Loi de finances pour 2002 - Tome III - Annexe 13 : PME, commerce et artisanat
CAZALET (Auguste), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 87 (2001-2002) - TOME III - Annexe 13 - COMMISSION DES FINANCES
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-
PRINCIPALES OBSERVATIONS
- I. LES PME NE CONSTITUENT PAS UNE PRIORITÉ BUDGÉTAIRE DU GOUVERNEMENT
- II. LE SECRÉTARIAT D'ÉTAT NE CONSTITUE PAS LE « PÔLE PME » QU'IL DEVRAIT ÊTRE
- III. UN CERTAIN NOMBRE D'OUTILS D'INTERVENTION DOIVENT ÊTRE RÉAMÉNAGÉS
- IV. LE SECRÉTARIAT D'ÉTAT DOIT MIEUX PRENDRE EN COMPTE LE RÔLE DES PME LORS DU PASSAGE À L'EURO.
-
CHAPITRE PREMIER :
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS- I. LE BUDGET 2002 AFFICHE UNE HAUSSE APPARENTE
- II. LE BILAN BUDGÉTAIRE DE LA LÉGISLATURE EST MITIGÉ
- III. LE SECRÉTARIAT D'ÉTAT PEINE À S'AFFIRMER AU SEIN DE LA NÉBULEUSE DE BERCY
-
IV. CERTAINS OUTILS D'INTERVENTION DOIVENT ÊTRE
RÉAMÉNAGÉS
- A. LA SUPPRESSION DES FONDS LOCAUX D'ADAPTATION DU COMMERCE RURAL
- B. L'INSCRIPTION DU FONDS NATIONAL DE PROMOTION ET DE COMMUNICATION DE L'ARTISANAT SUR LE BUDGET DU SECRÉTARIAT D'ÉTAT
- C. LA SANCTUARISATION DU FISAC
- D. L'ÉVALUATION DES ACTIONS DE L'EPARECA
-
CHAPITRE II :
LE FAIT PME : UNE NOTION A MIEUX DÉFINIR -
CHAPITRE III :
LES PRIORITÉS D'ACTION EN FAVEUR DES PME- I. LA FORMATION ET LA PROFESSIONALISATION DES ACTEURS
- II. LE FINANCEMENT DES SECTEURS DE L'ARTISANAT ET DU COMMERCE
- III. L'ACCOMPAGNEMENT DES ENTREPRENEURS ET DES PARTENAIRES
- IV. LA SIMPLIFICATION DES FORMALITÉS
- CONCLUSION
- EXAMEN EN COMMISSION
- MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
N° 87
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès verbal de la séance du 22 novembre 2001
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 13
ÉCONOMIE, FINANCES ET INDUSTRIE :
PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES, COMMERCE ET ARTISANAT
Rapporteur spécial
: M. Auguste CAZALET
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Gérard Miquel, Claude Belot, Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Aymeri de Montesquiou, vice-présidents ; MM. Yann Gaillard, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Bernard Angels, Bertrand Auban, Denis Badré, Jacques Baudot, Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Eric Doligé, Thierry Foucaud, Yves Fréville, Adrien Gouteyron, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, François Marc, Michel Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
(2001-2002)
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
I. LES PME NE CONSTITUENT PAS UNE PRIORITÉ BUDGÉTAIRE DU GOUVERNEMENT
Si le
gouvernement a souhaité souligner ses priorités d'action par
l'affichage de budgets en hausse, force est de constater dès lors que
les PME, le commerce et l'artisanat ne figurent pas parmi ces priorités.
Votre rapporteur spécial n'est pas de ceux qui considèrent qu'il
existe un lien mécanique entre dépense et résultat. Il
veut bien admettre qu'un budget sous tension soit synonyme de gains de
productivité et d'une meilleure efficacité de la dépense
publique.
Il pense néanmoins que la baisse du budget du
secrétariat d'État, à structure constante, de 3,1 %,
est critiquable à double titre :
- Elle intervient alors que va venir en discussion devant le Parlement le
projet de loi d'orientation pour les petites entreprises et les entreprises
artisanales. La baisse des crédits du secrétariat d'État
va ainsi à l'encontre du signal fort que doit représenter ce
texte vis à vis des petites entreprises. Il est de plus probable que les
dispositions que celui-ci contiendra ne pourront dès lors pas être
financées en 2002.
- La baisse du budget du secrétariat d'État doit être
rapprochée des mesures proposées par l'article 13 du projet de
loi de finances pour 2002 qui institue un prélèvement
exceptionnel de 105 millions d'euros sur les excédents à la taxe
d'aide au commerce et à l'artisanat (TACA).
Votre rapporteur
spécial se borne à remarquer que le montant de
prélèvement est largement supérieur au total du budget du
secrétariat d'État (61 millions d'euros).
Dans ce contexte, la baisse des crédits du secrétariat
d'État est à tout le moins inopportune.
II. LE SECRÉTARIAT D'ÉTAT NE CONSTITUE PAS LE « PÔLE PME » QU'IL DEVRAIT ÊTRE
Stagnation de ses effectifs et de son budget, marginalisation
de ses
actions au sein de Bercy, absence de synergies avec les autres directions du
ministère, tel est le bilan d'un secrétariat d'Etat qui depuis
1997 n'a pas su profiter de sa fusion avec le ministère de
l'économie et des finances pour devenir le « pôle
PME » de référence du gouvernement.
Témoigne de cette incapacité la faible place qu'occupe le
secrétariat d'Etat dans le « jaune »:
le
secrétariat d'Etat ne représente que 1 % de l'effort financier de
l'Etat en faveur des PME.
Le secrétariat d'Etat ne détient ni la compétence de
principe en matière d'apprentissage, ni celle en matière de
crédit aux PME.
Il y a là une très claire limite
à son action, que les titulaires du portefeuille ministériel
depuis 1997 n'ont pas pu, ou pas su, lever.
III. UN CERTAIN NOMBRE D'OUTILS D'INTERVENTION DOIVENT ÊTRE RÉAMÉNAGÉS
L'action
de l'État en direction des PME du secteur du commerce et de l'artisanat
a pour principale caractéristique la mobilisation d'un certain nombre
d'instruments d'intervention extra-budgétaires dont les
dépenses sont aujourd'hui supérieures au budget du
secrétariat d'État
. Ces instruments peuvent conduire à
un éparpillement des actions et à des financements
croisés. Ils ne bénéficient pas du contrôle du
Parlement.
Votre rapporteur spécial rappelle que l'acquisition par le budget du
secrétariat d'État d'une taille critique passe par l'absorption
d'un certain nombre de fonds extra-budgétaires. Il invite le
secrétariat d'État aux PME, qui constitue une émanation du
ministère de l'économie et des finances, à faire preuve de
davantage d'orthodoxie budgétaire et à se conformer aux
règles édictées par son propre ministère. Il
indique que le transfert d'un certain nombre de fonds sur les crédits du
secrétariat d'État n'empêche en rien de les gérer en
relation avec les élus, locaux ou consulaires, et les chefs
d'entreprise. Il souligne que
la souplesse des fonds
extra-budgétaires est autant un inconvénient qu'un
avantage
: c'est cette souplesse qui permet au gouvernement de
prélever ses 150 millions d'euros sur les excédents de la taxe
d'aide au commerce et à l'artisanat. Il invite enfin le gouvernement
à prendre les mesures qui s'imposent pour garantir la
pérennité de certains fonds.
Votre rapporteur spécial recommande dès lors :
-la
suppression des fonds locaux d'adaptation du commerce rural
dont les
crédits sont trop modestes pour être dépensés,
-l'inscription du financement du FNPCA (fonds national de promotion et de
communication de l'artisanat) sur le budget du secrétariat
d'État, son action étant inséparable de la politique
générale du gouvernement,
-la
sanctuarisation du FISAC
(Fonds d'intervention pour la sauvegarde de
l'artisanat et du commerce)
en l'érigeant en compte d'affectation
spéciale
et en définissant mieux son objet autour d'une
mission d'aménagement du territoire et de solidarité.
-l'évaluation des actions de l'EPARECA.
IV. LE SECRÉTARIAT D'ÉTAT DOIT MIEUX PRENDRE EN COMPTE LE RÔLE DES PME LORS DU PASSAGE À L'EURO.
Votre
rapporteur spécial discerne une grande inquiétude des artisans et
des commerçants liée à la mise en place de l'euro. Cette
inquiétude s'exprime notamment dans la relative impréparation de
ce secteur, pourtant tout à fait déterminant dans la
réussite du passage de notre économie à l'euro. Les
commerçants et artisans seront en effet amenés à jouer un
rôle pédagogique d'accompagnement. Ils ont à ce titre
à mener une
véritable mission de service public
qui sera
compliquée par le passage au même moment aux trente-cinq heures.
Votre rapporteur spécial souhaite que cette mission de service public
soit mieux prise en compte. Au-delà du financement d'un petit nombre
d'actions de formation et de communication, ce sont les chambres de commerce,
les chambres de métiers et les confédérations
professionnelles qui sont en première ligne pour accompagner les petites
entreprises dans le passage à l'euro, aussi bien pour la conversion des
prix que pour la gestion de la caisse lors de la durée transitoire.
Votre rapporteur spécial invite dès lors le secrétariat
d'État à prendre toutes mesures utiles, et urgentes, pour que le
passage de l'euro se réalise dans les meilleures conditions possible, en
y associant tous les agents économiques, en mettant au regard du
coût éventuel de ces mesures le bénéfice que
l'ensemble de l'économie peut en attendre pour réussir l'euro. Il
considère que les mesures adoptées par le Sénat dans le
projet de loi portant mesures urgentes à caractère
économique et financier constituent une avancée importante.
CHAPITRE PREMIER :
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES
CRÉDITS
Votre
rapporteur spécial doit au préalable déplorer un
manque
de lisibilité
de la partie des crédits du ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie consacrée aux petites
et moyennes entreprises commerciales, artisanales et de services.
Aucune présentation budgétaire n'est aujourd'hui satisfaisante.
Le « bleu » budgétaire » regroupe
l'ensemble des crédits du ministère de l'économie, des
finances et de l'industrie. Au sein de ce bleu, la lecture des crédits
du secrétariat d'État aux PME, au commerce, à l'artisanat
et à la consommation est particulièrement malaisée.
Les crédits sont présentés aux chapitres 44.03, 44.95,
44.98 et 64.02.
Cette présentation ne permet pas de prendre en compte
les moyens de fonctionnement affectés au secrétariat
d'État et à sa principale direction, la direction des entreprises
commerciales, artisanales et de services.
Les crédits sont également présentés à
l'agrégat 25 « Interventions en faveur du commerce, de
l'artisanat et des services ». Cette présentation
néglige également les moyens de fonctionnement
évoqués plus haut.
Le « jaune » n'offre pas d'alternative crédible. En
effet, l'effort de mesure de l'effort financier de l'État en faveur des
petites et moyennes entreprises conduit à constater un éclatement
des actions, non seulement entre huit ministères, mais également
entre quatre directions du ministère de l'économie et des
finances.
L'effort financier évoqué dans le
« jaune », 5,14 milliards d'euros, n'a strictement
aucune commune mesure avec les crédits du secrétariat
d'État aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la
consommation, 61 millions d'euros, soit cent fois moins.
I. LE BUDGET 2002 AFFICHE UNE HAUSSE APPARENTE
A. UNE HAUSSE AFFICHÉE...
Le total
des crédits prévus pour 2002 au titre du secrétariat
d'État aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la
consommation s'élèverait à
61,03 millions
d'euros
(400,31 millions de francs), soit une augmentation affichée
de 2,4 % en niveau par rapport aux dotations inscrites en loi de finances
initiale pour 2001.
Le budget du secrétariat d'État aux PME, au commerce, à
l'artisanat et à la consommation est avant tout un budget
d'intervention.
Le montant des crédits inscrits au titre IV s'élèverait
à 56,77 millions d'euros, en hausse apparente de 1,7 %. 4,25
millions d'euros de crédits de paiement et 5,72 millions d'euros
d'autorisations de programme sont inscrits au titre VI, en hausse sensible par
rapport à la loi de finances initiale pour 2001.
