D. LA PROMOTION DE LA FRANCE À L'ÉTRANGER ET EN FRANCE
La
promotion de la France à l'étranger et en France est
assurée par le groupement d'intérêt public Maison de la
France, qui vient justement de faire l'objet d'un contrôle
budgétaire de votre rapporteur. Pour des raisons de calendrier, les
observations contenues dans le rapport édité à l'issue de
ce contrôle n'auront pu être prises en compte dans le projet de loi
de finances pour 2002.
Les principales observations de votre rapporteur faites dans le cadre de ce
contrôle concernaient le mode de financement du GIE
. Votre
rapporteur insiste sur
l'instabilité et l'insuffisance des ressources
du GIE
, constituées pour moitié de la subvention annuelle de
l'Etat, et pour l'autre des financements apportés par les professionnels
membre du groupement. Ce mode de financement ne permet pas de donner à
Maison de la France les moyens d'assurer efficacement sa mission, en
particulier à l'heure où il lui faut impérativement se
développer sur internet. A ce sujet, votre rapporteur se prononce en
faveur de l'institution d'une
ressource financière stable
, en
utilisant les ressources collectées par les opérateurs du
réseau autoroutier. Autre sujet d'inquiétude de votre rapporteur,
les trop nombreuses différences de statut entre les personnels de
Maison de la France en poste à l'étranger
, certaines
situations étant à proprement parler inacceptables, lorsque, par
exemple, certains contractuels se voient appliquer des règles de
mobilité qui aboutissent à une diminution de leur
indemnité de résidence au bout d'un certain nombre
d'années passées à l'étranger et alors qu'ils n'ont
pas vocation à passer d'un pays à l'autre.
C'est dans ce contexte que votre rapporteur apprécie les dotations
budgétaires destinées au GIE et à son personnel.
Concernant les dotations des rémunérations des personnels en
poste à l'étranger, celles-ci sont encore insuffisantes pour
permettre l'intégration de ces personnels à la fonction publique
de l'Etat
, intégration qui est préconisée par votre
rapporteur. Les discussions avec les représentants du personnel ne sont
d'ailleurs toujours pas engagées.
Concernant
la subvention de l'Etat au GIE
, elle reste fixée au
même niveau que l'an dernier, soit
27,44 millions d'euros (180
millions de francs
). Elle sera répartie de la façon
suivante :
- 13,9 millions d'euros sont destinés aux dépenses de
fonctionnement du GIE
- 12,55 millions d'euros (82,3 millions de francs) financent la
participation de l'Etat aux actions menées en partenariat
- 0,99 million d'euros (6,5 millions de francs) sont destinés aux
actions de promotion en France : il s'agit d'une mission nouvelle,
illustrée par la gestion de la campagne « Bonjour »
ou la campagne de restauration de l'image touristique des régions
touchées par la marée noire et les intempéries de
décembre 1999.
Les objectifs affichés sont les suivants : d'une part, consolider
la structure et les moyens d'action des services français à
l'étranger et d'autre part, renforcer la capacité du GIE à
mobiliser plus fortement ses partenaires professionnels.
Les marchés jugés prioritaires sont l'Allemagne, la
Grande-bretagne, les Pays-Bas, les Etats-Unis, le Japon : tous ces pays
sont fortement émetteurs de touristes pour la France ou disposent de
revenus élevés. Maison de la France envisage par ailleurs
d'attaquer les nouveaux marchés qui constituent désormais la
Chine, la République Tchèque, ou les pays émergents
d'Amérique du sud et centrale.
Compte-tenu de ce qui a déjà été dit dans le
rapport précité, on peut faire les observations suivantes :
-
d'abord, on remarque que les missions de Maison de la France se sont
étoffées, celle-ci devant gérer des campagnes
internes : à cette extension de ses missions n'a pas correspondu un
accroissement de la rémunération de l'Etat ;
- ensuite, il est douteux que ce niveau de ressources donne au GIE les moyens
de se développer sur internet comme il en affiche l'ambition ;
-
Enfin, si l'objectif consistant à mobiliser plus fortement
les partenaires de Maisons de la France est tout à fait louable en son
principe, on voit mal comment le GIE entend en assurer la
réalisation :
les limites du système de partenariat sont
apparues très clairement à votre rapporteur durant son
contrôle.
Petits, les acteurs du tourisme ont du mal à
supporter le coût d'un partenariat avec Maison de la France. Gros, ils
ont les moyens d'assurer eux-mêmes leurs opérations de promotions.
Plus généralement, Maison de la France ne dispose pas des
moyens nécessaires pour faire face à la concurrence accrue que
lui livrent des pays comme l'Espagne, la Turquie, l'Australie, l'Egypte, et
bien d'autres qui ont compris l'intérêt du tourisme et mettent
à sa disposition des budgets supérieurs à cent millions
d'euros.