C. LE DÉVELOPPEMENT CONTRAINT DE RFI
Votre rapporteur spécial a choisi cette année de donner un coup de projecteur sur une société, Radio France internationale - RFI -, qui, bien que mal connue des Français, participe activement et pleinement à l'accomplissement du service public audiovisuel.
Une des raisons de cette relative discrétion est la nature même de sa mission. RFI a moins pour mission de s'adresser en français à ceux, insuffisamment nombreux, qui le parlent et le comprennent que d'être la voix de la France dans le monde, un monde qui, on a tendance à l'oublier, a davantage l'habitude d'écouter la radio que d'allumer la télévision ou de se connecter à Internet. Encore moins, faut-il réduire l'action de RFI à la diffusion de nouvelles pour les Français en voyage ou expatriés, missions qui ne sont pas négligées, mais qui, parfois, passent au second plan derrière celle d'offrir sur tous les continents un regard français sur l'actualité et la culture.
RFI produit des programmes en français et en 19 langues étrangères. Il est l'homologue du fameux World service de la BBC, qui, on peut le noter au passage, vient d'obtenir un supplément de financement de 64 millions de livres sur trois ans.
La faiblesse de la société est sans doute d'être à la charnière de deux sphères, celles de l`action culturelle extérieure et de l'audiovisuel, et donc d'être soumise à l'attraction budgétaire du ministère des affaires étrangères, dont les subventions évoluent de façon moins dynamique que le produit de la redevance.
Souvent pénalisée par les régulations budgétaires, RFI se voit contrainte d'organiser son développement dans un contexte financier de restrictions : compte tenu de la poussée des charges dans une activité de main d'oeuvre s'agissant d'une société produisant essentiellement de l'information, cela compromet l'accomplissement de ses missions de service public et en particulier l'affirmation de cette présence culturelle française à laquelle votre rapporteur spécial est comme beaucoup particulièrement attaché.
Telles sont les observations, qui sous-tendent les développements qui vont suivre sur la situation financière et l'action de RFI.
1. La situation financière
La revue détaillée des conditions d'exécution du budget constitue une bonne façon d'appréhender les problèmes de gestion et donc l'activité d'un organisme.
C'est également l'occasion de rappeler le contexte à moyen terme dans lequel s'inscrit la gestion de la société.
Prolongeant les efforts menés au cours des années récentes (déficit ramené de 58 MF en 1996 à 23,5 MF en 1997 et 14,1 MF en 1998), le budget voté en juin 1999 renouait avec l'équilibre, grâce notamment au redéploiement d'une partie des dépenses de diffusion en ondes courtes, qui a permis, tout à la fois, d'absorber le déficit du budget 1998, de compenser la diminution des concours publics, de couvrir les charges supplémentaires inéluctables (glissements salariaux, droits d'auteurs,...), de consolider le soutien de RFI à ses filiales et d'affecter des moyens nouveaux à son développement.
a) l'exercice 1999
Les ressources s'élèvent à 719,7 MF en 1999, contre 754,6 MF en 1998. Dans un contexte de stabilité des recettes internes (diverses et publicitaires), cette diminution s'explique par l'évolution des ressources publiques :
- la subvention du ministère des affaires étrangères est ramenée de 452 MF en 1998 (y compris la subvention du ministère de la coopération) à 432 MF ;
- les versements au titre de la redevance (165,5 MF) et des remboursements d'exonération de redevance (114,5 MF), représentant au total 280 MF, s'inscrivent en baisse de 14,8 MF par rapport aux concours attribués pour 1998 (294,8 MF, provenant de la seule redevance). Cette baisse des recettes d'exploitation est toutefois à mettre en regard avec l'attribution en fin d'année de 10 millions de francs de redevance au titre du budget d'équipement de la société (cf. infra).
Ainsi, malgré une diminution en cours d'exercice de 5,5 MF de ses concours publics (remboursement d'exonération de redevance), du fait du décalage de certaines opérations (lancement du site d'actualité) et grâce à une gestion économe de ses moyens, RFI est parvenue à préserver, en exécution, l'équilibre de son budget, affichant un léger excédent de 0,45 MF.
Le budget arrêté par le Conseil d'administration le 8 juin 1999 renouait avec l'équilibre, malgré une diminution de 29,2 MF des ressources publiques, grâce au redéploiement du dispositif de diffusion en ondes courtes de la société.
Ce cadre budgétaire a été révisé à la baisse en cours d'année à la suite d'une réduction de 5,48 MF des ressources de fonctionnement provenant des remboursements d'exonération de redevance. Il est à noter que cet abattement a été compensé en fin d'année par l'attribution de 10 MF de redevance complémentaires. Toutefois, compte tenu des besoins importants d'équipement auxquels RFI doit faire face pour mener à bien la modernisation de son appareil de production (cabine de programmes, équipements de prise de son et de montage numériques), de diffusion (satellites numériques), et de gestion (logiciel de gestion des ressources humaines), cette ressource complémentaire a fait l'objet d'une attribution sous forme de subvention d'équipement, et elle est affectée au financement des investissements de l'année 2000 de la société.
Malgré l'abattement sur les ressources de fonctionnement intervenu en cours d'année, l'exécution du budget de fonctionnement aura en définitive été positive grâce à un excédent de l'ordre de 1MF sur les recettes diverses, mais également grâce à une économie sensible sur les dépenses, liée à des décalages et à la maîtrise de certaines charges. Le résultat budgétaire s'établit ainsi à + 0,45 MF. Le bénéfice comptable s'élève à 0,3 MF, un peu moins élevé que le résultat budgétaire.
