Projet de loi de finances pour 2000, TOME X - Commerce extérieur
LE GRAND (Jean-François)
AVIS 91-TOME X (1999-2000) - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Tableau comparatif au format Acrobat ( 285 Ko )Table des matières
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE IER -
LE CONTEXTE ÉCONOMIQUE INTERNATIONAL -
CHAPITRE II -
L'ENVIRONNEMENT JURIDIQUE INTERNATIONAL : LA PREPARATION DU NOUVEAU CYCLE DE NÉGOCIATIONS MULTILATÉRALES- I. UN BILAN SATISFAISANT DE L'ACTIVITÉ DE L'ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE (OMC)
- II. LA PERSISTANCE DE NOMBREUX DIFFÉRENDS COMMERCIAUX ENTRE LES ETATS-UNIS ET L'UNION EUROPÉENNE
- III. LES ENJEUX DU PROCHAIN CYCLE DE NÉGOCIATIONS MULTILATÉRALES
-
CHAPITRE III -
L'ÉVOLUTION DU COMMERCE EXTÉRIEUR FRANÇAIS-
I. UNE ANNÉE 1998 MARQUÉE PAR UN
EXCÉDENT COMMERCIAL ÉLEVÉ MAIS EN DIMINUTION PAR RAPPORT
À 1997
- A. ÉVOLUTION GÉNÉRALE ET COMPÉTITIVITÉ DES PRODUITS FRANÇAIS
-
B. L'ÉVOLUTION SECTORIELLE
- 1. Maintien d'un excédent élevé du solde agro-alimentaire
- 2. Effondrement de la facture énergétique
- 3. Un creusement du déficit des échanges de produits malgré la baisse des cours des produits de base
- 4. Une forte reprise des importations d'automobiles et de transports
- 5. Maintien à un haut niveau de l'excédent des échanges d'équipements professionnels
- 6. Biens de consommation
-
C. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DU COMMERCE
EXTÉRIEUR FRANÇAIS
- 1. En dépit d'une croissance soutenue des achats aux pays de l'Union européenne, le solde des échanges commerciaux se maintient à un haut niveau
- 2. Un repli important du déficit commercial avec les pays de l'OCDE hors Union européenne
- 3. Un net ralentissement des exportations vers les pays de l'Est en raison de la crise en Russie
- 4. Un retour du solde commercial déficitaire avec les pays d'Asie à économie en développement rapide
- 5. Une forte progression de l'excédent avec le Moyen-Orient et l'Afrique
- 6. Les échanges avec la zone Reste du Monde marqués par la consolidation du solde avec l'Amérique latine, mais une aggravation avec l'Asie
- 7. Le palmarès des pays partenaires
- 8. Les opérateurs des échanges extérieurs français
- II. LES PERSPECTIVES POUR 1999 ET 2000
-
I. UNE ANNÉE 1998 MARQUÉE PAR UN
EXCÉDENT COMMERCIAL ÉLEVÉ MAIS EN DIMINUTION PAR RAPPORT
À 1997
-
CHAPITRE IV -
LES PRINCIPAUX AXES DE LA POLITIQUE
ET DU BUDGET DU COMMERCE EXTÉRIEUR-
I. LA POLITIQUE DU COMMERCE EXTÉRIEUR
- A. LA POURSUITE DE LA RÉFORME DES ORGANISMES D'APPUI AU COMMERCE EXTÉRIEUR
-
B. LA POLITIQUE DE SOUTIEN AUX EXPORTATIONS DES PME
-
1. La place des PME-PMI dans les exportations
françaises
- a) Les exportations françaises sont concentrées sur un nombre restreint de grands intervenants
- b) Les PME-PMI indépendantes contribuent au quart de nos exportations
- c) Les produits phares et les principaux marchés d'exportation des PME françaises
- d) Comparée à la moyenne observée dans les pays de l'OCDE, l'internationalisation des PME françaises se situe à un niveau intermédiaire
- 2. Les orientations de la politique d'appui au développement international des PME
-
1. La place des PME-PMI dans les exportations
françaises
- C. LA RÉFORME DU SERVICE NATIONAL ET LA MISE EN PLACE DU VOLONTARIAT CIVIL : UN ENJEU IMPORTANT POUR LA PROMOTION DU COMMERCE EXTÉRIEUR
- II. LE BUDGET DU COMMERCE EXTÉRIEUR
-
I. LA POLITIQUE DU COMMERCE EXTÉRIEUR
N° 91
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès-verbal de la séance du 25 novembre 1999.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME X
COMMERCE EXTÉRIEUR
Par M. Michel SOUPLET,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Jean François-Poncet, président ; Philippe François, Jean Huchon, Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marc Pastor, Pierre Lefebvre, vice-présidents ; Georges Berchet, Jean-Paul Emorine, Léon Fatous, Louis Moinard, secrétaires ; Louis Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM. Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Jean Besson, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland Courteau, Charles de Cuttoli, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard Dussaut , Jean-Paul Emin, André Ferrand, Hilaire Flandre, Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Joly, Alain Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard Le Cam, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis Mercier, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Paul Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
et
89
(annexe n°
14
)
(1999-2000).
Lois de finances. |
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
L'année à venir sera, pour le commerce extérieur
français, l'année du lancement du cycle de négociations du
millénaire de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
A quelque jours de la troisième conférence ministérielle
de l'OMC, qui se déroulera du 30 novembre au 3 décembre prochain
à Seattle, votre rapporteur pour avis, a souhaité, à
l'occasion de l'examen des crédits du commerce extérieur, faire
le point sur l'état d'avancement des négociations
internationales, et dresser un bilan des deux années d'existence de
cette organisation.
Ces négociations constituent un enjeu majeur non seulement pour notre
commerce extérieur, en particulier, pour les secteurs de l'agriculture
et des services, mais également pour l'avenir du système de
négociation multilatérale mis en place avec l'OMC.
Dans ce contexte, nos entreprises doivent dès à présent se
préparer à une ouverture croissante des marchés
internationaux et à une concurrence accrue au sein de l'Union
européenne désormais dotée d'une monnaie unique.
Il appartient aux pouvoirs publics de les y aider en limitant leurs charges et
en augmentant l'efficacité des politiques de soutien aux exportations,
dont nous retrouvons ici la traduction budgétaire.
CHAPITRE IER -
LE CONTEXTE ÉCONOMIQUE
INTERNATIONAL
I. UN ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE INCERTAIN
De nombreuses incertitudes en particulier sur les marchés financiers ont pesé en 1998 et 1999 sur la croissance mondiale. Ce ralentissement de l'activité mondiale a conduit à une croissance limitée du commerce international. Ce projet de budget du commerce extérieur pour 2000 s'inscrit donc dans un contexte incertain.
A. UNE ANNÉE 1998 MARQUÉE PAR UN RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE MONDIALE
Après la reprise de l'activité observée
à partir de 1996, on enregistre en 1998 un net ralentissement de la
croissance mondiale dans un contexte marqué par de fortes turbulences
sur les marchés financiers.
Une intensification des turbulences sur les marchés financiers
Les turbulences financières qui ont secoué les marchés
émergents en Asie au second semestre de 1997 se sont intensifiées
en 1998. La Russie a connu une grave crise financière, et un certain
nombre de pays d'Amérique latine ont été soumis à
des chocs conjoncturels. Après l'été, la crise a
continué de s'étendre, touchant à des degrés divers
la plupart des pays de l'OCDE. La nervosité et l'incertitude des
marchés financiers s'y sont traduites par une instabilité des
cours des actions et, notamment aux Etats-Unis, par une hausse significative
des marges sur les marchés du crédit et par de lourdes pertes
pour certains fonds de placement.
Un net ralentissement de la croissance mondiale
Pour la zone de l'OCDE dans son ensemble, les turbulences qui ont agité
les marchés financiers ont entraîné un ralentissement de la
croissance qui, d'un peu plus de 3 % en 1997, est revenue à un taux
à 2,25 % en 1998. La plupart des pays non asiatiques de l'OCDE se
sont relativement bien maintenus en 1998 en dépit de fortes variations
conjoncturelles d'un pays à l'autre. La crise sur les marchés
émergents a provoqué une nette contraction des importations en
provenance de la zone non OCDE, et les exportations ont pâti de la
compression continue des liquidités sur les marchés
émergents. Ces facteurs ont contribué à un ralentissement
sensible des échanges mondiaux. De plus, les prix du pétrole et
des produits de base non pétroliers ont fléchi significativement,
ce qui a eu un effet défavorable sur les pays exportateurs de produits
de base.
Certaines économies ont atteint un pic conjoncturel
Le niveau de l'activité aux Etats-Unis et au Royaume-Uni est
resté élevé durant la majeure partie de 1998. Une demande
intérieure vigoureuse a maintenu le dynamisme de l'économie dans
ces pays, compensant, dans une certaine mesure, l'incidence négative du
commerce extérieur. Cependant, des signes indiquant que le pic
conjoncturel était atteint ont commencé à apparaître
au second semestre de l'année. Aux Etats-Unis, l'investissement des
entreprises a baissé par suite d'une nette diminution des
bénéfices et d'un élargissement des marges sur les
marchés du crédit. Au Royaume-Uni, les politiques
macroéconomiques restrictives mises en oeuvre depuis le milieu de 1996
ont freiné l'activité économique, la croissance ayant
atteint un taux maximal à la fin de 1997. Au Canada, après une
période de vive expansion économique, le rythme de
l'activité s'est aussi ralenti à la suite de l'affaiblissement de
la conjoncture extérieure et de la baisse mondiale des prix des produits
de base.
La croissance est restée vigoureuse dans la zone euro
Dans la zone euro, l'expansion est restée vigoureuse pendant quasiment
toute l'année 1998. Le dynamisme de la demande intérieure s'est
substitué à celui des exportations comme moteur de la croissance.
Bien que le climat des affaires se soit dégradé dans le sillage
de la crise russe, la confiance des consommateurs n'a pas été
ébranlée par les turbulences sur les marchés financiers
internationaux. Cela s'explique, dans une large mesure, par une
amélioration de la situation du marché du travail, le taux de
chômage dans la zone euro, après avoir culminé à
12,5 % en 1997, étant retombé à 11,5 %.
Globalement, l'Union monétaire européenne a vu le jour dans des
conditions favorables : taux d'inflation le plus bas depuis 40 ans,
recul du chômage et amélioration des finances publiques dans la
plupart des pays de la zone euro.
Un affaiblissement continu au Japon
Au Japon, l'économie a continué de s'affaiblir
considérablement. Les mesures de soutien prises par les autorités
dans un certain nombre de domaines n'ont pas réussi à
empêcher la récession de s'accentuer, et les pressions
déflationnistes ont persisté sur les marchés des produits
et du travail. De puissants facteurs de contraction de l'activité se
sont conjugués pour prolonger et aggraver la récession
économique : le problème des bilans dans le secteur bancaire
n'a pas été résolu ; l'incertitude qui en
résulte a miné la confiance des consommateurs et des
investisseurs, d'où une diminution prononcée des dépenses
privées ; les conditions du crédit se sont
dégradées ; enfin, les exportations ont été
durement touchées par la crise dans la région.
Une aggravation de la situation dans les économies dynamiques d'Asie
et en Chine
Presque toutes les économies dynamiques d'Asie ont subi une
récession en 1998. Une forte diminution des importations et des niveaux
élevés de taux d'intérêt réels ont
aggravé la récession dans ces pays. C'est en Thaïlande et en
Indonésie, les deux premiers pays frappés par la crise, que la
dégradation a été la plus marquée. Après
avoir, dans un premier temps, réussi à éviter la crise, la
Malaisie a aussi connu une forte baisse de production. L'économie de
Hong-Kong est entrée en récession au second semestre de
l'année, tandis que la croissance a quasiment cessé à
Singapour et aux Philippines. L'expansion en Chine s'est ralentie par rapport
à 1997, en raison principalement d'une décélération
marquée des exportations.
La crise asiatique a commencé à gagner l'Amérique du
Sud
La nouvelle conjoncture internationale a entamé la croissance des pays
d'Amérique latine. Une reprise des tensions menaçant la
viabilité du régime de taux de change au Brésil s'est
ajoutée aux pressions à la baisse qui s'exerçaient sur la
croissance en raison des politiques généralement restrictives
adoptées dans la plupart des pays dès le début de la crise
asiatique, et de la dégradation des termes de l'échange des pays
de la région qui exportent des produits de base. Néanmoins, la
situation s'est stabilisée vers la fin de l'année après
l'annonce par les autorités brésiliennes d'un ambitieux programme
de redressement du budget et de la balance courante, et de l'accord conclu avec
le FMI pour un montage financier destiné à protéger le
taux de change.
Une grave crise en Russie, mais peu d'impact sur les économies en
transition
L'instabilité des marchés financiers russes a
débouché sur une véritable crise financière au
milieu de l'année 1998. Après avoir lutté à maintes
reprises pour défendre le rouble et gérer la dette publique, le
gouvernement russe et la banque centrale de Russie n'ont pu faire face à
la hausse des pressions et à la rapide diminution des réserves de
devises. Jusqu'à l'éclatement de la crise, la production
réelle a été stationnaire, mais elle a ensuite
baissé et l'inflation s'est accélérée. L'incidence
directe de la crise russe sur la plupart des pays non membres de l'OCDE dans la
région a été limitée. Exception faite des pays
baltes et de la Communauté des Etats indépendants, la
réorientation majeure du marché vers l'Europe occidentale
survenue durant la période de transition a protégé en
grande partie ces économies de la crise russe.
B. DES PERSPECTIVES POUR 1999 ET 2000 PLUS FAVORABLES
La
poursuite des tendances observées en 1998 aurait pu conduire cette
année à une aggravation de la situation économique
mondiale. Tel n'est pas le cas, les perspectives pour 1999 et 2000 apparaissent
en effet meilleures.
La situation économique mondiale apparaît
désormais
plus satisfaisante que l'année
dernière
.
Le calme et la confiance sont revenus sur les marchés financiers, les
craintes de contagion de la crise brésilienne s'étant, dans une
large mesure, limitées à la région. Les marchés
boursiers se sont redressés et connaissent une croissance soutenue dans
la plupart des pays de l'OCDE.
De plus, certains pays d'Asie touchés par la crise, notamment la
Corée, ont amorcé une reprise plus rapidement que prévu.
Pour partie, la stabilité relative sur les marchés financiers
fait suite aux réductions de taux d'intérêt par les
autorités monétaires de nombreux pays de l'OCDE, aux mesures
économiques mises en oeuvre par plusieurs pays non membres et aux
efforts importants réalisés par les institutions
financières pour réduire leur exposition excessive aux risques
dans les marchés émergents.
Dans ce contexte, en l'absence de nouvelles tensions sur les marchés
financiers, l'OCDE prévoit désormais une croissance de
l'activité économique dans la zone de l'OCDE d'environ
2,25 % en 1999 et de 2 % en 2000. L'inflation devrait demeurer faible
pratiquement partout et le chômage inchangé dans l'ensemble,
même si des différences importantes sont prévues selon les
pays. Le FMI quant à lui prévoit une croissance mondiale de
3 % en 1999 et 3,5 % en 2000.
La situation économique et les perspectives varient toutefois
sensiblement selon les grandes régions de l'OCDE.
Des perspectives variables selon les régions
Aux Etats-Unis
, l'activité économique est demeurée
cette année exceptionnellement vigoureuse avec une croissance rapide, un
chômage faible et pratiquement aucun signe de tensions inflationnistes.
La vigueur de la demande interne a, dans une large mesure, pour origine
l'augmentation du prix des actions. En supposant une stabilisation de ces prix
à leurs niveaux actuels, la croissance de la production pourrait
être, selon l'OCDE, de 3,5 % cette année, avant de ralentir
à environ 2 % en 2000 sous l'effet d'un déclin des effets de
richesses sur les dépenses des ménages et d'un ralentissement de
l'investissement du fait d'une moindre utilisation des capacités et
d'une baisse des profits.
L'atonie des exportations et la faiblesse de la confiance des entrepreneurs
expliquent en grande partie le ralentissement de la croissance dans
l'Union
européenne
depuis la fin de 1998. Néanmoins, le niveau
élevé de confiance des consommateurs et la reprise graduelle des
marchés d'exportations résultant de la fin de la contraction des
importations des pays en crise devraient engendrer une
accélération de la croissance en 1999. Celle-ci pourrait en
moyenne être de 2 % cette année pour atteindre 2,5 %
environ en 2000.
Au Japon
, la récession s'est aggravée au cours des
derniers mois de 1998, mais on a pu observer récemment quelques signes
positifs suggérant que la situation économique a cessé de
se détériorer. Parmi ceux-ci, on peut citer la diminution des
primes de risque, une certaine amélioration de la confiance des
entreprises et des progrès dans la résolution des
problèmes du secteur financier. Néanmoins, la poursuite de la
restructuration dans le secteur des entreprises ne permettra pas une reprise de
la demande interne en 1999 et pour l'ensemble de l'année, le PIB
réel pourrait décroître d'environ 1 pour cent
avant de se stabiliser en 2000.
A l'extérieur de l'OCDE
, les performances économiques ont
été diverses et les perspectives à court terme ne sont
guère encourageantes, même si une amélioration est
prévue pour 2000. La situation semble s'être stabilisée
dans les économies émergentes d'Asie, mais la reprise dans la
plupart des pays touchés par la crise ne devrait s'effectuer que
graduellement au cours de l'année prochaine ; en Chine, la
croissance devrait ralentir quelque peu, tout en demeurant
élevée. Ailleurs, le Brésil enregistre une contraction de
son PIB réel, ce qui devrait avoir des conséquences
négatives pour le reste de l'Amérique latine. En Russie, la
production devrait continuer de chuter cette année.
Dans l'ensemble, même si les risques qui entourent les prévisions
semblent plus équilibrées, il persiste un certain nombre
d'aléas à la baisse. Ceux-ci ont trait, en grande partie, aux
incertitudes concernant la nature de l'amélioration de la situation sur
les marchés financiers.
Des divergences conjoncturelles qui font craindre une montée du
sentiment protectionniste
Du fait des retombées de la crise asiatique et des divergences
conjoncturelles entre les principales régions du monde, les
déséquilibres de balances courantes ont eu tendance à
s'accroître au cours des deux dernières années. Ce
mouvement a fait naître une montée des sentiments protectionnistes
associés au creusement des déséquilibres.
Dans ce contexte, votre rapporteur souligne combien il est important que les
Etats évitent de mettre en oeuvre des politiques qui limitent
l'ouverture des marchés au commerce et à l'investissement
international.
II. LE RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE DU COMMERCE MONDIAL NE DEVRAIT PAS SE POURSUIVRE EN 1999 ET 2000
A. LA CROISSANCE DU COMMERCE MONDIAL S'EST RALENTIE EN 1998 APRÈS AVOIR ÉTÉ EXCEPTIONNELLEMENT FORTE EN 1997
La
croissance du PIB et du commerce mondiaux s'est ralentie en 1998 à
mesure que la crise asiatique s'aggravait et que ses répercussions se
faisaient de plus en plus sentir en dehors de l'Asie
.
Le volume des exportations mondiales de marchandises a augmenté de
3,5 % en 1998 après avoir enregistré un taux de croissance
exceptionnel de 10,5 % en 1997. Le taux de croissance moyen avait
été de 6 % pendant la période 1990-1995. Le
ralentissement de la croissance a été moins prononcé pour
la production mondiale que pour le commerce international en 1998, le PIB
mondial s'étant accru de 2 %, soit un point de moins seulement
qu'en 1997.
Le ralentissement de la croissance du commerce mondial de marchandises s'est
poursuivi tout au long de l'année, de sorte que le niveau du commerce
mondial au quatrième trimestre de 1998 n'était que
légèrement supérieur au niveau atteint à la fin de
1997. Toutes les grandes régions ont enregistré un net
ralentissement de la croissance de leur commerce au cours de 1998.
La baisse cyclique récente des prix des produits de base, amorcée
au début de 1997, s'est poursuivie au même rythme tout au long de
1998. Les prix du pétrole ont chuté de 30 % et ceux des
produits de base hors pétrole de 20 % en 1998, les
conséquences de ce recul étant très différentes
selon les pays et les régions du monde. La part des produits primaires
dans le commerce mondial de marchandises n'a été que
légèrement supérieure à un cinquième en
1997, mais elle a dépassé les deux tiers pour le Moyen-Orient,
l'Afrique et l'Amérique latine. Dans 67 pays en
développement, sur un échantillon de 91, la part des produits
primaires dans les exportations totales de marchandises a été
supérieure à 50 %, allant jusqu'à 65 % dans
certains cas.
Les prix des produits manufacturés et services faisant l'objet
d'échanges internationaux ont également baissé en 1998,
mais beaucoup moins que ceux des produits primaires. Les variations des taux de
change, qui ont été importantes en 1998, ont eu une incidence
sensible sur les prix en dollars des produits faisant l'objet d'échanges
internationaux. En conséquence, malgré le fléchissement
accéléré des prix des produits de base en 1998, le recul
global des prix pour l'ensemble des exportations de marchandises s'est
établi à 5,5 % et a donc été un peu moins
prononcé qu'en 1997.
B. DES RÉSULTATS CEPENDANT TRÈS CONTRASTÉS SELON LES RÉGIONS
Les
régions exportatrices de pétrole ont enregistré les plus
fortes baisses annuelles en valeur des exportations de marchandises, mais les
pays directement touchés par la crise financière asiatique ont
accusé la plus forte baisse des importations. Les effets de contraction
provoqués par la crise asiatique et la chute des prix des produits de
base ont toutefois été atténués par le
raffermissement de la croissance économique aux Etats-Unis et le
renforcement de la demande en Europe occidentale. L'inversion des flux de
capitaux privés, qui se sont détournés des marchés
émergents a favorisé des taux d'intérêts faibles en
Amérique du Nord et en Europe occidentale. En outre, le
fléchissement des prix des combustibles a entraîné une
baisse des prix à l'importation et des gains de revenu pour les pays
importateurs nets de combustibles.
