CHAPITRE II -
UN BUDGET DÉSORMAIS TOTALEMENT FONDU AU SEIN DU
BUDGET UNIQUE DU GRAND BERCY
Comme le
laissait à penser la réorganisation du ministère de
l'économie, des finances et de l'industrie et la constitution du
" Grand Bercy ", les crédits consacrés à
l'industrie sont, cette année, définitivement absorbés par
le fascicule budgétaire unique du ministère de l'Economie, des
finances et de l'industrie.
Toutefois, au sein de ce budget unique, demeurent quatre agrégats
relatifs à l'industrie qui permettent d'analyser l'évolution de
certains crédits par rapport aux années
précédentes.
I. L'ÉVOLUTION GLOBALE DES CRÉDITS
A. PRÉSENTATION GÉNÉRALE
A
structure 1999 constante, les crédits de l'industrie pour 2000
s'accroissent de 395 millions de francs en dépenses ordinaires et
crédits de paiement, pour s'établir à
15.677 millions de francs, soit une hausse de 2,6 %.
La
presque totalité de celle-ci est imputable à la très forte
augmentation des crédits destinés à la
construction
navale
(+ 487 millions de francs en crédits de paiement (CP)).
Toutefois, les agrégats qui composent le budget de l'industrie pour 2000
intègrent, par rapport à ceux qui composaient le budget pour
1999, un certain nombre de crédits nouveaux, soit
budgétisés pour la première fois, soit issus de la section
budgétaire " Services communs et finances " :
- 247 millions de francs sont inscrits sur le nouveau chapitre 44-05
et correspondent à la budgétisation de crédits
destinés aux 18 Centres techniques industriels (CTI) et organismes
assimilés, jusqu'alors financés par taxes parafiscales ;
- 497,5 millions de francs sont inscrits (en autorisations de
programme (AP) et CP) au chapitre 54-93 " études dans les domaines
industriels, de l'énergie et des matières premières "
et correspondent à la budgétisation de crédits de la
Direction de la sécurité des installations nucléaires
(DSIN), dont les études étaient jusqu'à présent
financées par voie de fonds de concours (477 millions de francs en
1998) ;
- une provision de 100 millions de francs est inscrite au chapitre
45-10 " subventions aux établissements publics dans les domaines de
l'énergie et des matières premières " afin de faire
face aux conséquences de la transformation de l'Institut de protection
et de sûreté nucléaire (IPSN) en établissement
public autonome du CEA ;
- 40 millions de francs en CP (et 35 millions de francs en AP) sont
inscrits au chapitre 57-91 nouveau " travaux de sécurité dans les
mines " alors que les crédits destinés aux travaux de
sécurité dans les mines étaient jusqu'à
présent rattachés au bleu " Services communs et
finances " ;
- 40 millions de francs sont inscrits au chapitre 37-90
" formation et modernisation " pour financer les bourses des
élèves et des chercheurs des écoles des mines alors que
ces crédits étaient l'année dernière
rattachés au bleu " Services communs et finances " (chapitre
34-98).
On parvient ainsi à un total de
16.601 millions de francs, soit
une hausse de 8,18 % par rapport au budget pour 1999 corrigé.
Comme l'année dernière, les crédits que l'Etat consacrera
à l'industrie en 2000 représenteront moins de 1 % des
crédits du budget général : 0,98 % contre
0,94 % en 1999.
Le tableau ci-après récapitule les crédits
consacrés à l'industrie :
Ces chiffres appellent quatre commentaires :
- votre rapporteur pour avis tient tout d'abord à souligner que ces
crédits sont
très largement contraints par des dotations
à divers établissements publics, ou encore à des
établissements d'enseignement ou de recherche, qui absorbent les deux
tiers de ce budget ministériel.
Les seules subventions au Commissariat à l'énergie atomique,
à Charbonnages de France et au transport postal de la presse mobilisent
la moitié des crédits de ce ministère.
Les deux chapitres les plus " offensifs "
de ce budget, le
chapitre 66-01 " Développement de la recherche
industrielle " et 64-92 " Actions en faveur des PMI " ne
mobilisent au total que 2,4 milliards de francs de crédits de
paiement, soit à peine 14 % du total du budget de l'industrie. Si
on ajoute la dotation de l'ANVAR, on atteint 3,5 millions de francs (en
dépenses ordinaires (DO) + CP).
- ensuite, comme le fait remarquer le rapporteur spécial de la
Commission des finances, notre collègue Jean Clouet
9(
*
)
, ce budget dénote une
volonté
d'améliorer la sincérité
budgétaire
par la budgétisation d'un certain nombre de
dotations auparavant rattachées par voie de fonds de concours. On ne
peut que se féliciter de ce souci d'orthodoxie budgétaire ;
- toutefois, la lisibilité globale du budget reste brouillée
par les
incessantes variations de périmètre
budgétaire
qui nuisent indiscutablement à l'analyse. Le
budget est en effet affecté par des modifications de nomenclature
budgétaire, certains crédits changeant de chapitre d'une
année sur l'autre ;
- enfin, comme il l'a dit dans son propos introductif, votre rapporteur
pour avis déplore
l'abandon du fascicule budgétaire
" industrie "
qui lui paraît peu compatible avec la place
essentielle de ce secteur dans notre économie.
B. EVOLUTION PAR AGRÉGATS
Les
agrégats du budget de l'industrie pour 2000 ont été
très substantiellement modifiés par rapport à 1999,
puisque leur nombre est désormais réduit à 4 (contre 5
l'an dernier et 6 il y a deux ans). En particulier, l'agrégat
" Postes et Télécommunications ", qui
représentait 17 % des crédits totaux de l'industrie, est
intégré dans l'" agrégat-balai " intitulé
" Actions sur l'environnement des entreprises et modernisation des
PME " !
l'agrégat
énergie et matières
premières,
avec 4,454 milliards de francs de crédits
(+10,5 %), représente 27 % des crédits du
ministère de l'industrie. Il fait l'objet d'une analyse
détaillée dans le rapport budgétaire pour avis sur
l'énergie de M. Jean Besson au nom de votre commission ;
l'agrégat
recherche industrielle et innovation
avec
2,848 milliards de francs (-0,75 %) représente 17 % du
total des crédits. Il comporte, outre les moyens destinés
à l'ANVAR, les crédits de recherche industrielle
gérés par le ministère de l'industrie (appel à
proposition " technologies clés ", procédure ATOUT,
crédits relatifs aux nouvelles technologies...) ;
l'agrégat
actions sur l'environnement des entreprises et la
modernisation des PMI
, avec 4,479 milliards de francs, augmente de
10,5 % et représente 29 % du total des crédits. Il
s'agit d'un agrégat " fourre-tout " puisque la majorité
des crédits sont en fait destinés au secteur de La Poste et des
télécommunications et que 20 % sont destinés aux
organismes de formation supérieure ;
l'agrégat
accompagnement des mutations industrielles
à 4,823 milliards de francs, augmente de 9,7 % pour
représenter 29 % du total des crédits,
c'est-à-dire le premier poste de dépenses du budget de
l'industrie. Il s'agit de chapitres budgétaires
" défensifs "
: dépenses à
caractère social découlant du statut du mineur (400 millions
de francs) ; restructurations (Comité interministériel de
restructuration industrielle et fonds d'industrialisation de la
Lorraine) ; aide à la construction navale ; subvention
à Charbonnages de France ; fonds d'industrialisation des bassins
miniers...
