Loi de finances pour 2002 - Tome III - Annexe 8 : Culture et communication
GAILLARD (Yann), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 87 (2001-2002) - TOME III - Annexe 8 - COMMISSION DES FINANCES
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-
PRINCIPALES OBSERVATIONS
- A. 1 % ET APRÈS ?
- B. DES LIBERTÉS INAVOUÉES AVEC L'AUTORISATION BUDGÉTAIRE
- C. EMPLOI : UNE SITUATION DIFFICILE À MAÎTRISER
- D. DES GRANDES OPÉRATIONS QUI AVANCENT ENFIN
- I. PRÉSENTATION DES CRÉDITS
-
II. ASPECTS DE LA POLITIQUE CULTURELLE
- A. LE SOUTIEN A LA CRÉATION FRANÇAISE EN ARTS PLASTIQUES
- B. LA PROTECTION DE LA PROPRIETE INTELLECTUELLE
- C. L'INSUFFISANCE DES CRÉDITS D'ACQUISITION : LA FAUTE À LA RMN ?
-
D. LE SPECTACLE VIVANT
-
1. Les orientations générales
- (1) Soutenir les disciplines en développement, les nouveaux lieux d'expressions artistiques
- (2) Restaurer les « marges artistique »s des réseaux institutionnels
- (3) Placer l'éducation et la pratique artistiques « au coeur de l'action de l'État » ;
- (4) Dynamiser la recherche, la valorisation du patrimoine et la formation aux métiers du spectacle vivant.
- 2. Les aspects sectoriels : le cas du théâtre
-
1. Les orientations générales
-
MODIFICATIONS ADOPTÉES
PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE - EXAMEN EN COMMISSION
-
ANNEXE :
LE MARCHÉ DE L'ART AUX ENCHÈRES - ÉTAT DES LIEUX-
1. Premier semestre 2001/Premier semestre 2000
- (1) 50 meilleures maisons de vente françaises en chiffre d'affaires
- (2) Structure du marché de l'art par pays et par niveaux de prix
- (3) Structure du marché de l'art par genre et par pays
- (4) Structure du marché de la peinture par pays et par époque
- (5) Structure du marché de l'art par opérateur et par niveaux de prix
- (6) Structure du marché de l'art par opérateur et par genre
- (7) Structure du marché de la peinture par opérateur et par époque
-
2. 2000/1999
- (1) 50 meilleures maisons de vente françaises en chiffre d'affaires
- (2) Structure du marché de l'art par pays et par niveaux de prix
- (3) Structure du marché de l'art par genre et par pays
- (4) Structure du marché de la peinture par pays et par époque
- (5) Structure du marché de l'art par opérateur et par niveaux de prix
- (6) Structure du marché de l'art par opérateur et par genre
- (7) Structure du marché de la peinture par opérateur et par époque
-
1. Premier semestre 2001/Premier semestre 2000
N° 87
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès verbal de la séance du 22 novembre 2001
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 8
CULTURE ET COMMUNICATION
Rapporteur spécial
: M. Yann GAILLARD
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Gérard Miquel, Claude Belot, Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Aymeri de Montesquiou, vice-présidents ; MM. Yann Gaillard, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Bernard Angels, Bertrand Auban, Denis Badré, Jacques Baudot, Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Eric Doligé, Thierry Foucaud, Yves Fréville, Adrien Gouteyron, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, François Marc, Michel Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
(2001-2002)
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Votre rapporteur spécial estime que l'augmentation du budget de la culture dont le présent gouvernement avait fait une de ses priorités, ne peut tenir lieu de politique . Il voudrait, en cette année de fin de législature, manifester quelques réserves sur la façon dont a été atteint cet objectif.
A. 1 % ET APRÈS ?
Enfin, la France consacre 1 % du budget de l'État à la culture ; c'est un beau résultat. Mais pour quoi faire ? Conscient du caractère provocateur de la question, votre rapporteur spécial y voit, non la remise en cause de l'utilité de faire plus et surtout mieux pour la culture, mais la nécessité de connaître aussi précisément que possible ce qui est fait sur le terrain et de s'efforcer d'évaluer les résultats obtenus.
1. Une transparence des coûts toujours à l'état de promesse
En
matière culturelle comme dans d'autres domaines, pour prendre la bonne
décision, il faut savoir « combien ça
coûte » et c'est pour cette raison que votre rapporteur
spécial insiste sur l'importance de la compatibilité analytique
et la mesure des performances.
Nul doute que la nouvelle loi organique qui prévoit pour 2006 la
définition de missions associées à des indicateurs de
résultats - qui fait déjà l'objet de réflexion au
sein du ministère de la Culture -, devrait accélérer le
mouvement vers la prise en compte de la nécessité de
gérer, même l'action culturelle.
Malgré certaines avancées, les progrès sont lents dans la
mise en place les instruments de gestion indispensables à
l'efficacité de l'action administrative comme au contrôle de
l'emploi des fonds publics par le Parlement.
La mise en place des outils de
comptabilité analytique
reste
laborieuse : si la Comédie française reste exemplaire
à cet égard, on est en retard dans d'autres établissements
comme le Louvre ou la Bibliothèque nationale de France. Des outils
comptables, plus ou moins sophistiqués, existent mais ils sont
inégalement performants. Ainsi, la Réunion des musées
nationaux a un logiciel comptable JADE auquel devrait se substituer en 2002 un
nouveau système comptable plus adapté.
Votre rapporteur spécial signale qu'il n'est pas parvenu à
obtenir, pour l'instant, de la Réunion des musées Nationaux un
tableau de bord sommaire des résultats de chacune des expositions
qu'elle organise - précisant le coût prévisionnel, le
nombre de visiteurs et les recettes attendues pour les comparer aux
réalisations. Il reviendra dans son rapport écrit sur la
situation d'un organisme qui doit faire face à des difficultés
structurelles, et sur l'organisation et le statut duquel il s'interroge.
En revanche, les dépenses de personnel commencent à être
prises en compte et vous trouverez dans le rapport écrit un tableau
donnant la valorisation des rémunérations des personnels de
l'État affectés aux établissements publics
rattachés au ministère de la culture.
On peut signaler que celui-ci va mettre en place un
observatoire du
spectacle vivant
, ce qui est une façon de répondre aux
observations de la Cour des comptes qui avait fait remarquer que
«
l'administration ne dispose ni d'une synthèse des comptes
des compagnies, ni des données nécessaires pour en suivre
régulièrement la programmation et la
fréquentation
», citant parmi les données
intéressantes le nombre de spectateurs payants par
représentations.
Par ailleurs, la poursuite du processus de déconcentration
1(
*
)
n'est pas favorable à l'exercice du
contrôle parlementaire, ni même d'ailleurs à la connaissance
par l'administration de l'action du ministère. Le logiciel informatique,
« Quadrille», dont la mise en place est en phase de test,
devrait être opérationnel en 2002 : ainsi saura-t-on enfin en
temps réel ce que font les DRAC des crédits
déconcentrés, pas plus qu'on n'est en mesure d'avoir une vision
consolidée au niveau national de ce que tel ou tel prestataire peut
obtenir comme contrats ou comme subventions.
2. Le rééquilibrage Paris province contrecoup du préfinancement des grands travaux parisiens
Contrairement à l'année dernière, les
dotations
budgétaires consacrées aux équipements culturels locaux,
excèdent à nouveau celles consacrées aux grands
équipements culturels parisiens.
En fait, la décrue des crédits affectés au musée
des arts premiers permet au deux plateaux de la balance de s'équilibrer,
même si l'on ne trouve pas du tout le même type d'équipement
de part et d'autres : d'un côté, on trouve de grands
équipements lourds, de l'autre, des équipements de
proximité, manifestement divers, comme en témoigne l'appellation
«
Lieux de diffusion de musique et de danse, aménagements de
lieux de théâtre et de spectacles, publics ou privés,
orgues d'églises
», poste qui, avec 27,5 M€,
pèse plus lourd que la dernière tranche du musée des arts
premiers. Peu nombreuses sont les opérations qui, telles le centre d'art
contemporain des abattoirs de Toulouse aujourd'hui achevé, ou le futur
Musée des civilisations de l'Europe et de la
Méditerranéenne de Marseille, sont comparables aux projets
parisiens.
3. L'impossibilité de dépenser les crédits d'investissement : une fatalité dont on s'accommode
Si la
tempête
de décembre 1999
a constitué le
révélateur du mauvais entretien de nos monuments historiques,
elle l'est aussi de nos carences administratives
.
L'État éprouve les plus grandes difficultés à
consommer les 242 MF de crédits sur le chapitre 56-20 et
195 MF sur le chapitre 66-20 ouverts par le collectif budgétaire du
13 juillet 2000 en autorisations de programme comme en crédits de
paiement. Or, en dépit des besoins résultant d'un état
sanitaire alarmant selon la Cour des comptes, l'État continue de
s'accommoder d'une situation où
l'administration du patrimoine
n'arrive pas à absorber plus d'un certain quantum de crédits
.
S'agissant des autorisations de programme, le tableau, qui figurera dans le
rapport écrit, retrace, région par région, le montant des
reliquats non encore affectés à la fin de l'exercice 2000, sur
chacune des lignes budgétaires d'investissement consacrées
à la restauration du patrimoine.
L'administration fait état d'un ensemble de facteurs qui tiennent
à la succession des étapes techniques, scientifiques et
administratives, de nature à expliquer cette fatalité des
reliquats
2(
*
)
. Certes, si l'on neutralise
l'incidence des crédits tempête de la loi de finances
rectificative
3(
*
)
sur les reliquats
d'autorisations de programme non affectés, on constate que le montant de
ces reliquats au 31 décembre 2000 est tout à fait comparable
à celui constaté les années précédentes.
Par ailleurs, s'agissant des crédits du chapitre 66-20, une autre raison
conjoncturelle doit être avancée pour expliquer l'augmentation du
montant des reliquats constatés. Les nouvelles règles
posées par le décret du 16 décembre 1999 relatif aux
subventions d'investissement de l'État, et l'arrêté du 30
mai 2000 ont en effet entraîné en 2000 un accroissement sensible
des délais de constitution des dossiers. Votre rapporteur spécial
note avec intérêt qu'
un
groupe de travail associant ses
services centraux et les services régionaux vient d'être
constitué afin d'analyser les causes de retard de la consommation des
crédits
et de proposer des solutions susceptibles d'améliorer
nettement la situation actuelle.
On n'est guère étonné de constater que les accents
triomphalistes des tableaux du dossier de presse retraçant les
crédits inscrits en loi de finances, sont contredits par les
réalités budgétaires des lois de règlement. Ainsi
voit-on qu'
en
termes de budgets exécutés, on est, en
2000
,
à 500 millions en dessous des dépenses effectives de
l'exercice 1997
.
On ne s'étonnera guère de ce que
en termes de budgets
exécutés
, on soit en
1999 et 2000
, selon les calculs
des services de la commission effectués en liaison avec la direction du
budget loin du compte puisque l'on se situe pour ces deux années - hors
corrections de périmètres, mais elles sont peu importantes -
au niveau de 0,96 % contre les quelque 0,967 % et 0,980 %
affichés dans les projets de loi de finances
. Dans ces conditions,
on risque d'être encore loin de compte en 2001.
En revanche, en ce qui concerne les
dépenses ordinaires
, les
dotations
ont augmenté de plus d'un milliard de francs passant de
10,337 milliards de francs en 1997 à 11,368 milliards de francs
en 2000
. Compte tenu des dotations prévues par les projets de loi
de finances pour 2000et 2001, on a toutes les raisons de penser que ce
gonflement des dépenses de fonctionnement de l'État n'est pas
achevé.
B. DES LIBERTÉS INAVOUÉES AVEC L'AUTORISATION BUDGÉTAIRE
Plutôt que d'annuler les crédits ouvertement, plutôt que d'accepter les amendements d'ajustement des crédits comme ceux proposés par la commission des finances du Sénat, au risque alors de faire apparaître une moindre croissance, voire une diminution des dotations budgétaires, il est plus commode de recourir à l'autocensure budgétaire, voire à la « mobilisation » de moyens qui peut s'analyser comme des redéploiements de moyens, sinon occ ultes, du moins mal explicités et ce alors même que les redéploiements affichés sont particulièrement faibles 4( * ) .
1. Le contrat de gestion : l'institutionnalisation d'un nouveau mode de régulation budgétaire clandestine
Un
premier contrat de gestion avait été conclu au printemps 1999
entre les ministères des finances et de la culture afin d'assurer le
respect d'un objectif de progression de 1 % des dépenses en volume.
La Cour des comptes observe dans son rapport sur l'exécution de la loi
de finances pour 1999 : «
une telle mesure de
régulation, moins directement visible qu'une pure et simple annulation
de crédits, conduit de facto à accroître la tendance
à la sous-consommation déjà accentuée sur les
chapitres d'investissement, à rendre en partie artificielle la
définition des prévisions budgétaires, et à
détériorer les relations de l'État avec ses partenaires,
notamment en ce qui concerne la restauration du patrimoine
monumental... »
Le « contrat de gestion » 2000 n'a été conclu
que tardivement. Les engagements pris par le ministère de la Culture
pour contribuer à l'exercice se sont traduits par :
- un montant de reports prévisible fixé à 165 M€
(1080 MF), ce montant ayant été calibré par
référence au pourcentage moyen de reports observé de
1995-96 à 1999-2000 ;
- une mise en réserve de crédits, au-delà du montant de
reports prévisibles, à hauteur de 23 M€ (150 MF)
de crédits de paiement, dont 19 M€ (125 MF) de
crédits de paiement sur le chapitre 56-20 et 4 M€ (25 MF)
de crédits sur le chapitre 36-60.
Ces crédits devaient être reportés sur l'exercice 2001,
à l'exception de 1,2 M€ (7,8 MF) de crédits du
chapitre 36-60, qui ont permis - d'une part de financer les besoins de
fonctionnement du secrétariat d'État au patrimoine et à la
décentralisation culturelle pour l'année 2000 [0,27 M€
(1,8 MF)] et, d'autre part, de compléter les crédits
indemnitaires [0,9 M€ (6 MF)].
Amorcé plus tôt dans l'année, le
contrat de gestion
2001
comporte les engagements suivants :
- un
montant de reports prévisible fixé à 259 M€
(1700 MF),
dont on remarque qu'il est
supérieur de quelque
100M€
(700 MF)
au montant prévu par le
précédent contrat de gestion
;
- une mise en réserve de crédits, au-delà du montant de
reports prévisible, à hauteur de 93 M€ (610 MF) de
crédits de paiement, elle aussi très supérieure à
celle de l'exercice 2000 : 7,6 M€ (50 MF) de crédits de
paiement sur le chapitre 36-60, 22,9 M€ (15 MF) sur le titre IV,
48,8 M€ (320 MF) sur le chapitre 56-20, 16,8 M€
(110 MF) sur le chapitre 56-91 et 17,5 M€ (115 MF) sur le
titre VI.
On note que sur le montant de crédits mis en réserve, 7,6 M€
(50 MF) feront l'objet d'une annulation en collectif de fin
d'année
5(
*
)
.
En fait,
ces informations fournies par le ministère de la Culture
témoignent de l'imbrication de la procédure des contrats de
gestion avec celle, plus traditionnelle, des annulations de crédits,
dont elle n'est dans certains cas que l'anticipation inavouée
.
La procédure classique par voie réglementaire ou
législative avait le mérite de la clarté. Les
méthodes de régulation budgétaire contractualisées
ont l'inconvénient de brouiller le jeu.
A peine le budget est-il
voté, que l'on s'empresse de prévoir des reports de
crédits, sans tenir compte du vote du Parlement
, au risque
d'augmenter encore des reports déjà importants pour les raisons
techniques et administratives mentionnées plus haut.
Ces reports sont plus ou moins « indolores », selon la
nature des crédits concernés. Mais on peut s'interroger sur le
sens de la procédure budgétaire où l'on vote des
crédits dont on sait pertinemment qu'ils ne pourront être
engagés dans l'année et qu'ils feront l'objet d'un accord interne
à l'exécutif pour être reportés sur les exercices
suivants.
2. Les crédits de paiement du patrimoine comme variable d'ajustement
Mais,
à ces pratiques, d'autant plus pernicieuses qu'elles sont insidieuses -
de ce point de vue, les décrets d'annulation ne sont que la partie
émergée de l'iceberg -, s'ajoute et c'est largement
inédit, des
libertés avec les règles d'ouverture des
crédits de paiement d'investissement
.
La meilleure utilisation des crédits de paiement disponibles dont il est
fait état dans le dossier de presse de façon trop triomphaliste,
a attiré l'attention de votre rapporteur spécial peu enclin
à croire que l'on pouvait dégager des « moyens
nouveaux » sensiblement supérieurs aux « mesures
nouvelles », bref qu'il existait des fonds dormants dans lesquels il
suffirait de puiser. Il s'agit, ni plus ni moins, que d'une
nouvelle forme
de régulation budgétaire,
même si elle s'avance
derrière le masque de la rationalité et de la mobilisation de
tous les moyens disponibles.
Au départ, on a une situation paradoxale et dont on comprend qu'elle
puisse engendrer des frustrations, voire des démangeaisons :
l'accumulation de crédits de paiement inutilisés notamment aux
titres V et VI par suite de raisons structurelles déjà
évoquées, s'agissant des dépenses de restaurations des
monuments historiques, mais, également, en raison de la volonté,
largement délibérée selon votre rapporteur spécial,
de lancer des opérations par anticipation ou, du moins, trop tôt
eu égard à l'état d'avancement technique et politique du
dossier. Des opérations comme celles de l'aménagement de
l'immeuble des « Bons enfants » ou la remise en état
du grand Palais ont été financées en
quasi-totalité, alors même qu'elles n'entrent que maintenant dans
leur phase active.
Or, la
clé de consommation actuelle servant à traduire
automatiquement en crédits de paiement les autorisations de
programme
, qui est de - 25/30/30/15 -, concerne une période de temps
trop brève et aboutit à l'accumulation de
crédits de
paiement
services votés « CPSV » inutilisables
dans l'immédiat. D'où l'idée née au sein du
ministère de la culture, de mobiliser une partie de ces crédits
de paiement « dormants » pour financer des actions de
nature à satisfaire des besoins immédiats...
En fait, le ministère de la culture a obtenu la possibilité de
réutiliser une fraction des « CPSV » en stock pour
financer ses priorités. Au delà de la prétendue
rationalité d'une telle attitude, il y a les réalités
budgétaires
: les « moyens nouveaux » ainsi
dégagés ont été pris sur les crédits de
paiement d'opérations qui restent programmées, et dont,
a
priori
, on n'a pas de raisons de penser que leurs besoins ont
été surévalués. Tôt ou tard, les
crédits ainsi rééchelonnés devront être
inscrits
.
En fait,
le ministère aurait ainsi
« mobilisé » 238,84 MF sur le chapitre 56-20
patrimoine monumental pour lequel la capacité d'absorption des
crédits est structurellement limitée, et 140 MF sur le
chapitre 66-91 « Autres équipements »,
qui
aurait été doté de façon excessive par suite des
tensions sur les crédits de paiement notamment au niveau des Directions
régionales des affaires culturelles.
Certes, chercher à dégonfler les reliquats de crédits sur
les titres V et VI
6(
*
)
, n'est pas un objectif
illégitime, mais faut-il le faire, au moins pour partie, par le moyen
d'un changement de la clé de conversion des autorisations de programme
en crédits de paiement ? En fait, on revient sur des
décisions d'ouvertures déjà prises, alors qu'on aurait pu
se contenter d'étaler la traduction en crédits de paiement de
nouvelles autorisations de programme mais cela n'aurait pas eu le même
impact.
Car, l'affaire se double, selon votre rapporteur spécial, de ce qui
pourrait bien s'analyser comme un
redéploiement de crédits
occulte.
Même si les règles de l'ordonnance organique
empêchent les mouvements de crédits entre titres par voie
administrative, tout se passe comme si l'on avait réservé les
moyens nouveaux, « l'argent frais », aux titres III et IV
et financé une partie des besoins liés aux nouvelles
autorisations de programme, par ces redéploiements.
On peut en effet défendre le point de vue selon lequel les quelque
379 millions de francs de crédits de paiement ainsi
dégagés, ont permis d'éviter que les besoins nés
des nouvelles autorisations de programme, ne viennent absorber une part trop
importante des moyens nouveaux alloués au ministère de la
culture, libérant de ce fait des crédits supplémentaires
pour l'emploi et le spectacle vivant.
C'est d'ailleurs bien ce qu'indique le dossier de presse,
«
Au-delà des mesures nouvelles obtenues (58,69
M€, soit 385,68 millions de francs) affectées principalement
au titre IV et aux subventions aux établissements publics, le
ministère de la Culture a obtenu la possibilité de
redéployer près de 380 millions de francs de crédits
de paiement non mobilisés qui permettent de financer la progression des
dépenses de personnel, le fonctionnement et les dépenses
d'investissement. »
C. EMPLOI : UNE SITUATION DIFFICILE À MAÎTRISER
Le
projet de budget pour 2002 crée de nombreux emplois. Même s'il ne
s'agit dans la plupart des cas que de régularisations, on ne peut que
craindre que cette augmentation du nombre des emplois ne finisse par
accroître, indépendamment des effets de la réduction du
temps de travail, les charges de l'État.
Toute la question est de savoir si ces évolutions sont
véritablement maîtrisées et si l'effort qui est
demandé au budget de l'État, ne devra pas être sinon
amplifié du moins prolongé.
1. La poursuite de la résorption de l'emploi précaire
Il faut
rappeler qu'il a été décidé, en 1994, de stabiliser
les agents en fonction au 1er juillet de cette année, qui
comptaient plus de dix mois d'ancienneté et qui exerçaient des
fonctions correspondant à un besoin permanent
7(
*
)
.
Parallèlement, le ministère engageait une politique de
résorption de ces catégories d'agents, par le biais, dès
1995, des dispositions transitoires inscrites dans le nouveau statut des
personnels techniques d'accueil, de surveillance et de magasinage, puis,
à partir de 1998, par l'application à certains corps du
ministère de la culture, des dispositions de la loi du
16 décembre 1996 sur l'emploi dans la fonction publique.
Le bilan de ces plans de résorption, au 31 décembre 2000
(échéance de la loi relative à la résorption de
l'emploi précaire) et à effectifs 2000 constants, est le
suivant :
|
Nombre
d'agents dits «vacataires»
|
Nombre d'agents stabilisés |
% de stabilisations |
Nombre d'emplois créés |
Nombre d'emplois transformés |
Nombre de stabilisations sur emplois vacants |
Agents techniques accueil surveillance et magasinage |
649 |
607 |
93,5 % |
171 |
278 |
158 |
Filières administrative et technique |
455 |
228 |
50,1% |
57 |
0 |
171 |
Solde fin 2000 à emplois constants |
1104 |
835 |
75,6% |
228 |
278 |
329 |
Sous la
pression des grèves qui sont intervenues à la fin de
l'année 1998 mais surtout au printemps 1999, le ministère de la
culture a été amené à mettre en place un plan de
résorption de l'emploi précaire.
A cette fin, le ministère de la culture a obtenu, au budget 2000, la
création d'une première tranche d'emplois, à hauteur de
263, dont 206 d'agents techniques d'accueil, de surveillance et de
magasinage et 57 d'agents administratifs. Par ailleurs, 15 emplois
d'agents contractuels ont également pu être créés au
budget des établissements publics administratifs du musée du
Louvre et du musée et du domaine national de Versailles. Ces
créations augmentées des emplois vacants, ont permis de
titulariser, dès la fin du premier semestre 2000, 269 agents dans la
filière surveillance et 70 dans la filière administrative.
Pour 2001, le ministère a pu poursuivre cette politique de
créations d'emplois : 300 emplois ont ainsi été
créés, dont 110 grâce au transfert d'emplois contractuels
du budget de l'État vers celui des établissements publics.
Dès que les textes d'application de la loi du 3 janvier 2001 relative
notamment à la résorption de l'emploi précaire seront
publiés, ce sont 757 agents qui devraient pouvoir se présenter
aux concours ouverts grâce aux emplois créés au budget de
2001.
En 2002, le ministère de la culture a demandé l'inscription
dans le projet de loi de finances de 235 créations d'emplois
par
transformation de crédits, afin de permettre la stabilisation des agents
recrutés à titre précaire notamment dans les grands
établissements publics
8(
*
)
.
Le nombre correspondant à cette dernière catégorie, qui
était estimé à 1100 environ en 1996 comme indiqué
dans le tableau ci-dessus, a tendance à varier - il était
évalué à 1203 personnes fin 1999, et 1270 fin 2000-, ce
qui laisse supposer que
la suppression des emplois précaires est un
travail de Sisyphe, puisqu'il semble bien qu'il faille continuellement
régulariser de nouveaux « vacataires
permanents »
.
Le ministère indique qu'afin de prévenir la reconstitution d'un
stock d'emplois précaires, il faut que le ministère dispose
d'emplois de titulaires en nombre suffisant pour permettre le fonctionnement de
ses équipements culturels, et que c'est la raison pour laquelle le PLF
2002 prévoit la création nette de 115 emplois. Dont acte.
Mais
il faudrait
surtout
qu'on applique effectivement les multiples
circulaires interdisant la satisfaction de besoins permanents par des
vacataires
. Or de ce point de vue, la volonté de rigueur
affichée n'a, semble-t-il, que peu d'effets.
2. L'onde de choc des 35 heures
Le
ministère de la culture applique, en matière d'aménagement
et de réduction du temps de travail, les principes définis par le
Gouvernement dans le décret du 25 août 2000, qui
prévoit des horaires annuels de 1 600 heures. Il s'agit d'une
base sur laquelle les services peuvent prévoir ou combiner des
réductions de la durée hebdomadaire ou des attributions de jours
de « RTT ».
La mise en oeuvre de ce principe a été l'occasion
d'établir un état des lieux dans l'ensemble des services, ainsi
que des établissements publics
9(
*
)
dépendant du ministère.
Il en ressort que
la durée actuelle du travail est, dans le cas
général, de 1 724 heures par an,
compte tenu de
l'attribution, au-delà des 25 jours de congés légaux,
d'une semaine supplémentaire de repos, dite «
semaine
Malraux
» et de deux jours « ministre »
à prendre à Noël et à Pâques.
C'est la prise en compte de ces avantages particuliers et la crainte de leur
banalisation qui explique la multiplication des mouvements de grève qui
touchent certains services du ministère de la culture ou de ses
établissements publics et, notamment, les grands musées du Louvre
pour lesquels les journées de grève et des journées
d'ouverture tardive pour cause d'assemblée
générale
10(
*
)
sont
importants
11(
*
)
.
Votre rapporteur spécial note que les agents de surveillance ou
d'accueil des grands musées et, plus encore, les agents de
sûreté ou de surveillance de nuit, ont des horaires sensiblement
moins importants, compte tenu des sujétions en principe attachées
à leurs fonctions
12(
*
)
.
D. DES GRANDES OPÉRATIONS QUI AVANCENT ENFIN
L'année dernière votre rapporteur spécial avait fait porter ses observations sur la programmation financière des grands équipements - pourquoi inscrire des crédits dont on sait qu'ils ne pourront être engagés et qu'ils devront être reportés ? Sans que cela affecte le sens de ces observations, il semble que des progrès soient constatés sur de nombreux projets dont un nombre important devraient enfin entrer dans leur phase opérationnelle.
1. La remise en état du Grand Palais
Après la fermeture de la grande nef du Grand Palais en
novembre 1993, des études importantes ont été entreprises
pour dresser un bilan précis sur l'état du Grand Palais.
