CHAPITRE IV -
LES AIDES AU PARC DE LOGEMENTS PRIVÉS
I. DES ORIENTATIONS BUDGÉTAIRES ET CONVENTIONNELLES QUI CONFORTENT L'ACCESSION SOCIALE
A. LE FINANCEMENT DU PRÊT À TAUX ZÉRO EST CONFORTÉ AU NIVEAU BUDGÉTAIRE
1. Bilan du dispositif
Le
prêt à 0 % a été institué par
décret du 29 septembre 1995 et remplace, depuis le
1
er
octobre 1995, le prêt à l'accession à
la propriété (PAP).
Ce nouveau prêt est remboursable sans intérêt. Il peut
être accordé pour construire ou acheter un logement, à
titre de résidence principale, neuf ou ancien, avec un minimum de
travaux égal à 35 % du montant total de l'opération,
cette quotité minimale de travaux dans l'ancien ayant été
réduite à 20 % pour la seule année 1996. Ce
prêt se cumule avec tous les autres prêts : prêt
à l'accession sociale, prêt conventionné, prêt
bancaire..., sans pouvoir dépasser toutefois 50 % du montant des
autres prêts. Enfin, le prêt à taux zéro n'ouvre pas
droit en tant que tel à l'APL.
Il est destiné aux ménages dont les revenus sont
inférieurs à des plafonds de ressources qui dépendent de
la taille de la famille et de la zone géographique d'acquisition. Les
conditions de remboursement dépendent du revenu des
accédants : le remboursement est d'autant plus long que le revenu
de l'emprunteur est faible. Un différé d'amortissement total ou
partiel est également applicable. Les catégories
socioprofessionnelles les plus représentées sont les ouvriers et
les employés, et 56 % des acquéreurs sont des ménages
de trois ou quatre personnes.
Le nombre de prêts n'est pas contingenté et sa distribution se
fait de façon banalisée par tous les établissements de
crédit ayant passé une convention avec l'Etat. Il est
financé à partir des ressources ordinaires de ces
établissements. La subvention de l'Etat, versée en deux fois
à un an d'intervalle par l'intermédiaire de la
Société de gestion du Fonds de garantie de l'accession sociale
(SGFGAS), correspond à la valeur actuelle des intérêts
qu'un prêteur pourrait obtenir sur un tel prêt dans des conditions
de droit commun. Cette subvention est fixée de façon
définitive par l'Etat, par arrêté, sous la forme d'un taux
propositionnel au montant du prêt.
Le bilan de l'application du dispositif des prêts à 0 %
montre que son succès ne s'est pas démenti depuis sa mise en
place en octobre 1995.
En 1996 et 1997, 145 000 et 123 000 offres de prêts ont respectivement
été émises. Pendant la même période, 117 900
et 129 150 prêts ont été mis en force, c'est-à-dire
ont fait l'objet d'un versement de subvention par l'Etat.
Pour l'année 1998, les émissions d'offre de prêts
déclarées s'élèvent à 111.200 au
1
er
juillet 1999. Les mises en force durant l'année 1998 ont
concerné 109.200 prêts.
Les principaux établissements prêteurs sont le Crédit
Agricole pour plus du quart du marché, et pour des parts de
marché sensiblement égales (comprises entre 13 et 14,5%), le
Groupe Crédit Mutuel, le Crédit Immobilier de France, les banques
AFB, les Caisses d'Epargne et le Crédit Foncier de France. Les autres
réseaux bancaires ont des parts de marché inférieures
(moins de 6% au total).
Les catégories socioprofessionnelles les plus représentées
parmi les titulaires de prêts sont les ouvriers (35% du total), les
employés (26%) et les professions intermédiaires (20%). Dans 72%
des cas, les emprunteurs sont des salariés du secteur privé
contre 18% de salariés du secteur public et 10% de non salariés,
ce qui est assez proche de la répartition de la population active. Les
ménages composés de 3 ou 4 personnes représentent 55% des
acquéreurs. 70% des emprunteurs ont moins de 35 ans et 75 % d'entre
eux ont un revenu mensuel au plus égal à 14.400 francs.
Les plans de financement permettent de faire ressortir les taux d'effort moyen
(hors APL et allocations sociales) ; ils varient entre 24 % et
28 %, comme l'indique le tableau ci-après :
Zone |
IdF |
Province |
||
Type |
Neuf ( 3487 PTZ) |
Ancien (137 PTZ) |
Neuf (30129 PTZ) |
Ancien (6486 PTZ) |
Montant PTZ |
136 300 F |
116 700 F |
104 800 F |
79 700 F |
Prêt principal |
495 800 F |
410 300 F |
395 800 F |
291 000 F |
Autres prêts |
107 200 F |
115 600 F |
93 300 F |
80 400 F |
Apport personnel |
148 500 F |
120 800 F |
138 300 F |
55 200 F |
Total |
831 600 F |
691 300 F |
660 000 F |
460 700 F |
Mensualité moyenne |
4 600 F |
4 025 F |
3 780 F |
2 880 F |
Revenu net moyen |
15 900 F |
15 400 F |
13 600 F |
11 700 F |
Taux d'effort |
28,9% |
26,1% |
27,8% |
24,6% |
Dans
l'ancien, les prêts à taux zéro sont délivrés
à condition que la quotité de travaux soit supérieure
à 35 % du montant global de l'opération. Depuis 1995, entre
18.000 et 20.00 offres de prêts sont faites chaque montant pour un
montant moyen de 80.000 francs.