II. LES PRIORITÉS DU BUDGET POUR 2000
Le
Gouvernement affiche quatre priorités pour le budget 2000 de
l'industrie,
qui reprennent en fait purement et simplement le contenu des
agrégats budgétaires
et desquelles peinent à se
dessiner des orientations véritablement stratégiques pour notre
industrie.
L'innovation et la recherche
Le Gouvernement met en avant l'augmentation des crédits destinés
à accompagner la promotion de
développements
technologiques
ambitieux (1,836 milliards de francs d'autorisations de
programme sont inscrits sur le chapitre 66-01, développement de la
recherche industrielle, soit une augmentation de 1,1 %). Le Gouvernement
souhaite continuer à privilégier les projets coopératifs
associant entreprises -grandes et PMI- et organismes de recherche.
Pour le développement des
technologies de l'information et de la
communication
, les actions menées notamment au travers de l'appel
à proposition " société de l'information ", du
réseau national de recherche en télécommunications (RNRT)
et des programmes européens (MEDEA, ITEA)
10(
*
)
seront poursuivies. Les programmes
nationaux mettront notamment l'accent sur l'expérimentation de nouvelles
technologies de réseaux et de services, préparant l'Internet de
la nouvelle génération.
En ce qui concerne les
technologies clés
autres que celles
relevant de la société de l'information, l'année 2000
verra se poursuivre les nouveaux appels à proposition lancées en
1999 : production intelligente, après-séquençage
génomique... L'appel à proposition " technologies
clés " doit favoriser la mise en place des nouveaux réseaux
de développement technologique, en concertation avec le ministère
chargé de la recherche.
Les dotations de l'ANVAR
sont stabilisées au niveau de 1999
(800 millions de francs d'autorisations de programme), et octroient une
capacité d'intervention à cet organisme, en faveur de
l'innovation dans les PME, de 1.400 millions de francs. L'accent
continuera à être porté sur l'embauche de chercheurs et
l'innovation dans les services à l'industrie.
La modernisation des entreprises
Sous ce vocable s'inscrivent en réalité des actions très
diverses.
Le renforcement du soutien direct aux Petites et Moyennes
Industries
Le soutien aux projets de développement des PMI progresse de 1 % en
AP et de plus de 7 % en CP (soit respectivement 740 millions de francs en
AP dont 210 millions de francs pour la diffusion des techniques et
703 millions de francs en CP). Pour une part essentielle, ces
crédits seront inscrits dans
les nouveaux contrats de plan
Etat-régions 2000-2006
, qui mettront l'accent sur l'investissement
immatériel, la diffusion des technologies et des usages des nouveaux
outils d'information et de communication.
Les procédures régionales d'examen et d'octroi des aides seront
simplifiées : l'année 2000 verra en effet se
généraliser la mise en place des " contrats de
développement ", appelés à intégrer l'ensemble
des aides directes accordées par le secrétariat d'Etat à
l'industrie à une même entreprise.
L'accentuation des actions en faveur de la qualité et notamment
de la métrologie
Les dotations inscrites aux chapitres " normes qualité "
progressent pour la deuxième année consécutive de
façon sensible : +7 % en AP et + 3,7 % en DO + CP.
Cette progression permet d'amplifier le soutien de l'Etat aux activités
de métrologies conduites par le groupement d'intérêt public
" bureau national de la métrologie " (BNM) qui connaît
une nouvelle progression de ses moyens (+ 14 % en AP,
+ 18,5 % en DO + CP), pour acquérir des équipements
lourds et intensifier tant les actions de coopération avec les
entreprises que sa présence à l'international.
L'adaptation de la formation aux nouveaux besoins des entreprises
Les dispositifs de formation dont le secrétariat d'Etat assure la
tutelle (écoles du réseau consulaire - écoles des mines -
groupe des écoles de télécommunications - école
supérieure de création industrielle ...) ont pour mission
essentielle de permettre aux entreprises de s'attacher les services de cadres
à même de relever les défis technologiques et
managériaux. Le secrétariat d'Etat à l'industrie s'est
donc fixé pour objectifs d'adapter le contenu de la formation à
l'évolution des attentes des entreprises, de développer les
coopérations entre les écoles et le tissu industriel
(développement des incubateurs d'entreprises), et de susciter chez les
étudiants le goût d'entreprendre et d'innover. La mise en oeuvre
de ces actions s'est notamment traduite par l'élaboration d'une charte
de la qualité à laquelle est appelé à
adhérer l'ensemble des écoles.
Le projet de budget 2000 reflète une sensible
progression des
crédits dévolus aux écoles
: les écoles
des mines bénéficient de 12 créations d'emplois et
d'une progression de leurs crédits d'investissement de 8,5 % ;
au-delà des moyens accordés pour mettre en oeuvre le nouveau
cadre de gestion de ses personnels, le groupe des écoles des
télécommunications se voit accorder les moyens d'intégrer
des équipes de recherche d'intérêt général du
CNET (26 chercheurs) conduisant ainsi à renforcer en son sein la
synergie entre l'enseignement et la recherche ; SUPELEC et l'ENSCI voient
leur subvention de fonctionnement progresser de l'ordre de 4 %, leur permettant
ainsi de renouveler leurs équipements pédagogiques.
La régulation des marchés
L'Autorité de régulation des télécommunications
bénéficie de créations d'emploi (2) et d'une nouvelle
progression de ses crédits de 2,8 %. Assurant à compter de
janvier 2000 la reprise des activités de réglementation
radio-maritimes pour le compte de l'autorité de régulation des
télécommunications et du ministère de la mer, l'Agence
nationale des fréquences voit, du fait de cette extension de son
périmètre d'action, sa subvention de fonctionnement progresser de
14 %. 41 emplois seront créés à l'échelon
régional pour assurer cette nouvelle mission.
Soutenir les missions de service public de La Poste
Enfin, conformément au contrat d'objectifs et de progrès conclu
avec La Poste en juin 1998, l'aide au transport et à la distribution de
la presse progresse de 50 millions de francs pour être portée
à 1,9 milliard de francs,
soit le niveau de la loi de finances
initiale pour 1997
.
L'accompagnement des mutations industrielles
L'accompagnement des mutations industrielles conduit à mobiliser, sur
des dossiers lourds et recouvrant des enjeux territoriaux, économiques
et sociaux importants, des moyens en vue de faire émerger des projets
porteurs d'avenir dans des zones ou des secteurs en difficulté.
