N°
403
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès-verbal de la séance du 8 juin 2000
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires sociales (1) sur le projet de loi, ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE APRÈS DÉCLARATION D'URGENCE, d' orientation pour l'outre-mer ,
Par M.
Jean-Louis LORRAIN,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Jean Delaneau, président ; Jacques Bimbenet, Louis Boyer, Mme Marie-Madeleine Dieulangard, MM. Guy Fischer, Jean-Louis Lorrain, Louis Souvet, vice-présidents ; Mme Annick Bocandé, MM. Charles Descours, Alain Gournac, Roland Huguet, secrétaires ; Henri d'Attilio, François Autain, Jean-Yves Autexier, Paul Blanc, Jean-Pierre Cantegrit, Bernard Cazeau, Gilbert Chabroux, Jean Chérioux, Philippe Darniche, Claude Domeizel, Jacques Dominati, Michel Esneu, Alfred Foy, Serge Franchis, Francis Giraud, Alain Hethener, Claude Huriet, André Jourdain, Philippe Labeyrie, Roger Lagorsse, Dominique Larifla, Henri Le Breton, Dominique Leclerc, Marcel Lesbros, Jacques Machet, Max Marest, Georges Mouly, Roland Muzeau, Lucien Neuwirth, Philippe Nogrix, Mme Nelly Olin, MM. Lylian Payet, André Pourny, Mme Gisèle Printz, MM. Henri de Raincourt, Bernard Seillier, Martial Taugourdeau, Alain Vasselle, Paul Vergès, André Vezinhet, Guy Vissac.
Voir
les numéros :
Assemblée nationale
(
11
e
législ.) :
2322
,
2355
,
2356
,
2359
et T.A.
507
Sénat
:
342
,
393
,
394
et
401
(1999-2000)
Outre-mer . |
TRAVAUX DE LA COMMISSION
I. AUDITION DU MINISTRE
Réunie le
mardi 30 mai 2000
sous la
présidence de
M. Jean Delaneau, président,
la
commission a procédé à
l'audition de M. Jean-Jack
Queyranne
,
secrétaire d'Etat à l'outre-mer,
sur le
projet de loi n° 342
(1999-2000), adopté par
l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence,
d'orientation pour l'outre-mer.
M. Jean Delaneau, président,
a rappelé que la commission
avait souhaité se saisir pour avis du volet social du projet de loi,
soit près d'une vingtaine d'articles, et a salué la
présence de MM. José Balarello, rapporteur au fond de la
commission des lois, Jean Huchon et Victor Reux, rapporteurs pour avis
respectivement des commissions des affaires économiques et des affaires
culturelles.
M. Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat à l'outre mer,
a
rappelé que le projet de loi d'orientation pour l'outre-mer était
le fruit d'une longue concertation avec les élus, les responsables
socio-économiques et les forces vives du département d'outre-mer
sur la base notamment des rapports élaborés par MM. Claude Lise,
sénateur de la Martinique, et Michel Tamaya, député de la
Réunion, et par M. Bertrand Fragonard, conseiller-maître à
la Cour des comptes. Il a souligné que l'essentiel des propositions du
Gouvernement en matière économique et sociale avait reçu,
certes sous bénéfice d'améliorations souhaitées, un
accueil favorable.
Il a déclaré que le premier objectif poursuivi par le
Gouvernement était d'accroître fortement la
compétitivité des entreprises dans les départements
d'outre-mer afin de tenir compte des handicaps structurels, reconnus par
l'article 299-2 du traité de l'Union européenne, qui nuisent
gravement à leur développement. Il a indiqué que, pour les
sept années à venir, l'effort public global (Etat, Union
européenne et collectivités territoriales) en faveur de
l'économie de ces départements atteindrait 37 milliards de
francs.