A partir de ces études, les dépenses nécessaires à
la confortation et à la restauration du Grand Palais sont
estimées à 119,45 M€ (783,5MF), soit
129,95 M€ (852,37 MF) après actualisation
consécutive à la hausse du coût de la construction. Le
montant de la première phase est de 60,98 M€
( 400 MF ), soit 65,97 M€ ( 432,7 MF )
après actualisation. Le montant de la deuxième phase est de
58,47 M€ ( 383,5 MF ), soit 63,98 M€ ( 419,67 MF)
après actualisation.
Les dotations inscrites en loi de finances 2001 étaient de
6,1 M€ (40 MF) en autorisations de programme et au PLF 2002
de 8,26 M€ (54,15 MF) en autorisations de programme. Les
montants inscrits en autorisations de programme au titre de la première
phase hors actualisation ont été entièrement
versés. Les montants inscrits au titre du PLF 2002 correspondent
pour 6,73 M€ (44,15 MF) à l'actualisation de l'enveloppe
et les 1,53 M€ ( 10 MF ) à l'amorce de la
deuxième phase. Les travaux ont commencé à
l'été 2001 et devraient s'achever en 2005.
On remarquera que, enfin, à la suite de plusieurs rapports
demandés par le ministère de la culture et de la communication,
un groupe de travail sera chargé, à partir de septembre 2001, de
faire des propositions sur le mode de gestion du futur Grand Palais et de son
usage, sachant que l'essentiel des activités sera consacré
à des salons, expositions ou événements à dominante
culturelle.
2. La création de l'Institut national d'histoire de l'art
L'Institut national d'histoire de l'art- INHA-,
créé
par le décret n°2001-621 du 12 juillet 2001, prend la forme d'un
établissement public à caractère scientifique, culturel et
professionnel, placé sous la tutelle conjointe des ministres
chargés de l'enseignement supérieur, de la recherche et de la
culture.
L'installation de cet institut implique des travaux sur les deux sites de
Vivienne et de Richelieu. Pour le site de Vivienne, les travaux ont
débuté en mai 2001 dans le cadre d'une convention de mandat
signée en juin 1999 entre l'Établissement public de
maîtrise d'ouvrage des travaux culturels et l'État. Dès la
fin du 2ème semestre 2002, le bâtiment devrait pouvoir accueillir
un certain nombre de services, dont l'Ecole nationale du patrimoine. Les
travaux du site Richelieu sont prévus entre 2002 et 2006 sur la base
d'une programmation détaillée en cours de validation.
En 2001, 23 agents sont mis à disposition de l'association puis de
l'établissement public -13 par le Ministère de l'éducation
nationale et de la recherche, 10 par le Ministère de la culture-, qui
seront progressivement intégrés sur les postes affectés
à l'établissement. En 2002, l'établissement
bénéficie de la création de 3 emplois - inscrite au budget
du Ministère de l'éducation nationale mais financée
à parité - assis sur son budget propre. En plus de ces emplois,
14 emplois de titulaires sont créés au
bénéfice de l'INHA sur le budget des deux Ministères (7
sur chacun des deux).
La subvention prévue dans le cadre du projet de loi de finances pour
2002, est de 3,44 M€ (22,6 MF) répartie à
parité entre les deux ministères, inscrite pour le
ministère de la culture et de la communication dans le nouvel article 16
du chapitre 36-60 à hauteur de 1,42 M€ (9,3 MF) et
0,30 M€ (2 MF) sur le chapitre 66-98.
3. Le Musée des arts premiers
Après que, en décembre 1998,
l'établissement
public du musée du quai Branly
13(
*
)
se
fut substitué à l'association de préfiguration
créée à la suite de l'initiative du président de la
République, un concours international a été lancé
en janvier 1999 avec une enveloppe de travaux fixée à
167,69 M€ (1,1 milliard de francs) partagée entre les
deux ministères de tutelle, ministère chargé de la culture
et ministère chargé de l'enseignement supérieur et de la
recherche.
Le jury a retenu, choix confirmé par le gouvernement, le projet de Jean
Nouvel et du paysagiste Gilles Clément. Le musée du quai Branly
ouvrira ses portes en 2004
En 2000, l'établissement public du musée du quai Branly a
signé le contrat de maîtrise d'oeuvre avec le lauréat de ce
concours. Le 13 avril 2000, le Pavillon des sessions a été ouvert
au public et, après cette ouverture, la politique d'acquisition des
oeuvres a été poursuivie. L'effectif global de
l'établissement public du musée du quai Branly était de 24
personnes en 1999, de 28 personnes en 2000 et de 43 en 2001. Il est
prévu de le porter à 60 en 2002.
Une réflexion approfondie sur le statut juridique du futur musée
et ses modalités de fonctionnement a par ailleurs été
engagée, tout comme sur l'avenir du
Musée des arts d'Afrique
et d'Océanie
, qui doit être fermé au public à la
fin 2002. A ce sujet, il a été précisé à
votre rapporteur spécial que l'aquarium tropical de Porte Dorée,
très fréquenté, restera ouvert au public. En ce qui
concerne le bâtiment classé monument historique, une étude
architecturale est en cours. Aucune affectation muséale n'ayant
été retenue pour ces bâtiments pour des raisons
essentiellement financières, il est prévu d'engager des contacts
avec des repreneurs éventuels, si possible sur la base d'un projet
à caractère culturel. Votre rapporteur spécial a
été informé, sachant par ailleurs que la Mairie de Paris
est propriétaire du terrain, de ce que des contacts avaient
été pris notamment avec le Muséum d'histoire naturelle.
4. Le regroupement des services centraux du ministère
En 1998,
votre commission des finances avait, à l'initiative de son rapporteur
général, proposé dans le cadre de son budget alternatif un
amendement tendant à diminuer les autorisations de programme du montant
relatives à l'aménagement de l'immeuble dit des « Bons
enfants », affecté anciennement au ministère des
finances, destiné à accueillir la quasi totalité des
services du ministère de la culture.
Cette initiative apparaît rétrospectivement raisonnable dans la
mesure où, trois ans après, les travaux sont seulement sur le
point de commencer après que certaines étapes essentielles ont pu
être franchies :
- le marché de maîtrise d'oeuvre a été
notifié le 10 novembre 1999 à l'équipe d'architectes
Francis Soler/Frédéric Druot, lauréate du concours
organisé par le ministère de la culture et de la communication en
1995 ;
- le permis de construire pour la réalisation des travaux a
été délivré au ministère de la culture par
arrêté du préfet de la région d'Ile de France, le
27 décembre 2000 ;
- la consultation des entreprises a été lancée le 27 juin
2001, et selon le calendrier prévisionnel, les travaux débuteront
en décembre 2001 pour être achevés au quatrième
trimestre 2003.
Exceptés la direction des archives de France, qui doit rester
implantée à l'hôtel de Rohan-Soubise, rue des Francs
Bourgeois, et le Département de l'organisation et des systèmes
d'informations, qui demeurera installé au Fort Saint-Cyr à
Saint-Quentin en Yvelines, l'ensemble des services centraux, actuellement
disséminés sur 16 sites à Paris, seront regroupés
en un seul pôle constitué par l'immeuble dit des « Bons
Enfants » qui accueillera un millier d'agents, soit environ les 2/3
du personnel, le Palais Royal et l'immeuble du 6 rue des Pyramides,
situés à proximité immédiate.
Le coût global prévisionnel, comprenant le coût des
études et des travaux (TTC et frais annexes), s'élève
à 56,10 M€ (368 MF) valeur de novembre 1998, y compris
l'aménagement de la cuisine et du restaurant collectif mais hors
mobilier et déménagement.
Sur le plan du financement, les montants des autorisations de programme
ouvertes pour cette opération jusqu'à la loi de finances 2001
s'élèvent à 55,05 M€ (361,15 MF). Le projet
de loi de finances pour 2002 comporte une ouverture de 9,63 M€
(63,2 MF) dont 8,41 M€ (55,2 MF) au titre de
l'actualisation, soit un total 64,68 M€ à comparer aux quelque
6,49 M€ (42,6 MF) engagés au 1er juillet 2001.
5. Les autres opérations confiées à l'EPMOTC
L'établissement public de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels, EPMOTC, créé par décret le 19 mai 1998 est un établissement public à caractère administratif placé sous la tutelle du ministère de la culture et de la communication, qui gère au nom de l'État un ensemble d'opérations d'études ou de réalisations représentant un volume d'investissement de l'ordre de 0,58 M€ (3,8 MdsF) . Le tableau ci-après fait le point des divers chantiers en cours.
INTITULE |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
|||||
(en M€) |
Chapitre |
Montant |
Chapitre |
Montant |
Chapitre |
Montant |
||
Cité de l'architecture et du patrimoine (Palais de Chaillot) |
56.20 |
6,10 |
56.20 |
3,96 |
56.20 |
6,14 |
||
Grand Palais (6,73 M€ pour l'actualisation de l'enveloppe en 2002) |
56.20 |
4,57 |
56.20 |
6,1 |
56.20 |
8,26 |
||
Versailles PC de sécurité au Pavillon Gabriel |
66.91 / 66.20 |
0 |
66.91 / 66.20 |
0
|
0 |
0
|
||
Achèvement du Grand Louvre (hors opérations annexes) |
66.91 |
0 |
66.91 |
0 |
66.91 |
0 |
||
Laboratoires C2RMF (Aile de Flore) |
66.91 |
1,31 |
66.91 |
0 |
66.91 |
0 |
||
Musée des arts décoratifs (UCAD) (1,55 M€ pour l'actualisation de l'enveloppe en 2002) |
66.91 |
1,37 |
66.91 |
1,65 |
66.91 |
2,93 |
||
Musée de l'Orangerie (1,62 M€ pour l'actualisation de l'enveloppe en 2002) |
66.91 |
1,52 |
66.91
|
1,71
|
66.91
|
2,71
|
||
Restructuration du musée d'Orsay |
56.91 |
1,52 |
56.91 |
0 |
56.91 |
0 |
||
Restructuration du Théâtre national de l'Odéon |
56.91 |
0 |
56.91 |
5,79 |
56.91 |
5,34 |
||
Centre national de la danse (1,74 M€ pour l'actualisation de l'enveloppe en 2002) |
56.91 |
2,52 |
56.91 |
0 |
56.91 |
2,41 |
||
Maison du cinéma dont 3,35 M€ au titre de l'actualisation de l'enveloppe en 2002 |
56-91 |
15,55 |
56.91 |
3,05 |
56.91 |
3,35 |
||
Centre de la jeune création (Palais de Tokyo) |
59-91 |
2,59 |
56.91 |
0 |
56.91 |
0 |
||
Immeuble des Bons enfants ( 8,42 M€ pour l'actualisation de l'enveloppe en 2002 |
56.91 |
8,57 |
56.91 |
0,76 |
56.91 |
9,63 |
||
Institut national d'histoire de l'art |
56.91 |
9,15 |
56.91 |
2,85 |
56.91 |
0 |
||
Théâtre national de Chaillot |
- |
- |
56.91 |
1,52 |
56.91 |
0 |
||
TOTAL | 54,77 | 43,60 | 52,71 |
|
|
|
I. PRÉSENTATION DES CRÉDITS
Le budget 2002 est volontiers présenté comme « historique », dans le la mesure où, enfin, il représente 1 % du budget de l'État. Certes, la Culture n'est pas, selon les termes mêmes de la réponse ministérielle, placée parmi les ministères prioritaires de 2002, mais avec 2 % de croissance à périmètre constant, ce budget continue de croître plus vite que la moyenne des dépenses de l'État.
A. LES DOTATIONS EN PERSPECTIVE
Les chiffres de la présente loi de finances doivent être mis en perspective non seulement au regard de l'exécution 2000 et des premiers mois de 2001, mais également, comme il est de tradition en fin de législature, sur une période quinquennale.
1. Le budget pour 2002
A
considérer les chiffres du « bleu
budgétaire », le budget de la culture croît en termes de
crédits de paiement de +51,31 M€ (+336,56 MF) pour
atteindre 2 602,28 M€ (17 069,86 MF)
,
soit une hausse de
+ 2,08 %.
A
périmètre constant
, ce budget atteint
2.573,50 M€ (16.881,08 MF)
,
soit une augmentation de
51,31 M€ en valeur et de
+ 2,00 %
en pourcentage.
Telles sont les grandes masses qui caractérisent le présent
projet de budget pour 2002, dont le tableau ci-dessous présente les
principales évolutions par titre.
Le
tableau révèle des choix sur lesquels votre rapporteur
spécial reviendra lors de ses observations.
Avec
+3,35%
le titre III continue sur la lancée du projet de loi
de finances pour 2001 au sein duquel les
moyens des services
croissaient
déjà de plus de + 4,67%. Il y a là notamment les
conséquences de créations d'emplois, qui continuent d'être
importantes par suite du processus de réduction de l'emploi
précaire, ainsi que, d'une façon générale, de la
prise en compte des besoins de fonctionnement des grands équipements
culturels.
Les
dépenses d'intervention
connaissent, de leur
côté, une forte accélération, puisque leur
croissance passe de + 2,45% dans le précédent projet de loi
de finances à presque
+ 5%.
Avec 2 066,28 M€, le total
des dépenses ordinaires
augmente de presque
+ 4%,
soit un rythme encore supérieur
à celui de +3,8% constaté lors du précédent projet
de loi de finances.
S'agissant des
crédits de paiement
, les dépenses en
capital ne font pas l'objet de la même sollicitude -et votre rapporteur
spécial y reviendra dans ses observations- : si le titre V
connaît encore une augmentation de ses crédits de paiement de
+ 5%
pour
atteindre
256,63 M€
,
il
n'en est pas de même du titre VI, qui, avec 279,36 M€, marque
un net recul de
- 13,37%.
Le résultat net de ces deux évolutions de sens contraire reste
négatif : les
dépenses
en capital
se montent
dans le projet de loi de finances pour 2002 à 535,99 M€ , soit une
régression de
- 4,64 %.
En termes d'
autorisations
de programme
, la situation n'est,
guère plus positive : certes, le
titre V
croît de
+
4,01%
pour atteindre 291,9 M€, mais cette augmentation vient
après le net recul du projet de loi de finances pour 2001 de
- 9% ; le
titre VI
avec 275,11 M€ régresse de
- 14,31 %
effaçant une bonne part de la hausse de +24%
enregistrée l'an dernier.
L'évolution globale des autorisations de programme
est quasi
étale, puisque la hausse de + 6,19 % constatée dans le
précédent projet de loi de finances, est quasiment
compensée par la régression de cette année
- 5,77%.
En définitive, les crédits de la culture représenteront
bien
1 % du budget de l'État en 2002
. Mais,
indépendamment des doutes que l'on peut exprimer sur le sens d'un tel
objectif, celui-ci a
été atteint dans des conditions que votre rapporteur
spécial estime largement critiquables : il existe, pour les
dépenses en capital,
un décalage de plus en plus net, entre
les crédits inscrits et ceux effectivement dépensés
,
décalage dont le ministère semble prendre son parti, quand il ne
s'efforce pas d'en tirer parti.
2. L'exécution budgétaire 2000
L'exécution 2000 appelle les observations suivantes. Les
annulations de crédits sont restées relativement limitées,
tandis que venaient abonder le budget du ministère d'importants reports,
qui se sont accrus du fait, notamment, des dotations complémentaires en
loi de finances rectificatives allouées à la suite de la
tempête de décembre 1999.
Sont d'abord intervenus par une série d'arrêtés, un certain
nombre de virements à caractère opérationnel.
14(
*
)
Ensuite, le
décret de virement du
14 novembre 2000
a abouti à un solde positif sur le chapitre
36-60 correspondant :
• d'une part, à une annulation de 1,48 M€ (9,71 MF)
redéployés pour les besoins suivants : le fonctionnement du
Secrétariat d'État au patrimoine et à la
décentralisation culturelle, pour 0,27 M€ (1,8 MF) ; les
besoins du chapitre indemnitaire, pour 0,9 M€ (6 MF), le
chapitre 33-90, pour 0,29 M€ (1,91 M) ;
• d'autre part, à un abondement de 2,05 M€
(13,47 MF) correspondant :
- à l'ajustement, à hauteur globale de 1,86 M€
(12,28 MF), des gages réalisés en LFI 2000 pour les
stabilisations de vacataires après concours dans certains
établissements publics administratifs (Louvre, Versailles, écoles
d'architecture, écoles d'art, Bibliothèque nationale de
France) ;
- au complément consécutif au transfert des enseignants
réalisés en LFI 2000
15(
*
)
pour
0,37 M€ (2,48 MF) ;
- enfin, à un prélèvement de 0,19 M€
(1,2 MF) sur l'article « écoles
d'architecture » correspondant au transfert des moyens du Centre des
hautes études de Chaillot.
L'arrêté d'annulation du 15 novembre 2000
a
été pris pour la préparation de la loi de finances
rectificative de fin d'année et correspond à l'annulation du
reste de crédits du chapitre 36-60 mis en réserve dans le cadre
du contrat de gestion. Il s'agit d'un montant contracté :
annulation de 2,62 M€ (17,2 MF), d'une part, et
+ 0,29 M€ (+ 1,91 MF), corollaire du mouvement
opéré sur le chapitre 33-90, d'autre part.
Les arrêtés d'annulation relatifs aux dépenses en capital
concernent essentiellement, outre les opérations clôturées
d'office parce que non mouvementées depuis quatre ans, des annulations
de fonds de concours.
Indépendamment d'un report exceptionnel pour un montant de
1,01 M€ (6,61 MF), qui représente la part gagée par le
ministère pour le financement du passage aux 35 heures des personnels
des établissements publics à caractère industriel et
commercial, il faut mettre l'accent une fois de plus sur l'importance des
reports.
Ainsi, en matière de dépenses ordinaires, des
reports
ont
été opérés :
• Sur le titre III, ils s'élèvent à
11,70 M€ (74,6 MF) et sont particulièrement
élevés sur le chapitre 34-97 (7,68 M€ soit
50,35 MF). Sur ce chapitre, en sus des causes habituelles
16(
*
)
, le volume important des reports 2000/2001 a
plusieurs origines :
- une première explication, d'ordre technique, tient au changement de
nomenclature intervenu en 2000 (suppression des chapitres 34-95 et 37-93) et au
regroupement des crédits disponibles fin 1999, sur le chapitre 34-97.
Cette modification en effet augmente optiquement le niveau des reports du
chapitre 34- 97.
- une autre cause réside dans la mise en place, en 2000, de la
centralisation de la gestion des crédits de fonctionnement, ayant
entraîné le rodage de nouvelles procédures administratives
internes.
- l'attente d'un accord définitif sur le décret de virement de
novembre 2000 et l'incertitude de l'abondement qui était demandé
pour couvrir les besoins du nouveau Secrétariat d'État au
patrimoine et à la décentralisation culturelle, ont
été sources d'un ralentissement du rythme des engagements.
- Enfin, la mise en oeuvre, à deux reprises, de nouveaux textes de
délégation de signature, a ralenti la progression des dossiers.
• Sur le
titre IV
, le montant global des reports constatés
en fin d'année s'élève à 4,47 M€
(29,34 MF) et est particulièrement élevé sur le
chapitre 43-30 (2,23 M€ soit 14,65 MF, contre 1,213 M€
soit 7,96 MF en 2000). En effet, le montant des reports constatés
à l'article 40 « Entretien des monuments historiques
n'appartenant pas à l'État » s'élève
à 1,53 M€ (10,07 MF). Il s'agit là d'un report
exceptionnel lié à l'impossibilité d'ordonnancer en
totalité, dans les délais, les 4,57 M€ (30 MF) de
crédits obtenus à l'occasion du collectif budgétaire du
printemps 2000 pour faire face aux conséquences de la tempête. Au
surplus, les reports restent traditionnellement élevés pour le
chapitre 43-92 « commandes publiques et achats d'oeuvres
d'art » .
En ce qui concerne les
dépenses en capital
, le montant total des
reports de crédits de paiement 2000/2001
s'est
élevé, tous chapitres confondus, à
372,82 M€
(2 445,58 MF
).
Ces reports des crédits de paiement s'expliquent en grande partie par la
non-consommation des crédits du premier collectif
« tempête », compte tenu des délais
traditionnellement longs pour le montage des opérations d'investissement
et par la mise en place tardive des crédits du deuxième collectif
du 31 décembre 2000.
Les reports sont également liés aux retards pris sur les
grandes opérations
: Grand Palais, Cité de
l'architecture et du patrimoine, Institut national d'histoire de l'art, Centre
national de la danse, immeuble des Bons enfants, Théâtre national
de l'Odéon et Maison du cinéma, retards
qui
, si on peut
parfois les imputer à des difficultés juridiques ou
économiques imprévisibles telles des appels d'offres infructueux,
apparaissent largement la conséquence du lancement anticipé
d'un certain nombre d'opérations
.
Enfin, il faut mentionner parmi les causes de ces importants reports le
rattachement trop tardif d'une partie des fonds de concours
- au total
34,17 M€ (224,18 MF) sur le chapitre 56-20, et 1,30 M€
(8,57 MF) sur le chapitre 66-91, n'a pas permis leur consommation avant la
clôture de gestion.
4. L'exécution de la loi de finances pour 2001
En ce
qui concerne les
crédits de fonctionnement
, est d'abord intervenu
l'
arrêté d'annulation du 21 mai 2001
dans le cadre du
contrat de gestion. Il porte sur un montant de 6,1 M€ (40 MF)
répartis entre les chapitres 36-60 pour 4,57 M€ (30 MF),
43-20 pour 0,61 M€ (4 MF) et 43-92 pour 0,91 M€
(6 MF).
Une série de
transferts,
correspondant pour l'essentiel à
des redistributions opérationnelles récurrentes
,
ont
également été opérés en matière de
dépenses ordinaires :
• Pour le titre III, sur le chapitre 32-97 « participation aux
charges de pension », transfert au ministère de
l'économie, des finances, et de l'industrie, pour un montant de
49,01 M€ (322 MF), au titre de la participation aux charges de
pensions civiles ; sur le chapitre 35-20 « patrimoine monumental
et bâtiments, entretien et réparations », transfert d'un
montant de 76 225 € (0,5 MF) à destination du
ministère de la défense, pour l'entretien du fort de
Brégançon ; sur le chapitre 36-60 « subventions
aux établissements publics », transfert d'un montant de 15
245 € (100 000 F) au profit du Centre national de la
cinématographie (CNC), en provenance du Service d'Information du
Gouvernement pour contribuer à la production de 12 films contre le
racisme.
• Pour le titre IV , il s'agit sur le chapitre 41-10, d'abord, du
traditionnel transfert d'un montant de 149,61 M€ (981,40 MF)
à destination du ministère de l'intérieur et de la
décentralisation, au titre de la dotation générale de
décentralisation ; sur le chapitre 43-20 pour un montant de
2,48 M€ (16,29 MF) et sur le chapitre 43-30 pour un montant de
6,72 M€ (44,11 MF), transferts vers le chapitre 46-60 du
ministère de l'emploi et de la solidarité au titre des
interventions en faveur de la ville et du développement social urbain.
Les
crédits d'équipement
font, eux aussi, l'objet de
divers mouvements de crédits en 2001.
Sur le chapitre 56-20, les annulations, qui sont d'un faible montant
270 522 € (1,77 MF), correspondent à des annulations
de fonds de concours. En revanche, l'annulation de 1,52 M€
(10 MF) en crédits de paiement seulement sur le chapitre 66-91,
quant à elle, correspond à des crédits annulés dans
le cadre du contrat de gestion 2001.
Le transfert de 0,7 M€ (0,5 MF) en AP = CP sur le chapitre 56-20
à destination du ministère de la défense, a
été réalisé au titre des travaux effectués
sur le fort de Brégançon.
Sur le plan de l'exécution, on retrouve le même contraste entre
les dépenses ordinaires, qui étaient déjà
engagées à plus de 81% au 31 juillet dernier, par opposition
à la situation des chapitres de dépenses d'investissement, dont
les taux de consommation sont, sauf pour les chapitres 66-91 et 66-98,
nettement inférieurs : 59,8 % pour le chapitre 56-20,
26 % pour le 56-91, 71,9 % pour le chapitre 66-20. On note que, pour
ces trois derniers chapitres, le ratio crédits ouverts en loi de
finances/totalité des crédits disponibles, est respectivement de
0,75, 0,53 et 0,74, ce qui traduit l'importance des reliquats en début
d'exercice.
4. Les festivités de célébration de l'an 2000
Il a
paru intéressant de dresser un rapide bilan financier des
festivités de célébration de l'an 2000, qui en
dépit des bonnes intentions apparaît rétrospectivement
comme une opération insuffisamment maîtrisée.
Pour superviser la préparation des manifestations, la Mission 2000 en
France a bénéficié de l'appui de l'association pour la
célébration de l'an 2000 qui assurait notamment la gestion des
concours d'origine publique destinés au financement des manifestations.
Le ministère de la culture et de la communication a versé
à cette association les subventions de fonctionnement suivantes d'un
montant total de 8,12 M€ (53,288 MF): 1996 : 0,76 M€
(5,000 MF), 1997 : 1,75 M€ (11,500 MF), 1998 : 2,06
M€ (13,500 MF), 1999 : 1,65 M€ (10,815 MF),
2000 : 0,99 M€ (6,473 MF), 2001 : 0,91 M€ (6,000 MF).
En ce qui concerne les subventions d'intervention, le budget total
consacré par l'État sur les années 1998, 1999 et 2000 aux
opérations commémoratives s'élève à 60,98
M€ (400 MF). Cette enveloppe de crédits d'intervention
accordée par l'État est venue compléter les sommes
rassemblées par les initiateurs des projets sélectionnés.
Sur cette enveloppe de 60,98 M€ (400 MF), seuls 59,41 M€ (389,716 MF)
ont été effectivement versés à l'association pour
la célébration de l'an 2000, le ministère de la culture et
de la communication s'étant substitué à celle-ci pour le
financement de l'opération Méridienne verte d'un montant de 1,57
M€ (10,284 MF) : L'ensemble de ces subventions ont été
versées à partir du chapitre 43-20 («interventions
culturelles d'intérêt national»).
On trouvera ci-joint la liste des opérations soutenues par la Mission
2000 en France. Ce tableau fait apparaître que les financements
accordés par la Mission ont excédé de 15,78 M€ (103,5
MF) l'enveloppe de 60,98 M€ (400 MF). Cela s'explique :
d'une part, par le fait que l'association pour la célébration de
l'an 2000 a perçu, outre une subvention de l'État, des recettes
de mécénat, des participations des collectivités publiques
et des produits divers (billetterie des expositions, vente de produits
dérivés...) ;
d'autre part, par l'existence d'un déficit de 4,86 M€ (31,87 MF)
(chiffre arrêté au 9 novembre 2000).
Le chiffrage du déficit au 9 novembre 2000 ne reflétait pas
cependant l'ensemble des dettes de l'association. Les comptes de l'association
font désormais apparaître un déficit qui
s'élèverait à 6,1 M€ (40 MF), ce chiffrage
étant encore provisoire. Une assemblée générale a
été convoquée le 15 mars 2001 pour prononcer la
liquidation de l'association. Le conseil d'administration de l'association pour
la célébration de l'an 2000 du 3 mai 2001 a désigné
trois liquidateurs et fixé les modalités de la liquidation.
A ce jour, le ministère de la culture et de la communication a
déjà versé 3,81 M€ (25 MF) de crédits de titre
IV afin d'étancher partiellement le déficit de l'association. Une
nouvelle subvention permettant de couvrir l'ensemble du besoin de financement
sera versée, à la clôture des opérations de
liquidation, au vu de l'état d'apurement du passif.
