D. LES ACTIFS AGRICOLES
La
population agricole active comprend les actifs permanents (actifs familiaux et
salariés permanents) ainsi que les salariés saisonniers et la
main-d'oeuvre fournie par les entreprises de travail agricole et les
coopératives d'utilisation du matériel agricole.
Jusqu'en 1988, le nombre d'actifs permanents a diminué plus vite que
celui des exploitations, les deux variations s'équilibrant par la suite.
En 1998, le poids des actifs agricoles a baissé de 2,5 % et
celui des actifs agricoles non salariés de 3,7 %.
On relève deux phénomènes intéressants :
En premier lieu, la lente reprise des effectifs des salariés
permanents, qui s'accroissent depuis 1996, après une stabilisation en
1995.
NOMBRE DE
SALARIÉS AGRICOLES PERMANENTS
Cette
augmentation résulte de deux flux opposés :
29.000 créations d'emploi et 25.000 suppressions.
Toutefois, près des deux tiers des nouveaux emplois crées sont
à temps partiel. En outre, les exploitations créatrices d'emplois
ont une dimension économique importante et sont souvent
gérées sous forme sociétaire. Les horticulteurs et les
éleveurs de granivores arrivent au premier rang des créateurs
d'emploi
5(
*
)
.
LES SALARIÉS AGRICOLES PERMANENTS
Les
salariés agricoles permanents sont étrangers à la famille
des chefs d'exploitation et occupés à des activités
agricoles régulièrement tout au long de l'année, à
temps plein ou partiel. Ainsi, le champ de l'étude exclut d'une part les
chefs d'exploitation, les coexploitants dans les exploitations en
société et les autres actifs familiaux salariés de
l'exploitation, d'autre part les salariés saisonniers ou occasionnels.
Enfin, il exclut les salariés permanents qui exercent exclusivement une
activité para-agricole sur les exploitations (3.700 en 1997).
Il est à noter que six régions (l'Aquitaine, les Pays de Loire,
la Provence-Alpes-Côte-d'Azur, la Champagne-Ardenne, le
Languedoc-Roussillon et le Centre) sont à l'origine de 47 % de ces
emplois, tout en participant à 44 % aux suppressions d'emplois.
On rappellera qu'en matière d'emploi, un protocole d'accord national
tripartite pour la promotion de l'emploi en agriculture a été
conclu le 3 mars 1999
entre le Ministre de l'agriculture et de la
pêche, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants
agricoles ruraux et forestiers, la Fédération nationale des
coopératives d'utilisation de matériel agricole, les cinq
organisations syndicales de salariés, les organismes acteurs de l'emploi
dans le secteur agricole tels, l'assemblée permanente des chambres
d'agriculture, la caisse de mutualité sociale agricole, les fonds de
formation des salariés et des exploitants agricoles, l'association pour
l'emploi des cadres ingénieurs et techniciens de l'agriculture et
l'agro-alimentaire ainsi que l'Agence nationale pour l'emploi.
L'accord, inspiré par de nombreuses initiatives locales, vise à
faire émerger et concrétiser
" les gisements d'emplois
potentiels du secteur agricole "
. Les signataires s'engagent aux
côtés des pouvoirs publics pour une durée de trois ans,
dans une démarche partenariale de développement d'actions locales
impulsées et coordonnées au plan national visant quatre objectifs
de promotion et de valorisation de l'emploi salarié, et en particulier
de l'emploi permanent. Il a été demandé d'établir
un diagnostic préalable à l'élaboration d'un programme
d'actions à proposer aux partenaires locaux, les données
statistiques étant fournies par le ministère de l'agriculture et
de la pêche et la caisse centrale de mutualité sociale agricole.
Le protocole a fait l'objet d'une diffusion auprès d'autres
ministères concernés afin d'assurer localement le succès
de l'opération par un relais de leurs propres services
déconcentrés. La première réunion du comité
de pilotage national le 5 mai 1999, a permis de faire le point sur les mesures
prises par chaque partenaire pour mobiliser ses structures et de mettre en
place des groupes thématiques.
En second lieu, l'attraction que suscite la France en Europe : la
France est le premier pays d'accueil d'agriculteurs européens. Chaque
année, 250 européens décident de quitter leur pays
pour devenir agriculteurs sur le sol français.
Ces agriculteurs viennent surtout du Royaume-Uni, des Pays-Bas, d'Allemagne, de
Belgique et de Suisse. Les raisons de leur migration et du choix de la France
différent selon leur nationalité et leur installation
obéit à une géographie particulière : dans le
Nord on trouve principalement des Belges et quelques Néerlandais. A
l'Est, ce sont essentiellement des Allemands et des Suisses. Le Sud voit
s'installer des Anglais. Le Sud-Ouest, plutôt des Anglais et des
Néerlandais, ainsi que des Suisses.
Globalement, les Hollandais se consacrent plutôt de l'élevage
laitier, les Allemands et les Belges aux céréales. Les Suisses se
tournent vers le lait et la viande, certains étant viticulteurs.