3. L'organisation de la formation continue des adultes
Dans le cadre de l'unité de suivi n° 16 du NCE, des centres permanents se sont développés en formation professionnelle continue.
Plusieurs établissements scolaires ont déjà partiellement adopté les règles de fonctionnement des dispositifs individualisés de la formation des adultes prévus par la mesure n° 79 du NCE.
a) Les centres de bilan et de validation
Dans le domaine du bilan de compétences, une centaine de centres ont été créés depuis 1994, conformément au cahier des charges national (mesure n° 80).
Par ailleurs, l'ensemble du territoire est, aujourd'hui, doté de centres de validation (mesure n° 81) qui ont accueilli 58.000 jeunes et 12.000 adultes en 1995. Le fonctionnement de ces centres académiques de validation est financé notamment par les crédits du ministère ainsi que par une contrepartie du fonds social européen.
Enfin, les démarches innovantes dans la formation continue et dans les GRETA font l'objet de nombreux échanges et transferts (mesure n° 87) qui se sont concrétisés par plusieurs publications à destination des académies.
b) Les actions de formation continue pendant le temps scolaire
Il convient de noter que la mesure n° 88, relative au développement d'actions de formation continue pendant le temps scolaire, se heurte à un taux d'occupation très lourd des établissements, tout au long de l'année scolaire. Un développement significatif impliquerait des moyens supplémentaires en termes d'équipement et de fonctionnement.
Enfin, la formation des adultes ne doit pas être conçue comme uniquement professionnelle. C'est le sens de la mesure n° 94, visant à créer l'école du soir qui s'adresse à toute personne sortie du système scolaire ou universitaire et souhaitant suivre une formation pour son enrichissement personnel, culturel ou technique. Le dispositif, qui prend appui sur les technologies nouvelles, vise à développer la responsabilité des bénéficiaires et leur capacité d'autonomie. En 1996-1997, la poursuite des expérimentations sur ce projet devrait être développée.
4. L'expérimentation des réseaux d'établissement pour l'enseignement technique et professionnel
Dans le cadre de la mise en oeuvre du nouveau contrat pour l'école et de l'article 3 de la loi de programmation de 1995, a été constitué un groupe de travail chargé d'une réflexion sur le développement du travail en réseaux. Ce groupe s'est attaché à faire l'inventaire des expériences d'ores et déjà conduites et à en assurer une large diffusion.
a) Les orientations du groupe de travail
Le travail de ce groupe s'est orienté dans deux directions principales :
- le lancement, à la rentrée 1995, dans trois académies (Montpellier, Orléans-Tours, Reims) d'une expérimentation portant sur le développement des réseaux d'établissements ;
- la réalisation, à l'intention des acteurs et partenaires de l'éducation, d'un ouvrage présentant à la fois la démarche en réseaux ainsi qu'un nombre significatif d'exemples concrets mis en oeuvre dans les académies.
Un premier bilan de l'expérimentation menée dans l'académie de Montpellier illustre la stratégie menée autour du dispositif des bassins de formation. Chaque groupe d'établissements constituant un bassin a été conduit à définir ses objectifs et ses méthodes, en fonction de ses caractéristiques propres. Chaque bassin est coordonné par un responsable de bassin, chef d'établissement, choisi par ses pairs et possède un correspondant appartenant aux corps d'inspection, qui assure le lien pédagogique entre le bassin et les services académiques.
b) Les résultats obtenus
Ce dispositif a permis les réalisations suivantes :
- une révision de la carte des formations qui a permis de supprimer des situations de concurrence ;
- la mutualisation des moyens de suppléance, de contrats emplois-solidarités ou d'équipes mobiles d'ouvriers professionnels ;
- la mise en place d'actions communes de formation continue de tous les personnels ;
- la création d'un dispositif d'information présentant toutes les possibilités de poursuite d'études dans les filières technologiques et professionnelles des établissements du bassin ;
- le regroupement des compétences technologiques locales situées dans les établissements à filière technologique ou professionnelle, afin de contribuer à la modernisation et au développement des entreprises du bassin par l'animation et l'appui technologique.
L'ouvrage intitulé « L'association en réseau d'établissements scolaires » a été publié par le centre national de documentation pédagogique au mois de juin 1996. Il recense une douzaine de domaines d'application concernés en priorité par le travail en réseau et présente une analyse des pratiques administratives induites par cette nouvelle organisation.
c) Un dispositif particulièrement adapté à l'enseignement technique et professionnel
L'enseignement technique et professionnel est particulièrement concerné par la démarche en réseau, notamment dans les domaines suivants :
- la mise en oeuvre d'une offre de formation équilibrée et cohérente au niveau de chaque bassin de formation et l'évolution de la carte des formations professionnelles et technologiques ;
- la mutualisation des moyens matériels et humains et la mise en commun d'équipements coûteux ;
- le suivi de l'insertion des élèves, à partir de l'ensemble du réseau et des analyses menées avec leurs partenaires économiques ;
- la relation avec les acteurs économiques, notamment pour ce qui concerne la mise en oeuvre de l'alternance et la contribution des lycées au développement technologique des petites et moyennes entreprises.
d) Une démarche nouvelle
Les orientations méthodologiques retenues tendent à généraliser une approche nouvelle des relations entre acteurs concernés, qui substitue une gestion partenariale à une gestion hiérarchique. Le développement de cette démarche nouvelle paraît pouvoir faire l'économie de circulaires ministérielles spécifiques et de structures supplémentaires. Il conviendrait donc que l'ensemble des institutions de l'éducation nationale, services de l'administration centrale, services rectoraux, corps d'inspection, mais aussi les partenaires extérieurs, qu'il s'agisse des autres administrations, des collectivités territoriales ou des organisations professionnelles, reconnaissent les réseaux et prennent en compte leurs résultats.
Le ministère chargé de l'éducation nationale devrait donc poursuivre l'action engagée, non pas en réalisant une comptabilité des réseaux, mais en s'attachant à promouvoir durablement ces pratiques. Enfin, au-delà d'évaluations régulières du travail des réseaux que fourniront les services rectoraux, le ministère devra veiller à leur cohérence au niveau national.