Les opérations de liquidation devront être achevées avant
le 31 décembre 2001.
5. Un bilan de la législature apparemment flatteur
Les tableaux fournis par le ministère de la culture retracent de façon apparemment claire, cette marche glorieuse vers le 1 %. Depuis 1997, le budget du ministère de la Culture, calculé à périmètre constant (base 1998) et hors réserve parlementaire, a ainsi connu une progression de 361,13 M€ (2.368,91 MF), soit +16,32 %, ce qui représente une augmentation de 2,6 % par an.
LOI DE FINANCES INITIALE HORS RÉSERVE PARLEMENTAIRE
Année. En MF |
LFI 1997 |
LFI 1998 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Budget à périmètre constant |
14512,17 |
15109,38 |
15669,78 |
16039,21 |
16494,96 |
16881,08 |
Variation en montant |
|
597,21 |
560,4 |
369,43 |
455,75 |
386,12 |
Variation en pourcentage |
|
4,1% |
3,7% |
2,4% |
2,8% |
2,3% |
Variation
en montant 1997-2002 : 2368,91 MF
Variation en pourcentage 1997-2002 : 16,32%
LOI DE FINANCES INITIALE HORS RÉSERVE PARLEMENTAIRE
Année. En M€ |
LFI 1997 |
LFI 1998 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Budget à périmètre constant |
2212,37 |
2303,41 |
2388,84 |
2445,16 |
2514,64 |
2573,5 |
Variation en montant |
|
91,04 |
85,43 |
56,32 |
69,48 |
58,86 |
Variation en pourcentage |
|
4,1% |
3,7% |
2,4% |
2,8% |
2,3% |
Variation
en montant 1997-2002 : 361,13 M€
Variation en pourcentage 1997-2002 : 16,32%
En fait, indépendamment des problèmes de périmètre - le choix pour base du périmètre du ministère de la culture en 1998 aboutissant à intégrer un certain nombre de transferts de compétences antérieurs -, il faudra attendre la loi de règlement pour 2002 pour savoir si l'objectif du 1% sera atteint en termes de budget exécuté.
EVOLUTION DU RATIO A STRUCTURE CONSTANTE PAR RAPPORT A 1998
LFI Hors réserve parlementaire
(en MF) |
LFI 1997 |
LFI 1998 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Budget
Culture
|
14.512 |
15.109 |
15.670 |
16.039 |
16.496 |
16.880 |
Charges nettes de l'État |
1.552.900 |
1.589.700 |
1.620.500 |
1.637.169 |
1.658.908 |
1.687.787 |
Ratio culture |
0,935% |
0,950% |
0,967% |
0,980% |
0,994% |
1,000% |
Nous verrons que ces chiffres participent, en particulier pour les dépenses en capital, d'une stratégie d'affichage non conforme à la seule réalité budgétaire incontestable, celle des budgets exécutés .
B. DES PRIORITÉS DE COURT TERME
Le présent projet de budget manifeste, notamment, un certain nombre d'orientations : accent sur les dépenses d'interventions, rééquilibrage Paris/province, maintien, enfin, de l'effort de création de postes budgétaires pour permettre la résorption de l'emploi précaire.
1. Le titre IV mieux traité que jamais
Le titre
IV progressera de 44,66 M€, soit près de 293 MF contre
26,45 M€ (173,5 MF) en 2001.
L'année 2002 est présentée comme « la meilleure
année de la législature » pour le titre IV, que ce soit
en valeur absolue ou en taux de progression (+5,7 % par rapport à
2001) comme en témoigne le tableau ci-dessous.
|
Mesures nouvelles 1998 |
Mesures nouvelles 1999 |
Mesures nouvelles 2000 |
Mesures nouvelles 2001 |
Mesures nouvelles 2002 |
Titre IV y.c. recyclage réserve parlementaire |
180,8 MF
|
229,4 MF
|
172 MF
|
173,5 MF
|
293 MF
|
Titre IV hors acquisitions |
151,8 MF
|
219,4 MF
|
172 MF
|
173,5
MF
|
288,2
MF
|
Titre IV hors acquisitions et DGD |
138,7 MF
|
193,94
MF
|
164,3 MF
|
140,6 MF
|
248,4 MF
|
|
Mesures nouvelles 1998 |
Mesures nouvelles 1999 |
Mesures nouvelles 2000 |
Mesures nouvelles 2001 |
Mesures nouvelles 2002 |
Titre IV y.c. recyclage réserve parlementaire |
27,56
M€
|
34,97
M€
|
26,22
M€
|
26,45
M€
|
44,67
M€
|
Titre IV hors acquisitions |
23,14
M€
|
33,45
M€
|
26,22
M€
|
26,45
M€
|
43,94
M€
|
Titre IV hors acquisitions et DGD |
21,14
M€
|
29,57
M€
|
25,05
M€
|
21,43
M€
|
37,87
M€
|
Il
s'agit de renforcer les moyens artistiques des institutions du spectacle
vivant. Sont ainsi cités, les centres dramatiques nationaux et
régionaux, l'opéra comique, les orchestres permanents, les
centres de création musicale, les scènes nationales et
conventionnées, les compagnies des arts de la rue etc. Cet effort est
« dirigé vers le secteur de la création
indépendante et les nouveaux espaces de travail et d'expression
artistiques, dits
lieux
intermédiaires »
et,
d'une façon générale, vers les disciplines porteuses de
nouvelles esthétiques
, comme la danse contemporaine, le cirque,
les arts de la rue et les musiques actuelles.
Les enseignements et l'éducation artistiques verront leurs moyens
progresser de près de 5 % en 2002, dans le cadre du plan
« Arts à l'école ». La contribution du
ministère de la culture et de la communication à la mise en
oeuvre de ce plan, s'est élevée en 2001 à
33,61 M€ (220,5 MF). En 2002, la contribution du
ministère de la culture sera abondée d'une mesure nouvelle de
4,16 M€ (27,28 MF)
17(
*
).
Il
s'agit d'un effort qui, par principe, ne peut qu'être approuvée
par votre rapporteur spécial.
2. Une « meilleure mobilisation des moyens disponibles »
Il faut
souligner, à cet égard, que les mesures nouvelles obtenues
(+51,31 M€, soit +336,56 MF par rapport à la LFI 2001)
affectées principalement au titre IV et aux subventions aux
établissements publics, n'ont pu avoir cette ampleur que parce que le
ministère de la Culture a obtenu la possibilité de
« mobiliser » près de 58 M€ (380 MF)
de crédits de paiement « impossibles à utiliser dans
leur affectation d'origine ». C'est cette
« mobilisation », qui a permis de financer la progression
des dépenses de personnel, le fonctionnement et les dépenses
d'intervention.
Comme en atteste le tableau ci-dessous, ces moyens nouveaux seront ainsi
supérieurs du double par rapport à 2000 et des deux tiers par
rapport à 2001. Votre rapporteur spécial reviendra sur les
mécanismes de cette opération et la nature de ces crédits
ainsi récupérés.
En MF |
LFI 1998 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Mesures nouvelles hors réserve parlementaire |
598 |
560 |
369 |
456 |
386 |
Moyens nouveaux |
598 |
560 |
369 |
456 |
765 |
En M€ |
LFI 1998 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Mesures nouvelles hors réserve parlementaire |
91,16 |
85,37 |
56,25 |
69,52 |
58,85 |
Moyens nouveaux |
91,16 |
85,37 |
56,25 |
69,52 |
116,62 |
3. La mise à niveau des emplois
Les
moyens nouveaux permettront, tout d'abord, de faire évoluer le service
public et, notamment, de créer les emplois indispensables : le
ministère de la Culture bénéficie pour 2002 de ses plus
importantes créations d'emplois de toute la législature (+350
emplois dont 150 créations nettes). 115 créations d'emplois sont
obtenues afin, notamment, d'accroître l'ouverture des musées et
d'accompagner le mouvement de déconcentration
18(
*
)
.
35 créations d'emplois sont prévues pour la carte
archéologique, conformément à l'arbitrage du Premier
ministre qui avait acté la création de 70 emplois à
ce titre sur 2 ans, dans le cadre de la mise en oeuvre de la réforme de
l'archéologie préventive avec la création du nouvel
établissement public.
Par ailleurs, le ministère de la Culture poursuivra sa politique de
résorption de l'emploi précaire avec la création de 200
emplois permettant la stabilisation d'agents vacataires dans le cadre du
protocole « Sapin ». Ces emplois s'ajoutent aux 248 obtenus
en 2001.
ÉVOLUTION DU NOMBRE D'EMPLOIS CRÉÉS DEPUIS 1997 AU MINISTÈRE DE LA CULTURE
|
1997 |
Evolution 98/97 |
1998 |
Evolution 99/98 |
1999 |
Evolution 2000/99 |
2000 |
Évolution 2001/2000 |
2001 |
Évolution 2002/2001 |
2002 |
|||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||||||||||
EMPLOIS ÉTAT |
14671 |
27 |
14698 |
2 |
14700 |
295 |
14995 |
305 |
15300 |
350 |
15650 |
|||||||||||||
Dont créations |
|
54 |
|
2 |
|
32 |
|
5 |
|
150 |
|
|||||||||||||
Dont stabilisations |
|
59 |
|
30 |
|
263 |
|
300 |
|
200 |
|
|||||||||||||
Dont suppressions |
|
-86 |
|
-30 |
|
0 |
|
0 |
|
0 |
|
|||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||||||||||
EMPLOIS ÉTABLISSEMENTS PUBLICS |
4266 |
34 |
4300 |
224 |
4524 |
79 |
4603 |
209 |
4812 |
1482 |
6294 |
|||||||||||||
Dont stabilisations d'agents précaires |
|
34 |
|
70 |
|
15 |
|
48 |
|
0 |
|
|||||||||||||
Dont créations INRAP |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1351 |
|
|||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||||||||||
TOTAL |
18937 |
61 |
18998 |
226 |
19224 |
374 |
19598 |
514 |
20112 |
1832 |
21944 |
|||||||||||||
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|||||||||||||
NB : Cette présentation retrace l'évolution réelle de la capacité à recruter du ministère. Les transferts d'emplois sont neutralisés |
|
|
||||||||||||||||||||||
Elle n'indique que les créations nettes, pas les transformations d'emploi |
|
|
|
|
|
|
|
II. ASPECTS DE LA POLITIQUE CULTURELLE
Le bilan
culturel de la législature ne se résume pas à la
croissance des dotations budgétaires, pas plus qu'il ne
s'apprécie au regard de l'objectif du 1 %, à la fois parce
que celui-ci n'est atteint qu'en termes d'affichage et parce que son sens est
plus que problématique.
En tout état de cause, derrière les chiffres, il y a des
politiques, dont les développements ci-après évoquent
certains aspects d'actualité.
A. LE SOUTIEN A LA CRÉATION FRANÇAISE EN ARTS PLASTIQUES
Un
rapport commandé par le ministère des Affaires
étrangères a été l'occasion pour la presse de
relancer le débat sur le rôle de l'État en matière
de soutien à la création dans les arts plastiques.
Que les artistes français ne soient guère reconnus sur le plan
international, on le savait déjà. Mais qu'un rapport remis
à l'Administration puisse admettre que l'intervention de l'État
soit dans certains cas contre-productive, voilà qui est plus nouveau et
qui devrait faire réfléchir. N'y-t-il pas trop d'État en
matière d'art contemporain ? La question semble posée de
façon paradoxale par ceux-mêmes, artistes et galeries, qui en
bénéficient.
Et paradoxe supplémentaire, le rapport ne voit d'autre issue à
son triste constat que de trouver de nouvelles formes d'aides...
1. Le triste constat du rapport Quemin
M. Alain
Quemin, de l'Université de Marne-la-Vallée, a remis au ministre
des Affaires étrangères, un rapport sur «
le
rôle des pays prescripteurs sur le marché et dans le monde de
l'art contemporain »
.
Sous ce titre austère, il y a une étude qui vise à
répondre à des questions simples : «
Quelle
place occupent la France et les différents pays en matière de
créations plastiques contemporaines ? Quels pays jouent un
rôle leader dans le monde international de l'art ? Comment rendre
compte des différentes hiérarchies pouvant exister et quelles
actions les pouvoirs publics peuvent-ils entreprendre pour favoriser la
reconnaissance internationale de la création de leur
pays ?
».
L'auteur du rapport relate, non sans ironie, que « c'est même
parfois avec une certaine condescendance ou avec une pointe d'attendrissement
que [
lui] ont répondu les acteurs interrogés, choqués
ou émus que le chercheur puisse seulement leur poser une
question
aussi élémentaire
. »
Il n'est en effet nul besoin d'une étude académique pour avoir
une réponse simple à ces questions
. Le marché de l'art
contemporain est dominé par les États-Unis ; il existe, en
matière de création, un axe New-York/Berlin ; le rayonnement
des artistes français est limité
et même faible,
même par comparaison avec ce qu'il était dans les années 60
et 70.
Ce constat, M. Alain Quemin l'étaye par un certain nombre de chiffres
qui démontrent que
les artistes étrangers occupent une place
très importante dans les acquisitions des différentes instances
chargées de soutenir la création contemporaine, qu'il s'agisse du
Fonds national d'art contemporain ou des Fonds régionaux d'art
contemporain.
C'est ainsi que l'on apprend que sur 432 artistes dont au moins une oeuvre
a été achetée par le FNAC au cours des exercices 1994,
1995, et 1996, plus du tiers sont étrangers et que parmi ceux-ci le
poids des artistes américains est écrasant, ce pays
représentant avec l'Allemagne, l'Italie, la Grande-Bretagne et la
Suisse, 60 % de l'ensemble.
Les données relatives aux FRAC font apparaître des proportions
encore plus importantes d'artistes étrangers, dont l'étude note
que le prix moyen des oeuvres est sensiblement plus élevé que
celui des artistes français.
L'auteur s'est attaché à étudier la
notoriété objective des artistes français à l'aide
d'un indicateur nommé
Kunst Kompass
, publié tous les ans
dans la revue allemande « Capital ». Les résultats
sont clairs même s'ils font la part un peu trop belle aux indices de
notoriété favorisant les artistes allemands et
américains :
sur les 100 artistes les plus reconnus dans le
monde en 2000, 33 sont Américains, 28 sont Allemands, 8 sont
Britanniques et seulement 5 sont Français.
Il s'agit de Christian
Boltanski, Daniel Buren, Sophie Calle, Pierre Huygue et Dominique
Gonzalez-Foerster.
Par ailleurs, la France est un marché relativement modeste en
matière d'art contemporain même si la FIAC fait partie des grandes
manifestations mondiales et si, en terme de vente publique -mais il ne s'agit
en matière d'art contemporain que d'une fraction limitée du
marché- la France tire son épingle du jeu relativement mieux que
d'autres pays, mais loin derrière les États-Unis et la
Grande-Bretagne, comme le montrent les tableaux ci-après qui donnent la
répartition du marché des oeuvres produites par des artistes
nés après 1900, règle arbitraire simple mais dont on
remarque qu'elle conduit à tenir compte des scores d'artistes
déjà historiques tel Dubuffet.
Le
paradoxe le plus intéressant souligné dans le rapport est que les
galeries françaises, bien que souvent aidées par l'État,
se sentent obligées d'exposer des artistes étrangers pour asseoir
leur crédibilité
: ainsi, un galeriste
déclare : « Quand j'ai ouvert la galerie, je voulais
vendre la moitié d'artistes français et la moitié
d'artistes étrangers, c'était une politique
délibérée pour défendre les artistes
français. De toute façon aujourd'hui, c'est clair, on est
obligé d'avoir au moins la moitié d'étrangers. Mais, moi,
j'en ai de plus en plus ; je dois être à 70 %
d'étrangers et 30 % de français, non pas parce que je le
veux, mais pour des raisons de marché. Certaines galeries
françaises n'ont que deux ou trois artistes français sur
vingt ».
Les artistes français ne sont donc pas prophètes en leur
pays.
Tel est le constat majeur que fait ce rapport et qui devrait amener
le ministère à repenser sa politique de soutien à l'art
contemporain.
Quand on lit que des amateurs auraient dit «
Au-dessus de
100.000 francs, je n'achète pas français »
,
quand on sait combien il est important pour un artiste de pouvoir dire qu'il
« vit et travaille » à New-York, il faut bien se
poser des questions . Pourquoi l'art français se vend-il mal ?
Pourquoi se vend-il mal même dans son propre pays ?
Là encore, le rapport apporte des réponses claires, qui,
même si elles ne sont pas nouvelles, ont l'intérêt de bien
« mettre les points sur les i ».
Le handicap majeur qui freine la reconnaissance internationale des artistes
français, c'est la faiblesse de notre marché
intérieur
. Certains diront qu'il y a trop de galeries en France et
que celles-ci ne sont pas suffisamment importantes pour exercer un
« pouvoir de marché » et donc de jouer un rôle
leader dans la formation du goût ; mais, comme le dit le rapport,
c'est le peu de dynamisme de la demande intérieure qui est sans doute le
facteur essentiel. En outre,
« la faiblesse du marché
privé... -auquel doivent parfois se substituer les achats
publics
19(
*
)
- fait suspecter la France de
promouvoir un art officiel, toujours soupçonné de
médiocrité, en particulier dans un pays comme les
États-Unis attaché au libre jeu du marché.
»
Autre constat qui, s'il n'est pas nouveau est fait en toute
clarté :
la France manque de collectionneurs
. Le magasine
Art News publiait en 2000 la liste des
200 principaux collectionneurs
mondiaux dont une dizaine étaient français. Seul François
Pinault figurait parmi les dix premiers
.
Par le truchement de témoignages, ce rapport fourmille de critiques sur
le système français de soutien à la création
qualifié de trop visible et suspect d'engendrer d'éternels
assistés comme le souligne le galeriste Gilbert Brownstone :
«
Les artistes sont aidés dès leur naissance et
jusqu'à leur mort : première exposition, trouver un atelier,
aller à la FIAC, trouver un éditeur, se faire acheter une oeuvre,
monter une exposition à l'étranger... La France
créé des assistés incapables d'affronter le marché
international
».
Parmi les suggestions du rapport, certaines laisseront septique comme celle
consistant à nommer des agents plus compétents au titre de
l'association française de l'action artistique -AFAA.
De même, on peut s'interroger sur la nature des nouveaux dispositifs, par
définition discrets, « permettant aux artistes vivant
en France d'être davantage présents sur les cimaises des
grands musées internationaux ».
En revanche, devraient nous amener à nous remettre en question les
remarques faites dans le rapport sur la nature même de l'art
français. Sans doute, parce qu'il bénéficie d'un large
soutien public et que la demande émane plus d'institutions que de
particuliers, l'art français présente un caractère plus
intellectuel qui le rend peu exportable. Comme le formule un galeriste pourtant
lui-même très engagé en faveur de ces expressions
plutôt hermétiques, «
l'art français s'exporte
mal alors que les allemands qui barbouillent, cela s'exporte très
bien
».
Tel est bien le défi auquel doit faire face
la création
contemporaine française qui sans doute, du fait de son intellectualisme,
de sa propension au discours et parfois de la faiblesse de sa dimension
plastique, ne trouve pas de marché à l'intérieur et donc
pas de marché à l'extérieur de nos frontières
.
Votre rapporteur spécial rappelle à cet égard qu'il en est
sans doute pour l'art contemporain comme pour tous les produits
économiques :
on exporte bien que ce pour quoi on a pu
développer un vaste marché intérieur
.
L'ouverture du Centre de la jeune création sera-t-il de nature à
inverser cette tendance ? Rien n'est moins sûr. De ce point de vue,
la France a certainement des leçons à prendre de l'Angleterre
qui, avec l'ouverture de la Tate Modern a prouvé que l'on pouvait
à la fois promouvoir l'art national sans lui nuire. Et ce n'est pas le
moindre des paradoxes que de constater qu'il faut aller à Londres pour
voir exposés des artistes - dont l'importance historique sinon
artistique n'est guère contestable - comme Atlan, Gruber, Minaux ou
Fougeron qui, à la connaissance de votre rapporteur spécial,
n'ont pas tous leur place sur les cimaises du Musée national d'art
moderne au Centre Georges Pompidou.
2. Un nouvel outil : le centre de la jeune création
Le
ministère de la culture et de la communication a décidé au
printemps 1999 de consacrer la partie Ouest du Palais de Tokyo, affecté
à l'État, à la création d'un site
dédié à la jeune création. L'ouverture d'un tel
centre répond à la nécessité de conforter le
réseau des centres d'art développé sur l'ensemble du
territoire par une institution de forme nouvelle, comparable à celles
qui se sont développées dans la plupart des grandes capitales
culturelles.
Il s'agit de répondre à une demande, dont votre rapporteur avait
noté la légitimité à l'occasion des contacts qu'il
avait eus avec les galeries françaises, lors de ses travaux sur le
marché de l'art.
Votre rapporteur spécial note avec intérêt que
ce lieu
est présenté comme devant « éviter toute
sophistication, fonctionner avec des coûts fixes modérés et
échapper à toute dérive institutionnelle ».
Dans cet esprit, la Délégation aux arts plastiques a
veillé particulièrement :
-
• à la direction, qui ne sera pas confiée à une
personnalité issue des institutions publiques et qui sera
renouvelée tous les trois ans ; c'est dans cet esprit que MM.
Jérôme Sans et Nicolas Bourriaud ont été choisis
à l'été 1999, à l'issue d'un appel à
candidatures ;
• au statut juridique de l'établissement, qui lui garantira une autonomie suffisante, notamment par la présence, au sein du conseil d'administration (présidé par M.Pierre Restany), d'artistes confirmés et de personnalités reconnues ;
• à la présence de partenaires privés (entreprises, collectionneurs) dans les organes délibérants ;
• au rôle d'interface avec les lieux en région : coproduction avec des centres d'art du réseau national afin de mieux diffuser les oeuvres des jeunes artistes situés sur l'ensemble du territoire.
Le programme architectural a été confié, à l'issue d'une consultation, à l'équipe d'architectes Lacaton - Vassal, et a été approuvé par la maîtrise d'ouvrage au printemps 2000. Ce programme, respectueux du bâtiment et de ses caractéristiques, apporte des solutions techniques simples et un traitement léger. Le budget d'investissement a été volontairement défini dans de strictes limites : l'ensemble de l'opération s'inscrit dans une évaluation de 4,42 M€ (29 MF). Il est rappelé que, outre des autorisations de programmes disponibles sur des reliquats d'opérations précédentes pour le même édifice, 2,59 M€ (17 MF) d'autorisations de programme avaient été inscrits en loi de finances pour 2000, la région Ile de France ayant manifesté son intention d'apporter une contribution de l'ordre de 0,45 M€ (3 MF) à l'investissement.
Le permis de construire a été déposé à la fin du printemps 2000. Les consultations d'entreprises ayant été infructueuses dans un premier temps, une nouvelle consultation a été organisée ; elle a permis l'engagement des travaux au cours de l'hiver 2000-2001 ; l'achèvement de ceux-ci (hors l'aménagement des locaux de l'unité pédagogique, prévue en 2002) doit être effectif à l'automne 2001.
En ce qui concerne le fonctionnement, l'objectif était de constituer une structure légère, dont le coût de fonctionnement reste mesuré. L'année 2000 ne constituait qu'une première étape, nécessitant la mise en place d'un premier budget de fonctionnement de l'association de gestion (sur la base d'une mesure nouvelle de 0,30 M€ (2 MF) inscrite sur le chapitre 43-20 du budget de la culture pour 2000) ; pour 2001, année au cours de laquelle a commencé l'activité du centre, une mesure nouvelle de 0,76 M€ (5 MF) était inscrite en loi de finances. Le projet de loi de finances pour 2002 complète cette attribution par 0,30 M€ (2 MF). Compte tenu de redéploiements effectués sur la dotation centrale d'intervention de la délégation aux arts plastiques, la subvention de l'État à la structure de gestion du centre s'élèvera à 1,75 M€ (11,5 MF), auxquelles s'ajouteront les ressources générées par son activité (billetterie), les redevances de concessions (restaurant, librairie...) et les recettes de parrainage et de mécénat.
Outre la direction et son secrétariat, le personnel permanent devrait comprendre un responsable administratif et financier assisté d'un comptable, un responsable technique, un responsable de sécurité et un responsable des publics, et une équipe de production des expositions. Ces personnels seront en règle générale salariés de l'association de gestion. Toutefois les statuts de celle-ci prévoient la possibilité de mise à disposition et de détachement de fonctionnaires. L'accueil et le gardiennage des expositions ne donneront pas lieu au recrutement d'une équipe permanente mais seront sous-traités en fonction du calendrier d'activités, l'accueil du public étant assuré par des emplois jeunes de médiation culturelle.
Les grands axes de la programmation prochaine des activités du centre ne sont pas encore connus mais l'équipe du Palais de Tokyo a entrepris diverses actions de préfiguration, parmi lesquelles, « Tokyo TV », productions d'artistes destinées à la télévision, dont elles empruntent le format, et « Tokyorama », programme de performances ou parcours subjectifs d'artistes dans la ville, tandisqu'elle a réalisé l'ouverture de son site Internet et a engagé l'activité pédagogique du « Pavillon ».
B. LA PROTECTION DE LA PROPRIETE INTELLECTUELLE
Il s'agit d'un domaine sensible. Si l'on peut considérer qu'une solution consensuelle a été trouvée pour le droit de prêt dans les bibliothèques, il n'en est pas de même des supports électroniques.
1. Le droit de prêt dans les bibliothèques
La
ministre de la culture et de la communication a présenté aux
représentants des élus et des professionnels, le 19
décembre 2000, ses propositions en vue d'un règlement de la
question du droit de prêt et d'une mise en oeuvre de la directive
européenne du 19 novembre 1992 relative au droit de location et de
prêt et à certains droits voisins du droit d'auteur dans le
domaine de la propriété intellectuelle.
Ces propositions ont été inspirées par deux principes
fondamentaux : l'attachement à la mission de service public des
bibliothèques et la légitimité d'une juste
rémunération pour les auteurs.
La vigueur du débat sur le droit de prêt ayant
révélé, à des titres divers, les inquiétudes
des acteurs du livre face aux évolutions de ce secteur, la ministre de
la culture et de la communication a souhaité que le compromis qu'elle
proposait tienne également compte des grandes questions touchant les
équilibres de la chaîne du livre, particulièrement celles
qui concernent les maillons les plus faibles de cette chaîne que sont les
auteurs et les libraires.
La ministre a rejeté l'hypothèse d'un paiement direct par
l'usager (« prêt payant ») au profit d'un
système de « prêt payé » dont la charge
reposerait solidairement sur l'État et les collectivités locales.
Il est ainsi proposé que ce système combine deux sources de
financement :
• un « prêt payé » à l'achat des
ouvrages, s'inscrivant dans le cadre d'un plafonnement des rabais pour les
achats de livres par les collectivités et donnant lieu au reversement,
au titre du droit de prêt, de 6% du prix public des ouvrages. L'abandon
du « prêt payant » au profit du
« prêt payé » rend nécessaire le lien
avec le plafonnement des rabais aux collectivités (hors achats de livres
scolaires non destinés au prêt), faute de quoi la pression des
acheteurs sur les rabais s'accentuerait fortement et accélèrerait
l'éviction des librairies de ces marchés ;
• un « prêt payé » forfaitaire de 1,52
€ (10 francs) par an et par inscrit, pour les bibliothèques
publiques (bibliothèques municipales, départementales de
prêt et de l'enseignement supérieur), pour les
bibliothèques des comités d'entreprise et les
bibliothèques associatives. Les bibliothèques scolaires ne
seraient pas assujetties au « prêt payé »
forfaitaire.