L'Europe occidentale a été la seule à ne pas accuser un
ralentissement de la croissance des importations en 1998 par rapport à
1997
. Le taux de croissance des importations de l'Europe occidentale qui a
atteint 7,5 % a été toutefois inférieur à
celui de 10 % enregistré par l'Amérique du Nord,
l'Amérique latine et les économies en transition. La situation a
été très différente pour l'Asie dont les
importations ont diminué de près de 8,5 % et pour l'Afrique
et le Moyen-Orient où il y a eu une stagnation des volumes
d'importations.
Dans ce contexte, la valeur en dollars du commerce mondial de marchandises a
fléchi de 2 %, la plus forte baisse enregistrée depuis 1982.
La valeur à l'exportation des produits manufacturés a
continué d'augmenter légèrement alors que celle des
produits agricoles, des métaux et des combustibles a diminué. En
raison de cette évolution divergente selon les catégories de
produits en 1998, la part des produits primaires est tombée à
moins de 20 % en prix courants pour la première fois depuis la fin de la
deuxième guerre mondiale.
Les exportations de services commerciaux ont accusé le premier recul
annuel en dollars depuis 1983. La baisse a concerné les trois grandes
catégories de services (services de transport, services de voyages et
autres services commerciaux). Les exportations de marchandises ainsi que celles
de services commerciaux ont diminué, tombant à 5.225 et
1.290 milliards de dollars, mais elles sont restées
supérieures aux niveaux atteints en 1996.
C. PERSPECTIVES DU COMMERCE MONDIAL POUR 1999 ET 2000
Le
ralentissement de la croissance de la production et du commerce mondiaux ne
s'est pas inversé à la fin de 1998. Le PIB du Japon a
continué de diminuer au quatrième trimestre de 1998 et bon nombre
de pays d'Europe occidentale ont enregistré un fléchissement de
leurs résultats économiques, mais aux Etats-Unis
l'activité économique s'est accélérée.
Une croissance du PIB sensiblement plus faible au Brésil en 1998 et le
ralentissement de l'activité économique en Russie continuent
d'avoir des effets préjudiciables sur la croissance des économies
voisines avec lesquelles ces pays ont des liens commerciaux étroits. La
forte contraction de la production et des échanges dans les pays d'Asie
semble être enrayée et une reprise modeste est le scénario
le plus probable pour 1999. Comme il y a généralement un
décalage entre la diminution des recettes d'exportation et la baisse des
niveaux d'importations, la chute brutale des prix du pétrole et des
produits de base ne produira tous ses effets sur l'investissement et la
consommation dans les pays exportant ces produits qu'en 2000. Il se peut
toutefois que ces effets soient atténués dans le cas du
pétrole si la hausse récente des prix s'avère durable.
Dans ce contexte, la croissance de la production mondiale devrait se maintenir
en 1999 et en 2000. Une croissance légèrement plus faible aux
Etats-Unis et en Europe occidentale devrait être compensée par une
reprise de l'activité économique au Japon. Compte tenu de
l'importance des économies russe et brésilienne dans la
production régionale, les niveaux de production dans les pays en
transition et en Amérique latine devraient au mieux rester identiques
à ceux de l'année précédente.
Dans ce contexte, l'expansion globale du commerce mondial devrait, selon
l'OMC, se maintenir en 1999 et 2000 au niveau de 1998, année où
elle a été de 3,5 %. Le projet de loi de finances se fonde
quant à lui sur des prévisions plus optimistes de 3,9 % de
croissance en 1999 et 5,3 % en 2000.
Néanmoins, même cette expansion modérée s'accompagne
de risques de baisse importants et impliquerait une accélération
de la croissance des échanges en 1999. Si le ralentissement de la
croissance de la production aux Etats-Unis ou en Europe occidentale
dépasse les prévisions actuelles, et si la reprise en Asie de
l'Est (y compris au Japon) survient plus tard que ne l'escomptent la plupart
des observateurs, l'expansion du commerce mondial pourrait être
inférieure à 3,5 %.
CHAPITRE II -
L'ENVIRONNEMENT JURIDIQUE
INTERNATIONAL : LA PREPARATION DU NOUVEAU CYCLE DE NÉGOCIATIONS
MULTILATÉRALES
Le projet de budget du commerce extérieur pour 2000 s'inscrit dans un contexte international marqué par la reprise d'un cycle de négociations multilatérales et par la persistance de nombreux différends commerciaux, en particulier, entre les Etats-Unis et l'Europe.
I. UN BILAN SATISFAISANT DE L'ACTIVITÉ DE L'ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE (OMC)
A. LA STRUCTURE INSTITUTIONNELLE DE L'OMC EST EN PLACE
1. L'institutionnalisation de l'OMC est désormais achevée
L'OMC a
succédé au GATT, suite aux accords de Marrakech qui ont conclu le
cycle d'Uruguay. L'institutionnalisation de l'OMC a établi
différents niveaux de suivi des accords et de préparation des
décisions qui assurent aujourd'hui le bon fonctionnement de l'OMC.
La Conférence Ministérielle, l'autorité suprême de
l'OMC, composée de représentants de tous les membres, se
réunit au moins une fois tous les deux ans. Elle exerce les fonctions de
l'OMC et est habilitée à prendre des décisions sur toutes
les questions relevant des accords commerciaux multilatéraux. La
première conférence ministérielle s'est réunie
à Singapour du 9 au 13 décembre 1996. La
deuxième conférence ministérielle s'est tenue à
Genève du 18 au 20 mai 1998.
Le Conseil Général, composé des représentants de
tous les membres au niveau des ambassadeurs et des chefs de
délégation, exerce les fonctions de la Conférence
Ministérielle dans l'intervalle. Le Conseil Général se
réunit généralement tous les deux mois. Il se
réunit également sous deux formes spécifiques : en
tant qu'organe de règlement des différends et en tant qu'organe
d'examen des politiques commerciales.
Sous la conduite du Conseil Général, trois conseils sont
chargés de superviser les principaux accords de l'OMC : le Conseil
des Marchandises pour l'accord du GATT, le Conseil des Services pour l'accord
du GATS, et le Conseil des Aspects des droits de propriété
intellectuelle. Chaque Conseil peut établir des organes subsidiaires.
Des comités ont été créés à
différents niveaux, en tant qu'organes subsidiaires du Conseil des
marchandises ou du Conseil des services, chargés de suivre des aspects
particuliers et d'entreprendre des travaux analytiques. Cinq comités
sont rattachés directement au Conseil Général : pour
le développement, les restrictions appliquées à des fins
de balance des paiements, l'environnement, les accords commerciaux
régionaux, le budget et le fonctionnement de l'organisation.
2. Le Conseil Général de l'OMC s'est consacré cette année à la préparation de la Conférence de Seattle
Dans le
cadre du mandat arrêté par les Ministres lors de la
Conférence de Genève, le Conseil Général de l'OMC a
consacré ses travaux à la préparation de la reprise des
négociations multilatérales. Conformément à la
déclaration ministérielle, les membres ont présenté
leurs propositions sur l'ensemble des questions susceptibles de constituer le
programme de travail du prochain cycle de négociations.
Les décisions porteront sur les thèmes de négociation, les
objectifs et les méthodes, les procédures et le calendrier du
prochain cycle. Selon le schéma agréé entre les membres,
il est prévu que le Président du Conseil Général
présente prochainement à l'examen des membres un projet de
déclaration relatif au lancement du nouveau cycle. Le Conseil
Général devra, au cours de l'automne, débattre de cette
déclaration qui déterminera la forme et le contenu du prochain
cycle de négociations.
Parallèlement, la succession de M. Ruggiero, le Directeur
Général sortant de l'Organisation, a mobilisé le Conseil
Général au cours d'un processus qui a duré plusieurs mois.
La décision, prise par consensus, a été de partager le
mandat de six ans en deux mandats de trois ans, le premier attribué au
candidat néo-zélandais M. Moore, et le second au candidat
thaïlandais, M. Supachai, qui devrait lui succéder.
B. UN MÉCANISME DE RÈGLEMENT DES DIFFÉRENDS DE PLUS EN PLUS UTILISÉ
Depuis
sa création en 1995, l'organe de règlement des différends
a traité 37 consultations, panels ou appels dont 22 sur la base de
rapports d'appels adoptés. 178 consultations ont été
ouvertes pour 137 cas. 29 panels sont en cours.
En 1999, 21 cas de mise en conformité ont été
constatés et 5 rapports de panels font l'objet d'un appel.
Sans doute, est-ce le souci des membres de " tester " les nouveaux
mécanismes de l'OMC qui a conduit à la présentation de
nombreux cas au cours des années 1998 et 1999, dont plusieurs concernent
très directement l'Union européenne. Ainsi, près d'une
trentaine de dossiers sont actuellement engagés dans le cadre de la
procédure de règlement des différends.
L'Union européenne et ses Etats membres sont directement
impliqués en tant que parties plaignantes dans plusieurs dossiers
concernant :
- les taxes internes discriminatoires sur certaines boissons alcooliques
au Japon ;
- les taxes internes discriminatoires sur certaines boissons alcooliques
en Corée ;
- les mesures affectant la protection des brevets des produits chimiques
pharmaceutiques et agricoles en Inde. La Communauté et les Etats-Unis
sont les parties plaignantes ;
- certaines mesures concernant l'industrie automobile en Indonésie.
Les parties plaignantes sont la Communauté, le Japon et les Etats-Unis.
L'Union européenne est en revanche partie défenderesse dans les
dossiers relatifs :
- aux mesures visant les animaux vivants et les produits carnés.
Les Etats-Unis et le Canada sont les parties plaignantes et ont obtenu gain de
cause ;
- au régime applicable à l'importation, à la vente et
à la distribution de bananes. Les Etats-Unis, le Guatemala, le Honduras,
le Mexique, et l'Equateur sont les parties plaignantes et ont obtenu gain de
cause ;
- aux mesures affectant l'importation de certains produits à base
de poulets. Le Brésil était la partie plaignante et a obtenu gain
de cause ;
- à la classification douanière de certains
équipements d'ordinateurs. Les Etats-Unis, la Corée, l'Inde,
Singapour et le Japon sont les parties plaignantes mais c'est l'Union
européenne qui a obtenu gain de cause.
Au total, l'Union européenne a obtenu gain de cause sur cinq affaires et
a perdu pour quatre ; les Etats-Unis ont gagné huit fois et ont
perdu sept fois ; le Japon a gagné pour une affaire et a perdu pour
deux ; les pays émergents ont gagné six cas et en ont perdu
cinq.
C. A LA VEILLE DU LANCEMENT DU PROCHAIN CYCLE, L'OMC EST CONFRONTÉE À DE NOUVEAUX DÉFIS
Organisation pérenne instaurée à
Marrakech sur
l'initiative de l'Union européenne soucieuse de renforcer le
système multilatéral, l'Organisation Mondiale du Commerce a
été dotée de structures renforcées. La
création de l'organe de règlement des différends de
portée contraignante a permis dans de nombreux cas de lutter contre
l'usage de l'unilatéralisme par les Etats-Unis et d'éviter le jeu
croisé des sanctions et rétorsions
dégénérant en guerres commerciales, alors que les volumes
de commerces affectés par les litiges étaient négligeables.
Votre rapporteur pour avis estime, cependant, que les contentieux
récents ont montré que des améliorations du dispositif de
règlement des différends étaient possibles.
Entre
autres choses, ces contentieux ont révélé que l'accord sur
le règlement des différends n'était pas clair dans
certaines de ses dispositions, notamment les articles 21 et 22, dont la
mauvaise articulation a permis en particulier aux Etats-Unis de demander
à l'OMC des compensations avant que le panel ne se soit prononcé
sur la conformité du nouveau régime communautaire. Par ailleurs,
la professionnalisation des panélistes, ou le recours
systématisé à des expertises scientifiques dans des
domaines tels que l'environnement, la santé, les risques industriels ou
les biotechnologies doivent parmi d'autres améliorations conduire
à renforcer la crédibilité du système.
Il considère que la coopération avec les autres organisations
internationales devrait également être poursuivie, dans le respect
du principe de spécialité propre à chacune des
organisations.
Il apparaît, en effet, nécessaire que l'OMC
renforce sa coopération avec les institutions de Bretton Woods (FMI,
Banque mondiale) dans le domaine de la gestion des politiques
économiques et commerciales et contribue ainsi à stabiliser
l'environnement international et à accroître les capacités
des pays émergents à répondre aux crises.
L'autre volet de la coopération institutionnelle devrait concerner les
organisations du système des Nations Unies. Avec la CNUCED, le PNUD, le
PNUE, la FAO ou l'OMS, l'OMC devrait s'engager dans des programmes de travail
conjoints destinés à traiter des questions de
développement durable, d'environnement, de santé et de protection
des populations.
De même, votre rapporteur pour avis attache une attention toute
particulière à la collaboration entre l'OMC et l'OIT. Celle-ci,
mentionnée dans la déclaration ministérielle
adoptée à Singapour, est restée lettre morte en
dépit des initiatives prises par la France au sein des deux
organisations. L'objectif est que l'OIT participe aux travaux de l'OMC en tant
qu'observateur. Le respect des normes de travail fondamentales et le traitement
de la dimension sociale des échanges devront être
intégrés dans le programme des deux organisations.
II. LA PERSISTANCE DE NOMBREUX DIFFÉRENDS COMMERCIAUX ENTRE LES ETATS-UNIS ET L'UNION EUROPÉENNE
Cette année aura été marquée par la persistance de nombreux différends commerciaux entre les Etats-Unis et l'Union européenne. La plupart de ces contentieux interviennent dans des domaines où les deux partenaires ont des intérêts fortement concurrents sur les marchés mondiaux, tels que les dossiers agricoles. Ces différends recouvrent également des divergences d'appréciation sur certains aspects du commerce international, tels que la place accordée à la protection des consommateurs ou l'utilisation de sanctions commerciales extraterritoriales.
A. DES DIFFÉRENDS COMMERCIAUX DANS DES SECTEURS OÙ IL EXISTE DES INTÉRÊTS CONCURRENTS SUR LES MARCHÉS MONDIAUX
Dans
le domaine agricole,
les relations transatlantiques sont marquées
par de nombreux différends concernant notamment les organismes
génétiquement modifiés, l'importation du boeuf aux
hormones, le régime communautaire d'importation de bananes, la
protection des indications d'origine ou les exportations de gluten de
blé.
L'autorisation de la commercialisation et de la culture des
organismes
génétiquement modifiés
relève d'un
régime complexe au sein de la Communauté, régime
d'ailleurs en cours de révision. Les nouvelles variétés ne
sont autorisées qu'au cas par cas sur la base des résultats d'une
évaluation des risques sanitaires et environnementaux. Face à
l'incertitude sur les effets à long terme des biotechnologies, aucune
nouvelle autorisation communautaire n'a été octroyée
depuis avril 1998. Plusieurs Etats membres, dont la France, ont
annoncé lors du Conseil des ministres de l'environnement de
juin 1999 un moratoire sur les nouvelles autorisations. Les Etats-Unis,
principal producteur et exportateur mondial d'OGM, acceptent difficilement
cette situation. Ils considèrent l'attitude européenne comme
infondée sur le plan scientifique. La question des OGM devrait
être soulevée dans le cadre des prochaines négociations
à l'OMC.
A la suite d'une procédure entamée devant l'OMC par les
Etats-Unis et le Canada, la réglementation communautaire interdisant
l'utilisation
d'hormones de croissance
dans la production de viande
bovine a été jugée le 19 août 1997 non
conforme à l'accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires de
l'OMC. Cette décision a été confirmée en appel le
16 janvier 1998, mais avec des nuances suffisantes pour laisser
à la Communauté la possibilité de conduire une nouvelle
évaluation des risques, destinée à justifier le maintien
de son interdiction. Ne disposant pour ce faire que d'un délai de
15 mois, la Communauté n'a pu achever à temps les dix-sept
études scientifiques qu'elle avait lancées. Aussi l'Organe de
règlement des différends de l'OMC a-t-il autorisé,
à compter du 29 juillet 1999, les Etats-Unis et le Canada
à appliquer des mesures de rétorsion sur certains produits
exportés par la Communauté. Se traduisant par des droits de
douane de 100 %, ces mesures portent sur 116,8 millions de dollars
d'exportations communautaires pour les Etats-Unis et sur 7,7 millions de
dollars pour le Canada. Les principaux produits français touchés
sont la moutarde, le roquefort, les oignons, les colles et adhésifs, la
chicorée torréfiée, le foie gras, les boyaux et vessies
d'animaux, le chocolat et les truffes. La France subit à elle seule
24 % des sanctions américaines. Les résultats des
études scientifiques de la Communauté ne devraient pas être
connus avant le début de l'année 2000.
Votre rapporteur
pour avis déplore cette situation qui pénalise nombre de nos
producteurs
.
Après une condamnation en 1997, et une première révision
en 1998, le régime communautaire d'importation, de vente et de
distribution de
bananes
a, à nouveau, été
condamné le 6 avril 1999, à l'initiative de l'Equateur
et avec le soutien des Etats-Unis et des principaux pays producteurs
d'Amérique latine. La réservation d'un contingent aux pays ACP,
ainsi que le système d'attribution des licences, qui favorisait de facto
les opérateurs communautaires, ont été jugés
contraires aux règles de l'OMC. Cette décision a autorisé
les Etats-Unis à mettre en place des mesures de rétorsion
commerciale, sous la forme d'une majoration de 100 % de certains droits de
douane, pour 191,4 millions de dollars. La France est à elle seule
concernée par environ un tiers de ces mesures. Ces sanctions touchent en
premier lieu des entreprises françaises dans les secteurs du textile,
des accessoires pour le bain et des cartonnages de luxe. La Communauté
doit donc à nouveau réformer son régime.
La
protection des indications d'origine
est peu développée
aux Etats-Unis, où nombre de nos appellations sont utilisées
comme des semi-génériques. Dans le cadre de la
renégociation de l'accord vin avec les Etats-Unis, qui vient de
commencer, un des points de discussion sera l'abandon progressif des
usurpations américaines. Les efforts communautaires et français
portent également sur l'amélioration du régime de
protection offert à l'OMC, et sur des négociations avec les pays
latino-américains afin d'éviter que les pratiques
américaines ne se répandent sur le continent.
Courant 1997, les exportations communautaires de
gluten de blé
ont connu une augmentation sensible vers les Etats-Unis. Ces derniers ont donc
décidé d'imposer, à compter du
1
er
juin 1998 et au titre de la procédure de
sauvegarde, un contingentement des importations de la Communauté
à 24.000 tonnes pour une durée de trois ans. Cette mesure a
conduit à un recul de 40 % des exportations françaises.
L'Union considère que cette mesure est discriminatoire -car elle subit
des rétorsions plus importantes que les autres pays exportateurs-,
qu'elle est injustifiée -dès lors qu'aucun préjudice
sérieux n'a été établi, ni aucun lien de cause
à effet entre les importations et la situation de l'industrie
américaine-, et qu'elle est excessivement restrictive, aucune
justification n'étant donnée à l'imposition de
contingentements, mesure des plus pénalisantes. En particulier,
l'accroissement des importations américaines est la conséquence
et non la cause des difficultés des producteurs américains, qui
souffrent d'abord de leur moindre compétitivité. Des
consultations dans le cadre de l'accord sur les sauvegardes se sont tenues,
sans succès, avec les Etats-Unis les 24 avril et le
22 mai 1998.
En conséquence, par un règlement du 14 août 1998,
la Communauté a pris la décision de retirer des concessions
équivalentes au préjudice subi sur les importations de gluten de
maïs en provenance des Etats-Unis. Cette décision entrera en
vigueur le 1
er
juin 2001 (3 ans après
l'entrée en vigueur de la mesure de sauvegarde américaine) ou
dès qu'un groupe spécial de l'OMC aura établi que la
mesure américaine n'est pas conforme avec les règles de l'OMC. La
Commission a entamé une procédure de règlement des
différends à l'OMC en demandant des consultations officielles aux
Etats-Unis. Ces consultations, qui se sont tenues le 4 mai 1999, se
sont révélées infructueuses. Un groupe spécial
devrait donc être prochainement constitué. Ce différend a
en outre récemment connu un nouveau durcissement, les Etats-Unis ayant
décidé de réduire encore, de plus de 5.000 tonnes, le
contingent de l'Union européenne, pour la saison
juin 1999-mai 2000, en reprochant à l'Union d'avoir
dépassé son contingent pour l'année passée.
Celle-ci a rejeté ces arguments en soulignant l'incapacité des
douanes américaines, dont c'est la responsabilité, à
s'assurer que les limites des contingents attribués n'étaient pas
dépassées.
Dans l'industrie,
l'aéronautique et dans une moindre mesure le
textile sont les principaux secteurs où existent des différends
notoires.
Les relations aéronautiques
, qui ne constituaient plus depuis la
signature de l'accord de 1992 sur les gros porteurs un motif de tension entre
l'Europe et les Etats-Unis, sont revenues au premier plan depuis 1997 avec
l'annonce de la fusion entre Boeing et Mac Donnell Douglas. Après six
mois d'enquête, la Commission européenne a autorisé sous
conditions cette opération, Boeing ayant fait un certain nombre de
concessions ; la France a demandé et obtenu que la décision
de la Commission soit assortie d'un mécanisme de surveillance des
engagements de Boeing, auquel sont associés les Etats membres.
Parallèlement, des discussions exploratoires ont eu lieu entre les
Etats-Unis et l'Union européenne sur le fonctionnement de l'accord
bilatéral sur les gros porteurs de 1992 : l'Union européenne
considère en effet que les Etats-Unis ont une interprétation
très flexible de leurs engagements de transparence en ce qui concerne
les aides indirectes à la recherche, alors que le système
européen d'avances remboursables est, par nature, très
transparent et contrôlable. La Commission tente d'obtenir des disciplines
renforcées sur les aides indirectes pratiquées par les Etats-Unis.