Les moyens qui pourront être mobilisés à ce titre en 2000
sont les mêmes qu'en 1999 (soit 305 millions de francs
d'autorisations de programmes). Au sein de cette enveloppe globale, le fonds
d'industrialisation de la Lorraine est doté de 80 millions de
francs. Bénéficiant d'une subvention stabilisée à
120 millions de francs, le fonds d'industrialisation des bassins miniers
disposera des moyens d'intervention nécessaires pour accompagner la
poursuite du pacte charbonnier qui se traduira en 2000 par la fermeture des
mines du Gard, de Decazeville et de Blanzy.
En outre, 10 millions de francs sont inscrits en PLF 2000 pour financer
les actions visant à améliorer la connaissance des risques
d'affaissement minier et la prévention de ces derniers.
En progression respectivement de plus de 51 % pour les AP et de
près de 61 % pour les CP, les dotations inscrites au PLF pour
l'équipement naval
traduisent essentiellement l'engagement pris
par le Gouvernement, en novembre 1998, d'accompagner le plan " CAP
21 " mis en oeuvre par les chantiers de l'Atlantique.
Les moyens de la politique énergétique
Afin de relancer la politique de maîtrise de l'énergie et de
développement des énergies renouvelables, l'ADEME
bénéficie d'une subvention stabilisée, au niveau de
242 millions de francs d'autorisations de programme qui suit la
très forte hausse intervenue en LFI 1999.
Le CEA, que le Gouvernement souhaite recentrer sur ses missions de base,
bénéficie d'une progression globale de ses moyens -à
périmètre constant- de 1 %, à laquelle s'ajoute une
dotation résultant de la volonté du Gouvernement de donner une
plus grande autonomie à l'Institut de Protection de la
Sûreté Nucléaire, dans le cadre du nouveau dispositif
institutionnel chargé du contrôle de la sûreté
nucléaire.
Votre rapporteur pour avis concentrera son analyse sur l'innovation et les
restructurations industrielles.
III. LES MOYENS BUDGÉTAIRES DE LA POLITIQUE DE L'INNOVATION
Le
tableau ci-après recense les lignes budgétaires de
l'agrégat budgétaire précité " recherche
industrielle et innovation ", qui regroupe, comme cela a été
dit, 17,2 % des crédits.
Cet agrégat est le seul dont le périmètre ne varie pas
cette année -ce qui en facilite l'analyse
-, mais c'est
également le seul dont le montant total de crédits diminue
,
bien que faiblement.
A. L'ACTION DE L'ANVAR
L'Agence nationale pour la valorisation de la recherche fête ses vingt ans. Etablissement public industriel et commercial, L'ANVAR a pour mission de soutenir le développement industriel par l'aide à l'innovation et de contribuer à la mise en valeur des résultats de la recherche scientifique et technique. Elle est également chargée de mobiliser les financements nécessaires à la croissance des entreprises et joue un rôle particulier dans le mécanisme des FCPI 11( * ) (voir troisième chapitre du présent rapport).
1. L'utilisation des crédits en 1998 et 1999
Pour
1998
, la dotation budgétaire de l'Etat s'élevait à 835
millions de francs d'autorisations de programme et de crédits de
paiement. Compte tenu des reports budgétaires et des remboursements des
aides antérieurement accordées, les crédits
réellement disponibles ont représenté en 1998
1.380 millions de francs. L'agence est intervenue pour un montant de
1.379,5 millions de francs, soit une
progression de 2,23 % en
montant et de 6,4 % en nombre de dossiers traités
par rapport
à 1997. Le taux de consommation des autorisations de programme ouverts
dans le budget de l'agence atteint 99,95 %.
Le bilan d'activité montre
le dynamisme de l'ANVAR
: les
trois quarts des premières aides accordées en 1998 concernent
2.048 PME-PMI, ce qui révèle une
majoration de 7,8 % du
nombre d'entreprises soutenues
par rapport à l'année
précédente. Les entreprises concernées ont ainsi obtenu un
soutien total de 1.197,31 millions de francs, correspondant à
86,8 % de l'engagement financier global de l'Agence en 1998.
Sur ce nombre, la moitié (49,6 %) recouraient à ses services
pour
la première fois
. Ce résultat, dont votre rapporteur
pour avis se félicite, témoigne de l'activité de terrain
des chargés d'affaires, qui a permis
plus de 12.500 contacts avec les
entreprises
, tant pour les informer sur l'action de l'Agence que pour
accompagner les projets.
L'aide à l'innovation, qui est attribuée aux PME-PMI pour la mise
au point de produits et procédés nouveaux, s'articule
principalement autour du développement et de la faisabilité de
projets, ainsi que des recrutements de chercheurs.
En 1998 ont ainsi été soutenus :
-
1.332 mises au point de produits ou procédés
nouveaux
(depuis la faisabilité jusqu'à la préparation
du lancement industriel), pour un montant de 1 037,45 millions de francs, dont
le quart des interventions (336) en faveur d'entreprises jeunes ou en
création, pour 233,9 millions de francs ;
-
1.055 recrutements de chercheurs-ingénieurs
ont
mobilisé 159,86 millions de francs ; 287 embauches ont
été ainsi réalisées au sein de jeunes entreprises,
pour un montant d'aide de 46,3 millions de francs ;
-
52 études de faisabilité en vue de préparer
un transfert de technologie
, pour un total d'aide engagé de
30,49 millions de francs, à l'intention des émetteurs de
technologies (laboratoires, universités, centres techniques,
écoles ingénieurs...) ;
- 30 contrats (pour 48,05 millions de francs) ont été
réalisés dans le cadre du
réseau inter-régional
de diffusion technologie,
regroupant 21 Réseaux
Régionaux (RDT) : ils correspondent au financement de
1.532 " prestations technologiques réseau "
réalisées par les partenaires membres du réseau et
abondées par quelques conseils régionaux. Ces prestations
s'adressent aux petites entreprises peu familiarisées avec l'innovation
et le partenariat technologique ;
- 49 abondements (pour un total de 86,91 millions de francs) ont
été accordés à des
sociétés de
recherche travaillant sous contrat
principalement pour les PME ;
-
666 subventions
pour un montant de 12,92 millions de
francs, ont été accordées aux
établissements
d'enseignement pour les projets menés par des étudiants
, en
particulier en partenariat avec des PME-PMI ;
-
60 subventions
d'un montant total de 3,80 millions de
francs ont été versées à des
inventeurs
indépendants pour la protection d'innovations à fort
potentiel
industriel et commercial.
Pour 1999
, le budget d'intervention de l'ANVAR
s'élève à 1.400 millions de francs (remboursement des
aides antérieures à hauteurs de 487 millions de francs
inclus), soit une hausse de 1,4 % par rapport aux engagements de 1998.
Les engagements accordés au 1
er
semestre 1999
s'élèvent à 748,66 millions de francs,
répartis sur 1.739 dossiers.