Le budget d'équipement fait apparaître un taux de consommation de 82 %, supérieur à celui de l'année précédente (64 %). Les crédits non dépensés (5,6 MF), résultant pour l'essentiel du décalage des travaux de réaménagement des nouveaux locaux loués à Radio France, ainsi que de retards dans l'exécution du plan de rénovation et de numérisation des studios, sont reportables sur les exercices ultérieurs.
L'excédent d'exploitation, conjugué au retard sur le budget d'équipement et à un échéancier plus favorable en fin d'année de versement de la subvention du Ministère des affaires étrangères, a permis une nette amélioration de la trésorerie, qui passe de - 8,1 MF au 31 décembre 1998 à + 20,1 MF au 31 décembre 1999.
Sur le plan des recettes, il faut d'abord remarquer que le poste principal de dépenses concerne les Services extérieurs dont les dépenses diminuent de -79,0 MF, par suite du redéploiement du dispositif de diffusion en ondes courtes début 1999.
On note ensuite que ce rétablissement est obtenu malgré la non réalisation de l'objectif de recettes publicitaires et de parrainage (-1,4 MF), liée aux objectifs ambitieux de chiffre d'affaires publicitaire fixés dans le cadre budgétaire. Cet objectif devrait toutefois être atteint en 2000.
En ce qui concerne les dépenses, l'économie de 0,4 MF globalement constatée sur l'enveloppe des dépenses de fonctionnement par rapport au budget révisé (8,7 MF par rapport au budget initial) est imputable essentiellement aux charges dites " fixes " (appointements permanents, loyers...), les frais de diffusion enregistrant pour leur part un dépassement, et les frais de production et de programme une économie marginale.
Comme d'autres sociétés, RFI a dû notamment supporter les surcoûts liés à la couverture des opérations du Kosovo, qui apparaît à la fois au niveau du poste information et de celui des frais de diffusion technique.
Les économies ont été obtenues sur toute une série de postes de dépenses : Personnel permanent (- 0,3 MF), Loyers et charges (-2,0 MF), Formation professionnelle (-1 MF), Action sociale (-0,6 MF), Direction technique (-0,3 MF) .
On note que c'est en jouant sur les provisions constituées en début d'année (10,8 MF, dont 4,8 MF de provisions générales et 6 MF de provision pour développements) que RFI a pu absorber à hauteur de 5,5 MF la réduction des crédits de fonctionnement versés à RFI et pour le solde (5,3 MF) pour financer l'effort de couverture des événements au Kosovo et les développements de diffusion.
b) Les dotations en perspective
Les tableaux ci-joints témoignent des caractéristiques structurelles du financement de RFI : plafonnement et fragilité de la subvention du ministère des affaires étrangères, instabilité du partage des autres ressources publiques entre subventions et ressources de redevance, très faible part enfin des ressources propres.
Le budget pour 2000 repose sur une progression de 20 millions de francs en recettes comme en dépenses.
Les ressources publiques attribuées à RFI par la loi de finances initiale pour 2000 s'élèvent à 737,4 millions de francs contre 717,4 millions de francs l'année précédente. On rappelle que les 10 millions de francs accordés à RFI par la loi de finances rectificative pour 1999 a été reportée sur l'exercice 2000 du fait de sa qualification de redevance d'équipement.
Les dépenses de fonctionnement prévues pour 2000 s'élèvent à 745,2 millions de francs, soit une progression de 2,8 % par rapport à l'année précédente.
Ces chiffres appellent deux remarques :
• le budget pour 2000 ne prenait pas en compte initialement l'impact de la réduction du temps de travail qui doit faire l'objet d'une dotation en loi de finances rectificative pour 2000 ;
• une fraction des ressources supplémentaires sera absorbée par des charges incontournables et notamment 11 millions de francs de glissement de la masse salariale et 5 millions de francs résultant de l'actualisation mécanique de certains postes comme le coût de la diffusion en ondes courtes ou de droits d'auteur.
Le budget d'investissement progresse de 30,2 millions de francs en 1999 à 35,5 millions de francs en 2000.
Son financement est assuré par le report du budget d'investissement de 1999 à raison de 1,5 million de francs, par les amortissements inscrits au budget de fonctionnement à hauteur de 24 millions de francs, ainsi que par la dotation déjà mentionnée inscrite en loi de finances rectificative pour 1999.
2. La politique sociale et la réduction du temps de travail
L'accord d'entreprise sur l'Aménagement et la Réduction du Temps de Travail à été signé le 2 février 2000 par le Président Directeur Général de R.F.I. et les organisations syndicales CFDT - CFTC - CGC - FO - SNJ et SNJ/CGT.
a) Organisation du travail
L'objectif de l'accord 35 H. était donc de déterminer une organisation permettant d'accompagner la modernisation et le développement de R.F.I. La difficulté rencontrée était la non concordance entre le calendrier de mise en place des 35 H. et celui de la mise en place de la numérisation, les gains de productivité attendus ne pouvant intervenir qu'à l'issue du processus complet de numérisation.