Pour la seule année 1996, la quotité de travaux imposée
pour bénéficier du taux à 0 % a été
abaissée à 20 % et les offres de prêts correspondantes
se sont élevées à environ 30.000 francs, d'un montant
moyen de 82.615 francs.
2. Les ressources affectées au financement du prêt à taux zéro.
Jusqu'au projet de loi de finances pour 2000, deux sources de financement ont
été utilisées complémentairement pour alimenter le
dispositif du prêt à 0 % : le budget logement et deux
comptes d'affectations spéciale. Les recettes du Fonds pour l'accession
à la propriété sont constituées d'une contribution
des entreprises assujettis au 1 % logement.
En 1996, 7,8 milliards de francs ont été ouvert en loi de
finances initiale pour financer le prêt à 0% dont
6,9 milliards de francs sur le budget logement, chapitre 65.48/40
(5,8 milliards de francs après annulations de crédits) et
900 millions de francs sur le CAS 902-28 " Fonds pour l'accession à
la propriété ".
En 1997, le chapitre 65.48/40 a été doté en loi de
finances initiale de 3,500 milliards de francs (ramenés à
2,51 milliards de francs après annulations et report) pour les
deuxièmes versements (V2) afférents à des prêts
débloqués en 1996. 7 milliards de francs d'autorisations de
programme ont été prévus en loi de finances initiale sur
un nouveau compte d'affectation spéciale, le CAS 902-30, ainsi que
3,5 milliards de francs à utiliser en crédits de paiement
pour les premiers versements (V1) afférents à des prêts
débloqués en 1997. La recette ayant été
supérieure, ce sont finalement 7,27 milliards de francs en AP et
3,63 milliards de francs en CP qui ont été consommés.
En 1998, 6,26 milliards de francs en AP et 6,63 milliards de francs
en CP avaient été prévus sur le compte d'affectation
spéciale n° 902-30 pour le versement des V1 de 1998 et des V2 de
1997. La recette ayant été supérieure, c'est finalement
6,408 milliards de francs d'AP et 6,915 milliards de francs de CP
(dont 137 millions de francs de report de 1997) qui ont été
rattachées au CAS 902-30. La consommation s'est élevée
à 6,403 milliards de francs d'AP (solde : 5 millions de
francs) et 6,87 milliards de francs de CP (solde : 45 millions de
francs).
Pour le budget 2000, les prévisions budgétaires sont de
5,81 milliards de francs en autorisations de programme et
5,885 milliards de francs en crédits de paiement, soit
2,905 milliards de francs pour le versement de la première
moitié de la subvention pour les prêts mis en force dans
l'année budgétaire et 2,98 milliards de francs pour le
versement de la seconde moitié de la subvention, pour les prêts
mis en force en 1999.
Ces hypothèses budgétaires n'ont plus aucun lien avec la
contribution du 1 % logement, qui vient en recette du budget
général, le compte d'affectation spéciale
n° 902-30 étant clos au 31 décembre 1999.
On peut rappeler que la contribution des organismes collecteurs du 1 %
n'assure plus qu'une partie du financement des prêts à 0 % et
que, selon les modalités fixées par la convention du
3 août 1998 signée entre l'UESL et l'Etat, cette contribution
diminue chaque année pour s'éteindre en 2003. Pour 2000, son
montant atteint encore 5 milliards de francs.
A la clôture du compte d'affectation spéciale fin décembre
1999, il se dégagera un solde positif de 3,5 milliards de francs
environ.
Ce solde, ajouté au fait que la diminution de la consommation des
crédits, permise par la baisse du coût unitaire des prêts en
raison de la baisse des taux du marché, laisse une marge
budgétaire confortable au Gouvernement.
Votre rapporteur pour avis
est très favorable, dans ces conditions, à une modification des
règles applicables à la délivrance des prêts
à taux zéro dans l'ancien
. Comme cela avait été
fait en 1996, il suggère que la quotité de travaux exigée
pour bénéficier du prêt soit abaissée à
20 % du coût total de l'opération.
Selon les estimations faites par M. Michel Mouillard en juin 1999
3(
*
)
, le retour au régime en
vigueur en 1996 pour une acquisition dans l'ancien se traduirait par une
augmentation du nombre de prêts accordés de l'ordre de
25.000 unités par an. Compte tenu du profil des accédants,
ces prêts supplémentaires seraient attribués à des
ménages ayant un revenu inférieur à 3 SMIC, ce qui
représenterait un coût budgétaire annuel de
1,125 milliard de francs.
B. LE SOUTIEN DU 1 % À L'ACCESSION SOCIALE
Dans le
cadre de la réforme du 1 % logement engagée en 1998, se
traduisant par la convention quinquennale du 3 août 1998, un
dispositif de sécurisation a été mis en place le
1
er
avril 1999, qui s'adresse à tous les
accédants sociaux à la propriété dans le neuf ou
dans l'ancien. Ce dispositif se décline à travers deux
conventions :
La première concerne tous les accédants ayant souscrit un
prêt en accession sociale (accompagné ou non d'un prêt
à taux zéro) et elle garantit contre la perte d'emploi.