2. Les perspectives pour le second semestre 1999 et l'an 2000
L'Agence souhaite maintenir au même niveau qu'au cours du dernier exercice, ses aides aux entreprises innovantes, qui constituent la majeure partie de ses interventions financières. Mais quatre nouvelles orientations lui ont été fixées par le Gouvernement.
a) La création de nouvelles entreprises innovantes de technologie et de services
L'ANVAR
participe à l'effort national en faveur de la création
d'entreprises innovantes, toutes ses délégations
régionales s'étant mobilisées pour la réussite du
concours de création d'entreprises technologiques innovantes,
lancé le 8 mars 1999 par le ministre de l'Education nationale,
de la Recherche et de la Technologie.
L'ANVAR a d'ailleurs une grande expertise du soutien des jeunes entreprises. En
effet, le taux de vitalité des entreprises soutenues par l'Agence est,
selon ses propres évaluations, de 40 % supérieur à la
moyenne nationale : 7 entreprises créées avec une aide
de l'ANVAR sont toujours en activité après 10 ans, contre
moins de 5 en moyenne.
La priorité aux très jeunes entreprises devra donc s'accentuer,
l'objectif étant que plus d'un quart du budget d'intervention de l'ANVAR
en 1999 soit consacré aux entreprises de
moins de trois ans
.
L'Agence va ainsi accroître son impact déjà fort sur cette
cible et poursuivre son action prioritaire sur l'embauche de personnels
scientifiques qui s'est révélée comme un facteur
déterminant de réussite dans les jeunes entreprises.
Votre rapporteur pour avis soutient totalement cette orientation, qui
correspond aux souhaits de votre commission en matière de soutien de la
" jeune entreprise " conçue comme " âgée de
moins un à plus trois ans ".
L'ANVAR apporte également son soutien à des études
préalables (études de marché, de faisabilité, aide
à la définition du plan de financement...)
avant même la
création de sociétés
. Il s'agit là de la phase
" d'incubation " des projets particulièrement
stratégiques. La subvention, plafonnée à 200.000 francs,
couvre 70 % des dépenses engagées.
En 1998, 76 aides
à la création
d'entreprises
(personnes physiques et
personnes morales)
ont été attribuées pour un montant
de 13,78 millions de francs.
b) Le renforcement des fonds propres des entreprises
L'ANVAR
entend accentuer son action dans le domaine financier en poursuivant sa
politique de conclusion de conventions de coopération (apport
réciproque de dossiers, participation à l'évaluation...)
avec des intervenants financiers significatifs.
Elle
propose aux
investisseurs des opportunités de participations à des
entreprises de croissance désirant ouvrir leur capital.
Dans le même esprit, l'Agence poursuivra également la promotion
des entreprises innovantes auprès des FCPI.
c) L'accès aux sources d'innovation dans le monde de la recherche
En 1999,
l'Agence s'est engagée dans les nouveaux réseaux de recherche
technologique, dont l'objectif est de permettre
une plus grande
fluidité des échanges entre la recherche notamment publique et
les entreprises.
Dans cette logique, l'ANVAR entend dynamiser encore sa
propre politique en matière de transfert. Elle proposera de nouveaux
services, tant aux PME voulant contracter avec des laboratoires qu'aux cellules
de valorisation, incubateurs et fonds d'amorçage actuellement en
constitution auprès des organismes de recherche.
A fin juin 1999, 23 aides ont été accordées aux
émetteurs de technologie, pour un montant de 12,55 millions de
francs, et 7 aides attribuées aux sociétés de
recherche travaillant sous contrat avec des PME, pour un montant de
13,43 millions de francs.
L'objectif prioritaire " 1000 recrutements " d'ingénieurs
et docteurs par an dans les PME, lancé en 1998 (il a été
dépassé avec 1.055 recrutements) est maintenu. A fin juin
1999, 426 aides au recrutement ont été accordées pour
un montant de 67,88 millions de francs.
d) L'importance de l'Europe
L'ANVAR
est, conjointement avec l'ANRT
12(
*
)
, le point de contact national du
programme communautaire " Innovation et PME " du Ve programme
cadre de recherche et développement (PCRD). Elle participe par ailleurs
aux " Centres Relais Innovation ", qui ont pour vocation de favoriser
les transferts de technologie européens. Enfin, l'ANVAR peut faciliter
l'accès des PME aux financements européens, qu'ils soient
communautaire ou résultant de la procédure Eurêka.
Dans cette optique, l'Agence poursuit la mise au point d'une cotation
technico-économique des entreprises et des projets innovants. Cet outil
a été élaboré par l'ANVAR et cinq de ses homologues
européens, avec le soutien de la Commission (DG XIII). Il définit
une " échelle de risque " compréhensible par tout
investisseur ou partenaire potentiel. Il est finalisé sur le plan
méthodologique et sera testé en 1999, simplifié, puis mis
à la disposition des entreprises et des investisseurs.
L'ANVAR participe également à la relance du programme
Eurêka. La place des PME dans ce programme, déjà
importante, doit être encore confortée selon la volonté
unanime des 26 membres de l'initiative européenne.
Votre commission pour avis se félicite du dynamisme de l'ANVAR et
soutient les orientations fixées pour son action
.
3. Récapitulatif des indicateurs de performance et d'activité de l'ANVAR
Le
tableau ci-dessous, qui figure dans le fascicule budgétaire, rubrique
" recherche industrielle et innovation ", résume les
principaux indicateurs d'activité et de performance de l'ANVAR.
Votre rapporteur pour avis regrette que l'activité du premier semestre
de 1999 n'y figure pas.
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
|
|
résultat |
résultat |
objectif |
résultat |
objectif |
objectif |
nombre d'embauches de chercheurs |
570 |
640 |
|
1 055 |
1 100 |
1 100 |
taux de partenariat avec la recherche publique |
|
32 % |
|
40 % |
40 % |
45 % |
taux de remboursement des aides |
60,90 % |
62,30 % |
|
59,80 % |
60 % |
60 % |
taux de succès |
55 % |
58,20 % |
|
65,40 % |
|
|
indicateurs d'activité |
|
|
|
|
|
|
montant des aides accordées par nature d'aide |
|
|
|
|
|
|
Faisabilité |
177 |
189 |
|
161 |
|
|
Développement |
945 |
959 |
|
955 |
|
|
Recrutement |
85 |
97 |
|
160 |
|
|
Recherche sur contrats |
83 |
86 |
|
87 |
|
|
Autres |
19 |
19 |
|
17 |
|
|
Total |
1 309 |
1 350 |
|
1 380 |
1 400 |
1 400 |
nombre de dossiers déposés |
2 443 |
2 660 |
|
2 909 |
3 000 |
3 000 |
nombre d'entreprises aidées |
1 800 |
1 900 |
|
2 048 |
2 100 |
2 100 |
aides accordées par taille (développement) |
|
|
|
|
|
|
0 à 1 |
7,3 % |
8,8 % |
|
6,5 % |
|
|
2 à 50 |
62,1 % |
62,6 % |
|
66,7 % |
|
|
51 à 500 |
27,6 % |
25,4 % |
|
24,2 % |
|
|
501 à 2000 |
2,8 % |
2,8 % |
|
2,6 % |
|
|
Plus de 2000 |
0,2 % |
0,4 % |
|
0,0 % |
|
|
aides accordées par secteurs (développement) |
|
|
|
|
|
|
Agriculture et IAA |
6,5 % |
5,8 % |
|
7,4 % |
|
|
Industrie |
60,5 % |
60,8 % |
|
59,6 % |
|
|
Energie BTP |
2,6 % |
1,9 % |
|
1,7 % |
|
|
Tertiaire |
30,4 % |
31,1 % |
|
30,9 % |
|
|
Autres |
|
0,4 % |
|
0,4 % |
|
|
B. LE RENOUVEAU DE LA PROCÉDURE EUROPÉENNE " EURÊKA "
Des
lacunes persistantes malgré d'indéniables succès
L'initiative " Eurêka " a été mise en place il y
a une quinzaine d'années pour favoriser la
coopération entre
industriels européens
en matière de recherche
appliquée. L'initiative compte à son actif de nombreux
succès, comme le renouveau de la micro-électronique
européenne
13(
*
)
, des
contributions majeures dans le secteur de l'environnement, des matériaux
nouveaux, de la productique ou de l'agro-alimentaire.