Les sommes produites par ces deux sources de financement feraient l'objet d'une
gestion collective obligatoire, comme en matière de reprographie depuis
1995. L'utilisation de ces sommes s'effectuerait de deux façons :
• la plus forte proportion serait versée aux ayants droit sous
forme de droits d'auteurs ;
• une fraction viendrait contribuer à la mise en place et au
financement d'un régime de retraite complémentaire dont les
écrivains et traducteurs sont les seuls, parmi les artistes et les
auteurs, à être aujourd'hui dépourvus.
Après plusieurs années de divisions entre les acteurs du livre
sur la question du droit de prêt, les propositions de la ministre de la
culture et de la communication ont permis de dégager un large consensus
autour des principes et des objectifs qu'elle a défendus, ainsi que sur
le dispositif de mise en oeuvre lui-même.
Les modalités d'application de ce dispositif ont fait, pour leur part,
l'objet de discussions entre, d'une part, les représentants des
élus et des bibliothécaires qui ont plaidé pour un
allègement de leurs charges afin d'être en mesure de maintenir les
volumes d'acquisition, et, d'autre part, les représentants des ayants
droit qui ont tenu à ce que les montants dégagés soient
suffisamment représentatifs pour compenser le
« préjudice » économique qu'entraîne
à leurs yeux le prêt des ouvrages.
La Ministre de la culture et de la communication a présenté en
Conseil des ministres, le 10 octobre 2001, le projet retenu par le
gouvernement, sur la base d'un aménagement du dispositif
présenté au mois de décembre 2000. Le taux de plafonnement
est ramené au niveau moins contraignant de 9% (12% la première
année) afin de tenir compte du risque de réduction des
acquisitions, sans toutefois remettre en cause le bénéfice que
les libraires, à qui il serait demandé de gérer le
reversement de 6% au titre du droit de prêt (3% la première
année), doivent pouvoir tirer de cette mesure.
Conformément aux voeux des représentants des élus et des
bibliothécaires, le dispositif est simplifié de manière
à éviter le mécanisme de compensation par la DGD et
à réduire le risque de répercussion directe sur l'usager.
La compensation, par l'État, de la moitié des charges reposant
sur les collectivités locales, telle qu'initialement prévue, est
ainsi remplacée par un partage des charges : l'État assumant
seul le forfait par usager ou « prêt payé
forfaitaire » (1,5 € soit 9,84 F par usager, sauf pour les
bibliothèques universitaires : 1 € soit 6,56 F) et les
collectivités locales (comme l'État pour ses propres
établissements) le surcoût lié au plafonnement des rabais
dans le cadre du « prêt payé à
l'achat », à volume d'acquisitions constant.
Dans ce cadre, la charge résultant du dispositif est répartie de
manière équilibrée entre, d'une part, les
collectivités locales dont relèvent les établissements de
lecture publique (16,92 M€ soit 111 MF liés au plafonnement des
rabais) et, d'autre part, l'État (16,92 M€ soit 111 MF, dont 4,27
M€ soit 28 MF liés au plafonnement des rabais et 12,65 M€ soit
83 MF au titre du "prêt payé" forfaitaire) .
Ce projet s'appuie sur un certain nombre d'études et de simulations,
à partir notamment des statistiques annuelles sur les
bibliothèques recueillies et exploitées par le ministère
de la culture et de la communication.
La très grande majorité des États, à l'exception
des Pays-Bas où le financement du droit de prêt repose sur les
usagers, financent leur programme de droit de prêt sur des fonds publics.
Plusieurs pays, comme l'Allemagne, l'Autriche ou la Suède utilisent une
partie des ressources du droit de prêt pour financer des régimes
de sécurité sociale ou des systèmes d'aide sociale.
Les États d'Europe du Sud disposant d'un réseau de
bibliothèques moins développé comme l'Espagne, l'Italie ou
le Portugal, ont, quant à eux, choisi d'exempter l'ensemble de leurs
bibliothèques de lecture publique. Cette interprétation
très large des conditions d'exemption du droit de prêt ouvertes
par la directive n'a pas encore été examinée par la
Commission européenne dans le cadre de travail que celle-ci mène
au titre de l'examen de l'application de la directive de 1992 dans les
différents États membres. On peut vraisemblablement s'attendre
à ce que cette interprétation soit considérée comme
trop extensive.
Le projet du gouvernement français se rapproche du système en
vigueur en Allemagne, où le droit de prêt est financé
solidairement par l'État et les Länder et bénéficie
également à un système de retraite complémentaire
pour les auteurs. Dans les pays de l'Union européenne qui ont fait
l'objet de l'étude, le montant dégagé par le droit de
prêt oscille entre 9,15 M€ (60 MF) et 19,82 M€ (130 MF),
soit entre 0,11 € (0,75 F) et 3,81 € (25 F) par habitant. Ces
chiffres sont à comparer à ceux du projet du gouvernement :
soit 22,26 M€ (146 MF) environ et 0,38 € (2,50 F) par
habitant.
2. La rémunération due sur les supports numériques enregistrables
La
commission indépendante prévue par l'article L.311-5 du Code de
la propriété intellectuelle
20(
*
)
a
rendu le 4 janvier 2001 (Journal officiel du 7 janvier 2001) une
décision fixant les taux de rémunération sur les supports
numériques amovibles enregistrables qu'elle désigne et notamment
les CD-Rom conformément au tableau ci-après). Cette
décision est exécutoire depuis le 21 janvier 2001, date de son
entrée en vigueur.
Cette décision s'inscrit dans le prolongement du dispositif fixé
en 1986 par cette commission pour le supports analogiques (cassettes audio et
vidéo). La commission, tout en maintenant le dispositif fixé par
la décision de 1986, s'est attachée d'une part à
revaloriser les niveaux de rémunération établis en 1986
sur les supports analogiques et d'autre part à fixer les taux de
rémunération applicables aux types de supports d'enregistrements
numériques amovibles, lesquels facilitent une copie de qualité
numérique (clone de l'original) telle que la substituabilité
à la vente est forte, de sorte que ces supports se sont
développés à vive allure par rapport aux supports
analogiques, voire aux originaux.
Ses travaux ont abouti d'une part à une revalorisation de 25 % du
niveau de la redevance fixé en 1986 sur les supports analogiques afin de
tenir compte de l'augmentation générale du niveau des prix (32 %
sur cette période) et d'autre part à fixer les niveaux de
rémunération par type de supports amovibles éligibles.
Les montants de rémunération forfaitaire sont
déterminés sur la base d'un taux horaire fixé à
0,46 € (3 F) pour le sonore et à 1, 26 € (8,25 F) pour
l'audiovisuel appliqué à la durée nominale
d'enregistrement des supports, pondéré selon les
caractéristiques techniques des supports de coefficients mesurant le
taux de compression et le taux de copiage effectif.
Enfin, le calcul inclut un abattement important pour les supports hybrides
(multi-usages) qui ne sont que partiellement utilisés pour la copie
privée d'oeuvres sonores ou audiovisuelles et servent à d'autres
usages notamment de fichiers informatiques ou de données personnelles.
La rémunération due par type de supports s'établit de la
façon suivante
1. Supports d'enregistrement analogique (rémunération horaire
[1]) : cassette audio : 0,29 € (1,87 F), soit 0,004 75 €
(0,031 17 F) par minute ; cassette vidéo : 0,43 € (2,81
F), soit 0,007 1 € (0,046 8 F) par minute.
2. Supports d'enregistrement numérique (rémunération par
support) :
|
RÉMUNÉRATION
|
DURÉE ou capacité
|
Minidisc..........................
|
0,56
(3,70)
|
(74
minutes)
|
C. L'INSUFFISANCE DES CRÉDITS D'ACQUISITION : LA FAUTE À LA RMN ?
Au
moment même où l'on pouvait se désoler de l'impuissance de
l'État face à l'exode des trésors nationaux , la loi sur
les musées de France vient mettre en place un nouveau cadre qui devrait
permettre le maintien sur le territoire national d'un plus grand nombre de
candidats à l'émigration.
Insuffisance des crédits d'acquisitions sans doute, incapacité
structurelle de la Réunion des musées nationaux à
dégager des surplus substantiels dans un contexte concurrentiel,
incapacité enfin à mettre en place des mécanismes de
protection du patrimoine national qui ne repose pas entièrement sur
l'État, telles sont les raisons soulignées notamment dans un
rapport de l'inspection générale des finances qui expliquent les
difficultés que la France éprouve pour protéger son
patrimoine national.
1. Trésors nationaux : l'hémorragie se poursuit
Les
chiffres restent accablants pour l'année 2000 : environ
7,5 milliards de francs d'exportations pour seulement 2 milliards de
francs d'importations. La France reste le grenier de l'Europe et c'est une des
raisons qui explique la détermination des grandes maisons de ventes aux
enchères à venir s'installer sur notre territoire.
Le déséquilibre se retrouve lorsque l'on considère la
situation des oeuvres qu'il est convenu de qualifier de trésor national
et dont, en dépit de leur nom, on n'avait pas - au moins jusqu'à
l'intervention du nouveau dispositif d'incitation au mécénat
d'entreprise inclus dans la loi sur les musées de France - les moyens
d'empêcher la sortie du territoire national.
Entre le 1er janvier 1993 et le 1er juillet 2001, 95 biens ou ensembles de
biens ont été déclarés « trésors
nationaux » :
- 39 ont été acquis pour les collections publiques
21(
*
)
- un autre devrait l'être avant l'automne
2001 ;
- 14 oeuvres - dont le jardinier Vallier de Cézanne, la duchesse de
Montejasi et ses filles de Degas - ont finalement reçu le certificat
sans que l'État ait pu les acquérir après l'arrivée
à échéance du délai de trois ans d'interdiction de
sortie du territoire initialement prévu par la loi dans sa version du 31
décembre 1992 (le délai étant désormais de 30 mois
pour les refus de certificats décidés après la publication
de la loi du 10 juillet 2000) ;
- 9 autres trésors nationaux n'ont fait l'objet d'aucune nouvelle
demande de certificat, alors que ce même délai de trois ans
était arrivé à échéance (2 de ces oeuvres
ont été classées depuis au titre des monuments
historiques, l'une par arrêté du 12 avril 1995 avec l'accord des
propriétaires, l'autre par décret du 03 septembre 1998
après désaccord du propriétaire. Ces deux monuments
historiques sont dorénavant interdits de sortie du territoire sans que
l'État ait l'obligation de les acquérir) ; parmi les 9
oeuvres qui n'ont pas fait l'objet d'une seconde demande de certificat, 5 sont
susceptibles d'être acquises, les 4 autres n'étant pas
proposées à l'acquisition dans la mesure où leur
exportation n'avait été que temporaire pour exposition (cf.
commentaire sur l'annexe 4) ;
Enfin, 32 oeuvres sont toujours soumises à une interdiction provisoire
de sortie du territoire dont l'échéance interviendra pour les
premières en septembre 2001 et pour les derniers refus de certificat,
auxquels s'applique le nouveau délai de 30 mois, en septembre 2003 (une
de ces oeuvres, présentée sur le marché mais provenant du
domaine public, fait actuellement l'objet d'une demande d'annulation de
procédure).
Les chefs d'oeuvres susceptibles de quitter la France, continuent donc de
s'accumuler. Ainsi, on peut considérer comme en instance de
départ, les biens dont le délai d'interdiction d'exportation est
en cours et arrivera à échéance cette année ou dans
le courant du prochain exercice budgétaire (échéance
2002)
|
Date de refus |
Date d'expiration |
valeurs déclarées en € |
valeurs déclarées en FF |
||
1998-2001 |
|
|
|
|
||
Livre d'heures enluminé par le Maître d'Antoine de Roche |
14/09/1998 |
14/09/2001 |
198 183,72 € |
1 300 000 |
||
Guy de MAUPASSANT, Une vie , manuscrit autographe |
10/10/1998 |
10/10/2001 |
228 673,53 € |
1 500 000 |
||
LAUTREAMONT, Lettre autographe adressée à Joseph Darasse |
09/11/1998 |
09/11/2001 |
76 224,51 € |
500 000 |
||
Arthur RIMBAUD, Jeune ménage , poème autographe |
09/11/1998 |
09/11/2001 |
83 846,96 € |
550 000 |
||
Arthur RIMBAUD, Mémoire , poème autographe |
09/11/1998 |
09/11/2001 |
91 469,41 € |
600 000 |
||
Arthur RIMBAUD, Ce qui retient Nina , poème autographe |
09/11/1998 |
09/11/2001 |
91 469,41 € |
600 000 |
||
Charles LE BRUN, Suzanne accusée par les vieillards et justifiée par Daniel |
03/12/1998 |
03/12/2001 |
609 796,07 € |
4 000 000 |
||
Sous-total (6) 1998-2001 |
|
|
1 379 663,61 € |
9 050 000 |
||
1999-2002 |
|
|
|
|
||
Johannes COUCHET, Clavecin , XVIIème siècle |
18/01/1999 |
18/01/2002 |
381 122,54 € |
2 500 000 |
||
Julio GONZALEZ, Tête en profondeur , fer forgé et soudé |
11/02/1999 |
11/02/2002 |
266 785,78 € |
1 750 000 |
||
Julio GONZALEZ, Homme gothique , fer forgé et soudé |
11/02/1999 |
11/02/2002 |
144 826,57 € |
950 000 |
||
Les Heures de Jacques II de Châtillon , manuscrit enluminé |
01/04/1999 |
01/04/2002 |
3 048 980,34 € |
20.000.000 |
||
Jean GENET, Le Journal du voleur , manuscrit autographe |
25/06/1999 |
25/06/2002 |
253 493,75 € |
1 662 810 |
||
Attribué à GAVIOLI, Orgue de foire |
28/06/1999 |
28/06/2002 |
243 918,43 € |
1 600 000 |
||
P.F.G. GIRAUD, La Mort de Pallas , relief en marbre |
20/10/1999 |
20/10/2002 |
457 347,05 € |
3 000 000 |
||
J.B. OUDRY, Neuf panneaux décoratifs , huiles sur toile |
20/10/1999 |
20/10/2002 |
4 573 470,52 € |
30 000.000 |
||
C.A. COYPEL, Portrait de Monsieur Helvétius , huile sur toile |
20/10/1999 |
20/10/2002 |
533 571,56 € |
3 500 000 |
||
L.M. van LOO, Portrait de Mme Helvétius/ Portrait de M. Helvétius , huiles sur toile |
20/10/1999 |
20/10/2002 |
1 219 592,14 € |
8 000 000 |
||
Jacques-Emile RUHLMANN, Chaise longue dite «du Maharadjah» |
20/10/1999 |
20/10/2002 |
320 142,94 € |
2 100 000 |
||
Atlas portulan manuscrit sur parchemin , Italie, fin de la première moitié du XVIe s. |
23/12/1999 |
23/12/2002 |
211 294,34 € |
1 386 000 |
||
Sous-total (7) 1999-2002 |
|
|
11 654 545,95 € |
76 448 810 FF |
||
TOTAL (6)+(7) |
|
|
30 207 637,09 € |
85 498 810 FF |
2. Les crédits d'acquisition hors art contemporain
Outre
les sommes, de moins en moins importantes, dégagées par la
Réunion des musées nationaux
22(
*
)
,
l'État dispose de crédits pour les acquisitions au profit des
musées nationaux et des musées des collectivités
territoriales inscrits au chapitre 43-92.
Sur l'article 31, l'État alloue à la RMN des crédits pour
que cet établissement puisse procéder à des acquisitions
au profit des musées nationaux
23(
*
)
. Leur
montant en 2000 et 2001, de 3,33 M€ (21,87 MF), comprend une enveloppe de
1,52 M€ (10 MF) pour compenser la perte de recettes de droit
d'entrée liée à la mesure de gratuité
appliquée chaque premier dimanche du mois dans les musées
nationaux.
Sur l'article 52, l'État affecte des crédits aux acquisitions des
musées classés et contrôlés, ce qui lui permet de
jouer un rôle moteur dans le cadre des Fonds régionaux
d'acquisition des musées (FRAM). Ces crédits d'un niveau constant
de 3,01 M€ (19,76 MF) en 2000 et 2001 sont équivalents à
l'engagement des collectivités territoriales concernées.
Sur l'article 60, intitulé fonds du patrimoine, sont inscrits des
crédits dédiés aux acquisitions d'oeuvres d'importance
hautement patrimoniale, et, en priorité à celles dont le
certificat de sortie du territoire national a été refusé
(trésors nationaux).
Une partie des subventions du fonds du patrimoine est versée à la
RMN au profit des musées nationaux. Leur montant en 2000 et 2001
représente respectivement 5,64 M€ (36,99MF) et 4,72 M€ (30,95
MF), hors acquisitions du musée du Quai Branly.
Le montant des crédits du fonds du patrimoine consacré aux
acquisitions du musée du Quai Branly est de 2,27 M€ (15 MF) en 2000
comme en 2001.
Enfin, la part des subventions du fonds du patrimoine versées aux
acquisitions des musées classés et contrôlés en 2000
est de 1,58 M€ (10,37 MF) et au 1er semestre 2001 de 1,52M€ (9,94
MF).
3. La RMN : mission impossible ?
La Réunion des Musées nationaux a du mal à se remettre de la crise qui l'a frappée au début des années 1990. Après les années d'euphorie au cours desquelles on a cru que l'on pouvait voir toujours plus grand, vint le temps des vaches maigres, des plans de redressements. Mais, à peine était-on parvenu à redresser le secteur des expositions et des produits dérivés, que se profilent de nouvelles difficultés : le déficit structurel du secteur des expositions , mis en exergue par un rapport de l'inspection des finances, qui a par ailleurs vivement critiqué les dérives des procédures d'acquisition des musées nationaux..
a) Situation et perspectives financières : le contrat d'objectif
La RMN
peine à redresser ses comptes, même si les résultats de son
plan d'action reste satisfaisant.
La Réunion des musées nationaux a terminé en 1999 un plan
d'action à trois ans, dont l'objectif était en grande partie la
restauration des grands équilibres financiers et la mise en place des
outils de gestion nécessaires au pilotage de l'établissement.
La reconstitution du fonds de roulement au niveau de celui de fin 1993 est
réalisée depuis la fin 1997. L'équilibre financier des
services éditoriaux et commerciaux est atteint depuis 1998. Les outils
de gestion sont en voie d'adaptation, des progrès réels ayant
été obtenus.
Le plan d'action de la RMN a été fondé sur deux
objectifs : reconstituer en trois ans (1997-1999) les réserves de
l'établissement et son fonds de roulement à leur niveau de 1993et
rationaliser l'activité commerciale pour qu'elle parvienne au minimum
à équilibrer son exploitation en 1999. Le premier concernait
l'ensemble de l'établissement. Il supposait que la RMN dégage sur
trois ans, toutes activités confondues, un bénéfice
après acquisitions d'environ 12,195 M€ (80 MF),
intégralement reversé au fonds de roulement.
|
1997 |
1998 |
1999 |
Total
|
Plan sur
|
||||||
|
M€ |
MF |
M€ |
MF |
M€ |
MF |
M€ |
MF |
M€ |
MF |
|
Résultat d'exploitation |
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
- DAM |
13,23 |
86,9 |
8,49 |
55,7 |
8,61 |
56,5 |
30,34 |
99,0 |
25,23 |
165,5 |
|
- Expositions |
- 1,05 |
- 6,9 |
- 2,64 |
- 17,3 |
- 3,14 |
- 20,6 |
- 6,83 |
- 44,8 |
- 7,55 |
- 49,5 |
|
- SEC |
- 2,70 |
- 17,7 |
1,19 |
7,8 |
- 1,86 |
- 12,2 |
- 3,37 |
- 22,1 |
- 4,16 |
- 27,3 |
|
Total exploitation |
9,48 |
62,2 |
7,04 |
46,2 |
3,61 |
23,7 |
20,14 |
132,1 |
13,49 |
88,5 |
|
Section investissement |
3,06 |
20,1 |
0,66 |
4,3 |
0,96 |
6,3 |
4,68 |
30,7 |
- 1,43 |
- 9,4 |
|
Reversement au fonds de roulement |
12,55 |
82,3 |
7,7 |
50,5 |
4,57 |
30,0 |
24,82 |
162,8 |
12,06 |
79,1 |
Trois
constats doivent être mis en valeur :
• les objectifs financiers globaux du plan ont été atteints
dès la première année ; ils ont été
multipliés par deux sur les trois années ;
• le dépassement des objectifs de 12,76 M€ (83,7 MF) provient
essentiellement de deux secteurs : le droit d'entrée, en partie du
fait d'une sous-consommation des crédits d'acquisition, et les
investissements, du fait des importants reports ou décalages de
projets ;
• l'équilibre des services éditoriaux et commerciaux a
été obtenu dès la seconde année.
Si la première année du plan a été une
réussite financière en obtenant dès 1997 la reconstitution
du fonds de roulement prévue sur trois années, grâce au
soutien actif des chefs d'établissement et des personnels, cela a
été réalisé au détriment des acquisitions
financées sur fonds propres et des investissements.
A la suite du plan d'action, un
contrat d'objectifs triennal
a
été établi pour la période 2000-2002. Pour les
raisons exposées plus loin, le conseil d'administration du 30 novembre
2000 a décidé le décalage de la période triennale,
les orientations stratégiques de la RMN restant inchangées. Les
activités de la RMN restaient divisées en 4 groupes :
• les activités contribuant à faire venir les visiteurs dans
les musées et les expositions (groupe 1) ;
• les activités de conception et de production éditoriales
(groupe 2) ;
• les activités de ventes de produits (hors la vente de billets
d'entrée) (groupe 3) ;
• les activités centrales (groupe 4).
Cependant,
les grands équilibres financiers ont dû être
revus pour l'année 2000
pour les raisons suivantes :
• le
déficit du programme des expositions des années 2002
et 2003 est largement supérieur à la tendance moyenne des dix
dernières années (3,04 M€ [20 MF])
;
• cette situation nécessite d'augmenter les tarifs de droit
d'entrée, ce qui n'était pas envisagé
précédemment de manière urgente (l'augmentation des droits
d'entrée décidée devrait générer des
recettes de 1,83 M€ (12 MF) en année pleine en 2002 et 2003) ;
• la réouverture de certains musées a été
retardée en 2003 ;
Par ailleurs, un ajustement des dépenses d'acquisitions a
été opéré en 2002 (- 457 347 € [- 3 MF]),
tandis que le niveau de reversement des droits d'entrée aux
musées services à compétence nationale a été
remonté à 5 % en 2002 et 2003 (contre 3 % en 1999; il s'agit d'un
pourcentage portant sur le droit d'entrée et le chiffre d'affaires
commercial réalisé).
La RMN travaille donc actuellement sur une nouvelle période triennale
2001-2003 dont les derniers chiffrages doivent être validés par
les directions de tutelle.
Dans ce contexte, la RMN a mis en place des chantiers importants sur ces trois
années :
- amélioration de la fiabilité des comptes de bilan ;
- amélioration des procédures comptables ;
- mise en oeuvre en 2002 du logiciel de gestion des stocks et de
l'approvisionnement « Hermès » ;
- renforcement des effectifs dans le domaine du contrôle de gestion ;
- réforme du plan de comptes de la structure de la comptabilité
analytique.
b) Les résultats de l'exercice 2000
Les résultats décevants de l'année 2000 ont conduit la Réunion des musées nationaux (RMN) à opérer un prélèvement sur fonds de roulement de - 76 224 € (- 0,5 MF), au lieu du reversement prévu initialement .
|
Résultats 1999 |
EPRD(1) 2000 |
EPRD 2000 Reprévu |
Résultats 2000 |
Ecart
2000/
|
|||||
|
M€ |
MF |
M€ |
MF |
M€ |
MF |
M€ |
MF |
M€ |
MF |
Résultat d'exploitation |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
- DAM |
8,6 |
56,5 |
7,4 |
48,3 |
7,2 |
47,0 |
8,2 |
53,6 |
+0,81 |
+5,3 |
- Expositions |
-3,1 |
-20,6 |
-3,5 |
-23,0 |
-5,6 |
-36,5 |
-4,8 |
-31,7 |
-1,33 |
-8,7 |
- SEC |
-1,9 |
-12,2 |
0,8 |
5,5 |
0,7 |
4,50 |
-3,1 |
-20,6 |
-3,98 |
-26,1 |
Total Exploitation |
3,6 |
23,7 |
4,7 |
30,8 |
2,3 |
15,0 |
0,2 |
1,3 |
-4,49 |
-29,5 |
Section Investissement |
2,6 |
17,0 |
-1,4 |
-9,2 |
-1,4 |
-9,0 |
-0,3 |
-1,8 |
+1,13 |
+7,4 |
Reversement au FDR |
6,2 |
40,7 |
3,3 |
21,6 |
0,9 |
6,0 |
-0,1 |
-0,5 |
+3,37 |
-22,1 |
(1)Etat prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD)
Le résultat d'exploitation 2000 se situe légèrement au dessus de l'équilibre (+ 198 184 € [+ 1,3 MF]), mais l'origine des écarts au budget provient de deux causes essentielles : l'aggravation annoncée du déficit du budget des Expositions à laquelle s'ajoutent des événements exceptionnels venant pénaliser principalement le résultat des Services éditoriaux et commerciaux.
(1) Les performances par secteurs
Pour le
secteur Développement et action muséographique (DAM)
, on
note d'(abord que la fréquentation payante reste en deçà
des prévisions initiales de l'état prévisionnel des
recettes et des dépenses (EPRD) (- 1 %), essentiellement du fait du
décalage de la réouverture du musée Guimet, mais elle se
situe à 9,1 millions de visiteurs, en hausse de 4,6 % par rapport
à 1999. La hausse de fréquentation de Versailles et du Louvre
(qui a accueilli en 2000 l'antenne des Arts premiers à la Porte des
Lions) compense largement les baisses de fréquentation des autres
musées.
Du côté des dépenses, les acquisitions
réalisées sur fonds propres (hors la subvention de 1,524 M€
[10 MF], allouée par le ministère de la culture et de la
communication pour compenser les effets financiers de la gratuité
d'accès le 1er dimanche de chaque mois) se sont élevées
à 7,82 M€ (51,3 MF), le budget autorisé augmenté des
reports de crédits (1,829 M€ soit 12 MF, dont 1,29 M€ soit 8,5
MF pour le solde de la commode Riesener achetée en 1999) n'ayant pas
été intégralement consommé : le report de 2000
sur 2001 s'élève ainsi à 91 469 € (0,6 MF).
Enfin, les projets de dépenses liées au développement des
publics (communication, recrutement de chargés de développement
locaux) ont été reportés en 2001, générant
quelques économies, la RMN ayant orienté son action vers la
restructuration préalable du département de l'accueil et du droit
d'entrée et l'animation d'un véritable réseau local des
personnels d'accueil et de caisse.
Pour le
secteur Exposition
, le déficit du budget initial est
dépassé de 1,326 M€ (8,7 MF). Cette situation résulte
d'une part d'une fréquentation plus faible qu'escomptée pour
trois expositions organisées au Grand Palais (- 1,875 M€ soit -12,3
MF), compensée par le succès des expositions
« Méditerranée » et « Les natures
mortes de Manet », d'autre part de surcoûts afférents
à certaines manifestations, notamment pour les dépenses de
transport et de présentation des oeuvres (1,174 M€ soit 7,7 MF).
