II. L'ACTIVITÉ TOURISTIQUE
A. UNE SAISON MOYENNE
1. La fréquentation globale
a) Saison touristique de l'été 2000
Globalement, on constate une baisse des départs en
vacances des Français.
En 2000, le taux de départ s'est
élevé à 65,1 %, en légère baisse par
rapport à 1999, mais également aux deux années
antérieures au cours desquelles il s'était stabilisé
à 66,7 %.
Les séjours pour motif personnel (agrément et famille/amis) ont
légèrement régressé par rapport à
l'année 1999 : -1,3% en séjours et -0,9% en nuitées.
En juillet 2000, près de 28% des français et en août, plus
de 38% ont effectué au moins un déplacement hors de leur domicile
pour un motif d'agrément ou de visite à la famille et/ou aux
amis.
En juillet et août, les taux de départ en voyages personnels ont
été de même niveau qu'au cours de l'été 1999.
On remarque un allongement de la durée des séjours, la
durée moyenne de l'ensemble des séjours progressant de 6 ,9
nuitées en 1999 à 8,1 nuitées en 2000.
Même si, traditionnellement, 9 français sur dix choisissent le
territoire national pour destination touristique,
l'été 2000 a
été caractérisé par l'augmentation significative
des séjours à l'étranger
qui ont
représenté 12% des nuitées estivales ainsi qu'une hausse
de la durée moyenne des séjours à l'étranger avec
10,6 nuitées.
Cette évolution, couplée à la
baisse globale des départs en vacances des Français, doit
requérir toute notre attention. Il est probable, cependant, que les
événements du 11 septembre dernier contribueront à
freiner les départs des Français à l'étranger.
La mer demeure l'espace privilégié des séjours
d'été. Mais le littoral a pâti des effets du naufrage de
l'Erika et des conditions météorologiques défavorables.
Ainsi, il a perdu presque 10 points en termes de part de marché par
rapport à l'été dernier. Cette moindre attraction a
profité à la campagne et à la ville qui ont
été plus fréquentées.
Concernant les séjours des étrangers,
la fréquentation
étrangère a baissé en 2000
, seuls la clientèle
américaine ayant davantage fréquenté la France avec une
augmentation de plus de 9%. L'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni et la
Belgique ont enregistré des baisses de 5% à 12%.
b) Bilan de la saison de sports d'hiver 2000-2001
La
France bénéficie du plus vaste domaine skiable du monde
(30 % du domaine mondial, 1.180 km² de domaine skiable),
réparti sur 7 massifs et couvrant le territoire de 46
départements
. Les 220 stations nationales recensées ont
une capacité d'hébergement de près de 6 millions de
lits touristiques.
Mais si la France possède le domaine skiable le plus important avec les
remontées mécaniques les plus performantes, des sites de ski de
fond, des espaces pour la pratique des nouvelles glisses, en revanche,
son
offre est très diversifiée et très
éparpillée en un grand nombre de stations.
Face à la progression de la France sur le marché des sports
d'hiver ces dernières années, la Suisse et l'Autriche ont
accentué leur effort d'investissement. Ces deux pays
bénéficient, outre l'importance de la clientèle
germanique, d'une fréquentation extraeuropéenne
(Américains en particulier) et plutôt haut de gamme.
L'aménagement des sites, dans le respect der l'architecture locale, est
susceptible de séduire une clientèle plus exigeante à la
recherche d'authenticité.
Outre les destinations européennes, la France doit maintenant faire face
à la concurrence de destinations lointaines, telles les Etats-Unis et le
Canada, qui attirent une clientèle européenne de plus en plus
nombreuse.
Les Allemands constituent le principal réservoir de clientèle en
Europe. Mais ce sont surtout les Belges, les Britanniques et les Espagnols qui
privilégient la France comme destination de sports d'hiver. En effet,
pour ces trois clientèles, la France est la première destination
de sports d'hiver avec une part de marché de 39 %pour les Belges,
35 % pour les Britanniques et environ 33 %pour les Espagnols.
La saison 2000/2001 a été marquée par des très
forts contrastes :
- contrastes climatiques entre certains massifs très bien pourvus en
neige et d'autres marqués par une pluie abondante ;
- contraste entres les grandes stations qui pour la plupart ont
enregistré une forte hausse de leur chiffre d'affaires et des stations
de moyenne montagne qui ont connu de sérieuses difficultés ;
- contraste enfin dans les massifs peu enneigés entre des taux de
fréquentation touristiques satisfaisants et un nombre de journées
skieurs en forte baisse.
