N° 3108
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N° 354
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Enregistré à la Présidence de
l'Assemblée nationale
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Annexe au
procès-verbal de la séance
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Document
mis en distribution le
8 juin 2001
RAPPORT
FAIT
AU NOM DE LA COMMISSION MIXTE PARITAIRE (1) CHARGÉE DE PROPOSER UN TEXTE SUR LES DISPOSITIONS RESTANT EN DISCUSSION DU PROJET DE LOI portant diverses dispositions d'ordre social, éducatif et culturel ,
PAR M.
ALFRED RECOURS,
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PAR M.
LOUIS SOUVET,
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________________________________________________________________________________
_______________
(
1)
Cette commission est composée de
:
M. Jean
Delaneau
,
sénateur, président ; M. Jean-Paul Durieux,
député, vice-président ; M. Louis Souvet,
sénateur, M. Alfred Recours, député, rapporteurs.
Membres titulaires :
MM
.
Alain Vasselle, André Jourdain,
Jean-Louis Lorrain, Claude Domeizel, Roland Muzeau,
,
sénateurs ; M. Marcel Rogemont, Mme Nicole Catala, MM. Germain
Gengenwin, Maxime Gremetz, Mme Chantal Robin-Rodrigo,
députés.
Membres suppléants : MM. James Bordas, Gilbert Chabroux,
Guy Fischer, Serge Franchis, Jean-Paul Hugot, Jacques Machet, Jacques Valade,
sénateurs ; MM. Patrick Jeanne, Alain Néri, Mmes
Hélène Mignon, Roselyne Bachelot-Narquin, M. Bernard Accoyer, Mme
Marie-Thérèse Boisseau, M. François Goulard,
députés.
Voir les
numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
3025
,
3032
,
et T.A.
668
Sénat :
322
,
335
,
339
et T.A.
97
(2000-2001)
Politique sociale. |
Mesdames, Messieurs,
Conformément au deuxième alinéa de l'article 45 de la
Constitution et à la demande de M. le Premier ministre, une commission
mixte paritaire chargée de proposer un texte sur les dispositions
restant en discussion du projet de loi portant diverses dispositions d'ordre
social, éducatif et culturel s'est réunie le mardi 5 juin 2001 au
Sénat.
La commission a d'abord procédé à la désignation de
son bureau qui a ainsi été constitué :
- M. Jean Delaneau, sénateur, président ;
- M. Jean-Paul Durieux, député, vice-président ;
- M. Louis Souvet, sénateur, rapporteur pour le Sénat ;
- M. Alfred Recours, député, rapporteur pour
l'Assemblée nationale.
La commission mixte paritaire a ensuite procédé à l'examen
du texte.
M. Louis Souvet, rapporteur pour le Sénat,
a observé
à titre liminaire que le projet de loi initialement composé de
13 articles, en comportait désormais, après une lecture dans
chaque assemblée, 42, l'Assemblée nationale ayant en effet
inséré 10 articles additionnels et le Sénat 19. Il a
indiqué que, sur ces 42 articles, 32 restaient encore en discussion.
A cet égard, il a regretté que l'urgence, une nouvelle fois
décrétée par le Gouvernement, complique
singulièrement la tâche dévolue à la commission
mixte paritaire de parvenir à un texte commun, tâche encore
compliquée par l'extrême diversité des sujets
abordés par le projet de loi.
Considérant que, sur certains points, les positions des deux
assemblées apparaissaient proches, il a estimé qu'elles
demeuraient en revanche sensiblement éloignées sur d'autres.
Abordant le titre premier relatif à l'indemnisation du chômage et
aux mesures d'aide au retour à l'emploi, il a observé que les
deux assemblées avaient abouti à une analyse convergente, se
rejoignant dans le souci de fournir une base légale à
l'importante convention d'assurance chômage du
1
er
janvier 2001, afin de permettre sa mise en oeuvre pleine et
entière à compter du 1
er
juillet prochain.
