III. LA CRISE ÉNERGÉTIQUE : UN TOURNANT POUR DONNER UN COUP D'ACCÉLÉRATEUR AUX DÉMARCHES DE SOBRIÉTÉ DES ÉTABLISSEMENTS ET LANCER UNE RÉHABILITATION AMBITIEUSE DU BÂTI UNIVERSITAIRE
A. L'INDISPENSABLE OPTIMISATION DES CONSOMMATIONS DE FLUIDES ET DE L'USAGE DES LOCAUX POUR PLUS DE SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE
À court terme, la crise énergétique oblige les établissements d'enseignement supérieur à rationaliser leur consommation de fluides (électricité, gaz), tout en veillant à ce que leur mission de service public n'en pâtisse pas . Il est en effet exclu de rebasculer les enseignements en distanciel pour faire des économies d'énergie.
Plusieurs leviers, la plupart listés par la circulaire ministérielle déclinant le plan de sobriété énergétique aux opérateurs du MESR, sont dès à présent activables :
• en matière de chauffage et de climatisation : limitation du chauffage à 19 degrés et de la climatisation à 26 degrés ;
• en matière d'éclairage : responsabilisation des agents sur l'extinction des éclairages à la fin des activités journalières ;
• en matière de matériel électrique : mise en veille systématique des appareils numériques et multimédia (ordinateurs, bornes wifi, écrans des halls...).
Le contexte actuel doit aussi inciter les établissements à avancer dans l'optimisation de la gestion de leurs locaux . Cela passe par :
• l'élaboration de bilans énergétiques, bâtiment par bâtiment, accompagnée de la mise en place d'outils de suivi des consommations ;
• un pilotage plus fin dans la gestion technique des bâtiments ;
• une réflexion sur l'usage des locaux au regard de l'évolution des pratiques de travail (télétravail, visioconférence...) et du développement des nouvelles modalités d'organisation (plateformes, open space , mutualisation des locaux...).
De nombreux établissements, qu'il s'agisse d'universités ou d'écoles, se sont déjà emparés de ces problématiques. D'autres sont plus en retard ; la crise est l'occasion de les mettre au rang des priorités.
Pour le rapporteur, un autre levier mérite d'être sérieusement étudié : l'adaptation du calendrier universitaire . A minima , celle-ci peut prendre la forme d'une révision des emplois du temps pour permettre une fermeture complète pendant les week-ends (certains cours ont lieu les samedis matins) ou d'un arrêt complet de l'activité pendant certaines vacances scolaires (par exemple, à Noël, où les bâtiments universitaires restent généralement ouverts au moins une semaine sur les deux semaines de congé). Une démarche plus ambitieuse consisterait à réorganiser l'année universitaire afin de moins concentrer les enseignements sur l'automne et l'hiver . Interrogée sur ce sujet par le rapporteur, la ministre a convenu qu'il s'agissait d'une piste de réflexion intéressante, nécessitant toutefois que les acteurs concernés « se mettent autour de la table ».
Reste, pour les universités, l'épineuse question des équipements et infrastructures de recherche pour lesquels une diminution du chauffage, une baisse de tension voire une coupure électrique sont, dans le cas de certaines disciplines, inenvisageables. Une analyse au cas par cas doit donc être engagée pour déterminer les éventuelles pistes d'économies, tout en assurant la continuité des activités de recherches