettes tend à
être surestimé
, notamment du fait du surcalibrage des
crédits de paiement de la politique régionale communautaire, de
la difficulté de l'évaluation des reports en cas de solde
excédentaire de l'exercice antérieur, et de l'ajustement des
prévisions relatives aux assiettes TVA et PNB.
De fait, l'évolution constatée entre 2002 et 2003 tient tant
à un effet de base sur la LFI 2002 qu'à des révisions
intégrées dans le PLF 2003
.
Ainsi la surestimation du montant inscrit en LFI 2002 vient de ce que le solde
excédentaire du budget communautaire
11(
*
)
au titre de l'exercice 2001 a atteint le niveau historique de 15 milliards
d'euros contre 3,5 milliards d'euros anticipés dès la LFI,
ce qui a eu pour effet de réduire
in fine
le montant de la
contribution française de 1,9 milliard d'euros. Les autres facteurs
de réduction du prélèvement sur recettes en 2002 sont des
recouvrements de ressources propres inférieurs aux prévisions
(- 368 millions d'euros), l'impact favorable de la révision
des assiettes de TVA (- 229 millions d'euros), et une forte hausse
(+ 955 millions d'euros) des recettes diverses de l'UE liées
au recouvrement d'amendes, qui permet de réduire la contribution
française de près de 160 millions d'euros. Ces facteurs sont
en revanche partiellement compensés par la révision à la
hausse du montant de la correction britannique (+ 86 millions d'euros) et
par la hausse de la ressource PNB (+ 335 millions d'euros).
De même la baisse observée entre la LFI 2002 et le PLF 2003 tient
essentiellement à une estimation de solde excédentaire de
l'exercice 2002 supérieure à celle prévue en LFI
(8 milliards d'euros contre 3,5 milliards d'euros), ce qui minore
d'autant les contributions des Etats. Cette baisse est également due
à la charge exceptionnelle supportée en 2002 du fait de
l'application rétroactive de la hausse des frais de perception retenus
sur les ressources propres traditionnelles à l'exercice 2001 (cf.
encadré sur la nouvelle décision ressources propres dans la
partie « recettes » du budget communautaire), qui
génère une rétrocession à la France de
583 millions d'euros en 2002, contre 374 millions anticipés
pour 2003. Le manque à gagner pour l'Union a cependant été
compensé par un appel supplémentaire à la ressource PNB,
soit une charge exceptionnelle pour la France évaluée à
420 millions d'euros en LFI pour 2002 et s'élevant finalement
à 336 millions d'euros en exécution.
L'important écart constaté en 2002 entre la prévision et
l'exécution du prélèvement sur recettes est en bonne
partie dû à l'application rétroactive sur l'ensemble de
l'exercice de la nouvelle décision ressources propres, qui n'est
entrée en vigueur que le 1
er
mars de cette année,
à l'issue du processus de ratification par les parlements nationaux (fin
2001 en France).
La prévision pour 2003 intègre les
dispositions de la nouvelle décision, de telle sorte que cet
écart devrait revenir à un niveau plus conforme à ceux
constatés par le passé, de l'ordre de 300 à 500 millions
d'euros.
B. EVOLUTION SUR LE LONG TERME ET COMPOSITION DU PRÉLÈVEMENT
L'effort financier de la France en faveur de l'Union européenne connaît une progression constante et a doublé (en euros courants) depuis 1990 . Il représente toutefois une part relativement stable des recettes fiscales nettes depuis 1997 (mais seulement 3,7 % en 1980), en raison du dynamisme des recettes fiscales en période de forte croissance puis de la sous-exécution massive du budget communautaire en 2000-2001. Après une forte augmentation de 1990 à 1994 suivie d'une stagnation, le prélèvement a repris un rythme de progression rapide à partir de 1997 et tend à nouveau à se stabiliser depuis deux ans en exécution.
Evolution depuis 1994 du prélèvement sur
recettes
de la France
|
|||||
(millions d'euros) |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
LFI |
13 842,4 |
13 415,5 |
13 568,0 |
13 263,1 |
13 949,1 |
Exécution |
12 582,6 |
11 924,9 |
12 261,2 |
13 391,0 |
13 960,0 |
Evolution en exécution (%) |
7 |
-5 |
3 |
9 |
4 |
Part dans les recettes fiscales nettes (%) |
6,6 |
6 |
5,9 |
6,2 |
6,3 |
Prélèvement net des frais de perception |
12 395,0 |
11 735,4 |
12 098,1 |
13 213,6 |
13 794,5 |
|
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
LFI |
14 482,7 |
15 016,2 |
15 168,7 |
16 870,0 |
15 800,0 |
Exécution |
13 892,6 |
14 659,8 |
14 500,0 |
14 624,0 |
|
Evolution en exécution (%) |
0 |
6 |
-1 |
0,8 |
8 (PLF) |
Part dans les recettes fiscales nettes (%) |
5,8 |
6,1 |
5,98 |
6 |
6,3 |
Prélèvement net des frais de perception |
13 725,6 |
14 474,5 |
14 337,2 |
14 041,9 |
15 426,0 |
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
|
|
|
A
moyen terme, la contribution de la France devrait continuer de
croître
sous le double effet de l'entrée en vigueur en 2002 de
la nouvelle décision ressources propres, qui continuera d'exercer ses
effets
12(
*
)
, et de la croissance du budget
communautaire, en particulier du fait du financement de l'élargissement
(qui induit également une majoration de la participation
française au financement de la correction britannique). La nouvelle
décision ressources propres s'est ainsi traduite en 2002 par une
majoration de la contribution française de 582 millions d'euros
(nette des rétrocessions de frais de perception).
Le prélèvement sur recettes inclut
quatre ressources propres
communautaires de nature fiscale
, qui ont succédé
13(
*
)
au système originel de contribution
étatique et que l'on peut classer en deux groupes :
- les ressources propres dites « traditionnelles » ou
« par nature » que sont les cotisations sur le sucre et les
droits de douane, perçues dans le cadre des politiques communautaires et
recouvrées puis reversées par les administrations
nationales ;
- les ressources assises sur les assiettes de TVA et de PNB, provenant des
Etats membres et calculées comme des contributions nationales. La
ressource PNB, assise sur le PNB global de la Communauté, constitue la
recette d'équilibre du budget et son financement est réparti au
pro rata de la part de chaque Etat membre dans le PNB communautaire.
La structure du prélèvement a évolué depuis dix ans
(en particulier suite à la décision « ressources
propres » de 1994), comme l'illustre le graphique ci-après.
La régression des ressources propres traditionnelles et surtout de la
ressource TVA s'est accompagnée d'un doublement de la part de la
ressource PNB
, qui représente aujourd'hui 55,1 % du
prélèvement et dont la primauté se trouve renforcée
pour l'avenir par le récent aménagement des ressources propres.
Pour 2003, le prélèvement sur recettes de la France
comprend 1 350 millions d'euros au titre des droits de douane
(stable par rapport à la prévision d'exécution pour 2002),
145 millions d'euros pour les cotisations sucre et isoglucose
(+2,1 %), 5 600 millions d'euros pour la ressource TVA
(+ 1,8 %) et 8 705 millions d'euros au titre de la ressource PNB
(+ 14,1 %).
La structure du prélèvement sur recettes est proche de celle des ressources du budget communautaire : les tendances globales sont identiques, mais la ressource TVA manifeste une plus grande inertie et un poids légèrement supérieur en France, de telle sorte que la ressource PNB est devenue la première composante en 2001 dans le prélèvement sur recettes, mais dès 1999 dans les recettes communautaires.
C. UNE CONTRIBUTION MAJEURE AU SEIN DE L'UNION
La France est le second pays contributeur du budget communautaire avec 17,3 % anticipés pour 2003 , derrière l'Allemagne qui le finance à hauteur de 23 %, et devant l'Italie et le Royaume-Uni qui apportent 14,2 % des recettes. Le Royaume-Uni bénéficie depuis 1984 d'un mécanisme dérogatoire de correction, en ce que les deux tiers de son déséquilibre budgétaire constaté (entre sa contribution et les versements reçus de la Communauté) sont pris en charge par les autres Etats-membres, au premier rang desquels la France qui devrait financer 30,4 % du mécanisme selon le projet de budget pour 2003, devant l'Italie avec 25,6 %.
Evolution de la part de chaque Etat membre dans les ressources communautaires |
||||||||||
(en %) |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
Tendance globale |
Allemagne |
31,4 |
29,2 |
28,2 |
25,1 |
25,5 |
24,8 |
24,4 |
23,4 |
23,0 |
æ |
Autriche |
2,6 |
2,6 |
2,8 |
2,5 |
2,5 |
2,4 |
2,6 |
2,3 |
2,3 |
æ |
Belgique |
4 |
3,9 |
3,9 |
3,8 |
3,9 |
3,9 |
4,4 |
3,9 |
3,8 |
æ |
Danemark |
1,9 |
1,9 |
2 |
2,1 |
2 |
1,9 |
2,2 |
2,1 |
2,1 |
ä |
Espagne |
5,4 |
6,4 |
7,1 |
7 |
7,6 |
7,3 |
8,2 |
8,3 |
8,2 |
ä |
France |
17,5 |
17,5 |
17,5 |
16,5 |
17 |
16,5 |
17,9 |
17,6 |
17,3 |
æ |
Grèce |
1,5 |
1,6 |
1,6 |
1,6 |
1,6 |
1,5 |
1,7 |
1,7 |
1,7 |
ä |
Finlande |
1,3 |
1,4 |
1,4 |
1,4 |
1,5 |
1,4 |
1,5 |
1,5 |
1,5 |
ä |
Irlande |
1 |
1 |
0,9 |
1,2 |
1,3 |
1,2 |
1,5 |
1,3 |
1,3 |
ä |
Italie |
9,5 |
12,7 |
11,5 |
12,9 |
13 |
12,5 |
14,4 |
14,5 |
14,2 |
ä |
Luxembourg |
0,3 |
0,2 |
0,2 |
0,3 |
0,2 |
0,2 |
0,3 |
0,2 |
0,2 |
à |
Pays-Bas |
6,4 |
6,2 |
6,4 |
6,2 |
6,2 |
6,2 |
6,8 |
5,9 |
6,0 |
æ |
Portugal |
1,3 |
1,4 |
1,4 |
1,4 |
1,5 |
1,4 |
1,6 |
1,5 |
1,5 |
ä |
Royaume-Uni |
13,6 |
11,6 |
11,9 |
15,2 |
13,4 |
15,8 |
9,6 |
12,9 |
14,2 |
à |
Suède |
2,4 |
2,8 |
3,1 |
2,9 |
2,8 |
3 |
2,9 |
2,6 |
2,7 |
à |
Source : Commission européenne, rapports sur la répartition des dépenses opérationnelles de l'UE. |
La part de la contribution française est demeurée relativement stable depuis huit ans, avec toutefois une remontée notable suivie d'une diminution sur la période 2000-2003, comme l'indique le tableau suivant :
II. LES VERSEMENTS DU BUDGET EUROPÉEN EN FRANCE
Votre
rapporteur tient à rappeler au préalable qu'il ne cautionne pas
la problématique du « taux de retour », et
n'adhère pas aux discours et débats tendant à
réduire la participation budgétaire de chaque Etat membre au
simple constat d'un bénéfice ou d'un coût net. Il
considère en effet que cette logique comptable tend à exacerber
les aspirations individualistes de chaque Etat et ne fait que nuire à la
perception de la communauté d'intérêts que sous-tend bien
l'Union européenne.
La focalisation sur le thème du « retour net » peut
en réalité s'apparenter à un véritable
« dilemme du prisonnier »,
configuration
fréquemment utilisée en sociologie et en théorie des
jeux : alors que les Etats membres sont bien conscients de
l'intérêt de leur coopération (et
in fine
des
sacrifices individuels mieux répartis qu'elle impliquerait) en vue de
parvenir à un optimum collectif à l'échelle de l'Union
européenne, ils tendent à privilégier la maximisation de
leur situation budgétaire individuelle, et ce faisant courent le risque
de créer des obstacles à l'édification d'un système
de prélèvement plus rentable et équitable.
Plus
schématiquement, l'alternative « coopérer
ou résister » se résout plutôt par un
individualisme sous-optimal.
La mise en exergue de la contribution nette de la France au budget
communautaire est conforme aux obligations légales et à l'esprit
d'une analyse budgétaire stricte, mais votre rapporteur estime qu'il
conviendrait à cet égard de réformer la
présentation budgétaire communautaire, afin qu'elle mette
davantage l'accent sur les bénéfices communs plutôt que sur
les gains nationaux.
A. LA FRANCE EST UN DES PRINCIPAUX PAYS BÉNÉFICIAIRES DE L'UNION
1. Des taux de retour élevés
La France bénéficie largement des politiques communautaires puisqu'elle a reçu en 2001 11 360,3 millions d'euros (en baisse de 6,8 % par rapport à 2000), ce qui en fait le second pays bénéficiaire avec 16,5 % de l'ensemble des versements de la Communauté aux Etats (16,7 % en 2000), derrière l'Espagne qui a reçu 19,8 % des paiements . L'essentiel des paiements reçus résulte de la PAC puisqu'en 2001 81,2 % de ces versements provenaient du FEOGA-Garantie (73,9 % en 2000), et 13 % des fonds structurels (20,7 % en 2000).
Dépenses communautaires en France au titre des principales politiques communes |
||||||
(millions d'euros courants) |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Evolution 1998/2001 |
Part de chaque poste en 2001 |
AGRICULTURE |
9 014,4 |
9 445,9 |
9 005,9 |
9 230,1 |
2,4% |
81,2% |
Part du total communautaire* |
23,2% |
23,8% |
22,2% |
22,2% |
||
Aides directes |
6 420,1 |
6 351,5 |
6 049,5 |
6 805,5 |
6,0% |
59,9% |
Restitutions à l'exportation |
1 157,3 |
1 480,4 |
1 340,4 |
656,1 |
-43,3% |
5,8% |
Stockage |
N.D. |
N.D. |
370,8 |
300,0 |
||
Développement rural |
- |
- |
474,1 |
609,5 |
5,4% |
|
Autres (reports compris) |
1 437,0 |
1 614,0 |
1 141,9 |
859,1 |
-40,2% |
7,6% |
ACTIONS STRUCTURELLES |
2 240,0 |
2 864,2 |
2 520,7 |
1 475,9 |
-34,1% |
13,0% |
Part du total communautaire * |
7,9% |
10,7% |
9,1% |
6,6% |
||
Objectif n°1 |
- |
- |
457,4 |
315,2 |
2,8% |
|
Objectif n°2 |
- |
- |
952,7 |
618,4 |
5,4% |
|
Objectif n°3 |
- |
- |
767,2 |
309,2 |
2,7% |
|
Autres actions structurelles |
- |
- |
71,2 |
0,2 |
0,0% |
|
Initiatives communautaires |
- |
- |
256,9 |
226,9 |
2,0% |
|
Actions innovatrices et assistance technique |
- |
- |
15,3 |
5,7 |
0,1% |
|
Fonds de cohésion |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0% |
|
POLITIQUES INTERNES |
604,9 |
544,7 |
661,2 |
654,3 |
8,2% |
5,8% |
Part du total communautaire * |
13% |
12,7% |
13,1% |
13,7% |
||
Formation, jeunesse, culture, audiovisuel, information et autres actions sociales |
76,5 |
95,2 |
104,1 |
90,6 |
18,4% |
0,8% |
Energie et contrôle de sécurité sanitaire d'Euratom |
6,0 |
6,8 |
7,1 |
7,5 |
25,0% |
0,1% |
Environnement et autres |
12,0 |
10,0 |
9,5 |
13,0 |
8,3% |
0,1% |
Protection des consommateurs, marché intérieur, industrie |
28,8 |
36,9 |
24,8 |
37,0 |
28,5% |
0,3% |
Réseaux transeuropéens |
38,2 |
44,6 |
58,4 |
110,1 |
188,2% |
1,0% |
R&D technologique |
425,9 |
338,0 |
446,6 |
384,3 |
-9,8% |
3,4% |
Autres politiques internes |
17,5 |
13,2 |
10,7 |
11,8 |
-32,6% |
0,1% |
Total |
11 859,3 |
12 854,7 |
12 187,8 |
11 360,3 |
-4,2% |
|
Part du total communautaire * |
16,5% |
18,2% |
16,7% |
16,5% |
||
* La part des dépenses communautaires versées à la France est plus communément appelée taux de retour. |
||||||
Source : Commission européenne, rapports sur la répartition des dépenses opérationnelles de l'UE. |
2. L'apport déterminant au titre de la politique agricole commune
La structure des dépenses effectuées par la Communauté en France est singulière, s'agissant d'un des pays les plus développés de l'Union. Notre vocation agricole nous fait bénéficier largement des crédits du FEOGA-Garantie et, à moindre titre, du FEOGA-Orientation (ce dernier constituant un fonds structurel). Ainsi la France a bénéficié en 2001 d'un taux de retour sur la PAC de 22 %, après 22,2 % en 2000 (léger recul notamment imputable au retard dans la mise en oeuvre de la restructuration du vignoble), et loin devant l'Espagne (14,7 %), l'Allemagne (14 %) et l'Italie (12,7 %). La part de la France dans les dépenses du FEOGA-Garantie en 2001, premier exercice de mise en oeuvre de la réforme de la PAC de 1999, est particulièrement élevée dans les secteurs de la viande porcine, des oeufs et volailles, des cultures arables, du lait et des produits laitiers, de la viande bovine, de la pêche et du sucre, comme en témoignent les données suivantes :
Part de la France dans les postes de dépenses du FEOGA-Garantie en 2001 |
|||||
(millions d'euros) |
Ensemble |
France |
% en 2001 |
Rappel % en 2000 |
|
Cultures arables |
17 466,2 |
5 181,0 |
29,7% |
30,7% |
|
Sucre |
1 497,1 |
356,9 |
23,8% |
28,9% |
|
Huile d'olive |
2 523,8 |
4,9 |
0,2% |
0,2% |
|
Fourrage séché et légumes secs |
374,8 |
82,8 |
22,1% |
21,7% |
|
Plantes textiles et vers à soie |
826,3 |
42,2 |
5,1% |
4,1% |
|
Fruits et légumes |
1 558,0 |
294,3 |
18,9% |
15,3% |
|
Secteur viti-vinicole |
1 196,7 |
221,8 |
18,5% |
26,3% |
|
Tabac |
973,4 |
77,0 |
7,9% |
8,1% |
|
Autres secteurs végétaux |
297,3 |
26,4 |
8,9% |
8,9% |
|
Total secteur végétal |
26 713,6 |
6 287,3 |
23,5% |
24,6% |
|
Lait et produits laitiers |
1 906,6 |
499,6 |
26,2% |
28,4% |
|
Viande bovine |
6 054,0 |
1 467,6 |
24,2% |
23,5% |
|
Viandes ovine et caprine |
1 447,3 |
144,3 |
10,0% |
9,8% |
|
Viande porcine, oeufs, volaille et autres |
137,1 |
52,0 |
37,9% |
27,0% |
|
Pêche |
13,4 |
3,3 |
24,6% |
41,5% |
|
Total secteur animal |
9 558,4 |
2 166,8 |
22,7% |
22,5% |
|
Dépenses annexes |
1 447,6 |
184,4 |
12,7% |
5,7% |
|
Total dépenses de marché (sous-plafond 1a) |
37 779,5 |
8 638,8 |
22,9% |
23,5% |
|
Zones défavorisées |
|
198,3 |
21,6% |
31,5% |
|
Mesures agro-environnementales |
|
212,6 |
10,4% |
7,2% |
|
Sylviculture |
|
42,8 |
21,1% |
2,7% |
|
Autres |
|
155,8 |
12,9% |
12% |
|
Développement rural (sous-plafond 1b) |
4 363,8 |
609,5 |
14,0% |
11,4% |
|
Total général FEOGA-Garantie |
42 083,3 |
9 248,0 |
22,0% |
22,2% |
|
Source :
Commission, rapport financier du FEOGA-Garantie pour 2001
|
|
Le
volume global du soutien communautaire à la France a augmenté de
2,5% (+ 242 millions d'euros) entre 2000 et 2001, ce qui traduit
l'augmentation des aides directes dans le cadre de la réforme de la PAC.