Tout en reconnaissant que cet effort budgétaire était
indispensable pour jeter les bases d'un développement durable, il a
estimé que celui-ci reposait néanmoins principalement sur
l'action des entreprises. Il a, à cet égard, rappelé que,
conformément aux engagements du Premier ministre, un nouveau dispositif
de soutien à l'investissement, devant se substituer au dispositif de
défiscalisation actuel appelé à disparaître en 2002,
serait mis en place d'ici la fin de l'année, soit par voie d'amendement
au présent projet de loi, soit par insertion dans le projet de loi de
finances pour 2001.
Mais il a également estimé que l'amélioration de la
compétitivité des entreprises passait principalement par une
diminution de leur coût d'exploitation et notamment du coût du
travail. Il a précisé que l'article 2 du projet de loi
dépassait et englobait l'ancien dispositif d'exonération de
charges sociales patronales, introduit par la loi du 25 juillet 1994, sous
réserve des observations qui pourraient être faites par les
instances communautaires auxquelles il a été notifié. Il a
alors insisté sur les particularités du système
d'exonération proposé par le projet de loi :
pérennisation dans la durée, suppression de la condition
d'être à jour de ses cotisations, élargissement du champ
des secteurs dits protégés à celui du tourisme, des
nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) et du
bâtiment et des travaux publics (même si, pour ce dernier secteur,
l'exonération n'est que partielle), augmentation du montant de
l'exonération de 1 à 1,3 salaire minimum interprofessionnel de
croissance (SMIC).
M. Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat à l'outre-mer
, a
en outre souligné que le projet de loi proposait d'étendre le
champ des exonérations à toutes les petites entreprises de moins
de 11 salariés, quel que soit leur secteur d'activité, et
d'alléger très sensiblement les cotisations sociales des
employeurs et travailleurs indépendants. Il a estimé que ces
mesures constituaient une réponse adaptée à la
réalité du tissu socio-économique des départements
d'outre-mer dont 95 % des entreprises ont moins de
11 salariés, l'effectif moyen étant à peine de 2
salariés.
Il a indiqué qu'au total ce serait environ 115.000 salariés qui
seraient concernés par les exonérations, contre 44.000
aujourd'hui, et l'ensemble des 55.000 employeurs et travailleurs
indépendants qui seraient visés par les allégements de
charges. Il a précisé que ce nouveau dispositif
représenterait un coût annuel de l'ordre de 3,5 milliards de
francs, soit quatre fois le coût du dispositif actuel. Il a
également rappelé que le projet de loi prévoyait une
incitation supplémentaire qui serait fixée par décret
à 9.000 francs par salarié et par an pour toutes les
entreprises ayant conclu un accord de réduction du temps de travail en
application de la loi du 19 janvier 2000.
Précisant que ces mesures seraient financées par la
solidarité nationale et non par un relèvement du taux de la taxe
sur la valeur ajoutée (TVA), comme cela avait pu être le cas en
1994, il a également insisté sur l'aide apportée aux
entreprises diversifiant leurs débouchés commerciaux, en
particulier dans leur environnement régional. Après avoir
rappelé que le précédent dispositif réglementaire
en ce sens avait été si restrictif qu'il n'avait concerné
qu'une dizaine d'entreprises, il a indiqué que le projet de loi
prévoyait de donner une valeur législative à un nouveau
dispositif de primes à la création d'emplois pour les entreprises
exportatrices. Il a jugé que ce nouveau dispositif serait plus efficace,
le montant des primes étant fortement revalorisé et le champ
d'application concernant les entreprises réalisant 20 % (et non
plus 70 %) de leur chiffre d'affaires à l'exportation.
Constatant que l'endettement fiscal et social des entreprises les
empêchait bien souvent d'investir, d'accéder aux crédits
bancaires ou au marché public, il a indiqué que les articles 5 et
6 du projet de loi visaient à remédier à cette situation
en prévoyant la possibilité de mise en place d'un apurement des
dettes sociales et fiscales.
M. Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat à l'outre-mer
, a
ensuite déclaré que le deuxième objectif de ce projet de
loi était de favoriser la création d'emplois outre-mer où
les taux de chômage restent très élevés en
dépit d'une récente amélioration. Rappelant l'ampleur du
défi que constituait l'emploi des jeunes, 35 % des habitants des
départements d'outre-mer (DOM) ayant moins de 20 ans, il a
jugé nécessaire de prévoir un dispositif spécifique
pour l'outre-mer, les mesures plus générales, comme les
emplois-jeunes par exemple, ayant été efficaces mais restant
insuffisantes.
A cet égard, il a indiqué que l'article 9 du projet de loi
instituait le projet initiative-jeunes, une aide financière de l'Etat
fixée par décret et pouvant atteindre près de
50.000 francs qui sera accordée à tous les jeunes
âgés de 18 à 30 ans créant ou reprenant une
entreprise ou poursuivant à l'extérieur de leur
département une formation professionnelle proposée par l'Agence
nationale pour l'insertion et la promotion des travailleurs d'outre-mer (ANT)
ou par un établissement agréé de formation dans le cadre
de la coopération régionale.
Il a également rappelé que, lors du débat à
l'Assemblée nationale, le Gouvernement avait présenté un
amendement instituant le congé solidarité permettant, par le
départ en préretraite des salariés les plus
âgés, une embauche de jeunes en contrat à durée
indéterminée. Il a insisté sur l'effort budgétaire
consenti par l'Etat mais aussi par les employeurs et par les
collectivités territoriales, rappelant qu'en 1994, le Gouvernement de
l'époque avait renoncé à instaurer un tel dispositif. Il a
précisé que, pour éviter tout effet d'aubaine, seules les
entreprises s'étant engagées à maintenir leurs effectifs
et ayant réduit leur temps de travail effectif à 35 heures
hebdomadaires étaient éligibles.
Rappelant que 126.000 foyers étaient attributaires du revenu minimum
d'insertion (RMI) dans les DOM, soit 16 % de la population contre
3,3 % en métropole,
M. Jean-Jack Queyranne,
secrétaire d'Etat à l'outre-mer
, a insisté sur la
nécessité de renforcer la lutte contre les exclusions, tout en
observant que le RMI jouait bien souvent le rôle d'un substitut aux
allocations de chômage.
Il a précisé qu'en ce domaine l'objectif du Gouvernement
était à la fois de permettre le retour à l'activité
des attributaires du RMI, d'encourager le travail déclaré et de
lutter plus efficacement contre les fraudes. A cet égard, il a
insisté sur la mise en place de l'allocation de retour à
l'activité permettant aux bénéficiaires des minima sociaux
de cumuler, pendant deux ans, le bénéfice de cette allocation
avec une activité rémunérée et sur la
création du titre de travail simplifié se substituant aux
chèques emploi-service dans les DOM et visant à enrayer le
développement des activités informelles. Mais il a
également jugé que ces dispositions ne seraient
véritablement efficaces que si elles s'accompagnaient de mesures
permettant d'améliorer le contrôle du RMI et de clarifier le
rôle des organismes chargés de la politique d'insertion, et en
premier chef, des agences départementales d'insertion (ADI).
Abordant le thème de l'égalité sociale,
M. Jean-Jack
Queyranne, secrétaire d'Etat à l'outre-mer
, a rappelé
que cette revendication, qui s'était tout particulièrement
exprimée à la Réunion, était centrée sur la
question de l'alignement du RMI. Déclarant que le Gouvernement jugeait
légitime cette revendication, il a rappelé que la proposition
initiale d'un alignement du RMI en cinq ans et de l'allocation de parent
isolé (API) en sept ans reposait sur le souci d'améliorer
parallèlement l'efficacité de l'insertion. Il a alors
indiqué que le Gouvernement s'était en définitive
rangé à l'avis des députés qui avaient
souhaité ramener le délai d'alignement du RMI à trois ans
pour répondre aux demandes locales. Il a précisé que cet
alignement se ferait en maintenant le montant actuel des crédits
budgétaires affectés au logement social jusqu'à
présent inclus dans la créance de proratisation du RMI. Il a
rappelé que le souci du Gouvernement de poursuivre également
l'effort en faveur du logement social prendrait la forme d'une unification des
barèmes de l'allocation logement applicable au secteur locatif, comme le
prévoit l'article 15 du projet de loi.
