D. LE PLAN CHLORDÉCONE EN MARTINIQUE ET GUADELOUPE
Le chlordécone est un pesticide utilisé jusqu'en 1993 en Martinique et en Guadeloupe pour lutter contre le charançon noir dans les plantations de bananiers. Cette substance très stable persiste dans les sols et peut contaminer certaines denrées végétales ou animales, terrestres ou marines, ainsi que les eaux de certains captages.
Afin de renforcer la lutte contre cette contamination, plusieurs plans se sont succédés depuis 2008 . Un premier plan couvrant la période 2008-2010 a permis la mise en oeuvre du programme « jardins familiaux » en vue de protéger les auto-consommateurs. Un deuxième plan, pour la période 2011-2013, a étendu le programme à la surveillance de la contamination des milieux aquatiques. Le troisième plan chlordécone, mis en oeuvre depuis 2015, couvre la période 2014-2020.
Les crédits demandés en 2017 reconduisent les montants demandés en 2016, soit 2,1 M€ en AE et en CP.
Alors que les deux premiers plans ont permis d'améliorer les connaissances sur l'impact sanitaire du chlordécone, le troisième plan vise un périmètre d'action plus large selon quatre axes principaux.
Le plan vise tout d'abord à élaborer une stratégie de développement durable (845 K€ en AE et en CP) afin d'améliorer la qualité de vie des populations et de permettre une modification des comportements. Il s'appuiera notamment sur des plans de communication pour mieux partager l'information, et sur un meilleur accompagnement des auto-consommateurs. Cet axe financera également une cartographie par parcelle de l'état de contamination des sols, lancée début 2016 dans les deux territoires et qui devrait durer 30 mois.
La carte suivante présente la teneur des sols en chlordécone en Martinique, mise à jour en 2015. Au total, 10 000 hectares apparaissent contaminés sur les 25 000 ha de surface agricole utile que compte le territoire.
CARTOGRAPHIE DE LA TENEUR DES SOLS EN CHLORDÉCONE EN MARTINIQUE
Source : DAAF de la Martinique.
Les crédits en 2017 seront également mobilisés pour financer la prévention du risque sanitaire et de protection des populations (684 K€ en AE et en CP), en pérennisant les actions de surveillance des denrées alimentaires et en initiant de nouvelles études. Plusieurs développements sont prévus en 2017 pour améliorer l'analyse des denrées animales.
Les actions de recherche se poursuivront en 2017 (264 K€ en AE et en CP) dans les domaines de la santé humaine, de la santé animale, de l'environnement et des sciences humaines. Ces travaux porteront notamment sur la contamination des écosystèmes par les pesticides, sur la sécurisation des productions animales dans les zones contaminées et sur les modes de transfert de la contamination du milieu terrestre vers le milieu marin.
Enfin, le troisième plan vise à répondre aux enjeux socio-économiques des territoires impactés (303 K€ en AE et en CP), pour accompagner les professionnels - agriculteurs et pêcheurs - dont l'activité est touchées par la pollution au chlordécone, par une reconversion ou de nouvelles techniques de production. En Martinique, un plan d'ensemble sur la décontamination des animaux d'élevage doit se poursuivre, avec pour objectif d'accompagner 40 éleveurs par an.