Dans le secteur textile
, à la suite d'une plainte
déposée par les industriels au titre du règlement sur les
obstacles au commerce (ROC), la Commission a engagé des
négociations avec les autorités américaines. A
l'été 1997, puis en mai 1999, après la tenue de
consultations sous l'égide de l'OMC, les Etats-Unis se sont
engagés à déposer un amendement à leur loi sur les
règles d'origine pour revenir aux règles appliquées avant
le 1
er
juillet 1996. En cas de nouveau manquement aux
engagements pris par les Etats-Unis, l'accord prévoit une
réactivation de la procédure à l'OMC (saisine de l'Organe
d'examen des questions textiles).
Dans les services,
l'audiovisuel demeure la principale source de
divergence entre les Etats-Unis et l'Europe.
L'audiovisuel
: la fin de la négociation d'Uruguay a
marqué un très net recul des tensions. Le bon résultat
obtenu du point de vue français n'a pas été mis en cause
au cours de la période récente. Les Etats-Unis ont cependant
réaffirmé lors de la réunion ministérielle de mai
1998 à l'OMC que ce sujet restait l'une de leurs priorités
à moyen terme, notamment dans la perspective du prochain cycle. Dans la
mesure où la directive " télévision sans
frontières " n'a pas été durcie lors de sa
révision en 1997, on peut escompter que les professionnels
américains, dont les contacts et les accords individuels avec leurs
homologues français se multiplient, ne voudront pas envenimer le
débat. Les principaux objectifs américains seront donc
d'éviter une réglementation protectrice dans ces secteurs et ceux
du multimédia (Infrastructure Globale d'Information), de trouver un
accord convenable sur la question des droits frappant les
cassettes-vidéos vierges, et enfin d'obtenir la levée des
restrictions à l'investissement. Si les Etats-Unis semblent avoir
accepté l'équilibre obtenu à Marrakech sur ce dernier
point, des tensions restent néanmoins toujours possibles, comme en
témoignent les négociations sur l'AMI à l'OCDE.
B. DES DIVERGENCES D'APPRÉCIATION SUR LES RÈGLES DU COMMERCE INTERNATIONAL
Lois
extraterritoriales américaines
Depuis 1996, le Congrès a adopté des textes visant à faire
pression sur les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis pour les
amener à infléchir leur politique à l'égard de
Cuba, de l'Iran et de la Libye, et isoler davantage ces pays,
déjà soumis à l'embargo américain.
La législation Helms-Burton contre Cuba est entrée en vigueur le
12 mars 1996. Le titre IV prévoit l'exclusion du
territoire américain des dirigeants et actionnaires de
sociétés étrangères soupçonnées
d'utiliser des biens confisqués à des ressortissants
américains par le régime cubain. Le titre III ouvre un
recours en responsabilité contre ces mêmes sociétés
qui pourront être condamnées devant les tribunaux
américains à verser des dommages et intérêts,
à la demande de ressortissants américains expropriés par
le Gouvernement cubain. Le Gouvernement américain a néanmoins
suspendu l'application de ce titre. La loi d'Amato a été
promulguée le 5 août 1996. Ce texte met en place des
sanctions contre les entreprises étrangères qui
réaliseront, après l'entrée en vigueur de la loi, des
investissements dans le domaine des hydrocarbures en Iran et en Libye.
La France et l'Union européenne ont dénoncé très
fermement ces législations qui comportent des dispositions
extraterritoriales et affectent le
climat des affaires entre l'Europe et
les Etats-Unis. L'Union a adopté un règlement communautaire en
novembre 1996, dit " anti-embargo ", qui vise à
neutraliser les effets extraterritoriaux de ces lois et à dissuader les
entreprises européennes de se conformer aux prescriptions ou mesures
américaines prises sur leur fondement.
L'Union, qui avait décidé en 1996 de porter plainte à
l'OMC, a néanmoins accepté de suspendre la procédure en
avril 1997, en échange d'une promesse de non-agression contre les
entreprises européennes et de la recherche d'un compromis global. Au
bout d'un an de négociations, lors du sommet euro-américain du
18 mai 1998, les Etats-Unis et l'Union européenne ont
trouvé un accord dans les termes suivants : les Etats-Unis
s'engagent à accorder des dérogations permanentes aux entreprises
de l'Union européenne au titre de la loi Helms-Burton pour autant que
ces entreprises continuent à ne pas être sanctionnées au
titre de la loi d'Amato.
Enfin, des dispositifs de même inspiration se sont multipliés au
niveau des Etats fédérés (cas de l'Etat du Massachusetts
qui interdit aux collectivités publiques locales de passer des
marchés publics avec des entreprises ayant des relations d'affaires avec
la Birmanie), conduisant la Communauté à demander des
consultations à l'OMC au titre de la violation de l'accord
plurilatéral sur les marchés publics (AMP). Devant l'absence de
résultat dans ces consultations, l'Union a décidé en
juillet 1998 de demander l'établissement d'un panel sur cette
affaire.
Le régime fiscal des entreprises
Les Etats-Unis permettent à des entreprises de nombreux secteurs
(machines électriques et non-électriques, chimie,
aéronautique, agriculture...) de délocaliser une partie de leurs
bénéfices liés à des exportations dans les
structures fiscales dites FSC (" Foreign Sales Corporation "),
implantées la plupart du temps dans des paradis fiscaux, puis de
rapatrier ces revenus sans payer d'impôts. Il s'agit donc d'une
subvention à l'exportation interdite par l'Accord sur les subventions et
mesures compensatoires de l'OMC. L'Union a demandé en 1999 des
consultations à l'OMC, et, devant l'absence de tout progrès, a
demandé en juillet 1998 l'établissement d'un panel. Le
rapport final du panel remis aux parties en septembre a conclu à la
condamnation des FSC et a demandé la suppression de cette structure
fiscale avant le 1
er
octobre 2000. Les Etats-Unis ont par
ailleurs demandé des consultations, visiblement à titre de
rétorsion, sur des mesures fiscales de cinq Etats-membres (Belgique,
France, Grèce, Irlande, Pays-Bas).
Les mesures anti-dumping
L'Union européenne a demandé à l'OMC en juin 1998 des
consultations sur une loi anti-dumping américaine de 1916 qui
contrevient aux dispositions de l'article VI du GATT et à son
accord interprétatif de l'Uruguay Round : cette loi donne en effet
beaucoup de flexibilité au plaignant (une plainte peut être
déposée par toute partie privée ce qui permet au plaignant
de ne pas être représentatif de l'industrie nationale, une simple
intention de causer un dommage suffit à actionner la loi et les mesures
sont mises en place immédiatement sans les sauvegardes
procédurales de l'accord anti-dumping) et prévoit des
dommages-intérêts élevés ou des peines
d'emprisonnement alors que l'accord de l'OMC n'autorise que des droits
anti-dumping.
Mesures unilatérales de règlement des conflits
Les sections 301 à 310 du " trade act " américain de
1974 reconnaissent le droit à l'administration américaine de
prendre des mesures discrétionnaires en cas de différends
commerciaux, comme le différend sur la vente et la distribution de
bananes. Considérant que cette législation est incompatible avec
l'article XVI-4 de l'accord de Marrakech, les articles 3, 21, 22 et
23 de l'accord de règlement des différends et les
articles I, II, III, VIII et XI du GATT, l'Union européenne a
déposé une demande de consultations en novembre 1998 puis
une demande de panel en janvier 1999. Seize pays se sont portés
parties tierces.
III. LES ENJEUX DU PROCHAIN CYCLE DE NÉGOCIATIONS MULTILATÉRALES
La troisième conférence interministérielle de l'OMC qui se déroulera du 30 novembre au 3 décembre prochain à Seattle devrait décider de l'ouverture d'un cycle de négociations multilatérales dit cycle du millénaire. Le principal enjeu de la conférence de Seattle est ainsi la définition du champ et du calendrier de la négociation.
A. L'ORDRE DU JOUR DU CYCLE DU MILLÉNAIRE
Les
accords de Marrakech avaient prévu une reprise des négociations
dans les secteurs de l'agriculture et des services. Depuis, un certain nombre
d'Etats, au premier chef desquels les Etats membres de l'Union
européenne, ont plaidé pour un élargissement de l'ordre du
jour à de nombreux sujets tels le droit de la concurrence,
l'environnement, le droit de la propriété intellectuelle les
marchés publics ou l'introduction de normes sociales minimales. L'Union
européenne considère, en effet, que seule une négociation
portant sur un grand nombre de secteurs est susceptible d'aboutir à une
répartition équilibrée des avantages entre trous les
membres de l'OMC.
Dans cette perspective, le Conseil de l'Union européenne a
indiqué, dans une déclaration sur la préparation de la
troisième conférence ministérielle de l'OMC,
qu'
" une approche globale offrait l'occasion de réaliser, au
bénéfice de tous les membres de l'OMC, le vaste éventail
d'objectifs ci-après :
- pousser plus avant la libéralisation et poursuivre l'expansion
des échanges au bénéfice de tous les pays, pour conduire
à davantage de croissance, de concurrence et d'emplois, d'une
manière propre à favoriser un développement durable ;
- accroître la transparence, l'équité et la
prévisibilité grâce au renforcement des règles et
des disciplines de l'OMC ;
- veiller à ce que la libéralisation favorise un
développement durable et prenne en compte les préoccupations de
la société civile, y compris du milieu des affaires et des
consommateurs ;
- renforcer davantage le rôle de l'OMC en matière de
développement, avec des actions spécifiques en faveur des pays en
développement, en particulier les pays les moins avancés, afin de
favoriser leur intégration dans le système commercial
multilatéral, par l'accès au marché, l'amélioration
des règles et l'accroissement de l'aide technique ;
- veiller à un traitement plus cohérent des questions
commerciales, monétaires et financières grâce à une
amélioration de la coopération entre l'OMC et les autres
organisations internationales, y compris les institutions de Bretton Woods et
les autres organisations des Nations Unies, afin d'aider les pays en
développement à tirer pleinement parti d'une nouvelle
libéralisation des échanges ;
- assurer pour tous les membres de l'OMC des chances égales
d'obtenir des résultats sur la base de négociations
équilibrées
1(
*
)
".
Cette position est cependant loin de faire l'objet d'un consensus au sein des
membres de l'OMC. Les Etats-Unis ont à plusieurs reprises
manifesté leur hostilité à un élargissement de
l'ordre du jour des négociations. La majorité des pays en voie de
développement est également réticente à
l'idée d'inclure dans les négociations de nouveaux sujets, tels
que la concurrence, l'investissement l'environnement et les normes sociales .
Si le Japon partage nos analyses sur l'intérêt d'un cycle large,
ses liens privilégiés avec les Etats-Unis et les pays en voie de
développement et en particulier les pays émergents d'Asie du
Sud-Est pourrait le conduire à favoriser la formule d'un cycle
restreint.
Votre rapporteur pour avis souscrit cependant à la stratégie
adoptée par l'Union européenne
. Comme il l'a indiqué
dans son rapport
2(
*
)
sur les propositions de
résolution n°s 46
3(
*
)
,
47
4(
*
)
et 55
5(
*
)
sur la communication de la Commission européenne et au Parlement
européen du 8 juillet 1999 relative à l'approche de l'Union
européenne en vue du cycle du Millénaire de l'organisation
mondiale du commerce, au delà d'une position stratégique pour les
futures négociations, l'Europe milite ici en faveur d'un
équilibré approprié entre la poursuite de la
libéralisation des échanges et le renforcement des règles
multilatérales qui puisse contribuer au développement durable,
à la protection de l'environnement, au progrès social, à
la diminution de la pauvreté et à la santé des
consommateurs. La prise en compte de ces préoccupations permettra
à l'OMC de mieux répondre aux défis que
représentent les mutations techniques et économiques rapides et
fondamentales.
Favorable à un champ de négociations large, l'Union
européenne plaide également pour un accord global, aux termes
duquel aucun accord spécifique ne sera conclu avant qu'un accord
d'ensemble ne soit intervenu. Votre rapporteur pour avis souligne là
encore qu'il n'est effectivement pas dans l'intérêt de la France
qu'un affrontement entre l'Europe et les Etats-Unis puisse se focaliser sur un
nombre restreint de secteurs clefs, tel que l'agriculture, comme ce fut le cas
lors des négociations de l'Uruguay Round.
Au-delà de la définition de l'ordre du jour du cycle du
Millénaire, les négociations qui s'engageront à la
Conférence de Seattle concerneront, d'une part, les sujets
traditionnels, dits de " l'agenda " incorporé et, d'autre
part, de nouveaux sujets dits " de régulation ".
B. LES SUJETS DE L'AGENDA INCORPORÉ
Comme
les autres membres de l'OMC, l'Union est engagée depuis les accords de
Marrakech dans la reprise des négociations dans le domaine de
l'agriculture et des services en l'an 2000 (" programme
incorporé de l'OMC ").
L'agriculture
Comme le prévoit l'article 20 de l'Accord sur l'Agriculture de
l'OMC, les négociations agricoles vont reprendre au sein de
l'Organisation Mondiale du Commerce à partir de l'an 2000, le
lancement effectif étant prévu à Seattle fin
novembre 1999 lors de la 3
e
conférence
ministérielle de l'OMC. Les pays du groupe de Cairns et les Etats-Unis
ont déjà exprimé leurs principales attentes, en se
déclarant favorables à une libéralisation accrue des
échanges qui passerait par une accélération de la
réduction des tarifs douaniers, des soutiens internes et des subventions
à l'exportation. Le contexte de cette nouvelle négociation se
caractérise cependant également par une conjoncture agricole
dégradée, les cours des principales productions agricoles ayant
en effet baissé de plus de 30 % depuis le début de 1997.
Cette baisse des cours a conduit les Etats-Unis à remettre en oeuvre des
mesures qu'ils condamnaient auparavant telles que les subventions à
l'export.
Afin de préparer ce prochain cycle de négociations, l'Union
européenne a réformé la PAC en 1999, comme elle l'avait
fait en 1992 dans le cadre du Cycle de l'Uruguay. L'accord de Berlin de
mars 1999 réalisé dans le cadre de la réforme
" Agenda 2000 " est un approfondissement de la réforme de
la PAC de 1992 : il se caractérise par de nouvelles baisses de
prix dans les trois principaux secteurs agricoles partiellement
compensées par une revalorisation des aides directes au revenu des
agriculteurs.
Ainsi,
" La Commission Européenne considère que les
décisions adoptées en matière de réforme de la PAC
dans le cadre de l'Agenda 2000 constitueront des éléments
essentiels pour la définition du mandat de négociation de la
Commission en vue des futures négociations commerciales
multilatérales à l'OMC "
6(
*
)
.
La contribution sur l'agriculture transmise par
l'Union européenne à l'OMC au mois de juillet 1999
réaffirme cette position. Cette réforme a d'ores et
déjà été jugée insuffisante par le groupe de
Cairns comme par les Etats-Unis.
Cette première contribution de l'Union européenne sur
l'agriculture, transmise à l'OMC au mois de
juillet 1999 insiste sur les points suivants :
- la défense des principaux instruments existants de l'accord sur
l'agriculture ;
- sur le volet accès aux marchés, la Communauté devra
affirmer sa vocation exportatrice tout en soulignant que la réduction
des tarifs douaniers est un processus continu qui ne peut être
réalisé totalement à l'occasion du prochain cycle ;
- en matière de soutiens à l'exportation, certaines
pratiques, telles que les monopoles à l'exportation et l'aide
alimentaire devront être examinées ;
- la poursuite de la réduction des soutiens internes devra
être réalisée dans le cadre du régime des aides
découplées
7(
*
)
et
semi-découplées ;
- le prochain cycle de négociations devra également prendre
en compte les préoccupations non commerciales : la dimension
multifonctionnelle de l'agriculture, c'est-à-dire le fait que celle-ci
contribue à l'environnement et à l'aménagement du
territoire ; la sécurité et la qualité alimentaires,
à travers le renforcement des règles prenant en compte ces
préoccupations, une meilleure protection de la propriété
intellectuelle, en particulier des appellations d'origine et le bien être
animal.
- l'Union européenne proposera un traitement spécial et
différencié pour les pays en voie de développement.
Votre rapporteur souscrit pleinement à ces objectifs, il
considère que la commission doit avoir dans les secteurs agricole et
agro-alimentaire une position offensive face aux exigences du groupe de Cairns
et des Etats-Unis. C'est pourquoi, il a pleinement approuvé la
proposition de résolution de MM. Jean Bizet et Marcel Deneux,
respectivement co-rapporteur et Président du Groupe de travail sur
l'avenir du secteur agro-alimentaire
8(
*
)
Les services
Les services feront partie des sujets traités lors du prochain cycle de
négociation à l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), puisque
l'accord général sur le commerce des services (GATS)
prévoit une renégociation des listes d'engagements
commençant au plus tard le 1
er
janvier 2000.
La France aborde cette négociation avec des intérêts
globalement offensifs, en particulier dans les secteurs des services financiers
et des télécommunications. En effet, en dépit des
améliorations substantielles qu'il a apportées dans
l'accès de nos entreprises aux marchés émergents, l'accord
de décembre 1997 sur les services financiers a laissé
subsister des restrictions, notamment en matière d'assurance, dans les
pays en développement (ASEAN) comme dans les pays
développés (Etats-Unis). La levée de ces restrictions
constitue pour la France un objectif important des négociations.
Dans le secteur des télécommunications, nos entreprises ont la
taille critique leur permettant d'aborder avec succès la concurrence
internationale, qu'il s'agisse de France Télécom,
troisième opérateur mondial, ou d'un groupe comme Alcatel.
L'ouverture particulièrement large du marché européen
à la concurrence extérieure et le maintien de limitations
importantes dans de nombreux pays émergents incitent, en
conséquence, à rechercher un approfondissement de la
libéralisation à l'OMC.
Aussi votre rapporteur souhaite-t-il que soit préservés trois
éléments fondamentaux dans cette négociation :
- l'acquis de Marrakech sur l'exception culturelle, préservant la
marge d'action de la Communauté et de ses Etats membres pour poursuivre
la construction européenne dans le secteur audiovisuel ;
- les services publics, notamment dans le secteur de l'éducation et
de la santé ;
- le cadre de l'accord services adopté à Marrakech (le
GATS).
C. LES NOUVEAUX SUJETS
Les
sujets de Singapour : investissement, concurrence, transparence dans les
marchés publics
.
La conférence ministérielle de Singapour a élargi le
programme de travail de l'OMC à des " nouveaux sujets ".
L'Union européenne a particulièrement oeuvré en ce sens,
en considérant que la poursuite de la libéralisation devrait
s'accompagner d'un renforcement des règles. Un accord sur l'inscription
de ces sujets dans le prochain cycle reste à trouver : les
Etats-Unis restent opposés à l'élargissement des
règles et préfèrent un cycle réduit aux questions
d'accès au marché.
En matière de concurrence et d'investissement, l'Union est favorable
à l'établissement d'un cadre de règles
multilatérales de base permettant de stabiliser l'environnement
législatif et réglementaire autour de quelques principes minimaux
(transparence, traitement équitable), en particulier dans les pays
émergents. S'agissant de l'investissement, la portée d'un accord
multilatéral devrait se limiter essentiellement à couvrir la
phase d'établissement de l'investissement direct étranger,
à l'exclusion des mouvements de capitaux à court terme tout en
préservant la capacité des Etats à prendre des
dispositions environnementales et sociales.
De même, l'établissement de règles multilatérales de
transparence dans les marchés publics permettrait, par la
publicité des offres, d'aborder la question de la corruption à
l'échelon multilatéral.
Les autres sujets : dimension sociale, environnement, transparence de
l'OMC et cohérence du système international
La maîtrise de la mondialisation est par ailleurs une
préoccupation croissante au sein des opinions publiques de l'Union
européenne. Cette préoccupation des opinions publiques devrait
conduire, à terme, à introduire de nouveaux thèmes dans
les négociations de l'OMC.
La question de l'environnement devrait, en particulier, ouvrir la voie à
des négociations centrées autour des relations entre les
règles du commerce internationale et les règles environnementales
en matière d'écoétiquetage, de mesures restrictives en
matière de procédés et méthodes de production, et
de la mise en oeuvre du principe de précaution.
La question de la dimension sociale des échanges internationaux devrait
également progresser, avec le développement des travaux à
l'OMC sur les normes sociales, l'octroi d'un statut réciproque
d'observateurs pour l'OMC et l'OIT, et l'instauration d'une coopération
entre les deux organisations. La constitution d'un groupe de travail et de
réflexion serait une première étape.
Au-delà, se trouve posée la question de la cohérence dans
le pilotage de la mondialisation. Le prochain cycle peut offrir
l'opportunité d'engager une réflexion sur des thèmes
transversaux tels que le développement durable, l'environnement, la
dimension sociale, ou d'autres thématiques telles que commerce et
monnaie, commerce et santé. Le renforcement de la coopération
entre les institutions internationales, organisation des Nations-Unies,
institutions de Bretton Woods, et OMC pourrait s'inscrire dans cette
réflexion.
*
* *
Votre
rapporteur pour avis estime que la portée du prochain cycle
dépendra de la capacité de l'OMC, avec les autres organisations
du système international, à maîtriser les effets de la
mondialisation
. Le développement de la transparence des
règles du commerce international, la capacité à
répondre aux attentes des opinions publiques, l'insertion des pays en
développement dans le système mondial sont, en effet, aujourd'hui
autant de conditions d'une libéralisation accrue des échanges
internationaux.
Il estime, par ailleurs, que les enjeux considérables de ces
négociations doivent conduire le Parlement à suivre leur
déroulement avec vigilance
. Il estime en conséquence
nécessaire que le Gouvernement tienne les assemblées pleinement
informées de l'état des négociations. Il se
félicite, à ce propos, de l'organisation le 23 novembre au
Sénat d'un débat en séance publique sur l'organisation
mondiale du commerce. Il invite, en outre, le Gouvernement à suivre avec
attention les positions adoptées par la Commission européenne
lors des négociations. Il approuve, à cet égard, la
décision du conseil de se réunir en session spéciale
à Seattle pendant toute la durée de la Conférence afin
d'apporter une contribution au stade final des négociations, de prendre
position sur le projet de déclaration ministérielle de l'OMC
résultant de ces négociations et d'arrêter les
décisions nécessaires.