Après un délai de carence de 12 mois, l'intervention du 1%
logement permet d'alléger de moitié les annuités d'emprunt
pendant un an. Cette durée est fractionnable en deux fois en cas de
besoin. Le remboursement de l'avance ainsi faite est repoussé à
la fin de la période d'endettement, sans intérêt ni
pénalité.
En cas d'épuisement ou d'utilisation partielle des droits pendant les
8 premières années de la vie du prêt, le ménage
voit reconstituer ses droits au-delà de la neuvième année
de celle-ci. En cas de co-emprunteur, la prise en charge à hauteur de
50 % s'applique dès lors qu'un des deux emprunteurs est au
chômage.
En terme de financement, la mesure s'appuie sur un fonds de soutien de l'UESL
géré par la SGFGAS, dont le fonctionnement est le suivant :
- l'établissement prêteur reçoit de la SGFGAS une
subvention compensant la gratuité du report pour le
bénéficiaire ;
- la SGFGAS est elle-même alimentée par le fonds de soutien
constitué au sein de l'UESL grâce à des versements des
associés collecteurs.
Les modalités d'alimentation du fonds de soutien de l'UESL reposent sur
un calcul de dimensionnement révisé périodiquement qui
permet de déterminer les cotisations qui viendront alimenter le fonds.
Chaque génération de prêt est individualisée et
donne lieu à un calcul initial du coût prévisionnel total
mené à la fin de l'année précédant
l'année de la souscription des prêts. Les principales
hypothèses prises en compte pour le calcul du dimensionnement concernent
les prêts (nombre de PAS, durée moyenne, etc..), le chômage
des accédants bénéficiaires de PAS et les taux actuariels
nécessaires au calcul des subventions.
A partir de ces paramètres sont déterminées une cotisation
initiale et une cotisation annuelle des associés collecteurs.
Le niveau minimal du fonds est égal chaque année à
1,5 fois le montant maximal de subventions à verser dans
l'année. Les placements financiers du fonds sont limités à
des bons du Trésor ou valeurs assimilées ou garanties par l'Etat
; les produits financiers éventuels restent affectés au fonds de
soutien.
- La seconde convention ne bénéficie qu'aux salariés
des entreprises assujetties au 1 % logement pour garantir contre une forte
réduction des ressources (notamment suite à un éclatement
de la famille). Les ménages concernés doivent remplir une des
conditions suivantes :
- avoir des revenus inférieurs au plafond du prêt à
taux zéro ;
- avoir subi une diminution imprévue des ressources (de 30 %
minimum) ;
- avoir au moins 40 % de taux d'endettement avec des charges à
caractère immobilier.
L'aide est proposée sous forme d'une avance sans intérêt,
fonction du taux d'effort du ménage. Celui-ci ne peut dépasser
35 %, tous prêts confondus, y compris les prêts à la
consommation. L'aide consiste en une avance gratuite qui prend en charge 50% de
la mensualité des prêts immobiliers en cours dans la limite de
2500F par mois, pour une durée maximum de 12 mois. Cette avance est
remboursable sur une durée maximum de 10 ans. La durée de
remboursement est fonction de critères fixés par l'UESL, en
fonction du taux d'effort global constaté à la fin de la
période de différé.
En terme de financement, la seconde convention utilise les fonds
réglementés des associés collecteurs.
II. UN SOUTIEN RÉAFFIRMÉ AU LOGEMENT PRIVÉ
A. LA RECONDUCTION DES DOTATIONS BUDGÉTAIRES EN MATIÈRE DE RÉHABILITATION DU PARC PRIVÉ
1. L'activité en forte progression de l'Agence nationale pour l'amélioration de l'habitat (ANAH)
Créée par la loi de finances rectificative pour 1970, l'ANAH
attribue des subventions aux propriétaires privés qui
réalisent des travaux d'amélioration dans les logements locatifs
de plus de quinze ans, ou qui réalisent des travaux en vue de la
transformation en logement d'un local s'il est situé en zone bâtie
agglomérée des zones de revitalisation rurale (ZRR).
Après travaux, les logements doivent être loués à
titre de résidence principale pendant dix ans et être assujettis
au versement de la contribution additionnelle à la contribution annuelle
représentative du droit de bail (ex Taxe Additionnelle au Droit de
Bail) sauf exonération de celle-ci en raison du faible montant des
loyers.
Les travaux peuvent être réalisés dans les parties
privatives ou communes des immeubles et doivent permettre :
- d'améliorer l'habitat en matière de
sécurité, de salubrité, d'équipement des logements,
d'accessibilité et d'adaptation aux personnes handicapées
physiques
- d'économiser l'énergie et d'améliorer l'isolation
acoustique.
Le taux de subvention de l'ANAH est en général de 25 % du
coût des travaux subventionnables, dans la limite d'un plafond de
travaux. Il peut être porté à 35 % lorsque le
logement, situé dans une opération programmée
d'amélioration de l'habitat (OPAH), fait l'objet d'une convention
passée entre l'Etat et le bailleur rendant obligatoire un plafond de
ressources pour les locataires et un plafond de loyer ; en outre, il peut
être porté de 35 % à 40 % pour les logements
conventionnés en OPAH sous réserve de l'octroi d'une subvention
complémentaire de 5 % d'une collectivité locale.
Le taux peut être de 40 ou de 70 % lorsque le logement
conventionné est destiné à des personnes
défavorisées dans le cadre soit d'une OPAH, soit de programmes
sociaux thématiques (PST), ou pour les logements d'insertion
privés (LIP).
