B. UNE CERTAINE HAUSSE DES MOYENS DE FONCTIONNEMENT POUR LES AFFAIRES ÉTRANGÈRES HORS COOPÉRATION
A l'exception des crédits destinés aux dépenses d'informatique et de télématique, le titre III du Ministère des affaires étrangères connaîtra, hors coopération , une hausse de + 8,3 % en 1999 , passant de 7,3 à 7,91 milliards de francs (cette augmentation est de 4,8 % pour l'ensemble de la dotation, coopération comprise), illustrée par le tableau ci-après :
Titre III du Ministère des Affaires étrangères (hors coopération) en 1998-1999
|
LFI 1998 (en millions de francs) |
PLF 1999 |
Evolution 1999/1998 |
Part dans le titre III en 1999 |
Rémunérations
d'activité
|
3 777,57 |
3 993,03 |
+ 5,7 % |
50,5 % |
Participation aux charges de pensions (chapitre 32-97) |
4 31 |
442,2 |
+ 2,5 % |
5,5 % |
Personnels en activité et en
retraite - cotisations sociales
(chapitres 33-90,
|
103,3 |
107,48 |
+ 4 % |
1,31 % |
Sous-total rémunérations |
4 311,81 |
4 542,71 |
+ 5,3 % |
57,4 % |
Frais de
réception et de déplacements (chapitres 34-03,
|
389 |
390,9 |
+ 0,4 % |
4,9 % |
Matériel et fonctionnement
courant
|
801 |
823,83 |
+ 2,8 % |
10,4 % |
Dépenses d'informatique et de
télématique
|
141,6 |
139,08 |
- 1,8 % |
1,7 % |
Subventions de fonctionnement et
dépenses diverses (chapitres
36-30,
|
1 665,4 |
2 017,8 |
+ 21,2 % |
25;5 % |
TOTAL |
7 309 |
7 914,4 |
+ 8,3 % |
|
1. L'augmentation des crédits de rémunération malgré la contraction des effectifs
Les
rémunérations
(cotisations sociales et retraites
comprises) s'élèveront en 1999 à
4 547,1 millions de
francs
, en
hausse de + 5,3 %
par rapport à 1998, et
représenteront à elles seules, comme en 1998,
plus de la
moitié du titre III (57,4 % en 1999).
Cette augmentation intervient malgré la réduction des effectifs
ci-dessus évoquée. Elle résulte notamment des mesures
liées à l'accord salarial de 1998 (revalorisation des bas
salaires et des indemnités forfaitaires pour travaux
supplémentaires, hausse du point d'indice de la fonction publique), et
à l'application du protocole "Durafour" aux agents contractuels. La
hausse prévue pour 1999 tient également aux ajustements
destinés à compenser l'effet change-prix et la hausse de la
contribution sociale généralisée.
2. L'augmentation des frais de réception et de déplacement (chapitres 34.03, 34.04 et 34.90)
Les
crédits consacrés aux frais de réception et de
déplacement resteront stables en 1999, soit 390,9 millions de francs, au
lieu de 289 en 1998. Ils continueront à représenter une part
modeste (4,9 %) du titre III.
- Rappelons que les crédits du
chapitre 34-03
, destinés
aux
frais de réception et de voyage exceptionnels
, financent
l'accueil des chefs d'Etat étrangers invités par la France, les
déplacements hors de France du Président de la République
et du Premier ministre, ainsi que l'organisation de conférences
internationales en France. Cette dotation, stabilisée à 123
millions de francs, sera reconduite en 1999 au niveau qui est le sien depuis
1996. Il s'agit d'un chapitre provisionnel (qui supporte une charge
imprévisible et inégale dans le temps), susceptible d'être
abondé en cas de besoin. La dotation initiale avait ainsi
été complétée en cours d'exercice, en 1994, du fait
des dépenses engagées lors des cérémonies du
Cinquantième anniversaire du Débarquement, et lors de la
conférence des chefs d'Etat français et africains de La Baule.
- Les
frais de réception courantes et de déplacements
ministériels
imputés sur le chapitre 34-04 passeront, hors
coopération, de 33 millions de francs en 1998 à
28,4 millions de francs. Cette baisse de - 14 % tient notamment au
transfert, sur le chapitre 34-98 (matériel et fonctionnement courant) de
5,1 millions de francs destinés au Centre de conférences
international, jusqu'alors inscrits au chapitre 34-04 (cette subvention est,
dans le même temps, réduite de 500 000 francs).
La fusion entre le Quai d'Orsay et la Coopération entraînera en
1999 une augmentation modérée des frais de réception
courants et de déplacements ministériels, qui passeront, à
structures budgétaire constantes, de 33 millions de francs en 1998
à 37,3 millions de francs pour l'ensemble du Ministère des
affaires étrangères.