Budget du secrétariat d'État aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation
Chapitres |
Intitulés |
|
2001
|
2002
|
Evolution par rapport à la LFI 2001 |
|
|
En M euros |
En % |
||||
44.03 |
Interventions en faveur du commerce, de l'artisanat et des services |
|
33,80 |
34,67 |
0,87 |
+ 2,6 % |
44.03.10 |
Aides à la formation |
|
15,46 |
15,46 |
0,00 |
0 % |
44.03.20 |
Actions économiques |
|
14,61 |
12,20 |
-2,41 |
- 16,5 % |
44.03.30 |
Contrats de plan État - régions |
|
3,74 |
3,74 |
0,00 |
0 % |
44.03.40 |
Agence pour la création d'entreprises (nouveau) |
|
3,28 |
3,28 |
||
44.95 |
Participation à divers fonds de garantie |
|
3,35 |
9,15 |
5,79 |
+ 173 % |
44.98.20 |
Fonds de garantie d'emprunts accordés aux petites et moyennes entreprises |
|
3,35 |
9,15 |
5,79 |
+ 173 % |
44.98 |
Bonifications d'intérêt |
|
18,75 |
12,96 |
-5,79 |
- 31 % |
44.98.10 |
Crédit agricole |
|
5,47 |
3,78 |
-1,69 |
- 31 % |
44.98.20 |
Banques populaires |
|
7,64 |
5,28 |
-2,36 |
- 31 % |
44.98.30 |
Autres banques |
|
5,64 |
3,90 |
-1,74 |
- 31 % |
|
TOTAL TITRE IV |
|
55,91 |
56,77 |
0,87 |
+ 1,5 % |
64.02 |
Aides au commerce et à l'artisanat |
AP |
3,89 |
5,72 |
1,83 |
+ 47 % |
|
|
CP |
3,70 |
4,25 |
0,55 |
+ 15 % % |
64.02.30 |
Fonds d'aménagement des structures artisanales |
AP |
0,30 |
0,30 |
0,00 |
0 % |
|
|
CP |
0,30 |
0,30 |
0,00 |
0 % |
64.02.40 |
Contrats de plan État-régions |
AP |
3,58 |
5,41 |
1,83 |
+ 51 % |
|
|
CP |
3,40 |
3,95 |
0,55 |
+ 16,1 % |
|
TOTAL TITRE VI |
AP |
3,89 |
5,72 |
1,83 |
+ 47 % |
|
CP |
3,70 |
4,25 |
0,55 |
+ 14,8 % |
|
|
TOTAL TITRES IV & VI |
DO+AP |
59,79 |
62,49 |
2,70 |
+ 4,5 % |
|
DO+CP |
59,61 |
61,03 |
1,42 |
+ 2,4 % |
Lors des conférences de première phase, la direction des entreprises commerciales, artisanales et de services avait souhaité une hausse des crédits du secrétariat d'État de 12,1 %. La direction du budget visait elle à obtenir une baisse des crédits de 7,3 %. L'arbitrage rendu en faveur d'une hausse des crédits de 2,4 % n'a été obtenu que par l'artifice d'un changement de périmètre du secrétariat d'État.
B. DES CRÉDITS EN BAISSE À STRUCTURE CONSTANTE
La hausse affichée n'a été rendue possible que par le rattachement de l'agence pour la création d'entreprises au budget du secrétariat d'État. Sans ce rattachement, les crédits auraient à structure constante connu une baisse de 3,1 %.
Evolution du budget du secrétariat d'État aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation (hors agence pour la création d'entreprises)
En Meuros |
|
Variations |
|
LFI 2001 |
PLF 2002 |
En niveau |
en % |
59,60 |
57,75 |
- 1,85 Meuros |
-3,1% |
Le budget de l'agence pour la création d'entreprise connaîtrait une légère progression, passant de 3,2 millions d'euros en loi de finances initiale pour 2001 à 3,28 millions d'euros dans le projet de loi de finances pour 2002. Il devrait contribuer ainsi de manière légèrement positive au budget du secrétariat d'État.
C. L'ABSENCE DE PRISE EN COMPTE DES MOYENS DE FONCTIONNEMENT
Le
fascicule budgétaire ne fournit
pas de présentation des moyens
en personnel
affectés à la direction des entreprises
commerciales, artisanales et de services. Les crédits sont fondus dans
le « bleu » « Economie, finances et
industrie » avec d'autres dépenses de personnel aux chapitres
31-90 « rémunérations principales » et 31-94
« indemnités diverses », article 12
« administration centrale ».
Seuls les crédits en personnel affectés aux
délégations régionales au commerce et à l'artisanat
font l'objet d'une individualisation au sein du « bleu »
« Economie, finances et industrie ». Ils figurent à
l'article 25 des chapitres 31-90 et 31-94 et concernent exclusivement les 47
emplois de catégorie A (25 délégués et 22
délégués-adjoints) gérés directement par le
secrétariat d'État. Les 47 agents de catégorie B et C
relèvent eux du ministère de l'intérieur et donc de son
budget.
Les autres dépenses de fonctionnement sont intégrées,
depuis la loi de finances initiale pour 1999, au chapitre 34-98
« Moyens de fonctionnement des services », article 12
« Administration centrale » du « bleu »
« économie, finances et industrie ».
Les
crédits inscrits à l'article 12 sont ensuite répartis
entre différentes directions. Selon les réponses au questionnaire
budgétaire, la direction des entreprises commerciales, artisanales et
des services s'est vue attribuer en 2001 une dotation de 1,3 millions d'euros
contre 1,4 millions d'euros en 2000. La variation s'explique en majeure partie
par l'effort d'investissement informatique consenti en 2000 pour l'installation
du secrétariat d'État dans ses nouveaux locaux.
La globalisation des crédits de fonctionnement opérée
au sein du ministère de l'économie, des finances et de
l'industrie manque d'une part de cohérence et va d'autre part à
l'encontre de la globalisation des crédits telle qu'elle pourra
être pratiquée au sein des programmes créés par la
loi organique du premier août 2001 relative aux lois de finances.
Celle-ci autorise en effet une globalisation verticale, au sein de chaque
programme, et évidemment pas une globalisation horizontale, entre
programmes différents.
D. LES INTERVENTIONS ET INVESTISSEMENTS FINANCÉS : UN RECENTRAGE AUTOUR DE QUATRE PRIORITÉS
Quatre
priorités sont aujourd'hui clairement affichées par le
secrétariat d'État :
- L'aide à la formation professionnelle des commerçants et
artisans.
- Les actions économiques en direction du secteur de l'artisanat,
du commerce et des services.
- Le financement des contrats de plan.
- L'accès au crédit des PME à travers la bonification d'intérêts et les garanties d'emprunt.
|
2001
|
2002
|
||
en M euros |
en % |
en M euros |
en % |
|
Formation professionnelle |
15,46 |
25,93 |
15,46 |
26,8 |
Actions économiques |
14,91 |
25,01 |
12,50 |
21,6 |
Contrats de plan |
7,13 |
11,96 |
7,68 |
13,3 |
Bonifications d'intérêt |
18,75 |
31,45 |
12,96 |
22,4 |
Participation à divers fonds de garantie |
3,35 |
5,62 |
9,15 |
15,8 |
Total |
59,60 |
100,00 |
57,75 |
100,00 |
1. La stabilité des crédits affectés à la formation professionnelle
Les crédits affectés à la formation professionnelle à l'article 44.03.10 représenteront 26,8 % du budget du secrétariat d'État et resteront stables par rapport à 2001, à 15,46 millions d'euros. Stables en euros courants, ils diminuent donc légèrement en euros constants.
2. Des crédits d'action économique en forte baisse
Les crédits inscrits à l'article 44.03.20 connaissent une forte baisse, de 16,5 % par rapport à la loi de finances initiale pour 2001 et s'élèveraient à 12,2 millions d'euros. Cet article regroupe les actions précédemment mises en oeuvre par la direction de l'artisanat, la direction du commerce intérieur et la mission pour les services avant la fusion intervenue en 1998. Ainsi, cette baisse de crédits, davantage qu'une mesure de régulation budgétaire, peut être analysée comme une remise en cause partielle des actions traditionnelles de ces directions.
3. Un léger renforcement des moyens dévolus aux contrats de plan État-régions
94,5 millions d'euros devraient être
affectés au
commerce et à l'artisanat sur la durée du XIIe plan (2000-2006)
mais seuls 53,5 millions d'euros (soit 7,6 millions d'euros par an)
ont fait l'objet d'une programmation budgétaire.
Les lois de finances initiales pour 2000 et 2001 ont été bien
en-deçà des 7,6 millions d'euros annuels nécessaires
au respect des engagements de l'État.
Montant des crédits prévus pour les contrats de plan en lois de finances
(en millions d'euros)
|
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Titre IV |
3,28 |
3,74 |
3,74 |
Titre VI - CP |
3,09 |
3,4 |
3,95 |
Total |
6,37 |
7,14 |
7,69 |
Les contrats de plan ont fait l'objet d'importants reports. Ces reports manifestent les difficultés de démarrage des nouveaux contrats de plan. Il semble au regard des reports de crédits qu'en 2001, un an après le début de ces contrats, les difficultés persistent.
Reports et annulations de crédits dédiés aux contrats de plan
(en millions d'euros)
|
2000 |
2001
|
Reports 44-03-30 |
0,5 |
1,3 |
Annulations 44-03-30 |
- |
- |
Reports 64-02-40 -CP |
1,8 |
1,8 |
Annulations 64-02-40 - CP |
- |
- |
Reports 64-02-40 -AP |
3,9 |
0,5 |
Annulations 64-02-40 - AP |
0,09 |
- |
Les
crédits affectés aux contrats de plan État-régions
devraient légèrement augmenter pour 2002, en
prévision
. Ce sont les autorisations de programme qui augmenteraient
le plus. Elles sont dotées de 5,41 millions d'euros, en hausse de 1,82
millions d'euros par rapport à l'année précédente.
La hausse des crédits sur cet article, l'article 64-02.40,
répartie entre CP et AP, a été gagée par une baisse
des crédits à même hauteur sur l'article 44-03-20.
Cette dotation ne préjuge évidemment pas des annulations et
reports de crédits qui pourraient intervenir au cours de l'année
2002.
Malgré ce léger rattrapage en 2002, votre rapporteur
spécial doute que les engagements de l'État soient tenus sur la
période du XIIe plan.
4. L'accès aux crédits des PME : le redéploiement en faveur du fonds de garantie d'emprunts
La baisse des crédits dédiés à la bonification d'intérêts serait intégralement compensée par la hausse des crédits dévolus au fonds de garantie : l'effort consenti en faveur de l'accès au crédit des PME serait intégralement préservé, contrairement à ce qui s'était passé en loi de finances initiale pour 2000.
Evolution du dispositif d'accès au crédits des PME
(en millions d'euros)
|
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
44.95-20 Fonds de garantie d'emprunts |
3,35 |
3,35 |
9,15 |
Var/année précédente |
+3,35 |
0 |
+5,8 |
44-98 Bonification d'intérêts |
18,75 |
18,75 |
12,96 |
Var/année précédente |
-4,27 |
0 |
-5,8 |
II. LE BILAN BUDGÉTAIRE DE LA LÉGISLATURE EST MITIGÉ
L'évolution du budget du secrétariat
d'État aux
PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation est
particulièrement difficile à analyser. Les changements de
structure et de nomenclature rendent la comparaison difficile. La
création de la direction des entreprises commerciales, artisanales et de
services (DECAS) à partir de la fusion entre direction de l'artisanat,
direction du commerce intérieur et mission pour les services
réalisée par décret n° 98-976 du 2 novembre
1998, ainsi que l'intégration du secrétariat d'État au
sein du ministère de l'économie, des finances ont porté la
promesse d'une rénovation des actions en direction des PME.
Cette rénovation, marquée notamment par le redéploiement
des actions de bonification d'intérêts vers la garantie d'emprunt,
n'a
pas eu de traduction sur le plan budgétaire
. Le budget du
secrétariat d'État est en effet marqué par une
complète stagnation.
Budget prévu en loi de finances initiale
En Mo euros |
LFI 1998 |
LFI 1999 |
LFI 2000 |
LFI 2001 |
PLF
2002
|
Var
1998/2002
|
Titre III |
5,6 |
5,7 |
n.c. |
n.c. |
n.c. |
n.c. |
Titre IV |
55,6 |
54,6 |
54,8 |
55,9 |
56,8 |
+2,1% |
Titre VI (CP) |
3,5 |
4,3 |
4,2 |
3,7 |
4,2 |
+20% |
Total hors titre III |
59,1 |
58,9 |
59 |
59,6 |
61 |
+3,2% |
La
stagnation des crédits du secrétariat d'État,
crédits d'intervention à 93 %, est à mettre en
parallèle avec l'élargissement de ses attributions. Aux termes du
décret n° 2000-1077 du 7 novembre 2000, il exerce en effet, par
délégation du Ministre de l'Economie, des Finances et de
l'Industrie, en plus des actions traditionnelles en direction du commerce, de
l'artisanat et des services, les attributions concernant :
- La consommation et la répression des fraudes
- La coordination de l'État à l'égard des professions
libérales
- La simplification des formalités incombant aux entreprises
conjointement avec le secrétaire d'État à l'industrie.
Budget exécuté (en millions d'euros)
En Mo euros |
1998 |
1999 |
2000 |
Var
1998/2000
|
Titre IV |
64,47 |
56,64 |
53,2 |
-17% |
Titre VI (CP) |
4,29 |
6,3 |
3,7 |
-14% |
Total hors titre III |
68,76 |
62,93 |
57 |
-17% |
Les budgets exécutés sont eux en baisse constante depuis 1998 . La variation entre 1998 et 1999 s'explique en grande partie par la disparition des fonds de concours européens rattachés à ce budget. La baisse intervenue entre 1999 et 2000 s'explique par la pratique contestable mais désormais systématique de transfert des crédits affectés au fonds de garantie du crédit des PME à la direction du trésor.
III. LE SECRÉTARIAT D'ÉTAT PEINE À S'AFFIRMER AU SEIN DE LA NÉBULEUSE DE BERCY
Alors que l'heure est à la segmentation du ministère en fonction des publics auxquels il s'adresse, les PME ne constituent pas une priorité dans l'organigramme du ministère . Si la Direction Générale des Impôts a mis en place, dans un délai remarquablement court, entre avril 1999 et septembre 2001, une direction des grandes entreprises, installée dans des locaux neufs et dotée de 200 agents très qualifiés, le ministère n'a pas investi de la même manière dans sa direction en relation avec le public des petites entreprises. L'expertise de celle-ci est aujourd'hui insuffisamment reconnue. La direction des entreprises commerciales, artisanales et de services (DECAS) est ainsi marquée par la stagnation de ses effectifs et par l'absence de synergies avec les autres directions.