En zone centrale Ile-de-France (Paris et les 3 départements
limitrophes), le taux de subvention peut être de 40 % pour les
logements à loyer intermédiaire et de 50 % pour les loyers
conventionnés à l'APL.
De plus, l'article 32 de la loi de finances pour 1999 avait ouvert le
bénéfice du taux réduit de TVA à 5,5 % pour
l'ensemble des travaux subventionnables effectués sur des logements
améliorés avec une subvention de l'ANAH et faisant l'objet d'un
conventionnement au titre de l'article L 351-2 4°
(conventionnement à l'Aide Personnalisée au Logement).Compte tenu
de la réduction générale du taux de TVA à
5,5 % sur les travaux de réhabilitation, cette mesure est
supprimée dans le projet de loi de finances pour 2000.
En 1996, une prime forfaitaire de 20 000 F pouvait être attribuée
pour chaque logement inoccupé depuis le 1er juillet 1994 et remis sur le
marché après réhabilitation subventionnée par
l'ANAH et à condition qu'il soit conventionné.
Afin d'accompagner la mise en oeuvre des dispositions de la loi d'orientation
relative à la lutte contre les exclusions du 29 juillet 1998, instituant
une taxe sur les logements vacants, la circulaire de programmation des
crédits de l'ANAH pour 1999 a prévu le rétablissement de
cette majoration forfaitaire de 20 000 F par logement vacant
-antérieurement au 1er avril 1998- remis sur le marché
grâce aux subventions de l'ANAH et faisant l'objet d'un conventionnement
à l'APL, dans les huit agglomérations où s'applique la
taxe sur la vacance, fixées par le décret n° 98-1249 du
29 décembre 1998 relatif au champ d'application de la taxe annuelle
sur les logements vacants.
En 1998, le montant total des subventions distribuées
s'élevait à 21,30 milliards de francs,
générant 10,81 milliards de francs de travaux. Ceci a permis
l'amélioration de 111.200 logements dont 9.100 ont fait
l'objet d'un conventionnement à l'APL. 15.200 logements ont
bénéficié d'une subvention majorée en contrepartie
d'un engagement de modération de loyer, abondée pour 2.119
d'entre eux, de la majoration forfaitaire pour la remise sur le marché
de logements vacants.
La remise sur le marché de logements vacants constitue une
priorité d'action et une part importante de l'activité de l'ANAH,
qui a ainsi aidé à remettre sur le marché, avec tous les
éléments de confort nécessaires,
250 000 logements vacants au total depuis 1992 dont 35 000 en 1997 et
34 400 en 1998. Un tiers des logements subventionnés par l'ANAH en
1997 étaient vacants, 31 % en 1998 contre un peu plus de 20 %
en 1993. Les opérations menées avec les collectivités
locales contribuent fortement à la remise sur le marché de
logements vacants : 37,5 % des logements subventionnés dans les
OPAH et 80,2 % dans les PST sont remis sur le marché.
Dans le projet de loi de finances pour 2000, les subventions d'investissements
inscrites pour l'ANAH sont reconduites au même niveau, s'agissant des
autorisations de programme, soit 2,2 milliards de francs et progressent
légèrement s'agissant des crédits de paiement
-2,2 milliards de francs contre 2,14 milliards de francs en 1999.
Votre rapporteur pour avis s'interroge sur l'impact qu'aura l'application du
taux réduit de TVA sur les travaux d'entretien dans le logement sur le
fonctionnement de l'ANAH. Le taux unitaire de la subvention va diminuer mais
l'Agence va-t-elle devoir faire face à un afflux de demandes de la part
de propriétaires désireux de profiter de l'effet
d'aubaine ?
2. Bilan d'utilisation de la prime à l'amélioration de l'habitat (PAH)
La prime
à l'amélioration de l'habitat est réservée aux
propriétaires occupants dont les ressources ne dépassent pas
70 % des plafonds de ressources des anciens prêts aidés pour
l'accession à la propriété (PAP). Le taux de base de la
subvention est de 20 % (25 % dans les opérations
programmées d'amélioration de l'habitat (OPAH); il est
porté à 35 % lorsque les ressources sont inférieures
à 50 % des plafonds PAP et à 60 % des plafonds PAP en
OPAH copropriétés dégradées. Le coût des
travaux est pris en compte dans la limite d'un plafond de 70 000 de francs
qui peut être porté à 85.000 de francs dans les
Territoires ruraux de développement prioritaire (TRDP) ou dans les
copropriétés dégradées.
Lorsque les travaux ont pour objet l'adaptation des logements aux personnes
handicapées physiques, la subvention peut atteindre 50 % du
coût des travaux dans la limite d'un plafond de travaux de 40 000 de
francs.
Les travaux susceptibles d'être financés à l'aide d'une
PAH, définis par l'arrêté du 16 février 1990, sont
les suivants :
- les travaux destinés à l'amélioration de la
sécurité, de la salubrité et de l'équipement du
logement ;
- les travaux destinés à économiser l'énergie
dans les logements ;
- les travaux d'accessibilité des logements aux personnes
handicapées physiques et les travaux d'adaptation des logements aux
besoins des travailleurs de nuit.
En 1998, 69.419 primes ont été accordées pour un
montant total de 761,8 millions de francs. Le montant moyen de la prime
s'élevait à 10.974 francs, ce qui traduit une
légère augmentation depuis 1996, année au cours de
laquelle le nombre de primes distribuées avait fortement
progressé grâce à un abondement budgétaire de
200 millions de francs.
