c) Ce programme n'est pas tenable sans réforme de l'Etat
Votre rapporteur général rappelle que toute baisse durable des prélèvements obligatoires doit s'accompagner d'une réduction de la dépense publique.
Or, tout comme le programme pluriannuel des finances publiques n'est pas respecté en matière de prélèvements obligatoires, l'hypothèse de croissance des dépenses de 1 % en francs constants sur la période n'est pas tenue non plus. Les dépenses ont progressé de 3 % en 1998 et de 2,8 % en 1999. Pour 2001, malgré des annonces de hausse modérée, les facteurs de " dérapage " traditionnels sont déjà présents, avec en premier lieu les augmentations d'effectifs dans la fonction publique.
Dans ces conditions, la question des allégements d'impôts et de la modération des dépenses sont les deux faces d'une même médaille, qui pour le moment se résume à l'incapacité du gouvernement à tenir ses engagements .
Votre rapporteur général estime en effet qu'il n'est pas acceptable de faire croire aux Français qu'ils pourront bénéficier d'allégements d'impôts, alors même que le gouvernement tire un trait sur la modération des effectifs de la fonction publique et sans doute bientôt, sur la modération salariale. Sauf à s'engager dans une politique irresponsable de laisser aller du déficit budgétaire, particulièrement néfaste dans une période de croissance économique soutenue, le gouvernement ne pourra, sans réviser sa politique, tenir ses engagements sur le moyen terme.