C. L'EFFICIENCE DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
1. La dépense en faveur de l'enseignement supérieur
En l'an
2000, la collectivité nationale a dépensé
111,2
milliards de francs
(soit 16,95 milliards d'euros) pour l'ensemble de
l'éducation supérieure en métropole. Par grand domaine,
cet effort se décompose de la façon suivante :
- 93,9 milliards de francs (14,32 milliards d'euros, soit 84,5 % de la
dépense) ont été consacrés aux activités de
formation proprement dites (formation initiale mais également autres
activités de formation) ;
- les 15,5 % restants ont été utilisés à
hauteur de 8,8 milliards de francs (1,34 milliard d'euros) pour les
activités annexes (administration générale, orientation,
restauration et hébergement scolaires et universitaires, médecine
scolaire et universitaire), et de 8,5 milliards de francs (1,30 milliard
d'euros) pour l'achat de livres ou matériels nécessités
par la fréquentation des établissements d'enseignement ainsi
qu'à la rémunération des personnels en formation.
Le financement des activités d'enseignement supérieur et des
achats des biens et services liés est détaillé dans le
tableau ci-après.
Les activités de formation constituent l'essentiel des dépenses
et, parmi elles, les dépenses dites d'enseignement supérieur. Il
convient à cet égard de noter que les activités
d'enseignement dispensées dans les classes préparatoires aux
grandes écoles et les sections de technicien supérieur (CPGE et
STS) sont financées sur le budget de l'enseignement scolaire.
Enfin, les financements publics constituent une part
prépondérante des financements (86,9 % en l'an 2000), l'Etat
contribuant à hauteur de 78,4 %, dont 69,2 % provenant du
ministère de l'éducation nationale et 9,2 % d'autres
ministères. Parmi ces derniers, les plus importants financeurs sont les
ministères chargés de la défense, de l'agriculture et de
la santé. Les collectivités locales participaient pour 6,2 %.
Par ailleurs, la
dépense moyenne par étudiant
s'établissait en l'an 2000 à :
- 12.620 euros pour les classes préparatoires aux grandes
écoles ;
- 11.550 euros pour les formations d'ingénieurs ;
- 10.220 euros pour les sections de techniciens supérieurs ;
- 8.620 euros pour les IUT ;
- 6.470 euros pour les universités.
Ces montants peuvent être rapprochés de la
dépense
moyenne par
élève
en l'an 2000 :
- 10.000 euros pour les lycées d'enseignement technologique ;
- 9.000 euros pour les lycées d'enseignement professionnel ;
- 8.000 euros pour les lycées d'enseignement
général ;
- 6.700 euros pour les collèges ;
- 4.200 euros pour les écoles primaires ;
- 4.000 euros pour les écoles maternelles.
Dépense totale en faveur de l'enseignement
supérieur-France métropolitaine-2000
Compte provisoire de l'éducation supérieure 2000
Financement des activités d'éducation et des achats des biens et
services liés
(en millions d'euros)
Dépenses totales en M€ (courantes et en capital) |
STS-CPGE
|
Enseigne-ment supérieur
|
Autres
activités de forma-tion
|
Total
activités de formation
|
activités annexes
|
Total
activités de formation et annexes
|
Autres
acti-vités
|
Total
dépenses financeurs finals
|
Transferts bourses et autres transferts versés (1)
|
Trans-ferts reçus
|
Total
dépenses financeurs initiaux
|
Participation des différents financeurs initiaux en% |
Education nationale |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Budget scolaire |
1 427 |
76 |
212 |
1 715 |
295 |
2 010 |
34 |
2 044 |
0 |
0 |
2 044 |
12,1% |
C.S.R scolaire |
472 |
1 |
56 |
529 |
75 |
604 |
15 |
619 |
0 |
0 |
619 |
3,6% |
Budget supérieur |
0 |
5 692 |
89 |
5 781 |
316 |
6 097 |
75 |
6 172 |
1 244 |
23 |
7 393 |
43,6% |
C.S.R supérieur |
0 |
1 608 |
24 |
1 632 |
13 |
1 645 |
34 |
1 679 |
0 |
0 |
1 679 |
9,9% |
Total MEN |
1 899 |
7 377 |
381 |
9 657 |
699 |
10 356 |
158 |
10 514 |
1 244 |
23 |
11 735 |
69,2% |
Agriculture |
109 |
94 |
0 |
203 |
3 |
206 |
0 |
206 |
33 |
0 |
239 |
1,4% |
Défense |
0 |
308 |
0 |
308 |
41 |
349 |
0 |
349 |
14 |
0 |
363 |
2,1% |
Santé |
0 |
143 |
0 |
143 |
0 |
143 |
0 |
143 |
52 |
0 |
195 |
1,2% |
Autres ministères |
20 |
434 |
19 |
473 |
54 |
527 |
0 |
527 |
34 |
0 |
561 |
3,3% |
C.S.R autres ministères |
35 |
160 |
0 |
195 |
9 |
204 |
0 |
204 |
0 |
0 |
204 |
1,2% |
Total autres ministères |
164 |
1 139 |
19 |
1 322 |
107 |
1 429 |
0 |
1 429 |
133 |
0 |
1 562 |
9,2% |
Total ETAT |
2 063 |
8 516 |
400 |
10 979 |
806 |
11 785 |
158 |
11 943 |
1 377 |
23 |
13 297 |
78,4% |
Communes |
41 |
58 |
1 |
100 |
36 |
136 |
0 |
136 |
5 |
0 |
141 |
0,8% |
Départements |
38 |
94 |
0 |
132 |
18 |
150 |
0 |
150 |
2 |
0 |
152 |
0,9% |
Régions |
257 |
339 |
152 |
748 |
4 |
752 |
0 |
752 |
16 |
0 |
768 |
4,5% |
Total Collectivités territoriales |
336 |
491 |
153 |
980 |
58 |
1 038 |
0 |
1 038 |
23 |
0 |
1 061 |
6,2% |
Autres Administrations publiques |
0 |
377 |
0 |
378 |
5 |
383 |
0 |
383 |
0 |
0 |
383 |
2,3% |
Total Financeurs publics |
2 399 |
9 384 |
554 |
12 337 |
869 |
13 206 |
158 |
13 364 |
1 400 |
23 |
14 741 |
86,9% |
Entreprises |
98 |
503 |
209 |
810 |
0 |
810 |
0 |
810 |
0 |
0 |
810 |
4,8% |
Ménages |
177 |
828 |
171 |
1 176 |
467 |
1 643 |
1 138 |
2 781 |
0 |
1 377 |
1 404 |
8,3% |
TOTAL GENERAL |
2 674 |
10 715 |
934 |
14 323 |
1 336 |
15 659 |
1 296 |
16 955 |
1 400 |
1 400 |
16 955 |
100,0% |
Légende
* Autres activités d'enseignement : enseignement à distance,
formation continue, autre extra-scolaire.