Pourtant,
ce n'est que tardivement qu'Eurêka a su s'ouvrir aux
PME
: les initiatives étaient bien souvent le fait de grands
groupes industriels et ce n'est que progressivement que de plus petites
entreprises ont pu participer à des projets, voire devenir chefs de
file. Ainsi, depuis 1985, près de 400 PME françaises ont
été associées à des projets de coopération
européens, dont la moitié en tant que chef de file.
Des difficultés sont en outre nées de
la disparité
entre les contributions des différents membres d'Eurêka
:
certains pays (France ; Pays-Bas ; pays scandinaves ;
Italie ; Espagne ; Autriche...) générant des projets et
apportant des financements publics significatifs, tandis que d'autres Etats
(notamment les nouveaux membres d'Europe centrale et orientale) n'apportaient
qu'une contribution modeste et ne participaient aux projets qu'au niveau des
instituts de recherche, sans générer de coopération entre
industriels. En outre, l'Allemagne et le Royaume-Uni se sont
désengagés de l'initiative, ne faisant qu'alourdir la charge
pesant sur les autres contributeurs ces dernières années, seuls 6
pays membres de l'initiative étant ainsi à l'origine de la grande
majorité des projets et des montants inscrits.
La relance de l'initiative Eurêka
Dans ce contexte, une large consultation a été lancée pour
analyser le fonctionnement de l'initiative. Un groupe d'experts
indépendants a remis des conclusions qui montrent que les industriels
apprécient la souplesse de cette procédure, mais qu'elle a besoin
d'être adaptée.
La présidence allemande d'Eurêka (juillet 1999 à juin
2000) a donc été chargée par les 26 Etats membres,
lors de la Conférence ministérielle d'Istanbul, de proposer une
relance de l'initiative européenne.
Votre commission ne manquera pas de suivre cette question avec la plus grande
attention.
Le dynamisme de la contribution française
La participation française à Eurêka s'inscrit
déjà dans la perspective de la relance de cette initiative,
puisque notre pays a soutenu de façon particulièrement active ce
programme a cours de l'année écoulée.
-
43 nouveaux projets
ont été labellisés en
France, menés en partenariat par
76 entreprises
et
instituts de recherche
français ;
- les
entreprises françaises
sont à l'origine des
deux tiers des projets à participation française ;
- les
PME
françaises sont particulièrement
actives : parmi les 27 projets proposés par des entreprises,
19 ont été conduits par des PME, avec une aide soit de l'ANVAR
(13 projets) ou du ministère de la recherche (6 projets) ;
- le
secteur des nouvelles technologies de l'information
est le
plus représenté parmi les projets à participation
française. La France est à l'origine de la moitié des
projets labellisés Eurêka dans le secteur des technologies de
l'information ;
-
les laboratoires publics français
sont de plus en plus
présents dans les projets, en tant que partenaires ou sous-traitants.
Le ministère de l'industrie contribue au financement de l'initiative,
ainsi que d'autres ministères, comme le montre le tableau suivant :
AIDES PUBLIQUES FRANÇAISES À EURÊKA
(en millions de francs)
PROVENANCE DES CRÉDITS |
1998 |
PROGRAMME 1999 |
PRÉVISIONS 2000 |
Ministère de la recherche |
27 |
60 |
70 |
ANVAR |
57 |
70 |
70 |
Ministère de l'Industrie (projets classiques) |
70 |
95 |
95 |
Autres |
2 |
10 |
10 |
Ministère de l'Industrie (projets stratégiques) |
500 |
570 |
570 |
TOTAL |
656 |
805 |
815 |
Parmi
les projets stratégiques pluriannuels, on signalera le projet
MEDEA
(micro-électronique) auquel la France doit apporter
310 millions de francs en 1999, le projet
COMMEND
(numérique
multimédia) pour lequel la participation française pour 1999
s'élève à 39 millions de francs,
PIDEA
(technologies d'interconnexion et d'encapsulation à hautes
performances), pour 50 millions de francs en ce qui concerne le
participation française,
EURIMUS
(micro-système) pour
lequel la France participe à hauteur de 50 millions de francs en
1999.
Le grand programme stratégique
ITEA
, labellisé en juin
1999, concerne le développement de logiciels pour les produits
industriels et les services à forte composante logicielle. Il est
particulièrement important pour l'Europe.
Les dotations du ministère de l'industrie pour les programmes
stratégiques se répartissent de la façon suivante :
S'agissant du programme Eurêka, votre commission pour avis, soucieuse de voir l'initiative profiter aux PMI, est à l'origine d'une saisine de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques concernant l'évaluation des " programmes multilatéraux de soutien à la recherche et à l'innovation, perspectives pour les petites et moyenne entreprises françaises " 14( * ) . C'est avec intérêt que votre rapporteur pour avis attend les conclusions de l'étude de l'Office.
C. LE SOUTIEN AUX GRANDS PROGRAMMES NATIONAUX DE DIFFUSION DE L'INNOVATION
1. La participation du ministère de l'industrie aux grands programmes de recherche interministériels
Les
grands programmes de recherche interministériels correspondent à
des domaines d'excellence de l'industrie et de la technologie française.
Issus de
propositions d'industriels
et fédérant ces
derniers avec les
laboratoires de recherche publique
, ils se situent
dans des domaines stratégiques à fortes retombées
économiques potentielles. Ces projets pluriannuels ambitieux sont d'un
coût unitaire très élevé, supérieur à
100 millions de francs.