CHAPITRE III -
L'ÉVOLUTION DU COMMERCE
EXTÉRIEUR FRANÇAIS
Le projet de budget du commerce extérieur pour 2000 s'inscrit dans un contexte marqué par un excédent commercial qui, après une forte croissance depuis plusieurs années, se réduit en raison d'une conjoncture internationale dégradée.
I. UNE ANNÉE 1998 MARQUÉE PAR UN EXCÉDENT COMMERCIAL ÉLEVÉ MAIS EN DIMINUTION PAR RAPPORT À 1997
A. ÉVOLUTION GÉNÉRALE ET COMPÉTITIVITÉ DES PRODUITS FRANÇAIS
1. Une légère réduction du solde commercial
En 1998,
le commerce extérieur français a encore fait preuve d'un
dynamisme exceptionnel. Pour la sixième année consécutive,
il dégage un excédent qui s'élève à
160 milliards de francs (en données FAB/FAB, y compris le
matériel militaire), soit environ 2 % du PIB. Bien
qu'inférieur de 6,5 milliards de francs à celui de 1997, il
se situe à un niveau historiquement élevé.
A l'inverse de 1997, la conjoncture internationale a pesé sur les
échanges, ce qui explique le ralentissement aussi bien des importations
que des exportations. La décélération des achats
(+ 7,2 % contre + 9,4 % en 1997), est toutefois
sensiblement moindre que pour les ventes (+ 6,1 % contre
+ 14,4%).
L'année 1998 est le résultat de variations contrastées
selon les branches.
Sous l'effet de l'effondrement des cours mondiaux du pétrole en 1998,
les achats de la branche énergétique reculent sensiblement mais
les exportations sont également affectées (produits
pétroliers raffinés). La facture énergétique
diminue de façon importante et retrouve son niveau de 1995.
L'excédent de l'industrie civile se réduit sensiblement ainsi que
celui de l'agro-alimentaire. Cette réduction concerne la plupart des
branches, notamment les produits chimiques de base et la sidérurgie, du
fait d'une faible croissance des exportations.
La branche " automobile et matériel de transport terrestre "
se caractérise, quant à elle, par sa vigueur : la bonne
santé du marché européen pour l'ensemble de la
filière a dynamisé le commerce, tant à l'importation
qu'à l'exportation.
De même, le bon niveau de l'investissement des entreprises en France a
permis aux importations d'équipement professionnel de s'accroître
très nettement en 1998, tandis que des ventes records d'Airbus et des
lancements spatiaux particulièrement nombreux cette année ont eu
pour conséquence une augmentation notable des exportations de la branche
" construction aéronautique ".
LES
ÉCHANGES EN 1997 ET 1998
(DONNÉES FAB-FAB, Y COMPRIS
MATÉRIEL MILITAIRE, EN MILLIONS DE FRANCS)
|
1997 |
1998 |
Evolution |
Importations |
1 527 805 |
1 638 335 |
7,2% |
Exportations |
1 694 283 |
1 798 358 |
6,1 % |
Solde |
166 478 |
160 023 |
|
LE
SOLDE COMMERCIAL FRANÇAIS
(DONNÉES FAB-FAB, Y COMPRIS
MATÉRIEL MILITAIRE, EN MILLIARDS DE FRANCS)
2. Un excédent diversement réparti
Alors
que les achats français à l'Union européenne
s'accélèrent, le ralentissement des importations s'est
généralisé à l'ensemble des autres zones. En
particulier, la baisse des cours mondiaux des produits de base explique en
grande partie l'important retrait des achats en Moyen-Orient et la
stabilité des importations originaires d'Afrique.
La diminution plus accentuée du taux de croissance globale des
exportations est, en premier lieu, le résultat du recul de 15 % des
ventes aux pays d'Asie à économie en développement rapide.
Par ailleurs, le taux de croissance de nos exportations se réduit de
près de moitié vers les pays de l'OCDE et le fort
développement des ventes vers les pays de l'Est est compromis par la
crise russe. A l'opposé, nos exportations sont très dynamiques
vers l'Afrique (+ 15,5 %).
Ainsi, l'impact défavorable du retour au déficit avec les pays
d'Asie à économie en développement rapide et du tassement
du solde avec l'Union européenne est limité par la forte hausse
de l'excédent avec l'Afrique et le Moyen-Orient, ainsi que par la
réduction notable du déséquilibre avec les pays de l'OCDE
hors Union européenne.
Les modifications les plus marquantes dans le palmarès des partenaires
commerciaux concernent, à l'importation, les pays fournisseurs de
produits énergétiques et, à l'exportation, les pays d'Asie
en crise ainsi que la Russie : ces pays reculent dans les
différents classements. Les excédents des échanges avec le
Royaume-Uni et l'Espagne s'amplifient, tandis que les échanges avec le
Japon enregistrent le plus fort déficit bilatéral de la France.
B. L'ÉVOLUTION SECTORIELLE
L'évolution des soldes par branche en 1998 est
opposée
à celle observée un an plus tôt. En effet, le
déficit énergétique s'allège fortement en 1998,
alors qu'il se creusait en 1997, et le solde des autres branches recule, alors
qu'il progressait très nettement en 1997. Mais l'opposition entre les
deux années s'arrête là.
Qu'il s'agisse de l'équipement professionnel, de la branche
" automobile et transports terrestres " ou de l'agro-alimentaire, le
retrait du solde par rapport à l'année dernière est faible
et l'excédent de ces trois branches reste supérieur aux niveaux
atteints avant 1997. S'agissant des biens intermédiaires, la baisse des
cours des produits de base n'a pas permis l'allégement du
déficit. Quant aux biens de consommation courante, la reprise de la
consommation des ménages, qui a dynamisé les importations, est
à l'origine du creusement du déficit.
1. Maintien d'un excédent élevé du solde agro-alimentaire
La
branche agro-alimentaire enregistre en 1998 un excédent de
58 milliards de francs. Si celui-ci accuse une baisse importante par
rapport à 1997 (64,7 milliards de francs), il constitue
néanmoins le deuxième plus fort excédent de la branche
depuis dix ans. Deux phénomènes s'opposent : d'un
côté, l'excédent agricole s'accroît dans un contexte
d'atonie des échanges ; de l'autre, le solde des industries
agro-alimentaires se réduit fortement, du fait de la progression des
achats extérieurs et du recul des ventes à l'étranger.
Produits agricoles : dépassement du record établi pour
les ventes de vin
Les exportations de vins dépassent en 1998 le montant record atteint en
1997 : en progression de 11 %, elles s'élèvent à
24,9 milliards de francs. C'est vers le Japon que l'évolution des
ventes est la plus remarquable, malgré l'environnement économique
peu favorable dans ce pays en 1998. Elle explique, en effet, 72 % de la
progression enregistrée vers les pays de l'OCDE hors Union
européenne.
Un autre poste présente une amélioration sensible de son
solde : sous l'effet, essentiellement, de la baisse des cours du
café, le déficit des produits tropicaux se contracte par rapport
à 1997 et s'établit à 9,3 Milliards de francs cette
année.
AGRO-ALIMENTAIRE : LES ZONES PARTENAIRES EN 1998
(données CAF-FAB, hors matériel militaire, en millions de
francs)
|
Importations |
Exportations |
Solde |
||||
Total |
178 316 |
3 % |
236 330 |
-1 % |
58 015 |
||
Union européenne |
120 676 |
3 % |
170 252 |
0 % |
49 576 |
||
OCDE Hors UE |
14 896 |
2 % |
28 308 |
10 % |
13 412 |
||
Moyen-Orient |
15 686 |
9 % |
13 928 |
7 % |
-1 759 |
||
Afrique |
16 486 |
-3 % |
5 128 |
11 % |
-11 358 |
||
Pays de l'Est |
5 297 |
0% |
5 582 |
-29 % |
286 |
||
Reste du monde |
3 521 |
4 % |
6 507 |
-16 % |
2986 |
||
Asie en développement rapide |
1 754 |
1 % |
6 626 |
-18 % |
4 872 |
Source : Douanes
A l'opposé, l'excédent enregistré dans les échanges
de céréales diminue fortement cette année du fait de la
baisse des exportations (- 9,2 %). De même, le déficit
des produits de la pêche se creuse, atteignant 5,7 milliards de francs,
contre 5 milliards de francs en 1997 : les exportations ont peu
progressé (+ 1,9 %), alors que les importations sont en hausse (+
9 %).
Le déficit des fruits et légumes s'élève à
4,9 milliards de francs en 1998, niveau proche de celui enregistré en
1997 (- 4,4 milliards de francs).
Produits des industries agro-alimentaires : les exportations
pénalisées par les crises asiatique et russe
Du fait du poids de la Russie (huitième client de la France pour les
produits des industries agro-alimentaires en 1997), la crise financière
que connaît ce pays depuis le mois d'août 1998 a un impact
significatif sur les exportations françaises de la branche. En effet,
les ventes à la Russie ont reculé de 27,1 % par rapport à
l'année dernière, occasionnant une perte de plus de 1 milliard de
francs. De même, la crise en Asie, région dont les pays
constituent les principaux destinataires de cognac en 1997, se traduit par une
chute de 38,7 % des exportations à destination des pays de l'Asie
émergente, pour le poste des boissons, alcools et tabacs. Le Japon,
deuxième client de la France pour le cognac, a en outre diminué
ses achats de 24 % en 1998. Malgré tout, les exportations globales du
poste progressent (+ 31 %), ce qui permet à l'excédent de se
maintenir à un niveau supérieur à 10 milliards de francs
en 1998.
Le solde des échanges commerciaux se dégrade pour l'ensemble des
autres postes de la branche, à l'exception du sucre et des corps gras
alimentaires dont les importations diminuent sensiblement. Le commerce des
viandes et de leurs conserves est en recul (- 8,2 % à l'exportation, -
4,6 % à l'importation), de même que celui des produits à
base de céréales (- 0,5 % à l'exportation, - 0,1 %
à l'importation). Le dynamisme des achats extérieurs de lait et
produits laitiers (+ 11,7 %) ainsi que le recul des ventes (- 1,8 %) ont pour
conséquence une baisse sensible de l'excédent du poste.
2. Effondrement de la facture énergétique
Sous
l'effet essentiellement de l'effondrement des cours du pétrole, la
facture énergétique diminue fortement et retrouve son niveau de
1995, soit 60,9 milliards de francs. Le gain par rapport à
l'année dernière est proche de 25 milliards de francs. Les
importations ont en effet diminué de 22,7 %, ce qui
représente la plus forte baisse enregistrée en dix ans. Mais les
exportations françaises ont également été
pénalisées, et ont diminué de 9,2 % en 1998. Les
ventes d'électricité se maintiennent à un niveau
élevé malgré des circonstances exceptionnelles.
Une facture énergétique réduite grâce à
la baisse des importations
La chute des cours mondiaux du brut en 1998 a entraîné une forte
baisse des importations de pétrole en valeur : le montant des
achats de brut a diminué de 29 % cette année, alors que les
quantités importées progressaient de 5,1 %. En effet, en
l'espace d'un an, le prix du baril exprimé en dollars a perdu 33 %,
passant de 19,14 dollars par baril en 1997 à 12,75 dollars par
baril en 1998. La baisse des achats aux pays étrangers de produits
pétroliers raffinés (-24,7 % en 1998) est proche de celle
observée pour le brut. La diminution des importations de gaz naturel
contribue également à la réduction de la facture
énergétique, mais dans une moindre mesure.
Le maintien des ventes d'électricité
Les ventes d'électricité atteignent, en 1998, un niveau presque
aussi élevé (18,1 milliards de francs) que l'année
dernière (18,6 milliards de francs). Ce résultat est
particulièrement satisfaisant dans la mesure où EDF a dû
faire face à des circonstances exceptionnelles cette année. En
effet, l'indisponibilité de cinq tranches nucléaires pendant deux
mois entiers en 1998 s'est traduit par une forte baisse de la production qui a
pesé sur les capacités d'exportation et
généré des besoins d'importation accrus.
3. Un creusement du déficit des échanges de produits malgré la baisse des cours des produits de base
Rompant
avec la tendance à l'amélioration entamée depuis 1996, le
déficit des biens intermédiaires se creuse sensiblement en 1998
et atteint 17,3 milliards de francs. Les importations se sont accrues de
5,5 %, malgré la baisse des cours mondiaux des produits de base,
très affectés par la crise asiatique.
Demi-produits non métalliques : retour au déficit
L'excédent enregistré en 1997 pour le commerce des demi-produits
non métalliques a été une exception. En effet, le solde de
la branche redevient déficitaire cette année (-7,4 milliards
de francs). La situation s'est dégradée pour la
quasi-totalité des postes de la branche. En particulier,
l'excédent des produits chimiques de base (poste le plus important)
régresse de 7 milliards de francs en 1997 à seulement
1,7 milliard de francs cette année. Les exportations ont
stagné (-0,6%), tandis que les importations ont progressé de
3,7 %. Le papier-carton présente également un solde en
aggravation avec un déficit qui se creuse à 12 milliards de
francs contre 10,5 milliards de francs en 1997. Les importations
(+6,6 %) ont été nettement plus vigoureuses que les
exportations (+4,1 %). Le solde du caoutchouc et des matières
plastiques pâtit également de l'évolution des flux :
les achats à l'étranger augmentent de 9,1 %, les ventes de
7 ,8 % et l'excédent se contracte à 3,1 milliards
de francs.
Métaux et produits de leur travail : une situation plus
contrastée
Après deux années présentant un solde à
l'équilibre, la branche des métaux et du produit de leur travail
est déficitaire de 3,5 milliards de francs en 1998. La situation de
la branche est cependant plus contrastée que pour les demi-produits non
métalliques. En effet, sur les quatre postes de la branche, seuls deux
postes présentent un solde en dégradation. Sous l'effet de la
forte hausse des importations de produits sidérurgiques (+17,9 %),
l'excédent du poste recule à 23 milliards de francs en 1998,
contre 6,8 milliards de francs en 1997. S'agissant des métaux et
des demi-produits non ferreux, le recul des échanges (-4 % à
l'importation, -7,3 % à l'exportation) s'accompagne d'une
aggravation du déficit. A l'opposé, les produits de la fonderie
et du travail des métaux ainsi que ceux de la première
transformation de l'acier présentent des flux d'échanges
très dynamiques, en liaison avec la bonne conjoncture de l'automobile,
de l'aéronautique et du bâtiment.
4. Une forte reprise des importations d'automobiles et de transports
L'excédent enregistré dans les échanges
d'automobiles et de matériel de transport terrestre s'établit en
1998 à 59,8 milliards de francs. S'il est inférieur au
résultat de l'année dernière (63,8 milliards de
francs), il n'en demeure pas moins remarquable. Il intervient dans un contexte
de très forte reprise des importations. Celles-ci progressent en effet
de 21,1 %, après la baisse de 1997 (-5,5 %). Mais les
exportations augmentent de 13,3 % en 1998. Le solde enregistré en
1998 atteste la performance française : avec un taux de couverture
qui reste supérieur à 130 % pour la deuxième
année, la branche figure désormais aux premiers rangs du
palmarès des points forts nationaux.
Le commerce au sein de la branche " automobile et transports
terrestres " est particulièrement concentré sur les Etats
membres de l'Union européenne. Ces derniers sont en effet destinataires
de 80 % des importations. Cette prédominance communautaire explique
les liens étroits qui existent entre la bonne santé du
marché automobile européen et l'essor actuel des échanges
français au sein de la branche. Les exportations ont d'ailleurs
progressé de 13,4 % à destination de l'Union
européenne, les importations originaires de cette zone connaissant une
hausse de 18,8 % en 1998.
Maintien de l'excédent automobile à un très haut
niveau
L'excédent de la branche " équipement automobile des
ménages " est inférieur de 3,5 milliards de francs au
record atteint en 1997. Il s'élève, malgré tout, à
29,6 milliards de francs, soit un niveau quatre fois supérieur aux
excédents traditionnellement enregistrés dans la branche. Les
importations, dynamisées par la nette reprise des immatriculations en
France, progressent de 22,9 % après le recul notable
enregistré en 1997 (-12,9 %). Les exportations, quant à
elles, restent très vigoureuses, favorisées par la bonne
santé du marché automobile européen : elles
progressent de 13,2 % en 1998 (+23,1 % en 1997).
Forte reprise pour les poids lourds
Après deux années consécutives de baisse à
l'importation comme à l'exportation, les échanges de
véhicules utilitaires renouent avec la croissance en 1998 : les
achats extérieurs et les ventes à l'étranger augmentent
d'un peu plus de 19 %. Le déficit (900 millions de francs) est
stable par rapport à 1997, mais le taux de couverture poursuit sa
progression et il est supérieur à 97 %, alors qu'il
était sous la barre des 80 % en 1994.
En liaison avec le dynamisme de la filière automobile, les
échanges de pièces et équipements de véhicules se
révèlent également très vigoureux en 1998 :
les importations augmentent de 20,3 % et les exportations de 11,2 %.
Du fait du dynamisme des importations, l'excédent se contracte à
28,2 milliards de francs, contre 29,7 milliards de francs en 1997.
AUTOMOBILE ET TRANSPORTS TERRESTRES :
LES
ÉCHANGES EN 1998 PAR POSTE
(données CAF-FAB, hors matériel militaire, en millions de
francs)
|
Importations |
Exportations |
Solde |
|||
|
Valeurs 1998 |
1998/1997 |
Valeurs 1998 |
1998/1997 |
1998 |
|
Automobile et transports terrestres |
193 887 |
21 % |
253 680 |
13 % |
59 793 |
|
Equipement automobile des ménages |
100 051 |
23 % |
129 610 |
13 % |
29 559 |
|
Pièces détachées et matériel utilitaire |
93 836 |
19 % |
124 070 |
13 % |
30 234 |
Source : Douanes
5. Maintien à un haut niveau de l'excédent des échanges d'équipements professionnels
L'excédent enregistré dans le secteur des
équipements professionnels se maintient en 1998 à un niveau
supérieur à 60 milliards de francs. Le résultat est
très proche de celui obtenu en 1997, année record. Pour la
cinquième année consécutive, les échanges de la
branche sont nettement plus dynamiques que la moyenne : les importations
progressent de 12,3 %. La forte progression des exportations
d'équipements professionnels en 1998 est particulièrement
remarquable car elle a lieu dans un contexte économique international
peu favorable. C'est en effet pour cette branche que la part de l'Union
européenne dans les exportations françaises est la plus faible
(seulement 48 %) et que celle des pays d'Asie émergente,
touchés par la crise depuis plus d'un an, est la plus forte (11 %).
Matériel électrique et machines de bureau : niveaux
historiques des exportations et importations
Rompant avec l'amélioration continue qui le caractérisait depuis
huit ans, le solde des machines et appareils mécaniques se
dégrade sensiblement en 1998 : il perd 2,7 milliards de francs
et n'atteint plus que 10,6 milliards de francs. Les échanges de
matériel électrique continuent de croître vivement en 1998
(+9,5 % à l'importation, +9,4 % à l'exportation). La
même évolution est observée pour le poste des machines de
bureau et du matériel électronique professionnel : forte
croissance des importations et des exportations (respectivement +11,6 % et
+11,9 %), mais à un rythme moins soutenu qu'en 1997 (respectivement
+20,9 % et +24,7 %).
Instruments et matériels de précision : creusement
sensible du déficit
La croissance de 1997, année au cours de laquelle les exportations
d'instruments et matériels de précisions s'étaient
révélées particulièrement dynamiques (hausse de
15,1 %), n'a pas été reconduite en 1998. Les ventes à
l'étranger ont en effet connu un rythme de croissance peu rapide en 1998
(+3,5 %). A l'opposé, si les achats extérieurs s'accroissent
également moins vite que l'année dernière, leur hausse est
cependant très nette (+7,9 %). De ce fait, le déficit
progresse et atteint 3,6 milliards de francs.
Construction aéronautique et navale : une année
1998 exceptionnelle
L'excédent de la branche aéronautique et navale s'établit
en 1998 à 50,4 milliards de francs. Ce résultat record est
d'autant plus remarquable qu'il intervient dans un contexte peu propice puisque
les pays de l'Asie émergente sont les premiers clients de la France dans
ce secteur.
Les échanges de la branche aéronautique progressent cette
année à un rythme encore très rapide (importations :
+22,1 %, exportations : +14 %). La vigueur des exportations est
le résultat à la fois de ventes d'Airbus exceptionnelles et d'un
nombre de lancements spatiaux particulièrement élevé.
Le consortium Airbus termine l'année avec un bilan remarquable :
136 appareils exportés depuis la France en 1998 pour une valeur
globale de 53,5 milliards de francs, en hausse de 15 % par rapport
à 1997. Tous les records de ventes sont battus, en nombre d'appareils
comme en valeur exportée. Par rapport à l'année
dernière, les livraisons s'accroissent notablement à destination
de toutes les zones à l'exception du Moyen-Orient et de l'Afrique.
LES ZONES CLIENTES POUR LES AIRBUS EN 1997 ET 1998
|
Valeur des appareils |
Nombre d'appareils |
||
|
1997 |
1998 |
1997 |
1998 |
TOTAL |
46 518 |
53 541 |
107 |
136 |
Asie en développement rapide |
23 968 |
25 970 |
48 |
57 |
OCDE hors UE |
9 625 |
13 687 |
25 |
42 |
Union européenne |
6 976 |
9 504 |
17 |
23 |
Pays de l'Est |
0 |
405 |
0 |
1 |
Moyen-Orient |
2 054 |
267 |
5 |
1 |
Afrique |
1 410 |
267 |
2 |
1 |
Reste du monde |
2 487 |
3 440 |
10 |
11 |
Source : Douanes
Les enregistrements de lancements spatiaux sont eux aussi en forte croissance
cette année. En effet, 16 fusées et 19 satellites ont
été déclarés en orbite en 1998, contre seulement
9 fusées et 14 satellites en 1997. Les variations en valeur
sont importantes, les exportations s'étant élevées
à 13,2 milliards de francs en 1998 contre 9 milliards de
francs seulement en 1997, soit une hausse de 47 %.