Le taux de retour sur le premier pilier (dépenses de marché) a
quelque diminué, mais celui sur le second pilier (développement
rural) a fortement progressé
. La France reste néanmoins en
dessous de son taux potentiel de retour moyen.
Les aides de la PAC sont versées par les Etats membres et
remboursées par le budget communautaire avec un décalage de deux
mois. Du fait de leur concentration dans les deux derniers mois de
l'année, les aides sont préfinancées par le Trésor,
soit 5,35 milliards d'euros en 2001. Cette avance du Trésor
à l'ACOFA (Agence centrale des organismes d'intervention dans le secteur
agricole) s'est substituée en 2001 à la procédure
antérieure de l'emprunt bancaire afin d'alléger les frais
financiers à la charge de l'Etat, qui se sont élevés
à 25,17 millions d'euros.
3. La diminution des retours au titre des fonds structurels
A contrario, le nouvel effort de concentration des fonds structurels sur les régions les plus en difficulté, né de la réforme Agenda 2000 14( * ) , se traduit par une diminution du taux de retour de la France, qui s'établit à un peu plus de 8 % 15( * ) sur la période 2000-2006 (hors Fonds de cohésion auquel la France n'est pas éligible), et à 6,6 % en 2001, après 9,1 % en 2000. En volume, les versements s'inscrivent en forte baisse de 41,5 % par rapport à 2000 . Il convient toutefois de rappeler que les variations annuelles des paiements au titre des fonds structurels peuvent être plus ou moins importantes selon les Etats membres, notamment du fait de la présentation plus ou moins tardive des demandes de financement au cours de l'exercice budgétaire, ou de taux d'exécution inégaux.
Part de la France dans les dépenses au titre des fonds structurels |
||||||||||
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
|||||
(millions d'euros) |
millions d'euros |
% du total |
millions d'euros |
% du total |
millions d'euros |
% du total |
millions d'euros |
% du total |
millions d'euros |
% du total |
FEOGA-Orientation+IFOP |
617,3 |
15,2% |
660,8 |
16,8% |
711,5 |
16,4% |
311,3 |
7,6% |
137,7 |
|
FEDER |
1 111,5 |
9,6% |
505,3 |
4,3% |
1 006,8 |
9,0% |
1 148,3 |
8,3% |
854,4 |
N. D. |
FSE |
559,3 |
9,1% |
829,8 |
10,9% |
932,2 |
12,9% |
1 061,1 |
13,2% |
483,7 |
|
Autres |
172,2 |
8,7% |
244,1 |
9,4% |
213,6 |
9,6% |
|
|||
TOTAL |
2 460,3 |
9,4% |
2 240,0 |
7,9% |
2 864,1 |
10,7% |
2 520,7 |
9,1% |
1 475,8 |
6,6% |
Source : Commission européenne, rapports sur la répartition des dépenses opérationnelles de l'UE. |
|
|
Les
retours de la France au titre de la politique structurelle se réduisent
au fil des programmations
: 10,2 % pour la période 1989-1993 et
9,8 % (hors Fonds de cohésion) en 1994-1999, programmation au cours
de laquelle le maintien d'une part relativement importante sur les objectifs
agricoles et la hausse de la part concernant les régions en reconversion
industrielle et la lutte contre le chômage ont en partie compensé
la réorientation globale en faveur des régions en retard de
développement.
Près de 42 % des paiements effectués en 2001 (24,7 % en
2000) l'ont été au titre de l'objectif 2 (régions en
reconversion économique), en particulier dans le cadre du FEDER,
21,4 % au titre de l'objectif 1
16(
*
)
,
21 % au titre de l'objectif 3 et 15,4 % pour les initiatives
communautaires.
4. Les retours au titre des politiques internes
Les
retours dont bénéficie la France au titre des politiques internes
sont également inférieurs à son taux moyen de contribution
au budget communautaire, et
sont passés de 15,8 % en 1994
à 13,7 % en 2001
(13,1 % en 2000). Contrairement aux
dispositifs prévus pour la PAC et les fonds structurels, les paiements
ne transitent pas tous par le budget de l'Etat, mais sont également
attribués à d'autres personnes morales.
Les taux de retour les plus importants en 2001 concernaient les réseaux
transeuropéens (23,5 %, avec un quasi doublement des versements
communautaires entre 2000 et 2001) - qui expliquent l'essentiel de la hausse du
taux de retour global - la culture, l'audiovisuel et d'autres actions sociales
(13,5 %), et l'énergie et le contrôle de
sécurité nucléaire d'Euratom (16,3 %).
B. LA FRANCE EST TOUTEFOIS CONTRIBUTEUR NET
Indépendamment des traditionnelles réserves théoriques et méthodologiques 17( * ) sur le calcul du solde net entre les versements effectués par chaque Etat membre et les dépenses de l'Union réalisées à leur profit, il apparaît que la France est structurellement contributrice avec un solde net moyen de -1,5 milliard d'euros sur la période 1992-2000 et de -2,7 milliards d'euros en 2001, selon la méthode de calcul appliquée par la Commission 18( * ) :
Evolution du solde budgétaire de la France |
|||||||||||
|
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
|
Paiements en France |
9 050 |
10 526 |
9 925 |
10 337 |
12 286 |
12 405 |
12 052 |
13 116 |
12 454 |
11 752 |
|
Ressources propres versées par la France |
10 493 |
11 546 |
12 551 |
11 877 |
12 411 |
13 186 |
13 584 |
13 994 |
14 511 |
14 471 |
|
Solde |
-1 443 |
-1 020 |
-2 626 |
-1 540 |
-125 |
-781 |
-1 532 |
-878 |
-2 057 |
-2 719 |
|
Source : Commission européenne, rapports sur la répartition des dépenses opérationnelles de l'UE. |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Les paiements prennent en compte les flux effectifs, c'est-à-dire les crédits utilisés lors d'un exercice et ceux de l'année n-1 reportés |
|||||||||||
et utilisés. |
|
|
|
|
|
|
|
Comme
cela avait déjà été le cas en 2000, le niveau
atypiquement élevé du solde net en 2001 est dû à la
forte sous exécution du budget communautaire, notamment au titre des
fonds structurels.
Au sein de l'Union,
la France se situait en 2001 au troisième rang
des contributeurs nets en volume
(après avoir figuré aux
septième et quatrième rangs en 1999 et 2000),
mais au
huitième rang en part du PNB
. Notre pays, avec l'Italie ou le
Danemark, occupe une position médiane entre les pays très
contributeurs nets que sont l'Allemagne, la Suède ou les Pays-Bas, et
les importants bénéficiaires nets que sont les pays de la
cohésion (Espagne, Portugal, Grèce). Le Royaume-Uni,
traditionnellement contributeur net, est pour la première fois depuis
1994 redevenu bénéficiaire net l'année dernière, du
fait d'une moindre contribution sur les recettes TVA et PNB.
Solde
budgétaire « opérationnel » (après
correction en faveur du Royaume-Uni)
|
||||||||
|
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
||||
|
millions d'écus |
% PNB |
millions d'euros |
% PNB |
millions d'euros |
% PNB |
millions d'euros |
% PNB |
Allemagne |
-8 044,2 |
-0,43 |
-8 494,0 |
-0,44 |
-8 280,2 |
-0,42 |
-6 953,3 |
-0,34 |
Autriche |
-629,2 |
-0,34 |
-628,8 |
-0,32 |
-447,8 |
-0,22 |
-536,4 |
-0,26 |
Belgique |
-406,5 |
-0,18 |
-314,6 |
-0,13 |
-214,1 |
-0,09 |
-629,5 |
-0,24 |
Danemark |
7,1 |
0,00 |
122,6 |
0,08 |
240,5 |
0,15 |
-229,0 |
-0,13 |
Espagne |
7 141,1 |
1,40 |
7 382,4 |
1,36 |
5 346,8 |
0,91 |
7 738,3 |
1,24 |
France |
-864,5 |
-0,07 |
30,0 |
0,00 |
-739,4 |
-0,05 |
-2 035,4 |
-0,14 |
Grèce |
4 735,7 |
4,36 |
3 818,0 |
3,27 |
4 433,3 |
3,65 |
4 513,2 |
3,50 |
Finlande |
-102,4 |
0,09 |
-194,8 |
-0,17 |
274,5 |
0,22 |
-150,4 |
-0,12 |
Irlande |
2 379,2 |
3,39 |
1 978,7 |
2,40 |
1 720,8 |
1,78 |
1 203,1 |
1,13 |
Italie |
-1 410,6 |
-0,14 |
-753,9 |
-0,07 |
1 210,1 |
0,11 |
-1 977,9 |
-0,17 |
Luxembourg |
-76,6 |
-0,44 |
-85,0 |
-0,46 |
-56,6 |
-0,27 |
-144,1 |
-0,66 |
Pays-Bas |
-1 539,8 |
-0,45 |
-1 827,0 |
-0,51 |
-1 540,3 |
-0,39 |
-2 256,8 |
-0,54 |
Portugal |
3 018,9 |
3,10 |
2 858,2 |
2,72 |
2 168,5 |
1,96 |
1 794,2 |
1,53 |
Royaume-Uni |
-3 489,3 |
-0,28 |
-2 826,7 |
-0,21 |
-2 985,9 |
-0,20 |
707,5 |
0,05 |
Suède |
-779,9 |
-0,38 |
-897,3 |
-0,41 |
-1 059,5 |
-0,45 |
-973,3 |
-0,44 |
Source : Commission européenne, rapports sur la
répartition des dépenses opérationnelles de l'UE
|
SECONDE PARTIE : LE PROJET DE BUDGET DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES POUR 2003
I. LE CONTEXTE ECONOMIQUE ET FINANCIER : L'UNION EUROPEENNE ENTRE DANS UNE PHASE DECISIVE
A. LES PERSPECTIVES FINANCIERES POUR LA PERIODE 2000-2006
Le
projet de budget pour 2003 s'inscrit dans le cadre des perspectives
financières établies au sommet de Berlin de mars 1999 et de
l'accord interinstitutionnel du 6 mai 1999 qui en est résulté. La
procédure de l'accord interinstitutionnel a été
initiée pour mettre fin à certains blocages en définissant
des règles de concertation entre les trois institutions
impliquées que sont la Commission, le Conseil et le Parlement
européen, et détermine en l'espèce une programmation
pluriannuelle des recettes et dépenses qui s'est ainsi substituée
au système d'encadrement annuel originellement prévu par le
Traité
19(
*
)
.
Les ressources propres
sont plafonnées à 1,24 % du PNB communautaire (en base SEC
95), et les dépenses sont limitées par un plafond en
crédits d'engagement pour chaque rubrique et un plafond global pour les
crédits de paiement.
Trois cadres pluriannuels ont été successivement définis,
pour les périodes 1988-1992, 1993-1999 et 2000-2006 (plus connu sous le
nom d'« Agenda 2000 »). Les principales
caractéristiques de la programmation actuelle, par rapport au
« paquet Delors II » antérieur, sont une forte
progression des politiques internes (+ 30 % en termes réels)
et des actions extérieures (+ 25 % à
périmètre constant), une stabilisation à un niveau
élevé des fonds structurels, une importante réforme de la
PAC (cf. encadré correspondant) et la création d'une nouvelle
rubrique budgétaire consacrée aux aides de
pré-adhésion.
Ces perspectives font l'objet d'une
actualisation annuelle automatique
(+ 2 % pour la PAC et les fonds structurels, l'inflation
communautaire pour les autres rubriques), et peuvent être
révisées avec l'accord du Conseil et du Parlement (à la
majorité qualifiée ou à l'unanimité, selon
l'ampleur de la modification) en cas de situation non prévue.
L'autorité budgétaire dispose également d'un instrument de
flexibilité de 200 millions d'euros, afin de faire face à une
dépense qui ne pourrait être financée par les marges sous
plafond disponibles des autres rubriques.
Perspectives financières de 2000 à 2006 (millions d"euros) |
|||||||||
En prix courants pour 2000-2003, puis prix 2003 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
Total |
Variation 2000/2006 |
Agriculture |
41 738 |
44 530 |
46 587 |
47 378 |
46 285 |
45 386 |
45 094 |
316 998 |
8,0% |
Actions structurelles |
32 678 |
32 720 |
33 638 |
33 968 |
33 652 |
33 384 |
32 588 |
232 628 |
-0,3% |
Politiques internes |
6 031 |
6 272 |
6 558 |
6 796 |
6 915 |
7 034 |
7 165 |
46 771 |
18,8% |
Actions extérieures |
4 627 |
4 735 |
4 873 |
4 972 |
4 983 |
4 994 |
5 004 |
34 188 |
8,1% |
Administration |
4 638 |
4 776 |
5 012 |
5 211 |
5 319 |
5 428 |
5 536 |
35 920 |
19,4% |
Réserves |
906 |
916 |
676 |
434 |
434 |
434 |
434 |
4 234 |
-52,1% |
Préadhésion |
3 174 |
3 240 |
3 328 |
3 386 |
3 386 |
3 386 |
3 386 |
23 286 |
6,7% |
Elargissement |
0 |
0 |
6 851 |
9 778 |
12 572 |
15 375 |
18 168 |
62 744 |
165,2% |
Total CE |
93 792 |
97 189 |
107 523 |
111 923 |
113 546 |
115 421 |
117 375 |
756 769 |
25,1% |
Total CP UE à 15 |
91 322 |
94 730 |
100 078 |
102 767 |
99 553 |
97 659 |
97 075 |
683 184 |
6,3% |
CP disponibles pour adhésion |
0 |
0 |
4 397 |
7 266 |
9 626 |
12 387 |
15 396 |
49 072 |
250,1% |
Plafond CP UE à 21* |
91 322 |
94 730 |
104 475 |
110 033 |
109 179 |
110 046 |
112 471 |
23,2% |
|
* Les perspectives financières de 1999 reposaient sur l'hypothèse d'un élargissement à six pays en 2002, et non dix |
|||||||||
comme prévu aujourd'hui. |
|||||||||
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
B. L'IMMINENCE DE L'ELARGISSEMENT
Le projet de budget pour 2003 est marqué par la nécessité de préparer l'élargissement de l'Europe à dix nouveaux pays dès le premier semestre 2004, qui fera passer le nombre d'habitants de l'Union de 375 à 480 millions. Cette ouverture vers l'est constitue un saut majeur et peut-être le plus grand défi économique et politique qu'ait connu l'Union.
L'impact de l'élargissement sur l'économie française
Votre
rapporteur avait remis en février 1996 un rapport d'information
réalisé au nom de la délégation du Sénat
pour l'Union européenne, intitulé « Union
européenne : les conséquences économiques et
budgétaires de l'élargissement à l'est »
,
qui s'appuyait sur une étude réalisée par l'OFCE pour le
compte de la délégation. Ce rapport mettait en évidence
que «
le processus d'élargissement ne devrait ni provoquer
de perturbation sectorielle majeure, ni entraîner de dérive
budgétaire non maîtrisable ; en lui-même, il n'implique
nullement un abandon des principes de la PAC
». Il
considérait ainsi que
l'élargissement ne poserait pas de
problème insurmontable sur le plan macroéconomique, à
condition d'être mis en oeuvre de manière progressive, mais que
les difficultés seraient sans doute davantage d'ordre politique et
institutionnel.
Les conclusions de ce rapport demeurent valides, et se voient confirmées
pour le cas de la France par une étude réalisée cette
année par le CEPII à la demande de la délégation
pour l'Union européenne de l'Assemblée nationale. Ses principales
conclusions sont les suivantes :
Les échanges commerciaux des PECOs ont fait l'objet d'une vaste
réorientation au cours de la dernière décennie,
puisque
l'Union européenne concentre désormais près de 70 %
de leur commerce extérieur
. La composition des flux s'est maintenue
autour de spécialisations traditionnelles, telles que le bois, le
textile ou l'agriculture, mais ces pays ont su également
conquérir de nouvelles positions dans l'électronique,
l'électrique, les moteurs et l'automobile. Ces derniers produits
s'inscrivent en particulier dans un
commerce intra-branche
, qui
correspond à des technologies de production à rendements
croissants et affecte moins la rémunération du travail
non-qualifié qu'un commerce selon des avantages sectoriels
marqués.
L'impact de la spécialisation dans des secteurs capitalistiques à
forte main-d'oeuvre qualifiée réside dans la baisse relative
voire absolue de la rémunération du travail non qualifié,
mais
cette conséquence de l'élargissement paraît
réduite
, avec une variation inférieure à 1 % en
valeur absolue par rapport à la situation actuelle, selon les
simulations du CEPII. En outre une convergence rapide des PECOs tendrait
à privilégier les secteurs à rendements croissants, avec
de possibles réallocations sectorielles de main d'oeuvre mais un faible
impact sur la rémunération des facteurs.
