II. LE DÉVELOPPEMENT DES PORTS
A. L'AMÉLIORATION DE LA DESSERTE TERRESTRE DES PORTS
La desserte terrestre des ports constitue le défi majeur des ports maritimes français, le déterminant majeur de leur compétitivité.
Ce constat fait l'objet d'un consensus puisqu'il est régulièrement réitéré au cours des différents Conseils interministériel de la mer, le plus récent d'entre eux, réuni le 27 juin 2000, ayant décidé de développer de nouvelles actions pour renforcer la qualité des dessertes terrestres des ports, évoquées plus haut dans le rapport.
L'amélioration des dessertes terrestres des ports a également fait l'objet d'une réflexion menée par le Conseil national des transports au premier semestre 1999. Un groupe de travail a été constitué sous la présidence de Monsieur Chabrerie, Président fédéral de Transport Logistique de France (TLF). Un rapport a été présenté au Ministre de l'Equipement, es Transports et du logement en juillet 1999.
Le rapport rend compte pour chacun des modes, routier, ferroviaire, fluvial et maritime, des travaux menés, et récapitule, sous forme de quatre listes d'actions concrètes, les besoins prioritaires qui ont été identifiés.
D'après le rapport, les principales réalisations routières et autoroutières, prévues ou en cours, et intéressant la desserte de ports maritimes, concernent :
- les ports autonomes du Havre et de Rouen : autoroutes A29 (Le Havre-Amiens-St Quentin) et autoroute A28 (Abbeville-Rouen-Alençon-Tours), liaison Le Havre-A28 par le Pont de Normandie, R.N 54 (Rouen-Chartres-Orléans);
- le port autonome de Dunkerque : autoroute A16 entre Boulogne et l'Isle d'Adam ;
- la R.N 154 (Rouen-Chartres-Orléans) ;
- le port autonome de Nantes-Saint-Nazaire : autoroutes A83 (Nantes-Niort), autouroute A85 (Angers-Tours-Vizon), autoroute A19 (Artenay-Courtenay-Sens) ;
- le port autonome de Bordeaux : autoroute A89 (Bordeaux-Clermont-Ferrand ;
- le port autonome de Marseille : autoroute A51 (Marseille-Sisteron-Gap-Grenoble), Arc Méditerranéen (autoroutes A8 et A54).
Par ailleurs, la loi d'orientation pour l'aménagement et le développement durable du territoire du 25 juin 1999 a défini une nouvelle approche multimodale reposant sur la mise en place de schémas de services de transports , l'un pour les voyageurs, l'autre pour les marchandises.
Les futurs schémas de services de transports ont fait l'objet de décisions du Comité Interministériel d'Aménagement et de Développement du Territoire du 18 mai 2000, concernant certaines grandes orientations ainsi que le calendrier de leur élaboration. Le CIADT a retenu pour les schémas de services de transport de voyageurs et de marchandises cinq choix stratégiques multimodaux majeurs :
- le développement des liaisons internationales de voyageurs ;
- le bon fonctionnement des grands corridors de transport internationaux ;
- l'organisation mulitmodale des liaisons transalpines et transpyrénéennes ;
- l'organisation des transports urbains et périurbains.
La concrétisation de ces orientations devrait se traduire par :
- l'amélioration de la connexion des ports maritimes aux réseaux de transport à longue distance (connexion au réseau autoroutier, réaménagement des interfaces avec le mode ferroviaire ou fluvial) ;
- l'amélioration du niveau de service des dessertes ferroviaires et fluviales à moyenne et longue distance, du point de vue de la capacité mais aussi et surtout, de la qualité de service pour le fret ferroviaire, en cohérence avec un objectif de doublement du fret ferroviaire d'ici à 2010 auquel les zones portuaires apportent environ un quart de sa clientèle.
On le constate, l'amélioration des dessertes terrestres est considérée comme un impératif et la question envisagée sous divers angles. Cependant, les réalisations concrètes sont moins nombreuses qu'on pourrait le souhaiter.