C'est tout d'abord au travers de la procédure des grands projets
innovants (GPI), désormais close, que le ministère de l'Industrie
est intervenu pour soutenir ces programmes interministériels, dont on
trouvera une analyse détaillée dans le rapport budgétaire
pour avis rédigé au nom de votre commission par
M. Jean-Marie Rausch sur les crédits de la recherche.
Parmi ceux-ci, on peut citer :
-
BIOAVENIR,
dans le domaine de la Santé et de l'Agrochimie
(participation du ministère de l'industrie de 200 millions de
francs, dont 35 millions de francs en 1993, 42 millions de francs en
1995, et 52 millions de francs en 96). Le programme
BIOAVENIR
est
maintenant clos ;
-
PREDIT 2
, Programme de recherche et développement pour
l'innovation et la technologie dans les transports terrestres (participation de
650 millions de francs sur 5 ans, dont 137 millions de francs en
1998, 100 millions de francs
15(
*
)
en 1999). Ce programme a
été renouvelé pour 5 ans (1996-2000) ;
-
REACTIF
, dans le domaine de la chimie de formulation
(participation de 200 millions de francs sur 5 ans). Lancé
courant 1996, ce programme a été clos courant 1998.
Le programme PREDIT 2, par exemple, a pour but d'organiser sur la
période 1996-2000 le soutien public à la recherche et au
développement dans le domaine des transports terrestres, en associant
les moyens des centres de recherche publics, des industriels, et des
exploitants de transport.
Il met particulièrement l'accent sur les préoccupations
d'environnement, de société, d'énergie, de
sécurité et d'aménagement du territoire. Il fait une place
importante à l'étude et à l'expérimentation de
nouveaux systèmes de transports, et au développement de nouveaux
véhicules, composants et matériels de transports terrestres.
Le programme est structuré autour de quatre grands domaines de
recherche :
- les recherches à caractère stratégique, concernant
les nouveaux champs de la mobilité, des produits, des services et de
l'organisation des transports ;
- l'approfondissement des connaissances scientifiques et technologiques
utiles aux transports terrestres autour des trois grands thèmes :
environnement et énergie, sécurité et ergonomie,
conception et production ;
- le développement de nouveaux objets technologiques, composants,
véhicules et matériels en tant que constituants de
systèmes de transports ;
- les systèmes de transport de l'avenir et les nouveaux services
proposés aux usagers.
Le financement public de ce programme, d'un montant total de 7,3 milliards
de francs sur 5 ans, est réparti de la façon suivante :
- ministère chargé de la recherche : 450 millions
de francs soit 90 millions de francs par an ;
- ministère de l'industrie : 650 millions de francs, soit
130 millions de francs par an (dont 137 en 98 et 120 en 1999) ;
- ministère des transports : 650 millions de francs, soit
130 millions de francs par an ;
- 4
e
PCRD
16(
*
)
(1994-1999) : 525 millions de francs (il s'agit des crédits
communautaires) ;
- divers, dont agences (ADEME, ANVAR...) : 350 millions de
francs, soit 70 millions de francs par an.
Le solde est couvert par les financements des industriels.
2. L'appel à proposition " technologies-clés "
a) Le bilan de la procédure
L'appel
à proposition " technologies-clés " a pris la suite,
à compter de 1997, de la procédure des grands projets innovants.
A la suite d'une étude sur les 100 technologies-clés pour
l'industrie française de l'an 2000,
50 technologies
ont
été sélectionnées compte tenu de leur
complémentarité avec les grands programmes européens et
nationaux évoqués ci-dessus.
Cet appel à proposition vise à promouvoir des projets de
recherche industriels, sur la base de coopérations, nationales ou
européennes, au sein de l'industrie, entre industrie et recherche ou
industrie et services.
L'appel à proposition s'adresse aux entreprises industrielles, aux
centres techniques, aux organismes de recherche, aux sociétés de
conseils ou de service à l'industrie ou à tout autre partenaire
impliqué dans le développement ou la diffusion des technologies
retenues.
L'ANVAR est associée pour le soutien aux dossiers
présentés par les PMI (sociétés de
2.000 personnes au maximum et non contrôlées par un groupe
à plus de 49 %).
Près de 353 projets ont été labellisés à
ce jour, tant à l'ANVAR qu'au Secrétariat d'Etat à
l'industrie, pour un montant d'aides décidées de
849 millions de francs (dont 213 en 97 et 223 en 98 pour le
Secrétariat d'Etat à l'ndustrie).
Le tableau suivant détaille le bilan global de l'appel à
propositions, établi au 31 juillet 1999 :
Nombre de projets aidés |
353 |
Nombre de projets aidés par le MEFI 17( * ) |
83 |
Nombre de projets aidés par l'ANVAR |
270 |
Montant total des aides accordées (millions de francs) |
849 |
Montant moyen d'aide du MEFI par projet (millions de francs) |
6,1 |
Montant moyen d'aide de l'ANVAR par projet (en millions de francs) |
1,25 |
Les
aides se répartissent entre les 7 thèmes retenus par l'appel
à proposition :
- la santé et les technologies du vivant (20 projets) ;
- l'environnement (21 projets) ;
- les technologies de l'information (145 projets) ;
- les matériaux (64 projets) ;
- l'énergie (16 projets) ;
- les technologies organisationnelles et d'accompagnement
(21 projets) ;
- la production, l'instrumentation et les mesures (75 projets).
La très grande majorité des aides (83 %) sont
attribuées sous forme
d'avances remboursables
en cas de
succès du programme soutenu. Près de 20 % du total
bénéficie à des PMI, dans le cadre de projets
réalisés en coopération avec d'autres entreprises, des
centres techniques et des laboratoires publics. La durée moyenne des
programmes aidés est de 2 à 3 ans.
b) Les perspectives pour l'avenir
L'appel
à proposition a été reconduit pour 1999 et 2000, avec un
objectif d'affectation de 1 milliard de francs de crédits sur
2 ans.
L'actualisation de l'étude de 1995 sur les technologies-clés a
été engagée : les résultats devraient en
être publiés d'ici au printemps.
Les objectifs de l'appel à proposition pour 1999 et 2000 ont
été précisés :
une concentration des aides sur
les groupes et entreprises
médianes
(de 500 à 5.000 salariés) est
engagée dans le cadre de l'appel à proposition
" performance " ;
le nouvel appel à proposition " après
séquençage génomique " vise en particulier
3 filières industrielles :
- le
médicament
et le
diagnostic
(médecine
prédictive, préventive et thérapeutique) ;
-
l'agro-industrie
à vocation
agricole
et
alimentaire
;
-
l'agro-industrie
à vocation
non alimentaire
, en vue
notamment de la protection de la santé et de l'environnement.
IV. LES ACTIONS DE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL RÉGIONAL ET DE RESTRUCTURATION
A. LE DÉVELOPPEMENT INDUSTRIEL RÉGIONAL
Les contrats de plan Etat-régions contiennent des actions de développement industriel régional, financées en partie par l'Etat. C'est la procédure ATOUT, de diffusion des techniques, qui est notamment utilisée dans ce cadre.
