II. LES DÉPENSES DE SOLIDARITÉ POUR 1999
A. UN EFFORT FINANCIER IMPORTANT POUR LES FONDS DE SOLIDARITÉ POUR LE LOGEMENT
•
En application de la loi du 31 mai 1990 visant à la mise en oeuvre
du droit au logement, les plans départementaux d'action pour le logement
des personnes défavorisées ont institué dans chaque
département un fonds de solidarité pour le logement (FSL).
Ces fonds doivent aider les ménages défavorisés à
se maintenir dans les logements locatifs ou à y accéder. Ils
financent également la mise en oeuvre des mesures d'accompagnement
social lié au logement, qui concernent tous les ménages
défavorisés le nécessitant, qu'ils soient locataires,
accédants ou propriétaires occupants.
Enfin, les FSL peuvent également garantir ou financer les associations
qui assurent une fonction intermédiaire entre les locataires ou les
bailleurs, ou qui font de la sous-location pour les personnes
défavorisées.
Les aides financières accordées par les FSL peuvent prendre la
forme de prêts, de subventions ou de garanties adaptée à
chaque situation.
Récapitulatif des dépenses des FSL
(en millions de
francs)
Années |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997
|
Aides au maintien |
296,5 |
337,7 |
336,8 |
339,9 |
360 |
Aides à l'accès |
196,0 |
247,0 |
321,2 |
382,3 |
406 |
Paiement de garanties |
9,6 |
17,4 |
22,4 |
30,4 |
42 |
ASLL (1) |
124,2 |
148,0 |
171,0 |
202,4 |
245 |
Gestion locative |
|
|
8,4 |
10,1 |
20 |
Subventions aux associations |
7,0 |
15,9 |
20,1 |
30,2 |
34 |
Fonctionnement |
55,0 |
72,2 |
80,2 |
98,7 |
118 |
Dépenses totales
|
709,2
|
846,1
|
965,6
|
1.099,7
|
1.231
|
NB :
Les chiffres figurant dans ce tableau sont les décaissements de
trésorerie.
(1) accompagnement social lié au logement
(2)
total des dépenses des FSL non compris les frais de fonctionnement et
les dépenses diverses
Source
: Secrétariat d'Etat au
logement
• La loi n° 98-657 du 29 juillet 1998 d'orientation
relative à la lutte contre les exclusions modifie les compétences
des FSL, les conditions et modalités des aides qu'ils attribuent, ainsi
que les règles relatives à leurs structures, afin de
définir un socle commun " a minima " de réglementation
qui s'impose à tous les FSL.
- L'article 36 de cette loi ouvre les aides des FSL aux sous-locataires,
limite les critères d'éligibilité aux seuls
critères de niveau de ressources et de nature et d'importance des
difficultés rencontrées, interdit toute restriction
d'accès au FSL reposant sur une condition de résidence
préalable dans le département, impose la motivation des
notifications de refus d'aide du FSL, décrit les modalités de
passation des conventions relatives à l'accompagnement social lié
au logement (ASLL) et prévoit un décret limitant les frais de
fonctionnement des FSL.
- Les articles 37 et 38 sont relatifs aux modalités d'organisation
juridique, financière, et comptable des fonds de solidarité. Le
fonds a la faculté de se constituer en groupement d'intérêt
public (GIP) ; il est prévu que le GIP puisse
déléguer sa gestion à une caisse d'allocations familiales,
afin de permettre le maintien du partenariat existant, entre une CAF
gestionnaire, et un FSL qui se constituerait en GIP. En l'absence de
constitution d'un GIP, le plan prévoit, comme auparavant, la composition
de l'instance de décision du FSL et désigne la personne morale
chargée d'assurer la gestion du fonds, qui est, soit une caisse
d'allocations familiales, soit une association agréée. Une
convention de gestion sera signée à cet effet.