(1) Les personnels relevant de la convention collective de la Communication et de la production audiovisuelles
• Les personnels administratifs
Préalablement à l'accord 35 H., les personnels administratifs travaillaient 1 755 H. sur 45 semaines, 39 H./semaine, 7 H.48 par jour pendant 5 Jours. Désormais, les personnels administratifs travailleront 1575 heures dans l'année sur 45 semaines, selon les modalités suivantes :
Pour le cadre Général, le travail est organisé selon trois options possibles :
• réduction de la durée journalière de travail (7 H. par jour pendant 5 jours),
• réduction de la durée hebdomadaire de travail (7 H.48 pendant 4,5 Jours avec attribution d'une 1/2 journée de repos par semaine),
• 35 H. par semaine en moyenne sur une période de 4 semaines, par l'attribution d'heures de repos prises par journée de repos.
Hors ce cadre général, il est prévu une durée du travail de 35 H. sur 4 jours lorsque les contraintes de service nécessitent une amplitude de 8 H.45 de travail effectif par jour, ou lorsque les intéressés souhaitent une réduction du temps de travail dans un cadre annuel en fonction de situations individuelles et familiales (exemple : salariés d'origine étrangère souhaitant regrouper leurs jours de repos pour aller dans leur pays d'origine).
• Les cadres
Préalablement à l'accord 35 H., les cadres travaillaient 220 jours par an sur 45 semaines, 5 jours par semaine. Désormais, les cadres travailleront 202 jours par an ; ils bénéficieront donc de 18 jours de repos supplémentaires à prendre tout au long de l'année. Un bilan trimestriel est prévu entre le cadre concerné et son responsable hiérarchique, ce dernier pouvant imposer la prise de jours de repos en cas de crédit important de jours non pris.
• Les techniciens
Préalablement à l'accord 35 H., les techniciens travaillaient 1755 H. dans l'année. Désormais, les techniciens travailleront 1575 heures dans l'année. Le travail des techniciens est organisé : en cycle5 ( * ), en poste-cyclé6 ( * ), en horaires variables.
Les techniciens de reportage travaillent en horaires variables, leur durée du travail ne pouvant être prédéterminée. Ils sont amenés, lors de missions à l'étranger à effectuer des heures supplémentaires. L'accord 35 H. prévoit l'attribution d'un forfait d'heures supplémentaires, dans le respect des dispositions légales et notamment dans le respect des dispositions concernant le contingent annuel d'heures supplémentaires.
• Les personnels de réalisation
Préalablement à l'accord 35 H., les personnels de réalisation travaillaient 1755 heures dans l'année, 39 H. par semaine. Désormais, les personnels de réalisation travailleront 1575 heures dans l'année, 35 H. par semaine. Sur la base du volume de production déterminé en début de grille de programmes, deux options d'organisation sont possibles afin que la durée moyenne de travail hebdomadaire soit égale à 35 H. :
1/ sur une base de 35 H. de travail par semaine : . soit, sur 5 jours, 7 H. de travail par jour, soit sur moins de 5 jours, la durée du travail étant déterminée en fonction du nombre de jours travaillés ;
2/ sur une base horaire journalière supérieure à 7 H. soit, par l'attribution d'heures de repos RTT prises par journée ou demi-journée.
(2) Les journalistes relevant de l'avenant audiovisuelle à la C.C.N.T.J.
Préalablement à l'accord 35 H., les journalistes travaillaient 216 Jours par an, pendant 44 semaines, 5 jours par semaine. Désormais, les journalistes travailleront 196 jours par an. L'organisation du travail est définie dans chaque rédaction et service, en concertation avec les journalistes. Les options possibles sont les suivantes :
• travail sur 44 semaines avec, en alternance une semaine de 4 jours travaillés et une semaine de 5 jours travaillés + 2 jours de repos à prendre dans l'année,
• travail sur 44 semaines avec 20 jours de repos à prendre dans l'année planifiés tous les trois mois.
Enfin, on note que, dans le cadre de l'accord 35 H., le Compte Épargne Temps a été mis en place permettant à chaque salarié ayant au moins 1 an d'ancienneté d'accumuler les jours de congé ou de repos afin de les utiliser ultérieurement, tout en percevant un salaire.
S'il est encore prématuré de dresser, après 6 mois de mise en vigueur de l'accord 35 H, un bilan d'application, il faut souligner que l'accord s'applique dans des conditions satisfaisantes dans la mesure où en 6 mois d'application, les organisations syndicales n'ont formulé qu'une seule demande de réunion de la commission de suivi "35 heures".
On remarque également que, concernant les personnels techniques et de réalisation, l'accord 35 H. a prévu la possibilité de réexaminer les organisations du travail en fonction de la numérisation. Travaillant sur les mêmes outils numériques, un rapprochement des métiers et des organisations du travail est prévisible, qui devrait se traduire par des gains de productivité à l'issue du processus de numérisation.
D'ores et déjà, à l'occasion de l'accord 35 H., R.F.I. déclare avoir mis en place une nouvelle planification des moyens de production (studios), permettant le maintien du volume de la production malgré la réduction du temps de travail.
Enfin, pour les journalistes, il est clair que ceux-ci rencontraient déjà avant les 35 H. des difficultés pour épuiser la totalité de leurs droits à congés tels qu'ils résultent de la convention collective. Il est vraisemblable que les jours de repos supplémentaires liés à la réduction du temps de travail, qui ne peuvent faire l'objet d'un report sur l'année suivante, vont amplifier le phénomène.
b) Le volet emploi
Le nombre d'emplois permanents supplémentaires résultant de l'application de la réduction du temps de travail est de 61 (équivalent temps plein), répartis en : 31 emplois permanents de journalistes , 30 emplois permanents de personnels relevant de la convention collective de la communication et de la production audiovisuelles.
