B. LES MÉCANISMES D'AIDE OU DE SOUTIEN AUX EXPORTATIONS
Les
dotations des procédures d'aide à l'exportation dispersées
dans le fascicule des " charges communes " s'élèvent
pour 2000, à 1,3 milliards de francs de crédits de paiement,
contre 1,6 milliards de francs en 1999, soit une diminution de plus de
15 % et à 1,3 milliards de francs en autorisations de
programme, contre 1,9 milliards de francs en 1999 soit une baisse de
28,4 %.
Cette diminution résulte essentiellement de l'évolution des
crédits affectés aux dispositifs de soutien aux grands
contrats.
1. Le soutien au commerce courant
Pour 2000, les crédits affectés aux quatre principaux dispositifs qui concourent au soutien au commerce courant s'élèvent à 783,2 milliards de francs contre 622 milliards, soit une augmentation de 25,9 % par rapport à 1998.
EVOLUTION DES CRÉDITS AFFECTÉS AU COMMERCE COURANT
(en
millions de francs en crédits de paiement)
En millions de francs |
LFI 1999 |
PLF 2000 |
Variations en % |
Assurance prospection |
265 |
290 |
+9,43 |
Codex |
10 |
0 |
-100 |
Contrat de plan |
47 |
43,5 |
-7,9 |
FASEP |
300 |
450 |
+50 |
TOTAL |
622 |
783,25 |
+25,9 |
Source : DREE
a) L'assurance prospection-foires
L'assurance prospection de la COFACE prend en charge pendant la
période de garantie, une partie des dépenses engagées par
les entreprises par leur prospection à l'étranger. Le
remboursement intervient plus tard lorsque les entreprises développent
un courant d'affaires à l'exportation. En 1998, plus de 2000 entreprises
ont bénéficié de ce dispositif :
- l'assurance prospection simplifiée (APS) : en 1998, cette
assurance a représenté 40 % des contrats signés. Plus
de la moitié des entreprises bénéficiaires de ce type de
contrat réalisent un chiffre d'affaires inférieur à 10
millions de francs ;
- l'assurance prospection normale (APN) : en 1998, cette assurance a
représenté 17 % des contrats conclus. 80 % des entreprises
auxquelles un contrat d'APN a été délivré, ont
réalisé un chiffre d'affaires inférieur à 100
millions de francs ;
- l'assurance foire (AF) permet de couvrir à hauteur de 65 %, les
frais engagés par une entreprise sur un salon organisé dans les
pays hors Union européenne et depuis 1997, sur quelques manifestations
situées en Union européenne, y compris en France. Cette
procédure rencontre un vif succès auprès des entreprises,
en particulier les plus petites d'entre elles. Sa clientèle est
constituée à 90 % de sociétés réalisant un
chiffre d'affaires inférieur à 100 millions de francs. En 1998,
747 contrats ont été signés contre 941 en 1997, soit
43 % du nombre total des contrats.
Le nombre de contrats d'assurance prospection, toutes catégories
confondues a diminué, passant de 6.400 en 1997 à 6.300 en 1998.
EVOLUTION DES CRÉDITS AFFECTÉS A L'ASSURANCE PROSPECTION
|
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
PLF 1999 |
PLF 2000 |
Nombre de demandes |
2 227 |
2 266 |
2 598 |
2 472 |
2 313 |
2 841 |
2 263 |
- |
|
Nombre de contrats |
1 466 |
1 452 |
1 775 |
1 775 |
1 728 |
2 081 |
1 780 |
- |
|
Crédit évaluatif |
415 |
340 |
400 |
400 |
415 |
400 |
400 |
265 |
290 |
Résultat comptable |
332 |
352 |
314 |
314 |
345 |
243 |
290 |
|
|
Source :
DREE
Pour 2000, les crédits affectés à l'assurance
prospection s'élèvent à 290 millions de francs,
contre 265 millions de francs en 1999, soit une augmentation de 9,4 %
des crédits.
Votre rapporteur se félicite de cette évolution, qui rompt avec
la tendance à la baisse des années précédentes.
L'assurance-prospection est, en effet, un des principaux instruments de soutien
au développement international des PME. Dans un contexte de diminution
de la demande mondiale, il convient plus que jamais de les soutenir dans leurs
efforts pour conquérir de nouveaux marchés.