Dans le domaine
agricole
, la production a diminué de 10 à
50 % depuis 1990 dans quasiment tous les PECOs et l'essentiel des
échanges se fait avec l'Union. La compétitivité des
produits repose essentiellement sur le faible coût de la main d'oeuvre et
des terres abondantes et peu chères, mais les biens ne sont
généralement pas conformes aux normes communautaires, et à
qualité égale les prix à l'Est sont parfois
supérieurs. Le recours à l'antidumping et la moindre
qualité des exportations agricoles des PECOs induisent
des
protections tarifaires élevées
(jusqu'à 70% pour les
denrées de Pologne), qui seront supprimées lors de
l'adhésion des nouveaux Etats. Le modèle MIRAGE simule l'impact
qu'aurait l'application de la PAC dans les nouveaux candidats,
c'est-à-dire :
-
la suppression des tarifs agricoles
: l'offre augmente à
l'Est et la France importe davantage qu'elle n'exporte, mais les écarts
demeurent faibles par rapport à la situation avant
libéralisation, puisque le ratio d'exportations agricoles
(d'importations) rapportées à la production (à la demande)
ne s'écarte que de 0,5 point par rapport à son niveau de
référence pour la France, et de 3 points pour l'Union. En
revanche l'Allemagne et l'Autriche sont beaucoup plus exposées, avec des
variations de respectivement 35 et 25 points ;
-
l'extension des subventions au prorata de la production agricole, à
budget global de la PAC inchangé : l'impact est cette fois beaucoup
plus significatif
, puisque la part de la production agricole dans le revenu
global devrait décroître de 7 % en France et de 1 % dans
le reste de l'Union. En outre le modèle anticipe une diminution de la
main d'oeuvre agricole de 9 % pour celle qualifiée, et de 13 %
pour celle non qualifiée. Ce scénario à budget constant ne
serait toutefois conforme qu'aux hypothèses actuellement
envisagée pour l'après 2006, ce qui impliquerait d'introduire de
nouveaux paramètres dans le modèle ;
-
l'extension des subventions dans le cadre d'un budget de la PAC
variable
, déterminé de manière endogène par
l'évolution de la production agricole dans l'Europe
élargie : la production française est dans cette
hypothèse mieux soutenue et l'impact de l'élargissement moins
sévère, avec une diminution de 1,2 % de la part de la
production agricole sur le revenu, et de 2,3 % de la main d'oeuvre non
qualifiée.
Au total, l'impact éventuellement négatif de
l'élargissement sur l'économie française paraît
plutôt réduit en termes de variation de la production comme de la
rémunération des facteurs
, car les avantages comparatifs
sectoriels des PECOs ne sont pas suffisamment déterminants
(contrés sur les coûts plutôt que sur la qualité) ou
sont amenés à s'estomper. Il convient cependant d'être
prudent avec les résultats de telles simulations, dont les
paramètres sont quelque peu réducteurs et ne sont de
surcroît pas nécessairement conformes à la situation qui
prévaudra dans deux ans. L'extension de l'Europe offre plutôt des
perspectives attractives en termes d'accession à de nouveaux
marchés et de partenariats dans les secteurs qui ont été
marqués par les progrès les plus décisifs (l'automobile en
particulier), et les difficultés économiques créées
par l'élargissement sont finalement davantage concevables du
côté des PECOs, dont les infrastructures et cadres juridiques sont
encore inachevés, que du côté des pays occidentaux aux
velléités prédatrices.
Les grandes orientations du cadre financier de l'élargissement ont
été dessinées dès les accords de Berlin mais
largement révisées cette année
, notamment du fait
des nouvelles perspectives de l'élargissement, avec l'adhésion de
dix pays en 2004, au lieu de six en 2002 comme anticipé à Berlin.
La Commission a proposé le 30 janvier 2002 un nouveau cadre plus
« généreux »
et tendant à
fragiliser le Conseil dans sa volonté de maîtriser le coût
de l'élargissement : mise en oeuvre progressive des aides agricoles
directes, sensible accélération du « phasing
in » des fonds structurels (notamment par une réduction
à trois ans de la période de montée en puissance),
régime transitoire de compensation budgétaire et deux mesures
additionnelles de politiques internes.
Après le référendum irlandais sur la ratification du
Traité de Nice, le
Conseil européen de Bruxelles des 24 et 25
octobre 2002
a toutefois permis de préciser le cadrage
budgétaire, et d'ouvrir la voie à la conclusion des
négociations d'adhésion d'ici au sommet de Copenhague (12 et 13
décembre). Les principales orientations en sont les suivantes :
-
la liste des dix pays candidats qui pourront conclure leurs
négociations d'adhésion a été
approuvée
: Pologne, Hongrie, République tchèque,
Slovaquie, Slovénie, Estonie, Lituanie, Lettonie, Malte et Chypre. La
perspective de l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie a
été reportée à 2007, et le Conseil a estimé
que «
la perspective de l'ouverture des négociations
d'adhésion avec la Turquie se trouvait
rapprochée
», sans qu'une date n'ait toutefois
été fixée. La Commission présentera mi-2003 un
rapport final sur la mise en oeuvre de l'acquis par les futurs membres ;
-
trois clauses de sauvegarde
, permettant à la Commission de
prendre des «
mesures appropriées
» en cas de
difficulté sérieuse, devraient être introduites dans le
traité d'adhésion et pourraient être invoquées
durant une période de trois ans après l'élargissement
(contre deux ans dans la proposition initiale de la Commission) : une
clause économique générale, une clause sur
«
toutes les politiques sectorielles qui concernent des
activités économiques ayant un effet
transfrontalier
» et une clause en matière de justice et
d'affaires intérieures, ces deux dernières ne concernant que les
nouveaux membres ;
-
le compromis franco-allemand a permis de trouver une solution temporaire
sur la question des aides agricoles, tout en reportant un nécessaire
examen au fond
. Celles-ci seront progressives : 25 % en 2004, 30% en
2005, 35 % en 2006, 40 % en 2007, puis par seuil de 10 % pour
atteindre 100 % en 2013. Les pays candidats semblent circonspects sur
cette formule, qui selon eux ne leur permet pas d'affronter dans des conditions
équitables la concurrence de l'Union. Les prochaines négociations
de fin d'année devraient cependant se focaliser sur les quotas laitiers
accordés aux futurs membres ;
- l'offre de fonds structurels serait de 23 milliards d'euros pour
2004-2006
, soit 2,5 milliards de moins que dans la proposition de la
Commission.
Les candidats auraient également droit à une compensation par
la dépense si leur solde net est moins favorable en 2004 qu'avant
l'adhésion
. Ces paiements seraient toutefois dégressifs et
limités aux années 2004 à 2006. Le nouveau cadre financier
pose en effet des difficultés pour cinq candidats - Chypre, Malte, la
République tchèque, Hongrie et Slovénie - qui risquent de
devenir contributeurs nets dès les premières années
d'adhésion
, du fait de l'extinction des aides de
pré-adhésion, ce qui est naturellement mal perçu par les
populations concernées. La République tchèque,
après avoir reçu 158 millions d'euros en 1993,
connaîtrait ainsi un solde net négatif de 342 millions
d'euros en 2004 et de 109 millions d'euros en 2005. Toutefois, la
perspective d'une adhésion au 1
er
mai 2004, ainsi qu'elle a
été récemment évoquée par la Commission,
permettrait d'atténuer le « manque à gagner »
pour cet exercice.
Rattrapage, convergence réelle et convergence
nominale :
le point sur la situation des nouveaux candidats
La
perspective d'un élargissement aux pays d'Europe centrale et orientale
(PECO) a été évoquée assez rapidement après
la chute du Rideau de Fer (d'abord comme une aspiration des anciens satellites
de l'URSS, puis comme un horizon concevable voire souhaitable par l'Europe
occidentale), et le thème du rattrapage économique a
été logiquement mis en avant. Ce rattrapage sous-entend la mise
en place progressive d'une économie de marché, de
régulations efficaces et une progression rapide du PNB, selon un rythme
parfois considéré comme trop rapide et qui a alimenté bien
des débats (notamment la thèse de la « thérapie
de choc » favorable a une transition accélérée).
En outre, différents types de critères ont été
conçus afin de juger les avancées des pays officiellement
candidats.
Ces critères sont porteurs de trois aspects de la
convergence - politique et économique, et au sein de cette
dernière nominale ou réelle - qui engendrent parfois
imprécision et confusions, en particulier entre critères de
Copenhague et critères de Maastricht.
Le sommet de Copenhague de 1993 a établi des critères de
convergence politique clairs (stabilité des institutions,
démocratie, respect des droits de l'homme et des minorités...) ;
en
revanche la logique économique donne davantage matière
à controverse
. Les objectifs d'une économie de marché,
de la sécurité juridique des investisseurs et de la
capacité à souscrire à l'UEM, auxquels s'est jointe en
1995 l'obligation d'intégrer l'acquis juridique communautaire, ont
été concrétisés par 31 chapitres à
respecter.
A ces critères de convergence réelle s'ajoutent
ceux de Maastricht, qui visent une convergence nominale
sur l'inflation, le
taux d'intérêt à court terme, la dette et le déficit
publics, et la stabilité du taux de change. Dès 2004 toutefois,
les nouveaux adhérents seront membres de l'UEM par dérogation et
participeront au Mécanisme de Change Européen de la
deuxième phase.
Or les deux types de convergence ne sont pas
nécessairement compatibles et ne s'entendent pas selon la même
échéance
. En effet les critères de Maastricht
consistent en l'affichage de standards occidentaux lisibles et rassurants pour
les investisseurs, mais présentent le risque de
déséquilibrer ces économies et de compromettre leur
processus de rattrapage à long terme.
Dès lors les candidats se trouvent confrontés à une
forme de dilemme dans lequel critères de Copenhague et de Maastricht
tendent à la fois à se compléter et à
s'opposer
: la convergence nominale en vue d'intégrer la zone
euro est nécessaire à moyen terme pour profiter pleinement des
synergies européennes et faciliter les mouvements de capitaux, mais
requiert des moyens parfois contradictoires (en particulier en termes de
dépense publique) avec l'impératif du respect des critères
de Copenhague d'ici mi 2003. Les PECOs risquent donc de sacrifier la
convergence nominale à moyen terme à l'urgence de leur engagement
politique, ce qui pourrait générer des coûts
d'élargissement plus élevés que prévus, alors
même que certains critères nominaux sont d'ores et
déjà loin d'être atteints. L'analyse des taux
d'intérêt à moyen terme (cinq ans) de ces pays montre en
effet que la situation des finances publiques (très
dégradée en Pologne et en République tchèque) et
les perspectives d'inflation demeurent des facteurs clés de
discrimination et de différenciation financière, autrement dit
que les fondamentaux domestiques tendent à l'emporter sur les
caractéristiques techniques du marché obligataire et les
influences mondiales (parmi lesquelles l'élan politique de
l'élargissement). En outre le processus de convergence réelle
apparaît largement dépendant des flux d'investissements
étrangers directs (capitaux et transferts de technologies facteurs de
croissance), qui ont été abondants au cours de la décennie
90 mais dont les opportunités commencent à se tarir, à
mesure que les privatisations et restructurations sont menées à
bien, sans que l'épargne et la recherche nationales ne soient
réellement susceptibles de prendre le relais.
Le processus d'adhésion a néanmoins connu une
accélération cette année.
Le 9 octobre, la
Commission a présenté au Parlement son rapport sur les
progrès réalisés par les candidats au regard des
critères d'adhésion
, et recommandé que les
négociations soient finalisées lors du sommet de Copenhague en
décembre. La Commission constate que les futurs Etats membres sont
parvenus à un stade avancé d'alignement législatif dans de
nombreux domaines, mais
que des lacunes doivent être comblées
d'urgence dans des chapitres en nombre restreint mais d'importance
majeure
: douane, agriculture (en particulier en Pologne, où
elle emploie 20% de la population active sur des parcelles moins productives),
politique régionale et contrôle financier. La corruption demeure
un sujet préoccupant en Pologne, en Hongrie, en en Slovaquie et en
République tchèque, et la plupart des pays ont un PIB par
habitant inférieur à la moitié de la moyenne de l'Union
(soit une situation moins favorable que celle de l'Irlande ou de la
Grèce lors de leur adhésion), ce qui contribue à maintenir
le choc de l'ouverture en dépit des progrès
réalisés. Les pays les plus avancés dans le processus de
convergence sont la Slovénie, Chypre, la Hongrie et la République
tchèque. Concernant la Bulgarie et la Roumanie, la Commission a reconnu
des avancées récentes dans l'adoption de l'acquis communautaire
et la mise en place d'une économie de marché, et entend
accroître le soutien communautaire (augmentation progressive des aides de
pré-adhésion) en vue d'une adhésion en 2007, date
proposée par les deux Etats.
Les besoins d'investissement des PECOs pour mener à bien leur
rattrapage, notamment en infrastructures de transports, sont
évalués à 4 à 6 % de leur PIB. Leur
financement devra reposer sur le soutien communautaire
, mais aussi sur un
recours massif aux investissements privés
, dont le flux actuel est
estimé par la BERD à 2 milliards d'euros annuels, alors
qu'une mise à niveau des économies exigerait qu'il atteigne
15 milliards d'euros en 2006, soit 1,5 à 2 % du PIB
prévisionnel des PECOs. Cette nécessité de capitaux
privés importants suppose de créer, éventuellement par
voie de fusion comme cela s'est réalisé avec Euronext, des
marchés financiers larges et profonds, traitant aussi bien les actions
que les obligations, et donc
in fine
une accélération de
la convergence réelle.
C. LE DEBAT SUR LE MECANISME DE CORRECTION BRITANNIQUE
Le
Royaume-Uni bénéficie depuis 1984 d'une dérogation au
régime de droit commun des ressources propres, qui lui permet de voir
pris en charge par les autres Etats-membres les deux tiers de son
déséquilibre budgétaire
constaté l'année
précédente entre prélèvement sur recettes et
versements communautaires. La revendication originelle du Premier ministre
Margaret Thatcher reposait sur le double constat que le Royaume-uni contribuait
structurellement davantage que les autres pays aux ressources propres
traditionnelles et à la ressource TVA (qui constituaient à
l'époque les seules recettes de l'Union), et qu'il recevait moins au
titre de la PAC et de la politique régionale. La correction
appliquée permet donc de rétablir un certain équilibre,
mais cette dérogation a fait l'objet de
nouvelles
exceptions
: la première dès 1984 au profit de
l'Allemagne, dont la participation au financement de la correction britannique
est réduite d'un tiers en raison de sa position fortement contributrice
nette, la seconde à nouveau au bénéfice de l'Allemagne et
de trois autres pays contributeurs (Autriche, Suède et Pays-Bas), dont
la participation a été réduite de 75 % et
répartie entre les autres Etats membres lors du Conseil européen
de Berlin, avec entrée en vigueur en 2002.
Ainsi le Royaume-Uni ne participe qu'à hauteur de 13,8 % au
financement de l'Union, pour une part du PNB communautaire de 19 %
. Le
mécanisme de correction donne lieu à des calculs
particulièrement complexes, et la France figure au premier rang des
contributeurs (30,4 % du montant de la correction, contre 23 % avant
introduction des minorations au profit des Etats contributeurs nets) avec un
coût annuel moyen de 800 millions d'euros sur la période
1995-2001. La part respective des Etats membres au titre du budget 2003 est la
suivante :
Part des Etats membres dans le financement de la correction britannique en 2003
|
% |
millions d'euros |
Belgique |
5,5 |
275,5 |
Danemark |
3,7 |
187,9 |
Allemagne |
7,0 |
352,4 |
Grèce |
2,9 |
147,0 |
Espagne |
13,8 |
696,2 |
France |
30,4 |
1 529,4 |
Irlande |
2,2 |
110,6 |
Italie |
25,6 |
1 290,9 |
Luxembourg |
0,4 |
21,2 |
Pays-Bas |
1,5 |
76,9 |
Autriche |
0,7 |
35,8 |
Portugal |
2,5 |
127,3 |
Finlande |
2,8 |
140,0 |
Suède |
0,8 |
41,7 |
Royaume-Uni |
0,0 |
-5 033,1 |
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
Il a en
outre été décidé à Berlin que les aides de
pré-adhésion et les autres dépenses externes de l'Union
qui ne peuvent être réparties entre les Etats membres
n'entreraient pas dans la base de calcul de la correction. Après leur
adhésion, les dépenses en faveur des nouveaux membres seront en
revanche totalement intégrées au budget et pourront donc
être insérées dans la base de calcul de la correction, mais
elles seront réduites du montant correspondant aux aides de
pré-adhésion versées en 2003. L'essentiel des
dépenses d'élargissement sera néanmoins soumis à la
correction britannique,
de telle sorte que le Royaume-Uni ne supportera
in fine
plus que le tiers de sa part « normale » du
coût de l'élargissement, alors que celui de la France se trouvera
mécaniquement accru.
Les calculs effectués par le gouvernement français indiquent
qu'à partir de 2007, la correction britannique coûtera davantage
à notre pays que ne lui rapportera la PAC, et que son montant global
doublera d'ici à 2013, toutes choses constantes par ailleurs. Ce constat
d'inégalité devant le financement de l'élargissement a
conduit le Président de la République à remettre en cause
les modalités de détermination de cet avantage, peu avant le
Conseil de Bruxelles.
Bien que ce type de « négociation » ne soit pas
conforme à l'idéal de solidarité communautaire et
s'inscrive dans une logique d'intérêt exclusivement national
susceptible d'alimenter indéfiniment les tractations, votre rapporteur
considère que la France est fondée à demander un
réexamen de la correction britannique, qui se justifie au moins autant
par la volonté d'introduire davantage de transparence et de
simplicité que par la simple constatation d'un coût croissant et
inéquitable.
II. LES RECETTES DU PROJET DE BUDGET POUR 2003
A. LA MISE EN OEUVRE DE LA NOUVELLE DECISION RESSOURCES PROPRES
Les
quatre types de ressources du budget communautaire ont été
décrits dans la partie relative à la contribution
française. Ces ressources sont pérennisées pour l'avenir,
mais leur répartition et certaines de leurs modalités de calcul
sont modifiées par la nouvelle décision sur les ressources
propres, effective depuis cette année.
