II. LA POURSUITE DE LA RÉFORME DU SERVICE DE L'EXPANSION ÉCONOMIQUE
Les moyens du secrétariat d'Etat au commerce extérieur comprennent d'une part, les services de l'expansion économique dirigés par la direction des relations économiques extérieures (DREE) ; d'autre part, les organismes parapublics d'appui au commerce extérieur le (Centre français du commerce extérieur -CFCE- et l'Agence pour la promotion internationale des technologies et des entreprises françaises -CFME -ACTIM-).
A. LA CONFIRMATION DE LA RATIONALISATION DES MOYENS DE LA DIRECTION DES RELATIONS ÉCONOMIQUES EXTÉRIEURES
1. L'exécution des budgets 2000 et 2001
La
consommation des crédits du réseau public a été
particulièrement élevée en 2000, compte tenu notamment de
la dépréciation de l'euro
, qui a pesé sur les
dépenses de fonctionnement des postes. Les économies
réalisées sur les dépenses de personnel et les reports
disponibles ont permis de faire face à cet accroissement de la
dépense, grâce à un transfert de 4,01 millions d'euros
vers le chapitre des dépenses de fonctionnement.
L'exécution du budget de 2001 apparaît, pour le premier semestre,
proche des prévisions, et n'appelle pas de commentaires particuliers de
la part de votre rapporteur spécial.
2. Les dotations pour l'année 2002 sont stables
De
2000 à 2002, le principal facteur d'augmentation des crédits est
constitué par la dérive des indemnités de résidence
due à l'évolution défavorable de la parité entre le
franc (puis l'euro) et le dollar
. En application du contrat d'objectifs et
de moyens signé avec la direction du budget pour les exercices
2000-2002, l'unique raison de l'augmentation des crédits est cette
dérive des indemnités de résidence,
considérée dans le contrat comme un facteur exogène
susceptible de déclencher un abondement ou une réduction des
crédits.
Les crédits du réseau des postes d'expansion économique et
des directions régionales du commerce extérieur (DRCE)
augmentent de 3,5 %
, soit 168,87 millions d'euros contre 163,13 millions
d'euros en 2001. En application du contrat d'objectif et de moyens, les
dépenses de personnel sont stabilisées. Une
provision de
5,73 millions d'euros
a cependant été inscrite
afin
de faire face à l'effet change-prix sur les indemnités de
résidence des agents à l'étranger
, compte tenu de la
dépréciation de l'euro. De même, en application du contrat,
aucune suppression d'emploi n'est prévue.
Les mesures nouvelles relatives aux dépenses de personnel sont
compensées par des mesures de transfert négatives, la
dérive des dépenses devant être compensée par les
gains de productivité. Elles se décomposent comme suit :
- incidence des revalorisations du point fonction publique intervenues en 2000
et 2001 : 1,70 million d'euros ;
- incidence de l'attribution de points différenciés en
2001 : 0,04 million d'euros ;
- modification de la base de calcul des prestations familiales :
0,003 million d'euros ;
- adaptation de la structure fonctionnelle des emplois: - 0,02 million
d'euros ;
- congé de fin d'activité : 0,004 million d'euros ;
Les crédits de fonctionnement sont stables
, et
s'élèvent à 59,39 millions d'euros. Ils incluent une
dotation de 3,87 millions d'euros destinée à faire face au
renouvellement des équipements et au développement de l'intranet
de la DREE.
Enfin, les crédits pour dépenses d'investissement sont maintenus
à 2,29 millions d'euros en autorisations de programmes et en
crédits de paiement, conformément aux dispositions du contrat
d'objectifs et de moyens. Ils permettront essentiellement de faire face aux
dépenses de rénovation du parc immobilier existant.
La réduction des dotations de certaines procédures de soutien
à l'exportation, en crédits de paiement et surtout en
autorisations de programme, s'explique essentiellement par l'importance des
reports de crédits estimés sur l'exercice 2002.
B. LA STABILISATION DU RÉSEAU À L'ÉTRANGER
Depuis l'important redéploiement d'effectifs opéré au cours des années 1996-1999 11( * ) , seuls quelques ajustements ont été mis en oeuvre.