1. Bilan du volet " industrie " de la génération en cours de contrats de plan Etat-Régions
La
troisième génération de contrats de plan (1994-1999) a
défini les priorités suivantes en matière de
développement industriel régional : diffusion des
techniques ; investissement immatériel ; investissement
matériel ; actions collectives liées aux atouts
spécifiques des régions concernées.
Dans ce cadre, la procédure ATOUT a été utilisée
pour permettre aux PMI de maîtriser et d'intégrer des technologies
permettant d'améliorer leur compétitivité durablement par
la réalisation d'un
saut technologique significatif
. Elle se
différencie de l'aide à l'innovation dans la mesure où
elle s'adresse en priorité à des
entreprises n'ayant pas ou
peu de pratique de l'innovation
et dont le potentiel interne à cet
égard est très faible. Elle comporte quatre volets :
-
PUCE
, qui permet d'inciter les PMI à utiliser des
composants électroniques tout en favorisant la diffusion des
technologies liées à la micro-électronique ;
-
LOGIC
, qui a pour finalité l'amélioration de
l'organisation, de la gestion et de la circulation des données
informatisées dans l'entreprise par la réalisation de nouvelles
liaisons entre plusieurs fonctions informatisées ;
-
PUMA
, qui a pour but d'assurer l'intégration de nouveaux
matériaux dans les PMI, tout en favorisant la diffusion des technologies
qui y sont liées ;
-
DROP
, qui permet aux PMI de choisir de nouvelles technologies de
production, innovantes mais aussi adaptées aux
spécificités de l'entreprise.
Les Fonds Régionaux d'Aide au Conseil (FRAC),
mis en place fin
1984, et constamment reconduits dans le cadre des exercices contractuels, ont
quant à eux, pour objet d'inciter les PMI à
recourir à
des conseils extérieurs
et de susciter l'émergence d'une
offre régionale de conseil
, par la prise en charge d'une partie
des coûts des diagnostics et audits réalisés à la
demande des entreprises par des cabinets de conseil du secteur concurrentiel.
L'embauche d'un cadre pour la création d'une nouvelle fonction
a
été expérimentée à partir de 1986, puis
généralisée pour la seconde génération de
contrats de plans. Conçue comme une extension du FRAC et
assimilée à un " conseil technique
internalisé ", cette procédure vise à inciter les PMI
à renforcer, à l'occasion d'une étape importante de leur
développement, leur potentiel de matière grise par l'embauche de
personnels hautement spécialisés sur la base d'un contrat
à durée indéterminée.
Le recrutement doit être motivé par la
création d'une
nouvelle fonction dans l'entreprise
pour pouvoir prétendre au
bénéfice de l'aide.
Dans le même esprit que celui du FRAC, la procédure du conseil
technique dispensé par un laboratoire vise à développer
chez les PMI, le réflexe du
recours au conseil technique
dispensé par un laboratoire
(essais, analyse, études, mise au
point de prototypes, petites recherches...), et d'inciter les laboratoires
à valoriser leur potentiel de recherche développement sur des
projets industriels locaux.
Enfin, la procédure du Fonds de développement des PMI (FDPMI) est
orientée prioritairement vers les zones défavorisées. Elle
a pour vocation d'encourager le développement des PMI en favorisant
l'élévation de leur niveau technologique et de leur
compétitivité. Les investissements soutenus doivent s'inscrire
dans un projet global de développement et représenter un effort
significatif de la part de l'entreprise.
Rappelons que le total des crédits de l'Etat contractualisés
entre l'Etat et les régions pour la période 1994-1999 au titre de
l'industrie s'établit comme suit :
(en millions de francs)
THÈMES |
DOTATIONS 1994-1999 |
DOSSIERS ENGAGÉS OU DÉCIDÉS AU 1 ER SEMESTRE 1999 |
ATOUT |
1 164 |
1 014 |
Investissement immatériel (1) |
889 |
588 |
FDPMI (2) |
2 024 |
1 779 |
Actions collectives (3) |
330 |
364 |
TOTAL |
4 407 |
3 745 |
(1)
FRAC, ARC, FRATT
|
2. Perspectives pour la prochaine génération de contrats de plan
a) Les priorités
Les
priorités retenues au titre de l'industrie pour la
génération 2000-2006 de contrats de plan Etat-Région sont
les suivantes :
Contribuer à une assimilation plus approfondie , dans les
PMI, des technologies les plus prometteuses (technologies-clés)
en :
- poursuivant les efforts en matière de
transfert de
technologie
;
- faisant diffuser les
technologies-clés
dans toutes les
entreprises ;
- encourageant la création et la reprise d'entreprises, notamment
innovantes
.
Faciliter la modernisation des entreprises
avec l'objectif de
concilier leurs performances économiques et humaines, à travers
des équipements matériels plus modernes et des investissements
immatériels plus performants en :
- incitant les PMI à recourir à des
compétences
extérieures
;
- encourageant le développement et la maîtrise du
commerce
électronique
;
- favorisant le recrutement de
personnels hautement
qualifiés
;
- développant la
formation
à tous les niveaux de
l'entreprise.
b) Les dotations
Sur
la période 2000-2006
Les contrats de plan comprendront deux volets : l'un régional, avec
un soutien individualisé aux entreprises et l'autre territorial, pour
des projets ayant vocation à s'inscrire dans un projet de territoire
pour ce qui concerne les
pays
et les
agglomérations,
qui
pourra porter en particulier sur l'encouragement des systèmes locaux de
production (SPL), c'est-à-dire de systèmes productifs
territorialement spécialisés.
Suite au CIADT
18(
*
)
du
23 juillet en Arles, une première enveloppe, concernant le volet
régional, de
4.544 millions de francs
a été
arbitrée en faveur de l'industrie, sur une enveloppe globale de
95 milliards de francs attribuée au volet régional au titre
de l'ensemble des ministères.
Une deuxième répartition, concernant le volet territorial, sera
ultérieurement arbitrée dans le cadre d'une enveloppe
complémentaire de l'Etat, d'un total " d'au moins "
10 milliards de francs et dont le montant global doit être
fixé prochainement.
Pour 2000
La loi de finances pour 2000 prévoit, quant à elle, pour les
actions de développement industriel régional en faveur des
PMI :
- 480 millions de francs pour le chapitre 64-92 article 10
(aides matérielles et immatérielles aux entreprises) ;
- 210 millions de francs pour le chapitre 64-92 article 20
(diffusion des nouveaux outils d'information et de communication dans les
PMI).
En outre, la procédure ATOUT devait être simplifiée en
2000, le programme -qui comprenait jusqu'alors les quatre volets cités
ci-dessus- devant être rassemblé en
une procédure
unique
. Une circulaire est en cours d'élaboration à ce sujet.
De façon concomitante, un
" contrat de
développement "
regroupant en une seule convention la
totalité des outils d'intervention directe du Secrétariat d'Etat
à l'Industrie devrait être proposé dans un souci de
simplification.
Votre rapporteur pour avis ne peut que s'en féliciter.