Il a enfin précisé que les dispositions économiques et
sociales du projet de loi s'appliqueraient à Saint-Pierre-et-Miquelon,
l'Assemblée nationale ayant par ailleurs étendu à cette
collectivité d'importantes dispositions sociales notamment en faveur des
handicapés.
M. Jean-Louis Lorrain, rapporteur pour avis
, s'est interrogé sur
l'impact du dispositif d'exonération des charges sociales et patronales,
compte tenu de l'importance du travail illégal et des difficultés
de recouvrement des cotisations, sur la pertinence du critère
d'effectifs retenu par le projet de loi pour le dispositif
d'exonération, sur les intentions du Gouvernement s'agissant d'une
éventuelle mise en place d'un recouvrement unique des cotisations
sociales dues par les employeurs et les travailleurs indépendants, sur
l'absence de toute amélioration du système de formation
professionnelle dans le projet de loi, sur le décalage existant entre le
délai d'alignement du RMI et celui de l'API et sur l'absence de
réforme du complément familial.
M. Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat à l'outre-mer,
a
reconnu que les nouvelles exonérations de charges sociales
n'étaient juridiquement liées à aucune contrepartie. Il a
souligné que le Gouvernement avait pour objectif de conclure " un
pacte pour l'emploi ". Mais il a précisé que ce pacte
reposait sur la confiance et non sur des contraintes pour les employeurs. Il a
indiqué, à cet égard, que le projet de loi ne
prévoyait aucune mesure de contrôle spécifique, hormis la
disposition issue de l'amendement déposé à
l'Assemblée nationale par M. Ernest Moutoussamy. Cette disposition,
dont la valeur juridique est toutefois incertaine, prévoit la
suppression des allégements et exonérations en cas de
condamnation pénale pour travail dissimulé ou fraude fiscale. Il
a néanmoins rappelé que la mise en place de plans d'apurement ne
signifiait en aucun cas l'effacement pour l'avenir des obligations fiscales et
sociales.
Il a également rappelé que le Gouvernement avait retenu le seuil
de 10 salariés pour ouvrir droit aux exonérations dans la mesure
où l'extension à 20 salariés se traduirait par un
coût budgétaire supplémentaire significatif (de l'ordre de
400 millions de francs) pour des effets incertains en matière de
création d'emplois. Estimant nécessaire de cibler l'effort sur
les très petites entreprises, dont la santé est fragile, et qui
sont parfois à la limite du travail non déclaré, il a
rappelé que le dispositif intégrait des mesures visant à
lisser l'effet de seuil.
S'agissant des modalités de recouvrement des cotisations sociales des
employeurs et travailleurs indépendants, il a précisé que
le Gouvernement s'était orienté vers la mise en place d'un
système de recouvrement unique mais que, face aux réserves des
organismes concernés, le Gouvernement jugeait désormais
préférable de favoriser un système de recouvrement
coordonné.
S'agissant de la formation professionnelle, il a rappelé que le projet
de loi prévoyait deux mesures visant à son
amélioration : la mise en place d'un " parrainage " et
l'ouverture du bénéfice du projet initiative-jeunes aux
stagiaires de l'ANT. Il a en outre indiqué que le Gouvernement
prévoyait d'introduire un amendement visant à renforcer ces
mesures dans le cadre de la coopération régionale. Il a en outre
observé que les améliorations possibles au système de
formation professionnelle relevaient avant tout du domaine réglementaire.
M. Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat à l'outre-mer,
a
estimé que l'alignement en trois ans du RMI avait pour avantage de
permettre un lissage du coût de la mesure tout en laissant le temps de
renforcer les contrôles. Rappelant que le système des prestations
familiales restait sensiblement différent dans les DOM, les allocations
familiales étant par exemple versées dès le premier
enfant, il a considéré qu'un alignement automatique de l'ensemble
de ces prestations ne serait pas forcément favorable à
l'outre-mer.
Considérant que ce projet de loi présentait des avancées
significatives pour la Réunion,
M. Lylian Payet
a jugé que
le respect du principe d'égalité impliquait un alignement
immédiat du RMI.
M. Louis Souvet
s'est interrogé sur la possibilité
d'encourager les entreprises métropolitaines à investir dans les
DOM plutôt que dans les pays voisins, en les faisant par exemple
bénéficier d'aides et d'exonérations spécifiques.
M. Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat à l'outre-mer,
a
souligné que l'alignement du RMI avait un coût pour l'Etat de
l'ordre de 900 millions de francs ce qui rendait son amortissement
très difficile en un seul exercice budgétaire, mais avait aussi
un coût pour les finances locales, les crédits d'insertion
étant à la charge des départements.
Prenant l'exemple de la Réunion et de l'Ile Maurice, il a rappelé
que le différentiel du coût du travail allait de 1 à 3, ce
qui rendait à l'évidence les investissements à Maurice
très attractifs. Il a néanmoins considéré que le
" modèle mauricien " n'était pas forcément
à suivre. Il a alors jugé que le développement
économique durable des économies domiennes passait avant tout par
la pénétration des marchés régionaux. Il a
estimé que, dans ces conditions, les exonérations de charges et
la prime à l'exportation créaient un contexte favorable.
Mme Gisèle Printz
s'est interrogée sur l'existence de
statistiques sexuées concernant les allocataires du RMI d'outre-mer.
En réponse,
M. Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat à
l'outre-mer,
a précisé que 52.000 des 126.000 allocataires du
RMI étaient des femmes.
Insistant sur le poids des évolutions démographiques,
M.
Jacques Vergès
a considéré que celles-ci expliquaient
en grande partie les difficultés sociales de l'outre-mer. Il a ainsi
rappelé que malgré la baisse progressive de la natalité,
la jeunesse de la population entretenait, par un phénomène
inertiel, une forte croissance démographique, la Réunion devant
par exemple atteindre une population de 1 million d'habitants en 2025. Il a
ainsi rappelé que la Réunion avait connu une croissance
économique annuelle moyenne de l'ordre de 5 % ces dernières
années mais il a constaté que cette croissance ne permettait de
créer que 3.500 emplois par an alors que chaque année
10.000 jeunes entrent sur le marché du travail. Il a alors
jugé que le projet de loi d'orientation ne serait guère en mesure
de répondre à cet enjeu démographique.
Soulignant le caractère passionnel du débat sur
l'égalité des droits, il a également
considéré que la part croissante des emplois publics et l'impact
des surrémunérations dans la fonction publique pouvaient
contribuer à déséquilibrer les économies des
départements d'outre-mer. Il a néanmoins considéré
que le développement des DOM restait envisageable à la condition
d'un renforcement des coopérations régionales et d'une
amélioration des qualifications, la jeunesse de la population pouvant
alors devenir un atout et non plus une contrainte.
M. Dominique Larifla
a estimé pour sa part qu'une meilleure
compétitivité des entreprises passait notamment par une
révision des conditions de l'activité bancaire qu'il a
jugée trop restrictive.
Considérant qu'il importait désormais de sortir du cycle du
pessimisme et de l'assistance pour entrer dans celui du développement,
M. Jean-Jack Queyranne, secrétaire d'Etat à
l'outre-mer,
a jugé que le présent projet de loi en
fournissait les moyens. Il a ainsi observé que l'apurement des dettes
sociales et fiscales permettrait de remettre à niveau les entreprises
mais que la question de leurs difficultés de financement devait
être également intégrée.