CHAPITRE III :
LES PRIORITÉS D'ACTION EN FAVEUR DES PME
I. LA FORMATION ET LA PROFESSIONALISATION DES ACTEURS
A. LA FORMATION INITIALE
Les compétences du secrétariat d'État en matière d'apprentissage restent limitées. Les dépenses relatives à l'apprentissage sont essentiellement assumées par le ministère de l'emploi et de la solidarité et par les chambres des métiers. Cette répartition des compétences entre secrétariat d'État aux PME et ministère de l'emploi méritera sous doute à terme d'être revue.
Nombre d'apprentis
Années |
CFA tutelle Education nationale |
Sections d'apprentissage
|
Total Education nationale (1) |
CFA tutelle agriculture (2) |
Total apprentis (1+2) |
2000-2001 |
338.504 |
2.435 |
340.939 |
29.380 |
370.319 |
1999-2000 |
333.383 |
2.055 |
335.438 |
29.212 |
364.650 |
1998-1999 |
326.936 |
1.667 |
328.603 |
27.475 |
356.078 |
Le
secrétariat d'État intervient essentiellement en amont de
l'apprentissage. Il réfléchit tout d'abord à
l'évaluation et à l'évolution des besoins en
finançant l'observatoire des qualifications et des formations de
l'artisanat. Créé dans le cadre d'un contrat de plan entre
l'État et l'Assemblée Permanente des Chambres de métiers,
l'observatoire étudie les perspectives attendues en termes de
qualification et de formation. Plus de 110 métiers ont fait l'objet
d'une étude et 80 référentiels emploi/formation ont pu
être élaborés.
Il intervient ensuite en renforçant l'information des jeunes sur
l'apprentissage et les métiers de l'artisanat. Cette information passe
par :
- l'opération "Bravo les artisans" menée, à
l'échelon régional, en partenariat avec le ministère de
l'Education nationale qui permet de sensibiliser les collégiens aux
métiers du secteur de l'artisanat, en organisant des rencontres avec les
entreprises ;
- le soutien financier des opérations innovantes
développées par les 90 Centres d'aide à la décision
(CAD), implantés dans les chambres de métiers et ayant pour
mission essentielle l'orientation professionnelle des jeunes et leur mise en
relation avec les entreprises, aussi bien pour la conclusion de contrats
d'apprentissage que pour leur insertion;
- la participation financière du secrétariat d'Etat aux actions
de sensibilisation menées directement par les partenaires
institutionnels, les organisations professionnelles ainsi que certaines
associations (telle que l'Association ouvrière des Compagnons du Tour de
France),
- le soutien financier apporté aux organismes de promotion des
métiers auprès des jeunes, promotion qui s'effectue à
travers l'organisation du concours "Un des meilleurs ouvriers de France", ainsi
que par la participation aux Olympiades des métiers.
Dans le même temps, le secrétariat d'Etat participe à la
promotion des maîtres d'apprentissage pour que les entreprises
s'impliquent davantage dans cette filière de formation.
Enfin, le secrétariat d'Etat soutient les centre de formation des
apprentis qui assurent des formations à des métiers rares ou
à faible effectif. En 2000, un montant de 304.898 euros avait
été attribué à différents
établissements (facteurs d'orgues, art du verre...).
B. LA FORMATION PRÉALABLE
Votre
rapporteur spécial qualifie de « préalable »
les actions de formation destinées :
-à des demandeurs d'emploi,
-ou à des candidats à la création ou à la reprise
d'entreprises.
1. La formation des demandeurs d'emploi des secteurs du commerce, de l'artisanat et des services
Le secrétariat d'État participe à la formation des demandeurs d'emploi dans le secteur de l'artisanat, du commerce et des services en soutenant l'offre de formation et en finançant les indemnités des stagiaires.
a) Le soutien à l'offre de formation
Le
secrétariat d'Etat accompagne le développement de l'offre de
formation à destination des futurs salariés du commerce, des
services et de l'artisanat, en cofinançant des stages de formation de
longue durée, accueillant prioritairement des demandeurs d'emploi.
En application de l'article L 941.1 du code du travail, la DECAS conclut chaque
année des conventions de formation professionnelle avec :
-les Instituts de promotion commerciale spécialisés (I.P.C.) qui
forment des cadres moyens, polyvalents, capables de gérer un point de
vente ou un rayon de grande surface dans des secteurs clairement
identifiés (commerce et services) ;
-l'institut de formation commerciale permanente (I.F.O.C.O.P.), organisme de
formation, qui organise des formations aux métiers de la gestion, de la
vente et du commerce électronique, destinées notamment aux PME du
commerce et des services ;
-l'Académie internationale de coupe de Paris (AICP), organisme
spécialisé dans les métiers de la coupe et de
l'habillement.