* Activités annexes : administration générale,
orientation, restauration scolaire et hébergement, médecine
scolaire et universitaire.
* Autres activités : matériels, livres, habillement,
rémunération des personnels en formation.
* C.S.R : charges sociales rattachées.
* Financeur final : les transferts entre agents sont pris en compte.
* Financeur initial : financement avant prise en compte des transferts
existant entre les différents agents économiques ; l'optique
« financement initial » rend compte de la source
réelle du financement.
(1) : A partir de 1993, aux bourses effectivement versées par le budget
de l'enseignement supérieur, a été rajoutée une
somme fictive de transferts versés, correspondant à la part du
montant de crédits d'impôts imputable aux étudiants.
Source : ministère de l'Education nationale
2. La répartition des moyens : le système SANREMO
Dans le cadre de son rapport particulier sur la fonction publique de l'Etat d'avril 2001, la Cour des Comptes a dressé un bilan sévère de la mise en oeuvre du système analytique de répartition des moyens entre les établissements (le système SANREMO).
Les observations de la Cour des Comptes sur la répartition géographique des emplois
1. Les
principes de la répartition des emplois
« La loi n° 84-52 du 26 janvier 1984 relative à
l'enseignement supérieur définit les principes de la
répartition des emplois d'enseignants-chercheurs : concourir
à l'aménagement du territoire et permettre de répartir
équitablement les moyens sur la base de critères nationaux tout
en prenant en compte la politique contractuelle engagée par le
ministère avec les établissements.
Ces dispositions ne sont que partiellement respectées. La méthode
utilisée en matière de répartition des emplois par le
ministère n'est en effet pas fondée sur une approche territoriale
et se réduit à une répartition des moyens entre
établissements qui ne tient pas compte des enjeux à
l'échelle des régions et des bassins de formation. Les contrats
signés entre les établissements et leur tutelle ne comportent pas
de volet relatif aux dotations en emplois budgétaires d'enseignants. Les
taux d'encadrement pédagogique sont très
hétérogènes, entre catégories
d'établissement et au sein d'une même catégorie. Ainsi,
pour l'année universitaire 1997-1998, on constatait des écarts
très importants entre universités à dominante scientifique
(15 étudiants par enseignant), universités à dominante
littéraire (35) et universités à dominante juridique (40).
Dans la catégorie des universités pluridisciplinaires, pour une
moyenne de 24 étudiants par enseignant, trois universités avaient
des taux d'encadrement de 35, 36 et 37 étudiants par enseignant.
Ces disparités doivent être d'autant plus relevées que
l'enseignement supérieur a bénéficié, en une
décennie, de créations massives d'emplois budgétaires qui
auraient dû permettre de les réduire. »
2. - La mise en oeuvre : le modèle SAN REMO
« Depuis 1993, le ministère utilise un outil
mathématique, dénommé SAN REMO (système analytique
de répartition des moyens), pour répartir les emplois
d'enseignants-chercheurs.
a) Ce modèle particulièrement complexe vise, sur la base d'une
analyse des besoins de chaque établissement, à calculer
l'écart entre une dotation théorique et un potentiel réel
en emplois budgétaires. Pour ce faire, le modèle SAN REMO compare
la demande d'enseignement du côté des étudiants et l'offre
d'enseignement du côté des enseignants, cette confrontation
permettant de déduire les besoins pédagogiques restant à
couvrir, car non assurés par le potentiel d'enseignement dont dispose
l'établissement.
Depuis sa création, le modèle SAN REMO a connu de très
nombreuses évolutions. Celles-ci qui, prises isolément, ont sans
nul doute leur pertinence, contribuent à limiter les possibilités
d'évaluer les effets de leur application dans le sens d'une
réduction des déséquilibres entre les
établissements. En effet, ces déséquilibres étant
appréciés, d'une année sur l'autre, à l'aune de
critères évolutifs, il est difficile de fonder une opinion
objective sur l'efficacité du modèle SAN REMO. Au demeurant,
certains établissements ont connu une dégradation de leur taux de
couverture d'enseignement au cours des trois dernières années,
tel que calculé par le modèle SAN REMO. Si
61 universités ont vu s'améliorer leur taux, 20 autres ont
connu une évolution contraire.
Aussi plusieurs éléments conduisent-ils à s'interroger sur
la pertinence de ce modèle et sur la fiabilité de ses
résultats :
Le calcul de la dotation théorique des moyens d'enseignement dont
l'établissement devrait être doté, compte tenu de ses
emplois d'enseignants existants et en vue de répondre de façon
optimale à ses besoins d'enseignement, ne se fonde pas sur une
projection de ses effectifs à la rentrée suivante mais sur des
effectifs constatés deux années avant cette
échéance. Dès lors, la baisse des effectifs
d'étudiants, constatée depuis 1996, n'est pas prise en compte
dans la réalité de son impact sur les besoins d'enseignement. En
revanche, le calcul du potentiel supplémentaire d'emplois d'enseignants
pour l'année universitaire en préparation se trouve de fait
surestimé.
Le recensement des étudiants pris en compte n'est pas exempt
d'incertitudes, toutes les inscriptions principales étant
dénombrées, y compris des inscriptions de pure forme, telles
celles d'élèves des classes préparatoires aux grandes
écoles qui, inscrits en université pour obtenir des
équivalences de diplôme, n'assistent à aucun cours. Le
nombre de telles inscriptions peut être élevé, notamment
à Paris et dans les grandes métropoles régionales et vient
dans ce cas alourdir fictivement les effectifs d'étudiants et, de fait,
accroître artificiellement les besoins en enseignants.
b) Comme le souligne le ministère, le modèle SAN REMO constitue
un outil d'aide à la décision qui ne saurait dicter, à lui
seul, les décisions qui sont prises en matière d'allocation des
moyens aux établissements. Mais l'application qui est faite par le
ministère des résultats du modèle ne montre pas de
continuité dans les mesures de rééquilibrage.