B. LES ACTIONS DE RESTRUCTURATION INDUSTRIELLE
Le
chapitre 64-96, consacré aux restructurations,
bénéficiera en 2000 d'un total de 305 millions de francs
d'autorisations de programmes et de 256 millions de francs de
crédits de paiement.
Les actions de reconversion " hors comité
interministériel de restructuration industrielle "
Les moyens budgétaires du chapitre 64-96, chapitre 10 sont
consacrés au financement
d'aides à la restructuration
d'entreprises en difficulté
dont l'implantation dans des bassins
fortement touchés par des suppressions d'emploi importantes impose un
traitement particulier de la part des pouvoirs publics.
Le projet de loi de finances pour 2000 prévoit une dotation de
75 millions de francs en autorisations de programme et de 68 millions
de francs de crédits de paiement à ce titre.
En 1999, les opérations décidées ou engagées au
30 juin comprennent, pour un total de 58,5 millions de francs :
- 8,8 millions de francs destinés au contrat de
développement Nouvelle-Calédonie et à la restructuration
du secteur minier en Nouvelle-Calédonie ;
- 49,7 millions de francs affectés à 8 dossiers de
restructurations d'entreprises.
Les actions de restructuration suivies par le Comité
interministériel de restructurations industrielles (CIRI)
Le projet de loi de finances pour 2000 consacre 30 millions de francs
à la poursuite du financement d'actions de restructuration
engagés dans le cadre du CIRI (chapitre 64-96 article 20).
Rappelons qu'au premier semestre 1999, quatre entreprises en difficulté
ont fait l'objet d'une saisine du comité, dont le rôle est moins
d'apporter des moyens financiers que
de mettre en oeuvre des solutions
sérieuses de restructuration
, sur la base de projets industriels
crédibles et de montages financiers solides afin de garantir le maintien
durable d'emplois.
L'activité du CIRI s'est établie comme suit ces trois
dernières années :
DOSSIERS TRAITÉS PAR LE CIRI
|
1996 |
1997 |
1998 |
Nouveaux dossiers |
13 |
7 |
5 |
Dossiers en cours |
92 |
80 |
64 |
Source : MEFI.
A ces deux articles budgétaires s'ajoutent les crédits
relatifs à la reconversion des zones minières et ceux du fonds
d'industrialisation de la Lorraine (FIL).
Ces deux postes bénéficient respectivement de :
- 120 millions de francs d'autorisations de programme et
100 millions de francs de crédits de paiement pour ce qui est de la
reconversion de zones minières ;
- 80 millions d'autorisations de programme et 58 millions de
francs de crédits de paiement pour le FIL.
V. LES CRÉDITS DE DÉVELOPPEMENT DE LA NORMALISATION
Le
système français de normalisation est organisé autour de
trois pôles :
-
le délégué interministériel aux
normes
: il représente les pouvoirs publics et assure le
secrétariat d'un " groupe interministériel des
normes ". Il exerce les fonctions de commissaire du Gouvernement
auprès de l'AFNOR. La création de bureaux de normalisation est
soumise à son agrément ;
-
l'AFNOR
, une association régie par la loi du
1
er
juillet 1901, créée en 1926, qui
rassemble les pouvoirs publics, les industriels et les consommateurs. Elle
coordonne et diffuse les travaux de normalisation. Depuis 1984, elle est
chargée de l'élaboration du programme de normalisation, de
l'homologation des normes, et de l'arbitrage des conflits
éventuels ;
-
les bureaux de normalisation
, liés le plus souvent aux
organismes professionnels qui établissent des projets de normes.
L'AFNOR emploie environ 600 personnes : les bureaux de normalisation
environ 350 dont une centaine à l'Union technique de
l'électricité (UTE).
Les normes tirent leur force du caractère collectif de leur
élaboration. Plus de 30.000 experts réunis en plus de
2.500 instances de travail (comités, commissions, groupes de
travail...) participent, en effet, à cette élaboration.
Bien que cet enjeu soit souvent pal perçu du consommateur
français, les normes sont stratégiques pour l'industrie
française
, particulièrement dans la perspective de la
libéralisation des échanges internationaux. Elles peuvent, en
effet, être un outil positif, voire offensif, pour les produits
français à condition que l'influence du système normatif
français soit consolidée pour la définition des normes
communautaires et internationales.
Le choix est, en effet, le suivant :
- soit la France laisse à d'autres le soin d'arrêter les
spécifications techniques -notamment européennes-, à
charge pour notre industrie de modifier ses produits pour s'y conformer ;
- soit notre pays influence efficacement le système normatif en
participant aux travaux des organismes, notamment européens, de
manière à faire en sorte que les normes européennes
reflètent effectivement les caractéristiques de nos produits.
Votre commission penche évidemment pour la seconde branche de
l'alternative !
Une prise de conscience de l'importance de la normalisation est donc
nécessaire.
Afin de soutenir l'appareil de normalisation français, le projet de loi
de finances pour 2000 consacre au total
90 millions de francs
d'autorisations de programme et de crédits de paiement au chapitre
64-94 " Normes-qualité ", répartis comme suit :
CRÉDITS D'INVESTISSEMENT CONSACRÉS À LA NORMALISATION
(en millions de francs)
|
AP et CP |
Action d'incitation et de développement de la métrologie |
42,5 |
Laboratoire national d'essais |
17,5 |
Actions de normalisation et de qualité |
30 |
La
subvention annuelle attribuée à l'AFNOR s'est
élevée à 114,5 millions de francs en 1999.
Un contrat d'objectifs, signé entre l'Etat et l'AFNOR, a fixé les
priorités suivantes pour la période 1997-2000 :
- la qualité et l'utilité des normes. Un système
d'évaluation a été mis en place au niveau de l'AFNOR et
des bureaux de normalisation ;
- le développement de l'utilisation de l'outil informatique dans
les travaux normatifs, en cohérence avec les systèmes mis en
place au niveau européen et international ;
- la formation des experts, à la fois sur les procédures des
systèmes normatifs européen et international et les techniques de
négociations mais aussi sur l'environnement réglementaire dans
lequel les travaux de normalisation prennent place ;
- une meilleure association des consommateurs et des collectivités
locales. On peut citer en particulier la sensibilisation par l'AFNOR de
50 maires, qui fait suite aux préoccupations exprimées
à l'occasion du congrès de l'Association des Maires de France
(AMF) de novembre 1997, ainsi que la création d'un groupe pour permettre
aux associations de consommateurs de mieux travailler sur les projets de normes
qui les concernent.
- la défense de l'usage de la langue française dans les
instances européennes et internationales, face à la
volonté des Etats-Unis de ne retenir que l'anglais comme langue
officielle.
Ce contrat d'objectifs vient à échéance fin 1999 et sera
renégocié début 2000 afin de confirmer les orientations de
l'AFNOR.
Votre Haute assemblée est particulièrement attentive à
l'association des élus locaux à l'élaboration des normes
qui les concernent et qui contribuent bien souvent à alourdir les
charges des collectivités locales.