- Les
frais de déplacement
imputés sur le
chapitre
34-90
concernent les dépenses liées à l'acheminement
du courrier et de la valise diplomatiques, ainsi que les crédits
destinés aux missions temporaires et aux voyages de mutation des agents
du Ministère des affaires étrangères. Sur ce dernier
point, rappelons que le Ministère prend en charge les frais de transport
des agents et de leur famille jusqu'au lieu d'affectation, et verse de
surcroît une indemnité de changement de résidence dont le
montant dépend du pays d'affectation, de la situation familiale et du
grade. Les crédits inscrits au chapitre 34-90, hors coopération,
augmenteront de 2,7 % entre 1998 et 1999, passant de 233 à
239,5 millions de francs. Le transfert, sur le chapitre 34-90, de
1,4 million de francs au titre des déplacements concernant des
actions de coopération en matière militaire, contribue à
expliquer l'augmentation de ces crédits.
La dotation destinée aux frais de déplacement (chapitre 34-90)
pour l'ensemble du Ministère des affaires étrangères en
1999 (coopération comprise) s'élèvera à
263,16 millions de francs, soit une augmentation de + 2,9 % par
rapport à la somme des crédits correspondants du Quai d'Orsay et
de la coopération en 1998.
3. Stabilisation des crédits destinés au fonctionnement courant (chapitre 34-98)
Compte
tenu de l'intégration de la coopération, les crédits de
fonctionnement courant s'établiront en 1999 à 899,21 millions de
francs, dont 75,38 au titre de la rue Monsieur.
Hors coopération, les crédits destinés au fonctionnement
courant du Quai d'Orsay seront reconduits en 1999 à un niveau proche de
celui de 1998, soit 823,8 millions de francs au lieu de 801 millions de francs
(+ 1,8 %).
Sur cette dotation seront imputés, en 1999, les moyens destinés
à la Maison des Français de l'étranger (1,31 million
de francs), auparavant inscrits au chapitre 46-94 (assistance aux
Français de l'étranger et aux étrangers en France).
Notons que 296,16 millions de francs seront destinés aux
dépenses regroupées de fonctionnement des postes diplomatiques
(article 24), auxquels s'ajoutent 100 millions de francs affectés
aux
crédits déconcentrés
des postes (article 25).
L'ensemble représente donc 396,16 millions de francs, en augmentation de
6 % par rapport à la dotation inscrite, en 1998, à l'article
60 du chapitre 34-98.
En 1998, les dépenses globalisées représentaient 65 %
des crédits de fonctionnement des postes diplomatiques et consulaires.
Cette nouvelle modalité de gestion des crédits de fonctionnement
courant a tout d'abord, rappelons-le, concerné dix ambassades et cinq
consulats en 1994, avant d'être étendue à l'ensemble des
postes en 1995. A l'origine, seules étaient concernées par la
globalisation les dépenses de fonctionnement présentant un
caractère inéluctable et reconductible d'un exercice à
l'autre (petit entretien mobilier et immobilier, frais de correspondance,
énergie, contrats d'entretien...). Cette réforme a
été étendue en 1996 aux frais de fonctionnement et de
représentation des services de presse, aux achats de mobilier, à
l'entretien immobilier, aux impôts et taxes ainsi qu'aux études et
honoraires. En 1997, la globalisation a intégré les achats de
pièces détachées, ainsi que les matériels
d'entretien et les appareillages électriques.
La réforme s'est étendue, en 1998, à de nouvelles
dépenses :
- frais de valise diplomatique,
- matériels de communication,
- documentation des postes,
- transport de matériels,
- machines de bureau et matériel audiovisuel,
- journaux et documentation,
- achat de véhicules,
- formation linguistique,
- Bureaux de coopération linguistique et éducative,
- information des Français de l'étranger.
Notons que, pour certaines dépenses telles que les prestations de
services contractuels, ou que les contrats d'entretien immobilier, l'accord
préalable du Département reste indispensable.
Selon les informations transmises à votre rapporteur, la globalisation a
permis de
rationaliser les dépenses à l'étranger
,
les redéploiements de crédits désormais autorisés
ayant conduit à
affecter les économies
réalisées
(énergie, communications
téléphoniques, prestations de service...)
aux dépenses
estimées plus urgentes
(renouvellement du mobilier, entretien des
immeubles).
Selon les informations transmises à votre rapporteur, une
réflexion actuellement conduite au Ministère des affaires
étrangères pourrait conduire à
étendre la
globalisation, à terme, aux crédits locatifs
, voire aux
crédits destinés aux voyages de service et de mutation
(une expérimentation sera effectuée sur ce dernier point en
1999). Lors de la VIe conférence des ambassadeurs, le ministre des
affaires étrangères a également évoqué le
transfert progressif, aux ambassadeurs, des crédits destinés aux
personnels de recrutement local, ainsi que la réforme des frais de
représentation. Ceux-ci pourraient prochainement être
versés non plus sous la forme d'un complément de traitement, mais
sous la forme d'un crédit mis en place auprès de la régie
de chaque poste.