La construction navale contribue au bon niveau de l'excédent de la
branche. En effet, le solde des échanges dans ce secteur progresse
très nettement à 4,1 milliards de francs en 1998 contre
2,8 milliards de francs en 1997.
6. Biens de consommation
Le
déficit des biens de consommation s'élève à
16,8 milliards de francs en 1998, en hausse par rapport à 1997
(11,3 milliards de francs). Les échanges peuvent néanmoins
être qualifiés d'équilibrés, dans la mesure
où le taux de couverture est de 94,8 %. Le commerce a
été dynamique, la progression étant de 8,4 % pour les
importations et de 6,8 % pour les exportations. Les plus fortes
progressions s'observent pour les produits de la parachimie, les bois et
meubles, les produits textiles ainsi que le matériel électronique
ménager.
Excédent record pour la parachimie
Les échanges de produits de la parachimie et de la pharmacie
enregistrent en 1998 un excédent record de 49,5 milliards de
francs. L'ensemble des postes de la branche participe à cette
évolution. Les échanges de produits pharmaceutiques ont
été particulièrement vigoureux, la hausse par rapport
à 1997 atteignant 26,4 % à l'importation et 18,65 %
à l'exportation. Le commerce de la parfumerie et des produits
d'entretien a lui aussi progressé sensiblement.
Les importations de matériel électronique ménager en
augmentation
Pour la première fois depuis 10 ans, l'évolution des flux
d'électroménager électronique grand public joue en
défaveur de la France : après s'être
allégé de plus de 11 milliards de francs de façon
continue depuis 1988, le déficit de la branche se creuse et atteint
8,2 milliards de francs en 1998. La forte hausse des importations
(+ 9,4 %) en est responsable. Le matériel électronique
ménager est le plus vigoureux des deux postes de la branche : sous
l'impulsion de la coupe du Monde de football, les achats à
l'étranger augmentent de 11,6 % (ce qui correspond à la plus
forte hausse depuis dix ans) tandis que les exportations progressent de
11,4 %. Le bilan de l'équipement ménager (produits blancs)
est cependant nettement moins favorable.
C. RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DU COMMERCE EXTÉRIEUR FRANÇAIS
Après une année 1997 durant laquelle les
échanges internationaux s'étaient intensifiés, la demande
mondiale a fortement ralenti en 1998, conséquence de la crise en Asie et
de ses répercussions sur les autres marchés émergents.
D'une part, la crise a provoqué la contraction des
débouchés en Asie. D'autre part, le repli des cours mondiaux des
produits de base a pénalisé la croissance des pays exportateurs,
induisant souvent la réduction de leurs importations. En outre, la crise
russe du mois d'août 1998 a également pesé sur la demande
mondiale.
Alors que les achats aux pays de l'Union européenne sont dynamiques
(+ 8,7 %), la décélération des importations
françaises en 1998 est généralisée avec les autres
zones.
La baisse des coûts des matières premières importées
explique en grande partie l'important recul des achats au pays du Moyen-Orient
(- 14 %) et la stabilité des importations originaires
d'Afrique. Le net ralentissement des achats français aux pays d'Asie
à économie en développement rapide (+ 6 % en
1998, contre + 20 % en 1997) est plus inattendu mais résulte
des ajustements, monétaires et économiques, qui s'opèrent
dans ces pays.
La diminution du taux de croissance des exportations, plus prononcée que
celle des importations, est en premier lieu le résultat du recul des
ventes aux pays d'Asie à économie en développement rapide
(- 15 %). Par ailleurs, la croissance des ventes ralentit de
près de moitié vers les pays de l'OCDE (y compris l'Union
européenne) et plus fortement encore vers les pays d'Europe centrale. A
l'opposé, les exportations sont dynamiques vers l'Afrique
(+ 15,5 %) et vers l'Amérique Latine. L'impact
défavorable du retour à un déficit très important
avec les pays d'Asie à économie en développement rapide
(18,5 milliards de francs), ainsi que du tassement du solde avec l'Union
européenne, est limité par la progression de l'excédent,
forte avec l'Afrique et le Moyen-Orient, plus modérée avec les
pays de l'Est, ainsi que par la réduction notable du
déséquilibre avec les pays de l'OCDE hors Union européenne.
LE
COMMERCE EXTÉRIEUR DE LA FRANCE PAR ZONE GÉO-ÉCONOMIQUE
EN 1998
|
Année 1998 |
Evolution 1998/1997 (en %) |
Taux de couverture |
|||
|
IMPORT |
EXPORT |
SOLDE |
IMPORT |
EXPORT |
|
Union européenne |
1 051,0 |
1 117,7 |
66,7 |
8,7 |
6,6 |
106,3 |
Dont :
|
130,2 |
137,2 |
7,0 |
2,8 |
1,3 |
105,4 |
Pays-Bas |
85,3 |
81,6 |
-3,8 |
7,2 |
4,2 |
95,6 |
Allemagne |
290,6 |
282,8 |
-7,8 |
11,2 |
6,7 |
97,3 |
Italie |
167,2 |
161,9 |
-5,2 |
8,1 |
4,8 |
96,9 |
Royaume-Uni |
141,3 |
177,3 |
36,0 |
5,8 |
5,3 |
125,4 |
Espagne |
119,7 |
154,3 |
34,6 |
13,7 |
15,2 |
128,9 |
OCDE hors Union européenne |
299,5 |
274,3 |
-25,2 |
6,2 |
8,9 |
91,6 |
Dont :
|
149,3 |
131,1 |
-18,2 |
9,1 |
18,9 |
87,8 |
Japon |
56,0 |
27,5 |
-28,6 |
7,2 |
-3,7 |
49,0 |
Suisse |
41,5 |
60,8 |
19,3 |
12,4 |
5,1 |
146,5 |
Pays de l'Est |
54,2 |
66,7 |
12,6 |
7,7 |
8,1 |
123,2 |
dont :
|
164 |
11,1 |
-5,3 |
-19,4 |
-24,9 |
67,7 |
Pays d'Asie en développement rapide |
111,4 |
92,9 |
-18,5 |
6,0 |
-15,3 |
83,4 |
Dont :
|
42,5 |
19,5 |
-23,0 |
9,4 |
-1,4 |
45,8 |
Moyen-Orient |
29,0 |
42,0 |
13,0 |
-14,0 |
-1,5 |
144,9 |
Afrique |
67,6 |
101,1 |
33,5 |
0,4 |
15,5 |
149,5 |
Reste du monde |
71,8 |
74,9 |
3,2 |
2,3 |
15,4 |
104,4 |
Total CAF/FAB hors matériel militaire |
1684,4 |
1,769,6 |
85,2 |
6,9 |
6,2 |
105,1 |
Source : Douanes
1. En dépit d'une croissance soutenue des achats aux pays de l'Union européenne, le solde des échanges commerciaux se maintient à un haut niveau
En 1998,
les échanges commerciaux avec l'Union européenne apparaissent
relativement dynamiques, notamment avec les pays de la zone euro. La croissance
des importations s'est à nouveau accélérée en 1998.
Elle a atteint 8,7 % avec l'ensemble des Etats membres de l'Union (contre
6,3 % en 1997 et 1,4 % en 1996) et même 9,5 % avec la zone
euro. En revanche, le taux de croissance des exportations vers l'Union
européenne est presque moitié moindre (+ 6,6% contre
+ 12,2 % en 1997), mais il est légèrement
supérieur à la hausse globale des exportations
(+ 6,1 %). Bien qu'en diminution de 14,4 milliards de francs,
l'excédent commercial avec les pays de l'Union européenne demeure
très important à 66,7 milliards de francs, soit un taux de
couverture des échanges de 106 %.
Les achats sont soutenus auprès de l'Allemagne (+ 11%), de l'Italie
(+ 8 %), de l'Espagne (+ 14 %) et de l'Irlande
(+ 25 %), particulièrement pour le produits de la
filière automobile et pour les biens d'équipement professionnel.
La décélération des exportations s'observe notamment vers
le Royaume-Uni, en raison du ralentissement économique précoce,
puis vers l'Italie et les pays du Benelux. En revanche, les ventes sont plus
dynamiques en 1998 vers l'Allemagne et progressent toujours fortement vers
l'Espagne (+ 15 %).
La nouvelle progression de l'excédent avec le Royaume-Uni
(36 milliards de francs) et surtout avec l'Espagne (34,6 milliards de
francs) ne peut compenser l'évolution défavorable de la balance
commerciale avec l'Allemagne, les pays du Bénélux, l'Italie et
l'Irlande. L'excédent par rapport à la zone euro se réduit
de moitié, passant de 32,2 milliards de francs en 1997 à
14,7 milliards de francs en 1998.
2. Un repli important du déficit commercial avec les pays de l'OCDE hors Union européenne
Le
déficit commercial avec les pays de l'OCDE hors Union européenne
atteint 25,2 milliards de francs en 1998, soit 5 milliards de francs de
moins qu'en 1997. Ce montant est le plus faible depuis dix ans, le taux de
couverture des échanges avec les pays de cette zone (92 %)
étant en outre le meilleur sur cette période. L'évolution
favorable du solde avec les pays de l'OCDE hors Union européenne se
réalise dans un contexte de ralentissement sensible des flux
commerciaux, qui avaient connu un taux de croissance très
élevé en 1997.
Les importations ont progressé de 6,2 % contre 15,5% en 1997 :
les achats aux Etats-Unis et au Japon progressent deux fois moins vite qu'en
1997 alors que la diminution des importations originaires de la Norvège
(produits énergétiques) atteint 17 %. Les exportations vers
l'ensemble des pays de la zone augmentent de 8,9 % après une hausse
de 17,4 % en 1997. Elles sont encore très dynamiques vers les pays
de l'ALENA (+ 17 %) : les ventes françaises augmentent en
particulier de 18,9% vers les Etats-Unis en raison des importantes livraisons
dans l'aéronautique. En revanche, les exportations sont moins bien
orientées vers les autres pays, notamment vers le Japon
(- 3,7 %), malgré la poussée des exportations de vins,
et vers la Norvège (- 9,5 %). Au total, le déficit
commercial avec les Etats-Unis diminue de 8,4 milliards de francs pour
atteindre 18,2 milliards de francs, son plus bas niveau depuis dix ans.
L'amélioration de la balance commerciale avec la Norvège est
également notable. A l'opposé, le solde avec le Japon
(- 28,6 %) se dégrade, constituant ainsi le plus important
déficit bilatéral de la France en 1998.
3. Un net ralentissement des exportations vers les pays de l'Est en raison de la crise en Russie
L'évolution des échanges avec les pays de l'Est
pâtit de la crise russe. Toutefois, une distinction doit être faite
entre les pays d'Europe centrale et orientale
9(
*
)
(PECO), dont l'économie est désormais plus liée à
la conjoncture en Europe occidentale, et les pays de la CEI.
Les importations originaires des pays de l'Est progressent
légèrement moins vite en 1998 (+ 7,7 %) qu'en 1997
(+ 8,2 %) : la forte hausse des achats aux PECO
(+ 28 %), en particulier pour les automobiles et les véhicules
utilitaires, est atténuée par l'importante diminution des
approvisionnements énergétiques auprès de la Russie.
Le net ralentissement des exportations vers l'ensemble des pays de l'Est est
imputable à l'effondrement des ventes vers la Russie (- 25 %)
consécutif à la crise d'août. En revanche, les ventes vers
les PECO progressent encore fortement (+ 19 %), en particulier vers
la Pologne (+ 20 %), qui devient en 1998 le premier client de la
France en Europe de l'Est.
Le solde avec les pays de l'Est est excédentaire. En
légère hausse, il atteint 12,6 milliards de francs,
essentiellement du fait de la progression de l'excédent avec la Pologne.
Ce dernier s'élève à 8,2 milliards de francs,
représentant le sixième excédent bilatéral de la
France en 1998.
4. Un retour du solde commercial déficitaire avec les pays d'Asie à économie en développement rapide
Ressenti
dès le dernier trimestre de 1997, l'impact de la crise en Asie sur les
échanges commerciaux de la France s'est soldé par une forte
contraction des ventes vers les pays d'Asie à économie en
développement rapide en 1998 (- 15,3 %). Les effets de la
crise sont également visibles sur les importations originaires des pays
de la zone en raison des ajustements économiques qui s'opèrent
dans la région : après une hausse de près de
20 % en 1997, elles progressent de 6 %, soit le taux de croissance le
plus faible sur les cinq dernières années.
Au total, le solde avec les pays d'Asie à économie en
développement rapide, excédentaire de 4,6 milliards de
francs en 1997, atteint - 18,5 milliards de francs : il
constitue le plus important déficit enregistré avec la zone au
cours des dix dernières années. Enfin, l'évolution des
exportations à partir de mai 1998 laisse entrevoir au moins une
stabilisation.
L'importante diminution des exportations s'explique par l'effondrement de la
demande des pays en crise aussi bien pour les biens de consommation (alcools et
parfums) que pour l'équipement professionnel. En particulier, le recul
atteint plus d'un milliard de francs pour les ventes de cognac : les pays
d'Aise à économie en développement rapide étaient
destinataires de 30 % des exportations totales de ce produit en 1997,
contre seulement 20 % en 1998. En revanche, le niveau des " grands
contrats " est en légère hausse pour passer le seuil de
30 milliards de francs : les ventes d'Airbus sont même
supérieures en 1998 au précédent record de 1997
(26 milliards de francs contre 24 milliards de francs).
Le recul des ventes est important vers les pays le plus durement touchés
par la crise, soit ceux appartenant à l'ASEAN
10(
*
)
(31 %), notamment l'Indonésie, la
Malaisie, les Philippines et Singapour, ainsi que la Corée du Sud
(11 %). Le repli des exportations est également sensible vers
Taiwan -dont l'économie a pourtant mieux résisté- mais
reste limité vers la Chine. La balance commerciale se dégrade
avec la plupart des pays de la zone, notamment avec l'Indonésie, les
Philippines et la Chine. Le solde avec cette dernière atteint un record
de - 23 milliards de francs ce qui constitue le deuxième
déficit bilatéral de la France en 1998.
5. Une forte progression de l'excédent avec le Moyen-Orient et l'Afrique
La forte
baisse des prix du pétrole brut importé explique le recul
important des achats au Moyen-Orient en 1998 (- 14%), dont le niveau est
l'un des plus faibles depuis dix ans. Les importations originaires d'Arabie
Saoudite et d'Iran, les principaux fournisseurs de pétrole brut de la
zone, reculent respectivement de 31 % et de 21 %. Le léger
repli des exportations vers les pays de cette zone (- 1,5 %)
résulte de la faiblesse des livraisons d'Airbus (267 millions de
francs en 1998 contre 2,1 milliards de francs en 1997) : hors Airbus,
les ventes augmentent en effet de près de 3 %. L'excédent
commercial avec les pays du Moyen-Orient s'élève à
13 milliards de francs, en progression de 4,1 milliards de francs par
rapport à 1997. Le taux de couverture des échanges avec cette
zone atteint 145 %, son niveau le plus haut depuis dix ans.
Le recul des achats énergétiques a également pesé
sur les importations originaires d'Afrique, qui sont stables en 1998 : les
approvisionnements en pétrole brut diminuent et ceux en pétrole
raffiné se sont fortement réduits. A l'opposé, les ventes
vers les partenaires africains ont été très dynamiques
(+ 15,5%), dépassant le seuil des 100 milliards de
francs : l'Afrique redevient en 1998 la troisième destination des
produits français après l'Union européenne et les autres
pays de l'OCDE. La hausse notable des ventes vers les pays d'Afrique du Nord
(Maroc, Algérie et Tunisie), vers l'Afrique du Sud ainsi que vers les
pays de la zone franc CFA, est renforcée par la livraison de trois
paquebots au Libéria pour une valeur de 4 milliards de francs. De ce
fait, l'excédent avec l'Afrique enregistre une hausse spectaculaire de
plus de 13 milliards de francs pour atteindre 33,5 milliards de
francs.
6. Les échanges avec la zone Reste du Monde marqués par la consolidation du solde avec l'Amérique latine, mais une aggravation avec l'Asie
Le solde
avec la zone " reste du Monde " connaît une nouvelle et
importante variation : après l'excédent de 1996 et le retour
au déficit en 1997, la balance commerciale avec cette zone est à
nouveau positive en 1998 (+ 2,3 %), alors que les exportations ont
augmenté de 15,4 %.
Les achats de la France aux pays d'Amérique latine
11(
*
)
diminuent de près de 4 %. En revanche,
les exportations vers ces pays évoluent très favorablement
(+ 17,5 %) : vers le Mercosur et vers le Chili, la hausse des
ventes atteint respectivement 24 % et 32,5%. L'excédent avec les
pays d'Amérique latine augmente fortement pour s'élever à
11 milliards de francs : les soldes avec le Brésil et le Chili
s'équilibrent, alors que l'excédent avec l'Argentine progresse.
Le solde avec les pays d'Asie et d'Océanie
12(
*
)
se dégrade à nouveau en 1998, le
déficit passant de 4,6 milliards de francs en 1997 à
7 milliards de francs. Les achats originaires de la région ont
progressé de 9%, soit moitié moins vite qu'en 1997. Après
un repli de 19 % en 1997, les ventes reculent encore de 9 % en 1998,
notamment vers l'Inde et le Viêt-Nam.
Enfin, l'enregistrement d'importantes opérations d'exportation relatives
à l'activité de la base spatiale de Kourou (13,2 milliards
de francs en 1998, contre 9 milliards de francs en 1997) concourt à
l'amélioration du solde commercial avec la zone Reste du Monde.
7. Le palmarès des pays partenaires
En 1998,
la hiérarchie des principaux fournisseurs de la France est
affectée par le repli des achats aux pays exportateurs de produits
énergétiques. La contraction des exportations vers les pays
d'Asie et vers la Russie explique leur recul dans le classement, après
la progression de l'an passé. Les excédents avec le Royaume-Uni
et l'Espagne s'amplifient, tandis que les échanges avec le Japon
enregistrent le plus fort déficit bilatéral de la France en 1998.
Le palmarès des fournisseurs est affecté par le repli des
achats énergétiques
Le palmarès des dix premiers fournisseurs de la France est
remarquablement stable en 1998. La part des trois principaux fournisseurs
(Allemagne, Italie et Etats-Unis) dans le total des importations de la France
s'est accrue, passant de 35 % à 36 %, en raison du dynamisme
relatif des achats auprès de ces pays. Au-delà des dix
premières places, les modifications les plus substantielles concernent
le repli dans le classement des pays fournisseurs de produits
énergétiques, et parmi ceux-ci la Norvège, la Russie,
l'Arabie Saoudite, l'Algérie et l'Iran.
Recul notable des pays d'Asie et de la Russie dans le palmarès des
clients de la France
Peu de modifications affectent le palmarès des dix principaux
marchés extérieurs de la France. Toujours élevée,
la vigueur des ventes vers l'Espagne et, dans une moindre mesure, vers le
Portugal permet à ces deux pays de progresser d'une place pour devenir
respectivement les 4
ème
et
10
ème
clients en 1998.
Dans la suite du palmarès, la progression des pays du Maghreb et de la
plupart des pays de l'Est est notable : en particulier, la Pologne devient
le 16
ème
client en 1998 (23
ème
en
1997). Ce pays devient le premier marché pour la France en Europe de
l'Est au détriment de la Russie : celle-ci n'est plus que le
27
ème
client en 1998 (17
ème
en 1997).
La contraction des exportations vers les pays d'Asie explique que, après
avoir significativement progressé dans le classement, nombre de ces pays
rétrogradent. L'évolution est particulièrement
marquée pour l'Indonésie, les Philippines, la Malaisie et
Singapour.
8. Les opérateurs des échanges extérieurs français
En 1998,
le nombre d'entreprises actrices des échanges extérieurs
français de marchandises est en hausse sensible. Cette progression est
plus forte pour les importateurs que pour les exportateurs. Malgré cette
augmentation du nombre d'opérateurs, la valeur moyenne des
échanges par entreprise augmente sensiblement, mais les échanges
restent concentrés sur un faible nombre d'entreprises.
Les PME-PMI constituent des opérateurs importants
en contribuant
notablement aux montants échangés.
Elles représentent
en effet plus du tiers des entreprises opératrices en 1998 et sont
à l'origine de plus du quart des échanges opérés
sur les onze premiers mois de l'année 1998
.
Le nombre d'entreprises ayant réalisé des échanges
commerciaux avec l'étranger en 1998 s'élève à
168.600, contre 164.200 en 1997, ce qui représente une progression de
2,7 %. Cette évolution est légèrement plus rapide
pour les importateurs que pour les exportateurs, ce qui permet aux deux groupes
d'atteindre des effectifs rigoureusement identiques. La valeur
échangée par chaque entreprise a malgré tout
augmenté de façon significative et atteint des montants
importants. En 1998, les moyennes s'élèvent en effet à
13,7 millions de francs d'achats à l'étranger par entreprise
importatrice (12,9 millions de francs en 1997) et à
14,4 millions de francs de vente par entreprise exportatrice
(13,7 millions de francs en 19997).
Cette moyenne masque toutefois des disparités très sensibles, le
commerce extérieur restant concentré sur une faible nombre
d'entreprises. Plus de la moitié des importateurs (59 % d'entre
eux) s'approvisionne à l'étranger pour un montant annuel moyen
inférieur au million de francs en 1998. Leur contribution aux
importations atteint ainsi à peine 1,1 % des achats à
l'étranger. A l'opposé, 4.000 importateurs réalisent
78 % des importations.
La concentration des échanges est encore plus forte à
l'exportation. Les entreprises réalisant des ventes à
l'étranger pour un montant inférieur au million de francs sont
près de 80.000, ce qui représente 71 % de l'ensemble des
exportateurs, et le total de leurs exportations ne constituent que 1 % du
total. Dans le même temps, 3.600 entreprises à peine ont une
contribution de 85 % aux exportations.