Dès la signature de l'accord, il a été procédé à un affichage des postes à pourvoir afin, d'une part, de favoriser la mobilité interne et, d'autre part, d'examiner la situation des salariés susceptibles d'être intégrés au sein de R.F.I. après des collaborations sous contrat à durée déterminée ou à la pige d'assez longue durée.
Ainsi, il est prévu en ce qui concerne les personnels relevant de la Convention collective de la communication et de la production audiovisuelles, la création de 21 créations d'emploi et de 9 intégrations, ainsi que pour les journalistes, de la création de 17,5 créations d'emploi et de13,5 intégrations.
Il faut préciser que les intégrations de personnels se traduisent par une diminution des crédits dits "occasionnels" attribués aux services concernés par les intégrations, c'est-à-dire une diminution des sommes destinées à financer les contrats de remplacement ou de piges.
3. Les actions
Depuis 1996, Radio France Internationale poursuit un plan de modernisation autour des 5 axes stratégiques suivants :
1. priorité au traitement de l'actualité française et internationale et des grands courants qui transforment la France et le monde,
2. renforcement et crédibilité de la ligne éditoriale, notamment dans les rédactions de langues étrangères,
3. adaptation des modes de diffusion aux nouvelles donnes du paysage audiovisuel : développement de relais FM dans les pays où la législation l'autorise, amélioration du confort d'écoute en ondes courtes là où la réception FM n'est pas autorisée, présence sur les nouveaux axes de développements technologiques (DAB, numérisation ondes courtes et réception satellitaire directe Worldspace),
4. développement du site internet en français et en langues étrangères en mode audio et en production spécifique (texte et iconographie),
5. numérisation progressive de la production et de la diffusion des sons.
Ces cinq axes de développement qui guidaient l'action menée en 1999, pour laquelle on dispose du compte rendu d'activité, seront confortés en 2001 et constitueront le noyau du projet de contrat triennal qui devra être présenté pour la fin de l'année 2000 à la Ministre de la Culture et de la Communication et au Ministre des Affaires Étrangères.
a) Le compte rendu d'activité de 1999
L'activité de RFI en 1999 a traduit son engagement en faveur des priorités stratégiques suivantes :
• la consolidation du format "tout actualité", dont les études d'audience confirment le succès en français comme en langues, mais aussi son enrichissement par une nouvelle grille des programmes en français, lancée à l'automne ;
• le développement du réseau d'émetteurs en FM et la conclusion de nombreux accords de reprise par des radios partenaires, pour répondre aux attentes et habitudes d'écoute des auditeurs ;
• la modernisation des moyens de diffusion, de production et de gestion de RFI ;
• la montée en puissance des filiales de RFI et la mise en oeuvre d'une stratégie de groupe RFI.
Elle a par ailleurs été marquée par le retour à l'équilibre de ses comptes, alors même que la situation dans les Balkans, et notamment au Kosovo, a justifié un effort supplémentaire très significatif.
1 - Un format "tout actu" en français et en langues, complété par la nouvelle grille des programmes et adapté à l'urgence née de la situation dans les Balkans.
Trois ans après son lancement, la chaîne d'information en continu, progressivement enrichie d'éditions et de magazines régionalisés, voit son succès confirmé. Ainsi que le montrent les tableaux ci-après, les positions de RFI se sont partout renforcées, notamment dans son principal bassin d'audience, l'Afrique francophone, malgré le développement continu de la concurrence locale.
Les émissions en langue étrangère, pour leur part, ont poursuivi leur effort progressif de modernisation, fondé sur un format plus riche en correspondances locales et construit autour de séquences de 30' consacrées pour moitié à l'information et pour moitié à des magazines. Les résultats d'audience enregistrés par exemple à Moscou et dans les grandes villes chinoise constituent à cet égard à la fois un motif de satisfaction et un encouragement à poursuivre dans cette voie.
Par ailleurs, en réponse au besoin né du conflit du Kosovo, et compte tenu du caractère stratégique à moyen/long terme de la région des Balkans, des émissions en albanais ont été mises en place en mars 1999 à raison d'une ½ heure quotidienne, ainsi qu'une nouvelle tranche matinale d'une ½ heure également en serbe et croate. Créées dans l'urgence, moins d'une semaine après les premières frappes de l'OTAN, ces émissions ont vocation à s'intégrer dans une approche régionalisée, à travers la mise en place d'une cellule de coordination chargée d'assurer la cohérence éditoriale de toutes les rédactions d'Europe centrale et orientale.
Enfin, la nouvelle grille de programmes, lancée à l'automne 1999, a permis, sans s'éloigner d'une ligne éditoriale fondée sur le traitement de l'actualité ("chaude" pour l'info, "tiède" ou "froide" pour les programmes), d'en proposer une approche complémentaire, moins pragmatique et plus libre avec des magazines comme "cultures vives", "le monde change" ou "les saisons de Pierre".
2 - Un redéploiement significatif du dispositif de diffusion en ondes courtes au profit des émetteurs en FM et des accords de reprise par des radios partenaires.
Comme prévu, la quasi totalité des anciens émetteurs ondes courtes de TDF ont été arrêtés au 1er janvier, le parc se limitant désormais aux douze émetteurs à antenne tournante d'Allouis et à deux unités à Montsinéry. Le nombre limité de réactions négatives d'auditeurs confirme la pertinence de ce recalibrage du dispositif de diffusion, qui a par ailleurs apporté une contribution essentielle au redressement du compte d'exploitation de RFI (cf. infra) et permis de financer le renforcement de modes de diffusion alternatifs, essentiellement en FM.