Tout d'abord, les corrections qui sont apportées par la
répartition des emplois sont limitées par le fait que seuls les
moyens supplémentaires font l'objet d'une répartition :
aucun redéploiement d'emploi d'enseignants-chercheurs n'a
été opéré, depuis 1992, entre
établissements. Cette absence de volontarisme, liée aux fortes
réticences des établissements les plus dotés à se
voir retirer des emplois, limite de fait la portée de cette
procédure.
L'adaptation qualitative a été tout autant limitée lors de
l'élaboration du plan de rattrapage des universités
décidé en 1995 afin de remédier aux besoins les plus
urgents. Or, à cette date, la mesure n'avait pas encore
été prise de la décrue des effectifs d'étudiants,
ni de ses effets contrastés sur les établissements. Ceci a
conduit à allouer aux établissements 3 709 emplois d'enseignants
de 1996 à 1998, sans prendre en compte l'évolution inégale
des besoins des établissements au cours des exercices
considérés.
En revanche, pour la préparation de la rentrée universitaire
1998, sur les 3 000 emplois inscrits au budget 1998, la moitié a
été réservée aux universités, les autres
emplois étant destinés aux IUT, IUFM et écoles
d'ingénieurs afin de tenir compte d'éléments qualitatifs
afférents à la politique scientifique des établissements,
à la formation continue et aux axes prioritaires des contrats ou des
projets d'établissement.
Enfin, s'agissant de la campagne pour 1999, l'application stricte du
modèle SAN REMO démontrait que 899 emplois supplémentaires
d'enseignants étaient nécessaires pour rééquilibrer
l'ensemble des universités au regard de leur dotation théorique
en emplois. En réalité, 1 061 emplois ont
été délégués, certaines dotations ayant
connu de fortes augmentations, voire doublé sinon décuplé
comme ce fut le cas pour une université de l'Est. En revanche, des
établissements ont vu leur dotation amputée au regard des
dotations calculées par SAN REMO.
Globalement, on constate au demeurant que la mesure par le modèle SAN
REMO de l'évolution du taux de couverture des besoins des
établissements en emplois d'enseignants-chercheurs démontre que
certaines universités ont connu une dégradation de ce
taux.
|
Taux de couverture 1997 |
Taux de couverture 1998 |
Taux de couverture 1999 |
Bordeaux II |
86,15 % |
77,95 % |
79,00 % |
Clermont-Ferrand I |
69,96 % |
63,58 % |
63,16 % |
Lille I |
85,52 % |
79,85 % |
78,38 % |
Montpellier I |
76,41 % |
70,33 % |
65,56 % |
Ces exemples conduisent à s'interroger sur la possible conjugaison d'un modèle purement quantitatif de gestion lourde et l'introduction au cas par cas d'ajustements qualitatifs, même inspirée par des motifs légitimes d'adaptation à la diversité des situations locales ou disciplinaires, en l'absence d'une règle du jeu claire. »
Source : Cour des Comptes
En conséquence, votre rapporteur spécial avait demandé au ministre de l'Education nationale les suites qu'il entendait donner à ces observations et, le cas échéant, les améliorations qu'il entendait apporter au dispositif de répartition des moyens. La réponse à ces questions est reproduite dans l'encadré ci-après.
Les perspectives de réforme de système SANREMO selon le ministère de l'Education nationale
« Après cinq années d'application,
SANREMO a
fait l'objet au 1er semestre 2001 d'une réflexion [le rapport
« Laugénie »] au sein d'un groupe de travail, et
constitué du bureau de la conférence des présidents
d'université, de l'association des secrétaires
généraux d'universités, des directions concernées
de l'administration centrale et de conseillers d'établissements de la
direction de l'enseignement supérieur.
L'objectif du groupe de travail, dans le délai imparti, n'a pas
été de procéder à une refonte complète de
Sanremo, mais de réfléchir à quelques pistes qui iraient
dans le sens :
- d'une clarification du dispositif actuel ;
- d'une simplification à l'égard de critères jugés
trop compliqués et ne répondant plus à la
réalité des besoins des établissements ;
- d'une plus grande justice dans la répartition des moyens proprement
dite.
Pour 2002, le mécanisme général reste le
même, à savoir le calcul pour chaque établissement de
dotations théoriques qui, comparées au potentiel existant,
permettent d'évaluer un besoin. Il est cependant prévu
d'introduire des novations allant dans le sens évoqué et surtout
de situer la répartition des moyens dans une démarche plus
qualitative, moins dépendante du seul calcul issu des critères du
modèle SANREMO.
II - 1. Trois catégories d'aménagements techniques du
modèle Sanremo sont proposées
:
la simplification et le réajustement des coûts par
étudiant (H/E)
servant de base au calcul des charges
théoriques d'enseignement : la grille des H/E serait
réorganisée autour de 6 classes de H/E pour les formations
initiales et 6 classes pour les formations professionnalisantes, dans le souci
de mieux prendre en compte les besoins des formations, littéraires
notamment.
une plus juste appréciation des besoins en personnels IATOSS
Un consensus s'est dégagé pour reconnaître que l'appui des
personnels IATOSS aux diverses missions des universités est à
l'heure actuelle, mal ou insuffisamment assuré par le
modèle ; d'où la décision de réévaluer
le soutien à la fonction "enseignement du secteur tertiaire non
professionnel" dans le calcul théorique, en passant de 1 IATOS pour
450 étudiants à 1 IATOS pour 300 étudiants dans
ce secteur.
Par ailleurs, une fonction "aide à la documentation" sera introduite,
sur la base d'1 IATOS pour 1000 étudiants.
Enfin, une simplification et un renforcement de l'appui à la recherche
sont parus indispensables : jusqu'à aujourd'hui, le calcul des
besoins IATOS liés à la recherche était fondé
exclusivement sur le critère de la production de thèses,
particulièrement complexe dans son application détaillée.