4. Une nouvelle baisse des crédits d'informatique (chapitre 34-05)
Les
crédits destinés à l'informatique et à la
télématique passeront, hors coopération, de
141,63 millions de francs en 1998 à 139 millions de francs en 1999,
soit une
baisse de 0,9 %.
Cette dotation sera répartie entre :
- l'administration centrale (66,7 millions de francs, soit 47,8 % du
chapitre 34-05),
- et les services diplomatiques, consulaires et culturels (72,3 millions de
francs, soit 51,8 % de la dotation).
Cette contraction, même limitée, des dépenses
d'informatique peut être relativisée par le transfert, au chapitre
34-98, des dépenses regroupées d'informatique et de
télématique des postes diplomatiques et consulaires, et par
l'apport que constituent, en cours d'exercice, les fonds de concours sur les
droits de chancellerie perçus au titre des visas. Cette dernière
ressource est néanmoins fluctuante et semble désormais en baisse
(29,5 millions de francs en 1997 ; 12,85 millions de francs en 1998).
De manière générale,
la diminution des crédits
alloués à l'informatique
paraît d'autant plus
préoccupante que ces crédits sont particulièrement
sollicités depuis la mise en oeuvre du premier schéma-directeur
1992-1996, prorogé jusqu'en 1997. Le schéma directeur
défini pour 1998-2002 vise à consolider l'acquis du
précédent exercice, et à donner un
nouvel élan
à la politique d'informatisation et à l'emploi des nouvelles
technologies de l'information et de la communication
par le
Ministère des affaires étrangères.
Ainsi le nouveau schéma vise-t-il :
-
l'informatique de gestion
(mise en oeuvre des logiciels adaptés
pour passer l'an 2000 et à l'entrée en vigueur de l'Euro,
établissement d'une nouvelle comptabilité à
l'étranger),
-
l'informatique diplomatique et consulaire
(généralisation en 1999 de la nouvelle génération
du réseau mondial Visas (RMV2), évolution de la gestion du
courrier, mise en place en matière d'état-civil d'un nouveau
système d'acquisition et de traitement des images),
-
l'informatique documentaire
(gestion et communication au public des
fonds d'archives, gestion de la bibliothèque et ouverture de la
consultation des ouvrages à tous les agents par l'Intranet).
Par ailleurs, les actions à conduire dans le domaine de la
bureautique
, en cohérence avec l'objectif tendant à
atteindre le ratio d'équipement d'un poste de travail par agent
(impliquant 12 000 configurations), impliquent d'
importantes
dépenses en équipement comme en entretien et en
renouvellement
. Rappelons, sur ce point, que
le poids incompressible des
dépenses liées à la maintenance et au renouvellement des
matériels obsolètes pèse inéluctablement sur les
moyens disponibles pour les opérations nouvelles
. Ainsi les
mesures de continuité
sont-elles appelées à
représenter
94 % de la dotation
inscrite au chapitre 34-05
en 1999 (soit 131 millions de francs sur un total de 139 millions de francs).
Le caractère irrégulier et décroissant des ressources
provenant des fonds de concours affecte donc, selon les informations transmises
à votre rapporteur, la part des crédits disponibles pour les
mesures nouvelles.
Les dépenses d'informatique et de bureautique prévues pour 1999
se répartiront comme suit entre les grands projets envisagés :
-
infrastructures et systèmes de communication
: 44 millions de
francs (déploiement du réseau de communication par satellite en
Afrique et en Amérique latine, études en vue de la desserte du
sous-continent indien et de l'Asie du Sud-Est, poursuite du
développement des infrastructures de câblage et des réseaux
locaux à l'étranger, en vue d'un accès partagé
à Intranet, évolution des installations
téléphoniques à l'administration centrale, poursuite du
programme de sécurisation des réseaux) ;
-
équipements informatiques et bureautiques
: 67 millions de
francs (voir supra) ;
-
applications
: 19 millions de francs (informatique de gestion :
logiciels Euro, an 2000 ; informatique diplomatique et consulaire ;
informatique documentaire) ;
-
sécurité du système d'information et de communication
: 9 millions de francs (poursuite du plan de modernisation et de
renouvellement du parc informatique sécurisé, permettant le
traitement des informations classifiées, étude du futur
système de communication sécurisé, destiné aux
échanges d'informations classifiées sous différentes
modalités -télégrammes, notes, documents,
télécopies...-, généralisation de la
sécurisation des liens entre le Département et les postes
diplomatiques et consulaires).
Les besoins importants qui caractérisent le titre III du
Ministère des affaires étrangères en matière
d'informatique conduisent à s'interroger sur la
nécessité d'une allocation des crédits, au sein des
moyens de fonctionnement, plus conformes aux priorités actuelles dans ce
domaine
. Pourtant, la rigidité qui caractérise les
crédits destinés aux rémunérations, et les
économies importantes déjà réalisées dans le
passé en matière de fonctionnement courant, empêchent de
trouver de véritables variables d'ajustement au sein du titre III, qui
représente, par ailleurs, environ la moitié des crédits
des affaires étrangères hors coopération.