Le
secrétariat d'Etat indique à votre rapporteur spécial
que : «
la prise en compte des technologies de l'information
et de la communication constitue un aspect essentiel dans la réflexion
sur l'évolution du réseau. Si le travail de proximité
continue de fournir la légitimité première des postes
d'expansion économique, le renforcement des expertises et de la valeur
ajoutée apportée par l'échange d'informations et
d'analyses nécessitent une réflexion permanente sur
l'implantation des postes, non plus individuellement, mais en termes de
maillage et de réseaux.
Afin d'améliorer sa capacité d'analyse sur les questions
économiques ou multilatérales et de suivi des grands secteurs
stratégiques, la DREE a mis en place une nouvelle organisation en
réseau, associant un certain nombre de PEE bénéficiant de
moyens renforcés.
Ainsi, plusieurs d'entre eux, situés dans des zones émergentes
(Budapest, Istanbul, Caracas...), ont accueillis, en sus de leurs effectifs,
des experts dont l'objectif est d'approfondir les analyses de la Direction sur
le risque-pays, l'insertion de ces économies dans le système
commercial mondial...
».
Votre rapporteur spécial partage cette analyse, et approuve les
dispositions mises en oeuvre par le secrétariat d'Etat au commerce
extérieur. Il considère cependant qu'il est indispensable de
poursuivre le redéploiement des effectifs des PEE vers les zones les
plus dynamiques de l'économie mondiale, où les entreprises
françaises peuvent conquérir des parts de marché en
expansion
C. LE RAPPROCHEMENT DU RÉSEAU DE LA DREE AVEC LES AUTRES RÉSEAUX FRANÇAIS À L'ÉTRANGER
1. L'unification du réseau du ministère de l'économie, des finances et de l'industrie à l'étranger
La mise
en place, à partir de l'automne 2001, d'un réseau unifié
du ministère de l'Economie des Finances et de l'Industrie à
l'étranger prolonge la logique de rapprochement des réseaux DREE
et Trésor
12(
*
)
..
Le ministère de l'économie, des finances et de l'industrie
indique que la dimension internationale, de plus en plus forte dans l'action
quotidienne de l'ensemble de ses services, justifie le rapprochement des
réseaux DREE et Trésor, afin de permettre au ministère de
se doter d'un véritable réseau unifié à
l'étranger ayant pour vocation :
- de contribuer à l'approfondissement de la coopération
économique et financière en Europe,
- d'évaluer les risques macro-économiques et financiers
internationaux,
- de participer à l'analyse et à la définition des
positions françaises sur les grandes questions internationales (Europe,
développement durable, régulation...),
- d'être un réseau d'appui et d'expertise pour accompagner
les opérateurs économiques dans leur développement
international et améliorer la compétitivité de notre site
économique.
A cette fin, l'ensemble des services à l'étranger de la DREE et
du Trésor seront regroupés dans une mission économique
placée auprès de l'ambassadeur concerné. Les
attachés fiscaux (DGI) et les attachés douaniers (DGDDI) seront
également intégrés dans cet ensemble.
Votre rapporteur accueille avec intérêt la décision de
fusionner les réseaux du ministère de l'économie, des
finances et de l'industrie à l'étranger
. Il était en
effet peu opérant, du point de vue de la lisibilité de notre
dispositif à l'étranger comme de celui de la bonne gestion des
deniers publics, de conserver deux réseaux séparés
appartenant à deux directions d'un même ministère.
2. Le rapprochement avec la DATAR
La
nouvelle Agence Financière pour les Investissements Internationaux
(AFII) s'appuiera sur le réseau des missions économiques, dans le
cadre d'une convention signée avec la DREE. Elle a été
inaugurée le 22 octobre 2001 par Yves Cochet, ministre de
l'aménagement du territoire, et Christian Pierret, secrétaire
d'Etat à l'industrie. Cette agence avait été
créée par l'article 144 de la loi sur les nouvelles
régulations économiques, promulguée le 15 mai 2001. Il
s'agit d'un établissement public à caractère industriel et
commercial (EPIC), placé sous la double tutelle du ministère de
chargé de l'économie, des finances et de l'industrie et du
ministre chargé de l'aménagement du territoire et de
l'environnement.