Aussi, a-t-il été décidé de simplifier
l'économie générale du calcul, en combinant un
critère stabilisant -nombre d'IATOS par enseignant chercheur (1 IATOS
pour 13 enseignants-chercheurs dans le secteur secondaire et pour 26 dans
le secteur tertiaire)- à celui de la production de thèses (1,3
thèse dans les disciplines secondaires et 4 thèses dans les
disciplines tertiaires).
une approche plus fine des corrections de taille
Les dispositions visées concernent plus particulièrement les
universités pluridisciplinaires : dans le système actuel,
des charges complémentaires d'enseignement sont calculées pour
les universités situées en dessous de 120 000 heures. Il est
proposé d'appliquer, chaque fois que cela est favorable, ces corrections
par grands champs disciplinaires (35 000 heures en droit, 50 000
heures en lettres et 65 000 heures en sciences) pour introduire une plus grande
justice entre établissements, selon la dominante disciplinaire.
II - 2. Mieux dissocier le calcul des dotations théoriques et la
répartition des moyens
En effet, lorsque le dispositif d'analyse et d'évaluation des besoins
est jugé négativement par les établissements, le
système de répartition est alors englobé dans cette
critique générale (et inversement). L'écart entre besoin
théorique/potentiel ne suffit pas pour allouer des moyens. Le besoin
théorique est un indicateur utile pour différencier les
situations respectives des établissements mais ne peut en aucun cas,
compte tenu de son mode de calcul normé, constituer une cible
idéale ou un outil d'appréciation absolue de la situation
véritable d'un établissement. Deux orientations parmi d'autres
méritent à ce sujet d'être privilégiées :
la réintégration de la question des moyens dans la
démarche contractuelle
Point de rencontre entre la politique nationale et le champ du local, le
contrat doit se voir assigner une place dans le domaine des moyens. Sans
réintroduire des engagements sur des attributions de postes et de
crédits que l'annualité budgétaire ne permet pas de tenir,
le contrat de développement doit être l'occasion d'une
évaluation et d'une analyse partagée entre l'Etat et
l'établissement de la situation de celui-ci ; il s'agit
d'introduire une dimension qualitative pour permettre d'orienter la
répartition des moyens vers plus d'équité entre
établissements, en favorisant ceux dont le contrat comprend des
engagements pluriannuels allant dans ce sens (existence d'une politique de
gestion des ressources humaines, efforts de redéploiement de personnels
selon les besoins disciplinaires et des composantes, niveau des réserves
réelles des établissements... ).
la recherche d'une méthodologie d'attribution des moyens
Il s'agit dans cette perspective, de pouvoir distinguer entre le volume de la
répartition sur critères, qui procède pour l'essentiel
d'une logique de rattrapage, et celui de la répartition sur projets qui
tient compte des efforts réels réalisés par certains
établissements et méritant, à ce titre, des moyens
supplémentaires ».
Source : ministère de l'Education nationale, réponse au
questionnaire de la commission des finances du Sénat.
On peut regretter que ces mesures reproduisent les deux travers
dénoncées par la Cour des Comptes, puisqu'elles consistent
à effectuer des ajustements techniques de détail du modèle
SANREMO sans vision d'ensemble, tout en amodiant les préconisations qui
en sont issues par des considérations qualitatives aux fondements plus
ou moins incertains.
3. Les écarts entre les dotations théoriques et les dotations réelles en personnels
Quoi qu'il en soit, le tableau ci-après reproduit, université par université, pour 2001, les dotations réelles en personnels et les dotations théoriques résultant du modèle SANREMO.
Dotations théoriques et potentiels enseignants en heures) et IATOS (en ETP)
Etablissements |
Charges |
Potentiel |
Besoins |
Potentiel |
|
d'enseignement |
Enseignant |
en IATOS |
IATOS |
AIX-MARSEILLE I |
243 612 |
205 792 |
553 |
496 |
AIX-MARSEILLE II |
207 965 |
150 432 |
731 |
856 |
AIX-MARSEILLE III |
225 644 |
168 480 |
566 |
483 |
AMIENS |
244 834 |
200 352 |
537 |
470 |
ANGERS |
186 715 |
146 016 |
404 |
351 |
ANTILLES-GUYANE |
109 680 |
86 976 |
225 |
217 |
ARTOIS |
159 865 |
118 752 |
277 |
238 |
AVIGNON |
95 668 |
62 880 |
166 |
134 |
BESANCON |
257 422 |
224 608 |
640 |
576 |
BORDEAUX I |
183 329 |
175 296 |
558 |
553 |
BORDEAUX II |
95 966 |
76 992 |
479 |
532 |
BORDEAUX III |
142 450 |
120 672 |
259 |
265 |
BORDEAUX IV |
128 225 |
85 344 |
222 |
203 |
BREST |
196 615 |
171 552 |
501 |
457 |
BRETAGNE SUD |
134 379 |
93 888 |
199 |
158 |
CAEN |
289 250 |
231 552 |
715 |
608 |
CERGY-PONTOISE |
139 497 |
107 712 |
292 |
245 |
CHAMBERY |
185 224 |
124 128 |
323 |
257 |
CLERMONT-FERRAND I |
132 129 |
86 400 |
311 |
327 |
CLERMONT-FERRAND II |
207 465 |
181 472 |
503 |
477 |
CORSE |
60 704 |
46 368 |
108 |
90 |
DIJON |
316 702 |
248 640 |
745 |
685 |
EVRY-VAL D'ESSONNE |
152 995 |
96 864 |
278 |
198 |
GRENOBLE I |
277 600 |
227 200 |