Soulignant que cette convention devrait permettre de favoriser le retour
à l'emploi des chômeurs, mais aussi d'améliorer
l'indemnisation des demandeurs d'emploi tout en diminuant le poids des charges
sur le coût du travail, il a jugé qu'en adoptant conformes les
articles premier à 4 du projet de loi, les deux assemblées
avaient ainsi tenu à rendre hommage à la capacité
d'initiative et au sens des responsabilités des partenaires sociaux.
Il a précisé que le Sénat avait toutefois souhaité
apporter une précision à l'article 5 en assortissant
l'autorisation accordée à l'UNEDIC de verser 15 milliards de
francs à l'Etat entre 2001 et 2002 d'une réelle garantie quant
à l'utilisation de ces sommes. Il a rappelé que les partenaires
sociaux avaient exprimé le souhait, dans le texte de la convention, que
«
cette ressource exceptionnelle soit affectée au
financement d'actions en faveur des demandeurs d'emploi relevant du
régime de solidarité
».
Un tel souci apparaît à l'évidence légitime, les
partenaires sociaux ayant déjà consenti un effort
considérable en faveur des chômeurs relevant du régime
d'assurance. Il a alors jugé souhaitable que l'Etat, à son tour,
agisse parallèlement en faveur des chômeurs non indemnisés,
ces 15 milliards lui en donnant les capacités financières.
Il a regretté que le Gouvernement ne se soit pas donné, pour
l'instant, les moyens de veiller au respect de l'affectation à venir des
sommes versées par l'UNEDIC, en refusant de créer un fonds de
concours.
Sur le titre II, relatif au fonds de réserve des retraites, le
Sénat a choisi de lui donner un statut d'établissement
spécial, placé sous l'autorité et la garantie du
Parlement, et non de créer un établissement public administratif
sous tutelle ministérielle, la Haute Assemblée considérant
que le fonds de réserve devait se situer au-dessus des contingences
politiques, et bénéficier d'un statut lui garantissant une forte
indépendance.
Le Sénat a ainsi souhaité que les membres du directoire soient
désignés de manière particulièrement solennelle et
a décidé également que ces fonctions seraient non
renouvelables et exclusives de toute autre.
Les missions du directoire et du conseil de surveillance ont été
explicitées. Le conseil de surveillance devrait être un organe de
contrôle particulièrement efficace, et bénéficier
à ce titre de toutes les informations jugées nécessaires.
Le Sénat a en outre confié au conseil de surveillance le soin de
veiller au respect par les membres du directoire des différentes
règles déontologiques et de nommer les commissaires aux comptes,
ces deux derniers amendements ayant reçu un avis favorable du
Gouvernement.
M. Louis Souvet, rapporteur pour le Sénat,
a
précisé que le Sénat avait tenu à ajouter la
mention des règles prudentielles que devra respecter le fonds, et
défini « un ratio d'emprise » : il importe que
le fonds ne devienne pas un actionnaire susceptible de s'immiscer dans la
définition de la stratégie des entreprises. De manière
générale, sa mission doit être univoque : contribuer
à financer les retraites des Français à partir de 2020.
Le Sénat s'est félicité du choix de confier la gestion
administrative du fonds à la Caisse des dépôts et
consignations, placé depuis 1816 « sous le sceau de la foi
publique ». Mais, dans ces conditions, il a jugé qu'il
n'était pas concevable de laisser à la Caisse ou à ses
filiales la possibilité de participer aux appels d'offre de gestion
financière : on ne peut pas être juge et partie. Cela est
vrai également de la présidence du directoire confiée par
la loi au directeur général de la caisse.
Il a précisé que le Sénat avait cherché ainsi
à assurer au fonds de réserve une transparence maximale.
Il a souligné que le titre III représentait une grande
déception pour la commission des Affaires sociales du Sénat. En
effet, lors du débat sur le projet de loi d'habilitation, le
Sénat ne s'était pas opposé au recours à la
procédure des ordonnances, sous la réserve expresse d'un
véritable débat au moment de la ratification. M. Jean-Jack
Queyranne, ministre des relations avec le Parlement et M. Guy
Hascoët, secrétaire d'Etat à l'économie solidaire,
s'étaient engagés à un tel débat. La
présence, au sein d'un nouveau texte fourre-tout, assorti
immédiatement de l'urgence, et intervenant sur un nombre très
important de sujets, d'un article autorisant cette ratification, ne constitue
pas une possibilité sérieuse d'engager un véritable
débat.