CROISSANCE DU NOMBRE D'OPÉRATEURS EN 1998
|
Importateurs purs |
Exportateurs purs |
Flux mixtes |
Total importateurs |
Total exportateurs |
Total opérateurs |
1998 |
55 900 |
55 900 |
56 800 |
112 700 |
112 700 |
168 600 |
1997 |
54 600 |
54 900 |
54 800 |
109 400 |
109 700 |
164 200 |
Evolution en % |
+ 2,4 % |
+ 1,9 % |
+ 3,7 % |
+ 3,1 % |
+ 2,8 % |
+ 2,7 % |
Source : Douanes
UNE FORTE CONCENTRATION DU COMMERCE EXTÉRIEUR (MILLIONS DE FRANCS)
|
Importations |
Exportations |
||||||
Valeur échangée en 1998 |
Nombre importateurs |
En % |
Valeur importée |
En % |
Nombre exportateurs |
En % |
Valeur exportée |
En % |
Moins de 1 million de francs |
66 500 |
59 % |
17 425 |
1 % |
79 800 |
71 % |
14 524 |
1 % |
De 1 à 5 millions de francs |
24 900 |
22 % |
58 379 |
4 % |
17 400 |
15 % |
40 835 |
2 % |
De 5 à 50 millions de francs |
17 300 |
15 % |
267 826 |
17 % |
12 000 |
11 % |
189 846 |
12 % |
50 millions de francs et plus |
4 000 |
4 % |
1 196 119 |
78 % |
3 600 |
3 % |
1 374 381 |
85 % |
TOTAL |
112 700 |
100 % |
1 539 749 |
100 % |
112 700 |
100 % |
1 619 586 |
100 % |
Source : Douanes
UNE
CONTRIBUTION AUX ÉCHANGES PLUTÔT STABLE
(part de chaque type
d'entreprise dans les valeurs échangées)
|
Importations |
Exportations |
||
|
1998 |
1997 |
1998 |
1997 |
PMI |
22,0 % |
21,5 % |
29,0 % |
29,1 % |
Grandes industries |
32,2 % |
33,4 % |
46,9 % |
47,3 % |
Tertiaire |
43,9 % |
43,0 % |
22,4 % |
21,3 % |
Type non déterminé |
2,0 % |
2,1 % |
1,7 % |
2,3 % |
TOTAL |
100,0 % |
100,0 % |
100,0 % |
100,0 % |
Source : Douanes, répertoire SIRENE
II. LES PERSPECTIVES POUR 1999 ET 2000
Le
retournement de la conjoncture internationale devrait conduire le solde du
commerce extérieur français à se maintenir à un
niveau élevé, mais inférieur à celui des
années précédentes.
Au premier semestre 1999, l'excédent du commerce extérieur a
atteint 51,2 milliards de francs. Ce montant est inférieur de
25 % à celui enregistré pour la même période
1998.
Le recul du solde est particulièrement notable au sein de quatre
branches qui constituent les points forts traditionnels du commerce
extérieur français : les biens d'équipement, les
produits de l'industrie automobile, l'industrie agro-alimentaire et le
matériel militaire. Le net recul de l'excédent au sein de cette
dernière branche est la conséquence directe de la chute sensible
enregistrée par les exportations. Sous l'effet de la variation des cours
du pétrole, la facture énergétique augmente
également. A l'opposé, trois branches échappent à
cette dégradation de la balance commerciale. En effet, d'une part,
l'excédent des produits agricoles se stabilise à un haut niveau,
tandis que d'autre part, les biens intermédiaires renouent avec
l'excédent et que le déficit des biens de consommation
s'allège sensiblement. Cette dernière branche est d'ailleurs la
seule qui connaisse une progression des exportations.
Notre commerce extérieur pâtit au premier semestre 1999 d'un
environnement international peu porteur, aussi bien dans les pays
européens que dans les pays tiers. A l'importation, la forte
réduction des achats originaires de l'Union européenne, notamment
de la zone euro, s'oppose toutefois à la légère hausse de
ceux effectués auprès des pays d'Amérique, d'Asie et, dans
une moindre mesure, du Proche et Moyen-Orient. A l'exportation, le recul touche
les ventes vers l'ensemble des marchés extérieurs à
l'exception du Proche et Moyen-Orient : les exportations vers l'Asie
chutent de 13,5 %, celles vers l'Afrique de 10,9 %.
L'évolution est moins marquée vers l'Amérique et vers
l'Europe : au sein de cette dernière néanmoins, la zone euro
se distingue à nouveau avec un repli des ventes françaises de
- 3 %. En terme de solde commercial, la hausse importante de
l'excédent avec l'Europe est insuffisante pour compenser la
détérioration de la balance commerciale avec l'Afrique,
l'Amérique et surtout l'Asie avec laquelle le déficit atteint un
record.
Dans ce contexte, l'excédent du commerce extérieur de la France
devrait se situer à un niveau proche d'une centaine de milliards de
francs selon les hypothèses du projet de loi de finances, soit un niveau
nettement inférieur à celui des années
précédentes (1998 : 160 milliards de francs).
D'après les prévisions de la Direction des relations
économiques extérieures (DREE), le solde industriel civil devrait
se réduire malgré un bon comportement du secteur
aéronautique. Ainsi, le total des livraisons aéronautiques ne
devrait pas diminuer en 1999 par rapport à l'année
précédente, en dépit de la baisse anticipée de nos
livraisons à l'Asie. La diminution du solde industriel proviendrait
essentiellement du recul du solde des biens d'équipement et du solde
automobile.
Le solde agro-alimentaire pourrait également se réduire en 1999
si les tendances observées se poursuivaient. Toutefois, cette baisse est
à relativiser : le solde enregistré en 1998
était en effet exceptionnel. En outre, les fêtes de fin
d'année liées au passage à l'an 2000 pourraient
inverser la tendance des premiers mois.
En 1998, la réduction de la facture énergétique sous
l'effet de la baisse du prix du pétrole avait en grande partie
compensé la réduction de l'excédent industriel. La hausse
récente du prix du pétrole et plus généralement
celle du prix des matières premières importées auraient au
contraire un impact négatif sur le solde si elle devait se confirmer au
cours de l'année.
La baisse du solde industriel et l'alourdissement probable de la facture
énergétique vont donc cette année se conjuguer, ce qui
devrait entraîner un ajustement à la baisse de l'excédent
commercial nettement plus sévère que l'an dernier. Si le recul du
solde en 1999 semble être acquis, la reprise des échanges
commerciaux amorcée depuis mai pourrait progressivement se confirmer au
second semestre, comme le suggère l'amélioration des
enquêtes de conjoncture depuis avril, en France et dans la zone euro.
Les perspectives pour l'année 2000, plus incertaines, s'annoncent
meilleures. En 2000, les exportations françaises pourraient selon la
DREE s'accélérer (+ 5 % en 2000) pour plusieurs
raisons :
- l'accélération de l'activité dans la zone euro et
la sortie de crise des pays émergents ;
- la fin de la baisse des livraisons de grands contrats asiatiques ;
cette baisse était intervenue avec un effet retard en 1999 en raison des
délais existant entre la signature des grands contrats et leur livraison.
Nos importations pourraient progresser de 6 % en lien avec la vigueur de
la demande intérieure.
Globalement, la contribution de l'extérieur à la croissance
devrait rester négative en 1999 et se rapprocher de zéro en 2000
en lien avec la résorption du décalage de conjoncture entre la
France et ses partenaires européens.
CHAPITRE IV -
LES PRINCIPAUX AXES DE LA POLITIQUE
ET DU BUDGET DU COMMERCE EXTÉRIEUR
I. LA POLITIQUE DU COMMERCE EXTÉRIEUR
La politique du commerce extérieur menée par le Gouvernement s'inscrit, tant en matière de réforme des organismes d'appui du commerce extérieur que de soutien au développement international des PME, dans la continuité de l'action menée par le Gouvernement précédent.
A. LA POURSUITE DE LA RÉFORME DES ORGANISMES D'APPUI AU COMMERCE EXTÉRIEUR
Initiée en 1996 par le précédent
Gouvernement,
à la suite du rapport établi par M. Jean-Claude Karpeles, la
réforme des organismes d'appui au commerce extérieur s'est
poursuivie en 1998.
Le Gouvernement semble cependant avoir, pour l'instant, renoncé à
créer une structure juridique unique regroupant le Comité
français des manifestations économiques à
l'étranger (CFME), l'Agence pour la coopération technique
industrielle et économique (ACTIM) et le Centre français du
commerce extérieur (CFCE).
1. Le regroupement du CFME et de l'ACTIM : une réforme achevée en 1999
Le
regroupement du Comité français des manifestations
économiques à l'étranger (CFME) et de l'Agence pour la
coopération technique, industrielle et économique (ACTIM) au sein
d'une structure unique de promotion internationale a été
initié en 1997 par l'extension des statuts de l'ACTIM aux
activités du CFME.
La nouvelle association dénommée " CFME-ACTIM, Agence pour la
promotion internationale des technologies et des entreprises françaises
" est placée sous la tutelle de la Direction des relations
économiques extérieures.
Un an et demi après cette fusion, le bilan apparaît satisfaisant.
Au niveau opérationnel, le regroupement a permis de mieux articuler les
opérations réalisées auparavant par le CFME autour des
salons spécialisés et des grandes expositions avec les actions de
l'ACTIM en matière de communication, d'organisation de colloques, et de
relations avec les anciens stagiaires de l'ACTIM.
Au niveau du fonctionnement, le budget de la CFME-ACTIM pour 1999 a
regroupé pour la première fois l'ensemble des activités
des deux associations. La CFME-ACTIM est ainsi financée à
42 % par une dotation de l'Etat, complétée par des
ressources propres dont la participation des entreprises à la gestion
des coopérants du service national en entreprise (CSNE). Le
système de cotisation et de facturation des entreprises a, par ailleurs,
été revu à l'occasion du regroupement des deux
associations. Le nouveau système comporte une cotisation proportionnelle
au chiffre d'affaires de l'entreprise à laquelle s'ajoute un
système de facturation des services.
Ce regroupement s'est traduit, en 1999, par une augmentation des
dépenses opérationnelles de 2,3 % et par une stabilisation
des dépenses de fonctionnement, réalisée sur les charges
de personnel.
2. Une nouvelle définition des missions du CFCE
Conformément aux orientations du rapport établi
par M.
Jean-Daniel Gardère, le Gouvernement a souhaité redéfinir
les missions du CFCE. Dans cette perspective, une nouvelle convention
d'objectif a été signée en 1998 entre le secrétaire
d'Etat au commerce extérieur et le directeur général du
CFCE.
Cette réforme devrait se traduire par un recentrage de l'activité
du CFCE autour des missions de repérage, de collecte, de promotion et de
diffusion des informations sur les marchés étrangers et par un
renforcement des liens entre le CFCE et les autres structures participant au
dispositif d'appui au commerce extérieur.
Dans ce but, le CFCE s'est fixé trois objectifs :
- accroître la qualité, l'exhaustivité et la
réactivité de la chaîne de l'information par une nouvelle
articulation des responsabilités entre les postes d'expansion
économique et le CFCE. Dans cette perspective, sont prévus un
nouvel organigramme, un catalogue commun de prestations entre les PEE et le
CFCE, la conception de nouveaux moyens d'accès à l'information,
une programmation des actions resserrée sur des actions phares et une
plus grande coordination avec la CFME-ACTIM ;
- garantir aux entreprises une prestation d'ensemble cohérente et
orienter les logiques et les comportements de travail en réseau vers la
satisfaction de la clientèle. Cet axe de travail se traduira notamment
par un renforcement de la politique de communication externe, la mise en oeuvre
avec la CFME-ACTIM de dispositifs de fidélisation de la clientèle
et d'une démarche qualité ;
- exploiter toutes les synergies possibles avec les autres intervenants du
dispositif d'appui au commerce extérieur par la recherche d'une
véritable politique de partenariat sur des programmes concrets : relais
des centres régionaux de diffusion de l'information (CRDI),
opérations de promotion de la CFME-ACTIM, mise en place d'un
numéro téléphonique national, soutien à la
création de sites internet dans les entreprises.
3. Le rapprochement de la CFME-ACTIM et du CFCE
Tout en
s'inscrivant dans les orientations du rapport de M. Jean-Claude Karpeles, qui
prônait la réunion au sein d'un seul organisme des structures
chargées de l'information et de la promotion, le Gouvernement a
souhaité adopter une démarche progressive et procéder dans
un premier temps à un rapprochement opérationnel qui pourrait
à terme déboucher sur la création d'une structure
juridique unique.
Ce rapprochement opérationnel s'est traduit depuis 1998 par :
Une meilleure coordination des activités
Dans cette perspective, une convention de rapprochement a été
signée le 2 juillet 1998 entre les instances dirigeantes de la
CFME-ACTIM et du CFCE par laquelle les deux organismes s'engagent à :
- coordonner systématiquement la programmation de leurs actions
afin de proposer aux entreprises des gammes de prestation cohérentes ;
- mettre en place un guichet commun d'orientation ;
- élaborer de manière concertée leurs actions de
communication ;
- proposer aux entreprises des programmes associant des prestations
confectionnées à partir de services appartenant aux deux
structures ;
- rapprocher les conditions d'accès à leurs prestations ;
- négocier de manière commune ou coordonnée, dans
tous les domaines où cela est possible, les accords qu'ils passeront
avec leurs fournisseurs et partenaires.
Un rapprochement des systèmes de gestion
L'harmonisation des systèmes d'information et des fichiers d'entreprises
ainsi que la réalisation en commun d'appels d'offres devrait permettre
un meilleur suivi des adhérents, clients ou usagers.
Un rapprochement des équipes
Des échanges de personnel et des réunions communes des dirigeants
et de leurs collaborateurs ont été organisées pour assurer
une bonne information réciproque sur tous les sujets
d'intérêt commun. Un aménagement des statuts est
également à l'étude en vue de permettre une
représentation réciproque des instances dirigeantes dans l'un et
l'autre organisme.
Un projet de rapprochement de deux entités sur un même site
Le ministère envisage enfin un regroupement physique des deux
entités sur un site commun. Cette opération permettrait de
renforcer la coopération entre les services et d'obtenir des
économies budgétaires par la mise en place de services communs et
la contraction des dépenses de fonctionnement.
La proposition la plus avancée actuellement concerne un immeuble qui
doit être édifié dans la ZAC Paris Seine rive gauche.
L'immeuble envisagé correspond à une superficie totale de
20.500 m² pour une surface utile de 12.000 m² comprenant un
vaste espace ouvert au public : librairie, médiathèque,
auditorium, restauration, 3 salles de conférences et 10.200 m²
de bureaux permettant de loger 650 agents.
Votre rapporteur pour avis se félicite de la poursuite de la
réforme des organismes d'appui au commerce extérieur. Cette
réforme de structure, doit en effet aboutir à la création
d'un guichet unique du soutien à l'exportation, et ainsi simplifier
l'accès des entreprises aux appuis du réseau public. Compte tenu
de l'enjeu de cette réforme attendue par les entreprises, il
souhaiterait que le rythme de ce regroupement initié en 1996
s'accélère. Quatre ans après son lancement, cette
réforme exige une volonté politique forte susceptible de vaincre
les éventuelles résistances administratives et les
problèmes logistiques que suscitent cette fusion.
Cette réforme est essentielle pour l'ensemble du dispositif
français de soutien de commerce extérieur. Le recentrage de
l'activité des postes d'expansion économique à
l'étranger sur des missions de recherche d'informations et
d'accompagnement des entreprises sur le terrain n'est, en effet, n'a de sens
que si les organismes d'appui au commerce extérieur et les directions
régionales du commerce extérieur sont en mesure de remplir
pleinement leurs missions d'accueil du public et de diffusion des informations.
C'est pourquoi, il importe que la France dispose d'un organisme de
renseignements sur les marchés étrangers qui soit facilement
accessible, connu de l'ensemble des PME, et performant.
B. LA POLITIQUE DE SOUTIEN AUX EXPORTATIONS DES PME
L'appui au développement international des PME constitue depuis quelques années une priorité de notre politique de soutien du commerce extérieur. Si la participation des PME françaises au commerce international s'accroît, elle reste, en effet, encore insuffisante.
1. La place des PME-PMI dans les exportations françaises
Les PME-PMI ne représentent qu'un quart de nos exportations qui sont encore concentrées sur un nombre restreint d'intervenants.
a) Les exportations françaises sont concentrées sur un nombre restreint de grands intervenants
Sur
les 2,3 millions d'entreprises qui sont en activité sur le
territoire français, moins de 5 % participent directement aux
exportations de biens, recensées par les Douanes
. Parmi ces quelque
110 000 entreprises exportatrices, les flux sont encore
extrêmement concentrés sur un petit nombre d'intervenants. Ainsi,
les 60.000 plus petits exportateurs réalisent à peine
0,3 % de nos exportations totales
.
A l'autre extrémité, quatre entreprises -Renault, Peugeot,
Airbus industries et Citroën assurent à elles seules quelque
10 % des exportations françaises
, soit un montant
supérieur à celui réalisé par les 100.000 plus
petits exportateurs. Les dix premiers exportateurs réalisent ainsi
plus de 15 % des exportations de marchandises, et les 100 premiers,
35 % : il suffit de 300 exportateurs pour assurer la
moitié de nos exportations actuelles.
La concentration de l'appareil exportateur est un phénomène
déjà ancien, mais qui a néanmoins tendance à
s'accentuer sur la période récente. Elle est d'autant plus
visible que l'analyse s'étend, au-delà des entreprises, aux
structures des groupes industriels et financiers, dont les capacités
globales de production sont masquées par la division de leurs
activités entre plusieurs entreprises. A ce niveau, en effet, les dix
plus gros opérateurs réalisent plus du cinquième des
exportations totales, et il suffit d'une centaine de groupes pour en assurer la
moitié.
|
Niveau d'analyse : ENTREPRISES |
Niveau d'analyse : GROUPES |
||
Nombre d'exportateurs |
Pourcentage du nombre d'opérateurs |
Part des exportations totales |
Pourcentage du nombre d'opérateurs |
Part des exportations totales |
Les 10 premiers |
0,01 % |
15,31 % |
0,01 % |
21,09 % |
Les 50 premiers |
0,04 % |
27,63 % |
0,05 % |
38,83 % |
Les 100 premiers |
0,09 % |
35,41 % |
0,10% |
47,97 % |
Les 500 premiers |
0,45 % |
57,64 % |
0,48 % |
69,54% |
Les 1 000 premiers |
0,90 % |
67,79 % |
0,96 % |
77,53 % |
Les 5 000 premiers |
4,49 % |
88,12 % |
4,82 % |
91,63 % |
Les 10 000 premiers |
8,98 % |
93,95% |
9,64 % |
95,71 % |
les 50 000 premiers |
44,92 % |
99,71 % |
48,18 % |
99,81 % |
Les 100 000 premiers |
89,84 % |
99,99 % |
96,86 % |
100,0 % |
Source : Douanes, Insee, Kompass, Calculs DREE III B.
b) Les PME-PMI indépendantes contribuent au quart de nos exportations
En
dépit de la forte concentration de l'activité exportatrice, les
petites unités contribuent à une part relativement forte des
exportations totales. Plus de 48 % des exportations se font par
l'intermédiaire d'entreprises de moins de 500 salariés,
qu'on assimile généralement aux PME-PMI. Si l'on s'en tient aux
seules entreprises industrielles, la part des opérateurs comptant entre
20 et 500 salariés se situe aux alentours de 30 % et s'est
accrue régulièrement depuis 1990.
L'accroissement spectaculaire de la présence des groupes industriels au
sein du système productif français, incite cependant à
séparer, dans l'analyse, les exportations des entreprises de moins de
500 salariés indépendantes, dites " PME
indépendantes ", et celles des autres entreprises, de même
taille, mais contrôlées par des groupes industriels,
français ou étrangers, de grande taille.
Il ressort de cette analyse que la moitié des exportations
réalisées par les entreprises de moins de
500 salariés sont en réalité opérées
par des filiales de groupes de plus de 500 salariés. Cette
proportion est encore plus élevée pour les entreprises de 10
à 500 salariés, où les filiales de groupes
étrangers réalisent 27 % des exportations des entreprises de
cette taille, et les filiales de groupes privés français,
23 % auxquels viennent s'ajouter 3 % au titre du secteur public.
Si l'on opère la distinction entre filiales de groupes et entreprises
indépendantes, on constate que les groupes réalisent les trois
quarts des exportations françaises, tandis qu'ils ne rassemblent que
8 % des entreprises exportatrices. Les exportateurs appartenant à
un groupe privé français de plus de 500 salariés
représentent plus du tiers du total des exportations de biens, soit un
peu plus que les filiales de groupes étrangers (30 %). La part des
exportateurs du secteur public est de 10 %.
A l'inverse, les PME-PMI indépendantes contribuent à hauteur de
près d'un quart aux exportations françaises de biens. Dans cet
ensemble, les PME-PMI isolées, de très loin les plus nombreuses
réalisent une part plus de deux fois supérieure aux
micro-groupes, qui contrôlent néanmoins plus de 6 % des
exportations totales.
CONTRIBUTION RELATIVE DES GROUPES ET DES PME-PMI AUX EXPORTATIONS FRANÇAISES DE MARCHANDISES (1995)
|
Type d'entreprise |
Nombre |
(%) |
CA Export (Mds F) |
(%) |
|
Entreprises sous contrôle public |
897 |
0,8 |
143,6 |
10,2 |
Groupe |
Entreprises sous contrôle étranger |
4 099 |
3,7 |
419,1 |
|
|
Entreprises appartenant à un groupe privé |
4 464 |
4,0 |
489,4 |
34,7 |
|
PME-PMI appartenant à un micro-groupe (moins de 500 personnes) |
4 257 |
3,8 |
86,7 |
6,1 |
PME-PMI " Indépen- dantes " |
PME-PMI liées minoritairement à un groupe (mouvance) |
2 030 |
1,8 |
46,7 |
3,3 |
|
PME-PMI isolées indépendantes |
89 360 |
80,3 |
220,2 |
15,6 |
|
Non renseigné |
6 202 |
5,6 |
5,6 |
0,4 |
|
ENSEMBLE |
111 309 |
100,0 |
1 411,3 |
100,0 |
Source : Douanes, INSEE, Kompass, Calculs DREE III B.
c) Les produits phares et les principaux marchés d'exportation des PME françaises
Les
produits pour lesquels la contribution des PME aux exportations est la plus
importante relèvent le plus souvent de la catégorie des produits
agricoles et des biens de consommation courante : 7 des 10 produits
où elles sont le plus performantes relativement aux grands groupes sont
des produits agricoles, 1 relève de l'agro-alimentaire et 2 des biens de
consommation courante.