A. LA STAGNATION DES EFFECTIFS
La
direction des entreprises commerciales, artisanales et de services (DECAS)
constitue une structure administrative d'animation et de réflexion pour
l'ensemble des questions relatives aux petites et moyennes entreprises. Elle
doit être une force de proposition et une interface active entre les
différents partenaires économiques concernés. Ces missions
élargies nécessitent une mise à niveau quantitative et
qualitative.
Depuis l'intégration du secrétariat d'État au sein du
ministère de l'économie et des finances, cette mise à
niveau n'a pas eu lieu. Après une période d'évolution
positive (171 agents au premier juillet 1999 à 182 agents au premier
janvier 2000), les effectifs ont progressé faiblement. Ils
s'élevaient au premier janvier 2001 à 187 agents. De plus, ces
effectifs sont caractérisés par un fort taux de rotation, de 15
%, qui induit des vacances de postes.
Votre rapporteur spécial rappelle que l'effectif cible de
210 agents n'a pas encore été atteint et que le rythme de
progression actuel du nombre de postes conduirait à une mise à
niveau dans un délai de 5 ans.
Effectifs de la DECAS par grade
Effectifs |
Effectif actuel |
Pourcentage |
Effectif optimal |
Effectif minimal |
Catégorie A |
109 |
57,98 % |
131 |
122 |
Catégorie B |
22 |
11,70 % |
31 |
27 |
Catégorie C |
57 |
30,32 % |
48 |
46 |
Total de la direction |
188 |
100 % |
210 |
195 |
B. L'ABSENCE DE SYNERGIES AVEC LES AUTRES DIRECTIONS
Votre
rapporteur spécial regrette que la fusion des secrétariats
d'État aux PME et à l'Industrie au sein de Bercy n'ait
débouché sur aucune synergie entre directions. Il constate
plutôt une certaine marginalisation et une stagnation des directions de
ces secrétariats d'État au profit des directions traditionnelles.
Votre rapporteur spécial souligne les synergies possibles avec la
Direction de l'Action Régionale et des PMI. Il rappelle que la
frontière entre PME et PMI n'est pas étanche et que ces notions
perdent aujourd'hui une part de leur raison d'être. Le secrétariat
d'État reste trop cantonné à l'action en direction du
petit commerce et de l'artisanat, sans avoir pu étendre son action
auprès des autres types de PME.
Votre rapporteur spécial déplore ainsi une césure au
sein du ministère entre les PME innovantes, les start-ups, qui
bénéficient de toutes les attentions, et les PME qui le seraient
moins, celles du commerce et de l'artisanat. Il préfèrerait une
prise en compte du « fait PME » dans son ensemble autour
d'un secrétariat d'État des PME de plein exercice.
C. CRÉER UN GRAND PÔLE DES PME
La
création d'un grand pôle des PME nécessite d'ériger
la
DECAS en direction de plein exercice pour l'action du ministère en
faveur des PME
, conjointement avec la Direction de l'Action
Régionale et des PMI (DARPMI) en ce qui concerne les PMI.
La création d'un grand pôle des PME au sein de Bercy a pour
corollaire également l'octroi d'un véritable budget
d'intervention à la DECAS. Ceci demande un redéploiement de
crédits en provenance des directions traditionnelles du
ministère, et notamment de la direction du trésor.
Votre rapporteur spécial propose notamment que l'ensemble des
crédits affectés aux fonds de garantie des entreprises inscrits
au chapitre 44-95 du ministère de l'économie et des finances
soient transférés en gestion à la DECAS.
Alors que 70 % des crédits garantis par la SOFARIS sont
destinés aux Très Petites Entreprises (TPE), domaine de
compétence par excellence du secrétariat d'État, celui-ci
ne gèrera en 2002 que 9,15 millions d'euros sur les 160 millions d'euros
inscrits au chapitre 44.95. Si un partage des crédits selon le secteur
d'activité de l'entreprise, entre DECAS et DARPMI pourrait se
comprendre, il est paradoxal de constater que c'est la direction du
trésor qui gère la ligne budgétaire, le gouvernement
privilégiant ainsi un objectif de régulation du secteur bancaire
sur un objectif d'intervention financière.
IV. CERTAINS OUTILS D'INTERVENTION DOIVENT ÊTRE RÉAMÉNAGÉS
Il y a
matière à s'étonner, tout particulièrement lors de
l'examen du projet de loi de finances, du constat suivant : les
crédits des différents fonds d'intervention qui ne figurent pas
au budget de l'État et ne font donc l'objet d'aucun contrôle sont
largement supérieurs aux crédits du secrétariat
d'État aux PME. A lui seul, le Fonds d'intervention pour la sauvegarde
de l'artisanat et du commerce (FISAC) représentait en 2001, 67 millions
d'euros, contre 59,6 pour le secrétariat d'État.
Votre rapporteur spécial souligne que l'action de ces fonds, et en
premier lieu celle du FISAC, est d'une utilité certaine. Rien
n'empêche cependant que ces fonds adoptent une présentation
budgétaire plus adaptée et, le cas échéant,
aménagent leurs actions pour que cessent certains financements
croisés contraires à l'orthodoxie budgétaire.
L'inscription des crédits alloués à un fonds
d'intervention sur le budget général ne conduit évidemment
pas nécessairement à la suppression dudit fond ou à la
réduction de ses actions. Le Fonds d'aménagement des structures
artisanales est ainsi inscrit au budget général sans que son
existence soit remise en cause.
Les règles budgétaires et comptables paraissent de ce point de
vue offrir suffisamment de souplesse pour que la spécificité de
certains outils soit pris en compte.
La facilité avec laquelle le gouvernement puise dans les
excédents de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat pour
couvrir ses besoins budgétaires doit de toute façon conduire
à imaginer des formules budgétaires permettant de sanctuariser
les activités de certains fonds, et notamment du premier d'entre eux, le
FISAC.
A. LA SUPPRESSION DES FONDS LOCAUX D'ADAPTATION DU COMMERCE RURAL
Les
fonds locaux d'adaptation du commerce rural ont été mis en place
par la loi du 31 décembre 1990 et devraient constituer un
élément du dispositif de régulation des implantations des
grandes surfaces. Ils sont financés par une fraction de la taxe
professionnelle perçue sur les grandes surfaces autorisées
à ouvrir ou à s'agrandir. La collecte est effectuée par un
fonds régional qui répartit ensuite les sommes entre des fonds
départementaux d'adaptation du commerce rural en raison inverse du
potentiel fiscal par km².
Les produits recueillis ont été trop modestes pour permettre des
interventions. Depuis 1992, seulement 7,4 millions d'euros ont
été collectés par les fonds régionaux. La politique
d'aide à la création ou au maintien d'une desserte de base en
milieu rural a été prise en charge par le FISAC.
Votre rapporteur spécial ne remet pas en cause les objectifs des fonds
départementaux et considère que leur création
résulte d'une bonne intention. Il doit néanmoins constater que
ces fonds restent, dix ans après leur création, inactifs et qu'un
empilement d'outils trop modestes pour pouvoir fonctionner ne sert pas la cause
du commerce de proximité.
Il propose donc la suppression de ces fonds.
B. L'INSCRIPTION DU FONDS NATIONAL DE PROMOTION ET DE COMMUNICATION DE L'ARTISANAT SUR LE BUDGET DU SECRÉTARIAT D'ÉTAT
Le Fonds
national de promotion et de communication de l'artisanat (FNPCA) est un
établissement public créé par décret en 1997 qui a
pour objet de contribuer au financement d'actions de promotion et de
communication à caractère national. Il est financé par une
majoration de 10% du montant du droit fixe payé par les ressortissants
des Chambres des métiers, ce qui représente 9,6 euros par artisan
en 2001. Les ressources annuelles du fonds sont de l'ordre de 7,62 millions
d'euros.
Votre rapporteur spécial porte un jugement très positif sur les
campagnes de communication lancés par le FNPCA et tout
particulièrement sur celle qui a contribué à asseoir et
renforcer la notoriété du secteur de l'artisanat
« l'artisanat, première entreprise de France ».
Cette campagne a obtenu une très bonne visibilité parce qu'elle a
été portée tant par les médias que par les artisans
eux-mêmes, à travers une gamme de produits dérivés.
Elle s'est déroulée en trois vagues, de 1999 à juillet
2001, pour un coût total de 7,28 millions d'euros.
Sur le strict plan budgétaire, votre rapporteur spécial appelle
néanmoins à intégrer, sous forme de subvention, les
dotations au FNPCA sur les lignes du secrétariat d'État aux PME.
En effet, il constate que la campagne de communication générique
sur l'artisanat a été cofinancée par l'État
à hauteur de 50 %. Dans ces conditions, il paraît souhaitable,
pour davantage de lisibilité et de cohérence, que les
opérations de communication, qui participent assurément de la
politique du gouvernement en direction des PME soient inscrites au budget.
Votre rapporteur spécial invite néanmoins le gouvernement
à refuser la tentation de fondre ces lignes au sein d'une ligne plus
générale et à bien individualiser les opérations de
communication menées au profit de l'artisanat et du commerce.
C. LA SANCTUARISATION DU FISAC
Le Fonds
d'intervention pour la sauvegarde de l'artisanat et du commerce (FISAC)
constitue l'outil d'intervention majeur de l'État en direction du
commerce et de l'artisanat.
Ce fonds qui joue un rôle essentiel pour
la revitalisation du commerce et de l'artisanat sur l'ensemble du territoire
doit être sanctuarisé
. Ceci signifie qu'il convient de
mettre la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat à l'abri de
la tentation des gouvernements
, quels qu'ils soient, d'effectuer des
prélèvements exceptionnels au gré de leurs besoins
budgétaires plutôt que d'étendre les actions du FISAC. Ceci
signifie aussi qu'il convient de trouver les
mécanismes
budgétaires lui évitant de disparaître au sein du budget de
l'État
.
Votre rapporteur spécial propose que la taxe d'aide au commerce et
à l'arti
sanat soit gérée au
sein d'un
compte d'affectation spéciale
et que
l'objet du
FISAC soit remodelé
pour préserver son
étanchéité vis à vis du budget
général.
1. Un fonds financé par les excédents de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat
La taxe
d'aide au commerce et à l'artisanat (TACA) a été
créée en 1972, dans le contexte de la croissance forte du nombre
de grandes surfaces et de la chute brutale de la valeur de certains fonds de
commerce qui s'en est suivie. La taxe a été instituée pour
établir une péréquation entre grande distribution et petit
commerce, afin de fournir une aide aux commerçants auxquels la vente de
leur fonds de commerce ne permettait plus de financer une retraite
décente. Cette aide est versée sous la forme d'une
indemnité de départ. La taxe est gérée sur un
simple compte par l'ORGANIC (caisse de retraite de l'artisanat et du commerce)
au profit de l'État.
Des excédents ont progressivement été constitués
sur cette taxe. Le produit de la taxe payée par les grandes surfaces et
l'emploi de cette taxe au titre de l'indemnité de départ ont
connu en effet une évolution contraire. Le produit de la taxe d'aide au
commerce et à l'artisanat connaît une croissance
régulière, même si, en raison de la stagnation
récente du nombre de grandes surfaces, son évolution est
aujourd'hui moins dynamique. Le nombre de bénéficiaires de
l'indemnité de départ a lui fortement décru. La population
concernée par le dispositif mis en place en 1973 est aujourd'hui
réduite.
Evolution de la TACA et de l'indemnité de départ depuis 2000
En millions d'euros |
Produit de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat |
Indemnité de départ des commerçants et artisans âgés |
Prévision 2002 |
208,9 |
57,9 |
Estimation 2001 |
202,8 |
57,9 |
2000 |
197,8 |
51,8 |
Cet
excédent a dès lors permis de financer d'autres actions en faveur
du commerce et de l'artisanat. Il s'agit de :
- subventionner la CANCAVA et l'ORGANIC, caisses de retraite de l'artisanat et
du commerce structurellement déficitaires, au titre du régime
vieillesse. Cette subvention, décidée par arrêté
ministériel, s'élève à 45,7 millions d'euros
annuels,
- verser une dotation annuelle au comité professionnel de la
distribution de carburants de 11,1 millions d'euros,
- et surtout d'abonder le Fonds d'intervention pour la sauvegarde de
l'artisanat et du commerce (FISAC). Ce fonds est doté en 2001 par
arrêté ministériel à hauteur de 67 millions d'euros.
La gestion de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat
En millions d'euros |
2000 |
2001 |
I) Produit de la taxe d'aide au commerce et à l'artisanat |
197,8 |
202,8 |
Emplois |
|
|
Indemnités de départ |
51,8 |
57,9 |
Gestion administrative |
1,8 |
2 |
Versement régime vieillesse |
45,7 |
45,7 |
II) Total |
99,3 |
105,6 |
III) Solde des opérations de la période (I-II) |
98,5 |
97,2 |
Compte État |
|
|
Au 1 er janvier de l'année |
124,8 |
119,2 |
Dotation FISAC |
-93 |
-67 |
Dotation Comité professionnel de la Distribution des carburants |
-11,1 |
-11,1 |
III) Sous total |
20,7 |
41,1 |
Solde au 31/12 (III+IV) |
119,2 |
138,3 |
2. Un fonds qui joue un rôle essentiel en faveur du commerce et de l'artisanat
Le FISAC, de mieux en mieux doté, mène une action complémentaire de la politique d'aménagement du territoire des gouvernements. Il constitue un des instruments de développement local les plus importants.
