II. UNE NOUVELLE RÉVISION A LA HAUSSE DES RECETTES DANS LE SECOND COLLECTIF BUDGETAIRE
A. DES RÉVISIONS PROCHES DE CELLES ASSOCIÉES AU PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 2001
1. Une réévaluation des recettes de 51,4 milliards de francs dans le collectif du 13 juillet
Les
recettes pour 2000 ont été une première fois
réévaluées par la loi de finances rectificative du 13
juillet 2000, et elles sont une nouvelle fois revues à la hausse dans le
second collectif budgétaire.
En juillet dernier, les chiffres donnés dans la loi de finances
rectificative pour 2000 paraissaient à votre rapporteur
général relever d'une transparence contrainte et
inachevée. En effet, par un heureux hasard, la
réévaluation de recettes inscrite dans le projet de loi de
finances rectificative correspondait exactement au chiffrage du rapporteur
général du budget à l'Assemblée nationale, soit
51,4 milliards de francs.
Loin d'avancer des chiffres aussi précis, votre rapporteur
général avait estimé que, compte tenu des effets de
reports et de la croissance attendue, il s'agissait d'une révision
a
minima
.
2. Une progression tendancielle des recettes fiscales de 40,6 milliards de francs dans le présent collectif
De
fait, les réévaluations de recettes fiscales tendancielles
inscrites dans ce nouveau collectif budgétaire sont très
élevées, 40,6 milliards de francs de plus que les
estimations de la première loi de finances rectificative
. Ces fortes
réévaluations traduisent les très bons résultats
enregistrés dans les situations budgétaires mensuelles.
Les réévaluations proposées dans le présent projet
de loi de finances rectificative pour les recettes
« tendancielles » sont identiques à celles qui
figuraient dans les évaluations révisées associées
au projet de loi de finances pour 2001. Les plus fortes
réévaluations portaient sur la TVA (+ 20 milliards de francs),
l'impôt sur les sociétés (+ 12 milliards de francs) et
l'impôt sur le revenu (+ 7,6 milliards de francs).
Dans le présent collectif budgétaire, les évaluations sont
toutefois légèrement modifiées, en raison de la prise en
compte de l'impact en 2000 des mesures fiscales du projet de loi de finances
pour 2001 et de plusieurs mesures fiscales contenues dans le collectif
budgétaire. Ces mesures ont pour effet de réduire les surplus de
TVA de 20 milliards de francs à 15,3 milliards de francs et de
diminuer les recettes de TIPP de 3,3 milliards de francs.
Ces mesures peuvent être retracées dans le tableau suivant.
(en milliards de francs)
|
Effet sur 2000 |
Mesures fiscales du PLF 2001 |
- 1,8 |
Attribution au FOREC des droits sur les tabacs |
- 3 |
Décision de la CJCE sur la soumission des sociétés d'autoroutes à la TVA |
- 4,2 |
Mise en oeuvre à compter du 1er octobre 2000 du mécanisme stabilisateur de la fiscalité pétrolière |
- 3 |
Abaissement de la fiscalité sur le fioul dès le 1er janvier 2000 |
-0,2 |
TOTAL |
- 12,2 |
Au total, l'écart à la loi de finances rectificative de juillet pour les recettes fiscales nettes se réduit de 40,6 milliards de francs à environ 28,5 milliards de francs.
Les révisions de recettes pour 2000 associées au PLFR 2000
(en milliards de francs)
|
1999 |
LFI 2000 |
LFR 2000 (juillet) |
PLFR 2000 (décembre) |
Ecart |
1999/2000 |
Recettes fiscales nettes |
1565,6 |
1551,2 |
1546,4 |
1574,8 |
28,5 |
0,6 % |
IR |
333,6 |
337,8 |
338,7 |
346,3 |
7,6 |
3,8% |
IS |
229,7 |
229,3 |
243,7 |
255,7 |
12 |
11,3% |
TIPP |
161,7 |
167,1 |
167,1 |
163,8 |
-3,3 |
1,3% |
TVA |
671,1 |
681,2 |
672,1 |
687,4 |
15,3 |
2,4% |
Recettes non fiscales* |
168,4 |
183,3 |
198,5 |
180,3 |
-18,42 |
7,1% |
Prélèvements sur recettes |
-267,7 |
-288 |
-288,3 |
-284 |
4,3 |
6,1% |
Recettes nettes du budget général** |
1466,4 |
1446,5 |
1456,6 |
1471,1 |
14,3 |
0,3% |
* Hors
recettes d'ordre
** Hors fonds de concours
Ces
réévaluations démontrent une nouvelle fois
combien la
loi de finances pour 2000 votée l'an dernier était fondée
sur des chiffres irréalistes
.
Les recettes fiscales tendancielles, c'est-à-dire hors prise en compte
des mesures d'aménagements de droit, auront été
réévaluées successivement de 51,4 milliards de francs
dans la première loi de finances rectificative et de 40,6 milliards
de francs dans le présent collectif budgétaire, soit au total
92 milliards de francs d'écart avec les évaluations de la
loi de finances initiale.
Par ailleurs, la loi de finances rectificative du 13 juillet 2000 avait
« réparti » le premier surcroît de recettes de
50 milliards de francs entre 40 milliards de francs
d'allégements d'impôts (dont près de 20 milliards de
francs pour la TVA, 11 milliards de francs pour l'impôt sur le
revenu et 11 milliards de francs pour la taxe d'habitation).
Malgré cela, les recettes ont continué de progresser pour
dégager un nouveau surplus de 40 milliards de francs
. Ce nouveau
gain est réduit à 28,5 milliards de francs en raison des mesures
fiscales prises dans le projet de loi de finances et le collectif
budgétaire mais également du fait de transferts de ressources
(ex : transfert des droits sur les tabacs) qui résultent simplement
des changements de périmètre entre l'Etat et la
sécurité sociale.