Les PME sont en revanche particulièrement " mal
positionnées " dans la production et la vente de caoutchouc
synthétique, de voitures particulières, de pièces et
équipements de véhicules, de demi-produits non ferreux, de
produits pharmaceutiques, de matériel électrique, de produits de
l'industrie du verre, de produits sidérurgiques, dans la parfumerie, la
chimie minérale, la construction aéronautique et la construction
navale.
Les PME sont relativement plus présentes en Afrique, en Europe hors
Union européenne et dans les PECO et la CEI. Au contraire, leur
contribution aux exportations outre-Atlantique et dans l'Asie en
développement rapide est nettement plus faible. Parmi les
25 marchés où la contribution relative des PME est la plus
forte, on compte en effet neuf pays d'Afrique francophones (Madagascar,
Mauritanie, Bénin, Burkina, Guinée, Mali, Gabon, Cameroun,
Congo), la totalité du Maghreb, Andorre, le Viet-Nam, le Yémen et
les deux plus grands marchés de la CEI, la Russie et l'Ukraine.
Parmi nos quinze premiers clients, les PME sont plus présentes
qu'en moyenne dans neuf pays : l'Italie, l'ensemble Belgique/Luxembourg,
les Pays-Bas, la Suisse, le Japon, le Portugal, Hong Kong, l'Algérie et
la Chine.
Les PME françaises semblent ainsi mieux positionnées dans les
pays " proches " de la France, par l'histoire, la langue ou la
géographie (Afrique francophone et Maghreb, ensemble Belgique/Luxembourg
et Suisse, Viet-Nam) et certains pays d'Asie (Japon et monde chinois) et de la
CEI. Il semble également que la performance des PME soit souvent
liée au rôle joué par les PME de commerce de gros : le
poids des PME dans les exportations à destination de l'Algérie et
des pays francophones africains s'explique en grande partie par la place de ces
sociétés de commerce ; les PME occupent une place plus
modeste en Corée du Sud, où les succès de nos PMI
(près de 20 % des exportations totales) sont masqués par le
faible montant d'exportations réalisées par des PME
commerciales.
d) Comparée à la moyenne observée dans les pays de l'OCDE, l'internationalisation des PME françaises se situe à un niveau intermédiaire
Un
décompte, effectué par l'OCDE, du nombre des PME très
présentes à l'international montre qu'avec 3000 PME (suivant la
définition de l'OCDE), la France se situe à peu près dans
la moyenne OCDE, très en-dessous de l'Italie (8000), très
au-dessus de l'Espagne (1000), mais à un niveau comparable à
l'Allemagne (4000 entreprises mondialisées). Quelque 30 à
40 % des PMI françaises, soit un chiffre proche de la moyenne
observée dans l'OCDE, sont actives à l'exportation.
L'examen d'un autre indicateur -la contribution des PME aux exportations du
pays- donne des informations similaires. Selon les chiffres utilisés par
l'OCDE, les PMI françaises contribuent à hauteur de 26 % au
total de nos exportations. La France se situe ainsi dans la moyenne des pays
où cet indicateur peut être calculé. L'Italie (sur la base
de chiffres qui ne sont pas entièrement comparables) se situe
très au-dessus (35 %), le Japon très en-dessous
(13,5 %).
En outre, une analyse des obstacles à l'internationalisation fait
apparaître des différences nettes entre les PME des
différents pays. Les entreprises françaises souffriraient ainsi
plus que leurs concurrentes étrangères de handicaps liés
à leur taille trop modeste, aux problèmes de financement et
à une trop faible culture internationale.
2. Les orientations de la politique d'appui au développement international des PME
Les PME bénéficient d'une gamme étendue d'outils financiers et de dispositifs de Conseil et d'appui, accessibles à toutes les étapes de leur développement international. Dans la continuité de la politique menée par le précédent Gouvernement, le Secrétariat d'Etat au commerce extérieur tend d'une part, à faciliter l'accès des PME aux dispositifs d'appui aux exportations et, d'autre part, à adapter les aides financières à leurs besoins. Cette politique, dont votre rapporteur partage pleinement les objectifs, mériterait de voir son efficacité renforcée.
a) Adapter les aides financières aux besoins des PME
Les PME
qui souhaitent amorcer le développement de leurs exportations peuvent
bénéficier de plusieurs types d'aides :
- Les aides des contrats de plan Etat/région.
Ces aides soutiennent le démarrage d'une démarche export ou
permettent de franchir une étape. Les primo-exportateurs ont recours aux
aides de démarrage (aide au conseil, aide aux investissements
immatériels, aide à la participation à des salons,
complémentaire au programme d'assurance foire). Les exportateurs
récents, qui souhaitent se donner les moyens de leur
développement international, peuvent recourir à l'aide au
recrutement de personnel export et à l'aide à l'implantation
commerciale légère à l'étranger.
-
L'assurance prospection est l'outil principal à la disposition
des PME pour leur développement international
Cette procédure aide l'exportateur à faire face à ses
dépenses de prospection sur les marchés étrangers et
l'indemnise en cas d'insuccès commercial. Trois produits sont
proposés : l'assurance foire pour une participation à une
manifestation commerciale à l'étranger ; l'assurance
prospection normale (APN) pour prospecter des zones plus ciblées et
souvent plus lointaines.
La procédure a connu des améliorations récentes :
- l'assurance prospection normale couvre désormais, dans le cadre
d'une démarche commerciale globale, les dépenses relatives
à la préparation d'implantations industrielles dans les pays hors
Union Européenne ;
- dans le cadre d'un contrat d'assurance prospection simplifiée,
les entreprises qui souhaitent prospecter majoritairement les pays de l'Union
européenne, peuvent bénéficier d'un troisième
exercice de garantie ;
- l'assurance " foires " est élargie à la prise en
compte des dépenses de participation à certains salons de
rayonnement international organisés dans l'Union européenne, y
compris la France.
-
Les garanties de la BDPME
La Banque de développement des PME (BDPME) a été mise en
place, fin 1996, pour devenir l'instrument privilégié du soutien
apporté par l'Etat aux petites et moyennes entreprises. Elle regroupe
deux structures qui fonctionnaient jusqu'alors de façon
séparée : le Crédit d'Equipement des PME (CEPME) et
la SOFARIS. La BDPME intervient systématiquement en partenariat avec les
banques et les établissements financiers, à l'initiative de ces
derniers.
Son activité à l'international est liée au Fonds de
Développement international de la SOFARIS qui se décline en deux
volets principaux : garantie de cautions export et garantie de prêts
bancaires. Dans tous les cas, la SOFARIS garantit le banquier contre le risque
de défaillance de l'entreprise française.
Le volet " cautions export " incite les banques à accorder des
cautions aux entreprises ayant obtenu des contrats à l'exportation.
Cette procédure est la plus utilisée à
l'international : 419 entreprises en ont
bénéficié en 1997 représentant un montant de
concours garantis de 1,4 milliards de francs.
Le volet " prêts bancaires " soutient les opérations de
financement liées au développement international d'une PME
(investissement matériel, augmentation du besoin en fonds de roulement
lié à l'accroissement du CA export). 172 projets ont
été acceptés en 1997 pour un montant de concours garantis
de 279 millions de francs.
Le fonds Développement international garantit également les
banques au titre du parrainage bancaire dans le cadre de l'assurance
prospection délivrée par la COFACE. La SOFARIS incite les banques
à accorder des concours aux PME en les garantissant, à hauteur de
50 %, contre le risque de défaillance de l'entreprise
bénéficiaire. Un quart des 330 parrainages accordés
entre juillet 1996 et juin 1997 ont ainsi été garantis par la
SOFARIS pour un encours de risque de 55,1 millions de francs.
Ces instruments ont, en outre, été complétés par
de nouveaux outils destinés à favoriser l'implantation des
PME
à l'étranger. Une entreprise en phase de
préparation d'une implantation à l'étranger peut
désormais bénéficier de plusieurs nouveaux appuis
financiers, notamment communautaires :
- le financement partiel de l'étude de faisabilité de la
création d'une co-entreprise hors Union européenne, dans le cadre
des programmes européens ECIP (European Community Investment Partners) ;
- le financement partiel de l'étude de faisabilité, des
dépenses d'évaluation et de montage d'un partenariat avec une
entreprise européenne, dans le cadre des programmes communautaires en
faveur des PME ;
- la garantie des dépenses de préparation de
l'investissement, dans le cadre d'une assurance prospection, si le projet
d'implantation s'inscrit dans un programme stable de prospection et
présente des retombées positives pour l'économie
française ;
- le financement partiel de l'étude de faisabilité, dans le
cadre du Fonds d'études et d'aide ou Secteur privé (FASEP), si le
projet concerne un pays en développement ou en transition,
présente un caractère de coopération, et si des
retombées positives sont envisageables pour l'économie
française ;
- en matière d'investissement, une nouvelle procédure
d'appui aux entreprises s'est substitué au CODEX. Le Fonds d'Etudes et
d'Aide au Secteur Privé (FASEP), a ainsi été
renforcé avec notamment la mise en oeuvre d'un volet " Appui au
secteur privé " qui se substitue aux différents outils
d'aide à l'investissement existants dont le CODEX. Son champ
d'application concerne les entreprises de moins de 3 milliards de francs
de CA, et les pays hors OCDE (sauf Mexique et pays OCDE d'Asie).
b) Faciliter l'accès des PME aux dispositifs d'appui aux exportations
Les
PME-PMI ont à leur disposition de nombreux dispositifs de Conseil et
d'appui pour les soutenir dans leur développement international. La
politique des pouvoirs publics a consisté ces dernières
années à adopter ces dispositifs aux besoins spécifiques
des PME.
Ainsi, une sous-direction spécifique " appui aux PME et action
régionale " a-t-elle été créée à
la Direction des Relations Economiques Extérieure pour adapter le
dispositif au développement international des PME.
De même l'organisation et les missions des Postes d'Expansion Economique
(PEE) ont-elles évolué pour mieux répondre aux demandes
des PME.
En effet, le personnel des PEE a progressivement été
spécialisé pour répondre à des demandes de plus en
plus ciblées des PME. L'organisation sur une base sectorielle a ainsi
été généralisée, accompagnée d'une
formation des agents des Postes notamment par les fédérations
professionnelles. En outre, la stabilité de 5 ans dans le
même emploi a été imposée pour permettre une
réelle spécialisation dans un secteur ou une technique.
De même des correspondants PME ont été
désignés dans chacun des 166 PEE. L'activité des PEE
traditionnellement répartie entre les missions régaliennes ou
d'intérêt général et l'appui direct aux entreprises
a été également recentré sur les missions d'appui
aux entreprises qui correspondent au métier de base des PEE, l'objectif
premier consistant à faire la synthèse des informations
disponibles, économiques et commerciales, et à les diffuser de
manière à susciter et à orienter la démarche
exportatrice des entreprises.
Enfin, la réforme du dispositif régional d'appui à
l'internationalisation des PME tend à améliorer la coordination
et le ciblage des actions internationales au sein des régions.
Envisagé déjà à plusieurs reprises dans le
passé, le rapprochement des directions régionales du Commerce
extérieur (DRCE) avec les directions régionales de l'industrie,
de la recherche et de l'environnement (DRIRE) et les délégations
régionales au commerce et à l'artisanat (DRCA) annoncé par
M. Dominique Strauss-Kahn, Ministre de l'Economie, des Finances et de
l'Industie en avril constitue la première étape du processus de
mise en oeuvre d'un correspondant économique unique pour les PME, qui
est l'un des trois axes de la réforme du ministère
préparée par la " Mission 2003 ", confiée à
M. Champsaur, Directeur Général de l'INSEE, et M. Bert,
Chef de l'Inspection Générale des Finances.
Cette mission a notamment été chargée de proposer des
modalités de rapprochement dès 2000 des DRCE, des DRIRE et des
DRCA et d'association des autres services déconcentrés du
ministère. A cette fin, une très large consultation des
directions concernées et des personnels a été
lancée.
Dans ce cadre, les représentants de la DREE ont plus
particulièrement insisté sur :
- la nécessité de préserver le lien entre le
réseau régional et le réseau à l'étranger
des postes d'expansion économique afin d'assurer un service de
qualité aux entreprises ;
- la mobilité des agents qui passe par des séjours en France
et à l'étranger et le positionnement de toutes les
catégories de personnel des DRCE dans la nouvelle structure qui sera
issue du rapprochement.
Votre rapporteur pour avis estime qu'en simplifiant l'organisation
administrative à destination des PME, cette réforme va dans le
sens d'une plus grande accessibilité du réseau d'appui aux
exportations. Il considère qu'adosser les DRCE sur des structures plus
solides et mieux insérées dans le tissu régional peut
être de nature à renforcer l'action d'accompagnement des
entreprises sur les marchés extérieurs, à condition
toutefois que les préoccupations du commerce extérieur soient
bien représentées dans les nouvelles structures
.
Il souligne que l'efficacité des structures régionales de
soutien au commerce extérieur est primordiale pour le
développement international des PME. On ne peut envisager de
décharger les postes d'expansion économique à
l'étranger des tâches de diffusion des informations
économiques sur les marchés étrangers et réduire en
conséquence leurs effectifs que si, au niveau national, les PME
disposent d'interlocuteurs accessibles et fiables, disposant grâce aux
nouvelles technologies de l'ensemble des informations produites par les
réseaux de la DREE.
C. LA RÉFORME DU SERVICE NATIONAL ET LA MISE EN PLACE DU VOLONTARIAT CIVIL : UN ENJEU IMPORTANT POUR LA PROMOTION DU COMMERCE EXTÉRIEUR
Les
formes civiles de service national de la coopération ont, jusqu'à
présent, fourni un soutien important à la promotion du commerce
extérieur, que ce soit au sein des postes d'expansion économique
ou dans les entreprises implantées à l'étranger.
La direction des relations économiques a disposé, en 1998, comme
les années précédentes, de 260 coopérants du
service national en administration (CSNA) affectés dans les postes
d'expansion économique, qui ont apporté une contribution
très appréciée dans l'accompagnement des entreprises.
Le nombre de coopérants du service national en entreprise (CSNE) s'est
élevé, quant à lui, à 3.690. Cette procédure
constitue également un puissant instrument de soutien au
développement international des entreprises et une opportunité
pour des jeunes d'avoir une première expérience professionnelle
à l'étranger.
En 1998, la première zone d'affectation des CSNE demeure l'Europe
(51 %). L'Asie-Océanie maintient sa deuxième position
malgré un recul de deux points dû à la crise
financière. Viennent ensuite, comme l'an dernier, l'Amérique du
Nord, l'Afrique puis l'Amérique latine.
Parmi les pays concernés, ce sont pour la première fois les USA
qui accueillent le plus de CSNE, avec une progression de 19,5 %. Ils
devancent la Grande-Bretagne, l'Allemagne, dont les chiffres restent stables,
et l'Italie en augmentation de 9 %. A noter la progression spectaculaire
du Brésil avec 104 départs (+ 73 %) qui confirme
l'intérêt que portent les entreprises à l'Amérique
latine.
Les entreprises utilisatrices de CSNE restent en majorité (54 %)
issues de l'industrie de l'électricité, de l'électronique,
du BTP, de la mécanique, du matériel informatique). Le secteur
tertiaire (études, logiciels, distribution) reste important avec
38 % des entreprises concernées.
666 PME-PMI ont bénéficié de CSNE en 1998, soit 59 %
du total des entreprises. Parmi ces PME, 164 ont disposé d'un CSNE en
temps partagé (contre 128 en 1997, soit une progression de 28 %) En
moyenne, ces CSNE ont partagé leur temps entre 4 PME-PMI. Ce dispositif
de temps permet ainsi d'offrir aux PME la possibilité de disposer d'un
CSN pour un coût réduit.
Parallèlement, on constate que les grandes entreprises offrent de plus
en plus de postes aux CSNE, confirmant ainsi le rôle essentiel que joue
cette formule dans la formation et la pré-embauche de cadres export
(2379 CSNE contre 2235 en 1997, soit un taux moyen de 8,5 CSNE contre 7,8).
La procédure CSNE étant aujourd'hui ouverte sans restriction aux
jeunes filles, 11 d'entre elles sont parties dans ce cadre en 1998 dans des
pays (Chine, Côte d'Ivoire, Brésil, etc...) et des secteurs
(mécanique, agro-alimentaire, électronique, assurance...)
très diversifiés.
Une enquête " recrutement " réalisée
auprès des entreprises utilisatrices en 1998 a démontré
que la procédure constituait un véritable tremplin pour une
embauche, tant en France qu'à l'étranger. 1550 jeunes partis en
1997 ont ainsi été recrutés par les entreprises qui les
avaient envoyés à l'étranger. Parmi ceux-ci, 52 %
sont basés à l'étranger.
Ces chiffres expliquent combien la fin du service militaire obligatoire et la
mise en oeuvre d'un volontariat civil sont des enjeux d'importance pour la
promotion du commerce extérieur.
La professionnalisation des armées à l'horizon 2002 et la
disparition du service national dans sa forme actuelle, déjà
inscrites dans la loi de programmation militaire 1997-2002, ont
été confirmées par la loi n° 97-1019 du 28
octobre 1997 portant réforme du service national. L'appel sous les
drapeaux étant suspendu pour les jeunes gens nés après le
31 décembre 1978 , seuls ceux qui sont nés avant cette date
devront encore accomplir leur service sous sa forme obligatoire.
L'abandon des formes civiles actuelles du service national imposait donc la
recherche d'une solution qui permettrait notamment de préserver et
même développer, dans le cadre d'un nouveau service civil de
volontariat, une mission au bénéfice du commerce extérieur
de la France.
Dans cette perspective, Sénat a adopté le 6 octobre dernier un
projet de loi relatif au volontariat civil qui fixe les grands principes qui
régiraient les nouvelles formes de ce volontariat.
S'agissant du volontariat international, le dispositif proposé, qui
n'est qu'en partie défini par la loi -sa mise en place exige des mesures
de gestion relevant essentiellement du pouvoir réglementaire-, poursuit
deux objectifs :
- trouver un nouveau statut juridique distinct du salariat classique et
du bénévolat ;
- conserver à cette procédure son caractère
attractif tant pour les jeunes que pour les entreprises.
Pour atteindre ces objectifs, le Gouvernement propose un dispositif
où :
- les jeunes hommes et jeunes filles de 18 à 30 ans
accompliraient leur mission dans le cadre d'un statut public auprès des
Postes d'expansion économique ou des entreprises françaises ;
- la durée du volontariat s'échelonnerait selon les cas
entre 12 et 24 mois, au lieu de 16 mois dans le cadre actuel ;
- les volontaires recevraient, en dehors de toute
rémunération, une indemnité nécessaire à
leur subsistance et à leur équipement. Cette indemnité
comprendrait une partie commune à tous et une part variable selon le
pays d'affectation. Son niveau devrait combiner un principe de
réalité, de telle manière qu'il couvre aussi justement que
possible le coût de la vie dans chaque pays, tout en ne pesant pas de
manière excessive sur le budget des entreprises ou de l'Etat, un
principe d'égalité, afin que les avantages matériels
soient comparables pour tous les jeunes dans un pays donné, enfin un
principe de simplicité pour que le mécanisme retenu soit
gérable par les PME.
- les volontaires bénéficieraient d'une protection sociale
contre les principaux risques afférents à leur mission.
L'application de cette loi devra être accompagnée de mesures de
communication générale pour toucher les jeunes,
particulièrement auprès des universités et grandes
écoles. L'administration pourrait utiliser certains relais qui, à
l'heure actuelle, méconnaissent les formes existantes de
coopération à l'international (Centre d'information des jeunes,
conseiller d'orientation dans les établissements scolaires et les
universités, bureau des étudiants...).
Le volontariat international en entreprise devrait rester incitatif dans la
mesure où il constituera pour les jeunes un tremplin pour une embauche
ultérieure et donnera aux jeunes la possibilité d'exercer pendant
la période de volontariat de réelles responsabilités au
sein de l'organisme d'accueil et de valider cette période au titre de la
retraite.
Votre rapporteur pour avis estime que ce volontariat pourra susciter un
intérêt certain auprès des jeunes s'il y a une valorisation
de cette expérience à l'international et si le montant de
l'indemnité couvre réellement le coût de la vie et de
l'expatriation.
II. LE BUDGET DU COMMERCE EXTÉRIEUR
Le
budget du commerce extérieur français est réparti dans
trois fascicules budgétaires :
- celui des services financiers, qui retrace les crédits mis
à la disposition de la Direction des relations économiques
extérieures (DREE) et des services et organismes placés sous sa
tutelle ;
- celui des charges communes, qui contient les crédits
destinés au financement de garanties et subventions du commerce
extérieur ;
- celui des comptes spéciaux du Trésor sur lesquels sont
imputés les crédits affectés à des consolidations
d'emprunts et à des prêts d'aide publique au développement.
Les crédits affectés aux interventions de l'Etat dans le
domaine du commerce extérieur s'élèvent dans le projet de
loi de finances pour 2000 à 3,31 milliards de francs en
crédits de paiement, en augmentation de 12,6 % par rapport aux
2,93 milliards de francs figurant dans le budget initial pour 1999. Il est
également prévu 4,2 milliards de francs en autorisations de
programme, soit une diminution de 10,9 % par rapport à 1999.
Cette augmentation résulte exclusivement de celle des crédits
affectés aux services de soutien au commerce extérieur et d'une
dotation exceptionnelle en vue de l'exposition de Hanovre, les crédits
consacrés aux mécanismes d'aides aux exportations, enregistrant,
quant à eux, une diminution.