Dépenses du FISAC 1994-2000 (en millions d'euros)
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
27,4 |
28,7 |
50,7 |
41,8 |
59,4 |
61,5 |
110,2 |
a) Cinq catégories d'opérations
Depuis
la circulaire du 21 juin 1999 relative aux nouvelles modalités de mise
en oeuvre du FISAC, les opérations menées par ce dernier sont
regroupées au sein de cinq grandes catégories au lieu de
dix-sept précédemment :
-les opérations urbaines regroupant notamment les opérations
« Centre 2000 » et « Coeur de pays »,
-les opérations urbaines recouvrant essentiellement l'ancienne
catégorie des « 1.000 villages de France »,
-les opérations sectorielles ayant une portée nationale ou au
moins interrégionale,
-les études,
-des actions spécifiques éventuelles.
b) Une action spécifique en cas de catastrophe naturelle
La souplesse de l'instrument justifie le recours systématique du gouvernement au FISAC en cas de catastrophe naturelle. La création d'un FISAC tempête, à l'issue des tempêtes de décembre 1999, doté de 30,5 millions d'euros en 2000, a été suivie de dotations complémentaires de 2,3 millions d'euros en 2001 au titre des inondations de Bretagne et de Loire-Atlantique et de la création d'un FISAC Sinistre-Toulouse doté également de 2,3 millions d'euros. Auparavant, le FISAC avait déjà été mobilisé lors des inondations de Vaison-la-Romaine en 1995.
c) Un outil d'intervention en milieu urbain et rural
Le FISAC
intervient tant en milieu urbain que rural.
En milieu urbain, l'objectif est d'apporter une aide au montage de projets
associant les collectivités locales, les associations de
commerçants et les chambres consulaires, dans le cadre de projets
intégrant l'ensemble des aspects de la politique urbaine (transports,
habitat, infrastructure, stationnement, accessibilité au centre-ville,
etc...). Ces opérations représentent 41,7 % du montant global des
subventions avec plus de 152,45 millions d'euros depuis l'origine. Ce sont les
villes de moins de 30.000 habitants qui bénéficient, en
priorité, de ce dispositif. Le FISAC ne peut intervenir que
marginalement dans le cadre des grands projets urbains conduits par des villes
dépassant 50 000 habitants.
En milieu rural (communes de moins de 2.000 habitants), le FISAC intervient
notamment en participant directement à la modernisation de l'outil de
travail, dans le cadre d'opérations individuelles (avec une commune ou
un particulier) ou collectives (avec un syndicat intercommunal, par exemple).
Des aides directes, plafonnées à 9.146,90 euros peuvent
être attribuées à des entrepreneurs individuels sous
réserve de ne créer ni distorsion de concurrence, ni
enrichissement sans cause. Globalement, les subventions en zone rurale
représentent 19,6 % du total des aides distribuées.
d) Un outil de coopération avec les Chambres de Métiers et les Organisations professionnelles de l'Artisanat
Une fraction significative de la dotation FISAC (13,2 millions d'euros) est utilisée en partenariat avec les professionnels de l'artisanat, les Chambres de Métiers. et le secteur associatif. Elle vise à favoriser la poursuite et la pérennité des actions économiques de base menées en faveur des entreprises par les Chambres de Métiers et les organisations professionnelles du secteur de l'Artisanat et à encourager le montage de projets innovants.
3. La souplesse du FISAC : un inconvénient autant qu'un avantage
La
souplesse de l'instrument extra-budgétaire que représente le
FISAC est souligné notamment à l'occasion de catastrophe
naturelle où le déblocage des fonds peut être très
rapide.
Cette souplesse sert avant tout une politique d'affichage.
Ainsi, sur les 30,5 millions d'euros du FISAC tempête de 2000, seuls
5 millions d'euros ont été consommés, soit 17%.
Cette souplesse a néanmoins deux inconvénients majeurs. Le
premier réside dans l'absence de possibilité de contrôle,
essentiellement par le Parlement, des fonds tirés de la taxe d'aide au
commerce et de l'artisanat. Le second résulte de la facilité avec
laquelle le gouvernement puise dans les excédents de la taxe d'aide au
commerce et à l'artisanat pour pallier la baisse de recettes fiscales
résultant d'une conjoncture défavorable. Les montants de ces
prélèvements sont très importants. Ils se sont
élevés à :
- 152 millions d'euros en vertu de la loi n° 91-716 du 26 juillet 1991
portant diverses dispositions d'ordre économique et financier,
- 30 millions d'euros en loi de finances rectificative pour 1993,
- 103 millions d'euros en loi de finances rectificative pour 1995,
- 46 millions d'euros en loi de finances rectificative pour 1996.
- 150 millions d'euros dans le projet de loi de finances pour 2002
Soit au total, en l'espace de dix ans, 481 millions d'euros
(3,2 milliards de francs).
Ces prélèvements ne sont pas directement effectués sur le
FISAC dont les ressources prévues pour 2002 devraient être
préservées. Il n'en constituent pas moins un frein à son
développement et à l'extension des ses activités. En
remettant en cause la péréquation entre grande distribution et
petit commerce, en effaçant la logique d'affectation au commerce et
l'artisanat, ils manifestent une grande légèreté vis
à vis de tout un secteur économique.
Votre rapporteur spécial appelle par conséquent à
sanctuariser le FISAC.
4. Sanctuariser le FISAC par une formule budgétaire adaptée
Il n'est
pas souhaitable de porter le FISAC au budget général. D'autres
mécanismes budgétaires existent qui permettent de concilier les
règles en matière de présentation de crédits et les
procédures en matière de dépenses sans rompre avec la
logique d'affectation à laquelle les commerçants et artisans sont
légitimement attachés.
La réforme de la gestion financière de ce fonds doit ainsi garder
à l'esprit :
- la nécessité d'un contrôle du Parlement,
- l'attachement des petites entreprises à une
péréquation avec les grandes surfaces et à l'affectation
de la contribution versée par celles-ci au soutien au commerce et
à l'artisanat,
- la nécessité de faire bénéficier le commerce
et l'artisanat des éventuels reports de crédits de fin
d'année.
a) Ériger le compte de gestion de la TACA en compte d'affectation spéciale
La
formule du compte d'affectation spéciale paraît
particulièrement adaptée à la gestion de la taxe d'aide au
commerce et à l'artisanat. En effet, le compte d'affectation
spéciale :
-autorise l'affectation d'une recette à une dépense dés
lors qu'un lien existe entre l'une et l'autre,
-accepte de droit le report des crédits en fin d'année,
-respecte le principe du contrôle du Parlement sur les fonds publics.
Le compte d'affectation spéciale « Aide au commerce et
à l'artisanat » aurait ainsi en recettes les produits de la
TACA et en dépenses l'ensemble des actions qu'elle finance aujourd'hui
ainsi que, le cas échéant, des subventions
régulières à l'EPARECA.
b) Bien définir l'objet du FISAC
La Cour
des Comptes dans ses rapports sur l'exécution des lois de finances
dénonce régulièrement les financements croisés
entre comptes spéciaux et budget général. Elle s'interroge
fréquemment sur l'utilité de comptes spéciaux dont
l'action n'est pas détachable de la politique générale du
gouvernement. Elle met en cause le fonctionnement de comptes dont les actions
pourrait tout aussi bien trouver leur place dans le budget
général.
Ces critiques impliquent pour le FISAC une stricte définition de ces
actions afin que celui-ci ne se trouve pas à terme
réintégré dans le budget général. Il
paraît ainsi légitime de réserver l'usage du FISAC aux
action d'aménagement du territoire et de solidarité en faveur du
commerce et de l'artisanat.
C'est au prix d'une gestion plus conforme à l'orthodoxie
budgétaire et d'orientations bien définies, détachables de
l'action du secrétariat d'État, que la pérennité du
FISAC, ardemment souhaitée par votre rapporteur spécial et les
acteurs du secteur, pourra être assurée.
D. L'ÉVALUATION DES ACTIONS DE L'EPARECA
L'Établissement public National d'Aménagement et
de
Restructuration des Espaces Commerciaux et Artisanaux (EPARECA),
créé par la loi du 14 novembre 1996, est compétent tant en
fonctionnement qu'en investissement, et intervient dans la restructuration et
l'aménagement d'espaces commerciaux en difficultés
implantés dans des zones sensibles. Il s'agit donc d'un outil de
politique de la ville qui a fait l'objet d'une dotation initiale de 19,81
millions d'euros.
L'établissement public a connu un démarrage
très lent. Installé en septembre 1998, il n'a pas
enregistré d'opérations avant l'année 2000.
Depuis mars 1999, l'EPARECA a été saisi de 127 demandes
d'intervention. 56 dossiers seulement ont été traités. Un
dossier a été réalisé (Créteil), 5 dossiers
sont au stade de l'appel d'offres ou à celui des travaux (Argenteuil,
Châlon-en-Champagne, Clichy-sous-Bois, Floirac et
Hérouville-Saint-Clair), 2 opérations sont en cours d'acquisition
(Bourges et Saint-Fons), 7 en phase opérationnelle (Bron, Cenon,
Mulhouse, Pantin, Reims, Saint-Ouen l'Aumône et Roubaix).
Votre rapporteur spécial comprend la spécificité de
l'EPARECA, sa raison d'être et les délais demandés par les
opérations d'acquisition et de réhabilitation immobilière
sur lesquelles s'adosse l'action de l'Établissement public. Il ne peut
s'empêcher pour autant de comparer la modicité des actions
entreprises depuis 1996 avec le bilan du FISAC. Il se demande si l'EPARECA
n'aurait pas dû être soutenu par le FISAC, bénéficier
de son expérience plutôt que se constituer dès l'origine en
structure autonome avec les débuts difficiles que connaît toujours
ce type de structure.
Votre rapporteur spécial souhaiterait voir se réaliser une
étude sur l'évolution et les moyens de l'EPARECA afin que son
avenir soit le cas échéant redéfini.
CHAPITRE II :
LE FAIT PME : UNE NOTION A MIEUX
DÉFINIR
L'intitulé du secrétariat d'État est
trompeur.
Il semble impliquer que ce dernier a vocation à s'occuper de l'ensemble
des PME.
La notion de PME peut aujourd'hui sembler floue. Alors que la France avait
l'habitude de considérer comme PME les entreprises non-filiales de
groupe et comptant de 10 à 499 salariés, une recommandation de
l'Union Européenne du 3 avril 1996 (96280/CE) définit des seuils
pour les PME qui restreint leur domaine, désormais limité aux
entreprises de 0 à 249 salariés.
Répartition par taille d'effectif des entreprises au
régime réel suivant leur nombre et leur effectif moyen en 1998 (
en nombre et pourcentage)
Source : Insee
Votre rapporteur spécial considère qu'il est essentiel de bien cerner le public auquel doit s'adresser le secrétariat d'État avant de décrire et d'évaluer son programme d'action. Il retient que le secteur économique concerné peut se décrire en termes de taille des entreprises, de structure juridique et de secteur d'activité. Ce secteur a une forte identité qu'il convient de prendre en compte, dans la perspective notamment de la discussion du projet de loi d'orientation sur les petites entreprises et les entreprises artisanales.
I. UNE DÉFINITION PAR LA TAILLE
Les entreprises qui rentrent dans le périmètre du secrétariat d'État ont pour l'immense majorité moins de 50 salariés. Ces entreprises représentent 98,4 % des entreprises françaises et 53,8 % des salariés . Le secrétariat d'État met tout particulièrement l'accent sur les entreprises de moins de 20 salariés qui sont les plus nombreuses.
Nombre d'entreprises dans le champ du secrétariat d'État
Taille |
Nombre d'entreprises |
% |
0 salariés |
1.346.646 |
47,3% |
1 à 9 salariés |
1.250.780 |
43,9% |
10 à 19 salariés |
122.712 |
4,3% |
0 à 19 salariés |
2.720.138 |
95,5% |
20 à 49 salariés |
83.026 |
2,9% |
0 à 49 salariés |
2.803.163 |
98,4% |
Nombre d'emplois salariés dans le champ du secrétariat d'État
Taille |
Nombre de salariés |
% |
1 à 9 salariés |
3.781.878 |
25,4% |
10 à 19 salariés |
1.652.750 |
11,1% |
1 à 19 salariés |
5.434.628 |
36,5% |
20 à 49 salariés |
2.567.014 |
17,3% |
1 à 49 salariés |
8.001.642 |
53,8% |
II. UNE DÉFINITION PAR LA STRUCTURE JURIDIQUE
Parmi
les 3,2 millions d'entreprises en France, 2,5 millions sont des entreprises
non-agricoles. Celles-ci se répartissent en 1,4 millions d'entreprises
individuelles (56,2 %), 1 million de sociétés commerciales
(40,7 %) dont 734.000 SARL, 148.000 SA et 75.000 EURL, et diverses formes
juridiques (75.000) dont les sociétés de fait, les
sociétés civiles professionnelles et les GIE.
La grande majorité des entreprises concernées par l'action du
secrétariat d'État sont donc des entreprises individuelles. Elles
se caractérisent par la souplesse de leur statut et leur fonctionnement
mais par une moindre protection du patrimoine de l'entrepreneur.
III. UNE DÉFINITION PAR SECTEUR D'ACTIVITÉ
La direction des entreprises commerciales, artisanales et de services est l'héritière de la direction de l'artisanat, de la direction du commerce intérieur et de la mission pour les services. Ce sont donc ces trois secteurs qui sont au coeur des préoccupations du secrétariat d'État.
A. L'ARTISANAT
L'artisanat est transverse aux secteurs économiques que
sont
l'industrie, le commerce, les services, le bâtiment.