Le principe d'une réforme du système de ressources propres a
été arrêté lors du Conseil européen de Berlin
de mars 1999, et est entré en vigueur le 1er mars 2002 avec application
rétroactive sur le budget 2002
. Les premiers appels de fonds de 2002
ont ainsi été réalisés sur la base de l'ancienne
décision, puis un budget rectificatif et supplémentaire a permis
de modifier les recettes sur la base de la nouvelle décision et
d'ajuster les versements mensuels des Etats membres.
La décision ne modifie pas fondamentalement le système en
vigueur, mais accorde in fine une plus grande place à la ressource PNB,
qui dès 2004 représentera plus de 70 % des recettes du
budget communautaire
, au détriment de la ressource TVA et des
ressources propres traditionnelles, qui diminuent de la manière
suivante :
- le taux d'appel maximal de la ressource TVA passe de 1 % à
0,75 % en 2002, puis à 0,5 % en 2004 ;
-
les frais de perception sur les ressources propres traditionnelles (RPT) -
restitués aux Etats membres - passent de 10 % à
25 %
, avec application rétroactive sur l'exercice 2001. Les
Etats membres se sont ainsi vu rembourser en 2002 15 % des montants de RPT
recouvrés en 2001, soit 210 millions d'euros supplémentaires
pour la France, inscrits en recettes non fiscales.
Ainsi qu'il a été mentionné, la nouvelle décision
réduit en outre les participations de l'Allemagne, de la Suède,
de l'Autriche et des Pays-Bas au financement de la correction britannique (qui
reste inchangée) à 25 % du montant normal.
Le financement de l'Union européenne paraît désormais
plus équitable en ce qu'il est davantage lié à la richesse
effective des Etats
. Les ressources propres traditionnelles sont en effet
moins représentatives du véritable effort contributif des Etats,
dans la mesure où leur produit se concentre dans les Etats dotés
d'importantes installations portuaires, tels que les Pays-Bas, le Royaume-Uni
et la Belgique, sans pour autant reposer
in fine
sur les contribuables
mais sur les consommateurs de biens importés.
La réforme induit cependant des transferts de charge qui tendent
à relever le taux de contribution de la France
. Ainsi en 2003 le
prélèvement sur recettes serait supérieur de
736 millions d'euros au montant qui serait résulté de
l'application de l'ancien système
20(
*
)
.
La France et l'Italie sont les deux pays dont le surcoût est le plus
élevé, alors que l'Allemagne et les Pays-Bas sont les deux Etats
les plus bénéficiaires, de respectivement 580,6 et
466,2 millions d'euros pour le seul écart sur contributions nettes.
Les modifications de coût pour chaque Etat membre sont les
suivantes :
Coût par Etat membre de la nouvelle décision ressources propres |
||||||
|
Décision antérieure |
Décision actuellement en vigueur |
Ecart sur contributions nettes |
Ecart sur participation à la correction du RU |
||
(millions d'euros) |
Contribution nette |
en % |
Contribution nette |
en % |
||
Belgique |
3 703,8 |
3,9 |
3 681,7 |
3,8 |
-22,1 |
69,1 |
Danemark |
1 942,0 |
2,0 |
2 027,0 |
2,1 |
85,0 |
47,1 |
Allemagne |
22 704,0 |
23,6 |
22 123,4 |
23,0 |
-580,6 |
-592,0 |
Grèce |
1 612,3 |
1,7 |
1 647,3 |
1,7 |
35,0 |
36,9 |
Espagne |
7 679,2 |
8,0 |
7 837,3 |
8,1 |
158,1 |
174,5 |
France |
16 170,5 |
16,8 |
16 658,1 |
17,3 |
487,6 |
383,4 |
Irlande |
1 235,9 |
1,3 |
1 258,4 |
1,3 |
22,5 |
27,7 |
Italie |
13 089,6 |
13,6 |
13 675,4 |
14,2 |
585,8 |
323,6 |
Luxembourg |
226,7 |
0,2 |
232,8 |
0,2 |
6,1 |
5,3 |
Pays-Bas |
6 232,7 |
6,5 |
5 766,6 |
6,0 |
-466,1 |
-270,1 |
Autriche |
2 305,1 |
2,4 |
2 189,3 |
2,3 |
-115,8 |
-125,9 |
Portugal |
1 406,1 |
1,5 |
1 434,7 |
1,5 |
28,6 |
31,9 |
Finlande |
1 387,1 |
1,4 |
1 456,1 |
1,5 |
69,0 |
35,1 |
Suède |
2 689,7 |
2,8 |
2 564,4 |
2,7 |
-125,3 |
-146,6 |
Royaume-Uni |
13 778,9 |
14,3 |
13 611,1 |
14,2 |
-167,8 |
0,0 |
Total |
96 163,6 |
100,0 |
96 163,6 |
100,0 |
0,0 |
0,0 |
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
Le Conseil de Berlin a également abouti à la mise en place d'un « plafond de ressources propres » , fixé par l'accord interinstitutionnel du 6 mai 1999 à 1,27 % du PNB communautaire global. Ce plafond a été ajusté fin 2001 afin d'assurer la neutralité budgétaire du changement de « système européen de comptes économiques intégrés » (SEC). La nouvelle valeur de référence s'établit ainsi à 1,24 % du RNB (revenu national brut) mesuré selon le SEC 95 , ce qui équivaut à 1,27 % du PNB d'après le SEC 79. Ce plafond ne constitue pas un objectif de dépense et une importante marge est maintenue. Le budget initial pour 2002 représentait ainsi 1,04 % du PNB communautaire prévisionnel, soit une marge disponible proche de 20 % du budget.
B. MONTANT DES RECETTES DU BUDGET 2003
Le montant total des ressources propres inscrit dans le projet de budget 2003 s'élève à 96 164 millions d'euros , soit 1,02 % du PNB communautaire et une hausse de 2,7 % par rapport aux recettes prévisionnelles pour 2002.
Ressources globales et ressources propres du budget communautaire |
||||||
(millions d'euros) |
Budget 2001 |
Budget 2002 |
Part en % |
Projet de budget 2003 |
Part en % |
Evolution 2002/ 2003 |
Prélèvements agricoles |
1 968 |
1 703 |
1,8% |
880 |
0,9% |
-16,2% |
Cotisations sucre et isoglucose |
547 |
0,6% |
||||
Droits de douane |
13 633 |
14 189 |
14,8% |
10 714 |
11,1% |
-24,5% |
Ressource fondée sur la TVA |
30 691 |
36 604 |
38,3% |
24 121 |
25,1% |
-34,1% |
Ressource fondée sur le PNB |
34 437 |
41 147 |
43,0% |
59 902 |
62,3% |
45,6% |
Total ressources propres |
80 729 |
93 644 |
96 164 |
2,7% |
||
Divers et reports |
12 310 |
2 011 |
2,1% |
N.D. |
||
TOTAL |
93 039 |
95 654 |
96 164 |
|
||
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 et documents de la DG "Budget" |
|
|
C. EVOLUTION DES RESSOURCES COMMUNAUTAIRES SUR LE LONG TERME
L'évolution de la structure des ressources, ainsi qu'il
a
été souligné pour la composition du
prélèvement sur recettes de la France, marque une
nette
prépondérance de la ressource PNB, qui est désormais
davantage qu'une simple recette d'équilibre
et minore en premier
lieu la part de la ressource TVA, dont la décrue est continue depuis dix
ans. Les ressources propres traditionnelles diminuent quant à elles en
volume depuis deux ans, et
a fortiori
en part.
L'effritement des ressources propres traditionnelles sur le long terme
(22 % des recettes en 1990, 19 % en 2001 et 12,7 % dans le
projet 2003) trouve sa source dans le désarmement tarifaire sur les
droits de douane et dans le rapprochement des prix agricoles intérieurs
et mondiaux. Un facteur plus diffus et politique intervient également
avec la moindre volonté des Etats membres d'utiliser ce type de
recettes
21(
*
)
, du fait de leur coût de
recouvrement. L'impressionnante diminution de la part de la recette TVA, qui
est passée de 78 % en 1990 (ce qui en faisait de loin la
première ressource) à 25 % dans le projet de budget pour
2003, est liée à l'abaissement du plafonnement de
l'assiette
22(
*
)
et du taux maximal
d'appel
23(
*
)
. Il convient toutefois de rappeler
que le rendement de cette ressource est souvent relevé en
exécution.
Votre rapporteur continue cependant de déplorer la forte diminution
de la part des ressources propres traditionnelles, qui constituent les seules
recettes s'inscrivant dans une logique véritablement communautaire,
alors que les ressources TVA et PNB sont des solutions de facilité
s'apparentant à des cotisations. Il regrette également les
distorsions introduites dans le cadre du financement de la correction
britannique.
D. LES PROPOSITIONS ALTERNATIVES DE REFONTE DU SYSTEME
La
présentation de l'« Agenda 2000 » avait donné
lieu à la soumission ou à l'exhumation d'un grand nombre de
propositions de réforme des recettes de l'Union, que l'on pouvait ranger
en deux catégories :
-
l'aménagement des ressources existantes
:
progressivité et non plus proportionnalité de la ressource PNB
(proposition espagnole, qui devait conduire à une forte hausse de la
contribution de l'Allemagne, de la Suède et de la France), instauration
d'une TVA différenciée selon les produits (rapport de la
commission des budgets du Parlement européen), accroissement de la part
de la ressource PNB (rapport de la Commission européenne et solution
finalement appliquée) ;
-
la création de nouvelles ressources propres
: un
véritable impôt direct européen (impôt sur les
sociétés ou sur le revenu des personnes physiques), une taxe
énergétique sur le gaz carbonique (rentable mais très
aléatoire) ou des propositions telles qu'un droit d'accises sur le
tabac, l'alcool et les huiles minérales, la taxation des services de
communication, une retenue à la source sur les intérêts ou
un impôt sur le seigneuriage de la Banque centrale européenne.
Ces propositions ont été jugées à l'aune des
critères majeurs de rentabilité, de simplicité et
d'équité, comme il est d'usage en matière fiscale, et ne
peuvent à cet égard que constituer des compromis plus ou moins
satisfaisants.
Votre rapporteur constate cependant que le seul
aménagement des ressources proposé par certains Etats ne
constitue en général qu'un moyen de parvenir à un
allègement du prélèvement
au détriment des
autres Etats membres, et parfois de l'intérêt
général communautaire. La fiscalité demeure un sujet
délicat à manier, et c'est bien la même logique qui
s'applique immuablement au sein des Etats comme de l'Union :
la
préservation de la situation individuelle prend le pas sur l'optimum
collectif
.
III. LES DEPENSES DU PROJET DE BUDGET POUR 2003
A. LES PROJETS DES TROIS INSTITUTIONS IMPLIQUEES
L'avant-projet de budget proposé par la Commission
s'établissait à 100 milliards d'euros en crédits
d'engagement (+ 1,4 % par rapport au budget initial pour 2002) et
98,2 milliards d'euros en crédits de paiement (+ 2,7 %).
Des facteurs indépendants de sa volonté (moindre progression des
dépenses agricoles en application des décisions de Berlin,
disparition de la réserve monétaire, réduction des moyens
consacrés aux épidémies animales) ont permis à la
Commission d'afficher une relative maîtrise des crédits de
paiement, mais
elle a peu tenu compte de la forte sous-consommation des
crédits du budget communautaire
(15,4 milliards d'euros en
2001) et a proposé des hausses de crédits importantes et des
marges sous plafonds nulles
24(
*
)
pour les lignes
autres que les dépenses agricoles et structurelles.
Le projet de budget établi le 19 juillet dernier par le Conseil
Ecofin a davantage contenu la hausse des dépenses, avec une augmentation
des crédits d'engagement de 0,9 % (99,5 milliards d'euros) et
des crédits de paiement de 1,4 % (97 milliards d'euros)
,
et un accroissement des marges sous plafonds. Un accord a également
été trouvé sur le budget des dépenses
administratives, permettant d'éviter le recours à l'instrument de
flexibilité.
Le Parlement s'était pour sa part engagé à être
attentif à une limitation du taux de croissance des crédits de
paiement, mais n'en a pas moins proposé des hausses substantielles de
crédits de paiement sur les rubriques d'actions structurelles
(+ 4,6 % par rapport à la proposition du Conseil), d'actions
extérieures (+ 5,8 %) et d'instruments de
pré-adhésion (+ 27,3 %). Les plafonds des
crédits d'engagement sont en outre dépassés pour les
actions structurelles et extérieures (de respectivement 27 et
75,2 millions d'euros), et les marges diminuées pour la PAC (de
334,2 millions d'euros) et les politiques internes (de 119,3 millions
d'euros, pour une marge résiduelle quasiment nulle).
Au total les
amendements du Parlement tendent à accroître les crédits
d'engagement de 0,6 % et les crédits de paiement de 3 % (dont
4,7 % sur les dépenses non obligatoires, pour lesquelles le
Parlement détient davantage de pouvoir) par rapport au projet du Conseil
- soit des augmentations de respectivement 1,5 % et 4,5 % par rapport
au budget 2002 - et à réduire les marges sous plafonds de
23,3 % pour les crédits d'engagement et de près de
moitié pour les crédits de paiement.
Budget prévisionnel pour 2003 Commission/Conseil |
|||||||||||||||||
|
Budget 2002 (BRS 1 à 4 inclus) |
APB Commission 2003 |
Projet du Conseil (1ère lecture) |
Ecart Conseil/APB |
|||||||||||||
(millions d'euros) |
CE |
CP |
CE |
CP |
CE |
CP |
Ecart CP 03/02 |
CE |
CP |
||||||||
PAC |
44 255,1 |
44 255,1 |
45 117,9 |
45 117,9 |
44 829,9 |
44 829,9 |
1,3% |
-288 |
-288 |
||||||||
Marge sous plafonds |
2 331,9 |
2 260,1 |
2 548,1 |
||||||||||||||
Actions structurelles |
33 838,0 |
32 129 |
34 027,0 |
33 538,1 |
33 968,0
|
33 013,1 |
2,8% |
-59 |
-525 |
||||||||
Marges sous plafonds |
-200 |
-59 |
|||||||||||||||
Politiques internes |
6 557,8 |
6 157,4 |
6 715,0 |
6 131,7 |
6 674,0 |
6 112,1 |
-0,7% |
-41 |
-19,6 |
||||||||
Marges sous plafonds |
|||||||||||||||||
Actions extérieures |
4 873,0 |
4 665,4 |
4 911,9 |
4 691,7 |
4 891,9 |
4 680,6 |
0,3% |
-20 |
-11,3 |
||||||||
Marges sous plafonds |
69,9 |
60,1 |
80,1 |
||||||||||||||
Administration |
5 178,5 |
5 178,5 |
5 436,3 |
5 436,3 |
5 364,5 |
5 364,5 |
3,6% |
-71,8 |
-71,8 |
||||||||
Marges sous plafonds |
1,9 |
-55,3 |
|||||||||||||||
Réserves |
676,0 |
676 |
434,0 |
434,0 |
434,0 |
434 |
-36% |
0,0 |
0,0 |
||||||||
Marge sous plafonds |
0,0 |
0,0 |
|||||||||||||||
Pré-adhésion |
3 328,0 |
2 595 |
3 386,0 |
2 857,4 |
3 386,0 |
2 557,4 |
-1,4% |
0,0 |
-300 |
||||||||
Marge sous plafonds |
0,0 |
0,0 |
|||||||||||||||
TOTAL |
98 706,4 |
95 656,4 |
100 028,1 |
98 207,1 |
99 548,3 |
96 991,6 |
1,4% |
-479,8 |
-1 215,7 |
||||||||
dont dépenses oblig. |
41 297,0 |
41 366,4 |
41 875,5 |
41 931,0 |
41 587,6 |
41 643,0 |
0,7% |
-287,9 |
-288,0 |
||||||||
dont dépenses non oblig. |
57 409,4 |
54 290,0 |
58 120,5 |
56 276,0 |
57 960,7 |
55 348,6 |
1,9% |
-159,8 |
-927,4 |
||||||||
Marge sous plafonds |
2 203,7 |
2 205,9 |
4 730,7 |
2 766,8 |
5 946,4 |
560,9 |
1 215,7 |
||||||||||
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
|
|
|
|
|
|
|
||||||||||
Budget prévisionnel pour 2003 Conseil/Parlement européen |
|||||||||||||||||
|
Projet du Conseil (1ère lecture) |
Projet du Parlement (1ère lecture) |
Ecart Parlement/Conseil |
||||||||||||||
(millions d'euros) |
CE |
CP |
CE |
CP |
Ecart CP 03/budget 02 |
CE |
CP |
||||||||||
PAC |
44 829,9 |
44 829,9 |
45 174,1 |
45 174,1 |
2,1% |
0,8% |
0,8% |
||||||||||
Marge sous plafonds |
2 548,1 |
2 203,9 |
-13,5% |
||||||||||||||
Actions structurelles |
33 968,0 |
33 013,1 |
33 995,0 |
34 521,4 |
7,4% |
0,1% |
4,6% |
||||||||||
Marges sous plafonds |
0,0 |
-27,0 |
|||||||||||||||
Politiques internes |
6 674,0 |
6 112,1 |
6 793,3 |
6 233,4 |
1,2% |
1,8% |
2,0% |
||||||||||
Marges sous plafonds |
122,0 |
2,7 |
-97,8% |
||||||||||||||
Actions extérieures |
4 891,9 |
4 680,6 |
5 047,2 |
4 951,5 |
6,1% |
3,2% |
5,8% |
||||||||||
Marges sous plafonds |
80,1 |
-75,2 |
|
||||||||||||||
Administration |
5 364,5 |
5 364,5 |
5 362,3 |
5 362,3 |
3,5% |
0,0% |
0,0% |
||||||||||
Marges sous plafonds |
16,4 |
18,7 |
14,0% |
||||||||||||||
Réserves |
434,0 |
434 |
434 |
434 |
-35,8% |
0,0% |
0,0% |
||||||||||
Marge sous plafonds |
0,0 |
0,0 |
0,0% |
||||||||||||||
Pré-adhésion |
3 386,0 |
2 557,4 |
3 386 |
3 256,4 |
25,5% |
0,0% |
27,3% |
||||||||||
Marge sous plafonds |
0,0 |
0,0 |
0,0% |
||||||||||||||
TOTAL |
99 548,3 |
96 991,6 |
100 192,0 |
99 933,2 |
4,5% |
0,6% |
3,0% |
||||||||||
dont dépenses obligatoires |
41 587,6 |
41 643,0 |
41 927,8 |
41 983,3 |
1,5% |
0,8% |
0,8% |
||||||||||
dont dépenses non obligatoires |
57 960,7 |
55 348,6 |
58 264,2 |
57 949,9 |
6,7% |
0,5% |
4,7% |
||||||||||
Marge sous plafonds |
2 766,8 |
5 946,4 |
2 123,0 |
3 004,8 |
-23,3% |
-49,5% |
|||||||||||
Source : document du Parlement européen |
|
|
Il est
vraisemblable que ces évolutions seront considérées comme
excessives par le Conseil, qui doit statuer en deuxième lecture le 25
novembre.