855 |
748 |
GRENOBLE II |
212 708 |
148 320 |
348 |
379 |
GRENOBLE III |
76 676 |
60 192 |
144 |
153 |
LA REUNION |
110 760 |
75 840 |
211 |
176 |
LA ROCHELLE |
110 251 |
80 064 |
188 |
167 |
LE HAVRE |
141 887 |
98 112 |
218 |
187 |
LE MANS |
134 685 |
111 360 |
266 |
248 |
LILLE I |
354 049 |
280 128 |
889 |
778 |
LILLE II |
170 370 |
111 456 |
565 |
515 |
LILLE III |
194 312 |
153 312 |
365 |
323 |
LIMOGES |
172 734 |
139 488 |
439 |
396 |
LITTORAL |
157 434 |
108 672 |
286 |
228 |
LYON I |
354 729 |
279 072 |
1 166 |
1 073 |
LYON II |
194 807 |
138 432 |
388 |
321 |
LYON III |
167 848 |
108 192 |
311 |
247 |
MARNE-LA-VALLEE |
137 050 |
87 264 |
242 |
185 |
METZ |
202 670 |
154 368 |
436 |
356 |
MONTPELLIER I |
152 982 |
97 152 |
521 |
558 |
MONTPELLIER II |
256 476 |
198 720 |
692 |
635 |
MONTPELLIER III |
156 318 |
117 408 |
296 |
246 |
MULHOUSE |
147 677 |
98 208 |
272 |
223 |
NANCY I |
243 042 |
204 000 |
787 |
789 |
NANCY II |
189 692 |
144 864 |
349 |
343 |
NANTES |
388 069 |
295 584 |
933 |
794 |
NICE |
291 001 |
218 304 |
732 |
625 |
NOUVELLE-CALEDONIE |
15 068 |
13 056 |
42 |
31 |
ORLEANS |
243 726 |
189 120 |
487 |
436 |
PARIS I |
263 064 |
189 216 |
542 |
502 |
PARIS II |
126 239 |
84 288 |
262 |
272 |
PARIS III |
130 265 |
99 072 |
272 |
275 |
PARIS IV |
179 592 |
140 352 |
363 |
337 |
PARIS V |
218 191 |
172 320 |
816 |
1 094 |
PARIS VI |
247 629 |
313 728 |
1 587 |
1 844 |
- Dotations théoriques et potentiels enseignants et IATOS (suite)
Etablissements |
Charges |
Potentiel |
Besoins |
Potentiel |
|
d'enseignement |
Enseignant |
en IATOS |
IATOS |
PARIS VII |
177 330 |
208 416 |
882 |
1 096 |
PARIS VIII |
233 866 |
171 744 |
416 |
358 |
PARIS IX |
102 397 |
73 824 |
198 |
186 |
PARIS X |
301 109 |
226 048 |
575 |
527 |
PARIS XI |
354 157 |
326 880 |
1 281 |
1 238 |
PARIS XII |
270 086 |
184 416 |
572 |
485 |
PARIS XIII |
239 750 |
184 320 |
513 |
449 |
PAU |
166 169 |
140 448 |
342 |
297 |
PERPIGNAN |
117 248 |
80 736 |
207 |
184 |
POITIERS |
294 309 |
261 888 |
803 |
699 |
POLYNESIE FRANCAISE |
19 196 |
13 824 |
58 |
39 |
REIMS |
264 415 |
225 312 |
604 |
575 |
RENNES I |
298 186 |
256 896 |
920 |
891 |
RENNES II |
181 568 |
136 800 |
323 |
285 |
ROUEN |
253 279 |
221 952 |
667 |
557 |
SAINT-ETIENNE |
171 618 |
136 608 |
358 |
319 |
STRASBOURG I |
179 392 |
179 437 |
883 |
833 |
STRASBOURG II |
106 054 |
86 458 |
212 |
220 |
STRASBOURG III |
113 573 |
75 418 |
199 |
188 |
TOULON |
148 450 |
101 184 |
246 |
219 |
TOULOUSE I |
136 883 |
87 936 |
277 |
247 |
TOULOUSE II |
231 869 |
182 016 |
433 |
379 |
TOULOUSE III |
410 308 |
348 416 |
1 189 |
1 115 |
TOURS |
270 069 |
208 032 |
595 |
555 |
VALENCIENNES |
186 627 |
133 536 |
349 |
285 |
VERSAILLES-SAINT-QUENTIN |
145 164 |
110 400 |
297 |
266 |
TOTAL |
15 889 008 |
12 510 977 |
39 261 |
36 852 |
Source : ministère de l'Education nationale
4. L'évaluation des établissements : l'exemple du taux de réussite au DEUG
En
réponse à une demande votre rapporteur spécial, le
ministère de l'Education nationale lui a transmis, avant leur
publication dans la notre d'information 01.47 d'octobre 2001, les
résultats d'une étude sur la réussite au DEUG par
université.
La
méthodologie
de cette étude était la
suivante :
- en premier lieu, elle calculait le
taux de réussite au DEUG
par
établissement en rapportant le nombre de diplômés d'une
université au nombre d'entrants « confirmés »
en première année de premier cycle de cette université
(c'est à dire ceux qui ont poursuivi leurs études, en premier
cycle, un an après leur entrée), les étudiants en double
cursus étant éliminés, mais les réorientations
étant prises en compte (un étudiant entrant dans une discipline
A, mais se réorientant au cours de l'une des deux années
suivantes vers la discipline B, étant comptabilisé comme entrant
dans la discipline B). Ce taux de réussite était alors
décliné sur deux, trois, quatre et cinq ans
37(
*
)
. Au niveau national, le taux de
réussite ainsi obtenu était de 45,5 % en deux ans (la
durée normale), de 68,8 % en trois ans et de 79,7 %
après cinq ans. Cependant, le taux de réussite en deux ans
variait du simple au triple entre Paris-VIII (22 %) et Paris-IX
(80 %) ;
- dans un second temps, cette étude s'efforçait d'éliminer
l'incidence de certains facteur pour calculer un
taux de réussite
attendu
ou simulé, compte tenu du profil des étudiants
entrants à l'université. Les facteurs pris en compte
étaient au nombre de trois : la série du baccalauréat
(littéraire, économique, scientifique ou technologique),
l'âge au baccalauréat selon trois modalités
(« à l'heure » ou en avance, en retard d'un an, en
retard de plus d'un an) et la discipline d'inscription selon sept
modalités (droit, économie, et AES, lettres, langues, sciences
humaines, sciences et STAPS). L'écart entre le taux de réussite
effectif et le taux de réussite « attendu »
correspondait alors à la « valeur ajoutée »
de l'université.
Les résultats ainsi obtenus sont reproduits dans les tableaux
ci-après.