En ce qui concerne les
Services éditoriaux et commerciaux
(SEC),
le chiffre d'affaires des SEC pour l'année 2000 s'élève
à 80,22 M€ (526,2 MF), en augmentation de 3 % par rapport au budget
initial et de 3 % également par rapport au chiffre d'affaires de
l'année 1999. Si la part des produits RMN reste supérieure
à 50 % (avec un taux de 52,3 %), elle continue de
décroître, ce qui est préoccupant compte tenu des marges en
amont réalisées par les départements producteurs de
l'établissement et contraire aux objectifs de redressement fixés
dans le projet de contrat État-RMN.
La masse salariale progresse de 8,7 % entre 1999 et 2000, y compris la
provision pour congés payés. Hors évolution exceptionnelle
de cette provision, la masse salariale progresse de 5,5 %, une partie de cette
augmentation (1,2 point) provenant de la croissance des frais de personnel des
services communs imputés aux SEC. Ceci explique la dégradation
modeste mais réelle du rapport entre la masse salariale et les ventes,
qui constitue également un indicateur de gestion du projet de contrat
État-RMN.
Enfin, les autres charges d'exploitation évoluent globalement moins vite
que le chiffre d'affaires. Tout au plus peut-on dire que le résultat
déficitaire des SEC (- 3,14 M€ [-20,6 MF] en exploitation) eut
été proche de l'équilibre (- 60 980 € [- 0,4 MF])
à périmètre comparable, c'est-à-dire hors impact
des corrections liées à la sur-valorisation antérieure des
stocks, à l'intégration des déficits sur les années
antérieures de la filiale italienne et à la provision pour
congés payés. Hors ces facteurs exceptionnels, la contribution au
fonds de roulement (3,445 M€ soit 22,6 MF), aurait été
supérieure de 152449 € (1 MF) à celle prévue dans le
budget initial (3,29 M€ soit 21,6 MF)
En matière
d'investissements
, pour la première fois depuis
plusieurs années, et malgré le report de nombreux
investissements, pour des raisons indépendantes le plus souvent de la
volonté de l'établissement, la contribution nette de cette
section est négative (- 274 408 € [- 1,8 MF]), démontrant
que la RMN rattrape son retard dans ce domaine. Il faut noter la diminution
sensible de la contribution au fonds de roulement de cette section,
comparée à l'exercice 1999 (+ 2,59 M€ [+ 17 MF]).
(2) Les dépenses affectées à l'acquisition d'oeuvres d'art
Les
acquisitions sur crédits généraux (droits
d'entrée24(
*
) et subventions)
s'élèvent en 2000 à 16,83 M€ (110,4 MF), dont 9
M€ (59,1 MF) financés sur subvention de l'État, contre 18,29
M€ (120 MF) en 1999, dont 10,85 M€ (71,2 MF) sur subvention
d'État.
L'apport des excédents du droit d'entrée pour les acquisitions a
représenté 7,82 M€ (51,3 MF) contre 7,44 M€ (48,8 MF)
en 1999 compte tenu du niveau de consommation des crédits. Un report de
crédits de 91 469 € (0,6 MF) a été
réalisé sur le budget 2001 en avril 2001.
L'établissement réalise une augmentation importante de ses
acquisitions sur fonds propres en 2000, si l'on considère que les 7,82
M€ (51,3 MF) s'entendent hors subvention compensatoire à
l'adoption en 2000 de la gratuité d'entrée, le premier dimanche
de chaque mois, dans les musées nationaux (1,52 M€ [10 MF]).
Subvention comprise, le montant des acquisitions sur « fonds
propres » augmente de plus de 25 % entre 1999 et 2000, à
périmètre comparable.
Cette situation, non prévue dans le budget initial, résulte du
montant des reports de crédits d'acquisition non consommés au
titre de l'année 1999 (533 571 € [3,5 MF]) et de l'autorisation
budgétaire de solder les opérations d'achat pour
l'établissement public de Versailles de la commode de Riesener à
hauteur de 1,295 M€ (8,5 MF).
Les acquisitions en dons et legs affectés et mécénat ont
été en 2000 de 6,74 M€ (44,2 MF) contre 8,38 M€ (55 MF)
en 1999.
(3) Les résultats des activités commerciales
Les
résultats d'exploitation des Services éditoriaux et commerciaux
pour l'exercice 2000 sont marqués en leur défaveur par trois
phénomènes exceptionnels (voir première partie) :
- une sur-valorisation des stocks, constatée sur plusieurs exercices, a
conduit à une correction importante qui grève le résultat
2000 ;
- les pertes d'exploitation de la succursale italienne
« ROME », constatées au titre des années
passées, ont été cumulées et enregistrées
pour l'essentiel sur l'exercice 2000, alourdissant d'autant les charges
d'exploitation courantes ;
- une approche plus rigoureuse du calcul de la provision pour congés
payés conduit à constater une charge supplémentaire dont
le poids sur l'exercice 2000 est loin d'être neutre.
Sans l'impact cumulé négatif, chiffré à hauteur de
- 1,86 M€ (-12,2 MF) pour la sur-valorisation corrigée des stocks,
- 365 877 € (-2,4 MF) pour les résultats négatifs de Rome et
- 853 714 € (-5,6 MF) pour la provision exceptionnelle pour congés
payés, les résultats des Services éditoriaux et
commerciaux s'établiraient pour ainsi dire à l'équilibre
sur l'exercice 2000 (- 60 979 € [0,4 MF]). Ces décisions de gestion
exceptionnelles se montant à -3,08 M€ (-20,2 MF) sont donc
directement à l'origine du déficit brut d'exploitation de - 3,14
M€ (- 20,6 MF) enregistré par les Services éditoriaux et
commerciaux au titre de l'exercice 2000.
Enfin, et sans qu'il soit encore possible de le mesurer avec précision,
il est certain que les retards de comptabilisation des opérations de
coédition et de coproduction ont eu un impact négatif sur les
résultats, celles-ci devant se traduire au global par un solde
bénéficiaire.
RÉUNION DES MUSÉES NATIONAUX
ENTRÉES ET RECETTES DE L'EXERCICE 2000
Musées |
Nombre
|
Nombre entrées totales |
Recettes
|
Recettes
|
Musées parisiens |
|
|
|
|
Arts d'Afrique et d'Océanie |
127 695 |
286 362 |
403 075,2 |
2 644 |
Arts et traditions populaires |
12 541 |
36 360 |
32 319,2 |
212 |
Moyen Age - Cluny |
144 512 |
262 738 |
491 800,5 |
3 226 |
Eugène Delacroix |
25 341 |
38 591 |
59 152,2 |
388 |
Guimet |
5 181 |
12 048 |
11,433,7 |
75 |
Hébert |
1 929 |
3 015 |
4 116,2 |
27 |
Louvre |
3 435 733 |
5 177 937 |
9 168 741,2 |
60 143 |
Orangerie des Tuileries |
3 925 |
8 013 |
10 519,0 |
69 |
Orsay |
1 676 449 |
2 297 926 |
8 926 499,7 |
58 554 |
Picasso |
315 920 |
528 718 |
1 051 440,8 |
6 897 |
Total musées parisiens |
5 749 226 |
8 651 708 |
20 159 096,0 |
132 235 |
Musées en
|
|
|
|
|
Antiquités nationales |
36 338 |
86 392 |
74 547,6 |
489 |
Château de Blérancourt |
4 289 |
7 447 |
8 842,0 |
58 |
Château de Compiègne |
41 073 |
109 569 |
161 596,0 |
1 060 |
Château d'Ecouen |
18 190 |
49 536 |
56 253,7 |
369 |
Château de Fontainebleau |
232 239 |
341 174 |
1 070 497,0 |
7 022 |
Château de Malmaison
|
39 491 |
60 301 |
150 314,7 |
986 |
Granges de Port Royal |
4 660 |
8 367 |
9 451,8 |
62 |
Céramique (Sèvres) |
19 512 |
31 159 |
58 235,5 |
382 |
Domaine de Versailles |
2 578 327 |
2 840 861 |
|
|
Total
musées en
|
2 974 119 |
3 534 806 |
1 589 738,3 |
10 428 |
Musées des autres régions |
|
|
|
|
Adrien Dubouché (Limoges) |
15 943 |
27 363 |
47 564,1 |
312 |
Message
biblique
|
139 625 |
185 188 |
586 014,0 |
3 844 |
Eyzies-de-Tayac
|
47 130 |
76 923 |
143 759,4 |
943 |
Ile d'Aix |
18 313 |
40 168 |
34 605,9 |
227 |
Magnin (Dijon) |
4 394 |
11 579 |
11 281,2 |
74 |
Maison Bonaparte (Ajaccio) |
57 112 |
73 544 |
165 559,6 |
1 086 |
Musée des deux victoires (Mouilleron-en-Pareds) |
1 684 |
2 766 |
4 573,5 |
30 |
Château/musée de Pau |
73 308 |
105 449 |
233 399,4 |
1 531 |
Fernand Léger (Biot) |
17 674 |
23 888 |
59 607,6 |
391 |
Picasso (Vallauris) |
24 553 |
30 306 |
25 459,0 |
167 |
Total
musées
|
399 736 |
577 174 |
1 311 823,7 |
8 605 |
TOTAL MUSEES |
9 123 081 |
12 763 688 |
23 060 658,0 |
151 268 |
c) Les dysfonctionnements révélés par l'Inspection des finances
Dans son rapport sur les moyens d'acquisition d'oeuvres d'art par l'État de septembre 2001, l'Inspection générale des finances a attiré l'attention du Gouvernement sur l'affaiblissement de la contribution de la RMN, ainsi que sur un certain nombre de dysfonctionnements de cet organisme.
(1) L'adaptation de la politique d'exposition
Le
rapport souligne que les moyens dégagés par la RMN se situent aux
alentours de 50 MF, soit 7,6 M€ depuis une dizaine
d'années. Cette stagnation est d'autant plus étonnante que cet
établissement a pu bénéficier au cours de cette
période de l'effet favorable consécutif à l'accroissement
des recettes de billetteries des musées nationaux par suite de l'effet
« Grand Louvre ». A l'origine du plafonnement de sa
contribution, il y a, selon l'Inspection des finances la
détérioration des résultats de la branche
« exposition » de cet organisme.
Tout se passe comme si la RMN ne pouvait plus assurer l'équilibre des
comptes de ses expositions. Le déficit qui s'établit à
40 MF soit 6,1 M€ pourrait passer à 50 MF, soit
7,6 M€ les années suivantes, ce qui le place au même
niveau que la contribution de cet organisme à la politique d'acquisition
des musées.
Les raisons de ce déficit sont largement structurelles
. Elles
tiennent à
l'abondance de l'offre culturelle
, à Paris en
particulier, où l'on voit des expositions fleurir dans de multiples
lieux comme les mairies - mais faut-il s'en plaindre ? - , mais
aussi aux
ambitions des grands musées
qu'il s'agisse du Louvre ou
d'Orsay.
Le paradoxe souligné, devant votre rapporteur spécial, par le
nouveau responsable de la RMN est que, non seulement les arbitrages conduisent
cet organisme à organiser au Grand Palais - en dépit de la
lourdeur des frais fixes - des expositions dont le public est a priori
limité -tel est le cas de l'exposition qui va prochainement y être
organisée sur les « Arts décoratifs au temps de Louis
XIII »-, mais encore le privent d'expositions qui trouveront un large
public, et ce devrait être le cas de celle consacrée aux dessins
de Léonard de Vinci, qui trouvera place sous la pyramide du Louvre. Il y
a là
un problème de coordination et de cohérence
souligné par l'Inspection des finances, qui mérite toute
l'attention du ministère de la Culture.
Le rapport fait un certain nombre de propositions. Il préconise :
- de
déterminer le programme et le budget des expositions trois
ans à l'avance,
alors qu'actuellement l'approbation par le conseil
d'administration n'intervient que l'année précédant les
expositions ;
- de
revoir la composition de la commission des expositions
en
s'efforçant de sortir d'une situation où les décideurs ne
sont pas les payeurs ; il s'agit de faire prendre en considération
non seulement des considérations d'intérêt scientifique,
mais aussi des perspectives commerciales ;
- de trouver un mode d'organisation ne laissant pas des commissaires
d'exposition, « seuls maîtres à bord », alors
qu'il est important que les décisions prises pour la préparation
d'une exposition tiennent compte des facteurs économiques.
En revanche, votre rapporteur est plus réservé sur le souhait
manifesté par l'Inspection des finances de voir mettre en oeuvre une
programmation plus commerciale au niveau des thèmes d'exposition.
Sans doute ne faut-il pas renoncer systématiquement à refaire des
expositions à succès ayant u lieu dans un passé encore
assez proche, mais il ne faudrait pas que ce genre de considération
aboutisse à réserver le Grand Palais aux peintres
impressionnistes, aux géants du XX
ème
siècle
tels Picasso ou Matisse ainsi qu'à quelques privilégiés
tels Georges de la Tour, Chardin ou Géricault.
Le rôle de la RMN est aussi de favoriser des expositions plus
novatrices
dans des genres, la sculpture notamment, ou pour des
périodes injustement méconnues du grand public et qui
mériteraient une consécration parisienne. La période
récente a montré que c'était plutôt les
musées de province qui organisaient ce genre d'expositions,
naturellement réservées à des publics plus limités
voire à un petit groupe d'initiés.
(2) L'affectation d'une proportion fixe des recettes de droits d'entrée aux acquisitions et la réforme des procédures d'achat
L'autre
proposition de l'Inspection des finances concernant le fonctionnement de la RMN
doit être remise dans le
contexte d'une analyse soulignant le
caractère non sélectif des procédures d'acquisition
et
le fait que le système actuel ne favorise pas la mise en réserve
des crédits.
Dans ce but, il est proposé
de sanctuariser une fraction des recettes
de droits d'entrée perçus par la RMN, en l'occurrence 25 %,
pour les affecter à des acquisitions
.
Une telle politique suppose pour être pleinement efficace une
réforme des procédures d'acquisition. Dans le même esprit
que celui qui a conduit l'Inspection des finances à proposer, puis
à faire adopter par le Gouvernement et le Parlement, une
procédure de mécénat d'entreprise permettant
d'acquérir des trésors nationaux, on pourrait effectivement
chercher à
éviter la dispersion actuelle des achats
.
L'Inspection des finances a souligné dans son rapport la dérive
qui conduit des instances d'acquisition à une
dispersion des
achats
. La composition professionnelle des instances de sélection
aboutit à un système dans lequel aucun conservateur ne critique
les propositions de ses collègues de peur de l'être à son
tour.
On note que cette position rejoint celle que l'on trouve de façon
endémique dans les milieux du commerce, même si l'on a des raisons
de penser que, ce qui est critiqué, c'est moins le faible niveaux de
prix des acquisitions que le fait que ces dernières résultent de
la mise en oeuvre de prérogatives de puissance publique, hier
l'arrêt en douane, aujourd'hui la préemption.
La réforme proposée tendrait d'une part à
obliger les
musées à formaliser leur politique d'acquisition
. On peut
adhérer au principe, même si les exemples cités dans le
rapport sont contestables, car on ne voit pas en quoi il est illégitime
pour le musée d'Orsay de se constituer une collection de peintures
nordiques ; bref, l'idée est bonne si elle se résume
à l'obligation pour les musées de justifier leurs choix ;
elle est plus critiquable si cela aboutissait à une normalisation de
leur politique d'achat.
D'autre part, ce dispositif pourrait se combiner avec une
déconcentration de la commission consultative actuelle en plusieurs
instances axées autour d'une discipline. Votre rapporteur spécial
note avec intérêt que ces propositions comportent la
consultation d'experts extérieurs
. Là encore, s'il s'agit
d'obliger un conservateur à justifier le prix des oeuvres dont il
propose l'acquisition, c'est bien ; mais le soumettre à la
contre-expertise d'experts du marché n'apporterait aucune garantie
supplémentaire, soit que ces derniers ne soient pas forcément
plus compétents, soit que il n'ait aucun intérêt à
entraver les initiatives d'un client potentiel. La question doit être
traitée de façon plus globale en assurant la présence au
sein des commissions d'achat de compétences extérieures au monde
des musées français.
En définitive, le rapport de l'Inspection des finances a eu le
mérite de déclencher une prise de conscience. Grâce
à lui, on a réalisé que la protection des trésors
nationaux souffrait d'un double handicap : les acquisitions d'oeuvres
d'art ne sont pas une priorité de notre politique culturelle, tandis que
les trésors nationaux ne font l'objet d'aucune attention
particulière si ce n'est dans le cadre de la dation.
Avec l'adoption de la loi sur les musées de France, un grand pas a donc
été franchi. Enfin, l'État aura les moyens, s'il sait
mobiliser quelques grandes entreprises, d'acheter des trésors nationaux,
qui jusqu'à présent, quittaient irrésistiblement le
territoire national. Votre rapporteur spécial ne peut que s'en
féliciter.
Mais, il reste du chemin à faire, car
la bataille pour la
préservation du patrimoine national ne se livre pas seulement aux
frontières
, lorsqu'il s'agit d'empêcher un trésor
national de sortir. Une voie complémentaire serait d'imaginer des
mécanismes fiscaux de nature à
inciter les
propriétaires privés à conserver les chefs-d'oeuvre qu'ils
possèdent
car, même avec le nouveau mécanisme,
il
n'est pas forcément très sain de faire reposer la défense
de notre patrimoine uniquement sur la puissance publique
.
Il faut se méfier enfin d'une espèce de
néo-mercantilisme culturel
qui conduirait à s'acharner
à empêcher les chefs-d'oeuvre de sortir alors qu'il serait parfois
plus intéressant de s'efforcer d'en rapatrier. Faut-il empêcher la
sortie du n
ième
George de la Tour ou faire rentrer un Gustave
Klimt significatif ? La question mérite d'être posée,
connaissant les légitimes ambitions de la France comme haut lieu de la
culture mondiale.
D. LE SPECTACLE VIVANT
Comme cela a été indiqué à l'occasion de la présentation des observations du rapporteur, le domaine du spectacle vivant bénéficie d'une traitement privilégié. Votre rapporteur ne peut globalement que se féliciter de cet effort, même s'il rappelle qu'il a été permis par des redéploiements peu orthodoxes sur le plan budgétaires.
1. Les orientations générales
Près de 25 M€ (160 MF) de mesures nouvelles (en
Titre
IV), soit un doublement des moyens en faveur des spectacles vivants par rapport
à 2001, vont permettre de renforcer l'action de l'État autour de
quatre priorités fondamentales :
- soutenir les disciplines en développement, les nouveaux lieux
d'expressions artistiques et la production indépendante ;
- franchir une étape décisive dans la restauration des marges
artistiques des réseaux du spectacle vivant ;
- placer l'éducation et la pratique artistiques au coeur de l'action de
l'État ;
- dynamiser la recherche, la valorisation du patrimoine et la formation aux
métiers du spectacle vivant.
A cet effort appréciable, s'ajoute une progression des moyens
apportés aux établissements publics nationaux. 2 M€ (13,11
MF) accompagneront les projets artistiques des établissements de
création, 700 000 euros (4 591 699 francs) sera consacré aux
nouveaux projets pédagogiques des conservatoires supérieurs de
musique et d'art dramatique (Institut nomade au CNSAD et enseignement du chant
au CNSM de Lyon). Le Centre national de la danse bénéficiera
d'une augmentation de 14 % de ses moyens d'action, en accompagnement des moyens
consentis à l'ensemble du secteur chorégraphique.
(1) Soutenir les disciplines en développement, les nouveaux lieux d'expressions artistiques
Le
secteur du spectacle vivant fait preuve en France d'une vitalité
artistique remarquable notamment dans des disciplines en développement,
, lesquelles mènent leurs aventures artistiques dans de nouveaux lieux
de travail et d'expression.
Une série de disciplines - telles que la danse, les arts du cirque, les
arts de la rue ou les musiques actuelles - bénéficieront de plus
de 50 % des mesures nouvelles du budget d'intervention pour 2002, et ce dans 5
domaines :
• La danse, au travers de moyens importants destinés aux
équipes de création (centre chorégraphique, compagnies)
mais aussi aux conditions d'exercice de leur art : aides aux lieux de
travail, aux résidences d'artistes, aides à l'écriture
chorégraphique. L'objectif principal est d'accompagner
l'émergence de nouveaux chorégraphes de talent, d'assurer la
mobilité des artistes, le partage des outils de travail et de production
en veillant à la promotion de la diversité des styles et des
démarches de création. Pour ce faire, 15 % des mesures nouvelles
du Titre IV (soit près de 3,5 M€ (22,95 MF)) lui seront
consacrées.
• Les arts du cirque, par l'attribution de 2 M€ (13,11 MF) pour des
actions structurantes dans le champ de la création, de la diffusion mais
aussi de la formation, conformément aux mesures annoncées en juin
dernier dans le cadre de l'Année des arts du cirque.
• Les arts de la rue, par une augmentation de 25 % des moyens qui leur
sont actuellement dédiés. L'enveloppe de la commission nationale
d'aide à la création et aux résidences sera doublée
et les crédits alloués sur l'ensemble du territoire aux
compagnies, aux lieux de fabrication et aux festivals seront significativement
augmentés.
• Les « musiques actuelles » seront confortées
par des moyens nouveaux 5 fois supérieurs à ceux attribués
en 2001 pour la structuration du réseau des Scènes de musiques
actuelles (SMAC) et le soutien à la diffusion internationale des
industries musicales.
L'ensemble de ces moyens nouveaux contribuera au développement des
« lieux intermédiaires », qui, en ce qui concerne le
secteur du spectacle vivant, directement ou indirectement à travers les
équipes artistiques qui les animent, bénéficieront de 1,5
M€ (10 MF).
(2) Restaurer les « marges artistique »s des réseaux institutionnels
6 M€ (39,35 MF) viendront renforcer les capacités de création, de production et de diffusion des centres dramatiques nationaux, des scènes nationales, des formations permanentes musicales (orchestres et centres de création), des opéras en région, de l'Opéra comique, des lieux de théâtre à Paris et des festivals de dimension internationale.
(3) Placer l'éducation et la pratique artistiques « au coeur de l'action de l'État » ;
Le ministère se mobilisera, dans le champ du spectacle vivant, avec la participation au plan ambitieux de cinq ans sur l'éducation artistique, clé de l'élargissement des publics et des pratiques. Le développement des enseignements artistiques spécialisés s'appuiera, dans le cadre de la charte des enseignements artistiques, sur le réseau des conservatoires nationaux de région et des écoles nationales de musique, afin de mieux prendre en compte leur nécessaire ouverture sur la cité et les pratiques des amateurs.
(4) Dynamiser la recherche, la valorisation du patrimoine et la formation aux métiers du spectacle vivant.
Les
objectifs sont dans ce domaine exprimés de façon caricaturale
dans cette « Novlangue », à la fois consensuelle et
positive, qui caractérise le discours et l'action cultuelle
actuelle : la
« relance d'une véritable politique de
la recherche dans le domaine du spectacle vivant, autour de champs
d'investigation élargis au théâtre, à la
chorégraphie, aux arts de la piste et de la rue, s'appuiera sur les
centres de recherche, les sociétés savantes, la
professionnalisation des chercheurs ainsi que les lieux de mémoire et de
patrimoine des arts de la scène. »
La formation aux métiers du spectacle vivant sera
développée par la mise en place d'un schéma professionnel
des arts de la scène, notamment par l'organisation des diplômes
d'État dans le domaine du théâtre, de la musique et de la
danse, et par la poursuite du programme des centres de formation à
l'enseignement de la danse et de la musique CEFEDEM.
2. Les aspects sectoriels : le cas du théâtre
La vie théâtrale en France se développe aujourd'hui autour de 5 théâtres nationaux, 43 centres dramatiques 25( * ) , 1500 compagnies indépendantes dont 600 environ aidées par l'État, 70 scènes nationales 26( * ) à vocation pluridisciplinaire mais fortement marquées par l'histoire de la décentralisation théâtrale, 500 théâtres de ville.
a) Une politique de renforcement des marges de manoeuvre
La
politique menée par la nouvelle direction unifiée part du constat
suivant : «
l'érosion relative des financements de
l'État depuis 1993 s'est traduite par une réduction de la
capacité d'intervention réelle des institutions et des
équipes indépendantes et par une diminution progressive de leurs
budgets artistiques. Cette fragilité exposait le secteur à un
risque majeur de retournement de tendance : baisse de l'activité puis de
la fréquentation, réduction des contributions publiques,
fermetures d'entreprises ».
D'où l'ambition d'engager une inversion de la tendance et de
définir une relance de la politique du théâtre
fondée sur une remise à niveau, étalée sur
plusieurs exercices budgétaires, des moyens des établissements de
production et de diffusion, ambition à laquelle a correspondu
l'élaboration de la charte des missions de service public du spectacle
Cette charte a vocation à servir de cadre aux contrats d'objectifs qui
doivent accompagner la quasi-totalité des aides financières. Sa
mise en oeuvre et les engagements contractuels qui l'accompagnent supposent par
ailleurs une relance de l'évaluation régulière et
approfondie de l'activité des organismes subventionnés par les
services du ministère.
Parallèlement, les moyens accordés au ministère de la
culture et de la communication en faveur du spectacle vivant au cours des deux
dernières années ont permis d'inverser ce processus.
En 2000, le secteur théâtral a majoritairement
bénéficié des 12,2 M€ (80 MF) de mesures nouvelles,
auxquels se sont ajoutés 7,62 M€ (50 MF) obtenus au titre de la loi
de finances rectificative, ainsi que la consolidation des 2,29 M€ (15 MF)
du « fonds de contractualisation ». L'exercice 2001 a
été l'occasion de consolider ces avancées significatives.
Sur ces bases budgétaires, les faits qui ont marqué la politique
en faveur du théâtre et des spectacles au cours des deux
dernières années sont les suivants :
la mise en place de la réforme de la procédure
déconcentrée de l'aide aux compagnies dramatiques qui a permis de
mieux aider les équipes artistiques tout en favorisant le renouvellement
des bénéficiaires.
Alors que le nombre total de compagnies aidées restait stable (autour de
600) et que les moyens consacrés à cette procédure
progressaient de 17,71 M€ (116,2 MF) à 20,96 M€ (137,5
MF), la réforme de la procédure déconcentrée d'aide
aux compagnies a permis :
- d'augmenter le nombre de compagnies conventionnées de
166 compagnies en 1998 à 250 en 2000 ;
- de relever la moyenne des subventions aux équipes artistiques de
28.660,42 € (188 000 F) en 1998 à 34 910,82 € (229 000 F) en
2000.
un renouvellement des responsables des grands établissements de
production théâtrale que sont les centres dramatiques. En 2001,
ont été notamment réalisés ou décidés
les changements de direction des centres dramatiques de Nanterre, St Denis,
Marseille, Nice, Villeurbanne, Limoges et des Tréteaux de France.
Parallèlement, il a été procédé au lancement
du programme des scènes conventionnées qui permet de distinguer,
à côté des réseaux institutionnels
(théâtres nationaux, centres dramatiques, scènes
nationales), de nombreux théâtres et lieux de spectacle qui, avec
un réel ancrage de terrain, sont aujourd'hui des lieux de grande
effervescence artistique de bon niveau en même temps que de rassemblement
du public.
la reprise d'une réflexion d'ensemble sur les missions des scènes
nationales à travers l'élaboration des contrats d'objectifs qui
les conduit à une meilleure prise en compte de la danse et de la musique
aux côtés du théâtre et à une plus grande
participation des artistes à leurs activités quotidiennes.
b) La montée des dépenses de fonctionnement
Les
dépenses de fonctionnement des institutions théâtrales ont
connu une sensible accentuation au cours des dix dernières années.