A. LES SERVICES ET ORGANISMES CHARGÉS DE LA PROMOTION DU COMMERCE EXTÉRIEUR
Les
crédits inscrits au budget de l'économie, des finances et de
l'industrie pour 2000 s'élèvent à 1,4 milliards de
francs en crédits de paiement et autorisations de programme, en
augmentation de 9 % par rapport au budget voté pour 1999.
Cette évolution résulte d'une augmentation des dépenses de
personnels et d'une dotation exceptionnelle pour l'exposition de Hanovre.
1. Les services de l'expansion économique
Les
crédits destinés aux postes d'expansion économique
à l'étranger et aux directions régionales du commerce
extérieur s'élèvent à 1,05 milliards de francs
de crédits de paiement, en progression de 3,6 % par rapport
à 1999.
Cette progression recouvre des évolutions contrastées :
- les dépenses de personnel (811,5 millions de francs)
augmentent de 4,75 % ;
- les dépenses de fonctionnement (243 millions de francs)
restent stables ;
- les dépenses d'investissement immobilier (15 millions de
francs en crédits de paiement) diminuent de 25 %.
Le plan de redéploiement du réseau de l'expansion
économique et de réduction des effectifs devrait se poursuivre en
2000 dans le cadre d'un nouveau projet de contrat d'objectifs et de moyens et
de la création d'une dotation globale contractuelle (DGC) regroupant
tous les crédits de fonctionnement et d'investissement destinés
au réseau de l'expansion économique.
Ce plan s'est traduit en 1999 par la suppression de 20 emplois soit
1,7 % des effectifs budgétaires et devrait se poursuivre en 2000
par la suppression de 10 nouveaux emplois. Depuis 1991, les effectifs de
la DREE ont ainsi diminué de 18 %, cette réduction devant
s'accroître avec la disparition des coopérants du service national.
Votre rapporteur pour avis souligne la nécessité de veiller
à ce que la réduction des effectifs et leur redéploiement
ne conduisent pas à vider les postes d'expansion économique de
personnels disposant d'une compétence spécifique dans le domaine
agro-alimentaire. Ce secteur qui constitue un enjeu considérable pour le
commerce extérieur français exige, en effet, une attention
particulière et des connaissances techniques et commerciales
approfondies.
2. Les organismes de promotion du commerce extérieur
Le
montant global des dotations aux organismes d'appui au commerce
extérieur pour 2000 s'élève à 241,4 millions
de crédits francs de crédits de paiement, contre
244 millions de francs en 1999, soit une diminution de 1,2 %.
Depuis la fusion du Centre français des Manifestations à
l'étranger (CFME) et de l'Agence pour la coopération technique,
industrielle et économique (ACTIM), cette dotation est répartie
entre le Centre français du commerce extérieur (CFCE) et l'Agence
pour la promotion internationale des technologies et des entreprises
françaises, la CFME-ACTIM.
Cette diminution recouvre des mouvements contrastés :
- les moyens destinés au CFCE diminuent de 2,3 % passant de
128 à 125 millions de francs ;
- les crédits attribués à la CFME-ACTIM se
maintiennent à 116,3 millions de francs.
Il convient d'observer, en outre, que les crédits consacrés aux
expositions internationales passent de 25 à 115 millions de francs,
soit une augmentation de 360 % en raison d'une dotation exceptionnelle
pour l'exposition de Hanovre.
Votre rapporteur observe que la réduction des moyens accordés
aux organismes de soutien au commerce extérieur risque de limiter la
capacité de ces organismes à opérer les réformes
souhaitées
. Ainsi, le CFCE doit-il avec un budget en diminution
renouveler l'ensemble des méthodes de travail entre des nouvelles
technologies de l'information et impulser une nouvelle politique commerciale.
De même, le CFME-ACTIM éprouve depuis plusieurs années
quelques difficultés à augmenter le nombre de ses
opérations dans les zones à fort potentiel et dans les secteurs
où la France bénéficie d'un avantage compétitif.
Ainsi, pour 2000, le nombre des opérations en direction de la Chine
diminue de 14 %, celui des opérations dans le secteur agricole de
38 %.
C'est pourquoi votre commission souhaiterait que le Gouvernement
réaffirme la priorité qu'il entend accorder à la
participation des entreprises françaises aux foires et salons à
l'étranger. Elle s'inquiète, en outre, de la diminution des
recettes du CFME-ACTIM liée à la mise en place du volontariat
civil et souligne en conséquence la nécessité de compenser
ces pertes.
B. LES MÉCANISMES D'AIDE OU DE SOUTIEN AUX EXPORTATIONS
Les
dotations des procédures d'aide à l'exportation dispersées
dans le fascicule des " charges communes " s'élèvent
pour 2000, à 1,3 milliards de francs de crédits de paiement,
contre 1,6 milliards de francs en 1999, soit une diminution de plus de
15 % et à 1,3 milliards de francs en autorisations de
programme, contre 1,9 milliards de francs en 1999 soit une baisse de
28,4 %.
Cette diminution résulte essentiellement de l'évolution des
crédits affectés aux dispositifs de soutien aux grands
contrats.
1. Le soutien au commerce courant
Pour 2000, les crédits affectés aux quatre principaux dispositifs qui concourent au soutien au commerce courant s'élèvent à 783,2 milliards de francs contre 622 milliards, soit une augmentation de 25,9 % par rapport à 1998.
EVOLUTION DES CRÉDITS AFFECTÉS AU COMMERCE COURANT
(en
millions de francs en crédits de paiement)
En millions de francs |
LFI 1999 |
PLF 2000 |
Variations en % |
Assurance prospection |
265 |
290 |
+9,43 |
Codex |
10 |
0 |
-100 |
Contrat de plan |
47 |
43,5 |
-7,9 |
FASEP |
300 |
450 |
+50 |
TOTAL |
622 |
783,25 |
+25,9 |
Source : DREE
a) L'assurance prospection-foires
L'assurance prospection de la COFACE prend en charge pendant la
période de garantie, une partie des dépenses engagées par
les entreprises par leur prospection à l'étranger. Le
remboursement intervient plus tard lorsque les entreprises développent
un courant d'affaires à l'exportation. En 1998, plus de 2000 entreprises
ont bénéficié de ce dispositif :
- l'assurance prospection simplifiée (APS) : en 1998, cette
assurance a représenté 40 % des contrats signés. Plus
de la moitié des entreprises bénéficiaires de ce type de
contrat réalisent un chiffre d'affaires inférieur à 10
millions de francs ;
- l'assurance prospection normale (APN) : en 1998, cette assurance a
représenté 17 % des contrats conclus. 80 % des entreprises
auxquelles un contrat d'APN a été délivré, ont
réalisé un chiffre d'affaires inférieur à 100
millions de francs ;
- l'assurance foire (AF) permet de couvrir à hauteur de 65 %, les
frais engagés par une entreprise sur un salon organisé dans les
pays hors Union européenne et depuis 1997, sur quelques manifestations
situées en Union européenne, y compris en France. Cette
procédure rencontre un vif succès auprès des entreprises,
en particulier les plus petites d'entre elles. Sa clientèle est
constituée à 90 % de sociétés réalisant un
chiffre d'affaires inférieur à 100 millions de francs. En 1998,
747 contrats ont été signés contre 941 en 1997, soit
43 % du nombre total des contrats.
Le nombre de contrats d'assurance prospection, toutes catégories
confondues a diminué, passant de 6.400 en 1997 à 6.300 en 1998.
EVOLUTION DES CRÉDITS AFFECTÉS A L'ASSURANCE PROSPECTION
|
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
PLF 1999 |
PLF 2000 |
Nombre de demandes |
2 227 |
2 266 |
2 598 |
2 472 |
2 313 |
2 841 |
2 263 |
- |
|
Nombre de contrats |
1 466 |
1 452 |
1 775 |
1 775 |
1 728 |
2 081 |
1 780 |
- |
|
Crédit évaluatif |
415 |
340 |
400 |
400 |
415 |
400 |
400 |
265 |
290 |
Résultat comptable |
332 |
352 |
314 |
314 |
345 |
243 |
290 |
|
|
Source :
DREE
Pour 2000, les crédits affectés à l'assurance
prospection s'élèvent à 290 millions de francs,
contre 265 millions de francs en 1999, soit une augmentation de 9,4 %
des crédits.
Votre rapporteur se félicite de cette évolution, qui rompt avec
la tendance à la baisse des années précédentes.
L'assurance-prospection est, en effet, un des principaux instruments de soutien
au développement international des PME. Dans un contexte de diminution
de la demande mondiale, il convient plus que jamais de les soutenir dans leurs
efforts pour conquérir de nouveaux marchés.
L'efficacité de ce dispositif n'est, en outre, plus à prouver. Le
rapport entre les exportations induites par les procédures d'assurance
prospection et leur coût budgétaire sur les cinq dernières
années, est de près de 50 francs d'exportations nouvelles
pour un franc de coût public. L'effet de levier sur les exportations est
donc considérable.
Votre rapporteur s'inquiète cependant de la diminution du nombre des
contrats depuis 1995. Le ralentissement de la procédure résulte,
certes, de motifs conjoncturels tels que l'attentisme des entreprises en raison
du contexte international moins favorable aux exportations. En outre, la
demande intérieure plus vigoureuse encourage le repli sur le
marché national. Néanmoins, la baisse enregistrée tend
à démontrer que les PME se détournent d'un
mécanisme qui ne leur donne pas entièrement satisfaction.
Il convient en conséquence d'engager une réflexion sur les
moyens d'adapter ces procédures aux besoins des entreprises en
particulier des besoins spécifiques des très petites entreprises
et des entreprises innovantes.
b) Les aides des contrats de plan Etat-Région
Les
aides des contrats de Plan Etat-Région (CPER) s'adressent aux PME
disposant de produits compétitifs, peu ou pas exportatrices et ayant
besoin d'un soutien public pour développer leurs exportations. En 1998,
76 % des entreprises bénéficiaires de ce dispositif avaient ainsi
moins de cinquante millions de francs de chiffre d'affaires et employaient
moins de 50 salariés.
Trois catégories d'aides, d'un montant modeste, de 50 à 60 000
francs en moyenne, ont pour objectif d'amorcer le développement
international d'une entreprise :
- l'aide au conseil, qui permet la réalisation, par des
consultants, de " plans-export " et d'études de
marchés ;
- l'aide à la participation à des foires et salons,
essentiellement européens ;
- l'aide aux investissements immatériels, qui participe au
financement de traductions de documentation en langue étrangère,
de dépôt de brevets et de formation.
Deux autres catégories d'aides plus conséquentes de 100.000
à 200.000 francs, ont pour but d'accompagner le
développement international des entreprises :
- l'aide à l'importation, qui prend en charge pendant un an une
partie des frais de fonctionnement d'un bureau de représentation ou
d'une filiale à l'étranger ;
- l'aide au recrutement de personnel chargé des exportations qui
prend en charge une partie du coût du salarié pendant sa
première année d'activité.
La dotation budgétaire consentie en faveur des CPER est d'un montant
assez modeste. La part Etat du volet commerce extérieur des
11èmes CPER était fixée initialement à
238,6 millions de francs, soit une moyenne annuelle de 47,72 millions
de francs sur cinq ans (1994-1998). Toutefois, les annulations
budgétaires effectuées et la décision d'étaler les
contrats de plan sur six ans au lieu de cinq ont réduit le montant
annuel des autorisations de programme disponibles à 32 millions de
francs, à compter de 1997.
Le démarrage tardif du plan a permis de limiter l'impact des
restrictions budgétaires au cours des trois premiers exercices
(1994-1996). En revanche, depuis 1997, les Directions Régionales du
Commerce Extérieur (DRCE) sont contraintes d'opérer une
sélection plus restrictive des dossiers pour tenir dans le cadre
budgétaire qui leur est imposé et de limiter les actions
menées en région auprès des PME.
Les aides régionales sont toutefois abondées par les fonds
communautaires. En 1998, les fonds FEDER ont été utilisés
pour des actions de commerce extérieur dans 13 régions et
ont permis de financer 127 actions supplémentaires.
Pour 2000, le montant des crédits affectés au volet commerce
extérieur des contrats de plan Etat-Région s'élève
à 32 millions de francs, contre 47 millions en 1999, soit une
diminution de 7,9 % par rapport à 1999.
Il convient toutefois d'observer que l'enveloppe envisagée pour les sept
prochaines années des contrats de plan s'élève à
352 millions de francs d'autorisation de programme soit une augmentation
de 30 %
par rapport au plan précédent.
Votre rapporteur pour avis espère que les trop fréquentes
annulations des crédits sur ces lignes budgétaires ne viendront
pas réduire les bénéfices de cette augmentation.
c) Le Fonds d'aide aux études et au secteur privé (FASEP)
Créé en septembre 1996, en succession du Fonds
Ingénierie et du Fonds Pays de l'Est, le FASEP a été
étendu en 1999 à de nouvelles missions :
- le volet existant, le FASEP-Etudes, a pour but de promouvoir l'expertise
française en amont de projets d'exportation ou d'investissements
internationaux d'entreprises françaises ;
- le nouveau volet " secteur privé ", le FASEP-Garantie,
est destiné à soutenir les PME françaises dans leur
implantation sur les marchés étrangers.
Le FASEP-Etudes s'est substitué au Fonds Ingénierie et au Fonds
Pays de l'Est. Les pays concernés sont principalement les pays
émergents et les pays en transition.
Il s'inscrit dans la politique française d'aide publique au
développement. Il a vocation à financer :
- des études en amont de projets ;
- des prestations d'assistance technique ;
- ou des actions de coopération institutionnelle à
finalité économique ou financière.
Le FASEP-Etudes finance des prestations de services destinées à
des bénéficiaires étrangers et réalisées par
des entreprises ou des consultants français. Tous les secteurs, sauf le
militaire, sont éligibles.
Les pays concernés sont :
- les pays en développement, en particulier les pays
émergents, à l'exception des pays de la Zone de solidarité
prioritaire (sont exclus : zone Afrique Caraïbes Pacifique, Liban,
Territoires Palestiniens, Laos, Cambodge, Cuba) ;
- les pays en transition (PECO et CEI).
En 1999, le FASEP-études a ainsi permis de financer, une étude
sur les énergies renouvelables en Amérique Latine, en liaison
avec des programmes financés par la Banque mondiale, des études
sur la sûreté nucléaire en CEI, en cofinancement avec des
fonds bilatéraux et communautaires, une étude pour la
restructuration de la filière sucrière dans la perspective de
privatisations dans un pays d'Europe centrale, une étude de
faisabilité pour l'alimentation en eau d'un complexe industriel dans un
pays d'Asie du Sud, avec la perspective d'un financement privé, une
étude du système intégré des transports publics
d'une capitale du Proche-Orient.
Les principaux critères d'appréciation des opérations, en
particulier pour les études de faisabilité, sont :
- les perspectives de réalisation des projets impliquant le
savoir-faire et/ou la technologie française, ainsi que la
possibilité de mobiliser des financements privés ou
multilatéraux pour la réalisation de ces projets ;
- la demande des autorités locales et l'impact des
opérations au regard du développement économique des pays
bénéficiaires.
Le FASEP-Garantie a été créé, quant à lui,
afin de faciliter la création ou le développement à
l'étranger de filiales de petites et moyennes entreprises
françaises.
Le FASEP-Garantie est doté de 100 millions de francs en
crédit de paiement pour 2000.
Votre rapporteur se félicite de la mise en place du FASEP. Il observe
cependant que cet instrument qui est destiné à remplacer le CODEX
ne couvre pas, contrairement à ce dernier, les pays de l'OCDE avec
lesquels nous entretenons la majorité de nos échanges
commerciaux.
2. L'aide aux grands contrats
a) L'assurance crédit gérée par la Coface
Les crédits inscrits en garantie de risques économiques s'élèvent à 300 millions pour 2 millions de francs contre 400 millions de francs en 1999 soit une diminution de 25 %.
b) Les procédures de soutien à l'exportation gérées par Natexis Banque
Cette
procédure permet aux exportateurs et aux banques françaises de
proposer à leurs clients des crédits à taux fixe. Le
coût de la différence entre ce taux et le taux du marché
est ainsi pris en charge par le budget du commerce extérieur au titre
des charges communes.
Les crédits prévus pour cette procédure pour 2000
s'élèvent à 27 millions de francs contre
34 millions de francs en 1999 soit une diminution de 20,6 %.
Par ailleurs, la dotation prévue pour la rémunération de
Natexis Banque pour la gestion des prêts et de l'Agence Française
de développement s'élèvent à 11 millions de
francs pour 2000 contre 11 millions de francs pour 1999.
c) Les bonifications d'intérêt
Le chapitre 47-97 article 30 " participation de l'Etat ou service d'emprunt BFCE ", qui rassemble un grand nombre de procédures de soutien aux grands contrats s'élèvent pour 2000 à 400 millions de francs contre 500 millions de francs en 2000, une diminution qui s'explique par l'extinction progressive de ces procédures.
C. LE RECENTRAGE DES PROTOCOLES FINANCIERS D'AIDE AU DÉVELOPPEMENT ET DE COOPÉRATION
La
réforme du dispositif d'aide au développement de
coopération opérée en 1999 par le Premier ministre a
conduit à un recentrage des interventions publiques.
Les aides au développement sont désormais réparties en
deux zones :
- une zone de solidarité prioritaire regroupant des anciens pays de
" champ de coopération " et certains des pays les moins
développés. Les interventions dans cette zone relèveront
uniquement d'une logique d'aide au développement. Elles seront
définies par le Comité interministériel pour la
coopération internationale et le développement et
gérées par l'Agence française de développement ;
- une zone de partenariat, dans laquelle les enjeux sont principalement
commerciaux. Cette zone sera le champ d'intervention privilégié
des procédures du ministère des finances qui gère ces
protocoles au sein de la " réserve pays émergents "
(RPE).
Dans le cadre de cette réforme, les programmations a priori par pays
seront remplacées par des interventions au cas par cas en fonction des
projets.
La liste des pays émergents dans lesquels des projets peuvent
bénéficier de l'aide est définie par arrêté
du Ministère de l'économie et des Finances.
Pour 1999, 14 pays ont été éligibles : la Chine, l'Inde,
les Philippines, l'Indonésie, la Thaïlande, l'Egypte, la Turquie,
la Colombie, le Brésil, le Kazakhstan, le Vietnam, la Tunisie, le Maroc
et l'Afrique du Sud.
Le but principal de la " réserve pays émergents " est de soutenir
les exportations françaises, l'impact sur le développement
demeurant important, mais ne justifiant pas, à lui seul, la mise en
place d'un financement.
Ce recentrage des protocoles se traduit financièrement par une
diminution importante des crédits qui y sont affectés. La
dotation en autorisations de programme des prêts aux Etats
étrangers, imputée sur le compte spécial du Trésor
n° 903-07, s'élève pour 2000 à 1 450 millions de
francs d'autorisations de programme, contre 1 550 millions de francs en 1999,
soit une diminution de 6,4 %.
*
* *
Suivant l'avis de son rapporteur pour avis, la Commission des Affaires économiques s'en est remise à la sagesse du Sénat pour l'adoption des crédits inscrits en faveur du commerce extérieur dans le projet de loi de finances pour 2000.
1
" Déclaration de la
troisième conférence ministérielle de l'OMC ",
Conclusions du Conseil du 25 octobre 1999.
2
Rapport n°65 (1998-1999) de M. Michel Souplet sur les
propositions de résolution n°s 46, 47 et 55 au nom de la
Commission des Affaires économiques et du Plan.
3
Proposition de résolution n° 46 (1998-1999) de
MM. Jean Bizet et Marcel Deneux sur la communication de la Commission
européenne au Conseil et au Parlement européen COM/1999/331 final
du 8 juillet 1999 relative à l'approche de l'Union
européenne en vue du cycle du millénaire de l'organisation
mondiale du commerce (n° E 1285).
4
Proposition de résolution n° 47 (1998-1999) de
MM. Jean Bizet et Marcel Deneux au nom de la délégation pour
l'Union européenne sur la communication de la Commission
européenne au Conseil et au Parlement européen COM/1999/331 final
du 8 juillet 1999 relative à l'approche de l'Union
européenne en vue du cycle du millénaire de l'organisation
mondiale du commerce (n° E 1285).
5
Proposition de résolution n° 55 (1998-1999) de
Mme Hélène Luc, MM. Gérard Le Cam et Jack Ralite et les
membres du groupe Communiste républicain et citoyen sur la communication
de la Commission européenne au Conseil et au Parlement européen
COM/1999/331 final du 8 juillet 1999 relative à l'approche de
l'Union européenne en vue du cycle du millénaire de
l'organisation mondiale du commerce (n° E 1285).
6
Communication de la Commission européenne au Conseil et au
Parlement européen COM/1999/331 final du 8 juillet 1999
relative à l'approche de l'Union européenne en vue du cycle du
millénaire de l'organisation mondiale du commerce (n° E-1285).
7
Paiements directs aux producteurs, découplés de la
nature de la production et de son niveau.
8
" Un nouvel ordre alimentaire, le secteur agro-alimentaire
à l'aube du XXIe siècle ", rapport de MM. Marcel Deneux,
Jean Bizet et Bernard Dussaut, au nom du Groupe de travail sur l'avenir des
industries agro-alimentaires, présidé par M. Marcel Deneux.
9
Le groupe " Pays d'Europe centrale et orientale " (PECO)
comprend l'ensemble des pays de la zone " Pays de l'Est " à
l'exclusion des Etats de la CEI.
10
L'Association des nations du Sud-Est asiatique (ASEAN) est
présentée ici sans le Viêt-nam, le Laos et Myanmar, ces
trois pays ne figurant pas dans la zone " Pays d'Asie à
économie en développement rapide " mais dans l'ensemble
" Reste du Monde ".
11
Il s'agit des pays d'Amérique non repris dans les autres
zones.
12
Il s'agit des pays d'Asie et d'Océanie non repris dans les
autres zones.