DOTATIONS INITIALES, CRÉDITS DISPONIBLES ET DÉPENSES EFFECTIVES DEPUIS 1990
(en millions de francs)
|
Dotations initiales (LFI) |
|
Crédits disponibles |
|
Dépenses effectives |
|
|||
|
AP |
CP |
AP |
CP (1) |
AP |
CP (2) |
|||
1991 |
481,0 |
474,0 |
433,0 |
452,4 |
433,0 |
477,7 |
|||
1992 |
450,0 |
441,0 |
540,0 |
441,0 |
535,5 |
488,7 |
|||
1993 |
400,0 |
435,5 |
614,5 |
635,5 |
614,0 |
509,4 |
|||
1994 |
600,0 |
490,0 |
661,4 |
644,9 |
661,4 |
617,5 |
|||
1995 |
601,0 |
601,0 |
526,0 |
635,4 |
526,0 |
647,7 |
|||
1996 |
605,0 |
605,0 |
805,0 |
695,0 |
805.0 |
596,4 |
|||
1997 |
600,0 |
710,0 |
825,0 |
935,0 |
800,0 |
577,0 |
|||
1998 |
800,0 |
690,0 |
725,0 |
713,7 |
725,0 |
666,3 |
|||
1999 |
815,5 |
765,5 |
815,5 |
829,2 |
543,6 |
541,4 (3) |
(1)
Les crédits de paiement inscrits sur l'article 80 du chapitre 65.48
pour la prime à l'amélioration de l'habitat sont
transférés en fin de gestion sur le budget des charges communes
à partir duquel ils sont engagés. Les versements sont
effectués au Crédit Foncier de France, chargé de liquider
cette aide de l'Etat. Le montant des crédits disponibles indiqués
ci dessus est celui antérieur au transfert.
(2)
source
: direction du Budget.
(3)
au 31 août 1999
En 1997,
la dotation obtenue en loi de finances initiale a été
abondée, en fin de gestion, à hauteur de 250 millions de
francs en AP et en CP, dans le cadre des mesures de relance de la
réhabilitation de l'habitat social annoncées par le Premier
Ministre dans son discours de politique générale et
présentées en juillet 1997 par le Ministre de
l'équipement, des transports et du logement.
Cette mesure a permis un accroissement très sensible du nombre de
logements améliorés.
La loi de finances pour 1999 a légèrement majoré les
dotations budgétaires affectées à la PAH par rapport
à 1998.
Dans le projet de loi de finances pour 2000, la dotation diminue
légèrement, s'agissant des autorisations de programme et
progresse de 4,5 % pour les crédits de paiement, qui sont
fixés à 800 millions de francs . Ceci doit permettre la
poursuite du programme de réhabilitation de l'habitat social
initié en 1997 par le Gouvernement.
3. Le bilan des opérations programmées de l'habitat (OPAH)
Les
opérations programmées d'amélioration de l'habitat,
auxquelles l'article L.303-1 du code de la construction et de l'habitation,
issu de la loi n° 91-662 du 13 juillet 1991 d'orientation pour la
ville, donne un fondement et un contenu législatif, constituent une
procédure contractuelle privilégiée pour favoriser la
réhabilitation du parc immobilier et améliorer en particulier
l'offre de logements locatifs privés.
En 1997, le nombre d'OPAH nouvelles (197) était en légère
augmentation par rapport à 1996 (+ 5%), et celui des OPAH en
vigueur (644) restait pratiquement stable.
Les chiffres de 1998 confirment cette tendance : 198 nouvelles conventions
d'OPAH ont été signées tandis que 691 OPAH étaient
en vigueur.
En 1997, les 644 OPAH en cours ont mobilisé 32 % des crédits pour
26 800 logements subventionnés et 3,4 milliards de francs de
travaux.
En 1998, la part des OPAH dans l'activité de l'ANAH est restée
quasiment identique, à l'exception du nombre de logements
subventionnés qui a sensiblement augmenté pour passer de 26
770 logements en 1997 à 28 300 logements
réhabilités en 1998, notamment dans les communes de moins de 100
000 habitants et dans Paris intra-muros.
La moitié environ des logements conventionnés en 1998 l'ont
été dans le cadre d'une OPAH, et le montant des engagements en
PAH intervenus dans le cadre d'OPAH s'est élevé à
352 millions de francs pour un nombre de logements subventionnés de
30 953.
B. LES PROJETS DE RÉFORME ENVISAGÉS POUR L'ANAH, LA PAH ET LES OPAH
1. L'unification et la simplification des procédures d'intervention sur le parc de logements privés
Dans le
cadre du projet de loi " Urbanisme Habitat et Déplacement " sera
mise en oeuvre une réforme tendant à l'unification des
interventions financières sur le parc privé.
Cette réforme d'ensemble se justifie, non seulement par les
insuffisances des actuelles procédures comptables de gestion de l'ANAH
et de la prime à l'amélioration de l'habitat (PAH), notamment au
regard des observations de la Cour des Comptes, mais aussi par la
nécessité de promouvoir une politique de réhabilitation
globale et cordonnée sur l'ensemble du parc privé,
nécessité qui se fait d'autant plus sentir que le nombre
d'immeubles d'habitations en copropriété a tendance à se
développer.