L'efficacité de ce dispositif n'est, en outre, plus à prouver. Le
rapport entre les exportations induites par les procédures d'assurance
prospection et leur coût budgétaire sur les cinq dernières
années, est de près de 50 francs d'exportations nouvelles
pour un franc de coût public. L'effet de levier sur les exportations est
donc considérable.
Votre rapporteur s'inquiète cependant de la diminution du nombre des
contrats depuis 1995. Le ralentissement de la procédure résulte,
certes, de motifs conjoncturels tels que l'attentisme des entreprises en raison
du contexte international moins favorable aux exportations. En outre, la
demande intérieure plus vigoureuse encourage le repli sur le
marché national. Néanmoins, la baisse enregistrée tend
à démontrer que les PME se détournent d'un
mécanisme qui ne leur donne pas entièrement satisfaction.
Il convient en conséquence d'engager une réflexion sur les
moyens d'adapter ces procédures aux besoins des entreprises en
particulier des besoins spécifiques des très petites entreprises
et des entreprises innovantes.
b) Les aides des contrats de plan Etat-Région
Les
aides des contrats de Plan Etat-Région (CPER) s'adressent aux PME
disposant de produits compétitifs, peu ou pas exportatrices et ayant
besoin d'un soutien public pour développer leurs exportations. En 1998,
76 % des entreprises bénéficiaires de ce dispositif avaient ainsi
moins de cinquante millions de francs de chiffre d'affaires et employaient
moins de 50 salariés.
Trois catégories d'aides, d'un montant modeste, de 50 à 60 000
francs en moyenne, ont pour objectif d'amorcer le développement
international d'une entreprise :
- l'aide au conseil, qui permet la réalisation, par des
consultants, de " plans-export " et d'études de
marchés ;
- l'aide à la participation à des foires et salons,
essentiellement européens ;
- l'aide aux investissements immatériels, qui participe au
financement de traductions de documentation en langue étrangère,
de dépôt de brevets et de formation.
Deux autres catégories d'aides plus conséquentes de 100.000
à 200.000 francs, ont pour but d'accompagner le
développement international des entreprises :
- l'aide à l'importation, qui prend en charge pendant un an une
partie des frais de fonctionnement d'un bureau de représentation ou
d'une filiale à l'étranger ;
- l'aide au recrutement de personnel chargé des exportations qui
prend en charge une partie du coût du salarié pendant sa
première année d'activité.
La dotation budgétaire consentie en faveur des CPER est d'un montant
assez modeste. La part Etat du volet commerce extérieur des
11èmes CPER était fixée initialement à
238,6 millions de francs, soit une moyenne annuelle de 47,72 millions
de francs sur cinq ans (1994-1998). Toutefois, les annulations
budgétaires effectuées et la décision d'étaler les
contrats de plan sur six ans au lieu de cinq ont réduit le montant
annuel des autorisations de programme disponibles à 32 millions de
francs, à compter de 1997.
Le démarrage tardif du plan a permis de limiter l'impact des
restrictions budgétaires au cours des trois premiers exercices
(1994-1996). En revanche, depuis 1997, les Directions Régionales du
Commerce Extérieur (DRCE) sont contraintes d'opérer une
sélection plus restrictive des dossiers pour tenir dans le cadre
budgétaire qui leur est imposé et de limiter les actions
menées en région auprès des PME.
Les aides régionales sont toutefois abondées par les fonds
communautaires. En 1998, les fonds FEDER ont été utilisés
pour des actions de commerce extérieur dans 13 régions et
ont permis de financer 127 actions supplémentaires.
Pour 2000, le montant des crédits affectés au volet commerce
extérieur des contrats de plan Etat-Région s'élève
à 32 millions de francs, contre 47 millions en 1999, soit une
diminution de 7,9 % par rapport à 1999.
Il convient toutefois d'observer que l'enveloppe envisagée pour les sept
prochaines années des contrats de plan s'élève à
352 millions de francs d'autorisation de programme soit une augmentation
de 30 %
par rapport au plan précédent.