En 2000, le taux d'insertion professionnelle des bénéficiaires de
ces actions était de 82 %.
Le coût d'un stagiaire en 2001 s'élève à 1 847,68
euros, pour une action de formation de 1 200 h (9 mois) à 3,85 euros de
l'heure, prise en charge à 40 % par la DECAS. Ce sont donc près
de 2 400 stagiaires qui bénéficieront de ce dispositif en 2001.
En 2000, 5,12 millions d'euros ont été consacrés à
ce poste de dépense.
b) La rémunération des stagiaires de la formation professionnelle
La
rémunération des stagiaires de la formation professionnelle
concerne essentiellement les primo demandeurs d'emploi ou les jeunes avec peu
d'expérience professionnelle. La prise en charge de ces
rémunérations concernait en 2000 1.550 stagiaires pour 4,11
millions d'euros.
Les stagiaires, demandeurs d'emploi, inscrits dans les stages de formation
conventionnés par le secrétariat d'Etat relèvent de deux
régimes de rémunération :
- 30 à 40 % d'entre eux relèvent du régime d'assurance
chômage et touchent l'Allocation Formation Reclassement versée par
les A.S.S.E.D.I.C.,
- 60 à 70 % relèvent du régime public de
rémunération : c'est l'Etat qui, à travers le
C.N.A.S.E.A., assure leur rémunération pendant le stage. La DECAS
verse donc cette aide, en application de l'article L961-2 du code du travail et
du décret n°88-368 du 15 avril 1988.
Les stagiaires rémunérés suivent des actions de formation
de longue durée dans les métiers du commerce et des services mais
également dans le secteur artisanal (boulangerie-pâtisserie,
taxi, coupe tailleur, métiers d'art, ameublement, arts verriers...).
2. La formation à la création et à la reprise d'entreprise
L'action
du secrétariat d'État en matière de stages d'initiation
à la gestion d'entreprise commerciale s'adresse à toute personne
qui sollicite pour la première fois
l'inscription d'une entreprise au
registre du commerce
. La prise en charge financière de ces stages se
fonde sur l'article 59 de la loi n° 73-1193 du 27 décembre
1973 d'orientation du commerce et de l'artisanat. Elle consiste en un
financement à hauteur de 1,98 euros par heure, pour 35 heures, soit
69,36 euros par stagiaire. Le nombre de stagiaires attendus en 2002 est de
11.000. Le coût de financement de ces stages est de 760.000 euros.
L'extension de ce dispositif aux entreprises artisanales, proposée comme
mesure nouvelle en conférence de première phase par la direction
des entreprises commerciales, artisanales et de services, a été
refusée par la direction du budget en raison de son coût
supplémentaire (760.000 euros).
Votre rapporteur spécial regrette qu'il n'ait pas été
possible d'aligner le régime de la formation préalable des
créateurs d'entreprises artisanales sur celui des créateurs
d'entreprises commerciales. Il s'étonne que le secrétariat d'Etat
n'ait pas été en mesure de financer une mesure aussi modeste qui
aurait permis de restaurer l'égalité entre artisans et
commerçants.
C. LA FORMATION DES ASSISTANTS TECHNIQUES ET DES ANIMATEURS ÉCONOMIQUES
1. Dans le secteur de l'artisanat, l'Institut Supérieur des Métiers (ISM)
L'Institut Supérieur des Métiers est
financé
à hauteur de 2,69 millions d'euros par le secrétariat d'Etat. Il
a pour vocation :
-d'organiser la formation et le perfectionnement des agents de
développement économique, des cadres de l'artisanat ainsi que de
ses élus, en fonction au sein des chambres de métiers et des
organisations professionnelles,
-de développer la recherche sur l'évolution du secteur des
métiers,
-de construire et animer un réseau de compétences pour assurer
l'adaptation des innovations technologiques au secteur de l'artisanat, et
d'étudier les modes de diffusion de ces innovations dans les
entreprises.
2. Dans le secteur du commerce et des services : le Centre d'Etudes et de Formation des Assistants Techniques du Commerce et des services (C.E.F.A.C.)
Le
CEFAC, placé sous la tutelle du Secrétariat d'Etat, forme, en un
stage de deux ans, les assistants techniques qui ont pour mission
l'accompagnement des chefs d'entreprise commerciale et de services, par des
actions de sensibilisation à la gestion et aux nouvelles technologies.
L'objectif de ces assistants techniques est de concourir à la
pérennité des entreprises, notamment des très petites
entreprises, et au développement du commerce et des services dans les
quartiers urbains difficiles.
La subvention accordée au CEFAC, de 630.000 euros résulte d'une
part d'une convention de formation professionnelle (barème fixé
par le ministère de l'emploi et de la solidarité) et d'autre part
d'une convention de fonctionnement.