Cette réforme devrait permettre de regrouper auprès d'un seul
organisme public, dont la vocation serait élargie à l'ensemble du
parc privé, les outils et moyens financiers existants : l'ANAH
deviendrait ainsi compétente pour délivrer la PAH, aux lieu et
place du préfet de département.
Un nouvel équilibre institutionnel devrait permettre à l'agence
de fonctionner avec toute la souplesse requise tout en donnant à l'Etat
les moyens juridiques d'impulser ses propres orientations.
Par ailleurs, l'ANAH envisage de mettre en place deux séries de mesures
concomitantes visant à approfondir l'instruction et le contrôle
des dossiers " sensibles ", notamment de par leur montant
élevé et, parallèlement, à simplifier l'instruction
des " petits " dossiers qui, en 1998, représentaient plus de 40 %
des demandes pour moins de 10 % du montant total des subventions.
Ainsi, les demandes portant sur un montant de travaux inférieurs
à 70.000 francs pourraient bénéficier d'une
instruction simplifiée au regard de l'application des plafonds de
travaux, et d'une autorisation anticipée de commencement des travaux. De
plus, le propriétaire concerné souscrirait un engagement locatif
portant sur 6 ans, au lieu de 10.
2. La réforme des opérations programmées de l'habitat
Depuis sa création en 1977, la procédure des
OPAH a
fait l'objet d'un intérêt constant de la part des
collectivités locales et de l'Etat.
Elle a démontré au cours des années son efficacité
dans la prise en compte des diversités locales. Elle est en effet
utilisée pour la mise en oeuvre de projets de requalification de
territoires, tant urbains que ruraux. Néanmoins, la
nécessité d'une amélioration apparaît sur plusieurs
points : les finalités globales de la procédure, sa gestion
(pilotage, suivi) et sa mise en oeuvre pratique (étude,
conventionnement). C'est ainsi, qu'il paraît indispensable que
l'opportunité du lancement d'une OPAH s'inscrive dans un projet global
d'aménagement ou de développement qui permette de la positionner
comme le volet habitat de ce projet global et de l'articuler avec d'autres
actions et outils (aménagement urbain, dispositifs de lutte contre
l'insalubrité,...).
Des travaux ont été engagés afin d'améliorer les
conditions d'études et d'animation des OPAH. Un document "OPAH et code
des marchés publics" élaboré conjointement par la
direction générale de l'urbanisme de l'habitat et de la
construction, l'ANAH et la direction des affaires économiques et
internationales a ainsi été réalisé en 1998.
Un document, en cours de rédaction, précisera le montage
matériel d'un dossier de consultation, et fera des recommandations pour
le cahier des charges des études préopérationnelles.
Enfin, dans le cadre du projet de loi " Urbanisme, habitat et
déplacements ", des propositions pourraient être faites,
confortant le rôle des OPAH dans la reconquête des quartiers
anciens.
III. LES MESURES FISCALES EN FAVEUR DU PARC DE LOGEMENTS PRIVÉS
A. L'APPLICATION DU TAUX RÉDUIT DE TVA SUR LES TRAVAUX RÉALISÉS DANS LES LOGEMENTS
La
Commission européenne ayant adopté en septembre 1999 une nouvelle
liste des services à haute intensité de main d'oeuvre, pouvant
bénéficier d'un taux réduit de TVA, le Gouvernement en
fait application, depuis le 15 septembre dernier, aux travaux de
rénovation et de réparation réalisés dans les
logements.
L'article 3 du projet de loi de finances pour 2000 prévoit l'application
de cette mesure jusqu'au 31 décembre 2002, puisqu'il s'agit d'une
mesure expérimentale qui fera l'objet d'une évaluation au niveau
européen, notamment en terme d'emplois créés.
Le champ d'application du taux réduit de TVA concerne les travaux
d'amélioration, de transformation, d'aménagement et d'entretien,
portant sur des locaux à usage d'habitation, achevés depuis plus
de deux ans, et sur tous les matériaux utilisés dans ces travaux,
à l'exception des gros équipements de chauffage ou
d'installations sanitaires ou encore des ascenseurs.
Ces équipements ouvrent droit à un crédit d'impôt
égal à 15 % de leur montant, s'ils concernent la
résidence principale du contribuable et qu'ils sont fournis dans le
cadre de travaux éligibles au taux réduit de TVA.
Le montant des dépenses ouvrant droit au crédit d'impôt est
plafonné à 20.000 francs pour un célibataire et
40.000 francs pour un ménage, avec des majorations selon le nombre
de personnes à charge.
L'application du taux réduit de TVA sur les travaux
réalisés dans un logement bénéficie au
propriétaire, au syndicat de copropriétaires, au locataire ou
à l'occupant, dès lors que le preneur atteste que les travaux se
rapportent à des locaux affectés à un usage d'habitation.
Le coût de la mesure est estimé à 19 milliards de
francs pour 2000.
Votre rapporteur pour avis ne peut que se réjouir de cette mesure
qui encourage le secteur de la rénovation et de l'entretien
majoritairement constitué de petites entreprises et d'artisans. Ce
secteur se doit d'y répondre positivement, notamment sur le plan des
créations d'emplois, afin de faire face à l'accroissement des
demandes que cette mesure ne va pas manquer de susciter.