Aussi, compte tenu des interrogations posées par l'ordonnance du
19 avril 2001, le Sénat a décidé de supprimer
l'article 7, protestant sur le principe de cette atteinte aux droits du
Parlement et montrant, sur le fond, son scepticisme sur la réforme
engagée.
Abordant le titre IV, qui regroupe diverses dispositions relatives à la
jeunesse et à l'éducation populaire,
M. Louis Souvet,
rapporteur pour le Sénat,
a indiqué que le Sénat avait
apporté, sur certains points particuliers, les précisions lui
paraissant indispensables afin de renforcer l'efficacité des mesures
proposées, notamment ce qui concerne la réglementation des
centres d'accueil pour mineurs.
S'agissant du titre V, relatif à l'éducation et à la
communication, le Sénat a modifié, parfois de manière
significative, les dispositions de l'article 12, précisant les
compétences du Conseil de direction de l'Institut d'études
politiques de Paris, de l'article 13, actualisant le dispositif
anti-concentration applicable à la télévision
numérique terrestre, et de l'article 18, visant à
compléter le dispositif d'encadrement des cartes d'abonnement au
cinéma. Le Sénat a également modifié l'article 15,
définissant le régime juridique des infrastructures de
télécommunications à haut débit installées
par les collectivités locales, tout en se félicitant que le
Gouvernement souscrive, ainsi, à l'une de ses propositions datant de
près de deux ans.
Au titre VI nouveau, division qu'il a introduite pour des raisons
d'intelligibilité, le Sénat a supprimé deux articles
additionnels, adoptés en première lecture à
l'Assemblée nationale.
Il s'agit, tout d'abord, de l'article 20, donnant la possibilité
aux comités d'entreprises de subventionner, sur les ressources qui leur
sont affectées, des associations à caractère social ou
humanitaire. Le Sénat a estimé qu'une telle mesure ne pourrait
que susciter les réserves, sinon la franche hostilité, des
salariés et qu'elle placerait, en outre, les entreprises et leurs
responsables dans des situations parfois délicates.
Il s'agit en second lieu de l'article 21 qui, résultant d'un amendement
du Gouvernement déposé lors de la discussion
générale à l'Assemblée nationale, vise à
créer une nouvelle catégorie de société
coopérative, à savoir la « société
coopérative d'intérêt collectif ». En effet, une
réforme aussi importante du statut de la coopération, qui n'a pas
été soumise à l'avis du Conseil d'Etat, ni même
délibérée en Conseil des Ministres, soulève de
nombreuses interrogations justifiant, à l'évidence, et dans
l'intérêt même du mouvement coopératif, un examen
approfondi. Or, compte tenu de la précipitation dont fait preuve le
Gouvernement en cette affaire, un tel examen approfondi s'est
avéré impossible. Le Sénat relève, en outre, que la
procédure suivie pour faire adopter cet article 21, traduit une
conception pour le moins particulière du travail législatif et
s'expose, qui plus est, à de sérieux risques
d'inconstitutionnalité.
M. Alfred Recours, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
a
donné acte au Sénat de l'adoption de dix articles conformes par
la Haute Assemblée. Il a également regretté les conditions
de travail très difficiles rencontrées par les deux
assemblées sur ce texte, compte tenu de la brièveté des
délais accordés pour son examen en commission ; il a
déclaré comprendre les appréciations critiques
formulées par le Sénat sur la procédure retenue.
Il a toutefois indiqué que si la discussion en première lecture
avait permis d'aboutir à un accord en certains domaines, plusieurs
désaccords de fond persistaient entre les deux assemblées.
Il a ainsi souligné que l'amendement adopté par le Sénat
à l'article 5, visant à subordonner l'autorisation
accordée à l'UNEDIC de verser 15 milliards de francs
à l'Etat à l'affectation ultérieure de cette somme, aurait
pour conséquence de lier les mains du pouvoir exécutif mais aussi
du pouvoir législatif qui sera nécessairement amené
à se prononcer dans le cadre de la discussion budgétaire.