Avant la création de cette agence, les candidats à
l'investissement en France pouvaient solliciter soit le réseau des 18
bureaux de la Délégation à l'aménagement du
territoire (DATAR) à l'étranger, dénommés
«
Invest in France Agencies
», soit la
Délégation aux investissement internationaux (DII) ou la DREE, au
ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, en sus
des organismes travaillant pour les collectivités territoriales
(régions notamment).
La nouvelle agence
, financée par la
DATAR à hauteur des 6,43 millions d'euros destinés au
fonctionnement de son réseau international et par le ministère de
l'économie et des finances à hauteur de 4,65 millions
d'euros, réunit les différents intervenants cités plus
haut et
devient l'acteur unique, au niveau national, pour faciliter les
démarches des entreprises internationales et accompagner leur
installation.
3. Le rapprochement avec les réseaux consulaires
La
concertation engagée avec les organismes consulaires s'est poursuivie
afin de donner de nouveaux fondements à la répartition des
tâches entre les différents réseaux de soutien au commerce
extérieur, notamment avec les chambres de commerce françaises
à l'étranger
13(
*
)
.
Au niveau central, la volonté commune de rapprochement, qui faisait
l'objet d'une concertation étroite entre toutes les partenaires (DREE,
Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d'Industrie
(ACFCI), Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris (CCIP) et Union des
Chambres de Commerce et d'Industrie Françaises à l'Etranger
(UCCIFE)), s'est concrétisée par la signature le 18 septembre
2000 d'une lettre commune, cosignée par le Directeur de la DREE et le
Président de l'UCCIFE, qui définit le cadre du partenariat qui
doit être engagé entre les réseaux. Cette démarche a
conduit de nombreux PEE à se rapprocher des chambres locales pour
organiser la complémentarité des services d'appui aux entreprises
par le biais de conventions.
18 conventions ont déjà été signées dans les
pays considérés comme cibles (Allemagne, Autriche, Portugal,
Hongrie, Pologne, République Tchèque, Mexique, Japon, Tunisie,
Afrique du Sud, Chine, Taiwan, Thaïlande, Brésil, Norvège,
Israël, Singapour, Chili), et 6 autres sont en projet ou en cours
d'élaboration. Ces conventions organisent la
complémentarité des services d'appui aux entreprises dans le
respect de trois principes : information réciproque et
transparence, information des entreprises sur l'ensemble des outils
disponibles, quelle que soit leur origine, évaluation et organisation
rationnelle des actions communes entre le PEE et la Chambre de commerce
concernés.
Par ailleurs, le financement apporté aux Chambres à
l'étranger se fait désormais sur la base d'objectifs conjoints de
l'ACFCI, de l'UCCIFE, de la CCIP et de la DREE : la signature des
conventions participe d'une redéfinition des critères
d'allocation des ressources allouées aux Chambres à
l'étranger, par la voie de l'affectation par la DREE de directeurs ou de
volontaires (VIE) pris sur ses emplois. Une concertation plus étroite a
été engagée afin de répartir les aides en fonction
de critères clairement établis et à les inscrire davantage
dans une logique « projets » que d'une logique
« guichet ». En effet, le réseau des Chambres
à l'étranger est très disparate entre celles qui ont une
fonction purement représentative et d'animation de club d'affaires, et
celles, une vingtaine seulement, qui sont suffisamment structurées pour
offrir des prestations d'information et d'appui commercial aux entreprises.
Seules ces dernières pourront bénéficier de l'aide des
pouvoirs publics dans le cadre de contrats d'objectifs et de moyens.
Le réseau des chambres de commerce constitue souvent le premier guichet
des PME désireuses de se lancer à l'exportation. Votre rapporteur
spécial considère donc que les initiatives visant à
renforcer la synergie entre réseaux public et consulaire contribuent
à renforcer l'efficience globale du dispositif de soutien à
l'internationalisation des entreprises. La fixation concertée des
conditions dans lesquelles les aides de la DREE sont désormais
consenties aux Chambres à l'étranger va également dans le
sens d'une rationalisation plus poussée de l'octroi des subventions et,
donc, de l'optimisation souhaitable de la gestion des deniers publics.