Taux de réussite réels et simulés à la session 1999 par établissement pour tous bacheliers (hors professionnels) inscrits dans toutes les disciplines du DEUG
ETABLISSEMENT |
Taux de réussite au DEUG |
Valeur ajoutée |
Taux en 2 ans |
Valeur ajoutée |
||
Réels |
Simulés |
Réels |
Simulés |
|||
|
|
|
|
|
|
|
AIX I |
87,5 |
82,1 |
5,4 |
50,4 |
49,4 |
1,0 |
AIX II |
88,7 |
84,7 |
4,0 |
49,8 |
48,1 |
1,7 |
AIX III |
70,6 |
73,8 |
-3,2 |
37,3 |
37,8 |
-0,5 |
AMIENS |
77,0 |
80,7 |
-3,7 |
44,9 |
46,4 |
-1,5 |
ANGERS |
85,3 |
80,0 |
5,3 |
53,5 |
45,7 |
7,8 |
ANTILLES-GUYANE |
57,6 |
71,8 |
-14,2 |
27,6 |
38,4 |
-10,8 |
ARTOIS |
78,1 |
79,4 |
-1,3 |
46,5 |
45,3 |
1,2 |
AVIGNON |
99,4 |
76,6 |
22,8 |
55,8 |
42,5 |
13,3 |
BESANCON |
81,9 |
79,1 |
2,8 |
49,7 |
45,0 |
4,7 |
BORDEAUX I |
79,6 |
84,2 |
-4,6 |
37,1 |
41,1 |
-4,0 |
BORDEAUX II |
100,0 |
84,2 |
15,8 |
54,0 |
51,0 |
3,0 |
BORDEAUX III |
72,2 |
82,5 |
-10,3 |
41,8 |
51,4 |
-9,6 |
BORDEAUX IV |
58,6 |
70,3 |
-11,7 |
29,0 |
40,1 |
-11,1 |
BREST |
89,5 |
79,4 |
10,1 |
53,0 |
45,3 |
7,7 |
BRETAGNE SUD |
74,5 |
76,8 |
-2,3 |
48,8 |
43,1 |
5,7 |
CAEN |
68,9 |
81,1 |
-12,2 |
37,5 |
46,9 |
-9,4 |
CERGY PONTOISE |
86,2 |
76,1 |
10,1 |
45,4 |
40,7 |
4,7 |
CHAMBERY |
85,0 |
81,0 |
4,0 |
51,4 |
46,6 |
4,8 |
CLERMONT I |
72,7 |
72,7 |
0,0 |
42,3 |
40,2 |
2,1 |
CLERMONT II |
75,9 |
84,7 |
-8,8 |
48,5 |
49,7 |
-1,2 |
CORSE |
84,3 |
78,2 |
6,1 |
47,7 |
44,4 |
3,3 |
DIJON |
82,6 |
82,3 |
0,3 |
47,8 |
47,8 |
0,0 |
EVRY VAL D'ESSONNE |
81,2 |
71,4 |
9,8 |
49,0 |
37,3 |
11,7 |
GRENOBLE I |
67,2 |
87,6 |
-20,4 |
39,7 |
47,4 |
-7,7 |
GRENOBLE II |
73,4 |
76,9 |
-3,5 |
42,9 |
44,3 |
-1,4 |
GRENOBLE III |
86,2 |
82,4 |
3,8 |
56,3 |
51,1 |
5,2 |
LA REUNION |
76,1 |
78,7 |
-2,6 |
40,5 |
44,5 |
-4,0 |
LA ROCHELLE |
82,7 |
78,0 |
4,7 |
39,0 |
41,7 |
-2,7 |
LE HAVRE |
90,7 |
75,6 |
15,1 |
61,6 |
42,1 |
19,5 |
LE MANS |
79,3 |
82,5 |
-3,2 |
47,2 |
47,8 |
-0,6 |
LILLE I |
71,0 |
83,7 |
-12,7 |
41,3 |
44,4 |
-3,1 |
LILLE II |
60,6 |
76,1 |
-15,5 |
32,3 |
43,0 |
-10,7 |
LILLE III |
80,4 |
80,9 |
-0,5 |
48,6 |
49,6 |
-1,0 |
LIMOGES |
80,8 |
81,3 |
-0,5 |
40,3 |
46,6 |
-6,3 |
LITTORAL |
74,0 |
77,7 |
-3,7 |
45,6 |
44,1 |
1,5 |
LYON I |
88,5 |
83,3 |
5,2 |
50,6 |
42,2 |
8,4 |
LYON II |
99,7 |
81,3 |
18,4 |
64,1 |
50,0 |
14,1 |
ETABLISSEMENT |
Taux de réussite au DEUG |
Valeur ajoutée |
Taux en 2 ans |
Valeur ajoutée |
||
Réels |
Simulés |
Réels |
Simulés |
|||
LYON III |
84,0 |
76,6 |
7,4 |
49,5 |
44,2 |
5,3 |
MARNE LA VALLEE |
80,2 |
79,1 |
1,1 |
42,6 |
44,6 |
-2,0 |
METZ |
82,5 |
79,3 |
3,2 |
48,4 |
45,5 |
2,9 |
MONTPELLIER I |
70,6 |
77,5 |
-6,9 |
35,0 |
44,0 |
-9,0 |
MONTPELLIER II |
84,4 |
82,6 |
1,8 |
36,4 |
39,9 |
-3,5 |
MONTPELLIER III |
94,2 |
81,6 |
12,6 |
50,4 |
50,4 |
0,0 |
MULHOUSE |
65,8 |
79,5 |
-13,7 |
42,5 |
45,6 |
-3,1 |
NANCY I |
83,4 |
88,1 |
-4,7 |
44,1 |
46,7 |
-2,6 |
NANCY II |
85,7 |
78,5 |
7,2 |
43,4 |
46,6 |
-3,2 |
NANTES |
78,8 |
82,3 |
-3,5 |
45,5 |
47,8 |
-2,3 |
NICE |
73,5 |
79,7 |
-6,2 |
41,4 |
45,5 |
-4,1 |
ORLEANS |
77,9 |
80,9 |
-3,0 |
42,4 |
46,3 |
-3,9 |
PACIFIQUE |
51,7 |
62,2 |
-10,5 |
25,5 |
31,5 |
-6,0 |
PARIS I |
85,7 |
79,1 |
6,6 |
51,2 |
46,6 |
4,6 |
PARIS II |
71,0 |
74,3 |
-3,3 |
45,0 |
40,1 |
4,9 |
PARIS III |
59,2 |
80,8 |
-21,6 |
41,3 |
49,6 |
-8,3 |
PARIS IV |
82,0 |
83,2 |
-1,2 |
55,6 |
52,0 |
3,6 |
PARIS IX |
99,1 |
93,4 |
5,7 |
80,7 |
59,4 |
21,3 |
PARIS V |
84,5 |
75,1 |
9,4 |
40,7 |
41,8 |
-1,1 |
PARIS VI |
82,1 |
83,7 |
-1,6 |
38,8 |
39,1 |
-0,3 |
PARIS VII |
82,8 |
80,7 |
2,1 |
42,2 |
44,4 |
-2,2 |
PARIS VIII |
41,8 |
69,8 |
-28,0 |
22,9 |
40,5 |
-17,6 |
PARIS X |
79,8 |
75,0 |
4,8 |
52,9 |
43,1 |
9,8 |
PARIS XI |
81,9 |
79,2 |
2,7 |
41,7 |
40,6 |
1,1 |
PARIS XII |
86,2 |
75,8 |
10,4 |
43,5 |
42,3 |
1,2 |
PARIS XIII |
79,2 |
67,9 |
11,3 |
43,4 |
36,0 |
7,4 |
PAU |
81,6 |
79,5 |
2,1 |
43,0 |
44,8 |
-1,8 |
PERPIGNAN |
100,0 |
76,4 |
23,6 |
65,1 |
42,9 |
22,2 |
