B. UNE MARGE DE MANOEUVRE RECOUVRÉE GRÂCE A L'ACHÈVEMENT DES GRANDS CHANTIERS PARISIENS
1. La diminution des crédits d'investissement affectés aux grands travaux parisiens ...
Les crédits d'investissement consacrés aux grands travaux subiront en 1996 une forte décrue, accentuant la tendance observée l'an passé : 524,3 millions de francs seront ouverts en autorisations de programme, marquant une diminution de 37,5 % par rapport à l'année 1995. Exprimée en crédits de paiement, la baisse est encore plus nette puisqu'elle atteint 50,3 %.
Cette évolution traduit l'achèvement de la plupart des grands chantiers présidentiels engagés par M. François Mitterrand.
Seuls la Bibliothèque nationale de France et le Grand Louvre continueront de bénéficier l'an prochain de crédits d'investissement.
• 349,3 millions de francs en autorisations de
programme et 725,8 millions de francs en crédits de paiement sont
destinés à la poursuite de l'aménagement et de
l'équipement du centre technique de Marne-la-Vallée et du site de
Tolbiac, dans la perspective de l'ouverture du département grand-public
de la
Bibliothèque nationale de France
à
l'automne 1996.
•
Au Louvre,
et contrairement
à une idée largement répandue, la mission de
l'établissement public du Grand Louvre (EPGL) ne s'est pas
achevée avec l'ouverture de l'aile Richelieu.
Les travaux de
restauration du musée et de redéploiement des collections se
poursuivront jusqu'en 1998.
En 1995, les travaux de l'EPGL sont entrés dans leur phase de réalisation la plus délicate, puisqu'ils s'opèrent désormais, non plus dans une aile fermée au public, mais au milieu de parcours ouverts à la visite.
Au total, des chantiers se dérouleront sur une superficie de plus de 15.000 mètres carrés d'ici à la fin de l'année 1997.
Ils concernent principalement le département des antiquités égyptiennes (dont la réouverture est programmée au deuxième semestre de 1997), le département des antiquités grecques, étrusques et romaines (dont la réouverture sera progressive en 1997), les salles consacrées à la peinture Italienne et espagnole du département des peintures (dont la fermeture, puis la réouverture s'échelonnera entre octobre 1995 et juin 1997), le département des arts graphiques (qui s'enrichira de deux salles d'exposition pour les dessins et les cartons italiens en juin 1997). Un nouveau circuit présentant une partie des collections des trois départements antiques provenant du bassin oriental de la Méditerranée aux époques romaine et byzantine sera par ailleurs inauguré au cours du troisième trimestre de 1997.
2.... autorise un redéploiement important de l'action culturelle
La diminution des crédits d'investissement liés aux grands travaux parisiens atteindra 888,6 millions de francs en 1996 (contre à peine 200 millions de francs en 1995).
Ces crédits seront intégralement conservés par le ministère de la culture, permettant au ministre de recouvrer une véritable capacité d'orientation de la politique culturelle.
Quel que soit le caractère un peu artificiel de cette présentation, l'évolution des crédits de la culture hors grands travaux et transferts de compétences permet de prendre la mesure des marges de manoeuvre ainsi libérées : cette base budgétaire progresse de 946 millions de francs, soit
8,7 %.
Cet accroissement, et les économies opérées sur le budget de fonctionnement du ministère (qui atteindront 8,5 % en 1996), autorisent en particulier :
- l'ouverture de 405 millions de francs de mesures nouvelles en crédits d'intervention (titre IV) ;
- une progression de 19 % de l'enveloppe affectée aux investissements (hors grands travaux) : en crédits de paiement, elle atteindra 3,1 milliards de francs. Sur ce total, les deux-tiers seront consacrés à la réalisation d'équipements culturels hors de Paris et de la région Île-de-France.