La procédure budgétaire prendra fin le 19
décembre
, avec l'arrêt définitif du budget par le
président du Parlement qui clôturera la seconde lecture des
parlementaires.
Compte tenu du probable compromis à mi-chemin qui sera finalement
élaboré, les commentaires
infra
portant sur les
différentes rubriques se fondent essentiellement sur les chiffres du
projet du Conseil en première lecture.
B. HAUSSE MODÉRÉE DES DÉPENSES AGRICOLES
Le
projet de budget du Conseil
25(
*
)
prévoit
une hausse de 1,3 % des dépenses agricoles
et une importante
marge sous le plafond des perspectives financières (2,55 milliards
d'euros), permettant de répondre le cas échéant à
une crise agricole en 2003. Les
trois priorités
à financer
sont la dernière étape de la réforme de la PAC de 1999
(induisant une hausse des aides directes dans le secteur bovin), la
réforme du secteur ovin et caprin de 2001, et la dégradation de
certains secteurs à l'exportation (laitier en particulier).
Les dépenses de marché ne progressent que de 1 %
, du
fait d'une diminution des besoins dans le secteur végétal et des
dépenses « annexes » telles que le coût de
l'épidémie de fièvre aphteuse, presque
intégralement couvert sur 2001 et 2002. Les dépenses dans le
secteur animal augmentent en revanche fortement et correspondent aux
priorités de la PAC pour 2003. Le niveau des crédits des
dépenses de marché sera toutefois réexaminé en
seconde lecture à la lumière des prévisions
actualisées que la Commission établit à l'automne dans sa
lettre rectificative agricole. L'appréciation de l'euro par rapport au
dollar pourrait ainsi conduire à une réévaluation des
dépenses de marché.
Budget 2002 et projet de budget 2003 |
||||||
(millions d'euros) |
Exécution 2000 |
Exécution 2001 |
Budget 2002 |
Projet Conseil 2003 (CP) |
Projet Parlement 1ère lecture (CP) |
Ecart Parlement 2003/budget 2002 |
Produits végétaux |
25 811 |
26 714 |
27 349 |
26 811 |
||
Produits animaux |
9 276 |
9 558 |
10 860 |
12 496 |
||
Dépenses annexes |
1 173 |
1 448 |
1 451 |
825 |
||
Mesures d'accompagnement |
- |
- |
- |
- |
||
Total mesures de marché |
36 260 |
37 720 |
39 660 |
40 132 |
40 476 |
2,1% |
Sous-plafond des perspectives financières |
41 992 |
42 680 |
||||
Marge |
2 332 |
2 548 |
||||
Développement rural |
4 176 |
4 363 |
4 595 |
4 698 |
||
Total développement rural |
4 176 |
4 363 |
4 595 |
4 698 |
4 698 |
2,2% |
Sous-plafond des perspectives financières |
-55,3 |
4 698 |
||||
Marge |
434 |
0 |
||||
Total FEOGA-garantie |
40 436 |
42 083 |
44 255 |
44 830 |
45 174 |
2,1% |
Plafond des perspectives financières |
46 587 |
47 378 |
47 378 |
1,7% |
||
Marge |
2 332 |
2 548 |
2 204 |
-5,5% |
||
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 et document du Parlement européen |
|
|
Le
projet de budget ne semble toutefois pas tirer pleinement les leçons de
la sous-exécution des dépenses agricoles constatée en 2001
et anticipée pour 2002
. Le budget 2001 a ainsi été
exécuté à hauteur de 96 %, la sous-réalisation
étant essentiellement le fait des dépenses de marché
(1,81 million d'euros - dont 610 pour la viande bovine - sur
1,94 milliard d'euros), ce qui a permis de financer une partie des
dépenses générées par l'épidémie de
fièvre aphteuse, sous forme d'une avance de 400 millions d'euros
accordée aux Etats membres sur leur remboursement
26(
*
)
. Le bilan complet des dépenses engagées
par l'Union pour atténuer les conséquences des crises animales de
2001 ne pourra toutefois être établi q'une fois l'exécution
de l'exercice 2002 achevée, dans la mesure où nombre
d'opérations sont encore financées sur cet exercice. L'exercice
2002 paraît confirmer la tendance à la surestimation des
dépenses de marché (en particulier dans le secteur de la viande
bovine, que la détérioration du secteur laitier compensera
toutefois partiellement par des dépenses supplémentaires pour
191 millions d'euros), qui d'après les estimations de la Commission
de juillet dernier était de l'ordre de 1,3 milliards d'euros, mais
les crédits du second pilier relatif au développement rural
devraient être bien consommés.
Les surestimations de crédits sont assez largement tributaires des
évaluations et méthodes de gestion des administrations nationales
et régionales. A ce titre, la Cour des comptes européenne a
souligné dans son rapport sur l'exercice 2001 que les dépenses
agricoles sont «
affectées de manière significative
par des erreurs dans les déclarations présentées par les
exploitants
».
Ce phénomène de passager
clandestin est bien connu (surdéclarations de superficie ou de
troupeaux) mais continue de se manifester, faute de contrôles et de
sanctions efficaces.
Initiatives et débats actuels sur la PAC
La PAC,
traditionnellement considérée comme un
secteur communautaire
« à part »
27(
*
)
,
a connu des avancées majeures au cours des derniers mois, et demeure au
centre des débats entre les principaux Etats membres et du cadre
financier élaboré dans la perspective de l'élargissement.
La réforme de 1999 comporte deux volets qui contribuent à
réinsérer quelques mécanismes de marché dans le
dispositf
: une réforme des organisations communes de
marché et un volet structurel consistant en une baisse des prix
d'intervention dans les trois principaux secteurs concernés
(céréales, viande et lait), compensée par une
revalorisation des aides au revenu, un renforcement de la politique de
développement rural, et l'instauration des deux nouveaux
mécanismes de réorientation des aides directes que sont
l'écoconditionnalité et la modulation des aides (en fonction de
trois critères : l'emploi, la richesse de l'exploitation, et le
total d'aides reçues).
La Commission a adopté le 10 juillet 2002 le principe d'une
« revue à mi-parcours » de la PAC
, afin de
pousser à son terme la logique de la réforme de 1999 selon les
axes suivants : découplage total des aides directes de la
production, baisse des prix d'intervention, bilan des quotas laitiers et
renforcement de la politique de développement rural
. La France a
exprimé son opposition à ce projet, qui aboutirait selon elle
à une véritable réforme de la PAC dès 2004
, et
non pas en 2006 ainsi que le prévoyaient les accords de Berlin. Cette
position se heurte à celle des principaux pays contributeurs nets, au
premier rang desquels l'Allemagne et le Royaume-Uni, qui souhaitent amender la
PAC dès aujourd'hui et prônent la dégressivité
temporelle des aides directes.
Le président Jacques Chirac et le chancelier allemand Gerhard
Schröder sont cependant parvenus à un accord inattendu le 24
octobre
- permettant notamment de lever les blocages aux discussions
budgétaires sur l'élargissement - qui prévoit le maintien
des aides directes jusqu'en 2006 (et donc l'absence de réforme de la PAC
d'ici cette date), assorti d'un versement partiel et progressif aux nouveaux
pays adhérents dès 2004, puis la stabilisation, entre 2007 et
2013, des dépenses agricoles réelles (ie. une progression au
rythme de l'inflation) au plafond prévu pour 2006 pour une Europe
à 25, soit 46,3 milliards d'euros constants. Les dépenses de
développement rural ne sont cependant pas incluses dans ce dispositif,
ce qui est loin d'être négligeable, considérant notamment
la proposition de la Commission de leur transférer 20% des mesures de
marché. Cet accord prévoit également que l'approche des
dépenses agricoles serait
globalisée
, c'est-à-dire
étendue aux actions structurelles et à la compensation
britannique, et que les deux pays coordonneraient leurs positions dans le cadre
des négociation du cycle commercial de Doha L'accord franco-allemand est
en tout état de cause
tactiquement important
, dans la mesure
où le fonctionnement des marchés agricoles se décide
à la majorité qualifiée.
Le 25 octobre, le Conseil européen de Bruxelles a
confirmé ces
dispositions
et précisé la mise en oeuvre des
paiements
directs par paliers aux nouveaux Etats membres
(cf. encadré
correspondant), qui ne devraient pas bénéficier du régime
« petits agriculteurs ». Les pays qui avaient émis
des réserves (notamment les Pays-Bas et la Grande-Bretagne) se sont
finalement ralliés à l'accord en obtenant une concession :
la limitation à 1% par an de la progression des dépenses
agricoles à partir de 2006, afin de tenir compte de l'inflation, au lieu
de 1,5 % comme présenté dans une première version.
Cette norme aboutirait à un montant nominal de 48,6 milliard
d'euros en 2013.
Si le calendrier initial des propositions de réforme de la Commission
paraît désormais ajourné, leur contenu, et en
particulier le principe de la dissociation des aides au revenu et de la
production, est toujours sujet à discussions
. Le débat
devrait être moins tendu et la France plus réceptive à
présent que Paris a obtenu des concessions sur le cadre
budgétaire global, mais les positions française et britannique
demeurent difficilement conciliables. Les Pays-Bas ont en outre repris à
leur compte la proposition allemande originelle (diminution des aides directes
de 2 % par an à compter de 2004) et défendent le principe
d'un « phasing out » (réduction des dépenses
agricoles globales) proportionné au « phasing in »
de l'octroi progressif aux nouveaux Etats membres. Enfin les parties prenantes
devront s'assurer de la compatibilité du nouveau cadre avec les accords
de libéralisation du commerce conclus à Doha fin 2001, qui
prévoient que les aides directes devront prendre fin en 2005.
C. LES DÉPENSES D'ACTIONS STRUCTURELLES SONT CONFORMES AU CADRE PLURIANNUEL, EN DÉPIT D'UNE EXÉCUTION TRÈS INSUFFISANTE
1. Le cadre financier et réglementaire de l'actuelle programmation
Avec un budget total de 213 milliards d'euros, l'enveloppe déterminée à Berlin pour la période 2000-2006 présente, à structure constante (c'est-à-dire hors développement rural), une progression de 6,5 % par rapport à la programmation 1994-2000 .
Perspectives financières de 2000 à 2006 |
|||||||
Engagements (millions d'euros) |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
Fonds structurels |
29 430 |
28 840 |
28 250 |
27 760 |
27 080 |
27 080 |
26 660 |
Fonds de cohésion |
2 615 |
2 615 |
2 615 |
2 615 |
2 515 |
2 515 |
2 510 |
Total |
32 045 |
31 455 |
30 865 |
30 375 |
29 595 |
29 595 |
29 170 |
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
|
|
|
|
|
La
réforme adoptée en 1999 s'articule autour de trois axes :
-
une concentration des aides sur les territoires souffrant des handicaps
les plus marqués
: réduction de sept à
trois
28(
*
)
du nombre d'objectifs et de la
couverture de population éligible à chacun d'entre eux,
augmentation de l'intensité de l'aide par habitant pour les
régions éligibles. Des programmes d'initiative communautaire
(PIC) interviennent en complément de ces objectifs et financent des
actions revêtant un intérêt particulier pour la
Communauté
29(
*
)
, pour une enveloppe
budgétaire s'élevant à 5,4 % du total des fonds
structurels sur la période de programmation. Les mesures de
développement rural ont quant à elles été
transférées sur la rubrique 1 du budget communautaire ;
-
une tentative de simplification de la mise en oeuvre des fonds
:
introduction du concept de « complément de
programmation », règles d'engagements annuels automatiques
(après une avance initiale en 2000 et 2001 de 7 % du total du
programme) et de dégagement d'office (également connue sous le
nom de « règle n+2 ») des crédits non
engagés dans les deux années suivant celle de leur rattachement.
Le dégagement d'office doit s'appliquer pour la première fois au
31 décembre 2002, et contraint les Etats membres à assurer une
gestion et un suivi plus attentifs des projets ;
- un
renforcement des procédures de contrôle et
d'évaluation
: responsabilité accrue des Etats membres
dans le suivi et la mise en oeuvre des programmes, possibilité de
sanctions financières forfaitaires en cas de mauvaise gestion.
2. Une mise en oeuvre peu satisfaisante que le projet de budget pour 2003 n'intègre guère
Le projet de budget du Conseil pour 2003 est conforme au cadre défini à Berlin avec 33 968 millions d'euros en crédits d'engagement, soit une hausse de 0,4 %, et 33 013 millions d'euros en crédits de paiement, en augmentation de 2,6 %.
Budget 2002 et projet de budget 2003 |
|||||||||
|
Exécution 2001 |
Budget 2002 |
Projet Conseil 2003 (1 ère lecture) |
Projet Parlement (1 ère lecture) |
Ecart Parlement 2003/budget 2002 |
||||
(millions d'euros) |
CE |
CP |
CE |
CP |
CE |
CP |
CE |
CP |
CP |
Objectif 1 |
26 203 |
13 789 |
21 330 |
18 818 |
21 577 |
19 367 |
21 577 |
19 724 |
4,8% |
Objectif 2 |
6 264 |
3 138 |
3 730 |
4 360 |
3 652 |
4 406 |
3 652 |
4 973 |
14,1% |
Objectif 3 |
3 762 |
1 630 |
3 646 |
3 360 |
3 719 |
3 696 |
3 719 |
3 696 |
10,0% |
Pêche |
173 |
116 |
169 |
380 |
172 |
506 |
172 |
536 |
41,1% |
PIC |
1 434 |
1 701 |
1 860 |
2 327 |
1 866 |
2 280 |
1 866 |
2 319 |
-0,3% |
Assistance technique |
205 |
98 |
144 |
245 |
143 |
180 |
143 |
183 |
-25,3% |
Reconversion pêche |
170 |
39 |
79 |
27 |
90 |
130,8% |
|||
Fonds de cohésion |
3 125 |
1 983 |
2 789 |
2 600 |
2 839 |
2 500 |
2 839 |
3 000 |
15,4% |
TOTAL |
41 166 |
22 455 |
33 838 |
32 129 |
33 968 |
33 014 |
33 995 |
34 521 |
7,4% |
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 et document du Parlement européen |
|
|
|
Les
crédits d'engagement correspondent aux plafonds décidés
à Berlin (qui constituent des objectifs de dépense),
actualisés en fonction de l'inflation, et sont augmentés de
1 178 millions d'euros, suite à
l'adaptation des perspectives
financières
qui prévoit la rebudgétisation, sur la
période 2002-2006, des 6,1 milliards d'euros de crédits du
seul objectif 2 non consommés en 2000 et non reportés en 2001.
Les crédits de paiement serviront pour leur part à couvrir :
- l'apurement des engagements des années antérieures n'ayant pas
donné lieu à paiement, dont le montant total est
évalué à 16,7 milliards d'euros à la fin 2001
au titre des seuls fonds structurels. Un montant de 7,77 milliards d'euros
est prévu en 2003 pour payer le « reste à
liquider » des programmes 1994-1999 ;
- les remboursements correspondant aux mesures engagées sur la nouvelle
programmation pour un montant de 22,66 milliards d'euros (hors fonds de
cohésion).
Par rapport à l'APB de la Commission, la diminution de 525 millions
d'euros des crédits de paiement globaux décidée par le
Conseil tient compte des mauvaises exécutions successives, mais est
susceptible d'être limitée en budget rectificatif. Le Conseil a
également refusé la proposition de la Commission visant à
utiliser l'instrument de flexibilité pour un montant de 27 millions
d'euros en vue de financer la restructuration de la pêche espagnole et
portugaise, mais en confirmant qu'une solution serait trouvée d'ici la
fin 2002. La requête de la Commission a été
réintégrée dans le budget par le Parlement, qui a
également sollicité une hausse de 12,9 % des crédits
de paiement de l'objectif 2 par rapport à la proposition du Conseil.
La modération budgétaire de ce dernier est toutefois minime au
regard de l'ampleur de la sous-exécution des crédits de paiement
en 2001 et 2002
, comme l'indique le tableau
ci-après :
Exécution des programmes structurels en 2000 et 2001 |
||||
|
2000 |
2001 |
||
(millions d'euros) |
Taux d'exécution des crédits de paiement |
Reste à liquider (milliards d'euros) |
Taux d'exécution des crédits de paiement |
Reste à liquider (milliards d'euros) |
Programmes 1994-1999 |
91% |
23,4 |
66% |
17,24 |
Programmes 2000-2006 |
56% |
9,54 |
70% |
32,92 |
TOTAL |
79,4% |
32,9 |
68,6% |
50,16 |
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
|
|
|
Le
niveau de consommation des crédits à fin juillet de cette
année laissait de surcroît apparaître un retard par rapport
à la même période de l'année 2001 (38 % contre
28 %), ce qui laisse augurer une nouvelle croissance du reste à
liquider, à moins qu'un rattrapage conséquent ne soit
effectué au second semestre.
De manière générale,
la résorption du reste
à liquider sur les programmes antérieurs à 1999 se
poursuit, mais moins rapidement que prévue
30(
*
)
. La programmation 2000-2006 connaît pour sa
part un démarrage très lent
: si les nouvelles
règles de gestion (engagement automatique et dégagement d'office)
permettent une bonne exécution des crédits d'engagement
(99,5 % en 2001), le rythme de consommation des crédits de paiement
ne s'est guère amélioré, et le reste à liquider a
augmenté de 245 %. Cette situation s'explique principalement par
des priorités mal identifiées, des lourdeurs de gestion et une
mobilisation parfois insuffisante des partenaires locaux. Le gouvernement
français a donc mis en place en juillet 2002 des mesures tendant
à la simplification de la gestion des fonds structurels et à la
redynamisation des programmes.