En Afrique, où le réseau FM de RFI est déjà très dense, l'effort a porté principalement sur l'installation de relais dans les grandes villes de province des pays francophones (Majunga puis Tuléar à Madagascar en juin et octobre, Port Gentil au Gabon en décembre), et sur le développement de sa présence en zone anglophone, avec l'ouverture de l'émetteur d'Accra en mars 1999 et l'avancement des démarches en vue d'une installation à Lagos.
En Europe, un effort tout particulier a été consenti en faveur des Balkans, en complément des développements en langues, avec l'ouverture de relais 24/24 à Elbasan en Albanie (complétant l'émetteur installé à Tirana en 1998), à Pristina au Kosovo et diffusant sur le Montenegro, auxquels s'ajoutent plusieurs accords de reprise par des radios macédoniennes. Des accords de partenariats ont par ailleurs été conclus sur le reste du continent, en Allemagne, en Irlande, en Pologne, en Russie et en Ukraine.
En Amérique latine, RFI a enrichi son réseau de radios partenaires d'une vingtaine de nouvelles reprises, pour plus de la moitié au Brésil, mais aussi en Bolivie, en Colombie et au Panama. Il est à noter que RFI est désormais présente à Buenos Aires, grâce à un accord signé avec Radio Europa, qui lui permet de disposer d'une fréquence en FM de 5h du matin à midi.
En Asie, RFI a obtenu l'ouverture d'un second relais au Cambodge, à Siem Reap. Au Moyen-Orient, enfin, deux émetteurs installés à Doha au Qatar et à Manama au Bahrein diffusent désormais les programmes de RMC MO dans leur intégralité.
Au total, l'effort de développement amorcé au début des années 1990 et intensifié ces dernières années à permis à RFI d'aborder l'an 2000 fort d'un réseau de 74 relais FM ou AM en propre, 159 accords de reprise par des radios partenaires à l'étranger et 19 locations satellitaires lui permettant de couvrir l'ensemble de la planète.
3 - La modernisation des moyens de diffusion, de production et de gestion
Conformément au calendrier arrêté, la première tranche de la nouvelle cabine de programmes numérique (interconnexion et automation), lancée en 1998, a été achevée en 1999 dans les délais et le cadre budgétaire prévus. Elle offre à RFI un potentiel de "sorties" de programmes considérablement accru et lui permet désormais de se passer du centre de modulation/démodulation de Radio France. La deuxième tranche (système de conduite et base de programmes), qui permettra de réaliser une programmation informatisée et cohérente de l'ensemble des antennes de RFI et d'intégrer la production au processus de numérisation, a été parallèlement lancée et devrait s'achever courant 2001.
La numérisation de la production s'est également traduite, en 1999, par un effort de formation très marqué des journalistes, techniciens et assistants, ainsi que par une première étape avec les rédactions latino-américaines.
EVOLUTION DE L'AUDIENCE RÉGULIÈRE DE RFI DANS QUELQUES PAYS D'ASIE
" Nombre de personnes écoutant au moins une fois par semaine les programmes de RFI "
(Population des 15 ans et plus)
Pays |
Villes |
1995 |
1997 |
1998 |
Chine |
95 : Etude sur 7 villes |
172 000 Mesure dans 7 grandes villes |
1 109 000 Mesure ensemble pays |
|
98 : Etude nationale |
||||
Cambodge |
Phnon Penh |
31 000 |
||
Viet - Nam |
Etude nationale |
48 800 |
EVOLUTION DE L'AUDIENCE RÉGULIÈRE DE RFI DANS CERTAINS PAYS AFRICAINS
" Nombre de personnes écoutant au moins une fois par semaine les programmes de RFI "
(Population des 15 ans et plus)
Pays |
Villes |
1990 |
1993 |
1994 |
1995 |
1997 |
1998 |
1999 |
Abidjan |
660 060 |
577 700 |
512 640 |
675 000 |
665 200 |
628 8000 |
||
Gabon |
Libreville |
112 000 |
186 000 |
214 000 |
||||
Togo |
Lomé |
188 720 |
||||||
Kara |
33 966 |
|||||||
Cameroun |
Douala |
303 700 |
||||||
Yaoundé |
242 000 |
|||||||
Sénégal |
Dakar |
414 904 |
277 760 |
538 720 |
569 220 |
|||
Rép. Du Congo |
Kinshasa |
455 000 |
1 450 000 |
1 341 600 |
||||
Madagascar |
Antananarivo |
93 000 |
184 800 |
275 890 |
EVOLUTION DE L'AUDIENCE CUMULÉE VEILLE DE RFI DANS CERTAINS PAYS AFRICAINS
" Nombre de personnes écoutant au moins une minute par jour les programmes de RFI "
(Population des 15 ans et plus)
Pays |
Villes |
1990 |
1993 |
1994 |
1995 |
1997 |
1998 |
1999 |
Côte d'Ivoire |
Abidjan |
277 700 |
198 000 |
325 000 |
332 000 |
340 450 |
||
Rép. Du Congo |
Kinshasa |
54 250 |
276 000 |
499 200 |
||||
Mali |
Bamako |
132 000 |
171 000 |
|||||
Gabon |
Libreville |
125 000 |
121 000 |
|||||
Togo |
Lomé |
97 700 |
||||||
Kara |
15 200 |
|||||||
Cameroun |
Douala |
59 860 |
182 000 |
|||||
Yaoundé |
56 550 |
103 000 |
||||||
Sénégal |
Dakar |
54 086 |
211 640 |
183 000 |
311 460 |
|||
Madagascar |
Antananarivo |
6 900 |
69 300 |
100 840 |
||||
Fianarantsoa |
32 000 |
|||||||
Antsiranana |
19 040 |
Au-delà des produits destinés à l'antenne, la modernisation a également porté sur les outils de gestion, avec l'introduction de nouvelles applications de gestion financière qui, en lien avec la mise en place, d'ici à la fin 2001, d'un nouveau logiciel de gestion des ressources humaines, permettront à RFI de disposer d'une comptabilité analytique plus fine et donc de connaître et de suivre avec plus de précision le coût de ses divers "produits" et activités.
