A. LE CONTEXTE : LE TOURISME, LE SECTEUR LE PLUS TOUCHÉ PAR LES ATTENTATS DU 11 SEPTEMBRE
A
l'heure où ce rapport est écrit, les attentats survenus aux
Etats-Unis le 11 septembre 2001 continuent de produire des effets
extrêmement négatifs pour le secteur du tourisme.
L'organisation mondiale du tourisme n'envisage cependant pas une
récession et une chute brutale de l'activité.
Par rapport
à 2000, il était prévu, antérieurement aux
événements, une baisse de 3 à 4 %. L'organisation
mondiale du tourisme estime une baisse générale
supplémentaire de 2 % avec cependant, dans l'immédiat,
15 % de moins pour les réservations.
La Commission européenne envisage également des
conséquences limitées sur le tourisme européen et une
reprise de l'activité dans le deuxième semestre 2002.
Elle se
refuse d'ailleurs de prendre des mesures immédiates susceptibles de
modifier les perspectives de croissance, et à plus long terme de
compétitivité.
En France
, pour les huit premiers mois 2001, l'activité
était légèrement supérieure à 2000, sauf
peut-être dans le secteur de l'hôtellerie de plein air. La France
n'avait pas été touchée par un ralentissement de
l'actualité touristique dans le monde qui était apparu au
début de l'été. Mais les conséquences de cette
situation, jointes aux événements du 11 septembre, devraient
entraîner
une baisse du chiffre d'affaires du tourisme en France de
l'ordre de 5 à 10 % en moyenne
, mais avec de fortes
disparités par secteur.
Des évolutions sont prévisibles en 2002.
La route et le
transport ferroviaire devraient bénéficier de la baisse du trafic
aérien. Les destinations sécurisées, les régions
montagneuses, les DOM, la Méditerranée vont
bénéficier du recul des flux long courrier.
Comment, dans ces
conditions, peut-on prévoir l'évolution du tourisme dans notre
pays en 2002 ?
Même si la présence étrangère est facteur de
prospérité touristique dans notre pays, les
événements internationaux n'ont pas un effet immédiat et
généralisé à tout le territoire. L'Ile-de-France et
la Côte d'Azur sont en apparence les plus concernées par la
présence d'une hôtellerie haut de gamme. Par contre, grands
magasins, salons, congrès, expositions, spectacles ne semblent pas avoir
été fortement touchés par la réduction de la venue
de clientèles américaines et japonaises (25 % en
septembre/octobre). Certains chiffres d'affaires auront à subir parfois
des chutes conséquentes.
Les secteurs d'activités les plus touchés
sont les agences
de voyage (- 11,2 % de baisse du chiffre d'affaires en septembre),
les tours opérateurs (- 15 % de baisse du chiffre d'affaires
en septembre), l'hôtellerie de luxe, les voyages scolaires de fin
d'année, les séminaires d'entreprise, les excursionnistes loueurs
de voitures, de bateaux, autocaristes, dans des proportions allant de 10
à 50 %, l'activité aérienne en baisse de 7 % en
septembre et 10 % en octobre.
La baisse d'activités risque d'avoir des conséquences graves
sur l'emploi.
On constate déjà une baisse des offres
d'emplois de plus de 50 % en septembre dans le secteur des agences de
voyages et de plus de 20 % dans celui de l'hôtellerie, sans que pour
autant des licenciements soient encore envisagés. Mais on peut craindre
que quelques défaillances, restructurations, regroupements, rachats
d'entreprises, puissent avoir, si la reprise ne se manifestait pas début
2002, alors des conséquences graves sur l'emploi, avec des licenciements
de personnels permanents et de non-emploi de personnels saisonniers.
Votre rapporteur suggère au Gouvernement d'agir sans tarder afin de
donner les moyens au secteur du tourisme de traverser la crise le plus
rapidement possible.
La réaction immédiate du gouvernement a consisté d'une
part, à permettre aux entreprises du secteur d'obtenir le report de
leurs échéances fiscales et sociales, lorsqu'elles ont
été concernées par la crise, et d'autre part, de renforcer
les moyens de Maison de la France à hauteur de 30 millions de francs,
afin de financer une campagne de promotion de la France à
l'étranger. Cette dotation supplémentaire, approuvée par
votre rapporteur qui considère la situation critique, ne doit pas
provenir d'un redéploiement de crédits comme le gouvernement l'a
tout d'abord laissé entendre, avant que le secrétaire d'Etat au
tourisme, M. Jacques Brunhes, n'affirme que «
Ce n'est pas un
redéploiement mais une somme de 30 millions de francs
supplémentaires qui sera accordée à Maison de la
France
»
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