La plupart des structures ont renforcé leur potentiel humain. Dans les
scènes nationales par exemple, le nombre des personnels permanents est
passé de 1154 emplois en 1997 à 1430 en 2000, pour les centres
dramatiques il est passé de 810 à 1010 pour la même
période. Ces évolutions correspondent à deux types de
phénomènes :
• faire face aux charges de gestion liées à de nouveaux
équipements (par exemple le nouveau théâtre du centre
dramatique national de Toulouse)ou répondre «
aux
préoccupations des collectivités territoriales très
attachées au rayonnement des théâtres sur le terrain social
de leur zone d'implantation et dans les logiques de la charte des missions de
service public du spectacle vivant »
;
• traiter la question de la mise en place progressive de la
réduction du temps de travail. Pour les centres dramatiques, l'impact de
cette mesure est évalué par exemple à 3 M€
(19,7 MF) et correspond à la création d'une centaine
d'emplois nouveaux.
c) Une volonté de contractualisation systématique
Si la
généralisation des contrats d'objectifs et de moyens fait
effectivement partie des priorités du ministère, elle n'est pas
encore mise en oeuvre pour les théâtres nationaux (Comédie
Française, Odéon, Chaillot, La Colline, TNS) même si elle
apparaît à travers de la lettre de mission que la ministre
adresse aux directeurs au moment de leur nomination.
En revanche, pour les compagnies dramatiques conventionnées, le contrat
prend la forme d'une convention de trois ans qui fixe les enjeux de la
période pendant laquelle l'équipe artistique est aidée et
précise les objectifs en termes de production à réaliser
et de nombre minimum de représentations.
De la même façon, les centres dramatiques nationaux
inscrivent leur action pour trois ans dans le cadre du contrat type de
décentralisation dramatique fixé par l'arrêté du 23
février 1995 ; quant aux centres dramatiques régionaux, ils
disposent d'un modèle de convention triennale largement inspiré
du contrat des CDN.
C'est dans le domaine des scènes nationales que la situation est la plus
complexe en raison du caractère plus diversifié des actions
conduites par ces établissements.
On peut rappeler que le label de scène nationale est
délivré par le ministère de la culture et de la
communication au vu d'un projet d'orientation artistique cohérent. La
durée initiale d'un projet artistique est de quatre saisons. Au terme de
la première saison, le directeur de la scène nationale doit
proposer à ses tutelles un contrat d'objectifs pour les trois saisons
à venir - prolongement et traduction de son projet artistique en
objectifs concrets et « mesurables ». La mise en place des
contrats d'objectifs doit être l'occasion de s'assurer de
l'adéquation entre les missions, les attentes des différents
partenaires et le projet mis en oeuvre sur le terrain. L'octroi du label de
scène nationale pour l'établissement concerné peut donc
être remis en cause. La mise en place d'un contrat d'objectifs pour
chaque scène nationale demeure une priorité.
On ne peut que se louer des intentions affichées dans la mesure
où cette politique de contractualisation se fonde sur le rythme
ternaire ; fixation conjointe des objectifs, évaluation des
résultats et décision de renouvellement
Le suivi et le contrôle sont assurés par le conseil
d'administration et par la DRAC. Lors de la dernière saison du contrat,
l'inspection générale de la création et des enseignements
artistiques de la DMDTS évalue, en liaison avec la DRAC, le
résultat et la réalisation ou non des objectifs initialement
prévus.
Suite à l'évaluation, les collectivités publiques
décident s'il convient de demander au directeur de préparer un
nouveau contrat d'objectifs.
Le ministère admet que cette politique volontariste a connu quelques
difficultés de démarrage pour les raisons suivantes :.
- D'une part, durant les deux premières années (97 et 98) de la
mise en oeuvre de cette nouvelle procédure, le débat entre le
ministère et les organisations professionnelles a porté sur la
question des moyens. Ainsi, à la notion de contrat d'objectif a
été ajoutée la notion de moyens. La possibilité a
ainsi été ouverte à l'occasion de la négociation de
réajuster, collégialement entre les collectivités, le
montant des subventions allouées à la mise en oeuvre du projet.
- D'autre part, les directeurs de scènes nationales à qui, il
revenait de préparer le document contractuel, étaient dans leur
grande majorité peu préparés à ce type d'exercice.
En effet, il fallait passer, dans la relation contractuelle, d'une situation
où le directeur avait ou non à accepter un cahier des charges
à une situation d'évaluation et de prospective des moyens
à mettre en oeuvre et des résultats à attendre.
Au-delà de ces aspects de politique culturelle, il convient de remarquer
que les scènes nationales connaissent aujourd'hui des évolutions.
Au cours des deux dernières années, 13 scènes ont connu un
changement de directeur. Les nouveaux directeurs n'ont, conformément au
texte de la circulaire, à engager la rédaction de leur contrat
d'objectifs qu'au cours de l'année qui suit leur nomination. Vingt
contrats sont, selon le ministère, prêts à être
signés.
Enfin, un certain nombre de situations restent bloquées (13) pour des
raisons d'ordre divers : désaccord entre les collectivités
partenaires, conflits liés à la question des moyens mis à
la disposition de la scène nationale ou attente pour la scène
nationale de nouveaux locaux de travail venant sérieusement modifier
l'économie et le fonctionnement du théâtre.
D'une façon générale la procédure de
contractualisation s'avère plus longue que prévue initialement.
On note enfin qu'afin d'homogénéiser les évaluations
pratiquées chaque année pour mesurer l'activité des grands
établissements de production et de diffusion, un nouveau cadre comptable
analytique a été élaboré en lien avec le syndicat
national des entreprises artistiques et culturelles (Syndéac). Ces
nouveaux documents standardisés, baptisés UNIDO, ont
été transmis en décembre 2000 aux directions
régionales des affaires culturelles et devraient être
opérationnels pour l'analyse des bilans de l'exercice 2002.
MODIFICATIONS ADOPTÉES
PAR L'ASSEMBLÉE
NATIONALE
L'Assemblée nationale a d'abord inscrit dans le
cadre de
sa réforme des fonds
spéciaux pour
572 402 € de
crédits supplémentaires au titre III
répartis à
raison de :
• 496 177 €
au
chapitre 31-03
indemnités et
allocations diverses (article 11 administration centrale) ;
• 76 225 €
au
chapitre 34-97
moyens de fonctionnement
des services centraux et déconcentrés (article 60 administration
centrale).
Elle a ensuite majoré par des
crédits non
reconductibles
:
1) de
3 997 200 €
les crédits du
chapitre 43-20
,
interventions culturelles d'intérêt national :
-
•
22 700 €
à
l'article 10,
patrimoine
culturel ;
• 3 957 000 € à l'article 20 développement culturel et spectacles ;
• 17 500 € à l'article 40 Enseignement et formation.
2 ) de 8000 € (AP+CP) les crédits du chapitre 56-20 , Patrimoine monumental (article 20 opérations déconcentrées), dont la dotation est en conséquence portée à 152 484 M€
3 ) de 126 000 € (AP+CP) les crédits du chapitre 66-20 , Patrimoine monumental (article 60 opérations déconcentrées) pour porter les crédits de ce chapitre à 81 232 M€ ;
4°) de 201 000 € (AP+CP) les crédits du chapitre 66-91 , Patrimoine monumental
-
•
9000 €
à l'
article 59
Développement culturel autres opérations,
• 192 000 € à l' article 90 centre national Georges Pompidou.
EXAMEN EN COMMISSION
Réunie le mardi 23 octobre 2001, sous la
présidence de
M. Roland du Luart, vice-président, la commission a
procédé à
l'examen
des
crédits
du
budget de la
culture.
Avant de présenter ses principales observations qui portent
essentiellement sur l'évolution des emplois et l'importance des reports
de crédits,
M. Yann Gaillard, rapporteur spécial,
a
procédé à un bref rappel des chiffres
caractéristiques du budget de la culture pour 2002.
Il a indiqué que, si la culture n'est pas, selon les termes mêmes
de la réponse ministérielle, placée parmi les
ministères prioritaires de 2002, son budget continue, avec un taux de
croissance de 2 % à périmètre constant, d'augmenter
plus vite que la moyenne des dépenses de l'État.
Il a souligné que ce budget, qui, avec 2,6 milliards d'euros,
atteint enfin l'objectif mythique du « 1 % » des
charges nettes de l'État, se caractérise par des priorités
de court terme, comme en témoigne l'évolution de la structure des
crédits : les dépenses ordinaires augmentent de presque
4 %, soit à un rythme encore supérieur à celui de
l'année précédente, tandis que les dépenses en
capital régressent de + 4,6 % en termes de crédits de
paiement et de 5,7 % en autorisations de programme.
En ce qui concerne l'évolution des emplois,
M. Yann Gaillard,
rapporteur spécial,
a souligné que le ministère
obtient, pour 2002, ses plus importantes créations d'emploi de la
législature : 346 emplois, selon le fascicule
budgétaire, assortis de 397 titularisations. Il a fait le point de
la politique de résorption de l'emploi précaire, signalant
l'apparition récurrente de nouveaux candidats à la titularisation
par suite de l'addition de mesures d'intégration toujours plus
généreuses. Au total, sur l'ensemble de la législature,
les créations d'emploi vont être substantielles depuis 1997, tant
pour les emplois « État » qui doivent passer de
14.671 à 15.650 en 2002, que pour les emplois « Etablissements
publics », dont le chiffre doit passer de 4.266 à 6.294,
niveau important qui s'explique par l'intégration des personnels de
l'archéologie préventive.
Toujours dans le domaine de l'emploi,
M. Yann Gaillard, rapporteur
spécial,
a évoqué les remous sociaux suscités
par l'application de la réduction du temps de travail. La durée
annuelle moyenne du travail au ministère de la culture est de
1.724 heures soit, 37,5 heures par semaine. On est donc au-dessus du
chiffre de 1.600 heures fixé par le décret du 25 août
2000 relatif à la fonction publique. Le rapporteur spécial a
précisé que les grèves actuelles, qui affectent de
nombreux musées et notamment le musée du Louvre, résultent
du fait que les personnels souhaitent conserver les avantages acquis
résultant de la semaine de vacances supplémentaire, dite
« Malraux » : cela reviendrait à porter
à environ 1.550 heures le régime normal de la durée
du travail sur un an, étant entendu que les personnels de surveillance
avaient déjà des horaires inférieurs à la moyenne,
compris entre 1.500 et 1.600 heures.
Passant à sa seconde observation relative à l'importance des
reliquats de crédits, qui se montent pour l'exercice en cours à
376 M€ soit 2,4 milliards de francs,
M. Yann Gaillard,
rapporteur spécial,
s'est inquiété de
procédures ou de procédés, qui lui sont apparus comme
autant de libertés inavouées avec l'autorisation parlementaire.
Il a indiqué que cette situation trouvait son origine à la fois
dans le souci de l'administration d'anticiper sur la mise en oeuvre de grandes
opérations et dans l'existence d'obstacles administratifs, qui rendaient
difficile la mise en oeuvre des dépenses d'investissement, notamment en
matière de patrimoine monumental.
Au sujet des grandes opérations, il a toutefois noté que la
situation devait s'améliorer dans la mesure où un bon nombre de
celles-ci allaient entrer dans leur phase opérationnelle, qu'il s'agisse
du regroupement des services centraux dans l'immeuble dit des « Bons
Enfants », de la remise en état du Grand-Palais ou de la
construction du musée des Arts premiers. Sur ce dernier point, il a
indiqué qu'une réflexion était en cours pour trouver une
utilisation à l'actuel Musée des arts africains et
océaniens de la porte Dorée à Paris, peut-être en
liaison avec le Muséum d'histoire naturelle.
Mais, ce qui lui est apparu plus critiquable dans le budget de la culture pour
2002, c'est la façon peu orthodoxe, dont le ministère a
procédé pour éviter l'augmentation des reports de
crédits, même si les redéploiements opérés se
sont traduits par des augmentations de moyens appréciables dans certains
domaines comme le spectacle vivant. A cet égard, il a reconnu que
l'année 2002 devrait être la meilleure de la législature,
puisque les dotations du titre IV étaient en augmentation de 5,7 %
par rapport à 2001 et que cela permettrait une remise à niveau
des moyens d'un certain nombre d'institutions dont les contraintes
budgétaires avaient rogné la marge de manoeuvre.
Toutefois, ces points positifs lui ont paru plus que compensés par la
méthode utilisée, qu'il analyse comme une nouvelle forme de
régulation budgétaire venant se superposer à celle des
contrats de gestion, déjà éminemment critiquable.
Il a rappelé que l'action du ministère de la culture
était, depuis 1999, enserrée dans le cadre de contrats de
gestion, qui, comme l'avait fait remarquer à plusieurs reprises la Cour
des comptes, avaient tendance à rendre artificielle la définition
des prévisions budgétaires et dénaturaient le sens du vote
parlementaire.
La novation introduite dans le budget pour 2002 consiste dans la
possibilité obtenue par le ministère de la culture de
redéployer près de 380 MF de crédits de paiements non
mobilisés pour permettre « de financer la progression des
dépenses de personnel, le fonctionnement et les dépenses
d'investissements ». Le rapporteur spécial a indiqué
que ces crédits avaient été prélevés sur les
chapitres 56-20 « Patrimoine monumental » à raison
de 238,8 MF et sur le chapitre 66-91 « Autres
équipements » pour un montant de 140 MF, sans pour autant
qu'ils soient devenus sans objet.
Bien que conscient du caractère anormal de l'accumulation des
crédits de paiement inutilisés pour des raisons techniques
- plus perceptibles encore, lorsqu'il s'agit de dépenser des
crédits supplémentaires tels ceux accordés par la loi de
finances rectificative de juillet 2000 à la suite de la tempête de
décembre 1999 -
M. Yann Gaillard, rapporteur spécial,
a vivement critiqué le procédé consistant à
redéployer des « crédits de paiement - services
votés », au motif que la clef de consommation actuelle
permettant de convertir des autorisations de programme en crédits de
paiement est inadaptée.
En définitive, il a signalé que, derrière le masque de la
rationalité et de la mobilisation de tous les moyens disponibles, on
avait procédé à des redéploiements occultes au
détriment des dépenses d'investissement, réservant ainsi
l' « argent frais » aux titres III et IV, au
mépris des principes fondateurs de notre constitution financière.
Au cours du débat qui a suivi, au cours duquel sont notamment intervenus
MM. François Trucy
,
Jean-Philippe Lachenaud, et Alain
Lambert, président
, le rapporteur spécial a
précisé les points suivants.
Il a en premier lieu fait savoir, au sujet de l'objectif du
« 1 % », qu'il fallait juger de l'action de
l'État au regard des chiffres des lois de règlement et
qu'à cet égard il pouvait déjà indiquer que si
entre 1997 et 2000, les dépenses ordinaires s'étaient accrues de
1 milliard de francs, les dépenses en capital, de leur
côté, avaient régressé de 500 MF, marquant le
peu de cas fait par le Gouvernement des dépenses d'investissement et,
notamment, du patrimoine monumental, dont l'état de conservation est
pourtant alarmant.
Il a également évoqué la situation de la Réunion
des musées nationaux (RMN) au sujet de laquelle il a
précisé qu'elle devait évoluer dans un contexte moins
favorable qu'il y a quelques années, ce qui expliquait la lenteur de son
redressement. Elle doit faire face en effet à une multiplication de
l'offre d'exposition à Paris, tandis qu'elle pâtit indirectement
de la création des grands musées, qui, surtout lorsqu'ils ont un
statut d'établissement public, ont tendance à mener une politique
autonome de nature à empêcher la RMN d'organiser au Grand-Palais
les expositions susceptibles d'attirer le plus large public.
A l'issue de ce débat, la commission,
a décidé,
sur
proposition de
M. Yann Gaillard, rapporteur spécial,
de
demander au Sénat de rejeter les crédits de la culture.
ANNEXE :
LE MARCHÉ DE L'ART AUX ENCHÈRES -
ÉTAT DES LIEUX
Au moment où va enfin entrer en vigueur la réforme résultant de la loi du 10 juillet 2000, votre rapporteur spécial a estimé utile de porter à la connaissance du Sénat à la fois un état des rapports de force économique entre les anciennes études de commissaires-priseurs, et différents graphiques témoignant de la part de la France dans le marché mondial de l'art, avant le « Big Bang ».
1. Premier semestre 2001/Premier semestre 2000
(1) 50 meilleures maisons de vente françaises en chiffre d'affaires
aux premiers semestres 2000 et 2001
1 er semestre 2000
(c) artprice.com |
|
CA en euros |
Opérateur |
8 678 312 |
Tajan |
7 097 265 |
Piasa |
5 705 096 |
Briest |
5 383 131 |
Poulain-Le Fur-Sotheby's |
3 908 030 |
Ribeyre-Baron |
2 696 823 |
Laurin-Guilloux-Buffetaud |
2 660 693 |
Rouillac |
2 642 094 |
Delorme-Fraysse |
2 053 946 |
Kohn |
1 517 174 |
Cornette De Saint-Cyr |
1 102 661 |
Calmels-Chambre-Cohen |
1 086 353 |
Ferri |
963 569 |
Le Blanc |
934 816 |
Mercier & Cie. |
808 285 |
Coutau-Bégarie |
739 835 |
Anaf |
711 480 |
Pescheteau-Badin-Godeau-Leroy & De Ricqlès |
625 344 |
Rieunier-Bailly-Pommery |
601 412 |
Perrin-Royère-Lajeunesse-Vergez Honta |
599 581 |
Couturier |
562 690 |
Boisgirard |
528 083 |
Martin-Chausselat |
480 518 |
Aguttes |
478 080 |
Le Houelleur |
407 800 |
Lelièvre-Maiche-Paris |
405 819 |
Ribière & Tuloup-Pascal |
350 481 |
Pillon |
329 333 |
Baron-Ribeyre-Beaussant-Lefèvre |
324 412 |
Gros-Delettrez |
320 297 |
Ruellan |
320 296 |
Martinot-Savignat-Antoine |
320 143 |
Rabourdin-Choppin De Janvry |
309 472 |
Poulain-Le Fur |
300 019 |
Millon-Robert |
267 547 |
Delvaux |
265 414 |
Laurin-Guilloux-Buffetaud & Chayette-Cheval |
253 981 |
Charbonneaux |
253 828 |
Drouot, Compagnie Commissaires-Priseurs |
248 187 |
Morelle-Marchandet |
241 709 |
Dupuy |
221 660 |
Declerck-Beghin |
218 460 |
Beaussant-Lefèvre |
216 478 |
Libert-Castor |
204 053 |
Courchet-Palloc-Fède |
199 708 |
Guerpillon-Bergeron |
186 750 |
Couturier-De Nicolaÿ |
183 548 |
Blanchet & Joron-Derem |
182 862 |
Bailleul-Nentas |
167 083 |
Appay-Gairoard-Besch |
153 211 |
Savot |
1 er semestre 2001
(c) artprice.com |
|
CA en euros |
Opérateur |
11 485 968 |
Piasa |
8 932 901 |
Tajan |
8 688 987 |
Briest |
2 692 556 |
Aguttes |
2 640 477 |
Kohn |
2 153 039 |
Laurin-Guilloux-Buffetaud |
2 026 962 |
Gros-Delettrez |
2 013 090 |
Rouillac |
1 627 545 |
Millon & Associés |
1 532 571 |
Cornette De Saint-Cyr |
1 491 715 |
Delorme-Fraysse |
1 440 489 |
Ferri |
1 397 349 |
Calmels-Chambre-Cohen |
1 265 327 |
Leroy |
1 185 749 |
Drouot, Compagnie Commissaires-Priseurs |
890 303 |
Mercier & Cie. |
839 080 |
Poulain-Le Fur |
777 947 |
Lombrail-Teucquam |
770 476 |
Rieunier-Bailly-Pommery |
731 147 |
Beaussant-Lefèvre |
651 415 |
Wetterwald & Rannou-Cassegrain |
648 974 |
Binoche |
626 565 |
Pescheteau-Badin-Godeau-Leroy & De Ricqlès |
560 022 |
Chambelland-Giafferi-Doutrebente |
523 206 |
Boisgirard |
464 970 |
Morelle-Marchandet-Dumousset-Debureaux-Lenormand |
459 254 |
Oger-Dumont |
458 718 |
Perrin-Royère-Lajeunesse-Vergez Honta |
457 348 |
Courtois-Chauviré |
448 352 |
Anaf |
431 582 |
Loizillon |
413 595 |
Couturier-de Nicolay-Gridel-Boscher-Flobert |
397 130 |
De Vrégille-Bizoüard |
368 468 |
Pillon |
343 923 |
Martin-Chausselat |
341 181 |
Chochon-Barré-Allardi |
317 855 |
Martinot-Savignat-Antoine |
317 094 |
Ruellan |
312 520 |
Tesson |
283 252 |
Couturier |
281 117 |
Ségeron |
280 202 |
Odent |
263 127 |
Gautier-Goxe-Belaïsch |
239 802 |
Vaxelaire |
236 296 |
De Ricqlès |
234 619 |
Courchet-Palloc-Fède |
222 575 |
De Cagny |
221 967 |
Germain |
213 277 |
Savot |
210 075 |
Osenat |
(2) Structure du marché de l'art par pays et par niveaux de prix
aux 1 er semestres 2000 et 2001
Prix supérieurs à 10 millions d'euros |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
133 698 822 |
74,9 |
163 317 064 |
86,2 |
+22,2 |
7 |
70,0 |
10 |
83,3 |
Grande-Bretagne |
44 912 212 |
25,1 |
26 090 448 |
13,8 |
-41,9 |
3 |
30,0 |
2 |
16,7 |
France |
0 |
0,0 |
0 |
0,0 |
+0,0 |
0 |
0,0 |
0 |
0,0 |
Autres |
0 |
0,0 |
0 |
0,0 |
+0,0 |
0 |
0,0 |
0 |
0,0 |
Totaux |
178 611 034 |
100 |
189 407 512 |
100 |
+6,0 |
10 |
100 |
12 |
100 |
Prix entre 100 000 et 10 millions d'euros |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
591 159 552 |
63,8 |
518 541 510 |
56,4 |
-12,3 |
1030 |
51,7 |
876 |
46,2 |
Grande-Bretagne |
218 612 407 |
23,6 |
303 745 929 |
33,0 |
+38,9 |
472 |
23,7 |
643 |
33,9 |
France |
33 437 407 |
3,6 |
30 249 699 |
3,3 |
-9,5 |
138 |
6,9 |
99 |
5,2 |
Autres |
83 928 883 |
9,1 |
66 561 461 |
7,2 |
-20,7 |
351 |
17,6 |
279 |
14,7 |
Totaux |
927 138 249 |
100 |
919 098 599 |
100 |
-0,9 |
1 991 |
100 |
1 897 |
100 |
Prix entre 15 000 et 100 000 euros |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
116 776 592 |
34,5 |
98 434 988 |
31,6 |
-15,7 |
3177 |
32,8 |
2687 |
30,6 |
Grande-Bretagne |
77 169 694 |
22,8 |
82 205 064 |
26,4 |
+6,5 |
2111 |
21,8 |
2103 |
24,0 |
France |
39 033 335 |
11,5 |
38 794 166 |
12,4 |
-0,6 |
1137 |
11,7 |
1162 |
13,2 |
Autres |
105 828 214 |
31,2 |
92 395 601 |
29,6 |
-12,7 |
3258 |
33,6 |
2826 |
32,2 |
Totaux |
338 807 835 |
100 |
311 829 819 |
100 |
-8,0 |
9 683 |
100 |
8 778 |
100 |
Prix supérieurs à 15 000 euros |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
841 634 966 |
58,3 |
780 293 562 |
54,9 |
-7,3 |
4 214 |
36,1 |
3 573 |
33,4 |
Grande-Bretagne |
340 694 313 |
23,6 |
412 041 441 |
29,0 |
+20,9 |
2 586 |
22,1 |
2 748 |
25,7 |
France |
72 470 742 |
5,0 |
69 043 865 |
4,9 |
-4,7 |
1 275 |
10,9 |
1 261 |
11,8 |
Autres |
189 757 097 |
13,1 |
158 957 062 |
11,2 |
-16,2 |
3 609 |
30,9 |
3 105 |
29,1 |
Totaux |
1 444 557 118 |
100 |
1 420 335 930 |
100 |
-1,7 |
11 684 |
100 |
10 687 |
100 |
(3) Structure du marché de l'art par genre et par pays