4 - La montée en puissance des filiales au profit d'une stratégie de groupe
Le processus de rapprochement entre RFI et la principale de ses filiales, RMC MO , engagé depuis la reprise en 1996, a connu une accélération très sensible en 1999, à travers deux événements : d'une part, l'installation de RMC MO au 8ème étage de la Maison de la Radio, qui lui permet d'être pleinement intégrée à sa maison-mère, de multiplier les échanges entre équipes rédactionnelles et de bénéficier pleinement des services fonctionnels de RFI (Communication, Etudes, Affaires internationales, DAF, Technique et Informatique...) ; d'autre part, la fusion de sa rédaction et de la rédaction arabe de RFI. Forte de ce rapprochement, et d'un soutien financier accru de RFI, RMC MO a pu lancer à l'automne une nouvelle grille sensiblement enrichie et débutant une heure plus tôt, afin d'offrir des émissions en prime-time aux auditeurs du Golfe.
Enfin, RFI a, comme la SOMERA, bénéficié d'une partie des locaux libérés par le départ de France 3 de la Maison de la Radio. L'extension, qui porte sur une surface d'environ 1500 m², est effective depuis la mi-année 1999.
A l'issue d'une réflexion éditoriale menée tout au long de l'année en relation avec le Ministère des Affaires Étrangères, le format de Radio Paris Lisbonne a été adapté pour améliorer la cohérence entre production locale, musique et émissions de RFI en français et portugais, tout en étendant son auditoire au-delà des seuls lisboètes francophones.
Radio Delta, filialisée en 1998 et désormais installée dans de nouveaux locaux à Bucarest, a lancé quant à elle en avril 2000 une nouvelle grille, fruit d'un travail mené conjointement avec la rédaction roumaine de RFI, avec pour objectif une diffusion prochaine dans d'autres grandes villes roumaines.
RFI Bulgarie, enfin, a lancé en fin d'année une grille considérablement étendue, avec 11 heures de diffusion quotidienne contre 2 précédemment.
b) Les perspectives pour 2001
Pour l'année 2001, Radio France Internationale s'est fixée des objectifs précis dans les domaines suivants :
S'agissant du programme en français, RFI 1, le nombre de journaux spécifiques à certaines zones géographiques sera augmenté, sur le modèle de ceux déjà diffusés pour le Moyen-Orient. C'est ainsi que des journaux centrés respectivement sur l'actualité européenne et celle de l'Asie devraient voir le jour rapidement.
De manière complémentaire, la numérisation de la production et de la diffusion des émissions permettra de diversifier et de moduler les horaires de diffusion des magazines qui suivent les journaux , l'objectif à atteindre étant de diffuser aux heures les mieux adaptées en fonction des fuseaux horaires . Par exemple, le magazine " Culture vive ", consacré à la présentation quotidienne de la culture française, est actuellement diffusé à 15h40 (TU) ce qui correspond à 17h40 heure de Paris, à 18h40 heure de Bucarest et à 19h40 heure de Moscou. La numérisation devra permettre de diffuser cette émission dans chacune de ces trois villes à 17h40 heure locale, ce qui, d'après les études effectuées, conviendrait le mieux aux attentes des auditeurs.
2. Pour les langues étrangères, RFI 2, la poursuite des réformes portera en priorité sur les émissions en langue anglaise. La Rédaction proposera 8 éditions d'une demie heure diffusés de 6h à 19h (heure de Paris). Pour répondre aux développements de nos réseaux FM en Afrique anglophone, les journaux consacreront plus d'espace au traitement de l'actualité africaine et de l'actualité internationale générale. Les auditeurs anglophones asiatiques continueront de bénéficier de journaux qui leur soient plus particulièrement destinées.
3. En matière de magazines, l'effort de facilitation de la langue française auprès des francophones peu scolarisés sera poursuivi tout comme le renforcement des émissions pédagogiques telles " le Monde change " (présentation des grandes évolutions scientifiques et technologiques de notre époque) et " Culture vive " (vulgarisation de l'actualité culturelle).
4. De manière parallèle, la production des programmes enregistrés, RFI 3, destinés à être réutilisés par les radios étrangères, en particulier africaines, que celles-ci soient publiques ou privées, associatives ou rurales, sera poursuivie avec un effort particulier sur les émissions susceptibles d'être retranscrites en langues vernaculaires. RFI continuera de mettre l'accent sur les magazines complétant l'enseignement de la langue française et l'histoire de l'Afrique. En outre, les émissions destinées à l'apprentissage de la langue française diffusées dans le cadre de nos programmes en langues étrangères seront également rénovées. En vue de développer les supports multimédias d'enseignement du français, un accord de coopération a été signé avec un important éditeur français.