D. LES DÉPENSES LIÉES AUX POLITIQUES INTERNES
1. Diversité et dispersion des politiques intérieures
Initialement orientée vers l'objectif de
réalisation et d'amélioration du fonctionnement du marché
intérieur, la rubrique du budget communautaire consacrée aux
politiques internes a vu son champ d'intervention s'étendre au rythme de
l'accroissement de l'Union, et semble souvent se situer à la
lisière du principe de subsidiarité que la Commission a
elle-même promu.
Cette rubrique présente ainsi la particularité de financer une
grande diversité d'actions, donnant parfois l'impression d'un
« mille-feuilles » communautaire, dont les moyens demeurent
limités par rapport aux interventions publiques nationales. L'examen de
la justification de ces actions est néanmoins guidé par des
principes figurant dans l'accord interinstitutionnel du 6 mai 1999 :
adoption préalable d'un acte juridique communautaire pour
l'exécution des crédits, plafonnement des crédits
finançant des projets pilote (32 millions d'euros sur deux
exercices), inscription sur uniquement trois exercices budgétaires
successifs des crédits d'actions préparatoires à de
futures propositions, et respect par le Conseil et le Parlement des montants de
référence inscrits dans les programmes adoptés en
codécision.
Alors que l'essentiel de la rubrique (71,4 % dans le projet de budget pour
2003) est consacré aux deux politiques prioritaires que constituent la
recherche
(4 055 millions d'euros de crédits
d'engagement) et les
réseaux transeuropéens
(transports,
communication et énergie pour 710 millions d'euros de
crédits d'engagement),
28,6 % des crédits assurent le
financement de mesures distinctes dans une vingtaine de domaines
différents
(éducation et formation, marché de
l'emploi, marché intérieur, environnement, industrie,
énergie, justice etc.), au sein desquels l'Europe de la connaissance
constitue un axe transversal majeur.
Depuis 1999, les principaux programmes suivants ont été
adoptés ou font l'objet d'une négociation :
- programme cadre pour les intérêts et la santé des
consommateurs : 112,5 millions d'euros sur 1999-2003 ;
- « culture 2000 » : 167 millions d'euros sur
2000-2004 ;
- LIFE III (environnement) : 640 millions d'euros sur
2000-2004 ;
- Media plus (audiovisuel) : 350 millions d'euros sur 2001-2005 ;
- programme cadre énergie : 170 millions d'euros sur 1998-2002, en
cours de renégociation pour 2003-2006 ;
- programme « pour l'entreprise et l'esprit
d'entreprise », adopté en 2001 pour remplacer les programmes
PME et « Initiative emploi », et doté de 450
millions d'euros pour 2001-2005.
Le sixième programme cadre de recherche et développement (PCRD)
Les
crédits inscrits pour 2003 correspondent à la
première
année de mise en oeuvre du sixième PCRD
, adopté le 3
juin 2002 pour la période 2003-2006, avec une dotation globale de
17,5 milliards d'euros.
Les priorités thématiques du nouveau programme sont les
technologies de l'information et les nanosciences (3 625 millions
d'euros), la génomique et les biotechnologies (2 255 millions
d'euros), le développement durable et les changements climatiques
(2 120 millions d'euros), le programme cadre Euratom (1 230
millions d'euros) et l'aéronautique et l'espace (1 075 millions
d'euros). Un volant innovant d'appui aux infrastructures de recherche a
également été renforcé (655 millions d'euros), et
1 230 millions d'euros sont prévus pour des activités
spécifiques couvrant un champ de recherche plus vaste (recherche des
PME, coopération internationale). Le programme nucléaire attache
une importance particulière à la sûreté et comprend
un volet « fusion », totalement intégré
à l'échelle européenne, et un volet
« fission » qui accorde la priorité à la
gestion des déchets et à la radioprotection.
De nouveaux instruments font évoluer les
possibilités de
coopération entre laboratoires et entreprises de plusieurs pays en vue
de créer un véritable « espace européen de
recherche »,
décidé au conseil de Lisbonne de mars
2000, financé à hauteur de 2,6 milliards d'euros. Ils se
traduisent par l'appel systématique à l'initiative des acteurs
regroupés dans des structures de type réseaux d'excellence
(destinés à fédérer les compétences
multinationales sur le long terme) ou projets intégrés
(conçus pour déboucher, à moyen terme, sur des
applications et produits), afin d'exécuter des programmes communs de
recherche et non plus de multiples projets individualisés. L'Union
pourra également cofinancer des programmes lancés par certains de
ses Etats membres.
Les réseaux transeuropéens (RTE)
Les
réseaux transeuropéens
s'appliquent à trois
domaines : transports, énergie et télécoms
, les
premiers regroupant 91% de l'enveloppe globale de 4 600 millions d'euros
allouée pour la période 2000-2006 (à comparer aux
2 345 millions d'euros alloués pour 1995-1999). Les réseaux
de télécoms ont connu une avancée en 2002 avec l'accord
sur le futur programme européen de radionavigation par satellite,
baptisé
Galiléo
et destiné à concurrencer le
système américain GPS. Le lancement de l'entreprise commune prend
toutefois du retard, en raison des difficultés rencontrées au
sein de l'Agence spatiale européenne pour finaliser les contributions
respectives des pays participants. Avec 137 millions d'euros, la France
financerait en effet le quart de l'enveloppe, soit un taux supérieur
à son taux de contribution communautaire (17,5 %), mais plus
conforme à ses capacités de recherche spatiale. Elle a toutefois
proposé que le taux des quatre principaux contributeurs (France,
Grande-Bretagne, Allemagne, Italie) soit identique à 17,5%. L'ensemble
du financement fait toujours l'objet de négociations, qui doivent
notamment tenir compte des retombées industrielles.
Le programme, constitué de trois phases (développement de 2002
à 2005, déploiement des satellites en 2006-2007, puis
exploitation opérationnelle), doit être géré
à partir de 2006 par un consortium privé, après appel
d'offres lancé par l'entreprise commune Galiléo. Le coût
global du programme est estimé à 3,4 milliards d'euros.
La première phase (1,1 milliards d'euros) est financée
à parité par le budget des politiques internes communautaires et
par l'Agence spatiale européenne (qui est un établissement public
intergouvernemental), et la seconde phase de déploiement devrait
être financée majoritairement par le secteur privé, le
budget communautaire ne devant contribuer que pour un tiers.
L'« Agenda 2000 » a prévu une augmentation
substantielle, de 11,3 % en euros constants (soit une hausse annuelle
moyenne de 1,8 %), des plafonds de dépenses sur la période
2000-2006, notamment pour tenir compte du renforcement de certaines politiques
internes (justice) induit par l'entrée en vigueur du Traité
d'Amsterdam.
2. Principales orientations du budget 2003
Pour 2003, les politiques internes bénéficieraient de crédits de paiement pour un montant de 6 112 millions d'euros (soit une diminution de 0,7 %) tandis que les crédits d'engagement atteindraient 6 674 millions d'euros (soit une augmentation de 1,8 %) . Le Conseil a préservé une petite marge sous plafond de 122 millions d'euros, contre 81 millions d'euros dans l'APB de la Commission, qui devrait permettre le financement d'éventuels nouveaux programmes (notamment dans le cadre de la réforme de la politique commune de la pêche) et de faire face aux augmentations que pourrait décider le Parlement, qui statue en dernier ressort sur ces dépenses et a déjà indiqué ses priorités (développement économique, santé, sécurité et e-learning). Les propositions du Parlement représentent une hausse de 1,9 % des crédits de paiement par rapport au projet du Conseil, avec un accent particulier mis sur les technologies de l'information, l'énergie, la justice et l'emploi.
Budgets 2002 et 2003 des politiques internes |
||||||||||
|
Exécution 2001 |
Budget 2002 |
Projet Conseil 2003 |
Projet Parlement (1ère lecture) |
Ecart Parlement 03/budget 02 |
Part de chaque poste (CE Parlement) |
||||
(millions d'euros) |
CE |
CP |
CE |
CP |
CE |
CP |
CE |
CP |
CP |
|
Actions agricoles |
50 |
79 |
55 |
61 |
42 |
64 |
42 |
64 |
4,9% |
0,6% |
Actions régionales |
15 |
15 |
15 |
15 |
15 |
15 |
15 |
15 |
0,0% |
0,2% |
Transport |
23 |
15 |
29 |
26 |
47 |
36 |
54 |
37 |
42,3% |
0,7% |
Pêche et mer |
52 |
44 |
65 |
60 |
70 |
64 |
70 |
64 |
6,7% |
1,0% |
Education et formation |
582 |
568 |
523 |
523 |
551 |
511 |
563 |
516 |
-1,3% |
8,1% |
Culture et audiovisuel |
131 |
97 |
117 |
126 |
116 |
102 |
118 |
103 |
-18,3% |
1,7% |
Information |
104 |
94 |
114 |
102 |
90 |
86 |
117 |
108 |
5,9% |
1,3% |
Social |
149 |
122 |
165 |
148 |
178 |
160 |
188 |
162 |
9,5% |
2,6% |
Energie |
63 |
35 |
33 |
35 |
40 |
36 |
48 |
48 |
37,1% |
0,6% |
Contrôle nucléaire |
18 |
18 |
18 |
18 |
19 |
19 |
19 |
19 |
5,6% |
0,3% |
Environnement |
213 |
156 |
196 |
141 |
230 |
203 |
237 |
207 |
46,8% |
3,4% |
Consommateurs |
21 |
19 |
23 |
20 |
23 |
20 |
23 |
20 |
0,0% |
0,3% |
Reconstruction |
3 |
3 |
0,9 |
0,9 |
0,6 |
0,6 |
0,6 |
0,6 |
-33,3% |
0,0% |
Marché intérieur |
142 |
127 |
185 |
167 |
196 |
174 |
208 |
183 |
9,6% |
2,9% |
Industrie |
0 |
0 |
0 |
62 |
0 |
0 |
0 |
0 |
-100% |
0,0% |
Emploi et innovation |
133 |
111 |
105 |
129 |
103 |
129 |
115 |
142 |
10,1% |
1,5% |
Statistiques |
35 |
33 |
34 |
32 |
35 |
32 |
35 |
32 |
0,0% |
0,5% |
Réseaux |
655 |
482 |
677 |
601 |
710 |
662 |
725 |
679 |
13,0% |
10,5% |
Justice |
125 |
86 |
143 |
136 |
146 |
144 |
154 |
153 |
12,5% |
2,1% |
Lutte contre la fraude |
4 |
6 |
6 |
5 |
7 |
7 |
7 |
7 |
40,0% |
0,1% |
Recherche |
4 184 |
3 196 |
4 055 |
3 752 |
4 055 |
3 650 |
4 055 |
3 674 |
-2,1% |
59,7% |
Total |
6 702 |
5 306 |
6 558 |
6 160 |
6 674 |
6 115 |
6 794 |
6 234 |
1,2% |
|
Marge sous plafond |
0 |
122 |
3 |
|||||||
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 |
|
|
|
|
|
|
|
|
Il
convient de relever dans le projet du Conseil une hausse de plus de 10 %
des crédits de paiement des réseaux transeuropéens de
transport,
l'accent étant mis sur les infrastructures
transfrontalières dans les régions voisines des pays
candidats
, et une hausse de 44 % des crédits relatifs à
l'environnement. Les programmes Socrates (éducation), Jeunesse et
Leonardo (formation professionnelle) bénéficient également
de hausses substantielles, leur enveloppe budgétaire globale
étant passée de 1 713 millions d'euros pour la
période 1995-1999 à 3 520 millions d'euros pour la
programmation 2000-2006.
Le Conseil a en outre proposé le 18 septembre 2002, après
les dramatiques inondations qui ont affecté le centre de l'Europe, la
création d'un
Fonds de solidarité en faveur des régions
européennes sinistrées à la suite d'une catastrophe
naturelle, technologique ou environnementale majeure
31(
*
)
, en vue d'aider l'Etat bénéficiaire
à réaliser des actions de première nécessité
(et non de reconstruction à long terme). Intégrés en
budget rectificatif et supplémentaire au budget 2002, les crédits
du Fonds sont répartis entre les rubriques 3 (politiques internes) et 7
(pré-adhésion, pour les versements à la République
tchèque), pour un total de 728 millions d'euros
32(
*
)
. Le Fonds n'est pas abondé dans le projet de
budget pour 2003, dans la mesure où il a vocation à faire face
à des dépenses urgentes et imprévisibles,
budgétées en cours d'exercice.
Comme pour d'autres rubriques budgétaires,
les propositions
budgétaires ne tiennent pas suffisamment compte du niveau
d'exécution des programmes
. La sous-consommation des crédits
de paiement a été un peu plus marquée en 2001 (82 %)
qu'en 2000 (84 %) - en particulier sur les lignes recherche et
réseaux transeuropéens - pour un montant global de
1,2 milliard d'euros, et le taux d'engagement a été de
93 % en 2001 (92 % en 2000). Les résultats disponibles
à la fin du premier semestre 2002 laissent cependant espérer un
progrès.
E. LES DÉPENSES LIÉES AUX ACTIONS EXTÉRIEURES
1. Des priorités mal établies et des actions parfois redondantes avec celles des Etats membres
Ces
actions sont théoriquement complémentaires de celles
menées par les Etats membres, et concernent quatre grands domaines :
- des programmes
d'aide humanitaire d'urgence et d'aide alimentaire
, qui
représentent environ 19 % de l'ensemble des dépenses ;
- des programmes de
coopération technique
,
spécialisés par zone géographique et représentant
la majeure partie des crédits (près de 74 %) ;
- des programmes de soutien dans des domaines
thématiques
(santé, droits de l'homme), se traduisant par des subventions et
versements à des fonds multilatéraux ;
- la
politique étrangère et de sécurité
commune
(gestion de crises), assez résiduelle avec 1 % des
crédits.
L'aide au développement
des pays ACP (Afrique, Caraïbes,
Pacifique) est en outre régie par l'Accord de Cotonou du 23 juin
2000
33(
*
)
, et financée hors budget par le
Fonds européen de développement. Au total les crédits
européens d'aide publique au développement représentent
moins des trois quarts des dépenses d'actions extérieures de
l'Union, alors que leur part était de 90 % en 1990. La
répartition de l'aide manifeste également le recul continu de la
part consacrée aux pays les moins avancés (un peu plus de
20 % des crédits, hors fonds multilatéraux), au profit des
pays à revenu intermédiaire et des Balkans.
Le large spectre des interventions communautaires témoigne d'une
hésitation
entre la volonté de concentrer les actions de
l'Union sur son voisinage (Méditerranée et Balkans) et le souhait
de répondre à la problématique mondiale du
développement.
Il en résulte un certain saupoudrage et des
articulations incertaines avec l'aide des pays membres
. Les outils
d'intervention de l'Union se sont en effet considérablement
étoffés (subventions aux ONG, aides d'urgence, coopération
technique...) et tendent à se superposer aux interventions nationales,
qui utilisent des canaux similaires. Les contributions aux fonds
multilatéraux s'additionnent ainsi à celles émanant des
budgets nationaux, le soutien à l'Afghanistan reçoit des
versements tant communautaires que des Etats membres, et les réseaux de
délégations européennes et nationales coexistent sur le
terrain sans véritable complémentarité ni concertation.
Votre rapporteur estime que les incohérences flagrantes de l'aide
extérieure au sein de l'Union plaident en faveur d'une réflexion
approfondie sur la répartition des compétences et interventions
entre les échelons communautaire et national, dont la Commission ne
pourra faire l'économie à moyen terme.
Considérant la
vocation et la taille critique de l'Union européenne, il serait sans
doute souhaitable qu'elle se concentre à l'avenir sur
trois
volets
: les interventions dans son périmètre
géographique proche, les actions d'urgence et le financement de biens
publics globaux (projets d'aide au développement de grande envergure,
plutôt que des projets plus réduits qui relèvent davantage
de l'aide bilatérale).
Cette réflexion de fond doit être
menée conjointement avec l'accélération de la
modernisation déjà amorcée des procédures de
gestion
, rendue hautement nécessaire par l'importance parfois
confondante des « restes à liquider », en
particulier sur les septième et huitième FED.
2. Au-delà des crédits budgétaires, la nécessaire réforme de la gestion
Le projet de budget pour 2003 du Conseil Ecofin prévoit une augmentation des crédits d'engagement de 1,8 % avec 4 891,9 millions d'euros, et une quasi stabilité des crédits de paiement (+ 0,3 %) avec 4 680,9 millions d'euros . Le Conseil a renforcé de 20 millions d'euros la marge disponible sous plafond, afin de préserver les moyens de répondre à d'éventuelles crises en 2003. Cet aménagement ne remet toutefois pas en cause les priorités exprimées par la Commission dans son APB, en particulier la poursuite du programme pour la reconstruction de l'Afghanistan et l'aide aux pays voisins (+ 81 millions d'euros dans l'APB), un abondement supplémentaire du Fonds mondial pour la santé de 35 millions d'euros, et une hausse de 28 millions d'euros de l'aide humanitaire d'urgence. Le Conseil a cependant majoré de 7,5 millions d'euros l'augmentation de la dotation de la PESC par rapport à celle proposée dans l'APB, pour une hausse globale de 58 % des crédits d'engagement, afin de mettre en place le potentiel opérationnel de l'Union dans la gestion civile des crises 34( * ) , décidé au sommet de Laeken des 14 et 15 décembre 2001. Les programmes d'assistance destinés aux Balkans et à la Méditerranée concentrent 34 % des crédits d'aide extérieure (44 % en y incluant l'Europe orientale).
