B. LE DÉVELOPPEMENT DE LA PRÉPARATION A LA SORTIE DE PRISON
Une enquête réalisée en mars 1994 dans le ressort de la direction régionale des services pénitentiaires de Paris a mis en avant l'extrême précarité de la situation d'une majorité de personnes libérées :
- la moitié disposait de moins de 500 F de disponibilité ;
- la majorité n'était inscrite ni à l'ANPE, ni aux ASSEDIC et, pour les plus de 25 ans, n'avait pas rempli de demandes de RMI. Or, les deux tiers des libérés déclaraient n'avoir pas d'employeur susceptible de les réembaucher.
Enfin, près d'un tiers des libérés n'avaient pas de logement assuré.
L'administration pénitentiaire n'avait cependant pas attendu cette enquête pour s'efforcer de remédier à l'évidente marginalisation de nombreux libérés, facteur essentiel de récidive.
Ainsi, depuis 1993, un dispositif national de « préparation à la sortie sans récidive » a été institué sur chacun des 30 départements pilotes de la politique de la ville, afin que la maison d'arrêt et le comité de probation et d'assistance aux libérés analysent les besoins prioritaires des sortants de prison et mobilisent les services de l'État et le secteur associatif pour y répondre au plus près. A cette fin, les services sociaux (ANPE, caisses d'allocations familiales, sécurité sociale, missions locales, ...), sont sollicités pour préparer, en liaison avec le secteur associatif, la libération des détenus.
Cette dynamique qui a d'abord concerné 30 départements a fait l'objet d'une étude évaluative en lien avec un consultant.
Celle-ci a permis de mettre l'accent sur les potentialités et les difficultés existantes et constitue une base de référence pour généraliser le dispositif sous l'impulsion d'orientations prioritaires. Elle a notamment déterminé plusieurs orientations pour l'administration pénitentiaire dont l'une des principales consiste à rechercher une meilleure articulation entre le milieu ouvert et le milieu fermé.
Le décloisonnement de ces deux milieux permettrait d'assurer une continuité dans la prise en charge des condamnés, notamment dans le cadre d'une préparation à la libération. Celle-ci pourrait en effet intervenir de manière progressive.
Jusqu'à présent, ce décloisonnement a surtout été recherché par une meilleure articulation de l'intervention des travailleurs sociaux des services du milieu ouvert et du milieu fermé, notamment par un échange d'information renforcé.