Sur l'application
du taux de TVA à 5,5 %, votre rapporteur pour avis relève
quelque difficultés qui touchent essentiellement les
copropriétés dont les locaux ne sont pas exclusivement à
usage d'habitation, puisque les travaux réalisés dans des locaux
à usage professionnel ou commercial restent soumis au taux normal de
TVA. Il est ainsi juridiquement et pratiquement très complexe d'imposer
aux syndics de copropriété et surtout aux entreprises, de
ventiler des taux de TVA sur des travaux réalisés dans des
parties communes, compte tenu de l'affectation des différents lots
composant la copropriété. Le contenu de l'instruction fiscale du
14 septembre 1999 sur ce point apparaît comme largement inapplicable
aux professionnels concernés et elle devrait être revue.
B. L'ALLÈGEMENT DES DROITS DE MUTATION
Rappel du dispositif adopté en 1999.
On peut rappeler que l'article 11 de la loi de finances rectificative pour
1995 avait réduit de 35 % les droits de mutation à titre
onéreux perçus au profit des départements et des
régions pour les ventes de logements signées entre le
1
er
juillet 1995 et le 31 décembre 1996. Le
dispositif avait été prorogé pour s'appliquer aux
mutations constatées par un acte authentique passé avant le
1
er
janvier 1997, à condition que l'avant-contrat ait
été signé avant le 31 décembre 1996. Cette
mesure avait fait l'objet d'une compensation intégrale par l'Etat pour
les collectivités locales concernées.
L'article 39 de la loi de finances pour 1999 a mis en place une mesure
pérenne allégeant les droits de mutation, en supprimant, pour les
actes authentiques signés à partir du
1
er
septembre 1998, la taxe additionnelle régionale aux
droits de mutation fixée à 1,6 %, ce qui représente
une baisse de 20 % de l'ensemble des droits de mutation.
Le contenu de l'article 5 du projet de loi de finances pour 2000
Le projet de loi de finances pour 2000 prévoit de ramener
uniformément le taux de la part départementale des droits de
mutation à 3,6 %, alors qu'ils varient de 4,2 % à
5 %. Le coût prévu pour l'Etat est estimé à
4 milliards de francs, puisque la mesure sera intégralement
compensée pour les collectivités territoriales
concernées.
C. LE REMBOURSEMENT DU DOUBLE VERSEMENT DU DROIT ACQUITTÉ AU TITRE DES LOYERS ENCAISSÉS ENTRE LE 1ER JANVIER ET LE 30 SEPTEMBRE 1998
Rappel de la réforme simplifiant le recouvrement du droit de bail et de
la taxe additionnelle au droit de bail (TADG).
L'article 12 de la loi de finances rectificative pour 1998 a
supprimé le droit de bail et la TADB pour les loyers concernés,
à compter du 1
er
septembre 1998 et crée une
contribution représentative du droit de bail et une contribution
additionnelle à cette dernière, assise sur les loyers
encaissés à compter du 1
er
janvier 1998.
Cette réforme poursuivait un objectif de simplification en supprimant
cinq millions de déclarations spécifiques pour le versement
des anciennes taxes et autant de moyens de paiement. Les périodes de
référence retenues -à savoir les loyers encaissés
entre le 1
er
janvier et le 31 décembre d'une
année- permettent d'intégrer le calcul des nouvelles taxes dans
les rôles de l'impôt sur le revenu.
Mais, en retenant la date du 1
er
janvier 1998 pour la mise
en place de cette réforme, au demeurant fort judicieuse, le Gouvernement
faisait peser sur les contribuables les conséquences du chevauchement
des périodes d'imposition entre l'ancien et le nouvel impôt, en ce
qui concerne les neuf premiers mois de 1998. Le Gouvernement a, semble-t-il,
été sensible aux multiples protestations et questions
formulées par les parlementaires alertés, à juste titre,
par les organisations syndicales représentant les propriétaires
de logements locatifs.
Le remboursement prévu par l'article 6 de la loi de finances pour
2000
Initialement, le remboursement de la double-imposition résultant de
l'entrée en vigueur de la réforme au 1
er
janvier
1998 ne pouvait intervenir qu'à l'issue d'une période
d'interruption de location supérieure à neuf mois, ce qui
n'était pas très satisfaisant puisque ce remboursement ne se
faisait pas selon un échéancier connu à l'avance.
L'article 6 du projet de loi de finances pour 2000, en ce qui concerne le
seul droit de bail, propose d'effectuer le remboursement du trop perçu
sous forme d'un crédit d'impôt qui s'imputerait sur l'impôt
sur le revenu dû au titre de l'année 1999 pour les titulaires de
revenus fonciers inférieurs à 60.000 francs et sur
l'impôt sur le revenu dû au titre de l'année 2000 pour les
autres contribuables.
En définitive, ce remboursement, pour ce qui est du droit de bail,
interviendra en 2000 ou 2001.
Votre rapporteur pour avis approuve ce dispositif qui met fin, dans des
délais raisonnables, à une situation qui était difficile
à défendre sur le plan de l'équité sociale. Il
regrette seulement que ce dispositif n'englobe pas le remboursement du trop
perçu au titre de la TADB. A priori, celui-ci ne pourra intervenir qu'en
cas d'interruption de la location.
Plus généralement, on peut regretter que l'article 6 du
projet de loi de finances prévoie également la mesure de
suppression de la contribution annuelle du droit de bail, mais selon un
calendrier et des modalités différentes de celles retenues pour
le remboursement du trop perçu au titre de 1998.