On
considère comme artisan, toute personne physique ou morale inscrite au
registre des métiers.
Cette inscription, obligatoire, est définie par la loi du 5 juillet
1996, relative au développement et à la promotion du commerce et
de l'artisanat qui précise que :
" Doivent être
immatriculées au répertoire des métiers, les personnes
physiques et morales qui n'emploient pas plus de dix salariés et qui
exercent, à titre principal ou secondaire, une activité
professionnelle indépendante de production, de transformation, de
réparation ou de prestation de services relevant de l'artisanat et
figurant sur une liste établie par décret "
.
Le registre des métiers comprend 815.000 artisans, dont 700.000 au titre
de leur activité principale.
Les entreprises artisanales ont dégagé en 1998 une valeur
ajoutée estimée aux environs de 58,85 milliards d'euros, soit 7 %
de celles des branches de l'industrie, du commerce et des services. Elles
contribuent davantage à la richesse nationale que les industries
agricoles et alimentaires, que les transports et que la construction.
Les entreprises artisanales emploient 2.240.000 personnes
(1.623.000 salariés et apprentis et 619.000 non-salariés).
C'est ce chiffre, très important, qui a permis de lancer le slogan
« l'artisanat, première entreprise de France ».
Après avoir globalement chuté de 1996 à 1997, l'emploi
salarié de l'artisanat a rebondi en 1998 et 1999 notamment dans le
bâtiment et les services.
B. LE COMMERCE
Contrairement à l'artisanat dont la définition
est
plutôt juridique, le commerce est défini davantage sur une base
économico-statistique. Le commerce selon la NAF (nomenclature
d'activité française) englobe les 3 divisions suivantes :
- 50 Commerce et réparation automobile ;
- 51 Commerce de gros et intermédiaires du commerce ;
- 52 Commerce de détail et réparation d'articles domestiques.
Les 660.000 entreprises du commerce sont pour plus de la moitié d'entre
elles des entreprises individuelles. Les entreprises commerciales se
répartissent pour 56 % dans le commerce de détail, pour 24 % dans
le commerce de gros, pour 12 % dans la réparation automobile et pour 8 %
dans l'artisanat commercial.
Le commerce emploie 2.760.000 salariés et environ 460.000
non-salariés. De plus, environ 220.000 personnes relèvent de
l'artisanat commercial. Près de quatre entreprises commerciales sur dix
n'emploient pas de salariés.
Le renouvellement (créations et cessations d'activité) des
entreprises du secteur est très fort et représente le tiers de
l'ensemble de l'économie.
Parmi les entreprises commerciales
créées en 1990, seulement 46 % d'entre elles existaient toujours
cinq ans après et 37 % sept ans plus tard.
Devenir à 4 ans des entreprises créées en 1997
|
Entreprises individuelles |
Sociétés |
||
|
Taux de survie à 4 ans |
Taux de continuité à 4 ans |
Taux de survie à 4 ans |
Taux de continuité à 4 ans |
Commerce de détail |
40,7 |
47,1 |
67,2 |
71,6 |
Commerce et réparation automobile |
48,3 |
55,4 |
68,7 |
73,7 |
Commerce de gros |
30,4 |
31,7 |
62,1 |
64,1 |
Total commerce |
39,1 |
44,4 |
65,1 |
68,5 |
La
commission des comptes commerciaux de la nation constate que
« sur
longue période, le nombre de cessations dépasse celui des
créations et par conséquent, le parc des entreprises a tendance
à se réduire. Ce mouvement concerne principalement le commerce de
détail. »
Le nombre total de créations d'entreprises se réduit en effet
tous les ans depuis 1994 et a diminué de 23% en six ans. Le nombre de
défaillances a tendance à progresser.
L'emploi salarié augmente, lui, dans le même temps, de
manière continue dans les trois secteurs du commerce depuis 1994. Il a
globalement augmenté de 10,2 % en six ans.
Évolution de l'emploi salarié dans le secteur
du
commerce
Source : Commission des Comptes
Commerciaux de la Nation
C. LES SERVICES
Le
contour du secteur des « services » est relativement
imprécis. Il est défini par la commission des comptes des
services en ayant recours à trois rubriques de la Nomenclature
Économique de Synthèse (NES):
- Les services aux entreprises (postes et télécommunications,
conseil et assistance, services opérationnels, recherche et
développement)
- Les services aux particuliers (hôtels - cafés - restaurants,
activités récréatives, culturelles, sportives, services
personnels et domestiques)
- Les activités immobilières.
Les services constituent 23 % de l'emploi total et 34 % des entreprises.
Ils
constituent le secteur le plus créateur d'emplois salariés
puisqu'ils représentent 44 % des emplois créés en 1999 et
2000.
IV. LES GRANDES CARACTÉRISTIQUES
Votre
rapporteur spécial a pris connaissance du rapport remis par les
députés Chouat et Daniel sur les petites entreprises et les
entreprises artisanales intitulé « l'homme au coeur de
l'économie » remis au Premier ministre le 18 octobre 2001. Ce
rapport relève dans les grandes caractéristiques des PME :
-la petite taille,
-la prise de risque,
-l'isolement du chef d'entreprise dans ses choix et ses décisions, et
son individualisme.
Il met en avant également le temps de travail des petits entrepreneurs
qui travaillent, tous secteurs confondus,
plus de 50 heures par
semaine
,
et sont donc bien loin des 35 heures.
Votre rapporteur spécial souhaite, lui, souligner le paradoxe du monde
des petites entreprises en constatant
sa vitalité, mais aussi sa
fragilité
.
Les créations sont ainsi le fait de très petites entreprises. 77
% des créations se font sans salarié, notamment dans le secteur
des services aux entreprises (85 %) et des services aux particuliers (81 %). En
2000, 272.072 entreprises ont été créées, dont
176.754 pures, à 52 % par des personnes physiques, 53.677
réactivations et 41.652 reprises, à 52 % par des personnes
morales. La création d'entreprise apporte clairement sa contribution
à l'amélioration de l'emploi : 539.000 emplois ont
été créé en 2000 par les nouvelles entreprises,
après 532.000 en 1999 et 529.000 en 1998.
Parallèlement, les redressements judiciaires ne touchent quasiment
(99 %) que les PME, principalement les très petites entreprises de moins
de cinq ans d'âge
. Ces défaillances sont extrêmement
préoccupantes, d'autant que, du fait du statut juridique de la
majorité des petites entreprises, patrimoine professionnel et patrimoine
personnel sont confondus. Ces défaillances marquent la fragilité
des petites entreprises, confrontées à des carences de
financement et à un besoin de professionnalisation.
Votre rapporteur spécial se félicite toutefois que le nombre de
défaillances constatées dans le commerce et l'artisanat soit en
baisse.
Evolution du nombre défaillances
Ensemble de l'économie |
dont PME (jusqu'à 249 salariés) |
||||
|
Nombre de
|
Effectif
salarié
|
Nombre de
|
Effectif
salarié
|
Série en date de jugement
Evolution du nombre défaillances dans le commerce et l'artisanat
Commerce |
Artisanat |
||||
|
Nombre de
|
Effectif
salarié
|
Nombre de
|
Effectif
salarié
|
Source : INSEE - DEcas
Série en date de jugement
Note : les chiffres du
commerce
et de l'artisanat ne doivent pas être additionnés en raison de
doubles comptes.
Dès lors, votre rapporteur spécial considère que la
prise en compte de la vitalité et de la fragilité des PME aboutit
à quatre priorités : la formation des acteurs, le
financement des entreprises, l'accompagnement des entrepreneurs et la
simplification des formalités.
CHAPITRE III :
LES PRIORITÉS D'ACTION EN FAVEUR DES PME
I. LA FORMATION ET LA PROFESSIONALISATION DES ACTEURS
A. LA FORMATION INITIALE
Les compétences du secrétariat d'État en matière d'apprentissage restent limitées. Les dépenses relatives à l'apprentissage sont essentiellement assumées par le ministère de l'emploi et de la solidarité et par les chambres des métiers. Cette répartition des compétences entre secrétariat d'État aux PME et ministère de l'emploi méritera sous doute à terme d'être revue.
Nombre d'apprentis
Années |
CFA tutelle Education nationale |
Sections d'apprentissage
|
Total Education nationale (1) |
CFA tutelle agriculture (2) |
Total apprentis (1+2) |
2000-2001 |
338.504 |
2.435 |
340.939 |
29.380 |
370.319 |
1999-2000 |
333.383 |
2.055 |
335.438 |
29.212 |
364.650 |
1998-1999 |
326.936 |
1.667 |
328.603 |
27.475 |
356.078 |
Le
secrétariat d'État intervient essentiellement en amont de
l'apprentissage. Il réfléchit tout d'abord à
l'évaluation et à l'évolution des besoins en
finançant l'observatoire des qualifications et des formations de
l'artisanat. Créé dans le cadre d'un contrat de plan entre
l'État et l'Assemblée Permanente des Chambres de métiers,
l'observatoire étudie les perspectives attendues en termes de
qualification et de formation. Plus de 110 métiers ont fait l'objet
d'une étude et 80 référentiels emploi/formation ont pu
être élaborés.
Il intervient ensuite en renforçant l'information des jeunes sur
l'apprentissage et les métiers de l'artisanat. Cette information passe
par :
- l'opération "Bravo les artisans" menée, à
l'échelon régional, en partenariat avec le ministère de
l'Education nationale qui permet de sensibiliser les collégiens aux
métiers du secteur de l'artisanat, en organisant des rencontres avec les
entreprises ;
- le soutien financier des opérations innovantes
développées par les 90 Centres d'aide à la décision
(CAD), implantés dans les chambres de métiers et ayant pour
mission essentielle l'orientation professionnelle des jeunes et leur mise en
relation avec les entreprises, aussi bien pour la conclusion de contrats
d'apprentissage que pour leur insertion;
- la participation financière du secrétariat d'Etat aux actions
de sensibilisation menées directement par les partenaires
institutionnels, les organisations professionnelles ainsi que certaines
associations (telle que l'Association ouvrière des Compagnons du Tour de
France),
- le soutien financier apporté aux organismes de promotion des
métiers auprès des jeunes, promotion qui s'effectue à
travers l'organisation du concours "Un des meilleurs ouvriers de France", ainsi
que par la participation aux Olympiades des métiers.
Dans le même temps, le secrétariat d'Etat participe à la
promotion des maîtres d'apprentissage pour que les entreprises
s'impliquent davantage dans cette filière de formation.
Enfin, le secrétariat d'Etat soutient les centre de formation des
apprentis qui assurent des formations à des métiers rares ou
à faible effectif. En 2000, un montant de 304.898 euros avait
été attribué à différents
établissements (facteurs d'orgues, art du verre...).
B. LA FORMATION PRÉALABLE
Votre
rapporteur spécial qualifie de « préalable »
les actions de formation destinées :
-à des demandeurs d'emploi,
-ou à des candidats à la création ou à la reprise
d'entreprises.
1. La formation des demandeurs d'emploi des secteurs du commerce, de l'artisanat et des services
Le secrétariat d'État participe à la formation des demandeurs d'emploi dans le secteur de l'artisanat, du commerce et des services en soutenant l'offre de formation et en finançant les indemnités des stagiaires.
a) Le soutien à l'offre de formation
Le
secrétariat d'Etat accompagne le développement de l'offre de
formation à destination des futurs salariés du commerce, des
services et de l'artisanat, en cofinançant des stages de formation de
longue durée, accueillant prioritairement des demandeurs d'emploi.
En application de l'article L 941.1 du code du travail, la DECAS conclut chaque
année des conventions de formation professionnelle avec :
-les Instituts de promotion commerciale spécialisés (I.P.C.) qui
forment des cadres moyens, polyvalents, capables de gérer un point de
vente ou un rayon de grande surface dans des secteurs clairement
identifiés (commerce et services) ;
-l'institut de formation commerciale permanente (I.F.O.C.O.P.), organisme de
formation, qui organise des formations aux métiers de la gestion, de la
vente et du commerce électronique, destinées notamment aux PME du
commerce et des services ;
-l'Académie internationale de coupe de Paris (AICP), organisme
spécialisé dans les métiers de la coupe et de
l'habillement.
En 2000, le taux d'insertion professionnelle des bénéficiaires de
ces actions était de 82 %.
Le coût d'un stagiaire en 2001 s'élève à 1 847,68
euros, pour une action de formation de 1 200 h (9 mois) à 3,85 euros de
l'heure, prise en charge à 40 % par la DECAS. Ce sont donc près
de 2 400 stagiaires qui bénéficieront de ce dispositif en 2001.
En 2000, 5,12 millions d'euros ont été consacrés à
ce poste de dépense.
b) La rémunération des stagiaires de la formation professionnelle
La
rémunération des stagiaires de la formation professionnelle
concerne essentiellement les primo demandeurs d'emploi ou les jeunes avec peu
d'expérience professionnelle. La prise en charge de ces
rémunérations concernait en 2000 1.550 stagiaires pour 4,11
millions d'euros.
Les stagiaires, demandeurs d'emploi, inscrits dans les stages de formation
conventionnés par le secrétariat d'Etat relèvent de deux
régimes de rémunération :
- 30 à 40 % d'entre eux relèvent du régime d'assurance
chômage et touchent l'Allocation Formation Reclassement versée par
les A.S.S.E.D.I.C.,
- 60 à 70 % relèvent du régime public de
rémunération : c'est l'Etat qui, à travers le
C.N.A.S.E.A., assure leur rémunération pendant le stage. La DECAS
verse donc cette aide, en application de l'article L961-2 du code du travail et
du décret n°88-368 du 15 avril 1988.