- L'article 39 définit l'objet du décret d'application de
la loi du 31 mai 1990, et l'étend de manière importante, en lui
fixant de préciser les délais maximum d'instruction des demandes
auprès du FSL, les principales règles de fonctionnement, les
conditions de recevabilité, les formes et modalités
d'intervention du fonds. Cet ensemble de règles de niveau national,
constituera le cadre de référence, pour la définition par
le plan départemental, des règles d'intervention du FSL, ainsi
que le prévoit l'article 36 de la loi.
•
Les ressources des FSL dans le projet de loi de finances pour
1999
- Les ressources des FSL sont constituées des dotations et des
ressources internes (reports, retours de prêts...). Chaque FSL
bénéficie d'une participation obligatoire de l'Etat et du Conseil
général, ce dernier devant verser au moins autant que l'Etat.
Ensuite les principaux contributeurs sont les CAF, les communes, les organismes
d'HLM et depuis 1998 les ASSEDIC, en raison de la réforme des fonds
sociaux de l'UNEDIC adoptée le 2 juillet 1997.
•
Les ressources des FSL
|
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997
|
1. Dotations obligatoires |
|
|
|
|
|
|
Crédits Etat |
177,2 |
208 |
330 |
250 |
275 |
|
Conseils généraux |
182,6 |
210 |
328,3 |
264,8 |
301 |
|
S/total 1 |
|
359,8 |
418 |
658,3 |
514,8 |
576 |
2. Dotations volontaires |
|
|
|
|
|
|
|
Nombre
|
73 |
74 |
81 |
80 |
85 |
|
Montant |
36,2 |
59,1 |
49,6 |
48,2 |
50 |
Communes
|
Nombre département |
74 |
72 |
74 |
75 |
76 |
groupements communes |
Montant |
25,8 |
30,6 |
37,2 |
39,8 |
37 |
Organismes
|
Nombre département |
72 |
78 |
73 |
77 |
80 |
|
Montant |
25,4 |
37,9 |
34,7 |
37,8 |
44 |
|
Nombre département |
96 |
96 |
97 |
98 |
100 |
S/total 2* |
Montant |
93,6 |
138,7 |
134,8 |
138,5 |
159 |
S/total 3 - Ressources internes |
699,5 |
830,5 |
844,9 |
1.014 |
882 |
|
TOTAL |
1.153 |
1.398 |
1.641 |
1.678 |
1.635 |
* Ce
sous-total, outre les participations des CAF communes et organismes HLM, inclut
les financements du 1 % logement et des caisses de mutualité
sociale agricole.
- Les mesures adoptées dans la loi d'orientation relative à
la lutte contre l'exclusion entraînent une forte augmentation de la
contribution de l'Etat, et donc de celle des départements.
Dans la loi de finances initiale pour 1998, 340 millions de francs
étaient prévus, qui ont été abondés de 20
millions de francs. De plus, l'aide à la gestion locative
intermédiée des associations, que ce soit à travers la
sous-location ou la gestion immobilière, prévue par l'article 40
de la loi, a bénéficié de 10 millions de francs au titre
de 1998.
Dans le projet de loi de finances pour 1999, la dotation budgétaire pour
les FSL
augmente de 61,7 %
et se répartit en
490 millions
de francs pour les FSL eux-mêmes et 60 millions de francs pour les
associations
qui font de la gestion locative intermédiée.
Pour ces dernières, le décret n° 98-1029 du 13 novembre
1998 fixe les conditions de délivrance de l'agrément permettant
ensuite de percevoir l'allocation, les modalités de la convention qui
doit être signée entre l'association et le préfet de
département ainsi que le montant forfaitaire annuel de l'aide par
logement (3.200 F en Ile-de-France et 2.900 F sur le reste du territoire).
Votre rapporteur approuve la forte augmentation de la dotation
budgétaire prévue pour les FSL; ce dispositif est pleinement
efficace sur le terrain et tout doit être fait pour faciliter son
intervention le plus en amont possible.