4. Le rapprochement avec les fédérations professionnelles
La DREE
entretient des relations suivies et fructueuses avec les principales
fédérations professionnelles : Le Groupement des
Fédérations Industrielles (GFI) bénéficie ainsi
d'un réseau de 9 correspondants dans les Postes d'expansion
économique. Par ailleurs, 3 PEE (Milan, Shanghai et Sao Paulo)
abritent des antennes de la Fédération des Industries
Mécaniques (FIM), constituées de CSNE.
Au cours de la période récente, les efforts pour consolider ce
partenariat ont porté, plus particulièrement, sur le thème
de la veille concurrentielle.
La DREE a souhaité associer
étroitement les organisations professionnelles aux travaux et
réunions des nouveaux réseaux de veille stratégique,
pilotés par l'administration centrale et constitués d'experts
régionaux et de correspondants locaux . Il s'agit, en
particulier :
- d'identifier et de traiter dans les réunions d'experts les sujets qui
sont les plus stratégiques pour les entreprises dans chaque secteur
concerné ;
- de former les experts régionaux et leurs correspondants locaux aux
enjeux des entreprises du secteur, soit lors de stages de formation annuels,
soit lors de salons professionnels.
Les réseaux réalisent par ailleurs des prestations de veille ou
d'études multi-pays pour le compte de plusieurs
fédérations.
D. LA MISE EN oeUVRE DE LA DÉMARCHE QUALITÉ DE LA DREE
La
démarche qualité de la DREE, conçue sur la base du
référentiel ISO 9001 (qui inclut les activités de
production et de conception) a été mise en oeuvre à partir
du 1er septembre 1999 dans trois postes pilotes, puis dans six autres postes.
Le succès de cette première phase a conduit la DREE à
étendre la démarche qualité au reste du réseau
(soit, au total, 156 PEE et 23 DRCE), ce qui implique la formation de 170
responsables qualité chargés ensuite de la formation à la
qualité de l'ensemble de ses agents (1.926 personnes dans son
réseau à l'étranger). Par ailleurs,
le Comité
Qualité de la DREE a estimé nécessaire qu'un audit
qualité interne soit effectué dans chaque poste avant les audits
de certification
. 60 auditeurs qualité interne seront donc
formés parmi les responsables qualité locaux les plus performants
afin de mener à bien cette tâche.
Les premiers audits de certification devraient avoir lieu à compter du
mois d'octobre 2001 et se terminer en mars 2002. La certification sera
effectuée selon la procédure de
l'échantillonnage
14(
*
)
.
E. LA RESTRUCTURATION DES ORGANISMES D'APPUI AU COMMERCE EXTÉRIEUR
Le montant global des dotations aux organismes d'appui au commerce extérieur pour 2002 s'élève à 44,61 millions d'euros, contre 39,94 millions en 2001, soit une progression de 11,7 %. Cependant, cette dotation inclut 4,65 millions d'euros destinés à l'Agence française pour l'investissement international (AFII), créée en 2001. A périmètre constant, la dotation des organismes d'appui au commerce extérieur est stable .
1. Le CFCE
Les moyens destinés au Centre français du commerce extérieur (CFCE) pour l'année 2002 augmentent de 3,9 % pour s'élever à 20,28 millions d'euros.
Les ressources et les effectifs du CFCE sont stables depuis 1998
(en millions d'euros) |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Ressources de fonctionnement |
38,1 |
39,4 |
40,3 |
40,2 |
? |
Dotation prévue en loi de finances |
18,3 |
19,5 |
19,1 |
18,3 |
20,3 |
Ressources globales hors loi de finances (facturations, subventions des ministères techniques, produits financiers...) |
19,8 |
19,9 |
21,2 |
21,9 |
? |
Effectif réel au 31 décembre de l'exercice |
352 |
362 |
355 |
355 |
? |
(source : DREE)
a) Un renouvellement de la démarche commerciale du CFCE
Depuis
quelques années, le CFCE a diversifié sa gamme de produits et a
développé les démarches commerciales auprès de ses
clients. Une structure a été mise en place afin de produire des
études approfondies sur les stratégies des grands groupes
étrangers. De plus, l'année 2000 a vu un
développement
significatif des travaux par souscription
, effectués à la
demande d'entreprises, de groupements professionnels ou d'administrations, dont
le montant unitaire atteint parfois plusieurs centaines de milliers de francs.