Les stagiaires rémunérés suivent des actions de formation
de longue durée dans les métiers du commerce et des services mais
également dans le secteur artisanal (boulangerie-pâtisserie,
taxi, coupe tailleur, métiers d'art, ameublement, arts verriers...).
2. La formation à la création et à la reprise d'entreprise
L'action
du secrétariat d'État en matière de stages d'initiation
à la gestion d'entreprise commerciale s'adresse à toute personne
qui sollicite pour la première fois
l'inscription d'une entreprise au
registre du commerce
. La prise en charge financière de ces stages se
fonde sur l'article 59 de la loi n° 73-1193 du 27 décembre
1973 d'orientation du commerce et de l'artisanat. Elle consiste en un
financement à hauteur de 1,98 euros par heure, pour 35 heures, soit
69,36 euros par stagiaire. Le nombre de stagiaires attendus en 2002 est de
11.000. Le coût de financement de ces stages est de 760.000 euros.
L'extension de ce dispositif aux entreprises artisanales, proposée comme
mesure nouvelle en conférence de première phase par la direction
des entreprises commerciales, artisanales et de services, a été
refusée par la direction du budget en raison de son coût
supplémentaire (760.000 euros).
Votre rapporteur spécial regrette qu'il n'ait pas été
possible d'aligner le régime de la formation préalable des
créateurs d'entreprises artisanales sur celui des créateurs
d'entreprises commerciales. Il s'étonne que le secrétariat d'Etat
n'ait pas été en mesure de financer une mesure aussi modeste qui
aurait permis de restaurer l'égalité entre artisans et
commerçants.
C. LA FORMATION DES ASSISTANTS TECHNIQUES ET DES ANIMATEURS ÉCONOMIQUES
1. Dans le secteur de l'artisanat, l'Institut Supérieur des Métiers (ISM)
L'Institut Supérieur des Métiers est
financé
à hauteur de 2,69 millions d'euros par le secrétariat d'Etat. Il
a pour vocation :
-d'organiser la formation et le perfectionnement des agents de
développement économique, des cadres de l'artisanat ainsi que de
ses élus, en fonction au sein des chambres de métiers et des
organisations professionnelles,
-de développer la recherche sur l'évolution du secteur des
métiers,
-de construire et animer un réseau de compétences pour assurer
l'adaptation des innovations technologiques au secteur de l'artisanat, et
d'étudier les modes de diffusion de ces innovations dans les
entreprises.
2. Dans le secteur du commerce et des services : le Centre d'Etudes et de Formation des Assistants Techniques du Commerce et des services (C.E.F.A.C.)
Le
CEFAC, placé sous la tutelle du Secrétariat d'Etat, forme, en un
stage de deux ans, les assistants techniques qui ont pour mission
l'accompagnement des chefs d'entreprise commerciale et de services, par des
actions de sensibilisation à la gestion et aux nouvelles technologies.
L'objectif de ces assistants techniques est de concourir à la
pérennité des entreprises, notamment des très petites
entreprises, et au développement du commerce et des services dans les
quartiers urbains difficiles.
La subvention accordée au CEFAC, de 630.000 euros résulte d'une
part d'une convention de formation professionnelle (barème fixé
par le ministère de l'emploi et de la solidarité) et d'autre part
d'une convention de fonctionnement.
II. LE FINANCEMENT DES SECTEURS DE L'ARTISANAT ET DU COMMERCE
Le secrétariat d'État aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation a réorienté sa politique en matière d'accès au crédit des PME. Constatant que le coût du crédit n'était pas le seul obstacle au crédit des petites entreprises et que celui-ci avait diminué en raison de la baisse des taux d'intérêt et de l'inflation, il a préféré mettre l'accent sur la prise en charge du « risque » PME.
A. LA FIN DES PRÊTS AIDES : PRÊTS BONIFIÉS ET PRÊTS CONVENTIONNÉS
Depuis 1986, 6 milliards d'euros de prêts bonifiés ont été distribués, pour un peu plus de 442 millions d'euros de bonification payée, et 16 milliards d'euros de prêts conventionnés, soit au total 22 milliards d'euros. Le secrétariat d'État n'a pas été en mesure d'apprécier l'effet d'entraînement économique de cette politique. Il a jugé néanmoins aux vues des statistiques que la bonification d'intérêt n'avait pas eu de rôle macroéconomique significatif, même si elle avait pu permettre à certaines entreprises d'alléger leur charge financière. La bonification a surtout perdu de son intérêt à mesure de la baisse des taux d'intérêt réels. L'enveloppe de prêts bonifiés s'est réduite parallèlement à la baisse des taux d'intérêt comme en témoignent les graphiques ci-dessous :
Les
banques AFB (Association Française des Banques) se sont
désengagés des prêts aidés depuis 1990. Seules les
Banques Populaires, le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel ont
poursuivi leurs efforts.
Dès lors, en 2000, l'intégralité de l'enveloppe des
prêts bonifiés, de 152 millions d'euros, n'a pas été
distribuée. Elle n'a été consommée qu'à
53 % ce qui a conduit à proroger le dispositif les années
suivantes. De même, la distribution de prêts conventionnés a
été en net retrait en 2000, de 13,9 %, par rapport à 1999.
Votre rapporteur spécial est conduit à s'étonner de la
désaffection des prêts bonifiés du commerce et de
l'artisanat alors que l'enveloppe des prêts bonifiés du secteur de
l'agriculture connaît une grande stabilité.
B. LA MISE EN PLACE DE MÉCANISMES DE GARANTIE
Le
gouvernement, suivant en cela les recommandations du Conseil National du
Crédit, a transformé sa politique de réduction du
coût du crédit en une politique d'accès au crédit.
Il a été constaté en effet que les banques demeurait
réticentes à l'égard des demandes de crédit des
PME. Ainsi, avant même de pouvoir négocier leur taux d'emprunt, un
grand nombre de PME, et tout particulièrement les plus petites, sont
exclues des mécanismes de crédit, ce qui nuit évidemment
à leurs capacités d'investissement et de développement.
Les réticences des banques s'expliquent par la difficulté
d'estimation du risque PME, le risque majeur apparaissant comme celui des
défaillances. Pour amener les banques à mieux appréhender,
et donc à mieux accepter ce risque, deux types d'action doivent
être menées : partager le risque entre la banque et un fonds
de garantie, se doter des instruments permettant de mieux mesurer ce risque,
afin d'avoir une influence sur les taux.
1. La garantie SOFARIS
Le
secrétariat d'Etat a fait de la garantie du risque une nouvelle
priorité de son budget, avec 9,15 millions d'euros en 2002 contre 3,35
inscrits en loi de finances initiale pour 2001. Une convention avec la SOFARIS
(société française de garantie des financements des PME),
filiale de la BDPME, a été signée. Cette convention unique
vaut à la fois pour les crédits inscrits au chapitre 44-95,
article 10, géré par la direction du trésor, doté
de 131 millions d'euros, et pour le chapitre 44-95, article 20, doté de
9,15 millions d'euros, géré par le secrétariat d'Etat.
Votre rapporteur spécial juge que le choix d'une convention unique,
s'agissant d'un même ministère, est de bonne politique car elle
permet des effets de leviers plus importants. Il rappelle qu'il
préfèrerait que l'ensemble des crédits prévus au
titre des garanties soient gérés par le secrétariat d'Etat
puisque ces garanties concernent à 70 % les très petites
entreprises. Effet induit de cette convention unique, il est impossible de
connaître l'effet de levier des seuls crédits gérés
par le secrétariat d'Etat. Votre rapporteur spécial n'est donc en
mesure que de vous présenter des chiffres globaux.
Le secrétariat d'Etat participe aux fonds
« création »,
« développement » et transmission » de la
SOFARIS. Les critères d'éligibilité ont été
simplifiés au maximum et toutes les TPE (très petites
entreprises) implantées en France qui emploient moins de dix
salariés peuvent bénéficier de ce mécanisme. Le
mécanisme de déclenchement du dispositif est simple : la
décision d'engagement de la garantie SOFARIS est
déléguée aux banques, pour davantage de simplicité
et de rapidité.
La quotité garantie par la SOFARIS est égale à 50 %, sauf
pour les créations « ex-nihilo » pour lesquelles
elle est portée à 70 %.
De plus, et votre rapporteur
spécial juge que cela est primordial, la banque s'engage en
échange à ne pas prendre d'hypothèque en garantie du
prêt sur le logement servant de résidence principale au
bénéficiaire du prêt, s'il s'agit d'un entrepreneur
individuel, ou aux dirigeants sociaux qui animent effectivement l'entreprise,
si le bénéficiaire est une société.
Durant l'année 2000, la SOFARIS a accordé 18.231 concours,
correspondant à 13.765 entreprises et 25.586 emplois accompagnés.
Les montants des prêts s'élèvent à 555.67 millions
d'euros, soit un montant unitaire moyen de 18.283,88 euros. 52 % des concours
sont accordés pour des créations, 44 % pour du
développement, le solde correspondant aux transmissions.
Votre
rapporteur spécial regrette qu'une fois encore la transmission soit le
parent pauvre de la politique du gouvernement envers les entreprises.
Interventions de la SOFARIS auprès des Très Petites Entreprises en 2000
|
Nombre de concours |
Montant d'interventions
|
Montant du risque pris par la SOFARIS
|
Nombre d'entreprises accompagnées |
Nombre d'emplois accompagnés |
Durée moyenne (en mois) |
Création |
9.498 |
262 |
128 |
9.645 |
13.749 |
74 |
Transmission |
689 |
112 |
50 |
1003 |
2555 |
80 |
Développement |
8.044 |
181 |
77 |
3.117 |
9.282 |
86 |
Total |
18.231 |
556 |
256 |
13.765 |
25.586 |
80 |
Enfin, parmi les destinataires, 52,4 % des Sociétés à Responsabilité Limitée (SARL), 10,6 % des Sociétés Civiles Immobilières (SCI), 9,7 % des Sociétés Anonymes (SA) et 4,6 % des EURL. Votre rapporteur spécial souhaiterait qu'une action encore plus volontariste soit menée en direction des entrepreneurs individuels.
Interventions de la SOFARIS auprès des Très Petites Entreprises en 2001 (au 30 juin 2001)
|
Nombre de concours |
Montant d'interventions
|
Montant du risque pris par la SOFARIS
|
Création |
1.050 |
106 |
52 |
Transmission |
417 |
78 |
35 |
Développement |
519 |
81 |
34 |
Total |
1.986 |
265 |
208 |
2. L'évaluation du risque « PME »
Les
banques rencontrent avant tout dans leurs relations avec les très
petites entreprises un problème d'information. L'écart de taux
constaté entre les très petites entreprises et les autres tient
moins à la taille qu'à la capacité du dirigeant à
communiquer, à échanger, à négocier son
crédit.
Le temps d'examen des petits dossiers a un coût élevé qui
se répercute sur les taux. Les taux pratiqués par les banques
à l'égard des très petites entreprises sanctionnent ainsi
le risque qu'elles estiment prendre par rapport à l'information dont
elles disposent.
Votre rapporteur spécial considère qu'il faut dès lors
améliorer les dispositifs d'évaluation des PME. La
création d'outils de notation permettrait ainsi, par une meilleure
connaissance de la situation des entreprises, de réduire le coût
lié à l'incertitude d'information que font supporter les banques
aux PME.
Votre rapporteur spécial invite le gouvernement, dans le cadre sa
dotation au capital de la BDPME de 150 millions d'euros prévue par son
« plan de consolidation de la croissance », à ne pas
oublier les nécessaires investissements en termes d'information auxquels
doit consentir le groupe «BDPME ».
C. LES DÉBUTS DIFFICILES DU PRÊT À LA CRÉATION D'ENTREPRISE
Annoncé lors des Etats Généraux de la
Création d'Entreprise le 11 avril 2000, le prêt à la
création d'entreprise a été lancé le 10 octobre
2000. Mis en oeuvre par la Banque du Développement des PME, le
Prêt à la Création d'Entreprise vise à faciliter le
financement des petits projets. Il s'agit d'un crédit de 3000 et 8000
euros sans garantie ni caution personnelle du créateur qui peut en
disposer pour financer les frais et dépenses de démarrage de son
affaire. Le Prêt à la Création d'Entreprise accompagne
nécessairement un financement à moyen ou long terme (de fonds de
commerce, matériel, véhicule,... sous forme de prêt
bancaire, crédit-bail, ou location financière), d'un montant au
moins équivalent au prêt et pouvant atteindre le triple de ce
montant, soit au maximum 24 000 euros.
Un an après, le bilan du prêt à la création
d'entreprise, dont les modalités sont pourtant attractives, est un peu
décevant. Au 31 octobre 2001, 5615 entreprises en création
avaient bénéficié du Prêt à la
Création d'Entreprise pour un montant total de 36,8 millions d'euros. Le
montant moyen du Prêt à la Création d'Entreprise ressort
à 6.551 euros, est accompagné d'un prêt bancaire d'environ
10.250 euros et ces deux concours couvrent en moyenne 70 % des besoins de
financement du créateur.