POITIERS |
77,9 |
81,7 |
-3,8 |
46,9 |
47,8 |
-0,9 |
REIMS |
77,5 |
79,0 |
-1,5 |
39,1 |
45,2 |
-6,1 |
RENNES I |
79,8 |
78,7 |
1,1 |
40,4 |
41,1 |
-0,7 |
RENNES II |
81,8 |
82,8 |
-1,0 |
57,0 |
50,8 |
6,2 |
ROUEN |
84,9 |
77,6 |
7,3 |
41,7 |
44,4 |
-2,7 |
ST-ETIENNE |
79,2 |
81,6 |
-2,4 |
49,5 |
47,7 |
1,8 |
STRASBOURG I |
82,6 |
86,2 |
-3,6 |
36,7 |
46,8 |
-10,1 |
STRASBOURG II |
81,2 |
87,3 |
-6,1 |
44,4 |
55,4 |
-11,0 |
STRASBOURG III |
63,9 |
74,4 |
-10,5 |
32,0 |
40,4 |
-8,4 |
TOULON |
90,8 |
77,7 |
13,1 |
47,3 |
43,2 |
4,1 |
TOULOUSE I |
77,4 |
72,1 |
5,3 |
46,4 |
39,3 |
7,1 |
TOULOUSE II |
89,1 |
81,3 |
7,8 |
49,0 |
49,9 |
-0,9 |
TOULOUSE III |
89,5 |
85,9 |
3,6 |
38,0 |
45,0 |
-7,0 |
TOURS |
86,0 |
81,7 |
4,3 |
49,0 |
47,7 |
1,3 |
VALENCIENNES |
72,5 |
80,7 |
-8,2 |
38,6 |
45,7 |
-7,1 |
VERSAILLES |
71,0 |
78,8 |
-7,8 |
46,2 |
42,0 |
4,2 |
FRANCE ENTIERE |
79,7 |
|
45,5 |
|
La
publication de cette étude a eu un
impact considérable
,
nombre de présidents d'université étant ainsi
sommés par les média de s'expliquer sur les mauvaises
performances des universités.
De fait, les chiffres ci-dessus sont sans aucun doute plus satisfaisants que
les chiffres bruts qui avaient été collectés et
publiés en avril 2001 par un grand hebdomadaire.
La méthodologie retenue par cette étude appelle toutefois les
observations suivantes :
- les indicateurs proposés sont
restrictifs
. En effet,
l'étude ne porte que sur le seul taux de réussite au DEUG alors
que les universités peuvent avoir des pratiques d'évaluation et
des performances différenciées selon les niveaux ;
- en outre, cette étude ne fournit aucune explication sur l'origine
(pédagogie plus ou moins adaptée, examens plus ou moins
sévères, critères d'évaluation différents,
etc.) des écarts constatés, alors même que
le taux de
succès à un examen est un critère très ambigu
,
puisqu'il peut refléter aussi bien l'efficacité des pratiques
pédagogiques qu'un plus ou moins grand laxisme en matière
d'évaluation : à la limite, toutes les universités
qui le souhaitent pourraient très rapidement délivrer 100 %
de DEUG en deux ans. En conséquence, le terme retenu de
« valeur ajoutée » est sans doute maladroit ;
- par surcroît, et au contraire de la méthode utilisée
pour évaluer la valeur ajoutée des lycées, cette
étude ne retient pas le critère de la
catégorie
sociale
des parents pour apprécier la valeur ajoutée des
établissements. Or les différences sociales produisent des effets
continus bien au delà du bac. De même, l'étude
n'élimine pas l'impact des ressources financières des
étudiants ;
- enfin, si le fait d'exclure des statistiques les étudiants
abandonnant au cours de la première année ne modifie
guère, selon le ministère de l'Education nationale, la position
relative des établissements, il n'en
majore pas moins de façon
importante les taux de réussite au DEUG
. En effet, une étude
publiée en août 2000 et réalisée sur une cohorte
longitudinale d'étudiants montrait que le taux de réussite au
DEUG en deux ans, abandons compris, n'était que de 37 %, et non pas
de 45 %. A la limite, la récurrence de ce type de palmarès
pourrait d'ailleurs présenter des effets pervers en incitant les
universités à décourager précocement ceux de leurs
étudiants qu'elles estiment les moins doués.
Ces imperfections ne doivent pas conduire à réitérer le
précédent de 1997, lorsque la réalisation d'une
étude semblable par la direction de la programmation et du
développement du ministère de l'Education nationale avait fait
long feu, en raison notamment des pressions exercées par des
universités mécontentes de leurs résultats.
En effet, la publication d'enquêtes plus frustes encore par des grands
média démontre que ce type de données correspond à
une
demande sociale
forte et, au demeurant,
légitime
.
En outre, ce type d'évaluation peut constituer un puissant
levier
de modernisation, comme ce fut le cas pour les lycées.