Budget 2002 et projet de budget 2003 des actions extérieures |
||||||||||
|
Exécution 2001 |
Budget 2002 |
Projet Conseil 2003 |
Projet Parlement 2003 |
Ecart Parlement 03/budget 02 |
Part de chaque poste (CE Parlement) |
||||
(millions d'euros) |
CE |
CP |
CE |
CP |
CE |
CP |
CE |
CP |
CP |
|
Aide alimentaire |
461 |
484 |
455 |
421 |
455 |
401 |
453 |
447 |
6,2% |
9,0% |
Aide humanitaire |
523 |
561 |
442 |
442 |
470 |
470 |
469 |
469 |
6,1% |
9,3% |
Asie |
408 |
382 |
488 |
465 |
557 |
475 |
563 |
483 |
3,9% |
11,2% |
Amérique latine |
300 |
152 |
347 |
218 |
324 |
292 |
337 |
304 |
39,4% |
6,7% |
Afrique australe |
121 |
99 |
125 |
149 |
127 |
128 |
127 |
153 |
2,7% |
2,5% |
Méditerranée |
935 |
581 |
761 |
597 |
640 |
520 |
640 |
520 |
-12,9% |
12,7% |
Moyen-Orient |
93 |
72 |
106 |
92 |
106 |
92 |
27,8% |
2,1% |
||
BERD |
0 |
8,4 |
0 |
8,4 |
0 |
8,4 |
0,0% |
0,0% |
||
Europe orientale et Mongolie |
448 |
423 |
474 |
543 |
490 |
491 |
507 |
515 |
-5,2% |
10,0% |
Balkans |
822 |
919 |
765 |
782 |
685 |
775 |
695 |
785 |
0,4% |
13,8% |
Autres actions de coopération |
808 |
588 |
420 |
411 |
447 |
437 |
554 |
570 |
38,7% |
11,0% |
Démocratie et droits de l'homme |
N.D. |
N.D. |
104 |
101 |
89 |
90 |
106 |
108 |
6,9% |
2,1% |
Accords de pêche |
N.D. |
N.D. |
193 |
196 |
194 |
199 |
194 |
199 |
1,5% |
3,8% |
Volet externe des pol. communautaires |
N.D. |
N.D. |
79 |
91 |
80 |
90,6 |
80 |
91 |
0,0% |
1,6% |
PESC |
33 |
29 |
30 |
35 |
47 |
50 |
34 |
40 |
14,3% |
0,7% |
Malte Chypre Turquie |
N.D. |
N.D. |
21 |
20 |
174 |
58 |
174 |
60 |
200,0% |
3,4% |
Total rubrique |
4 803 |
4 666 |
4 892 |
4 681 |
5 047 |
4 951 |
6,1% |
100,0% |
||
Marge sous plafond |
70 |
80 |
-75 |
|
|
|||||
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 et document du Parlement européen |
|
|
Le
Parlement s'est montré « volontariste » avec une
hausse des crédits de paiement de 5,8 %
par rapport au projet
du Conseil, induite notamment par d'importantes hausses sur les dotations au
profit de l'aide humanitaire, de l'Afrique australe et des actions diverses de
coopération. Le Parlement a en revanche fortement minoré
l'augmentation des crédits de la PESC souhaitée par la Commission
et le Conseil.
Bien que le taux global de paiement (CP/CE) ait progressé de
10 points (pour s'établir à 87 %) entre 2000 et 2001,
le taux global d'exécution des actions extérieures a
reculé à 86,2 % en 2001, après 91,4 % en 2000.
Il en est résulté une augmentation de 4,4 % des restes
à liquider
(en dépit de l'annulation de plus de
600 millions d'euros d'engagements dormants), qui avec 13 218
millions d'euros représentent pas moins du triple des crédits de
paiement exécutés en 2001... La situation est toutefois
contrastée selon les programmes et zones géographiques, puisque
les décaissements ont progressé sur les Balkans, l'Asie ou la
Méditerranée, et diminué sur l'Amérique latine ou
le programme TACIS. Ces différences de performance s'expliquent
principalement par le
mode de gestion des fonds
(le mode
déconcentré semble ainsi avoir un impact positif) et le choix des
instruments d'intervention
35(
*
)
.
Il apparaît que le niveau d'exécution ne reflète pas
encore pleinement la réforme de la gestion de l'aide extérieure
initiée en mai 2000 par la Commission selon trois axes
:
généralisation de la programmation, rationalisation du dispositif
institutionnel par la création en 2001 de l'office de coopération
EuropeAid, (toutefois dirigé par deux commissaires et non un seul) et
déconcentration de la gestion vers les délégations de
l'Union.
L'aide européenne en faveur de l'Afghanistan et des territoires palestiniens
Dans le
cadre de la conférence des donateurs qui s'est tenue à Tokyo les
21 et 22 janvier 2002
, l'Union européenne s'est engagée
à participer à hauteur d'environ 200 millions d'euros en 2002 au
plan de reconstruction de l'Afghanistan, et s'est donnée pour objectif
de mobiliser un milliard d'euros sur cinq ans
. Les engagements de
contributions nationales des Etats membres s'élèvent en outre
à 400 millions d'euros (dont 80 millions pour l'Allemagne et
27 millions pour la France), et les Etats-Unis ont confirmé une
participation de 296 millions d'euros en 2002 mais ont refusé tout
engagement ultérieur.
Les 155 millions d'euros de crédits inscrits dans le budget de
l'Union pour 2002 couvrent notamment la première phase du plan de
reconstruction (57 millions d'euros), l'aide humanitaire
(35 millions) et l'aide alimentaire (30 millions). Deux initiatives
supplémentaires de la Commission (proposition de mobilisation de tout ou
partie des crédits disponibles de la marge sous plafond de
70 millions d'euros de la rubrique 4) et du Conseil (renforcement de
25 millions d'euros des crédits humanitaires) permettront sans
doute de dépasser le montant initialement prévu de
200 millions d'euros
. Pour 2003, la Commission prévoit de
ramener l'effort européen à 170 millions d'euros
, la
diminution de l'aide humanitaire permettant une montée en charge du plan
de reconstruction.
L'aide en faveur des Palestiniens a démarré en 1971
avec
les premiers versements au profit de l'Office des Nations Unies pour le secours
des réfugiés palestiniens au Proche Orient (UNRWA), et a
été étendue à partir de 1981 par des versements
à des ONG. Après les accords d'Oslo de septembre 1993, une
conférence de donateurs a recueilli une promesse d'engagements de
2,4 milliards de dollars sur la période 1994-1998, dont
500 millions pour l'Union européenne (dons et prêts de la
BEI). Les engagements européens ont en réalité
approché les 800 millions d'euros entre 1994 et 1999, et l'Union a
renouvelé son engagement de 500 millions de dollars pour la
période 1999-2003.
Le projet de budget 2003 comprend plus de 200 millions d'euros de
crédits
destinés à financer un programme d'assistance
technique dans le cadre de MEDA (100 millions d'euros), le soutien au
processus de paix (46 millions d'euros), et l'UNRWA dans un cadre pluriannuel
(58 millions d'euros en 2003). Les deux premières actions prendront
la forme d'appuis budgétaires directs mais conditionnés à
l'Autorité palestinienne. Ces contributions peuvent également
être complétées par des crédits d'aide humanitaire
d'urgence (25 millions d'euros en 2002).
Source : « jaune » annexé au PLF 2003
F. LES AIDES DE PRÉ-ADHÉSION
Dans le
cadre de l'élargissement de l'Union européenne, trois programmes
de préadhésion, PHARE (aide institutionnelle), ISPA (instrument
structurel) et SAPARD (soutien agricole au développement rural) ont
été mis en place dans les pays d'Europe centrale et orientale
(PECO). Les partenariats d'adhésion (PA) et les programmes nationaux
(PN) pour l'adoption de l'acquis communautaire forment le cadre
général de ces instruments durant la période des
négociations.
Leur objectif général est de
favoriser la convergence des
économies de ces pays candidats
, de les aider à
intégrer l'acquis communautaire dans le respect des critères
d'adhésion définis à Copenhague, et de mettre en place les
structures nécessaires à la gestion des politiques communautaires
après leur adhésion. Les perspectives financières
établies en 1999 font état d'un budget annuel moyen de 3 120
millions d'euros sur la période 2000-2006, soit un total de 21 840
millions d'euros.
Les crédits d'engagement ont été fixés par la
Commission comme par le Conseil et le Parlement au plafond des perspectives
financières, soit un total de 3 386 millions d'euros, dans la
mesure où il s'agit de dépenses
« privilégiées
». Le Conseil a en revanche
substitué une baisse de 1,4 % à la progression des
crédits de paiement proposée par la Commission (10 %
initialement), afin de tenir compte de la sous-exécution des
crédits des programmes ISPA et SAPARD en 2001
(dont les taux
d'exécution ont été respectivement de 58 % et
7 %) et cette année. Le programme PHARE fait pour sa part l'objet
d'une augmentation de 1,7 % de ses crédits de paiement.
Le Parlement européen a sollicité une forte hausse de
27,3 %
(environ 700 millions d'euros) des crédits de paiement,
répartie sur les trois instruments avec un traitement
particulièrement favorable pour le programme PHARE.
Budget 2002 et projet de budget 2003 des aides de pré-adhésion |
||||||||||
|
Exécution 2001 |
Budget 2002 |
Projet Conseil 2003 |
Projet Parlement 2003 |
Ecart Parlement 03/budget 02 (CP) |
Part de chaque poste (CE Parlement) |
||||
(millions d'euros) |
CE |
CP |
CE |
CP |
CE |
CP |
CE |
CP |
||
Préadhésion agricole (SAPARD) |
540,0 |
30,5 |
555,0 |
370,0 |
564,0 |
342,9 |
564,0 |
592,9 |
60,2% |
16,7% |
Préadhésion structurelle (ISPA) |
1 079,9 |
203,3 |
1 109,0 |
704,4 |
1 129,0 |
667,5 |
1 129,0 |
817,5 |
16,1% |
33,3% |
PHARE |
1 616,5 |
1 159,8 |
1 664,0 |
1 520,6 |
1 693,0 |
1 547,0 |
1 693,0 |
1 846,0 |
21,4% |
50,0% |
TOTAL |
3 236,4 |
1 393,6 |
3 328,0 |
2 595,0 |
3 386,0 |
2 557,4 |
3 386,0 |
3 256,4 |
25,5% |
100,0% |
Marge sous plafond |
0,0 |
0,0 |
|
|||||||
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 et document du Parlement européen |
|
Les modalités de financement du programme ISPA devraient être prochainement réformées de manière à accroître la part de cofinancement apportée par les institutions financières internationales (BEI, BERD), et le mode de gestion des projets devrait également être davantage décentralisé. Cette évolution ne constitue cependant pas une garantie de meilleure exécution des crédits, considérant la faible consommation des crédits SAPARD en dépit de leur gestion totalement décentralisée.
Le programme PHARE
Créé en 1990, le programme PHARE est devenu en
juin
1998 l'instrument essentiel du soutien aux pays candidats et
représente aujourd'hui la moitié du budget de
pré-adhésion
. Son objectif est d'apporter une aide
financière et technique favorisant la création d'une
économie de marché viable dans les PECO. Ses principaux
objectifs, redéfinis pour la période 2000-2006, ont
été entièrement réorientés vers
l'adhésion et interviennent dans deux grands domaines :
- le renforcement des capacités institutionnelles (30 % de
l'enveloppe globale) ;
- l'aide à l'investissement (70 % de l'enveloppe) dans des secteurs
prioritaires tels que l'alignement sur les normes et pratiques communautaires,
le développement économique et social (en particulier les
infrastructures), les PME ou le développement régional.
La Communauté apporte des subventions ou cofinance des expertises et
jumelages institutionnels, des missions d'assistance technique, des formations
ou des travaux et fournitures liés à l'exécution des
projets. L'essentiel de la reprise de l'acquis communautaire s'effectue dans le
cadre de PHARE, via les aides institutionnelles que ce programme procure aux
administrations des pays bénéficiaires. L'enveloppe globale du
programme est de
10 920 millions d'euros pour la période
2000-2006
.
Source : « jaune » annexé au PLF 2003
G. LES DÉPENSES ADMINISTRATIVES
Les
dépenses administratives correspondent aux crédits de
fonctionnement des sept institutions de l'Union européenne :
Commission, Parlement, Médiateur, Cour de justice, Cour des comptes,
Comité économique et social et Comité des régions.
Leur montant est d'une importance comparable à celui des politiques
internes et des actions extérieures, et on constate une
forte
augmentation depuis une vingtaine d'années
, au rythme des
différents élargissements et de la création de nouvelles
institutions. Elles sont ainsi passées de 501,6 millions
d'écus en 1977 à 5 335 millions d'euros dans le projet de
budget 2003, soit une multiplication par plus de 10. Les effectifs ont
également connu une très forte progression, passant de
14 728 agents en 1977 à 32 182 en 2003.
Les dépenses de personnel
36(
*
)
(dont
70 % au titre des rémunérations et 30 % pour les
pensions) représentent environ les deux tiers du budget, le solde
étant consacré aux immeubles, matériels et dépenses
diverses de fonctionnement.
Les crédits ouverts en 2003 pour financer les dépenses
administratives atteignent 5.335 millions d'euros, en progression de
3,1 % par rapport à l'an dernier.
Les services de la Commission
concentrent les deux tiers des crédits.
Budget 2002 et projet de budget 2003 des dépenses administratives |
||||||||||
(millions d'euros) |
Effectifs 2002 |
Effectifs 2003 |
Ecart 2003/ 2002 |
Budget 2001 |
Budget 2002 |
APB Commission 2003 |
Projet du Conseil |
Projet du Parlement |
Ecart Parlement 03/budget 02 |
Part de chaque poste (Parlement) |
Partie A (hors pensions) |
2 598,9 |
2 699,6 |
2 828,0 |
2 775,0 |
2 761,6 |
2,3% |
51,5% |
|||
Pensions (toutes institutions) |
618,3 |
688,0 |
735,8 |
735,8 |
731,8 |
6,4% |
13,6% |
|||
Total Commission |
22 453 |
22 453 |
0,0% |
3 217,2 |
3 387,6 |
3 563,8 |
3 510,8 |
3 493,4 |
3,1% |
65,1% |
Parlement européen |
4 259 |
4 259 |
0,0% |
987,8 |
1 035,0 |
1 051,6 |
1 051,6 |
1 086,6 |
5,0% |
20,3% |
Conseil |
2 701 |
2 937 |
8,7% |
367,2 |
401,9 |
448,6 |
448,0 |
430,0 |
7,0% |
8,0% |
Cour de justice |
1 077 |
1 130 |
4,9% |
141,9 |
148,0 |
156,5 |
151,6 |
150,6 |
1,8% |
2,8% |
Cour des comptes |
575 |
589 |
2,4% |
73,4 |
84,8 |
79,8 |
77,4 |
77,1 |
-9,1% |
1,4% |
CES |
514 |
521 |
1,4% |
78,0 |
78,3 |
88,4 |
81,7 |
81,2 |
3,7% |
1,5% |
Comité des Régions |
250 |
250 |
0,0% |
34,9 |
36,4 |
43,0 |
39,1 |
39,0 |
7,1% |
0,7% |
Médiateur |
27 |
28 |
3,7% |
3,9 |
3,9 |
4,6 |
4,2 |
4,4 |
12,8% |
0,1% |
Contrôleur de données |
15 |
15 |
0,0% |
1,3 |
0,0 |
0,0 |
0,0 |
0,0% |
0,0% |
|
Total autres institutions |
9 418 |
9 729 |
3,3% |
1 687,1 |
1 789,6 |
1 872,5 |
1 853,6 |
1 868,9 |
4,4% |
34,9% |
TOTAL |
31 871 |
32 182 |
1,0% |
4 904,3 |
5 177,2 |
5 436,3 |
5 364,4 |
5 362,3 |
3,6% |
100% |
Marge sous plafond |
35,0 |
1,9 |
-55,3 |
16,5 |
18,7 |
|
||||
Source : "jaune" annexé au PLF 2003 et document du Parlement européen |
|
|
Le
coût de la préparation de l'élargissement a
concentré les enjeux de la négociation budgétaire
,
dans la mesure où la provision de 450 millions d'euros
prévue dans le cadre des perspectives de Berlin ne pourra intervenir
qu'en 2004. L'enjeu politique de l'élargissement a également
constitué un alibi pour les institutions et les a conduit à
solliciter une forte hausse de leur budget administratif et à se
dispenser de conduire les réformes de gestion susceptibles de
créer tout ou partie des marges de manoeuvre nécessaires.
La Commission avait proposé une augmentation de 5,4 % des
crédits (pensions incluses), ce qui impliquait un dépassement du
plafond de la rubrique 5.
Le Conseil s'est montré plus rigoureux en
insistant sur la nécessité de maintenir la progression dans la
limite du plafond, soit +3,5 %, et en modulant les dépenses en
fonction des besoins réels
. L'essentiel de l'effort porte sur les
dépenses de pré-élargissement, et les institutions
disposeront d'un budget total de 184 millions d'euros en 2003 pour
préparer l'accueil des nouveaux Etats membres (locaux,
interprétariat, recrutements, formation). Le projet de budget comporte
également la création de 311 nouveaux emplois, majoritairement au
profit du Conseil (236) et de la Cour de justice (53)
37(
*
)
.
Le Parlement européen a suivi la modération du Conseil
,
mais en privilégiant les crédits destinés à son
fonctionnement, au détriment de ceux du Conseil et de la Commission.
EXAMEN EN COMMISSION
Au cours
d'une séance tenue dans l'après-midi du
mercredi 13 novembre 2002, sous la présidence de M. Jean
Arthuis, président, la commission a examiné les crédits
des affaires européennes (article 33 du projet de loi de finances pour
2003), sur le rapport de M. Denis Badré, rapporteur spécial.
M. Denis Badré, rapporteur spécial, a en premier lieu fait
référence à la communication qu'il avait
présentée en juillet dernier, au nom de la
délégation du Sénat pour l'Union européenne, et
dans laquelle il portait un jugement assez négatif sur l'avant-projet de
budget présenté par la Commission européenne. Il
considérait en effet que l'augmentation apparemment modique des
crédits d'engagement et de paiement, sollicitée par la
commission, résultait en réalité plus d'un effet optique
que d'une volonté affirmée de modération
budgétaire. L'effet d'aubaine utilisé par la Commission reposait
notamment sur les crédits de la première année du
sixième Programme commun de recherche et développement (PCRD),
traditionnellement contenus en début de programmation, et sur la
consolidation de crédits affectés à la résorption
des crises conjoncturelles de l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB)
et de la fièvre aphteuse.
Il a également rappelé que la procédure actuelle du budget
européen n'était que partiellement démocratique, du fait
de la disjonction entre vote national des recettes et fixation communautaire
des dépenses, ne correspondait pas réellement au principe du
consentement à l'impôt, et tendait, via la problématique
médiatisée des retours nets, à nuire à
l'édification d'une véritable conscience communautaire. A cet
égard, il a estimé nécessaire de construire un budget
réellement européen, c'est-à-dire dont la part de
ressources purement communautaires, telles que les droits de douane, serait
plus importante.
Il a ensuite évoqué les principales caractéristiques du
budget des communautés pour 2003 et les apports du Conseil par rapport
à l'avant-projet de budget. Le Conseil a, comme à
l'accoutumée, réduit la hausse des crédits proposée
par la Commission, avec une progression de 0,9 % des crédits
d'engagement et de 1,4 % des crédits de paiement. Il a
rappelé que les Etats membres étaient coresponsables de
l'exécution de la majorité des programmes.