Le taux de départ aux sports d'hiver a été de 7,1% pour la
saison 2000/2001 au lieu de 7,7% pour la saison d'hiver
précédente (séjour à la montagne avec au moins une
activité de sport d'hiver).
C'est le score le plus bas
enregistré ces dix dernières années.
Il convient de noter que :
- pendant l'hiver 2000/2001, les cadres et les habitants de la
région parisienne ont été moins actifs en termes de taux
de départ aux sports d'hiver que les années
précédentes ;
- le rajeunissement des touristes observé durant l'hiver 2000/2001 ne
semble pas se confirmer : les 15-24 ans diminuent tandis que les 25-34 ans
se maintiennent ;
- la clientèle des familles d'un enfant progresse tandis que celle de
plus de deux enfants diminue ; le coût des séjours aux sports
d'hiver n'y est pas étranger.
2. Le bilan de la saison touristique sur le littoral atlantique
En 2000,
le jury réuni de façon exceptionnelle le 8 juin 2000 avait
décidé de geler toute attribution du Pavillon la portion de
côte située entre l'Ile Tudy (Finistère) et l'Aiguillon sur
Mer (Vendée). Il s'agissait d'appliquer le principe de précaution
afin de conserver au label sa crédibilité aux yeux des touristes
français et étrangers et de faire jouer la solidarité
entre les communes candidates de la zone sinistrée.
En 2001, l'attribution du Pavillon Bleu a pu se dérouler
normalement
: 26 communes appartenant à la zone qui avait fait
l'objet du gel en 2000 ont obtenu le Pavillon bleu en 2001. Elles se
répartissent entre le Finistère (3), le Morbihan (7), la
Loire-Atlantique (8) et la Vendée (8).
Le littoral atlantique touché par la marée noire de
décembre 1999 est composé des départements suivants :
Le Finistère (29)
Le Morbihan (56)
La Loire-Atlantique (44)
La Vendée (85)
La Charente-Maritime (17
)
2(
*
)
S'il est aujourd'hui possible de dresser un bilan consolidé de la saison
touristique 2000, ce n'est pas le cas pour la saison 2001, dans la mesure
où les grandes enquêtes nationales de l'INSEE nous donnent des
résultats pour les hôtels jusqu'en août 2001, et jusqu'en
juillet seulement pour les campings.
Néanmoins, les enquêtes d'opinion peuvent donner une idée
du déroulement de la saison 2001 pour les zones
considérées.
a) La saison 2000
Pour la
Bretagne
, la perte des nuitées touristiques
extra-régionales est de
-13 %
par rapport à 1999.
Pour la
Charente-Maritime
, la baisse des nuitées extra
départementales est de 8,7 % sur l'ensemble de l'année 2000
par rapport à 1999.
Pour la
Loire-Atlantique
, ces données n'existent pas.
b) La saison 2001
De mai
à juillet 2001, la
Bretagne
enregistre une baisse des
nuitées totales de
- 1,2 %
par rapport à la
même période en 2000.
Les
pays de la Loire
enregistrent une croissance de
+ 19,5 %
de leurs nuitées totales.
En
Poitou-Charentes
, les nuitées totales sont en augmentation de
+ 2 %
par rapport à la même période en
2000.
Concernant les clientèles française, seuls le Finistère et
quelques communes du Morbihan estiment que leur fréquentation
française 2001 est inférieure à celle de la saison 2000.
La Loire-Atlantique, la Vendée et la Charente-Maritime observent un
retour des clientèles françaises
.
Comme on pouvait le prévoir, la fréquentation
étrangère sur la saison 2001 est estimée en augmentation
par la totalité des départements de l'arc atlantique par rapport
à la saison 2000. Cet accroissement peut se traduire par un
début de reconquête des marchés étrangers
.
Néanmoins, par rapport à la saison 1999, la situation est tout
autre, puisque le Finistère, le Morbihan, la Loire Atlantique et
certaines communes littorales de Vendée et de Charente-Maritime ne
semblent pas avoir retrouvé leur niveau de fréquentation
étrangère de 1999.