IV. LA POLITIQUE SANITAIRE DU GOUVERNEMENT : DES EFFORTS INÉGAUX POUR LUTTER CONTRE LES GRANDS FLÉAUX

A. LA POLITIQUE DE LUTTE CONTRE LA TOXICOMANIE VOIT SES CRÉDITS RENFORCÉS

La politique de lutte contre la toxicomanie sera dotée, en 1996, de 870 millions de francs, dont 230 millions de francs de crédits interministériels. Ils sont en progression de 36 millions de francs par rapport à l'année 1995.

Ceux-ci ont été utilisés, en priorité, au financement des centres spécialisés de soins aux toxicomanes et de leur développement (environ 550 millions de francs). Environ 59 millions de francs ont été consacrés au remboursement des frais de séjour hospitalier consécutifs à un sevrage.

Pour 1996, le ministère souhaite poursuivre la mise en oeuvre du plan triennal de lutte contre la drogue décidé le 21 septembre 1993.

Ce plan, qui comprenait un important volet sanitaire complémentaire d'un volet consacré à la répression du trafic, visait à satisfaire trois objectifs :

- le doublement des capacités de prise en charge des toxicomanes avec hébergement ;

- l'amélioration des possibilités d'accès aux traitements par substitution, notamment par la méthadone ;

- la création de réseaux toxicomanie ville/hôpital.

Le premier volet de ce plan est pratiquement réalisé.

En 1992, les centres spécialisés de soins aux toxicomanes comportaient 620 places ; 2.500 personnes ont pu y être prises en charge, environ 4.300 toxicomanes étant en attente.

La loi de finances rectificative pour 1993 a permis la création de 347 places supplémentaires, auxquelles il faut ajouter 150 places créées en 1995.

Les centres offrent donc aujourd'hui 1.147 places, contre 620 en 1993.

Le deuxième volet relatif à l'amélioration de l'accès aux traitements par substitution a également fait l'objet de nombreuses mesures.

La méthadone a reçu une autorisation de mise sur le marché le 31 mars 1995. Le dispositif de traitement mis en place associe les médecins généralistes à des centres spécialisés, dont le nombre est passé de 3 en 1992 à 182 aujourd'hui.

Après une phase de traitement dans un centre spécialisé, le toxicomane peut être pris en charge par un médecin de son choix : celui-ci aura dû suivre une formation adaptée. Il est le seul à pouvoir prescrire de la méthadone au patient qui l'aura choisi.

Il faut cependant regretter que, sur les 182 centres spécialisés existants, seuls 75 disposent de suffisamment de personnel médical et paramédical pour assumer leur mission dans des conditions satisfaisantes.

Troisième volet du plan triennal du 21 septembre 1993, de nouveaux réseaux toxicomanie/ville/hôpital tendant à mieux garantir la continuité des soins délivrés aux toxicomanes.

Depuis la loi de finances rectificative d'automne 1993, 23 réseaux ont ainsi été créés.

Pour 1996, les modalités de poursuite de la réalisation de ce plan ont été précisées par le Comité interministériel de lutte contre la drogue et la toxicomanie qui s'est réuni le 14 septembre 1995.

Le programme qu'il a adopté prévoit de mieux faire connaître les risques de la toxicomanie. Ainsi, le nombre de jeunes actuellement destinataires d'actions d'animation par le sport et la culture progressera de 50.000 à 200.000. En outre, l'action en milieu scolaire sera renforcée grâce à la création de nouveaux comités d'environnement social dans les écoles. Quinze nouveaux « Points Ecoute-Jeunes » s'ajouteront aux 26 déjà ouverts.

Afin d'améliorer la prise en charge sanitaire des toxicomanes, 20 nouveaux réseaux toxicomanie/ville/hôpital seront créés en 1996 et le nombre de places en centres spécialisés de soins aux toxicomanes sera porté à 1.240.

Enfin, les centres de traitement par produits de substitution verront leurs moyens renforcés et 9.000 médecins ou pharmaciens formés à ces méthodes de traitement.

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