A l'article 6, il a estimé que le dispositif conçu par le
Sénat pour le fonds de réserve pour les retraites était
trop éloigné de celui adopté par l'Assemblée
nationale pour pouvoir être retenu.
Prétendant créer une structure
sui generis
, le
Sénat a en effet supprimé la tutelle de l'Etat,
caractéristique des établissements publics de l'Etat, au profit
de « la surveillance et de la garantie de l'autorité
législative », nouveau concept qui mériterait
d'être précisé.
M. Alfred Recours, rapporteur pour
l'Assemblée nationale,
a estimé que la tutelle de l'Etat
était justifiée et que le contrôle du fonds par
l'Inspection générale des finances et l'Inspection
générale des affaires sociales avait été maintenu
par le Sénat, ce qui lui apparaissait être une contradiction, les
deux inspections générales étant en effet placées
sous l'autorité de l'Etat.
Le Sénat a également adopté une disposition
étendant le champ du fonds de réserve, au-delà du
régime général, aux régimes spéciaux. Il
semble pourtant préférable que l'entrée des
différents régimes dans le champ du fonds de réserve soit
subordonnée à leur réforme comme l'a d'ailleurs
précisé le Gouvernement.
Le Sénat a également supprimé, dans les
éléments d'alimentation du fonds, les excédents
prévisionnels du fonds de solidarité vieillesse (FSV). On
connaît trop bien les divergences de vue opposant les deux Chambres sur
la situation et l'avenir de ce fonds pour s'engager dans des débats
supplémentaires.
M. Alfred Recours, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
a alors
considéré qu'il importait de se concentrer en priorité sur
ces principaux points de désaccord avant d'envisager d'étudier
plus avant les autres articles du projet de loi. Il a toutefois
considéré que plusieurs articles introduits par le Sénat
seraient étudiés avec la plus extrême attention et
pourraient éventuellement faire l'objet d'une adoption conforme par
l'Assemblée nationale en nouvelle lecture.
M. Louis Souvet, rapporteur pour le Sénat,
a
précisé que l'amendement adopté par le Sénat
à l'article 5 avait pour unique objectif de répondre au souhait
exprimé par les partenaires sociaux dans la convention du 1
er
janvier 2001.
M. Jean-Paul Durieux, vice-président,
a estimé que les
rapporteurs avaient exposé avec la plus grande clarté les
divergences subsistant entre les deux chambres. Il s'est félicité
de l'adoption par le Sénat de dix articles conformes. Il a toutefois
considéré que l'article 5 et le titre II du projet de loi
constituaient les principaux points de clivage, observant à ce propos
que l'article 5, dans la rédaction issue du Sénat, était
difficilement acceptable car il tendait à étendre à
l'excès l'intervention des partenaires sociaux dans la procédure
budgétaire.
M. Alain Vasselle, sénateur,
a souhaité insister sur la
séparation de la gestion administrative et de la gestion
financière du fonds de réserve. Il a indiqué que les
règles définies par le Sénat -ratios prudentiels, mode de
désignation des membres du directoire, etc.- avaient pour objectif
d'assurer une transparence maximale dans un domaine aussi sensible pour les
Français que l'avenir de leurs retraites.
Il a précisé que l'exclusion des régimes de retraite
autres que le régime général et les régimes
alignés comportait, compte tenu de la nature des recettes
affectées au fonds de réserve, un risque de non-conformité
à la Constitution.
Il a considéré qu'il était important d'étudier avec
précision le mode d'alimentation du fonds de réserve. Il a
rappelé que même si les 1.000 milliards de francs
étaient atteints en 2020, cette somme serait de toute façon
insuffisante eu égard aux besoins de financement des régimes de
retraite. Il a estimé que la politique du Gouvernement, consistant
à affecter les excédents du FSV aux trente-cinq heures, au
financement de la dette de l'Etat à l'égard des régimes de
retraite complémentaire AGIRC-ARRCO et à l'allocation
personnalisée d'autonomie (APA), était pour le moins
contradictoire avec le fait que ces excédents constituent aujourd'hui
l'origine principale de ces 1.000 milliards. Evoquant la
présentation devant le Conseil d'orientation des retraites
effectuée par la direction de la sécurité sociale le
17 mai dernier, il a observé que les excédents
cumulés du FSV d'ici 2001 progressaient pourtant de manière
spectaculaire en passant de 400 à 650 milliards de francs.