Enfin,
l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la
communication s'est largement développée
afin de de
collecter, traiter, archiver et rendre accessible l'information : le CFCE
s'est doté d'une chaîne entièrement numérisée
de l'information
15(
*
)
et d'un
site internet marchand, «
Planet Export
».
Entre
7 et 10 % de l'activité commerciale du CFCE s'effectue aujourd'hui
par l'intermédiaire des nouvelles technologies
de l'information et
de la communication.
Le nombre de prestations payantes a été réduit
(gratuité de certaines prestations de base des PEE et croissance des
produits gratuits du réseau sur Internet), mais l'amélioration de
la démarche commerciale du CFCE s'est traduite par une
fidélisation accrue de la clientèle
et un
développement significatif du chiffre d'affaires moyen par client
(celui-ci est passé de 488 euros en 1998 à 671 euros en
2001).
Pour l'exercice 2002, l'action du CFCE a été
réorientée vers une logique de demande plutôt que d'offre,
afin de mieux prendre en compte les attentes des entreprises et des
organisations professionnelles. Ainsi, les produits les plus
opérationnels et les plus demandés par la clientèle du
réseau, tels que les guides-répertoires d'opérateurs
étrangers, ont été développés à
compter de l'année 2001. Cette offre devrait croître en 2002 et
les années suivantes.
b) L'action régionale du CFCE
Le CFCE
s'est largement impliqué dans la mise en place des programmes d'actions
régionales pour le développement international (PARDI) en
régions. Il a participé aux différents
Ateliers
Techniques Régionaux
(ATR) qui ont permis de sélectionner les
secteurs prioritaires dans une douzaine de régions. Puis, les experts
sectoriels du CFCE ont effectué une
sélection de
marchés prioritaires
pour ces secteurs et ont remis, lors des
réunions régionales de préparation des PARDI, des dossiers
d'information sur ces marchés ciblés reprenant les informations
disponibles au sein du réseau public, accompagnés de propositions
d'actions qui ont servi de base à l'élaboration des programmes
sectoriels régionaux. Au total, le CFCE a réalisé
33
dossiers sectoriels d'information et proposition d'actions
dans
13 régions.
Le CFCE s'est engagé dans un partenariat avec les
6 premières régions retenues pour la signature de
PARDI : Centre (automobile, textile-habillement),
Midi-Pyrénées (agro-alimentaire, médical, textile),
Limousin (eau - environnement, sous-traitance, transformation agro-alimentaire,
art de vivre), Ile-de-France (multimédia, instruments de mesure, art de
vivre), Nord-Pas-de-Calais (ferroviaire, textiles techniques, produits de la
mer), et Poitou-Charentes (nouvelles technologies de l'information et de la
communication, filière caprine, métiers d'art).
Le travail réalisé par le CFCE sur ce programme doit permettre
de développer l'activité du CFCE en région dans le
cadre d'un rapprochement avec les DRCE et de déboucher sur des
opérations, interventions et prestations du CFCE et des PEE
partiellement financées dans le cadre des Contrats de plan
Etat-régions.
c) L'avenir du CFCE
A
l'horizon de deux ou trois ans, le CFCE pourrait agir en tant que prestataire
commercial, dans un cadre juridique lui assurant une plus grande autonomie de
gestion qu'aujourd'hui. Des investisseurs privés pourraient
également prendre des parts dans l'organisme.
Il s'agirait ainsi d'aller au bout de la logique visant à séparer
les activités relevant du secteur commercial des activités
d'information, constitutives d'une mission de service public.