Votre rapporteur pour avis espère que les trop fréquentes
annulations des crédits sur ces lignes budgétaires ne viendront
pas réduire les bénéfices de cette augmentation.
c) Le Fonds d'aide aux études et au secteur privé (FASEP)
Créé en septembre 1996, en succession du Fonds
Ingénierie et du Fonds Pays de l'Est, le FASEP a été
étendu en 1999 à de nouvelles missions :
- le volet existant, le FASEP-Etudes, a pour but de promouvoir l'expertise
française en amont de projets d'exportation ou d'investissements
internationaux d'entreprises françaises ;
- le nouveau volet " secteur privé ", le FASEP-Garantie,
est destiné à soutenir les PME françaises dans leur
implantation sur les marchés étrangers.
Le FASEP-Etudes s'est substitué au Fonds Ingénierie et au Fonds
Pays de l'Est. Les pays concernés sont principalement les pays
émergents et les pays en transition.
Il s'inscrit dans la politique française d'aide publique au
développement. Il a vocation à financer :
- des études en amont de projets ;
- des prestations d'assistance technique ;
- ou des actions de coopération institutionnelle à
finalité économique ou financière.
Le FASEP-Etudes finance des prestations de services destinées à
des bénéficiaires étrangers et réalisées par
des entreprises ou des consultants français. Tous les secteurs, sauf le
militaire, sont éligibles.
Les pays concernés sont :
- les pays en développement, en particulier les pays
émergents, à l'exception des pays de la Zone de solidarité
prioritaire (sont exclus : zone Afrique Caraïbes Pacifique, Liban,
Territoires Palestiniens, Laos, Cambodge, Cuba) ;
- les pays en transition (PECO et CEI).
En 1999, le FASEP-études a ainsi permis de financer, une étude
sur les énergies renouvelables en Amérique Latine, en liaison
avec des programmes financés par la Banque mondiale, des études
sur la sûreté nucléaire en CEI, en cofinancement avec des
fonds bilatéraux et communautaires, une étude pour la
restructuration de la filière sucrière dans la perspective de
privatisations dans un pays d'Europe centrale, une étude de
faisabilité pour l'alimentation en eau d'un complexe industriel dans un
pays d'Asie du Sud, avec la perspective d'un financement privé, une
étude du système intégré des transports publics
d'une capitale du Proche-Orient.
Les principaux critères d'appréciation des opérations, en
particulier pour les études de faisabilité, sont :
- les perspectives de réalisation des projets impliquant le
savoir-faire et/ou la technologie française, ainsi que la
possibilité de mobiliser des financements privés ou
multilatéraux pour la réalisation de ces projets ;
- la demande des autorités locales et l'impact des
opérations au regard du développement économique des pays
bénéficiaires.
Le FASEP-Garantie a été créé, quant à lui,
afin de faciliter la création ou le développement à
l'étranger de filiales de petites et moyennes entreprises
françaises.
Le FASEP-Garantie est doté de 100 millions de francs en
crédit de paiement pour 2000.
Votre rapporteur se félicite de la mise en place du FASEP. Il observe
cependant que cet instrument qui est destiné à remplacer le CODEX
ne couvre pas, contrairement à ce dernier, les pays de l'OCDE avec
lesquels nous entretenons la majorité de nos échanges
commerciaux.
2. L'aide aux grands contrats
a) L'assurance crédit gérée par la Coface
Les crédits inscrits en garantie de risques économiques s'élèvent à 300 millions pour 2 millions de francs contre 400 millions de francs en 1999 soit une diminution de 25 %.
b) Les procédures de soutien à l'exportation gérées par Natexis Banque
Cette
procédure permet aux exportateurs et aux banques françaises de
proposer à leurs clients des crédits à taux fixe. Le
coût de la différence entre ce taux et le taux du marché
est ainsi pris en charge par le budget du commerce extérieur au titre
des charges communes.
Les crédits prévus pour cette procédure pour 2000
s'élèvent à 27 millions de francs contre
34 millions de francs en 1999 soit une diminution de 20,6 %.
Par ailleurs, la dotation prévue pour la rémunération de
Natexis Banque pour la gestion des prêts et de l'Agence Française
de développement s'élèvent à 11 millions de
francs pour 2000 contre 11 millions de francs pour 1999.
c) Les bonifications d'intérêt
Le chapitre 47-97 article 30 " participation de l'Etat ou service d'emprunt BFCE ", qui rassemble un grand nombre de procédures de soutien aux grands contrats s'élèvent pour 2000 à 400 millions de francs contre 500 millions de francs en 2000, une diminution qui s'explique par l'extinction progressive de ces procédures.