5. L'implantation de RFI se renforcera en 2001.
En Afrique, RFI renforcera sa présence en ouvrant deux nouveaux relais FM au Niger, à Zinder et Maradi, les deuxièmes et troisièmes villes du pays. En outre, Radio Nomade reprendra une partie des programmes de RFI en français (5 heures par jour) sur trois stations (Agadez, Tahoua et Arlit).
Au Cameroun, à la suite de la récente ouverture du paysage audiovisuel aux radios internationales, RFI installera des relais à Yaoundé, Douala et Bafoussam. En République Démocratique du Congo, RFI devrait ouvrir un relais à Kinshasa et un autre à Lubumbashi. Enfin, les programmes de RFI seront repris au Tchad à Sarh, Faya, Moundou et Abéché.
En Afrique Anglophone, RFI poursuivra son développement en implantant des relais en Namibie, au Lesotho, au Kenya (Nairobi et Mombasa) et au Nigeria. Elle renforcera sa présence au Ghana en ouvrant un deuxième relais à Kumasi. La vingtaine de radios communautaires d'Afrique du Sud qui ont déjà fait l'objet de dotation de matériel dans le cadre du projet Khuluma reprendra les émissions de RFI en anglais et fera l'objet de session de formation de leurs équipes sur place.
Au Proche et Moyen-Orient, RFI et sa filiale RMC Moyen-Orient devraient ouvrir deux relais FM au Yémen et aux Émirats Arabes Unis.
En Amérique latine, RFI déjà présente dans les principales capitales par la reprise de ses émissions en espagnol ou en portugais par près de 80 radios ou réseaux de radios publiques et privées de qualité, renforcera ce dispositif en concluant de nouveaux accords avec des radios situées dans les deuxièmes et troisièmes villes. Ainsi à la fin 2001, une centaine de radios ou de réseaux devraient reprendre les programmes de RFI, en espagnol, en portugais et parfois en français. À chaque fois que la législation locale le permet, RFI sera, notamment pour développer sa présence en français, candidate à l'octroi de fréquences pour implanter de nouveaux relais, en partenariat avec les lycées français ou les Alliances Françaises. En 2001, RFI ouvrira un relais à Montevideo en Uruguay, à Quito en Équateur et à Santa Cruz en Bolivie. En outre, RFI réunira en avril 2001 à Caracas trente radios partenaires de type commercial. De la même manière, une réunion d'une trentaine de radios partenaires, universitaires et culturelles cette fois, sera organisée en novembre à Mexico.
En Europe, RFI poursuivra son développement en Europe du Centre et de l'Est. Elle renforcera ainsi sa présence en Bosnie Herzégovine et sera candidate par le biais de sa filiale à Bucarest, Radio Delta, à l'obtention de fréquences dans les provinces roumaines (dans des villes telles que Cluj, Krajova et Brasov). Elle ouvrira également un relais à Riga en Lettonie, et un autre à Skopje en Macédoine. En Allemagne, RFI qui a déjà obtenu une fréquence à Leipzig (Saxe) ouvrira de la même manière deux nouveaux relais à Dresde et à Chemnitz. Il est à noter que ces 3 relais sont opérés conjointement avec le BBC World Service
En Scandinavie, RFI renforcera sa coopération avec Radio Paris Oslo, qui reprend déjà plusieurs heures des programmes de RFI 1.
En Asie, RFI renouvellera sa demande de fréquences à Hanoi et à Vientiane pour ses programmes en français. Elle poursuivra le développement de nouveaux accords de partenariats avec des radios chinoises, dans le domaine de la diffusion de la chanson française.
Elle poursuivra également le renforcement de son dispositif en ondes courtes. Au Japon, elle proposera son signal sur le bouquet satellitaire de diffusion directe " Perfect TV ".
En Amérique du Nord, comme au cours de l'année 2000, RFI conclura des accords de reprises avec des radios communautaires aux États Unis qui reprennent ses émissions en langues étrangères (chinois, persan, etc.). Au Canada, elle placera son signal sur le bouquet de diffusion directe par satellite " Express Vu " et renforcera ses liens avec les radios associatives francophones hors Québec. Par ailleurs, RFI est candidate à une fréquence FM à Montréal et dans une autre grande ville canadienne.
6. Le développement du site internet www.rfi.fr sera poursuivi dans trois directions principales : en premier lieu, le nombre de dossiers d'actualités quotidiens présentés en mode texte sera accru et les liens avec les éléments de production sonores diffusés à l'antenne seront développés.
En deuxième lieu, la totalité des émissions dans les 19 langues étrangères sera désormais disponible en audio à partir de la mi-octobre 2000.
Enfin, un protocole de coopération a été signé 18 avril 2000 entre France Télévision, Radio France et RFI. L'objectif est de proposer aux internautes un portail commun pour l'audiovisuel public dès 2001. Il sera ouvert aux autres sociétés concernées et notamment à l'INA et à TV5.
7. RFI continuera de s'adapter aux évolutions des normes techniques de diffusion. En matière d'ondes courtes, le standard relatif à la diffusion numérique devrait être adopté en décembre 2000 par l'UIT et aboutir en 2001, à de premières expérimentations concrètes. L'adaptation des centres émetteurs ondes courtes TDF en Métropole et en Guyane, des émetteurs de Moyabi, utilisés en partenariat avec Africa n° 1, et de Chypre en ondes moyennes devraient bénéficier de cette nouvelle technologie.