2. Ubifrance
A partir
du 1er octobre 2001 le CFME ACTIM change d'appellation et devient :
« UBIFRANCE - l'Agence Française pour le Développement
International des Entreprises ». Le nom précédent
était en effet sans signification (il résultait de la fusion du
CFME et de l'ACTIM en 1997), et était difficilement prononçable
en français, sans parler des langues étrangères. Ce
changement de nom s'accompagne d'une réforme en profondeur de
l'organisme. La fixation de priorités géographiques et
sectorielles favorisera l'exercice d'une programmation ciblée et
évolutive. Par ailleurs, la mise en place d'une contractualisation
budgétaire sur trois ans, d'une distinction compte Etat et compte propre
et le lancement d'actions avec d'autres partenaires publics ou privés
devraient permettre d'accroître les performances de l'organisme
grâce à une stratégie plus commerciale et offensive.
La dotation publique d'Ubifrance est fixée à
19,57 millions d'euros, et représente environ 45 % de l'ensemble de
ces recettes
. Elle diminue, à périmètre constant, de
3,8 %. Les ressources propres d'UBIFRANCE sont assurées, pour
l'essentiel, par la participation des entreprises à la procédure
des CSNE. Les ressources propres du CFME ACTIM issues de cette procédure
étaient importantes et permettaient de financer de nombreuses actions
collectives au profit des entreprises exportatrices.
Le nouveau dispositif
du volontariat international en entreprise (VIE) doit donc rencontrer un
réel succès pour asseoir solidement les finances de l'Agence au
delà de la dotation budgétaire annuelle.
Les ressources et l'activité du CFME ACTIM depuis 1997
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Dotation budgétaire
|
15,40 |
17,99 |
19,21 |
17,68 |
19,36 |
Nombre d'entreprises utilisatrices, dont : |
2.752 |
2.825 |
2.672 |
2.538 16( * ) |
? |
CSNE |
932 |
970 |
799 |
850 |
? |
Colloques |
264 |
290 |
357 |
309 |
? |
Invitations en France |
630 |
591 |
614 |
509 |
? |
Sidex |
167 |
231 |
167 |
174 |
? |
Actions de presse |
330 |
462 |
481 |
380 |
? |
Expositions et salons |
1.334 |
1.207 |
1.301 |
1.065 |
? |
(en
millions d'euros - source : DREE)
Le budget du CFME ACTIM (devenu UBIFRANCE) en matière de soutien des
entreprises pour la participation à des salons et le nombre de salons
soutenus supporte difficilement la comparaison avec les dispositifs des autres
pays de l'Union européenne
(les chiffres indiqués
correspondent aux prévisions pour l'année 2001) :
Soutien public aux entreprises participant à des salons 17( * )
|
|
Budgets d'Etat affectés au soutien des salons
|
Allemagne |
220 |
29,7 |
Espagne |
245 |
26,3 |
Grande-Bretagne |
484 |
24 |
Italie |
105 |
14,4 |
Finlande |
100 |
8,3 |
Portugal |
85 |
6,3 |
France |
90 |
4 |
Du
côté des dépenses, une stabilisation des dépenses de
fonctionnement a été obtenue grâce à l'accord de
modération salariale conclu pour la mise en oeuvre des 35 heures, ainsi
que grâce à la rationalisation des moyens issue de la fusion du
CFME et de l'ACTIM.
Les résultats de l'exercice 2000 sont
néanmoins négatifs compte tenu du cours du dollar qui a
pesé fortement sur le coût des manifestations organisées
par le CFME ACTIM.
Le programme mis en oeuvre par le CFME ACTIM en 2001 a maintenu un niveau
d'activité équivalent à celui de 2000. Outre les
opérations collectives de promotion sectorielle (pavillons
français sur des salons spécialisés, colloques à
l'étranger, invitation de délégations
étrangères en France) le CFME ACTIM réalise 5
manifestations multisectorielles : 2 Expositions françaises
à Mexico et Pékin et 3 Semaines françaises à
Prague, Riga et Casablanca. Pour l'année 2002, 175
opérations collectives sont proposées, outre une vingtaine de
rencontres industrielles et une vingtaine de séminaires techniques.
Votre rapporteur spécial souligne l'insuffisance des moyens
d'Ubifrance, en comparaison avec l'effort financier fourni par les principaux
pays de l'Union européenne.
