II. UNE RÉELLE VOLONTÉ DE RÉFORME
Cette volonté de réforme exprimée par le Premier ministre dans la lettre de mission adressée au ministre délégué à la Coopération, peut s'appuyer sur la tradition de soutien aux pays en dévelooppement dont s'honore notre pays.
A. UN RÔLE ÉMINENT PARMI LES CONTRIBUTEURS À L'AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT
La France occupe traditionnellement une des premières places parmi les bailleurs de fonds ; par ailleurs, notre pays s'attache à mobiliser ses partenaires pour que soit maintenu l'effort de la communauté internationale en faveur des pays en développement.
a) Une des premières places parmi les bailleurs de fonds
En 1996 le montant de l'aide au développement s'établira à 45,48 milliards de francs (40,48 milliards de francs pour les pays du sud et 5 milliards de francs pour les territoires d'outre-mer inclus dans l'aide publique aux termes des conventions du comité d'aide au développement) alors qu'il s'élevait à 46,2 milliards de francs en 1995.
La part de l'APD devrait représenter ainsi 0,56 % du PIB en 1994 contre 0,60 % cette année.
Malgré cette diminution, la France reste le troisième contributeur en valeur absolue, derrière le Japon et les Etats-Unis, et le premier donateur des sept pays les plus industrialisés pour le rapport entre l'aide publique au développement et le produit national brut.
b) Un rôle moteur au sein de la communauté internationale
Indifférence ? Repli sur soi ? Contraintes budgétaires ? Toutes ces raisons conspirent sans doute à la baisse générale et inquiétante de l'aide au développement observée par l'OCDE dans le dernier rapport du CAD. Les coupes budgétaires décidées par le congrès américain sur les moyens consacrés à l'aide au développement paraissent à cet égard très significatives.
C'est le mérite de la France de remobiliser des parternaires souvent rétifs au sein de l'Union européenne ou du Groupe des sept pays les plus industrialisés sur la priorité à accorder aux pays en développement.
Notre pays a ainsi pris une part décisive pour faire aboutir, sous la présidence française de l'Union européenne, les négociations relatives à la révision à mi-parcours de la convention sur le commerce et l'aide au développement de Lomé 1990-2000. La seule reconduction, en termes réels, (de 13,307 milliards d'écus pour le VIIIe FED contre 10,94 milliards d'écus pour le VIIe FED) de l'effort assuré par une Union pourtant élargie, a déçu, sans doute, nos partenaires de la zone Afrique-Caraïbes-Pacifique. Ce résultat modeste cependant ne paraissait en rien acquis compte tenu des réticences manifestées notamment de l'Allemagne plus soucieuse de privilégier l'aide aux pays d'Europe centrale et orientale, et du Royaume-Uni partisan d'un recentrage sur l'aide bilatérale. Au prix d'une augmentation de 17 % de sa contribution (de 2,67 milliards d'écus à 3,12 milliards), la France, désormais premier contributeur devant l'Allemagne, a favorisé un accord qui préserve l'aide européenne.
De façon plus générale la France, cherche à engager la communauté internationale aux côtés des pays en développement ; la détermination du Présidentde la République exprimée au sein des enceintes internationales (Groupe des sept pays les plus industrialisés, ONU), rompt avec éclat avec l'indifférence dont témoignent trop souvent les pays les plus riches.