Dans le cadre du contrat de diffusion sur le satellite de réception directe Worldspace, RFI suivra attentivement le résultat de la commercialisation des récepteurs pour décider si un deuxième contrat sera négocié pour une diffusion sur l'Asie, en complément du premier qui couvre l'Afrique et le Moyen-Orient.
En Europe occidentale, RFI, en partenariat avec la Deutsche Welle et la BBC, présentera sa candidature en DAB dans chaque grande métropole à l'occasion des appels d'offres qui seront notamment lancés à Madrid et à Dublin.
8. Le redressement des filiales qui ont été rattachées au groupe RFI (notamment RMC-Moyen-Orient et RPL), sera poursuivi avec un double objectif : le renforcement de la ligne éditoriale grâce, entre autres, au resserrement des liens entre les rédactions, et un effort de communication spécifique et de présence sur internet (site RMC Moyen Orient : www.rmc-mo.fr ; site RPL : www.rpl.fm ; site de Radio Sofia : www.rfi.bg).
c) Des besoins sans financement
RFI, toutefois, ne dispose pas de moyens à la mesure des ambitions qu'on lui assigne. Or, la société doit pouvoir s'adapter à son environnement politique, économique et technologique.
En dépit des quelque 32 millions de francs que doit lui attribuer le projet de loi de finances rectificative -à raison de 12 millions de francs pour les accords salariaux et de 20 millions de francs pour les autres dépenses-, RFI manque de moyens pour financer des développements urgents.
Il en est ainsi en tout premier lieu du renouvellement de la concession pour l'émetteur de Chypre qui permet à la filiale de RFI, RMC Moyen-Orient, de couvrir les pays de la zone avec des programmes en langue arabe et en français. L'accord, négocié avec le soutien du chef de l'Etat et du ministre délégué aux affaires européennes, prévoit le versement d'une redevance de 18 millions de francs étalé sur trois ans. La situation particulièrement favorable de l'émetteur comme les termes financiers de l'opération justifieraient que RFI bénéficie d'une rallonge budgétaire pour financer la première tranche de 6 millions d'une tête de pont essentielle du point de vue de notre présence dans cette région du globe.
D'autres projets apparaissent également prioritaires, sans pour autant que RFI dispose des financements nécessaires :
• la numérisation du processus de production est la condition d'une optimisation de l'activité de RFI dont il faut rappeler qu'elle s'étend sur les 24 fuseaux horaires : il s'agit d'automatiser la différenciation des programmes émis en fonction des fuseaux horaires et de la langue choisie sur les quelques 80 relais FM que gère RFI 24 heures sur 24, ainsi que vers les 180 radios étrangères qui reprennent ses bulletins d'information. Les systèmes numériques mis au point permettent également de nourrir un site Internet multimédia. 10 millions de francs ont déjà été accordés à ce titre par la loi de finances rectificative pour 1999, il en faudrait le double pour poursuivre ce processus de modernisation tout à fait stratégique pour la société ;
• le développement du site Internet de RFI mériterait aussi un effort particulier pour lui permettre de proposer, à côté de sa version française d'origine, de nouvelles versions en anglais et en espagnol. En outre, le site améliorerait certainement ses performances -1,5 million de pages vues et 50.000 écoutes audio par mois dont 50 % en provenance des États-Unis - s'il était possible d'installer un site miroir de l'autre côté de l'Atlantique permettant de raccourcir les délais de consultation ;
• enfin, RFI pourrait, avec quelques millions de francs supplémentaires, mener à bien des projets de nature à accroître la présence francophone et la diffusion de la culture française : un partenariat est à l'étude avec la radio publique RTBF pour la gestion d'une fréquence dans la région de Bruxelles , tandis que il serait utile à RFI de pouvoir louer des temps d'antenne à des radios locales sur la côte ouest des États-Unis pour répondre à l'attente des quelques 100.000 français installés en Californie.
* 5 La durée moyenne annuelle de travail par semaine du cycle est réduite à :
35 H. pour les techniciens travaillant en horaires de jour
32 H. pour les techniciens travaillant en horaires de nuit, sur des vacations couvrant la tranche 22 H./6 H. ou commençant avant 22 H. et se terminant après 4 H.
34 H. pour les techniciens travaillant en horaires de nuit, sur des vacations se terminant entre 1 H. et 4 H.
Ces durées moyennes annuelles de travail, se traduisent par l'organisation du travail suivante :
Travail de jour : durée moyenne par semaine sur le cycle : 37 heures avec attribution de 2 H. par semaine du cycle au titre de la R.T.T.
Travail de nuit : pour les vacations couvrant la tranche 22 H./6 H. ou commençant avant 22 H. et se terminant après 4 H., durée moyenne par semaine sur le cycle réduite à 34 H., avec l'attribution de 2 H. R.T.T. par semaine du cycle, pour les vacations se terminant entre 1 H. et 4 H., durée moyenne par semaine sur le cycle réduite à 36 H. avec l'attribution de 2 heures R.T.T. par semaine du cycle.
* 6 Pour les personnels travaillant en posté cyclé, la convention collective de l'audiovisuel public limitait déjà la durée moyenne de travail sur une année civile à 35 H. L'accord 35 H. fixe désormais la durée annuelle de travail à 32 H. Cette réduction est organisée de la façon suivante : la durée moyenne hebdomadaire de travail sur le cycle est planifiée sur 33 H36, avec attribution forfaitaire de 2 heures R.T.T. par semaine du cycle.