Cependant, les observations précédentes illustrent à
certains égards les carences du dispositif d'évaluation de
l'enseignement supérieur, et invitent à un approfondissement des
méthodes employées, ce qui requiert sans doute des progrès
sensibles en matière de systèmes d'information.
En particulier il semble aujourd'hui indispensable de développer les
travaux sur les liens entre l'insertion professionnelle des étudiants,
leurs acquis, les taux de réussite aux examens, les pratiques
pédagogiques et les moyens mis en oeuvre (ces derniers paraissant au
premier abord entretenir des liens incertains avec les taux de réussite
tels que définis ci-dessus).
Examen en commission
Au cours d'une réunion tenue le mardi 23 octobre 2001 sous la
présidence de
M. Roland du Luart
,
vice-président
, la commission a procédé à
l'examen des crédits de l'éducation nationale : II - Enseignement
supérieur, sur le rapport de
M. Jean-Philippe Lachenaud
,
rapporteur spécial.
A titre liminaire,
M. Jean-Philippe Lachenaud
a rappelé que les
crédits demandés pour l'enseignement supérieur dans le
projet de loi de finances pour 2002 s'élevaient à 8,736 milliards
d'euros, en progression de 2,2 % par rapport au budget pour 2001. Il
s'est ensuite félicité de la priorité accordée aux
dépenses d'équipement des laboratoires, de l'augmentation des
subventions de fonctionnement aux universités, du
rééquilibrage de la structure des emplois au profit des
personnels techniques et d'administration, des avancées du plan social
étudiant, des progrès de la construction de l'espace
européen de l'enseignement supérieur, et de
l'accélération des efforts consentis, tant en emplois qu'en
moyens de fonctionnement, pour moderniser les bibliothèques
universitaires.
Il a toutefois regretté la sous-estimation des crédits
d'entretien des bâtiments, ainsi que l'insuffisance des dotations en
faveur des restaurants et des résidences universitaires. En outre, il
s'est inquiété des retards pris par le désamiantage du
campus de Jussieu et par la mise en oeuvre des contrats de plan
Etat-Régions.
Il a estimé que ces retards trouvaient pour une large part leur origine
dans les carences des systèmes d'information, du contrôle de
gestion et des procédures de pilotage du ministère de
l'enseignement supérieur.
Il a également regretté que la progression des emplois
budgétaires et des subventions de fonctionnement ne se soient pas
accompagnée d'une refonte de leurs critères d'allocation, ces
derniers étant unanimement reconnus comme obsolètes, et il a
ajouté qu'il s'agissait là d'une occasion manquée.
Il a ensuite rappelé qu'après avoir relevé le défi
de la quantité, l'enseignement supérieur devait désormais
relever le défi de la qualité, et il s'est
inquiété, à cet égard, du contraste entre un
discours volontariste et le manque de mise en oeuvre effective des
réformes annoncées. A titre d'exemple, il a indiqué que
les préconisations formulées par la mission de contrôle de
l'Assemblée nationale en matière de gestion des
universités avaient été modérément prises en
compte.
En conclusion,
M. Jean-Philippe Lachenaud, rapporteur spécial,
a
déploré que le Gouvernement accorde plus de priorité
à l'enseignement scolaire qu'à l'enseignement supérieur.
Un large débat s'est ensuite engagé.
M. Yves Fréville
a souligné le défaut de vision
claire de ce que l'on voulait faire des universités, les discours en
faveur de l'autonomie des universités contrastant avec les faiblesses de
leur encadrement de gestion. Il a ajouté que perduraient de très
fortes inégalités de dotation, notamment en détriment des
universités littéraires, et que les dysfonctionnements de la
répartition des subventions allouées aux établissements
conduisaient à ce que ceux-ci se retournent vers les
collectivités locales. Il a regretté les modalités
d'élection et le manque de pouvoirs réels des présidents
d'université.
MM. Yves Fréville
et
Eric Doligé
ont ensuite
confirmé les observations du rapporteur spécial relatives aux
crédits d'investissement et aux retards apportés à la mise
en oeuvre des contrats de plan Etat-Région.
Pour sa part,
M. François Marc
a estimé que le niveau des
moyens accordés aux universités étaient globalement
satisfaisants, même si ceux-ci étaient mal répartis.
En réponse à ces premières observations,
M.
Jean-Philippe Lachenaud, rapporteur spécial,
a précisé
que la baisse des crédits d'investissement en 2001 avait
été de bonne gestion, puisque ces crédits étaient
sous-consommés, mais que le faible niveau des crédits de paiement
en 2002 résultait de la mauvaise organisation de la maîtrise
d'ouvrage en matière d'enseignement supérieur. Il a, à
cet égard, regretté les conditions restrictives imposées
aux collectivités locales pour récupérer la TVA sur les
concours qu'elles apportent aux investissements universitaires.
En réponse à
M. François Marc
et à
M.
Roland du Luart
, président, qui s'inquiétaient de la
multiplication des « turbo-profs », il a indiqué que l'on ne
disposait pas de statistiques à ce sujet et que ce problème
recouvrait ceux de la définition des tâches des enseignants et de
la constitution d'équipes pédagogiques.
En réponse à
M. François Trucy
, le rapporteur
spécial a précisé que le budget de l'enseignement
supérieur ne retraçait pas les efforts de la Nation en faveur de
la protection sociale des étudiants et était loin de recouvrir
l'ensemble des crédits de l'Etat dans l'enseignement supérieur.
En réponse à
M. Aymeri de Montesquiou
, qui s'interrogeait
sur la position des syndicats d'enseignants vis-à-vis de l'autonomie des
universités, il a rappelé que le développement de
l'autonomie des universités était possible sans aucune remise en
cause du caractère national des diplômes et du recrutement des
enseignants-chercheurs et des diplômés, comme le montrait
d'ailleurs le développement des politiques contractuelles.
Enfin, en réponse à
M. Adrien Gouteyron
, il a
précisé que la désaffection des étudiants envers
les filières scientifiques s'était ralentie en raison notamment
des efforts de certaines universités pour réformer l'organisation
pédagogique de leur premier cycle, et que le nombre d'étudiants
étrangers s'inscrivait désormais en nette progression.
Au terme de ce débat, la commission a réservé son vote sur
le budget de l'enseignement supérieur jusqu'à l'examen des
crédits de l'enseignement scolaire.