Enfin, il a observé, d'une part, que le concept d'un
établissement placé « sous la surveillance et la
garantie du Parlement » n'était pas nouveau -il datait de
1816- et, d'autre part, qu'il lui semblait naturel que le conseil de
surveillance du Fonds de réserve puisse, dans le cadre de sa mission de
contrôle, s'appuyer sur les Inspections générales des
finances et des affaires sociales.
M. Jean Delaneau, président,
a regretté que l'usage quasi
systématique de l'urgence par le Gouvernement ne permette pas de limiter
les points de désaccord entre les deux assemblées et conduise
à un blocage bien trop précoce du débat parlementaire.
Mme Nicole Catala, député,
a tenu à apporter son
soutien à la rédaction de l'article 5 tel qu'issu du
Sénat. Elle a en effet estimé nécessaire de garantir
l'affectation des 15 milliards versés par l'UNEDIC au financement
d'actions en faveur des chômeurs relevant du régime de
solidarité et, plus particulièrement, en faveur des allocataires
du RMI dont le nombre continue à augmenter en dépit de la baisse
du chômage. Elle a partagé les préoccupations du
Sénat quant au statut du fonds de réserve pour les retraites.
S'agissant du code de la mutualité, elle a également
approuvé l'attitude du Sénat considérant que les
parlementaires sont, sur ce point, privés de débat alors
même qu'il ne s'agit pas d'une codification à droit constant mais
d'une véritable réforme de la mutualité. S'agissant des
sociétés coopératives d'intérêt collectif,
elle a jugé que les conditions précipitées de
présentation de l'amendement gouvernemental rendaient tout débat
impossible.
M. Germain Gengenwin, député,
revenant sur l'article 5, a
précisé qu'il aurait souhaité l'affectation des
15 milliards versés par l'UNEDIC au fonds de réserve. Il a
également regretté le débat tronqué sur les
sociétés coopératives d'intérêt collectif,
précisant toutefois qu'il s'agissait d'une réforme attendue
depuis longtemps par le monde de l'économie sociale.
M. Alfred Recours, rapporteur pour l'Assemblée nationale,
tout en
soulignant « les grandeurs et servitudes des majorités
parlementaires », a estimé que la procédure des
ordonnances, malgré tous les reproches que l'on peut lui faire, gardait
tout de même son utilité.
S'agissant du fonds de réserve, il a considéré que les
réflexions du Sénat sur les ratios prudentiels étaient
intéressantes. Mais il a estimé que la suppression par le
Sénat de l'affectation des excédents prévisionnels du FSV
et l'élargissement du fonds de réserve à l'ensemble des
régimes ne correspondaient pas à la vision de la majorité
de l'Assemblée nationale. Il a indiqué que la présence de
parlementaires au Conseil de surveillance était une garantie importante
et suffisante pour assurer au fonds de réserve la transparence
recherchée.
M. Jean Delaneau, président,
a tenu à rappeler que la
commission des Affaires sociales ne s'était pas opposée à
l'utilisation de la procédure des ordonnances pour la réforme du
code de la mutualité car le Gouvernement s'était engagé
à organiser un réel débat au moment de la ratification. Il
a constaté que le présent projet de loi ne pouvait en aucun cas
constituer le support d'un tel débat.
La commission mixte paritaire est ensuite passée à l'examen des
articles restant en discussion. Elle a examiné l'article 5.
Elle s'est prononcée sur cet article dans le texte du Sénat et
l'a rejeté par six voix contre six.
Constatant que le texte de l'Assemblée nationale pour cet article
n'était pas davantage susceptible de faire l'objet d'un accord,
M. Jean Delaneau, président,
a alors pris acte que la
commission mixte paritaire n'était pas en mesure d'adopter un texte
commun sur les dispositions restant en discussion du projet de loi portant
diverses dispositions d'ordre social, éducatif et culturel.