aux 1 er semestres 2000 et 2001
Peinture (Prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
656 514 619 |
59,0 |
576 090 301 |
54,3 |
-12,3 |
2503 |
32,1 |
2091 |
29,8 |
Grande-Bretagne |
260 356 632 |
23,4 |
318 315 328 |
30,0 |
+22,3 |
1679 |
21,5 |
1788 |
25,5 |
France |
49 106 408 |
4,4 |
43 649 212 |
4,1 |
-11,1 |
855 |
11,0 |
802 |
11,4 |
Autres |
146 130 288 |
13,1 |
123 530 116 |
11,6 |
-15,5 |
2767 |
35,5 |
2335 |
33,3 |
Totaux |
1 112 107 947 |
100 |
1 061 584 957 |
100 |
-4,5 |
7804 |
100 |
7016 |
100 |
Estampe et multiples (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
12 837 376 |
48,2 |
7 678 766 |
48,0 |
-40,2 |
363 |
50,9 |
177 |
44,3 |
Grande-Bretagne |
4 813 819 |
18,1 |
699 772 |
4,4 |
-85,5 |
117 |
16,4 |
23 |
5,8 |
France |
2 020 104 |
7,6 |
1 276 302 |
8,0 |
-36,8 |
47 |
6,6 |
41 |
10,3 |
Autres |
6 981 692 |
26,2 |
6 344 909 |
39,7 |
-9,1 |
186 |
26,1 |
159 |
39,8 |
Totaux |
26 652 991 |
100 |
15 999 749 |
100 |
-40,0 |
713 |
100 |
400 |
100 |
Sculpture (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
80 830 085 |
62,5 |
99 391 146 |
67,5 |
+23,0 |
465 |
50,7 |
426 |
43,2 |
Grande-Bretagne |
33 326 534 |
25,8 |
31 282 695 |
21,2 |
-6,1 |
203 |
22,1 |
271 |
27,5 |
France |
8 484 776 |
6,6 |
9 023 917 |
6,1 |
+6,4 |
130 |
14,2 |
141 |
14,3 |
Autres |
6 762 391 |
5,2 |
7 599 533 |
5,2 |
+12,4 |
120 |
13,1 |
147 |
14,9 |
Totaux |
129 403 786 |
100 |
147 297 291 |
100 |
+13,8 |
918 |
100 |
985 |
100 |
Photographie (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
15 088 597 |
67,1 |
11 899 666 |
53,4 |
-21,1 |
245 |
66,8 |
271 |
60,4 |
Grande-Bretagne |
6 994 176 |
31,1 |
9 308 740 |
41,8 |
+33,1 |
105 |
28,6 |
141 |
31,4 |
France |
207 332 |
0,9 |
846 094 |
3,8 |
+308,1 |
7 |
1,9 |
28 |
6,2 |
Autres |
187 522 |
0,8 |
220 290 |
1,0 |
+17,5 |
10 |
2,7 |
9 |
2,0 |
Totaux |
22 477 627 |
100 |
22 274 790 |
100 |
-0,9 |
367 |
100 |
449 |
100 |
Dessin (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
76 364 289 |
49,6 |
85 233 683 |
49,2 |
+11,6 |
638 |
33,9 |
608 |
33,1 |
Grande-Bretagne |
35 203 152 |
22,9 |
52 434 906 |
30,3 |
+48,9 |
482 |
25,6 |
525 |
28,6 |
France |
12 652 122 |
8,2 |
14 248 340 |
8,2 |
+12,6 |
236 |
12,5 |
249 |
13,6 |
Autres |
29 695 204 |
19,3 |
21 262 214 |
12,3 |
-28,4 |
526 |
27,9 |
455 |
24,8 |
Totaux |
153 914 767 |
100 |
173 179 143 |
100 |
+12,5 |
1 882 |
100 |
1 837 |
100 |
(4) Structure du marché de la peinture par pays et par époque
aux 1 er semestres 2000 et 2001
Peinture ancienne (Prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
114 232 773 |
58,5 |
78 895 966 |
52,2 |
-30,9 |
559 |
32,0 |
484 |
34,3 |
Grande-Bretagne |
31 615 189 |
16,2 |
26 406 342 |
17,5 |
-16,5 |
409 |
23,4 |
263 |
18,7 |
France |
18 949 320 |
9,7 |
18 655 644 |
12,3 |
-1,5 |
250 |
14,3 |
257 |
18,2 |
Autres |
30 632 236 |
15,7 |
27 160 888 |
18,0 |
-11,3 |
529 |
30,3 |
406 |
28,8 |
Totaux |
195 429 518 |
100 |
151 118 840 |
100 |
-22,7 |
1747 |
100 |
1410 |
100 |
Peinture XIX° siècle et impressionistes (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
303 630 120 |
56,1 |
257 137 127 |
55,9 |
-15,3 |
1133 |
33,7 |
979 |
31,7 |
Grande-Bretagne |
168 583 532 |
31,1 |
137 365 141 |
29,8 |
-18,5 |
943 |
28,0 |
918 |
29,7 |
France |
18 545 420 |
3,4 |
21 673 533 |
4,7 |
+16,9 |
344 |
10,2 |
359 |
11,6 |
Autres |
50 910 823 |
9,4 |
44 022 733 |
9,6 |
-13,5 |
946 |
28,1 |
835 |
27,0 |
Totaux |
541 669 895 |
100 |
460 198 534 |
100 |
-15,0 |
3 366 |
100 |
3 091 |
100 |
Peinture moderne et contemporaine (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
423 772 073 |
59,9 |
444 260 469 |
54,9 |
+4,8 |
2522 |
38,4 |
2110 |
34,1 |
Grande-Bretagne |
140 479 552 |
19,9 |
248 269 958 |
30,7 |
+76,7 |
1233 |
18,8 |
1567 |
25,3 |
France |
34 976 002 |
4,9 |
28 714 688 |
3,5 |
-17,9 |
681 |
10,4 |
645 |
10,4 |
Autres |
108 214 038 |
15,3 |
87 773 441 |
10,8 |
-18,9 |
2134 |
32,5 |
1864 |
30,1 |
Totaux |
707 441 665 |
100 |
809 018 556 |
100 |
+14,4 |
6 570 |
100 |
6 186 |
100 |
(5) Structure du marché de l'art par opérateur et par niveaux de prix
aux 1 er semestres 2000 et 2001
Prix supérieurs à 10 millions d'euros |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Évolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
80 120 539 |
44,9 |
76 773 770 |
40,5 |
-4,2 |
5 |
50,0 |
5 |
41,7 |
Christie's |
81 296 183 |
45,5 |
32 442 760 |
17,1 |
-60,1 |
4 |
40,0 |
3 |
25,0 |
Phillips |
17 194 312 |
9,6 |
80 190 982 |
42,3 |
+366,4 |
1 |
10,0 |
4 |
0,0 |
France |
0 |
0,0 |
0 |
0,0 |
+0,0 |
0 |
0,0 |
0 |
0,0 |
Autres |
0 |
0,0 |
0 |
0,0 |
+0,0 |
0 |
0,0 |
0 |
0,0 |
Totaux |
178 611 034 |
100 |
189 407 512 |
100 |
+6,0 |
10 |
100 |
12 |
67 |
Prix entre 100 000 et 10 millions d'euros |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Évolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
392 952 803 |
44,7 |
376 062 704 |
43,3 |
-4,3 |
758 |
43,0 |
740 |
43,6 |
Christie's |
404 035 022 |
46,0 |
394 402 370 |
45,4 |
-2,4 |
796 |
45,2 |
792 |
46,6 |
Phillips |
48 093 848 |
5,5 |
67 349 757 |
7,8 |
+40,0 |
70 |
4,0 |
67 |
3,9 |
France |
33 437 407 |
3,8 |
30 249 699 |
3,5 |
-9,5 |
138 |
7,8 |
99 |
5,8 |
Autres |
48 619 169 |
5,5 |
51 034 069 |
5,9 |
+5,0 |
229 |
13,0 |
199 |
11,7 |
Totaux |
878 519 080 |
100 |
868 064 530 |
100 |
-1,2 |
1 762 |
100 |
1 698 |
100 |
Prix entre 15 000 et 100 000 euros |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
98 971 401 |
38,9 |
96 301 532 |
41,0 |
-2,7 |
2696 |
38,7 |
2588 |
40,5 |
Christie's |
109 398 445 |
43,0 |
91 826 267 |
39,1 |
-16,1 |
2926 |
42,0 |
2406 |
37,6 |
Phillips |
7 115 584 |
2,8 |
7 952 734 |
3,4 |
+11,8 |
212 |
3,0 |
238 |
3,7 |
France |
39 033 335 |
15,3 |
38 794 166 |
16,5 |
-0,6 |
1137 |
16,3 |
1162 |
18,2 |
Autres |
84 289 070 |
33,1 |
76 955 120 |
32,8 |
-8,7 |
2712 |
38,9 |
2384 |
37,3 |
Totaux |
254 518 765 |
100 |
234 874 699 |
100 |
-7,7 |
6 971 |
100 |
6 394 |
100 |
Prix supérieurs à 15 000 euros |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
572 044 743 |
43,6 |
549 138 006 |
42,5 |
-4,0 |
3 459 |
39,6 |
3 333 |
41,1 |
Christie's |
594 729 650 |
45,3 |
518 671 397 |
40,1 |
-12,8 |
3 726 |
42,6 |
3 201 |
39,5 |
Phillips |
72 403 744 |
5,5 |
155 493 473 |
12,0 |
+114,8 |
283 |
3,2 |
309 |
3,8 |
France |
72 470 742 |
5,5 |
69 043 865 |
5,3 |
-4,7 |
1 275 |
14,6 |
1 261 |
15,6 |
Autres |
132 908 239 |
10,1 |
127 989 189 |
9,9 |
-3,7 |
2 941 |
33,6 |
2 583 |
31,9 |
Totaux |
1 311 648 879 |
100 |
1 292 346 741 |
100 |
-1,5 |
8 743 |
100 |
8 104 |
100 |
(6) Structure du marché de l'art par opérateur et par genre
aux 1 er semestres 2000 et 2001
Peinture (Prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
427 919 982 |
42,4 |
414 501 214 |
43,1 |
-3,1 |
2141 |
38,3 |
2032 |
40,1 |
Christie's |
466 620 886 |
46,2 |
374 607 042 |
38,9 |
-19,7 |
2390 |
42,8 |
2043 |
40,3 |
Phillips |
65 551 476 |
6,5 |
129 357 450 |
13,4 |
+97,3 |
204 |
3,6 |
192 |
3,8 |
France |
49 106 408 |
4,9 |
43 649 212 |
4,5 |
-11,1 |
855 |
15,3 |
802 |
15,8 |
Autres |
102 909 195 |
10,2 |
99 470 039 |
10,3 |
-3,3 |
2214 |
39,6 |
1947 |
38,4 |
Totaux |
1 009 198 752 |
100 |
962 114 918 |
100 |
-4,7 |
5590 |
100 |
5069 |
100 |
Estampe et multiples (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
9 394 466 |
49,8 |
5 826 567 |
63,7 |
-38,0 |
261 |
53,3 |
126 |
56,3 |
Christie's |
7 179 056 |
38,1 |
1 741 869 |
19,0 |
-75,7 |
176 |
35,9 |
53 |
23,7 |
Phillips |
262 112 |
1,4 |
308 415 |
3,4 |
+17,7 |
6 |
1,2 |
4 |
1,8 |
France |
2 020 104 |
10,7 |
1 276 302 |
13,9 |
-36,8 |
47 |
9,6 |
41 |
18,3 |
Autres |
7 797 253 |
41,4 |
6 846 596 |
74,8 |
-12,2 |
223 |
45,5 |
176 |
78,6 |
Totaux |
18 855 738 |
100 |
9 153 153 |
100 |
-51,5 |
490 |
100 |
224 |
100 |
Sculpture (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
66 184 344 |
53,9 |
63 532 832 |
45,6 |
-4,0 |
316 |
39,2 |
369 |
42,9 |
Christie's |
43 642 266 |
35,6 |
51 764 229 |
37,1 |
+18,6 |
330 |
40,9 |
309 |
35,9 |
Phillips |
4 388 602 |
3,6 |
15 112 047 |
10,8 |
+244,3 |
31 |
3,8 |
42 |
4,9 |
France |
8 484 776 |
6,9 |
9 023 917 |
6,5 |
+6,4 |
130 |
16,1 |
141 |
16,4 |
Autres |
6 703 798 |
5,5 |
7 864 266 |
5,6 |
+17,3 |
111 |
13,8 |
124 |
14,4 |
Totaux |
122 699 988 |
100 |
139 433 025 |
100 |
+13,6 |
807 |
100 |
861 |
100 |
Photographie (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
11 578 532 |
59,5 |
10 886 602 |
51,6 |
-6,0 |
157 |
48,3 |
209 |
48,3 |
Christie's |
6 765 070 |
34,8 |
8 147 173 |
38,6 |
+20,4 |
149 |
45,8 |
170 |
39,3 |
Phillips |
915 811 |
4,7 |
1 231 747 |
5,8 |
+34,5 |
12 |
3,7 |
26 |
6,0 |
France |
207 332 |
1,1 |
846 094 |
4,0 |
+308,1 |
7 |
2,2 |
28 |
6,5 |
Autres |
3 010 882 |
15,5 |
1 163 174 |
5,5 |
-61,4 |
42 |
12,9 |
16 |
3,7 |
Totaux |
19 466 745 |
100 |
21 111 616 |
100 |
+8,4 |
325 |
100 |
433 |
100 |
Dessin (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
56 967 419 |
40,3 |
54 390 791 |
33,9 |
-4,5 |
584 |
38,1 |
597 |
39,4 |
Christie's |
70 522 372 |
49,9 |
82 411 084 |
51,3 |
+16,9 |
681 |
44,5 |
626 |
41,3 |
Phillips |
1 285 743 |
0,9 |
9 483 814 |
5,9 |
+637,6 |
30 |
2,0 |
45 |
3,0 |
France |
12 652 122 |
8,9 |
14 248 340 |
8,9 |
+12,6 |
236 |
15,4 |
249 |
16,4 |
Autres |
12 487 111 |
8,8 |
12 645 114 |
7,9 |
+1,3 |
351 |
22,9 |
320 |
21,1 |
Totaux |
141 427 656 |
100 |
160 534 029 |
100 |
+13,5 |
1 531 |
100 |
1 517 |
100 |
(7) Structure du marché de la peinture par opérateur et par époque
aux 1 er semestres 2000 et 2001
Peinture ancienne (Prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
79 791 631 |
44,5 |
63 539 507 |
49,6 |
-20,4 |
502 |
36,5 |
427 |
39,0 |
Christie's |
80 425 645 |
44,8 |
45 770 454 |
35,7 |
-43,1 |
615 |
44,7 |
404 |
36,9 |
Phillips |
277 384 |
0,2 |
201 405 |
0,2 |
-27,4 |
10 |
0,7 |
8 |
0,7 |
France |
18 949 320 |
10,6 |
18 655 644 |
14,6 |
-1,5 |
250 |
18,2 |
257 |
23,4 |
Autres |
15 985 538 |
8,9 |
22 951 830 |
17,9 |
+43,6 |
370 |
26,9 |
314 |
28,6 |
Totaux |
179 443 980 |
100 |
128 167 010 |
100 |
-28,6 |
1377 |
100 |
1096 |
100 |
Peinture XIX° siècle et impressionistes (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
204 821 709 |
41,3 |
161 768 869 |
38,6 |
-21,0 |
975 |
39,6 |
1088 |
47,6 |
Christie's |
247 959 396 |
50,0 |
132 867 038 |
31,7 |
-46,4 |
1029 |
41,8 |
730 |
31,9 |
Phillips |
24 716 908 |
5,0 |
103 002 127 |
24,6 |
+316,7 |
112 |
4,6 |
109 |
4,8 |
France |
18 545 420 |
3,7 |
21 673 533 |
5,2 |
+16,9 |
344 |
14,0 |
359 |
15,7 |
Autres |
45 626 462 |
9,2 |
40 886 967 |
9,8 |
-10,4 |
906 |
36,8 |
805 |
35,2 |
Totaux |
496 043 433 |
100 |
419 311 567 |
100 |
-15,5 |
2 460 |
100 |
2 286 |
100 |
Peinture moderne et contemporaine (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
2000 |
|
2001 |
|
Evolution |
2000 |
|
2001 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
287 415 363 |
45,2 |
323 829 630 |
43,5 |
+12,7 |
1981 |
40,4 |
1818 |
38,5 |
Christie's |
266 344 609 |
41,9 |
340 033 905 |
45,7 |
+27,7 |
2082 |
42,4 |
2067 |
43,8 |
Phillips |
47 409 452 |
7,5 |
52 289 941 |
7,0 |
+10,3 |
161 |
3,3 |
192 |
4,1 |
France |
34 976 002 |
5,5 |
28 714 688 |
3,9 |
-17,9 |
681 |
13,9 |
645 |
13,7 |
Autres |
71 296 239 |
11,2 |
64 150 392 |
8,6 |
-10,0 |
1665 |
33,9 |
1464 |
31,0 |
Totaux |
636 145 426 |
100 |
744 868 164 |
100 |
+17,1 |
4 905 |
100 |
4 722 |
100 |
2. 2000/1999
(1) 50 meilleures maisons de vente françaises en chiffre d'affaires
1999
(c) artprice.com |
|
CA en euros |
Opérateur |
22 665 205 |
Tajan |
18 832 575 |
Piasa |
13 925 734 |
Briest |
6 259 591 |
Cornette De Saint-Cyr |
6 258 328 |
Poulain-Le Fur-Sotheby's |
6 164 124 |
Kohn |
4 881 936 |
Laurin-Guilloux-Buffetaud |
4 429 076 |
Millon-Robert |
4 180 296 |
Ribeyre-Baron |
3 767 307 |
Poulain-Le Fur |
3 633 897 |
Pillon |
2 841 441 |
Delorme-Fraysse |
2 808 196 |
Rouillac |
2 662 325 |
Calmels-Chambre-Cohen |
2 638 092 |
Mercier & Cie. |
2 553 988 |
Le Roux-Morel |
2 541 458 |
Boisgirard |
2 493 343 |
Pescheteau-Badin-Godeau-Leroy & De Ricqlès |
2 304 913 |
Gros-Delettrez |
2 194 866 |
Vassy-Jalenques-La Perraudière |
2 144 036 |
Perrin-Royère-Lajeunesse-Vergez Honta |
2 079 309 |
Rieunier-Bailly-Pommery |
1 997 754 |
Beaussant-Lefèvre |
1 892 829 |
Anaf |
1 874 007 |
Binoche |
1 836 415 |
Couturier-De Nicolaÿ |
1 783 433 |
Aguttes |
1 697 812 |
Coutau-Bégarie |
1 574 333 |
Thierry-Lannon |
1 513 519 |
Bailleul-Nentas |
1 464 592 |
Ferri |
1 459 189 |
Drouot, Compagnie Commissaires-Priseurs |
1 373 274 |
Martinot-Savignat-Antoine |
1 365 420 |
Collignon-Laurent |
1 286 681 |
Blanchet & Joron-Derem |
1 177 831 |
Morelle-Marchandet |
1 160 109 |
Declerck-Beghin |
1 143 084 |
Néret-Minet & Associés |
1 138 119 |
Lombrail-Teucquam |
1 138 028 |
Charbonneaux |
1 064 573 |
Couturier |
1 053 526 |
Péron-Champin |
1 025 173 |
Le Blanc |
1 020 295 |
Savot |
999 848 |
Chambelland-Giafferi-Doutrebente |
939 187 |
Deauville Auction |
892 098 |
Osenat |
865 453 |
Jean Dit Cazaux-Dubern-Briscadieu |
857 935 |
Lelièvre-Maiche-Paris |
831 797 |
Appay-Gairoard-Besch |
2000
(c) artprice.com |
||
CA en euros |
Opérateur |
|
25 563 379 |
Tajan |
|
22 597 021 |
Piasa |
|
22 236 226 |
Briest |
|
6 335 305 |
Calmels-Chambre-Cohen |
|
6 319 028 |
Kohn |
|
5 998 417 |
Cornette De Saint-Cyr |
|
5 458 929 |
Gros-Delettrez |
|
4 989 038 |
Rieunier-Bailly-Pommery |
|
4 278 785 |
Aguttes |
|
4 255 849 |
Pillon |
|
4 217 113 |
Millon & Associés |
|
3 759 215 |
Chambelland-Giafferi-Doutrebente |
|
3 621 152 |
Poulain-Le Fur |
|
3 451 643 |
Laurin-Guilloux-Buffetaud |
|
3 434 336 |
Wetterwald & Rannou-Cassegrain |
|
3 304 533 |
Binoche |
|
2 591 306 |
Mercier & Cie. |
|
2 379 022 |
Ferri |
|
2 338 349 |
Lombrail-Teucquam |
|
2 324 001 |
Thierry-Lannon |
|
2 205 468 |
Rouillac |
|
2 141 963 |
Pescheteau-Badin-Godeau-Leroy & De Ricqlès |
|
2 098 294 |
Boisgirard |
|
2 083 101 |
Drouot, Compagnie Commissaires-Priseurs |
|
2 076 577 |
Anaf |
|
1 966 900 |
Beaussant-Lefèvre |
|
1 965 895 |
Perrin-Royère-Lajeunesse-Vergez Honta |
|
1 965 894 |
Osenat |
|
1 946 926 |
Delorme-Fraysse |
|
1 917 557 |
Morelle-Marchandet-Dumousset-Debureaux-Lenormand |
|
1 707 137 |
Collignon-Laurent |
|
1 640 477 |
Blanchet & Joron-Derem |
|
1 639 330 |
Savot |
|
1 458 152 |
Chochon-Barré-Allardi |
|
1 382 240 |
Martinot-Savignat-Antoine |
|
1 325 939 |
Leroy |
|
1 310 883 |
Delvaux |
|
1 227 319 |
Courchet-Palloc-Fède |
|
1 104 239 |
Martin-Chausselat |
|
1 103 379 |
Oger-Dumont |
|
1 037 116 |
Besch |
|
1 024 056 |
Loizillon |
|
1 021 272 |
Péron-Champin |
|
980 009 |
Pescheteau-Badin-Godeau & Leroy |
|
975 188 |
Charbonneaux |
|
844 564 |
Néret-Minet & Associés |
|
828 284 |
Deauville Auction |
|
807 613 |
Declerck-Beghin |
|
793 038 |
Ribière & Tuloup-Pascal |
|
752 177 |
Couturier |
(2) Structure du marché de l'art par pays et par niveaux de prix
en 1999 et 2000
Prix supérieurs à 10 millions d'euros |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
313 420 015 |
83,5 |
274 906 051 |
71,6 |
-12,3 |
14 |
82,4 |
13 |
65,0 |
Grande-Bretagne |
62 033 962 |
16,5 |
108 885 488 |
28,4 |
+75,5 |
3 |
17,6 |
7 |
35,0 |
France |
0 |
0,0 |
0 |
0,0 |
+0,0 |
0 |
0,0 |
0 |
0,0 |
Autres |
0 |
0,0 |
0 |
0,0 |
+0,0 |
0 |
0,0 |
0 |
0,0 |
Totaux |
375 453 977 |
100 |
383 791 539 |
100 |
+2,2 |
17 |
100 |
20 |
100 |
Prix entre 100 000 et 10 millions d'euros |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
739 027 480 |
52,2 |
1 064 486 132 |
61,9 |
+44,0 |
1508 |
45,1 |
1818 |
49,3 |
Grande-Bretagne |
488 699 959 |
34,5 |
438 327 413 |
25,5 |
-10,3 |
1108 |
33,1 |
979 |
26,5 |
France |
62 303 177 |
4,4 |
62 095 233 |
3,6 |
-0,3 |
205 |
6,1 |
257 |
7,0 |
Autres |
125 458 379 |
8,9 |
155 770 993 |
9,1 |
+24,2 |
523 |
15,6 |
637 |
17,3 |
Totaux |
1 415 488 995 |
100 |
1 720 679 771 |
100 |
+21,6 |
3 344 |
100 |
3 691 |
100 |
Prix entre 15 000 et 100 000 euros |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
190 167 523 |
33,5 |
210 720 655 |
33,1 |
+10,8 |
5123 |
31,8 |
5725 |
31,4 |
Grande-Bretagne |
150 035 585 |
26,5 |
148 017 116 |
23,2 |
-1,3 |
4039 |
25,1 |
4056 |
22,3 |
France |
59 200 650 |
10,4 |
75 504 867 |
11,9 |
+27,5 |
1750 |
10,9 |
2201 |
12,1 |
Autres |
167 580 283 |
29,6 |
202 600 884 |
31,8 |
+20,9 |
5199 |
32,3 |
6247 |
34,3 |
Totaux |
566 984 041 |
100 |
636 843 522 |
100 |
+12,3 |
16 111 |
100 |
18 229 |
100 |
Prix supérieurs à 15 000 euros |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
1 242 615 018 |
52,7 |
1 550 112 838 |
56,5 |
+24,7 |
6 645 |
34,1 |
7 556 |
34,4 |
Grande-Bretagne |
700 769 506 |
29,7 |
695 230 017 |
25,4 |
-0,8 |
5 150 |
26,4 |
5 042 |
23,0 |
France |
121 503 827 |
5,2 |
137 600 100 |
5,0 |
+13,2 |
1 955 |
10,0 |
2 458 |
11,2 |
Autres |
293 038 662 |
12,4 |
358 371 877 |
13,1 |
+22,3 |
5 722 |
29,4 |
6 884 |
31,4 |
Totaux |
2 357 927 013 |
100 |
2 741 314 832 |
100 |
+16,3 |
19 472 |
100 |
21 940 |
100 |
(3) Structure du marché de l'art par genre et par pays
en 1999 et 2000
Estampe et multiples (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
21 312 271 |
55,0 |
25 927 564 |
52,8 |
+21,7 |
482 |
51,7 |
657 |
52,3 |
Grande-Bretagne |
8 059 666 |
20,8 |
9 511 785 |
19,4 |
+18,0 |
185 |
19,8 |
230 |
18,3 |
France |
2 546 962 |
6,6 |
3 129 629 |
6,4 |
+22,9 |
73 |
7,8 |
79 |
6,3 |
Autres |
6 842 965 |
17,7 |
10 558 105 |
21,5 |
+54,3 |
192 |
20,6 |
290 |
23,1 |
Totaux |
38 761 864 |
100 |
49 127 083 |
100 |
+26,7 |
932 |
100 |
1 256 |
100 |
Sculpture (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
117 375 563 |
65,8 |
153 926 133 |
66,7 |
+31,1 |
743 |
48,0 |
803 |
47,7 |
Grande-Bretagne |
34 705 085 |
19,4 |
47 506 971 |
20,6 |
+36,9 |
339 |
21,9 |
363 |
21,5 |
France |
17 593 340 |
9,9 |
16 054 400 |
7,0 |
-8,7 |
244 |
15,8 |
260 |
15,4 |
Autres |
8 831 146 |
4,9 |
13 261 647 |
5,7 |
+50,2 |
223 |
14,4 |
259 |
15,4 |
Totaux |
178 505 134 |
100 |
230 749 151 |
100 |
+29,3 |
1 549 |
100 |
1 685 |
100 |
Photographie (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
17 220 539 |
57,7 |
27 952 443 |
75,1 |
+62,3 |
368 |
67,5 |
496 |
76,0 |
Grande-Bretagne |
11 963 616 |
40,1 |
7 745 711 |
20,8 |
-35,3 |
152 |
27,9 |
116 |
17,8 |
France |
359 018 |
1,2 |
1 266 397 |
3,4 |
+252,7 |
13 |
2,4 |
27 |
4,1 |
Autres |
321 069 |
1,1 |
261 963 |
0,7 |
-18,4 |
12 |
2,2 |
14 |
2,1 |
Totaux |
29 864 242 |
100 |
37 226 514 |
100 |
+24,7 |
545 |
100 |
653 |
100 |
Dessin (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
90 890 881 |
37,5 |
135 855 177 |
47,3 |
+49,5 |
950 |
32,3 |
1 152 |
32,3 |
Grande-Bretagne |
96 971 048 |
40,0 |
69 893 339 |
24,3 |
-27,9 |
848 |
28,8 |
897 |
25,2 |
France |
12 737 048 |
5,3 |
25 404 486 |
8,8 |
+99,5 |
289 |
9,8 |
491 |
13,8 |
Autres |
41 607 524 |
17,2 |
56 329 458 |
19,6 |
+35,4 |
856 |
29,1 |
1 024 |
28,7 |
Totaux |
242 206 501 |
100 |
287 482 460 |
100 |
+18,7 |
2 943 |
100 |
3 564 |
100 |
(4) Structure du marché de la peinture par pays et par époque
en 1999 et 2000
Peinture ancienne (Prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
89 870 077 |
25,8 |
130 019 709 |
28,2 |
+44,7 |
736 |
23,1 |
720 |
20,5 |
Grande-Bretagne |
166 036 440 |
47,7 |
237 162 543 |
51,4 |
+42,8 |
1210 |
37,9 |
1308 |
37,3 |
France |
38 493 746 |
11,1 |
34 964 246 |
7,6 |
-9,2 |
437 |
13,7 |
452 |
12,9 |
Autres |
53 741 594 |
15,4 |
59 428 790 |
12,9 |
+10,6 |
810 |
25,4 |
1029 |
29,3 |
Totaux |
348 141 857 |
100 |
461 575 288 |
100 |
+32,6 |
3193 |
100 |
3509 |
100 |
Peinture XIX° siècle et impressionistes (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
490 720 610 |
59,4 |
523 333 907 |
60,3 |
+6,6 |
1953 |
35,4 |
2090 |
33,4 |
Grande-Bretagne |
230 217 430 |
27,9 |
212 113 113 |
24,4 |
-7,9 |
1531 |
27,8 |
1627 |
26,0 |
France |
30 481 002 |
3,7 |
35 341 875 |
4,1 |
+15,9 |
536 |
9,7 |
674 |
10,8 |
Autres |
74 213 214 |
9,0 |
97 466 891 |
11,2 |
+31,3 |
1491 |
27,1 |
1870 |
29,9 |
Totaux |
825 632 256 |
100 |
868 255 786 |
100 |
+5,2 |
5 511 |
100 |
6 261 |
100 |
Peinture moderne et contemporaine (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Etats-Unis |
661 977 116 |
55,9 |
896 759 222 |
63,5 |
+35,5 |
3954 |
36,7 |
4746 |
39,0 |
Grande-Bretagne |
304 517 510 |
25,7 |
245 938 321 |
17,4 |
-19,2 |
2409 |
22,4 |
2106 |
17,3 |
France |
52 513 529 |
4,4 |
67 293 979 |
4,8 |
+28,1 |
981 |
9,1 |
1332 |
10,9 |
Autres |
165 083 854 |
13,9 |
201 476 196 |
14,3 |
+22,0 |
3421 |
31,8 |
3985 |
32,7 |
Totaux |
1 184 092 009 |
100 |
1 411 467 718 |
100 |
+19,2 |
10 765 |
100 |
12 169 |
100 |
(5) Structure du marché de l'art par opérateur et par niveaux de prix
en 1999 et 2000
Prix supérieurs à 10 millions d'euros |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
274 967 315 |
70,0 |
159 195 926 |
43,4 |
-42,1 |
12 |
66,7 |
10 |
52,6 |
Christie's |
100 486 662 |
25,6 |
207 401 301 |
56,6 |
+106,4 |
5 |
27,8 |
9 |
47,4 |
Phillips |
|
|
0 |
0,0 |
|
|
|
0 |
0,0 |
France |
0 |
0,0 |
0 |
0,0 |
+0,0 |
0 |
0,0 |
0 |
0,0 |
Autres |
17 194 312 |
4,4 |
0 |
0,0 |
|
1 |
5,6 |
0 |
0,0 |
Totaux |
392 648 289 |
100 |
366 597 227 |
100 |
-6,6 |
18 |
100 |
19 |
100 |
Prix entre 100 000 et 10 millions d'euros |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
606 427 779 |
42,8 |
693 835 882 |
40,3 |
+14,4 |
1280 |
38,3 |
1382 |
37,4 |
Christie's |
649 386 666 |
45,9 |
766 426 430 |
44,5 |
+18,0 |
1460 |
43,7 |
1478 |
40,0 |
Phillips |
|
|
104 637 369 |
6,1 |
|
|
|
143 |
3,9 |
France |
62 303 177 |
4,4 |
62 095 233 |
3,6 |
-0,3 |
205 |
6,1 |
257 |
7,0 |
Autres |
97 371 373 |
6,9 |
93 684 857 |
5,4 |
|
399 |
11,9 |
431 |
11,7 |
Totaux |
1 415 488 995 |
100 |
1 720 679 771 |
100 |
+21,6 |
3 344 |
100 |
3 691 |
100 |
Prix entre 15 000 et 100 000 euros |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
188 854 666 |
33,3 |
180 584 318 |
28,4 |
-4,4 |
5082 |
31,5 |
4887 |
26,8 |
Christie's |
179 008 200 |
31,6 |
192 712 870 |
30,3 |
+7,7 |
4811 |
29,9 |
5205 |
28,6 |
Phillips |
|
|
17 117 491 |
2,7 |
|
|
|
516 |
2,8 |
France |
59 200 650 |
10,4 |
75 504 867 |