Répartition des prêts par secteur
Secteurs |
Répartition par secteur en % |
Répartition du montant total des PCE en % |
Commerce |
27,6 |
28 |
Services |
32,6 |
32,6 |
BTP |
18,8 |
18 |
Industrie |
9,2 |
9,2 |
Tourisme |
8,1 |
8,4 |
Autres |
3,7 |
3,8 |
Seules
180 banques avaient signé la convention « Prêt à
la Création d'Entreprise » au 31 août 2001. De plus, les
mécanismes de délégation des prêts, de la BDPME aux
banques, se seraient heurtés à des difficultés
informatiques qui expliqueraient le retard pris dans la promotion du prêt.
Le secrétariat d'Etat a décidé de lancer une campagne de
communication pour populariser ce nouveau produit. Votre rapporteur
spécial souhaite que celle-ci, intitulée « 8000 euros
tout de suite pour créer ta boîte » se
révèle efficace.
III. L'ACCOMPAGNEMENT DES ENTREPRENEURS ET DES PARTENAIRES
Les crédits inscrits à l'article 44-03-20 permettent l'accompagnement des petites entreprises dans tous les aspects de leur activité. Le secrétariat d'Etat n'intervient quasiment jamais seul mais de concert avec les collectivités locales, à travers les contrats de plan, les organismes consulaires ou d'autres organismes « relais » que sont les organisations professionnelles ou les associations de commerçants. Ainsi, les interventions du secrétariat d'Etat sont le plus souvent indirectes : il agit en finançant les organismes intermédiaires du secteur du commerce et de l'artisanat.
A. DES ACTIONS DISPARATES
1. Le développement économique
Si le développement économique est principalement pris en charge par les crédits extra-budgétaires du FISAC, le secrétariat d'Etat a néanmoins consacré 9,91 millions d'euros en 2001 au soutien à l'activité économique de base des entreprises artisanales. Ce soutien prend la forme d'un financement des services collectifs non facturés rendus par les chambres de métiers et les organisations professionnelles.
2. Les réseaux d'appui aux entreprises
Votre
rapporteur spécial salue le dynamisme des réseaux d'appui aux
entreprises qui apportent un concours précieux en termes de conseil et
d'ingénierie. Le secrétariat d'Etat subventionne à hauteur
de 1,04 million d'euros en 2001 :
- la création et la transmission d'entreprises, à travers des
organismes dont les compétences sont éprouvées en la
matière (Association pour le droit à l'initiative
économique (ADIE), France Initiative Réseau (FIR)...) ;
- le conseil aux très petites entreprises avec la
Confédération Française des Coopérations et
Groupements d'Artisans (CFCGA), l'Entente des Générations pour
l'Emploi et l'Entreprise (EGEE)...;
- l'aide à l'exportation, notamment dans le cadre d'un partenariat avec
le Centre français du Commerce Extérieur (CFCE).
3. Le soutien aux métiers d'arts
Le
secrétariat d'État s'efforce de mener une politique active en
direction du secteur des métiers d'art à travers notamment la
convention qui le lie à la société d'encouragement des
métiers d'art (SEMA). 2,28 millions d'euros dont 1,91 millions d'euros
par voie de convention avec la SEMA ont été consacrés en
2001 à la transmission de savoir-faire et à l'information du
public sur les métiers d'art. Cette convention prend en compte quatre
objectifs :
-l'insertion sociale de d'artisanat d'art,
-l'innovation et les nouvelles technologies,
-le développement local,
-la promotion de l'image de la France.
4. Les aides aux groupements
Ces dépenses se trouvent en général abondées, à titre non reconductible, lors de la discussion des lois de finances, en deuxième délibération, à la demande de certains parlementaires. Il s'agit d'aides à des unions locales de commerçants et d'artisans qui contribuent à fédérer les initiatives de différents partenaires socio-professionnels.
B. LE DISPOSITIF DE RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL ET L'EURO
1. Le faible impact du dispositif d'incitation aux 35 heures
Une
convention-cadre a été conclue en prévision du premier
janvier 2002 et du passage obligatoire aux trente-cinq heures des entreprises
de moins de vingt salariés, entre le ministère de l'emploi et de
la solidarité, le secrétariat d'État aux PME, au commerce,
à l'artisanat et à la consommation et l'Union Professionnelle
Artisanale (U.P.A.). Un volet financier a été conclu avec
l'U.P.A. à hauteur de 400.000 d'euros et avec la
confédération générale de l'alimentation en
détail (CGAD) à hauteur de 200.000 euros.
Ces crédits ne sont pas exclusifs des actions menées par le
ministère de l'emploi et de la solidarité. C'est sur le budget de
ce ministère en effet que sont imputées les actions de conseil et
d'appui aux entreprises prévues par la loi du 13 juin 1998. Le
coût maximum d'une journée d'intervention est fixé à
838 euros.
Sans entrer dans le débat sur la pertinence du dispositif gouvernemental
de réduction du temps de travail, votre rapporteur spécial se
bornera à rappeler qu'au premier juillet 2001,
seulement 2,5 % des
entreprises de moins de 20 salariés étaient passées aux 35
heures, soit 8 % des salariés concernés.
A l'évidence, un grand nombre de petites entreprises ne veulent pas des
35 heures.
Votre rapporteur spécial n'est pas certain que le décret du 15
octobre 2001 permettant, de manière transitoire, aux entreprises de
moins de 20 salariés de disposer d'un contingent annuel d'heures
supplémentaires supérieur au droit commun, suffise à
changer cette donnée fondamentale.
Il souligne l'urgence de la
signature d'une nouvelle convention d'accompagnement avec les organisations
professionnelles concernées pour que, dans un conjoncture
économique de plus en plus difficile, les 35 heures ne nuisent pas
à la compétitivité des petites entreprises et
n'accroissent pas le chômage dans les secteurs du commerce et de
l'artisanat.
2. Les inquiétudes liées à l'euro
Le
principe retenu au niveau européen est que chaque acteur
économique devra prendre en charge les frais qu'il aura à
supporter lors du passage à l'euro. Le secrétariat d'Etat a
dès lors refusé quelque subvention que ce soit aux secteurs de
l'artisanat et du commerce pour compenser les charges auxquelles ils auront
à faire face, à l'occasion surtout de la période
transitoire, entre le 1
er
janvier et le 17 février 2001
où coexisteront deux monnaies.
Un certain nombre de dispositions ont néanmoins été
adoptées par le Sénat dans le projet de loi portant mesures
urgentes à caractère économique et financier :
Article 10 bis
I. -
Après l'article 39 AF du code général des impôts, il
est inséré un article 39 AG ainsi rédigé :
« Art. 39 AG. - Les matériels destinés
exclusivement à permettre l'encaissement des espèces et les
paiements par chèques et cartes en euros et les balances pour
transactions commerciales en euros peuvent faire l'objet d'un amortissement
exceptionnel sur douze mois à compter de leur mise en service.
« Les dépenses d'adaptation des immobilisations
nécessitées par le passage à l'euro constituent des
charges déductibles au titre de l'exercice de leur engagement.
« Ces dispositions s'appliquent à toutes les
entreprises ».
IV - Il ne peut être perçu,
par les établissements bancaires émetteurs, aucune commission ou
rémunération d'aucune sorte, sur les paiements par carte de
paiement inférieurs à 30 euros effectués entre le 1er
janvier 2002 et le 17 février 2002.
Le secrétariat d'Etat a quant à lui limité ses actions
à l'accompagnement des multiples initiatives menées par les
réseaux d'appui aux entreprises, les chambres consulaires et les
organisations professionnelles. Il a ainsi apporté un financement
à l'opération 10.000 commerçants pilotes (46.000 euros)
lancées par les Chambres de Commerce et d'Industrie, ainsi qu'au train
de l'euro (15.245 euros) organisé par l'Ordre National des
Experts-Comptables. Enfin, l'enveloppe restante des prêts bonifiés
peut selon certaines conditions être utilisée pour des
investissements liés à l'euro.
Votre rapporteur spécial souhaite que ces mesures soient suffisantes. Il
rappelle que, selon un sondage IFOP-Louis Harris, seulement 22 % des
entreprises unipersonnelles estimaient en septembre 2001 être
prêtes à l'euro ou l'être dans les tous prochains jours. Ce
chiffre était de 12 % en juin. Alors que le taux de préparation
des entreprises de plus de 50 salariés est passé de 29 à
47 % d'août à septembre, celui des entreprises unipersonnelles a
stagné.
IV. LA SIMPLIFICATION DES FORMALITÉS
Votre rapporteur spécial se félicite que le secrétariat d'État se soit enfin lancé dans une action forte et résolue de simplification administrative pour les entreprises. La simplification des formalités constitue en effet la première demande des PME.
A. QUELQUES PROGRÈS À RELEVER
Un
certain nombre de progrès méritent donc d'être
relevés. Parmi les mesures décidées entre 1998 et 2000 et
déjà mises en oeuvre, il est possible de citer le
relèvement du seuil d'application du régime fiscal de la
micro-entreprise, la suppression de plusieurs taxes ou la simplification des
formalités fiscales pour les entreprises exportatrices.
De plus, les formalités engendrées par la création d'une
entreprises ont été réduites. Ont en effet
été supprimés :
-depuis le 14 juillet 2000, les droits de timbre et d'enregistrement des
statuts et de leurs annexes (1.500 francs),
-depuis le 10 juillet 2000, les frais de publication au Bulletin officiel des
annonces civiles et commerciales (Bodacc) pour les créations
d'entreprises,
-les frais versés à l'INPI pour l'enregistrement au registre
national du commerce et des sociétés (à compter du
1
er
juillet 2000).
Par ailleurs, 100.000 « boîtes du créateur »
ont été envoyées aux préfecture en octobre 2000
pour diffusion auprès des réseaux et des Centres de
Formalités des Entreprises (CFE) chargés de les mettre
gratuitement à disposition des porteurs de projet. Cette boîte,
déclinée en deux versions-entreprises individuelle et
société- comprend un guide du créateur d'entreprise, une
notice explicative sur les formalités à accomplir, les
formulaires de demande d'immatriculation prêts à remplir, les
statuts-types ainsi que des exemples de pièces justificatives à
fournir. Cette initiative paraît tellement aller de soi que l'on peut
s'étonner qu'elle n'ait pas été prise plus tôt.
B. LA PORTÉE LIMITÉE DES ACTIONS ENTREPRISES EN 2001
Parmi
les décisions prises le 17 avril 2001, votre rapporteur spécial
constate qu'un certain nombre d'entre elles ne constituent que des mesures
expérimentales. Il en est ainsi de la mise en place d'une aide à
l'établissement des fiches de paie pour les très petites
entreprises ou du correspondant fiscal spécial pour les « jeunes
pousses ». D'autres ne s'adressent qu'aux moyennes entreprises comme
l'allégement des formalités et du dossier fourni dans le cadre de
la création ou de l'extension de petites surfaces commerciales (moins de
2 000 m
2
).
On peut simplement noter parmi les mesures significatives la simplification de
l'accès des petites entreprises aux marchés publics et la
possibilité pour les personnes physiques de domicilier leur entreprise
à leur adresse personnelle.
C. UNE PRIORITÉ ACCORDÉE AUX NOUVELLES TECHNOLOGIES
L'accent
est désormais mis sur la dématérialisation des
formalités administratives à travers la mise en ligne de
formulaires administratifs et la création de
téléprocédures.
540 formulaires administratifs essentiels peuvent être
téléchargés sur le portail de l'administration
« service-public.fr ».
Un grand nombre de télé-procédures sont ou vont être
mises en place :
- Possibilité de déclarer et de payer la TVA par internet
- Possibilité de déclarer ses embauches (DUE)
- Possibilité de fournir par voie électronique la
déclaration annuelle de données sociales (DADS)
- Possibilité de fournir par voie électronique la
déclaration unifiée de cotisations sociales (DUCS)
- Possibilité de déclarer la contribution sociale de
solidarité des sociétés
Votre rapporteur spécial souhaite formuler plusieurs remarques sur la
priorité accordée à la dématérialisation des
formalités :
1) Les actions entreprises dans ce domaine préparent l'avenir et sont
porteuse de grands espoirs pour les professionnels.
2)
Il convient toutefois de ne pas confondre dématérialisation
des formalités et suppression des formalités
. L'une
n'entraîne pas mécaniquement l'autre. C'est uniquement si un lien
peut être fait entre dématérialisation et réduction
des formalités que les actions entreprises en faveur des nouvelles
technologies ont un sens.
3)
L'adoption des téléprocédures par les petites
entreprises ne sera possible que si un effort important de sensibilisation, de
formation et d'incitation à l'équipement informatique est
entrepris.
Votre rapporteur invite également le gouvernement, dans
la mise en place du PAGSI (programme d'action gouvernemental pour la
société de l'information) à insister davantage sur la
simplicité d'utilisation et l'ergonomie des applications mises en place.
Il le met en garde contre la multiplication de sites internet gouvernementaux
concurrents ou redondants.
A titre d'exemple, votre rapporteur spécial signale que la
téléTVA (déclaration et paiement par voie
électronique), obligatoire pour les entreprises de plus de 15 millions
d'euros de chiffre d'affaires connaît des difficultés dans sa mise
en place. Prévue au premier mai 2001, puis au 1
er
septembre
2001, l'obligation de déclaration et de paiement a encore
été repoussée au premier janvier 2002. En effet, sur les
17.000 entreprises concernées, 5000 avaient au premier septembre
entamé la démarche mais seules 929 avaient effectivement fait
leur première télédéclaration et 562 un
télépaiement...
