IV. RÉDUIRE LES DÉPENSES PUBLIQUES
A. LA NÉCESSITÉ DE RAMENER LES DÉPENSES PUBLIQUES EN-DESSOUS DU PLAFOND DE 50 % DU PIB
1. Le poids des dépenses publiques en France est trop élevé
L'orientation apparemment modérée que le gouvernement donne à sa politique budgétaire lui permet de mettre en avant la réduction graduelle du poids des dépenses publiques dans le PIB, de près de trois points, passant de 55 % en 1997 à 52,1 % en 2001.
Il n'en reste pas moins vrai que le niveau des dépenses publiques totales en France , même s'il diminue, demeure à un niveau extrêmement élevé , bien supérieur à celui de nos voisins ou principaux partenaires, comme le montre le tableau ci-après :
Source : ministère de l'économie
C'est d'ailleurs ce que relevait le gouverneur de la Banque de France, M. Jean-Claude Trichet, lors de la transmission au Président du Sénat du rapport de la Banque de France portant sur la politique monétaire et ses perspectives : " Rappelons que le Conseil de la politique monétaire recommande, au titre d'une indispensable première étape, le passage aussi rapide que possible de nos dépenses publiques au-dessous du seuil de 50 % du PIB ".
Part des dépenses publiques dans le PIB des pays
de la zone euro
et certains autres pays du G7
(en points de PIB)
Surtout, il convient de constater que l'Italie, par exemple, qui, en 1992, avait un niveau de dépenses publiques plus élevé que celui de la France, a réalisé des efforts bien plus importants de réduction du poids de ses dépenses, à tel point que ses performances sont bien meilleures que les nôtres aujourd'hui.
L'attitude précautionneuse en matière de dépenses en France Lors de son audition devant votre commission constituée en commission d'enquête, le gouverneur de la Banque de France a par ailleurs déclaré : " nous avions la réputation d'être extrêmement bien gérés en matière de finances publiques jusqu'à la fin des années 1980. Lorsqu'on a négocié le traité de Maastricht, ce sont plutôt nos thèses qui l'ont emporté. C'est nous qui avons imposé les 3% [de déficit budgétaire] à l'ensemble des Européens. [...] Nous avions une proportion de dettes par rapport au PIB la plus faible d'Europe, ce qui nous donnait la position de celui qui avait été, dans le passé, parmi les meilleurs gestionnaires, sinon le meilleur gestionnaire, des pays industrialisés d'une certaine taille ". Il a conclu : " notre pays s'est montré beaucoup plus nonchalant. [...] Nous avons vécu sur notre passé assez brillant, sans nous rendre compte que nous étions progressivement dépassés " . Ainsi, selon lui, " nous payons pour cela un prix relativement important. Nous pourrions croître plus vite, avoir un niveau de vie plus élevé, si nous arbitrions différemment ". Il convient, à cet égard, de souligner la conception très différente de l'opinion publique américaine, convaincue que la diminution des dépenses publiques ne peut qu'entraîner une amélioration de la situation économique. |