Il constate en effet que la présence des entreprises françaises
sur les salons à l'étranger est souvent largement
inférieure à celle de leurs concurrentes allemandes ou
britanniques.
3. Le Centre d'Information du Volontariat International (CIVI)
Le
centre d'information sur le volontariat international (CIVI) a
été ouvert en octobre 2000 pour informer, motiver et enregistrer
les jeunes désirant travailler en entreprise à l'étranger.
Une centaine de nouveaux volontaires s'inscrivent en moyenne chaque jour au
centre et environ 20.000 jeunes se sont portés volontaires sur le
site du CIVI, dont plus de 60 % de jeunes femmes. On notera que 65 %
des candidats ont un niveau supérieur à Bac+3 et que 235 d'entre
eux ont la nationalité d'un autre pays de l'Union européenne.
Environ 800 jeunes devraient partir comme volontaires sur l'ensemble de
l'année 2001, en sus des 1.200 CSNE ayant été
incorporés avant le mois de juillet
18(
*
)
.
Pour l'année 2002, contrairement à l'année 2001, où
le CIVI bénéficiait d'une dotation spécifique, le
CFME-ACTIM affectera des crédits au CIVI, en tant que de besoin, en
prélevant sur sa trésorerie, notamment sur la marge
réalisée dans la gestion de la procédure des volontaires
internationaux en entreprise (VIE).
4. Le rapprochement du CFCE et d'Ubifrance
Le
rapprochement du CFCE et du CFME Actim, (devenu Ubifrance),
décidé en 1996, a largement été mis en oeuvre,
permettant une clarification de la répartition des rôles entre les
deux organismes et une plus étroite collaboration.
Plusieurs hypothèses avaient été envisagées dans un
premier temps afin de rapprocher les deux organismes :
- la fusion juridique des deux organismes a été
abandonnée, compte tenu des contraintes existantes, notamment en
matière de statut des personnels ;
- la création d'un groupement d'intérêt public
« commerce extérieur » a également
été abandonnée, car elle risquait de compliquer la gestion
des deux organismes.
Par conséquent, une convention de rapprochement a été mise
en oeuvre le 2 juillet 1998, prévoyant notamment que les deux
organismes :
- s'engagent à coordonner systématiquement les accords à
passer avec leurs fournisseurs et partenaires ainsi que la programmation de
leurs actions. La réalisation en commun d'appels d'offres doit
également permettre de dégager des économies
d'échelle sur les prestations de services externes ;
- mettent en consultation commune leurs bases clientèles afin de
permettre un meilleur suivi individuel et global des adhérents, clients
ou usagers et d'améliorer leur fidélité à
l'égard du service public ;
- rapprochent leur gestion des ressources humaines (mise en commun des
formations, possibilités de mobilité entre les deux organismes,
représentation croisée des instances dirigeantes dans les
conseils d'administration de chaque organisme).
Par ailleurs, il a été décidé de mettre en place un
comité d'orientation stratégique présidé par le
directeur des relations économiques extérieures, et
composé des présidents et directeurs généraux des
deux organismes, ainsi que de certains sous-directeurs de la DREE. Son
rôle est de déterminer les priorités d'action et les
grandes orientations des deux organismes.
Si le rapprochement de deux organismes a constitué un progrès
important, leur regroupement géographique ne devrait être
effectué qu'à la fin de l'année 2004, dans un immeuble
à construire à proximité de la Bibliothèque
nationale.
Votre rapporteur spécial considère que ce
regroupement est indispensable pour assurer la lisibilité du
dispositif public de soutien à l'exportation et pour que les entreprises
puissent s'adresser à un pôle unique d'information et de promotion
sur le commerce extérieur.
F. LES AUTRES ORGANISMES DE SOUTIEN À L'INTERNATIONALISATION DES ENTREPRISES
1. Les conseillers du commerce extérieur de la France
Les
Conseillers du Commerce Extérieur de la France (CCEF) constituent un
maillon important du dispositif de soutien au commerce extérieur. Fort
de près de 3.500 membres, dont la moitié est installé
à l'étranger, ce réseau poursuit, en étroite
concertation avec la DREE, la modernisation de son fonctionnement et la
réorientation de ses missions.