CONCLUSION
Votre
rapporteur spécial ne peut au terme de l'examen de ce budget qu'exprimer
une déception et une inquiétude. Sa déception trouve son
fondement dans les difficultés que rencontre le secrétariat
d'Etat à affirmer pleinement son rôle et à défendre
au mieux les préoccupations des petites entreprises au sein du
gouvernement. Si le secrétariat d'Etat n'est pas avare d'effets
d'annonces, les outils lui manquent pour matérialiser ces annonces en
mesures concrètes et rapides.
Votre rapporteur spécial a enfin une inquiétude, celle de
l'avenir des partenaires naturels du gouvernement dans son action en faveur des
PME, les chambres consulaires. Alors que les chambres de commerce et
d'industrie appellent à une réforme de leur mode de scrutin, le
gouvernement fait la sourde oreille. Son projet de loi d'orientation pour le
commerce et l'artisanat tarde. Les chambres des métiers connaissent,
elles, une paupérisation grandissante. La revalorisation du droit fixe
de la taxe pour frais de chambres de métiers doit être à la
hauteur des missions de service public qu'elles accomplissent.
EXAMEN EN COMMISSION
Au cours
de sa séance du 18 octobre 2001, la commission des finances a
procédé à l'examen de la partie des crédits de
l'économie, des finances et de l'industrie consacrée aux
petites et moyennes entreprises, au commerce et à l'artisanat sur le
rapport de M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial.
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial, a présenté le
budget des petites et moyennes entreprises, du commerce et de l'artisanat (PME)
pour 2002. Il a indiqué que les crédits
s'élèveraient au total en 2002 à 61 millions d'euros
(400 millions de francs). Il a constaté qu'à ce budget ne figure
aucun crédit de fonctionnement et que le budget du secrétariat
d'Etat est avant tout composé de crédits d'intervention.
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial, a affirmé que les PME ne
constituent pas une priorité budgétaire du gouvernement, en
voulant pour preuve la baisse des crédits de 3,1% qu'enregistrera le
secrétariat d'Etat en 2002 à structure constante. Il a
également dénoncé la ponction que souhaite pratiquer le
gouvernement sur l'excédent de la taxe d'aide au commerce et à
l'artisanat, à hauteur de 105 millions d'euros.
Le rapporteur spécial a souligné que le secrétariat d'Etat
n'est pas le grand pôle des PME que la commission appelle de ses voeux.
Il a relevé que son intégration au sein de Bercy n'avait
débouché sur aucune synergie avec les autres directions et n'a
discerné aucun redéploiement d'effectifs et de crédits. Il
a regretté que le secrétariat d'Etat reste ainsi cantonné
à l'action en direction du petit commerce et de l'artisanat, sans avoir
pu étendre son action auprès des autres types de PME. Il a
noté une césure au sein du ministère entre les PME
innovantes, les start-ups, qui bénéficient de toutes les
attentions, et les PME qui le seraient moins, celles du commerce et de
l'artisanat. Il a exprimé sa préférence pour une prise en
compte du « fait PME » dans son ensemble autour d'un
secrétariat d'Etat des PME de plein exercice.
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial, a déploré le
nombre d'instruments extra-budgétaires, au premier rang desquels
figurent le fonds national de promotion et de communication de l'artisanat et
le fonds d'intervention pour la sauvegarde de l'artisanat et du commerce, dont
les budgets sont supérieurs à celui du secrétariat d'Etat,
appelant à une rebudgétisation de ces fonds pour mettre fin
à l'éparpillement des actions, aux financements croisés
entre budget général et instruments extra-budgétaires et
permettre un contrôle du Parlement sur ces sommes importantes.
Le rapporteur spécial a par ailleurs encouragé le
secrétariat d'Etat à poursuivre ses efforts de simplification des
formalités administratives en direction des petites entreprises,
indiquant que le relèvement du seuil d'application du régime
fiscal de la micro-entreprise, la suppression de plusieurs taxes, la
simplification des formalités fiscales pour les entreprises
exportatrices et la suppression totale des frais et droits d'enregistrement
perçus par l'Etat lors de la création d'entreprise constituaient
des progrès notables. Il a constaté que les mesures prises en
2001 étaient de portée plus limitée et tournées en
majeure partie vers les nouvelles technologies qui ne peuvent constituer
l'alpha et l'oméga de la simplification administrative. Il a
souligné que l'adoption des procédures dites électroniques
par les petites entreprises ne sera possible que si un effort important de
sensibilisation, de formation et d'incitation à l'équipement
informatique est entrepris.
Enfin, M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial, a exprimé une
inquiétude, celle des PME confrontées à la fois au passage
à l'euro et aux 35 heures en rappelant que les commerçants et
artisans seront en effet amenés à jouer un rôle
pédagogique d'accompagnement pour la mise en place de l'euro et seront
à ce titre responsables d'une véritable mission de service
public. Il s'est félicité que le Sénat ait inscrit dans le
projet de loi en discussion portant diverses dispositions d'ordre
économique et financier un certain nombre de mesures utiles pour aider
les PME dans leur passage à l'euro et regretté que le
secrétariat d'Etat n'ait pas mené suffisamment d'actions de
formation et de sensibilisation pour faciliter la conversion des prix et la
gestion de la caisse lors de la durée transitoire.
Un large débat s'est ensuite engagé.
En réponse à M. Alain Lambert, président, M. Auguste
Cazalet, rapporteur spécial, a indiqué que la dotation de 150
millions d'euros pour la BDPME (Banque de développement des PME),
annoncée par le gouvernement dans le cadre de son plan de relance, ne
compensait pas les ponctions qui seront pratiquées sur le secteur des
PME par ailleurs et que d'autres pistes, comme une augmentation sensible des
garanties de crédit ou une meilleure promotion du prêt à la
création d'entreprise, dont le succès est encore limité,
pourraient également être envisagées. Il a par ailleurs
exprimé son scepticisme sur les perspectives d'adoption du projet de loi
d'orientation sur le commerce et l'artisanat au cours de l'actuelle
législature, regrettant que le texte n'ait pas même encore
été présenté en Conseil des ministres.
A une interrogation de M. Yves Fréville sur le regroupement des
crédits affectés aux fonds de garantie des PME au sein du budget
du secrétariat d'Etat, M. Auguste Cazalet, rapporteur
spécial, a répondu que ce regroupement avait sa
préférence car la coexistence de deux lignes budgétaires
distinctes ayant le même objet ne se justifiait pas et qu'il fallait au
sein du ministère de l'économie et des finances constituer un
pôle « PME » digne de ce nom.
A une question de M. Gérard Braun, le rapporteur spécial a
répondu que les directions régionales de l'industrie, de la
recherche et de l'environnement (DRIRE) relevaient du secrétariat d'Etat
à l'industrie et que la dénomination « PMI »
(Petites et moyennes industries) gardait toute son actualité au sein du
ministère puisqu'une direction, la DARPMI (Direction de l'action
régionale et des PMI), leur était entièrement
dédiée.
Enfin, en réponse à une question de M. Adrien Gouteyron sur le
FISAC (Fonds d'intervention pour la sauvegarde de l'artisanat et du commerce),
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial, a souligné
l'excellent travail de ce fonds et proposé de le transformer en compte
d'affectation spéciale pour à la fois permettre un contrôle
du Parlement sur les dépenses réalisées et éviter
les prélèvements à répétition que pratique
le gouvernement sur les excédents de la taxe d'aide au commerce et
à l'artisanat qui nourrissent le FISAC.
A l'issue de ce débat, la commission a décidé de
réserver sa position sur les crédits inscrits à
l'agrégat « Petites et moyennes entreprises, commerce et
artisanat», jusqu'à l'examen des rapports consacrés aux
crédits des services financiers et à ceux du secrétariat
d'Etat à l'industrie.
Réunie le mardi 6 novembre 2001, la commission a décidé de
proposer au Sénat de rejeter l'ensemble des crédits du budget du
ministère de l'économie, des finances et de l'industrie pour 2002.
Elle a confirmé son vote de rejet des crédits tels
qu'amendés à l'Assemblée nationale. Elle a adopté
l'article 67 bis voté à l'Assemblée nationale et
donné mandat à M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial,
pour définir la position de la commission sur l'article 67 ter.
MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
I. ARTICLES RATTACHÉS
Ces articles rattachés ont été adoptés à l'Assemblée Nationale en séance publique le 9 novembre 2001. Ils visent à éviter la paupérisation des chambres de métiers, objectif que votre rapporteur spécial partage.
A. ARTICLE 67 BIS : ABATTEMENT DE LA TAXE POUR FRAIS DE CHAMBRE DE COMMERCE POUR LES ARTISANS ÉGALEMENT INSCRITS AU RÉPERTOIRE DES MÉTIERS
1. Disposition adoptée à l'assemblée nationale
« I.- Il est inséré, après le
treizième alinéa de l'article 1600 du code général
des impôts, un alinéa ainsi rédigé :
« La taxe est réduite de moitié pour les artisans
régulièrement inscrits au répertoire des métiers et
qui restent portés sur la liste électorale de la chambre de
commerce et d'industrie de leur circonscription. »
II.- Les éventuelles pertes de recettes des chambres de commerce et
d'industrie sont compensées à due concurrence par la
création d'une taxe additionnelle aux droits visés aux articles
575 et 575A du code général des impôts.
2. Proposition de votre commission
520.000
entreprises sont doublement immatriculées au registre du commerce et au
registre des métiers. Elles acquittent donc à la fois la taxe
pour frais de chambres de commerce et la taxe pour frais de chambres de
métiers. Ces entreprises sont des entreprises artisanales. Il
s'agit :
-d'entreprises artisanales à titre secondaire (65.000
sociétés et 47.000 entreprises individuelles),
-d'entreprises artisanales à titre principal exerçant sous forme
de société (236.000 sociétés, dont 195.000 SARL et
22.000 EURL),
-d'entreprises individuelles artisanales à titre principal
(170.000 entreprises) exerçant une activité de commerce.
Ces entreprises, pénalisées par la double taxation, ne
bénéficient qu'à la marge des services des chambres de
commerce et d'industrie. La proposition de les exonérer à hauteur
de cinquante pour cent de la taxe pour frais de chambres de commerce se
justifie pleinement.
Les chambres de commerce et d'industrie ne souffriraient pas de cette mesure
puisque leur perte de recettes serait intégralement compensée par
un relèvement à due concurrence de la taxe additionnelle sur les
tabacs.
Votre commission propose d'adopter cet article sans modification.
B. ARTICLE 67 TER : MONTANT MAXIMUM DU DROIT FIXE DE TAXE POUR FRAIS DE CHAMBRES DE MÉTIERS
1. Disposition adoptée à l'assemblée nationale
« Dans le quatrième alinéa de l'article 1601 du code général des impôts, le montant « 630 F » est remplacé par le montant « 107 euros »
2. Proposition de votre commission
Chaque
année est proposée en article additionnel aux crédits du
ministère de l'économie et des finances le relèvement du
droit fixe de la taxe additionnelle pour frais de chambre de métiers.
Cet article est bien souvent d'origine parlementaire.
Il est temps de fixer ce droit fixe à un niveau évitant la
paupérisation des chambres de métiers. Il est également
nécessaire de déterminer un mode d'indexation de ce droit fixe
pour éviter chaque année des négociations qui ne satisfont
ni les chambres de métiers, ni les ressortissants de chambres de
métiers.
Le montant du droit fixe a cru de 1,61 % entre 1999 et 2001, passant de 94,52
euros à 96,04 euros. Cette augmentation n'a pas été
à la hauteur de la hausse des charges des chambres de
métiers : la valeur du « point « des salaires
du personnel des chambres s'est accru de 3 % pendant la même
période.
Le montant de 99 euros adopté à l'Assemblé nationale sur
proposition du gouvernement n'est clairement pas à la hauteur des
enjeux. Les résultats nets des chambres de métiers ont
enregistré une forte diminution, de 41 %, de 1998 à 1999. Le
résultat d'exploitation est encore inférieur pour les chambres
des métiers gérant un centre de formation des apprentis. Enfin,
six des huit classes de chambres de métiers étaient en
déficit d'exploitation en 1999.
Votre commission propose dès lors à votre commission de revenir
au montant adopté par la commission des finances de l'Assemblée
nationale : 107 euros. Cette revalorisation substantielle, de 11 %,
représente par artisan moins de 13,7 euros pour ceux qui ne sont pas par
ailleurs redevables de la taxe professionnelles et environ 22,9 euros pour les
autres.
Votre commission vous propose enfin d'indexer le droit fixe sur le plafond
annuel de sécurité sociale, mode d'indexation demandé par
le rapporteur spécial de l'Assemblée nationale et par
l'assemblée permanente de chambres de métiers. Le plafond de
sécurité sociale sera en 2002 de 28.224 euros.
Il est donc proposé de fixer le montant du droit fixe à 0,379 %
du plafond annuel de sécurité sociale.
Votre commission vous propose donc l'amendement suivant :
« Dans le quatrième alinéa de l'article 1601 du code
général des impôts, le montant
« 630 F » est remplacé par « 0,379 %
du plafond annuel de sécurité sociale en vigueur au premier
janvier de l'année d'imposition. »
II. MODIFICATION DES CRÉDITS
Les
crédits du titre IV du budget de l'économie, des finances et de
l'industrie ont été majorés à titre non
reconductible de 191.500 euros.
Deux chapitres ont ainsi vu leurs dotations majorées :
-180.800 euros sur le chapitre 44-03 « interventions en faveur du
commerce, de l'artisanat et des services », à l'article 20
« actions économiques »,
-10.700 euros sur le chapitre 44-42 « interventions
diverses », à l'article 88 « actions
concertées d'intérêt local ».