11,9 |
+27,5 |
1750 |
10,9 |
2201 |
12,1 |
Autres |
139 920 525 |
24,7 |
170 923 976 |
26,8 |
|
4468 |
27,7 |
5420 |
29,7 |
Totaux |
566 984 041 |
100 |
636 843 522 |
100 |
+12,3 |
16 111 |
100 |
18 229 |
100 |
Prix supérieurs à 15 000 euros |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
1 070 249 760 |
45,1 |
1 033 616 126 |
37,9 |
-3,4 |
6 374 |
32,7 |
6 279 |
28,6 |
Christie's |
928 881 528 |
39,1 |
1 166 540 601 |
42,8 |
+25,6 |
6 276 |
32,2 |
6 692 |
30,5 |
Phillips |
|
|
121 754 860 |
4,5 |
|
|
|
659 |
3,0 |
France |
121 503 827 |
5,1 |
137 600 100 |
5,1 |
+13,2 |
1 955 |
10,0 |
2 458 |
11,2 |
Autres |
254 486 210 |
10,7 |
264 608 833 |
9,7 |
|
4 868 |
25,0 |
5 851 |
26,7 |
Totaux |
2 375 121 325 |
100 |
2 724 120 520 |
100 |
+14,7 |
19 473 |
100 |
21 939 |
100 |
(6) Structure du marché de l'art par opérateur et par genre
en 1999 et 2000
Peinture (Prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||||||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||||||||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
||||||||||
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
||||||||||
Sotheby's |
835 277 122 |
44,7 |
791 425 428 |
37,0 |
-5,2 |
4226 |
31,3 |
3934 |
26,6 |
||||||||||
Christie's |
749 506 888 |
40,1 |
916 407 160 |
42,9 |
+22,3 |
4138 |
30,6 |
4223 |
28,6 |
||||||||||
Phillips |
|
|
125 869 768 |
5,9 |
|
|
|
502 |
3,4 |
||||||||||
France |
88 267 459 |
4,7 |
91 745 188 |
4,3 |
+3,9 |
1336 |
9,9 |
1601 |
10,8 |
||||||||||
Autres |
195 537 803 |
10,5 |
211 282 080 |
9,9 |
|
3803 |
28,2 |
4522 |
30,6 |
||||||||||
Totaux |
1 868 589 272 |
100 |
2 136 729 624 |
100 |
+14,3 |
13 503 |
100 |
14 782 |
100 |
||||||||||
Estampe et multiples (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||||||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||||||||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
||||||||||
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
||||||||||
Sotheby's |
15 464 179 |
39,9 |
15 857 924 |
32,3 |
+2,5 |
322 |
34,5 |
419 |
33,4 |
||||||||||
Christie's |
13 713 813 |
35,4 |
18 054 468 |
36,8 |
+31,7 |
323 |
34,7 |
410 |
32,6 |
||||||||||
Phillips |
|
|
396 027 |
0,8 |
|
|
|
10 |
0,8 |
||||||||||
France |
2 546 962 |
6,6 |
3 129 629 |
6,4 |
+22,9 |
73 |
7,8 |
79 |
6,3 |
||||||||||
Autres |
7 036 910 |
18,2 |
11 689 035 |
23,8 |
|
214 |
23,0 |
338 |
26,9 |
||||||||||
Totaux |
38 761 864 |
100 |
49 127 083 |
100 |
+26,7 |
932 |
100 |
1 256 |
100 |
||||||||||
Sculpture (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||||||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||||||||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
||||||||||
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
||||||||||
Sotheby's |
71 738 724 |
40,2 |
107 739 673 |
46,7 |
+50,2 |
571 |
36,9 |
586 |
34,8 |
||||||||||
Christie's |
80 933 092 |
45,3 |
87 621 643 |
38,0 |
+8,3 |
532 |
34,3 |
536 |
31,8 |
||||||||||
Phillips |
|
|
6 824 402 |
3,0 |
|
|
|
53 |
3,1 |
||||||||||
France |
17 593 340 |
9,9 |
16 054 400 |
7,0 |
-8,7 |
244 |
15,8 |
260 |
15,4 |
||||||||||
Autres |
8 239 978 |
4,6 |
12 509 033 |
5,4 |
|
202 |
13,0 |
250 |
14,8 |
||||||||||
Totaux |
178 505 134 |
100 |
230 749 151 |
100 |
+29,3 |
1 549 |
100 |
1 685 |
100 |
||||||||||
Photographie (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||||||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||||||||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
||||||||||
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
||||||||||
Sotheby's |
17 407 127 |
58,3 |
15 403 638 |
41,4 |
-11,5 |
248 |
45,5 |
242 |
37,1 |
||||||||||
Christie's |
11 543 398 |
38,7 |
15 120 421 |
40,6 |
+31,0 |
257 |
47,2 |
305 |
46,7 |
||||||||||
Phillips |
|
|
2 302 355 |
6,2 |
|
|
|
31 |
4,7 |
||||||||||
France |
359 018 |
1,2 |
1 266 397 |
3,4 |
+252,7 |
13 |
2,4 |
27 |
4,1 |
||||||||||
Autres |
554 699 |
1,9 |
3 133 703 |
8,4 |
|
27 |
5,0 |
48 |
7,4 |
||||||||||
Totaux |
29 864 242 |
100 |
37 226 514 |
100 |
+24,7 |
545 |
100 |
653 |
100 |
||||||||||
Dessin (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||||||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||||||||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
||||||||||
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
||||||||||
Sotheby's |
130 362 608 |
53,8 |
103 189 463 |
35,9 |
-20,8 |
1 007 |
34,2 |
1 098 |
30,8 |
||||||||||
Christie's |
73 184 337 |
30,2 |
129 336 909 |
45,0 |
+76,7 |
1 026 |
34,9 |
1 218 |
34,2 |
||||||||||
Phillips |
|
|
3 556 620 |
1,2 |
|
|
|
64 |
1,8 |
||||||||||
France |
12 737 048 |
5,3 |
25 404 486 |
8,8 |
+99,5 |
289 |
9,8 |
491 |
13,8 |
||||||||||
Autres |
25 922 508 |
10,7 |
25 994 982 |
9,0 |
|
621 |
21,1 |
693 |
19,4 |
||||||||||
Totaux |
242 206 501 |
100 |
287 482 460 |
100 |
+18,7 |
2 943 |
100 |
3 564 |
100 |
(7) Structure du marché de la peinture par opérateur et par époque
en 1999 et 2000
Peinture ancienne (Prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
105 618 633 |
30,3 |
156 303 872 |
33,9 |
+48,0 |
1046 |
32,8 |
1047 |
29,8 |
Christie's |
160 310 032 |
46,0 |
225 018 938 |
48,8 |
+40,4 |
1030 |
32,3 |
1171 |
33,4 |
Phillips |
|
|
11 113 063 |
2,4 |
|
|
|
78 |
2,2 |
France |
38 493 746 |
11,1 |
34 964 246 |
7,6 |
-9,2 |
437 |
13,7 |
452 |
12,9 |
Autres |
43 719 446 |
12,6 |
34 175 169 |
7,4 |
|
680 |
21,3 |
761 |
21,7 |
Totaux |
348 141 857 |
87 |
461 575 288 |
93 |
+32,6 |
3 193 |
100 |
3 509 |
100 |
Peinture XIX° siècle et impressionistes (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
428 776 002 |
51,9 |
323 487 582 |
37,3 |
-24,6 |
1838 |
33,4 |
1728 |
27,6 |
Christie's |
294 862 151 |
35,7 |
365 941 717 |
42,1 |
+24,1 |
1611 |
29,2 |
1732 |
27,7 |
Phillips |
|
|
53 766 421 |
6,2 |
|
|
|
229 |
3,7 |
France |
30 481 002 |
3,7 |
35 341 875 |
4,1 |
+15,9 |
536 |
9,7 |
674 |
10,8 |
Autres |
71 513 101 |
8,7 |
89 718 191 |
10,3 |
|
1526 |
27,7 |
1898 |
30,3 |
Totaux |
825 632 256 |
91 |
868 255 786 |
90 |
+5,2 |
5 511 |
100 |
6 261 |
100 |
Peinture moderne et contemporaine (prix supérieurs à 15 000 euros) |
|||||||||
(c) artprice.com |
Chiffre d'affaires |
Transactions |
|||||||
|
1999 |
|
2000 |
|
Evolution |
1999 |
|
2000 |
|
|
Euros |
en % |
Euros |
en % |
en % |
Qté |
en % |
Qté |
en % |
Sotheby's |
535 856 999 |
45,3 |
553 808 632 |
39,2 |
+3,4 |
3490 |
32,4 |
3503 |
28,8 |
Christie's |
473 709 345 |
40,0 |
575 579 946 |
40,8 |
+21,5 |
3635 |
33,8 |
3789 |
31,1 |
Phillips |
|
|
74 069 688 |
5,2 |
|
|
|
353 |
2,9 |
France |
52 513 529 |
4,4 |
67 293 979 |
4,8 |
+28,1 |
981 |
9,1 |
1332 |
10,9 |
Autres |
122 012 136 |
10,3 |
140 715 473 |
10,0 |
|
2659 |
24,7 |
3192 |
26,2 |
Totaux |
1 184 092 009 |
90 |
1 411 467 718 |
90 |
+19,2 |
10 765 |
100 |
12 169 |
100 |
1
La déconcentration
administrative a
bénéficié d'une forte impulsion ces dernières
années. En 2002, plus de 69 % des crédits disponibles seront
déconcentrés (hors charges en personnel, dotations des
établissements publics et des services à compétence
nationale) contre 45,4 % en 1998. Cette évolution s'est produite sous le
double effet de nouvelles déconcentrations administratives et d'une
affectation prioritaire des mesures nouvelles. Le domaine de l'action
culturelle (délégation au développement et à
l'action territoriale) est une priorité avec un taux de
déconcentration qui dépasse les 90 %. Ce taux est encore
supérieur dans le secteur du livre et de la lecture (91,2 %) ou dans
celui relevant de la direction des archives de France (90,8 %). Le secteur de
la musique, de la danse, du théâtre et des spectacles
déconcentre plus de 78 % de ses crédits, suivi par la
délégation aux arts plastiques (72%).
2
Il s'agit de :
- la connaissance précise du montant de l'opération : il est
nécessaire de disposer d'une étude préalable
réalisée par l'architecte en chef des monuments historiques s'il
s'agit de travaux d'importance sur un édifice classé, ou d'un
estimatif précis fourni par l'architecte maître d'oeuvre (pour un
édifice inscrit), et de déterminer un programme de travaux (en
concertation avec le propriétaire, s'agissant des monuments historiques
n'appartenant pas à l'État) ; le programme des travaux doit
être approuvé par la Direction régionale des affaires
culturelles (DRAC), après avis de l'inspection générale
des monuments historiques (monuments classés) ou de l'architecte des
Bâtiments de France (monuments inscrits) ;
- l' individualisation du crédit par le préfet de région,
après que la programmation de l'opération a été
retenue en conférence administrative régionale (pour les
crédits de catégorie 2) : le crédit correspondant doit
faire l'objet d'une mise à disposition, ou
"subdélégation", par la préfecture de région
à la DRAC concernée avant son utilisation. Les délais de
subdélégation peuvent varier d'une quinzaine de jours, à
1, voire 2 mois dans certains cas ;
si le propriétaire est une collectivité territoriale, le dossier
d'affectation doit comprendre la délibération de son organe
délibérant et, s'il s'agit d'une opération en
maîtrise d'ouvrage de l'État, la convention de financement
signée, permettant l'ouverture des fonds de concours. Les délais
de signature de la convention peuvent être allongés lorsque les
partenaires de État sont multiples (ex.: commune propriétaire,
département, région).
3
Votée définitivement par le Parlement à la
fin du mois du juin, la loi de finances rectificative du 13 juillet 2000 a
été publiée avec ses décrets de répartition
au Journal Officiel le 14 juillet. Les crédits n'ont dès lors pu
être délégués aux préfets de région
(DRAC) que dans le courant du mois d'août. En outre, aux délais de
mise au point technique des projets de restauration, se sont ajoutés,
pour les opérations "tempête", les délais d'expertise des
dommages et de propositions d'indemnisation par les compagnies d'assurance, la
participation de l'État étant calculée sur la part des
travaux non indemnisés. Enfin, la contractualisation des crédits
tempête au sein des contrats de plan Etat-Région a permis de faire
bénéficier certaines opérations particulièrement
lourdes d'un partenariat financier élargi. Mais les délais de
montage des dossiers (délibération des différentes
collectivités, signature des conventions de financement) se sont
trouvés nécessairement allongés.
4
Dans le projet de budget 2001, la révision des services
votés avait permis de dégager 0,37 M€ (2,41 MF) sur le
chapitre 36-60 article 41 (réduction de la subvention versée
à la Comédie française en raison de l'abandon de la mesure
des « jeudis à 50 francs »).
Dans le PLF 2002, la rationalisation des dépenses de frais de
déplacement permet de dégager 0,15 M€ (1 MF) sur le chapitre
34-97 article 60. La modification de la politique tarifaire dans 4
théâtres nationaux permet de dégager 0,85 M€ (5,58 MF)
sur le chapitre 36-60. Par ailleurs, la subvention de fonctionnement de
l'établissement public de Versailles et celle du CNAP sont
rebasées pour tenir compte d'une sous-consommation structurelle
des crédits, ce qui permet de dégager respectivement 0,54 M€
(3,54 MF) et 0,91 M€ (5,97 MF) sur le chapitre 36-60.
Des économies sur le fonctionnement des bâtiments de la
rue Vivienne (chantier en cours) et la réduction des coûts de
sous-traitance permettent de redéployer 0,71 M€ (4,66 MF) de la
subvention versée à la BNF à partir du chapitre 36-60.
Enfin, la non reconduction de crédits de vacation permet de
dégager 45,74 K€ (300 KF) sur la subvention du chapitre 36-60
versée à la BPI.
5
4,6 M€ (30 MF) sur le chapitre 36-60, 0,6 M€
(4 MF) sur le chapitre 43-20 et 0,9 M€ (6 MF) sur le
chapitre 43- 92.
6
Reliquats d'autorisations de programmes disponibles en
début d'exercice 2001
Chapitres |
Reliquats |
5620 |
27 799 493 € (182 352 719 F) |
5691 |
81 615 250 € (535 360 944 F) |
5698 |
801 000 € (5 254 213 F) |
6620 |
27 970 633 € (183 475 322 F) |
6691 |
12 735 534 € (83 539 625 F) |
6698 |
480 246 € (3 150 205 F) |
Total |
151.402.154 € (993 133 028 F) |
7
D'où l'apparition du terme de
«vacataires permanents», qui reflète la situation où
des agents recrutés au titre d'un besoin occasionnel et
rémunérés selon un taux horaire, sont maintenus en
fonction de manière permanente.
8
. Ces emplois se répartissent comme suit : 45 en
catégorie A (5 attachés d'administration, 2 chefs de travaux
d'art, 38 ingénieurs d'études et assistants ingénieurs de
recherche), 47 en catégorie B (dont 15 secrétaires
administratifs, 10 techniciens des métiers d'art, 7 techniciens de
recherche) et 143 en catégorie C (26 adjoints et 22 agents
administratifs, 25 adjoints et 25 agents techniques d'accueil, de surveillance
et de magasinage et 45 maîtres ouvriers).
9
Un accord d'aménagement et de réduction du temps de
travail à l'opéra de Paris qui a été signé
le 22 juin 2001. Cet accord a un coût global en niveau
évalué à 2,2 M€ (14,6 MF).
10
Chaque organisation syndicale représentative (elles
sont au nombre de quatre, au Louvre) peut organiser une séance d'une
heure au maximum d'information syndicale par mois pendant les heures de service
en application des dispositions de l'article 5 du décret n° 82-447
du 28 mai 1982 relatif à l'exercice du droit syndical dans la fonction
publique. Ces séances d'information, au nombre d'une douzaine par an en
moyenne, ont toujours lieu au moment de la prise de service des agents (soit
à 9 heures). Elles ont parfois pour conséquence de retarder
l'ouverture du Louvre (d'une heure en général), le public devant
alors patienter à l'extérieur du musée. Leur nombre
s'avère élevé pour 2001 : pour la période de
janvier à août compris, il atteint 24 ; il s'explique par
l'information syndicale délivrée aux agents à propos de
l'avancement du dossier de l'aménagement et de la réduction du
temps de travail.
11
Le musée du Louvre a connu 24 jours ouvrés de
grève (entre 21 et 162 agents grévistes) entre le mois de mars et
le mois de juillet 2001, dont 10,5 jours de fermeture totale et 13,5 jours de
gratuité. Le château de Versailles a connu 17 jours ouvrés
de grève (entre 6 et 96 agents grévistes) entre le mois de mars
et le mois de juillet 2001, dont 9 jours de fermeture totale. Le musée
d'Orsay a connu 27 jours ouvrés de grève (entre 7 et 51 agents
grévistes) entre le mois de mars et le mois de juillet 2001, dont 13
jours de fermeture totale, 1 jour de fermeture avec maintien de la nocturne et
3 jours de gratuité.
12 C'est ainsi que les agents de surveillance du Louvre ont une durée
annuelle du travail compris entre 1 544 et 1 592 heures, tandis
que ceux du Centre Georges Pompidou travaillaient 1 510 heures. Les
agents de sûreté ou de sécurité ont des horaires
pour les grands musées compris entre 1 302 et
1 557 heures. On retrouve également des horaires
inférieurs à 1 600 heures pour les personnels non enseignants des
établissements d'enseignement du ministère de la culture, cette
situation s'expliquant par l'existence des congés liés aux
calendriers scolaire ou universitaire
13
L'établissement public administratif du musée du
quai Branly est chargé de cinq missions : conduire la
maîtrise d'ouvrage du projet, mener une politique d'acquisition des
oeuvres d'art, proposer également aux pouvoirs publics le statut du
futur musée, préfigurer par la suite, grâce à des
expositions et des colloques par exemple, la politique culturelle et
scientifique du futur musée, et enfin gérer le Pavillon des
Sessions du palais du Louvre.
14 47,8 M€ au titre de la participation aux pensions et aux
bibliothèques à destination du ministère des
finances ; et de 26,5 millions en provenance des charges communes
15,1 M€ pour la rémunération des personnels
transférés au ministère de la culture et de la
communication (emplois de l'architecture) dont le ministère de
l'équipement, des transports et du logement a continué d'assurer
la charge en 2000, soit 592 emplois (contre 654 en 1999 et 708 en 1998).
15 Complément pour les indemnités non comptabilisées lors
de ce transfert des enseignants contractuels sur le budget du Conservatoire
national supérieur de musique de Paris et de l'École nationale
supérieure des arts décoratifs.
16
Factures parvenues après la clôture de gestion,
prestations d'études engagées mais non terminées, loyers
engagés mais non échus fin décembre, rejets d'ordonnances
par les comptables voire structurelles comme le caractère pluriannuel
des marchés informatiques.
17
Ces mesures nouvelles se répartissent comme suit :
renforcement des services éducatifs des institutions culturelles :
0,46 M€ (3 MF) ;
services éducatifs des institutions d'art contemporain : 121
959 € (800 000 F) ;
activités pédagogiques dans les musées :
0,20 M€ (1,3 MF) ;
éducation à l'image et au cinéma : 0,24 M€
(1,6 MF) ;
actions de formation et développement des pôles de
ressources : 121 959 € (800 000 F) ;
actions éducatives dans les bibliothèques publiques :
0,29 M€ (1,9 MF) ;
actions éducatives dans les services d'archives : 111
288 € (730 000 F) ;
mise en oeuvre du plan à 5 ans pour l'éducation artistique dans
le spectacle vivant : 2,51 M€ (16,45 MF) ;
activités pédagogiques dans le domaine de l'architecture et du
patrimoine : 106 714 € (700.000 F).
18
Elles sont réparties de la manière suivante :
85 emplois de la surveillance ; 10 emplois en Services
déconcentrés de l'architecture et du patrimoine et 8 en DRAC (sur
les filières technique et administrative) ; 7 emplois d'enseignants
dans les écoles d'architecture ; 5 emplois enfin pour l'Institut
National d'Histoire de l'Art.
19
Rappel de l'évolution, au cours des trois dernières
années, de l'ensemble des moyens consacrés à l'acquisition
d'art contemporain
|
1999 |
2000 |
2001 |
|||
|
M€ |
MF |
M€ |
MF |
M€ |
MF |
FNAC |
3,20 |
21,0 |
4,07 (1) |
26,7 (1) |
3,48 |
22,8 |
Commande publique nationale CNAP (2) |
1,83 |
12,0 |
1,45 |
9,5 |
1,60 |
10,5 |
commande publique déconcentrée |
2,94 |
19,3 |
2,96 |
19,4 |
1,66 |
10,9 |
FRAC (part État) |
2,33 |
15,3 |
2,16 |
14,2 |
3,09 |
20,3 |
FRAC (part régions) (3) |
1,11 |
7,3 |
1,20 |
7,9 |
0,99 |
6,5 |
TOTAL ÉTAT |
10,30 |
67,6 |
10,64 |
69,8 |
9,83 |
64,5 |
20
Suivant les dispositions
légales et
réglementaires fixant sa composition et son mandat, la commission est
une instance indépendante présidée par une
personnalité indépendante, représentant de l'État.
Elle est composée outre de son président, de 24 membres, assurant
une représentation bipartite, le collège des
bénéficiaires (ayants droit du domaine sonore et audiovisuel) et
celui des redevables (fabricants et importateurs d'une part, et consommateurs
d'autre part), la président ayant une voix prépondérante
en cas de partage des voix. La commission mène ses travaux en toute
indépendance. Ses décisions sont publiées au Journal
officiel et ont valeur réglementaire
21
La valeur totale des 39 trésors nationaux acquis
s'élève à 46,35 M€ (304,05 MF) dont
26,60 M€ (174,50 MF) financés par l'Etat ou par des
établissements publics nationaux (Réunion des musées
nationaux, Cité de la musique, ...) soit 57,39 % du
financement. Parmi les autres financements : - 10,49 M€
(68,80 MF) proviennent de fonds privés (donateurs,
mécénat, sociétés d'amis de musées, du
Louvre ou de Versailles, ...) soit 22,63 % du total du financement ;
- 7,77 M€ (50,94 MF) correspondent à des dations - soit
16,75 % du total - dont 5,95 M€ (39,06 MF) pour la seule
dation de la succession Dora Maar répartie entre le musée
national Picasso, la bibliothèque nationale de France et les archives
nationales ;
- les 1,50 M€ restant (9,84 MF) - soit 3,24 % du total du
financement - ont été acquittés par des
collectivités territoriales pour leur participation à
l'acquisition de 6 oeuvres.
22
Il s'agit des ressources propres que l'établissement
public de la RMN affecte pour les acquisitions des musées nationaux :
7,92 M€ (52 MF) en 2000 et 5,48 M€ (36 MF) au 1er semestre 2001.
Elles sont complétées par les revenus des dons et legs
affectés inscrits au chapitre 657.3 de l'établissement, (6,30
M€ [41,34 MF] en 2000 et 1,52 M€ [9,99 MF] au 1er semestre 2001),
ainsi que de ressources provenant de mécénats inscrites au
chapitre 657.3 de l'établissement (1,73 M€ [11,33 MF] en 2000 et
0,81 M€ [5,32 MF] au 1er semestre 2001).
23
pour certaines acquisitions importantes de photographies
anciennes des musées nationaux, notamment pour le musée d'Orsay,
des subventions sont versées à la RMN par la DAP sur le chapitre
43.92 article 70 (Fonds pour la photographie). Leur montant a été
de 0,046 M€ (0,30 MF) en 2000
24
Les tarifs d'entrée en 2000 étaient les
suivants :
Versailles |
45 F (6,86 €) |
Louvre |
45 F (6,86 €) |
Orsay |
40 F (6,10 €) |
Musées de catégorie 1 |
35 F (5,34 €) |
Musées de catégorie 2 |
30 F (4,57 €) |
Musées de catégorie 3 |
25 F (3,81 €) |
Musées de catégorie 4 |
22 F (3,35 €) |
Musées de catégorie 5 |
16 F (2,44 €) |
25
les centres dramatiques (centres
dramatiques
nationaux, centres dramatiques nationaux pour l'enfance et la jeunesse, centres
dramatiques régionaux) sont dirigés par un ou plusieurs artistes
auxquels est confiée, par un contrat pluriannuel, une mission principale
de création et de production de spectacles dramatiques
26
Anciennement maisons de la culture (1962), centres d'action
culturelle (1971) et centres de développement culturel (1982), le
réseau des scènes nationales est unifié sous le label de
« scène nationale » depuis 1992. Les scènes
nationales ont pour mission de s'affirmer comme lieux de production artistique
de référence nationale dans les divers domaines de la culture
contemporaine, d'organiser la diffusion et la confrontation des formes
artistiques en privilégiant la création contemporaine, de
participer dans leur aire d'implantation à une action de
développement culturel favorisant de nouveaux comportements à
l'égard de la création artistique et une meilleure insertion
sociale de celle-ci.En 2000, toutes ont une forme associative à
l'exception d'une SARL et de deux SEML