Il a en outre relevé que d'importants dysfonctionnements perduraient, en
particulier une programmation peu efficace et une exécution
désastreuse pour certaines politiques communautaires, au premier rang
desquelles les fonds structurels, avec un taux d'exécution de 69 %
et des restes à liquider s'élevant à 50 milliards
d'euros fin 2001, les actions extérieures, et les aides de
pré-adhésion (notamment le programme Soutien agricole de
préadhésion au développement rural -SAPARD- dont le taux
d'exécution n'était que de 7 % en 2001), bien que ces
dernières soient, il est vrai, difficiles à calibrer avec
précision. Il a ainsi considéré qu'au sein du budget
européen, le provisionnement massif tenait trop souvent lieu
d'abondement pour des politiques au contenu insuffisamment précis.
M. Denis Badré, rapporteur spécial, a également
déploré la dispersion excessive des crédits de politiques
internes, dont le saupoudrage tend in fine à nuire à la
perception de l'action européenne, et plaidé en faveur d'une
réorientation des crédits afférents aux réseaux
transeuropéens de transports vers des actions plus emblématiques,
telles que les percées alpines. La protection de l'environnement alpin
comme l'amélioration des liaisons routières et ferroviaires entre
les versants nord et sud de l'Europe constituent à l'évidence des
projets d'envergure européenne, et il s'agirait donc selon lui de
renverser la perspective du cofinancement, en accordant une part majoritaire
aux crédits européens.
Pour conclure, M. Denis Badré, rapporteur spécial, a
rappelé que ses critiques portaient plus sur la procédure et la
structure budgétaires que sur le fond et la légitimité des
politiques européennes, et qu'il était selon lui important de
continuer d'insister auprès des instances européennes sur les
carences du budget communautaire, sous peine de voir un Parlement national
prendre un jour l'initiative d'un refus de voter le prélèvement
sur recettes. Enfin, rappelant la nécessité d'une réforme
de la politique agricole commune, d'une meilleure exécution des
programmes et d'un cadre financier raisonnable en vue de
l'élargissement, ainsi que ses vives réserves sur cet article 33
du projet de loi de finances pour 2003, il a néanmoins recommandé
un vote favorable de la commission.
Sa présentation a été suivie d'un débat.
M. Philippe Marini, rapporteur général, s'est interrogé
sur l'ordre de grandeur des modifications apportées par le Parlement
européen au budget communautaire, puis évoquant le plaidoyer de
la commission en faveur de l'instauration d'un impôt européen, il
a requis l'opinion du rapporteur spécial sur la problématique des
ressources fiscales de l'Union européenne.
M. Denis Badré, rapporteur spécial, a indiqué que le
budget s'inscrivait dans une procédure de codécision entre le
Conseil et le Parlement, et qu'en moyenne le Conseil demandait une
réduction des crédits de 2 % par rapport à
l'avant-projet de la Commission, tandis que le Parlement recommandait une
hausse de 2 %. Il a également relevé que la ressource
budgétaire majeure avait progressivement glissé de la recette
assise sur la TVA vers celle assise sur le PNB, et qu'un vrai impôt
européen n'était concevable qu'au regard du transfert
intégral d'une compétence des Etats vers une autre personne
morale que serait l'Union, dans le cadre d'un budget communautaire autonome.
Puis, rappelant que l'essentiel des ressources communautaires était
à l'origine prélevé au niveau communautaire, et non de
celui des Etats membres, il a mis l'accent sur la nécessité de
susciter de vraies recettes européennes, et déploré que
l'Union prenne actuellement le chemin inverse, notamment par le biais d'une
« renationalisation » des ressources propres
traditionnelles. Enfin, répondant à une question de M. Jean
Arthuis, président, sur la part de ces ressources qui faisait
aujourd'hui l'objet d'une renationalisation par redistribution aux
Etats-membres, il a précisé que le taux des frais de perception
rétrocédés était passé cette année de
10 à 25 %.
M. Maurice Blin a ensuite souhaité connaître l'influence
réelle exercée par le Parlement européen dans la fixation
de la répartition entre grandes masses de dépenses, et
déplorant le fait que les Parlements nationaux ne procèdent pas
à un vote des ressources communautaires digne de ce nom, s'est
demandé si les parlementaires suédois et britanniques se
livraient à un contrôle plus fin de la dépense
européenne que leurs homologues français.
M. Jacques Oudin a évoqué le retard des réseaux
transeuropéens, notamment les difficultés du fret ferroviaire, et
considéré que ces réseaux étaient encore
envisagés selon une approche très nationale. Il a estimé
que la légitimité de l'intervention européenne ne
résidait pas dans la maîtrise d'ouvrage, qui devait rester le fait
des Etats membres, mais dans le financement de liaisons à la
rentabilité différée, et également dans la gestion
de certains réseaux, comme en témoigne le succès des
liaisons Thalys et Eurostar. Puis, faisant écho à une question de
M. Jean Arthuis, président, sur l'existence d'assiettes fiscales
potentiellement homogènes et non discordantes entre Etats, il a
mentionné le cas de la taxation des poids lourds supérieurs
à douze tonnes, qui fait l'objet de plusieurs réglementations
nationales (dont une actuellement à l'étude en Allemagne), et
qu'il serait sans doute opportun d'harmoniser et d'intégrer dans une
base fiscale européenne.
En réponse à ces observations, M. Denis Badré, rapporteur
spécial, a approuvé la proposition de M. Jacques Oudin, qui
pourrait selon lui faire l'objet d'une initiative française, et mis en
exergue l'exemple de la Confédération helvétique, dont la
politique fiscale en matière de transports s'inscrit dans une
démarche globale et combine efficacement les différents modes de
taxation, notamment pour financer des percées alpines. Puis il a
évoqué sa récente intervention lors de la
Conférence des organes spécialisés dans les affaires
communautaires (COSAC), durant laquelle il a rappelé avec force le
rôle des Parlements nationaux dans l'octroi des recettes communautaires,
et a indiqué que les parlementaires suédois et anglais se
livraient effectivement à un contrôle plus approfondi des
dépenses de l'Union. Il a enfin exposé que le Parlement
européen revêtait un rôle clair et politiquement lisible
dans l'évaluation et l'affectation régionale des fonds
structurels, et qu'il s'impliquait bien davantage dans le budget des politiques
internes que dans celui des actions extérieures.
La commission a alors adopté l'article 33 sans modification.
1
Lors de sa présentation du
rapport
annuel relatif à l'exercice 2001, le 5 novembre dernier, le
président de la Cour des comptes européenne a ainsi
souligné :
« Pour la deuxième année consécutive, un
excédent budgétaire élevé a été
enregistré.
Celui-ci a été supérieur à 15
milliards d'euros, soit 16 % du budget définitif
. Cet
excédent tient à l'annulation de crédits, qui
résulte principalement de retards dans l'exécution des actions
structurelles. (...) La gestion budgétaire se caractérise
également par une faible utilisation des crédits de paiement dans
certains domaines.(...) La Commission doit faire preuve d'une plus grande
rigueur, et se montrer plus réaliste dans ses prévisions
budgétaires. »
En outre, l'introduction générale du rapport annuel
précise :
«
Il n'existe pas de raison valable
de solliciter des ressources propres qui dépassent largement les besoins
pour l'année
.(...) La Commission repousse l'argument de la Cour selon
lequel il aurait fallu faire usage du mécanisme du budget rectificatif
et supplémentaire pour éviter des excédents
budgétaires trop élevés. Toutefois, les raisons
invoquées par la Commission ne sont pas suffisantes pour qu'elle puisse
échapper à la critique selon laquelle sa gestion
budgétaire manque de rigueur. »
2
Le président de la Cour des comptes européenne, dans
son intervention précédemment mentionnée, relève
ainsi :
«
S'agissant de la politique agricole commune, les
déclarations présentées par les
bénéficiaires des aides ne font apparaître aucune
amélioration par rapport aux années
précédentes
. La mise en oeuvre du système
intégré de gestion et de contrôle n'est toujours pas
achevée et, dans près de la moitié des Etats membres, le
système d'identification des bovins, obligatoire depuis 2000, n'a pas
été instauré. »
« En ce qui concerne les actions structurelles, l'audit a de nouveau
permis de détecter des paiements indus résultant de
déficiences des systèmes de contrôle et d'erreurs dans les
déclarations de dépenses présentées par les Etats
membres. La Cour s'inquiète des retards dans la mise en oeuvre, par les
administrations nationales, du dispositif de gestion et de contrôle pour
la prochaine période de programmation. »
3
La réforme de 1999 contraint les Etats membres à
visiter annuellement au moins 10% des organismes de producteurs et à
faire en sorte que leurs contrôles couvrent 30% de l'aide communautaire.
Or en France, certains programmes opérationnels ont été
approuvés sans visite préalable.
4
Comme en 2001, la Commission a proposé un
dépassement des perspectives financières, en arguant cette
année de la préparation de l'élargissement, qui l'a
conduite à demander 500 postes supplémentaires et les
investissements immobiliers nécessaires à l'accueil de dix
nouveaux commissaires au 1
er
janvier 2004.
5
La proposition de « compensations
budgétaires » pour les nouveaux adhérents émise
par la Commission n'a en particulier pas été retenue. Son
coût annuel avait été évalué à au
moins 600 millions d'euros, mais vraisemblablement sous-estimé.
6
A cet égard, l'introduction du rapport annuel de la Cour
pour l'exercice 2001 précise que « quiconque lira les rapports
de la Cour depuis qu'elle a commencé ses travaux sera frappé par
le nombre de fois où elle a dû répéter de
observations similaires concernant la nécessité
d'améliorer la gestion des fonds communautaires, à tous les
niveaux et dans tous les domaines du budget. »
7
La Cour mentionne dans son rapport 2001 :
« Dans le chapitre 2 (politique agricole commune), le processus de
certification des organismes payeurs ne permet pas d'apporter l'assurance que
les faits déclarés par les bénéficiaires dans leurs
demandes de paiement reflètent la réalité. »
8
« Le chapitre 4 (politiques internes) signale une
persistance d'erreur significatives résultant d'une
surdéclaration des dépenses par les contractants dans le domaine
des actions indirectes de recherche, en dépit d'une augmentation
considérable du nombre d'audits financiers réalisés par la
Commission en 2001. »
9
La réforme de l'administration de la Commission a
débuté en 2001
. Le plan d'action du Libre blanc a connu des
retards, et plusieurs dates butoir ont été reportées de
fin 2001 à fin 2002, en raison d'un calendrier initial trop ambitieux.
Du fait d'incohérences et de faiblesses persistantes, la Cour des
comptes européenne relève dans son rapport annuel pour 2001 que
« la Commission a pris des mesures importantes permettant de
clarifier les responsabilités et les modalités relatives à
l'obligation de rendre compte de la gestion des fonds communautaires. Par
ailleurs, la Commission a manifesté son engagement de mettre à
profit les résultats de cette première année en
présentant un plan d'action en 18 points pour porter remède aux
faiblesses détectées. »
10
Ces 29 champs d'activité sont : Affaires
financières et économiques, Entreprise, Concurrence, Emploi et
affaires sociales, Agriculture et développement rural, Energie et
transport, Environnement, Recherche directe, Recherche indirecte,
Société de l'information, Pêche, Marché
intérieur, Politique régionale, Fiscalité et Union
douanière,Education et culture, Media et communication, Santé et
protection du consommateur, Justice et affaires intérieures, Relations
extérieures, Commerce, Développement et relations avec les pays
ACP, Elargissement, Aide humanitaire, Lutte contre la fraude, Coordination et
conseil juridique, Administration, Budget, Audit, Statistiques, Pensions.
11
Excédent essentiellement imputable à d'importants
retards dans la mise en oeuvre des fonds structurels et des aides de
pré-adhésion.
12
La nouvelle décision, qui renforce la pondération
de la ressource PNB, n'est pas neutre pour la France puisque son taux de
contribution à cette ressource (17,3 %) est supérieur
à son taux de contribution aux ressources propres traditionnelles
(10,3 %).
13
Le régime de ressources propres a été mis en
place par la décision du Conseil du 21 avril 1970, puis modifié
successivement en 1985, 1988, 1994 et 2000.
14
Le nombre des objectifs de la politique régionale a
été réduit de sept à trois. Ces objectifs sont
servis par cinq fonds : FEDER, FSE, FEOGA section orientation, IFOP et
fonds de cohésion (maintenu en dépit de contestations). La
réforme s'est également portée sur une simplification de
la mise en oeuvre des fonds et sur le renforcement des procédures de
contrôle et d'évaluation.
15
Dont 27,5% pour l'objectif 2 relatif aux régions en
reconversion économique.
16
Seules certaines zones de la région
transfrontalière avec la Belgique, la Corse et les départements
et territoires d'outre-mer peuvent bénéficier de ces aides
structurelles. D'ci à 2006, les fonds structurels au titre de l'objectif
n° 1 ne concerneront plus que l'outre-mer.
17
Le solde net ne donne q'un aperçu comptable des
écarts de flux financiers et n'intègre pas les gains
économiques et indirects, tels que la croissance des échanges
nées de l'appartenance à un marché unique, les
externalités positives nationales des politiques internes et fonds
structurels, ou les meilleurs flux d'affaires générés in
fine dans les pays plus avancés par le rattrapage des Etats
bénéficiant en premier lieu des fonds structurels.
En outre le calcul des soldes nets soulève des difficultés
relatives au traitement des ressources propres traditionnelles et à la
répartition des dépenses réalisées dans les Etats
membres (celles afférentes aux actions extérieures, aux
réserves et aux aides de pré-adhésion ne sont par exemple
par comptabilisées dans les retours, compte tenu de
l'impossibilité de les imputer précisément à tel ou
tel Etat membre).
18
Le mode de calcul employé par la Commission tend à
neutraliser les éléments susceptibles de fausser
l'appréciation des soldes, et se révèle donc plus complexe
mais aussi plus réaliste que la méthode utilisée par la
Cour des comptes européenne.
19
L'article 272 du Traité prévoit un taux maximal
d'augmentation des dépenses non obligatoires. Le nouveau cadre permet
d'y déroger.
20
L'écart sur contributions nettes est toutefois
limité à 487,7 millions d'euros, compte tenu de la hausse des
frais de perception, restitués aux Etats membres. En ajoutant
l'écart sur la participation au financement de la correction du
Royaume-Uni, de 383,4 millions d'euros, on obtient un
surcoût net
global de 871,1 millions d'euros
.
21
La Commission indiquait ainsi dans son d'octobre 1998 sur le
financement de l'Union que « les Etats membres
préfèrent apparemment financer le budget de l'Union
européenne par le biais du PNB plutôt que d'instaurer un
système plus efficace de perception des ressources propres
traditionnelles ».
22
L'assiette a été plafonnée à 55% du
PIB des Etats membres en 1988, puis ramenée à 50% à partir
de 1994, immédiatement pour les Etats de la cohésion (Espagne,
Portugal, Grèce, Irlande) et progressivement pour les autres.
23
Le taux a été abaissé successivement de 1%
à 0,75% à compter de 2002, puis à 0,5% à partir de
2004.
24
Concernant les dépenses administratives, le financement de
la préparation de l'élargissement imposait selon la Commission la
mobilisation de l'instrument de flexibilité afin de pouvoir
dépasser temporairement le plafond.
25
Le projet du Parlement prévoit une hausse de 0,9 %
des dépenses de marché et une stabilité des mesures
d'accompagnement par rapport à la proposition du Conseil.
26
L'abondement de 726 millions d'euros du budget initial 2001 s'est
donc révélé inutile.
27
La spécificité de l'agriculture tient notamment
à ses nombreuses externalités en matière de
sécurité alimentaire, de culture et d'environnement, qui plaident
en faveur d'un aménagement des lois du marché la concernant.
28
- objectif 1 : promotion du développement et de
l'ajustement structurel des régions en retard de
développement ;
- objectif 2 : soutien à la reconversion économique et
sociale des zones en difficulté structurelle ;
- objectif 3 : soutien à l'adaptation et à la modernisation
des politiques et systèmes d'éducation, de formation et d'emploi.
29
Coopération transfrontalière, lutte contre les
discriminations dans le marché du travail, programmes
intégrés de développement rural, développement
urbain durable.
30
Le reste à liquider des fonds structurels était
passé de 15,4 à 41,6 milliards d'euros entre 1993 et 1999, et
s'établissait encore à 17,2 milliards d'euros fin 2001,
après une exécution médiocre en 2001.
31
Serait considérée comme majeure « toute
catastrophe qui occasionne des dégâts dont l'estimation, dans l'un
au moins des Etats concernés, est supérieure à un milliard
d'euros, à prix 2002, ou représente plus de 0,5 % de son
PIB. Dans des circonstances très exceptionnelles, une catastrophe qui
affecte une part substantielle de la population de la région ou de
l'Etat concerné peut également être
considérée comme éligible. »
32
Dont 444 millions d'euros en faveur de l'Allemagne,
134 millions pour l'Autriche, 129 millions pour la République
tchèque et 21 millions pour la France.
33
Cet accord devrait incessamment recueillir le nombre de
ratifications requis pour son entrée en vigueur. La France a
ratifié l'Accord cette année, la Belgique et les Pays-Bas
devraient le faire d'ici deux mois, l'Italie n'a pas donné de date
précise de ratification.
34
En particulier le financement de la force de police en Bosnie,
dont l'Union européenne assure la relève pour un budget annuel de
20 millions d'euros.
35
Le recours croissant à l'aide budgétaire permet
ainsi d'accélérer les déboursements, et la Commission
entend donc l'amplifier, sous réserve que les contrôles de
l'utilisation des crédits soient parallèlement renforcés,
afin d'éviter que l'accélération des paiements ne
s'accompagne d'une diminution de la qualité des projets.
36
Dans le cadre de la réforme du fonctionnement de la
Commission mise en place en 2001, un volet « ressources
humaines » est actuellement en discussion et porte sur la gestion de
la carrière (davantage axée sur le mérite), la politique
de recrutement et la formation. Le Conseil souhaite assortir la réforme
du statut des fonctionnaires européens d'une modernisation du
système de rémunérations et du régime de pensions,
qui n'aboutiront pas avant fin 2003.
37
La Commission ne bénéficie d'aucune création
nette, en raison du niveau élevé des vacances d'emplois (entre
700 et 900) et des gains liés aux réorganisations
internes.