Au début de l'année 2001, le Comité National des CCEF a
entrepris la modernisation de ses statuts, dans le but de rationaliser le
fonctionnement de l'institution et de lui offrir la possibilité d'une
ouverture à des représentants de la société civile
français et étrangers. Les étapes institutionnelles
suivantes concerneront le règlement intérieur de l'association
et, ultérieurement, la refonte du décret régissant les
CCEF, qui date de 1950.
Sur le plan des activités, l'accent est mis désormais sur les
travaux de veille économique, en appui de l'activité des PEE (la
contribution aux activités d'intelligence économique, prenant
progressivement le pas sur la production traditionnelle de notes et rapports),
sur l'accompagnement des jeunes à l'international (actions de formation
en France, promotion de la nouvelle formule du Volontariat International en
Entreprise, parrainage de CSNE et VIE à l'étranger) et sur le
soutien au développement international des PME.
2. Le Partenariat France pour l'export
Créée en 1996 et régie par la loi de 1901,
Partenariat France regroupe 36 grandes entreprises qui appuient le
développement international des PME en mettant à la disposition
de ces dernières leur expérience et leurs réseaux à
l'étranger. En cinq ans, 340 actions de portage individuel ont
été réalisées dans le cadre de l'association, et
750 entreprises ont été portées lors
d'opérations collectives.
Le Secrétariat général de l'association est assuré
par la DREE, qui abrite la structure à Bercy et met deux agents à
la disposition de l'Association, afin d'assurer le lien entre les groupes et
les PME d'une part, et l'Association et les organismes d'appui au commerce
extérieur d'autre part. Les DRCE et les chambres de commerce et
d'industrie sont chargées de recruter des PME-PMI candidates au portage.
Une subvention de l'Etat de près de 23.000 euros est versée
chaque année à l'association « Partenariat
France » pour contribuer au financement de ses actions de
communication et de prospection.
Au cours de l'année 2000, 78 demandes ont été
reçues et présentées par des entreprises, soit un chiffre
comparable à celui de l'année 1999. 32 % des demandes
concernaient le portage salon, 26 %, le tutorat-hébergement de
CSNE, et 24 %, l'appui logistique. Le portage salon, qui représente
45 % des portages effectués en 2000, a été mis en
oeuvre sur les trois grandes Expositions françaises organisées
par le CFME ACTIM à Budapest, Istanbul et Séoul (au total 25 PME
ont été portées par 7 groupes)
D'autres opérations ont été organisées avec le
soutien de l'association. Ainsi, en 2000, Carrefour a organisé la
présentation des produits de 100 PME françaises à
Pékin et le voyage des dirigeants de ces entreprises en vue de
l'étude du marché chinois. EDF a également organisé
12 missions collectives de prospection, avec le concours des Postes d'Expansion
Economique, pour le compte de 82 PME-PMI.
Pour l'année 2001, l'association souhaite mettre en oeuvre un effort
accru de communication à l'adresse des PME. Il reposera en
priorité sur l'amélioration de la visibilité du site
Internet, grâce à une actualisation régulière, et la
poursuite des échanges de liens avec les membres de l'Association, les
partenaires et les principaux acteurs du dispositif d'appui au commerce
extérieur.
Par ailleurs, sans abandonner les procédures traditionnelles de soutien
individuel, l'association orientera ses actions vers des portages de type
collectif, dans un cadre plus sectoriel. Deux axes complémentaires
seront privilégiés :
- une promotion renforcée du portage salon, qui permet aux PME, avant
toute décision d'implantation, de prendre contact avec les
marchés étrangers et les groupes qui y opèrent (un groupe
peut héberger une ou plusieurs PME sur son stand) ;
- le développement des formules de portage sectoriel ou collectif en
favorisant le regroupement de PME d'un même secteur autour d'un projet
(organisation de missions ou hébergement de cadres ou VIE chez un grand
groupe). C'est une solution à la fois rassurante et efficiente pour les
demandeurs, et plus attractive pour les porteurs qui peuvent rationaliser leurs
interventions sans nuire à leurs résultats. Une telle orientation
repose sur le concours actif des fédérations et syndicats
professionnels.