La contribution annuelle du droit de bail est supprimée à compter
de l'imposition des revenus de l'année 2000 pour les contribuables dont
les revenus de l'année 1999 par local, fonds de commerce,
clientèle, droit de chasse ou droit de pêche n'excède pas
30.000 francs, et à compter de l'imposition des revenus de
l'année 2001 pour les autres contribuables. L'Assemblée nationale
a adopté un amendement relevant le plafond des loyers concernés
à 36.000 francs, augmentant du même coup le nombre de
locataires bénéficiaires de cette disposition dès le
1
er
janvier prochain.
Mais, en ce qui concerne les propriétaires, et selon la composition de
leur patrimoine, certains bénéficieront des deux mesures
dès la première année de leur mise en oeuvre respective,
c'est-à-dire 2000 pour le remboursement du trop perçu et 2001
pour la suppression du droit de bail, mais d'autres seront
pénalisés sur le plan de la trésorerie, s'ils ne
perçoivent plus de droit de bail à compter du
1
er
janvier 2000, alors qu'ils ne pourront
récupérer le remboursement du trop perçu sous forme de
crédit d'impôt qu'au titre de l'impôt payé en 2001.
Cette superposition nuit, de toute évidence, à la clarté
du dispositif proposé.
D. LA MISE EN oeUVRE DU STATUT DU BAILLEUR PRIVÉ CONFORTÉE PAR LE 1 % LOGEMENT
L'article 96 de la loi de finances pour 1999 a institué un
régime permettant aux bailleurs propriétaires de logements de
bénéficier d'avantages fiscaux en contrepartie d'un effort social
portant sur le niveau des loyers.
Dans le neuf, l'avantage consiste en une déduction d'un amortissement
égal à 8 % du prix de revient de l'investissement les cinq
premières années et 2,5 % de ce prix les quatre
années suivantes. Les opérations éligibles à cet
amortissement sont les mêmes que celles ouvrant doit au régime
applicable de 1996 à 1998 : acquisition de logements neufs ou en
état futur d'achèvement, construction de logements, acquisition
de locaux suivie de leur transformation en logements. Le logement doit
être loué pendant neuf ans. A l'issue de cette période
et pendant six ans, le bailleur pourra continuer à déduire
un amortissement de 2,5 % par an si les conditions d'application du
dispositif demeurent remplies.
Au total, le bailleur peut
bénéficier en 15 ans d'un amortissement de 65 % du prix
d'achat, terrain compris.
Dans l'ancien, le taux de la déduction forfaitaire sur les revenus
fonciers
(c'est-à-dire l'abattement que les bailleurs pratiquent sur
leurs loyers, avant déduction des travaux, des intérêts
d'emprunt, etc.)
est porté de 14 % à 25 %.
Le
logement, répondant à des normes minimales d'habitabilité,
devra être loué pendant au moins six ans.
Dans les deux cas, le logement doit être affecté à
l'habitation principale d'un locataire, autre qu'un ascendant ou un descendant
du bailleur, dont le montant des ressources ne devra pas être
supérieur à un plafond. Le logement pourra être
également loué à une personne morale, pour les besoins de
son personnel. Selon la zone concernée, les plafonds de loyers
s'élèvent de 45 francs à 70 francs le m²
dans le neuf et de 30 francs à 65 francs le m² dans
l'ancien.
Le dispositif contient par ailleurs des éléments de
sécurisation et de solvabilisation du bailleurs
bénéficiaire de l'une ou l'autre de ces dispositions fiscales et
qui consistent :
- en un versement direct au propriétaire des allocations de
logement sociale et familiale, respectivement prévues aux articles
L.542-1 et L.831-1 du code de la sécurité sociale ;
- en une garantie contre les impayés de loyer et de charges
locatives, quel que soit le locataire, d'un montant maximal de 9 mois pour
une durée de location de 3 ans.
Ces nouvelles mesures sont entrées en vigueur depuis le
1
er
janvier 1999.
Enfin, une convention signée entre l'UESL et l'Etat le
1
er
septembre dernier instaure un dispositif de financement
privilégié, distribué par le 1 % logement, des
logements de catégorie intermédiaire conventionnés et
notamment des logements relevant du statut du bailleur privé
conventionné.
Les propriétaires bailleurs ou les investisseurs ayant conclu un accord
de réservation locative avec un organisme collecteur de 1 % logement
pour loger des salariés d'entreprise pourront bénéficier
d'un financement à taux privilégié :
- pour les
logements neufs
, relevant du statut du bailleur
privé ou d'autres formes de conventionnement, il s'agit d'un
prêt à taux privilégié (2 % maximum),
d'une durée égale à la durée de réservation,
et d'un montant maximum égal à
40 % du prix de revient ou
du prix de vente.
Cette aide s'ajoute, bien sûr, au dispositif d'aide
fiscale pour les logements relevant du statut du bailleur privé ;
- pour les logements anciens, relevant du statut du bailleur privé
ou d'autres formes de conventionnement, les travaux de remise en état
des logements pourront bénéficier d'un prêt à taux
privilégié (2 % maximum), d'un montant maximum égal
à 50 % du coût des travaux et plafonné à
80.00 francs.
*
* *
Sur proposition de son rapporteur pour avis, la Commission des Affaires économiques a émis un avis favorable à l'adoption des crédits consacrés au logement dans le projet de loi de finances pour 2000.